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    Potosí : grève générale, blocages de routes… rebellion sociale contre gouvernement de gauche

    Au cœur de l’été, nous avons été “informés” par la presse d’un conflit en Bolivie par le seul fait que quelques dizaines de Français s’y sont trouvé bloqués (“otages”) pendant plusieurs jours. Quant aux raisons de ce conflit, rien n’a filtré. Déjà que les luttes sociales en France ne font pas la une des médias, alors un obscur conflit dans l’altiplano andin…

    La ville minière de Potosi, au sud de la Bolivie, située à 4100 mètres d’altitude (une des plus haute au monde), est paralysée depuis le 29 juillet par un conflit social d’une très grande ampleur.

    Le conflit a été déclenché à cause d’un tracé des frontières séparant les départements d’Oruro et de Potosí. Jusque là, cela n’avait jamais été un problème. Mais la découverte récente d’un gisement de calcaire dans le cerro (montagne) Pahu a été l’élément déclencheur d’une mobilisation des divers secteurs sociaux et politiques de la ville et de la région. Cette découverte pourrait en effet entraîner la création d’une usine de ciment pour une durée de 40 ans. Pour les potosinos, le gisement correspond à la commune de Coroma, située dans leur département. Pour les oruroreños, il est situé sur la commune de Quillacas. L’enjeu d’autant plus important si l’on sait que cette montagne pourrait aussi receler divers minerais, on parle d’or, de lithium, de cuivre et d’uranium.

    Devant l’absence d’intervention du gouvernement national à leur demande, les potosinos ont élaboré une liste de revendications et ont initié un mouvement de grève : grève générale avec piquets, jeûnes volontaires, blocages des axes de communication.

    Ils exigent la délimitation définitive entre Quillacas et Coroma et que l’usine de ciment soit installée sur la commune de Coroma (Potosi).Ils demandent également la préservation du Cerro Rico, la “montagne d’argent”, l’emblème de Potosí. Après des siècles de fouilles et de percements de kilomètres de galeries, cette montagne serait sur le point de s’effondrer. Les mineurs ont proposé de combler les galeries avec du béton. Une autre demande des grévistes est la remise en service de l’usine métallurgique de Karachipampa. Elle a été exploitée jusqu’en 2008 par la société canadienne Atlas Precious Metals qui a ensuite décidé de la désactiver. Selon le gouvernement national, une autre société pouvant la faire fonctionner serait recherchée. Mais, si aucune société capitaliste n’était trouvée, les manifestants disent qu’il faudra alors que l’Etat se charge directement de l’exploitation de cette usine.

    Les manifestants, réunis au sein du Comité civique de Potosí (Comcipo), regroupant 28 organisations, réclament en outre la construction d’un aéroport international, comme Morales a promis d’en créer un dans la ville touristique d’Uyuni, près du fameux désert de sel situé à 150 Km de là, dans le même département. Ils demandent également la création de nouvelles routes et que les travaux en cours soient terminés rapidement.

    « Ce n’est pas un problème de fond mais de rythme. Il y a certaines revendications qui nécessitent du temps pour rechercher des financements et analyser les meilleures solutions », a déclaré le vice-président Alvaro Garcia Linera, à propos des revendications en six points présentées par les grévistes.

    Felix Gonzalez, gouverneur de Potosí et membre du parti gouvernemental Mouvement vers le socialisme (MAS), a rejoint la grève de la faim pour exiger que le gouvernement de son parti prête attention aux revendications. A La Paz, les députés du MAS de ce département et des autres partis se sont joints il y a une semaine à cette exigence de l’ouverture d’un dialogue.

    Environ 1200 habitants ont initié une grève de la faim. Pour mieux se faire entendre, ils n’ont pas hésité à bloquer les routes principales, celle qui relie l’Argentine au sud via Tarija, et celles conduisant au reste du pays (Sucre et La Paz). La voie qui mène à l’aéroport est également bloquée elle aussi, par d’énormes pierres qui interdisent le passage.

    Les grèves de la faim se sont progressivement étendues dans tout le département de Potosí mais aussi en dehors comme à Sucre, La Paz, Cochabamba, Santa Cruz et Tarija où résident de nombreux boliviens originaires de Potosí. Ces derniers jours enfin, des signes de solidarité ont commencé à se faire jour, en particulier depuis Santa Cruz et le département méridional de Tarija.

    Dès le début du mouvement, les membres du Comcipo ont demandé que le Président se réunisse avec eux. Mais comme rien de cela n’est arrivé, ils ont refusés de négocier avec ses ministres. Par deux fois, ils ont planté là les membres du gouvernement et des représentants d’Oruro, qui s’étaient accordés entre eux pour que des pourparlers aient lieu dans des villes neutres.

    La fermeté des potosinos s’est exprimée lundi dernier (9 août), lorsqu’ils ont empêché l’atterrissage d’un hélicoptère loué par l’ambassade de France pour récupérer quatre touristes malades ressortissants de ce pays. A ce moment là, il y avait environ 60 européens retenus dont 40 français.

    A partir de là, les ministres du gouvernement ont convenu de se réunir à Potosí, à condition que les moyens de pression cessent. En parallèle, la question de la frontière serait discutée dans la ville de Sucre, l’une des deux capitales de la Bolivie.

    Dans tout Potosí, il y a maintenant pénurie de nourriture et de carburant. La région est totalement isolée du reste du pays. Tout est paralysé, fermé. Les entreprises coopératives des mineurs sont en grève totale. Chaque jour, la population se bat dans les marchés pour voir qui pourra acheter en premier les dernières choses qui restent. Hier, les dirigeants de la grève ont permis aux entreprises, aux commerces, aux marchés et aux banques d’ouvrir pour une demi-journée. Mais les routes interdépartementales restent fermées, de sorte qu’il est impossible d’obtenir des produits comme la viande ou du lait. Quelques motos et autre véhicules à deux roues parviennent à se faufiler entre les blocs de pierres répandus sur les chaussées.

    Avant de partir pour Sucre (deuxième capitale du pays), les dirigeants du Comcipo ont averti qu’ils ne négocieront pas les frontières d’Oruro. Ils feront uniquement des exposés scientifiques démontrant que la montagne calcaire est de Potosi.

    De leur côté, le gouverneur et les élus d’Oruro ont présenté un document dans lequel ils se plaignent que « notre département subit des empiétements constants par les membres de la commune de Coroma » et ont averti que « face à cette situation de conflit, les orureños affirmons que jamais nous ne renoncerons à notre souveraineté territoriale, et donc que nous assumerons une défense intransigeante du territoire de notre département. »

    Mercredi soir, les discussions se poursuivaient. Pas les négociations.

    Réunis en conseil consultatif, les représentants des 28 organisations sociales du Comcipo ont précisés que le mouvement se poursuivait : grève générale, jeûnes volontaires, blocage des routes. Ils ont également affirmé que si leurs 6 demandes n’étaient pas prises en compte, ils radicaliseront leur mouvement. Par différents moyens. Une marche sur la capitale La Paz et aussi par la prise des installations de l’entreprise minière San Cristóbal (filiale de la japonaise Sumitomo) pour exiger la nationalisation de cette entreprise aux mains d’une multinationale conformément à l’ “agenda d’Octobre” (plate-forme revendicative du mouvement social de l’automne 2003, lorsqu’un soulèvement populaire expulsa du pouvoir le président d’alors Gonzalo Sánchez de Lozada) [1] Ce conflit autour de l’entreprise San Cristóbal, dans un contexte où les prix des minéraux n’ont cessé de grimpés, se joue alors que cette même entreprise Sumitomo s’est allié avec Mitsubishi dans un projet commun d’exploiter le lithium présent dans le désert de sel de Uyuni. [2] Le lithium fait partie de ces « métaux du futur », servant à la fabrication des piles et des batteries de tout instrument électronique, téléphones portables, ordinateurs, voitures électriques… D’après les estimations, les gisements du Salar de Uyuni représenteraient 50% de réserves connues de ce précieux minerai. Les enjeux financiers sont donc considérables.

    Les bases d’appui à Morales se rebellent

    Ce conflit de la région de Potosí est représentatif de la situation explosive que vit le pays. Parce qu’il est un symbole de tout un ensemble de conflits latents ou ouverts qui tiennent au caractère même du pays. D’abord parce que cette région minière, un des symboles du passé colonial, a fait la fortune des conquistadores grâce à l’exploitation des célèbres mines d’argent de la « montagne riche » (Cerro rico) qui domine la ville. Mais si la montagne a été et continue à être riche, si Potosí a pu être considéré comme le plus grand complexe industriel du monde au XVIe siècle, ces richesses ne sont jamais allé dans les poches des mineurs indigènes qui vivent dans une des régions les plus pauvres de Bolivie. L’arrivée d’Evo Morales au pouvoir a éveillé un immense espoir consécutif aux grands mouvements sociaux qui ont secoué le pays (guerre de l’eau, puis guerre du gaz). Mais cette ascension a été aussi le signe que les populations amérindiennes, majoritaires dans les hauts plateaux andins, étaient en train de prendre progressivement le pouvoir dans le pays, au niveau local, dans les provinces et les départements. Et que ce pouvoir « par en bas » se met en place à travers des mobilisations, par la vitalité de processus autonomes d’organisations communautaires, parfois en conflits les unes (ayllus) avec les autres (syndicats), en conflit avec les formes d’administration instituées et les élites dirigeantes [3] et aussi par l’incorporation de ces communautés dans les instances locales et régionales du pouvoir politique.

    Aujourd’hui, ce pouvoir « par en bas », base électorale du MAS (qui a recueilli 67% des votes dans le département de Potosí en 2009), s’oppose frontalement à celui des élites, des institutions de l’Etat et du gouvernement d’Evo Morales sur les propres promesses de ce dernier, notamment en matière de défense des ressources naturelles, de réindustrialisation du pays sous le contrôle de la population (par nationalisation ou par tout autre moyen).

    Depuis quelques semaines, ce sont les bases d’appui au gouvernement qui commencent à se rebeller.

    En juin dernier, des centaines d’indigènes de la partie la plus orientale du pays, de la région des basses terres de Trinidad (département du Beni) se sont rassemblés avec l’intention de réaliser une marche de 1500 Km jusqu’à La Paz. Ce projet était soutenu par deux des 5 grands mouvements indigènes de Bolivie qui avaient soutenu le gouvernement pendant l’assemblée constituante en 2006, notamment la Confédération des Peuples Indigènes de Bolivie (CIDOP). Le gouvernement a réussi à empêcher le déroulement de cette marche en lançant une campagne de diffamation contre ces mouvements, en les accusant d’être soutenus par la droite et les yankees de l’USAID, en mobilisant des mouvements indigènes loyaux, notamment quelques syndicats de cocaleros du Chapare (région d’où est originaire Evo Morales) devenus fonctionnaires, contre eux. Et aussi en envoyant des émissaires négocier directement avec certaines bases régionales de la CIDOP et en cooptant quelques dirigeants locaux.

    La marche s’est arrêtée au bout de quelques jours mais la fracture du gouvernement avec une bonne partie des amérindiens des zones orientales est maintenant totale (et au passage, 8 députés de ces régions ont rompu avec le MAS)

    Autre problème auquel doit faire face ce gouvernement : la défection/opposition d’un des secteurs les plus combatif de la société bolivienne. En juin 2010 également, la FEJUVE (Fédération des conseils d’habitants) de El Alto, la très puissante organisation des résidents de l’immense banlieue populaire de La Paz, a émis un document extrêmement critique sur la situation du pays. Ce “Manifeste Politique du XVIè congrès” déclare en effet que « malgré le fait d’avoir un président indigène comme Evo Morales, l’État est toujours régi par l’oligarchie criolla [descendants des colons] » et qu’il « continue de maintenir le système économique capitaliste et le système politique néolibéral ». Le peuple pauvre continue à être « politiquement dominé », « économiquement exploité » et « racialement et culturellement marginalisé ».

    Plus grave encore. « Le gouvernement du MAS, après son entrée en fonction, a seulement utilisé les secteurs indigènes et populaires pour ses campagnes politiques, mais ceux-ci restent exclus des décisions politiques et ne sont utilisés par le gouvernement que se légitimer et se hisser au pouvoir ». La FEJUVE, tout en appuyant la marche des peuples de la zone orientale, exige en outre que le gouvernement n’intervienne pas dans les organisations sociales, et qu’il il y ait un changement dans la conduite du vice-président Alvaro Garcia Linera et de son entourage, définis comme des « ennemis de la classe paysanne et autochtone » [4].

    Rappelons que la FEJUVE n’est pas n’importe quelle organisation : elle a été l’une des principales protagonistes de la guerre du gaz en 2003 qui provoqué la chute de Gonzalo Sánchez de Lozada, président criollo de la droite néo-libérale de l’époque.

    L’enjeu des luttes indigènes Les conflits actuels en Bolivie, comme en Equateur, comme dans d’autres régions où des populations indigènes ont décidé de ne plus se laisser faire sont marqués par des enjeux à la fois économiques et par des questions de pouvoir, de souveraineté, et sur la manière de concevoir l’exercice du pouvoir.

    D’un côté, les Etats qui déclarent accorder des droits aux populations indigènes, ne transfèrent aucun pouvoir à ces communautés et ne font que déconcentrer le pouvoir central parmi les différents échelons situés entre le gouvernement central, les mairies et les régions, reproduisant ainsi la logique des privilèges, mécanismes qui depuis l’époque coloniale ont été les espaces de production et de reproduction des élites locales. Pour les gouvernements dits progressistes qui se revendiquent d’une nouvelle citoyenneté, celle-ci suppose qu’il y ait « une adéquation subordonnée du plurinational aux nécessités fonctionnelles des institutions de l’Etat. » [5] C’est ainsi que l’on voit surgir maintenant, depuis les cercles dirigeants du gouvernement, des thèses “jacobines” niant les droits des nationalités au nom de l’égalité citoyenne dans un pays où tous les mouvements indigènes (qui forment la majorité de la population) et les organisations sociales s’accordent sur le caractère plurinational de la société…

    De leur côté, les mouvements indigènes s’opposent au cadre établi par l’Etat-nation et ne se satisfont pas de simples déclarations sur le caractère plurinational de l’Etat. Le processus de récupération du pouvoir politique à travers l’autonomie, l’exercice de formes de souveraineté sur des territoires et des ressources, c’est l’exercice d’un autre pouvoir, d’ « en bas », mais aussi une modification qualitative de celui-ci par des pratiques plus égalitaires, plus collectives, participatives, autogestionnaires. Rafael Bautista voit dans le plurinationalité un élargissement des espaces de décision, un élargissement du pouvoir. « Le plurinational ne veut pas dire la somme quantitative de ses acteurs, mais le mode qualitatif d’exercer les décisions : nous sommes effectivement pluriels quand nous agrandissons le cadre des décisions ».

    D’un côté, la logique des Etats dits progressistes consiste à vouloir modeler la société à partir de lui et donc à multiplier les médiations nécessaires (la décentralisation) entre lui et la société pour rendre effectif cette transformation et se maintenir selon les canons de l’Etat colonial ou « seigneurial »

    La logique des mouvements sociaux et amérindiens est au contraire d’élargir sans cesse les sphères de leur propre pouvoir, de faire vivre le caractère plurinational de la nation dans des processus d’autonomie et d’autogouvernement, et donc par voie de conséquence d’affaiblir, de fissurer le pouvoir et la légitimité de l’Etat, en exerçant une pression permanente qui a pour conséquence de modifier son caractère. Reprenant le slogan des zapatistes, Rafael Bautista dit que l’Etat « paternaliste » ne sait que donner des ordres ; il « commande en commandant, il ne commande pas en obéissant ».

    « Les peuples autochtones, qui ont créé de nouvelles conditions pour leur liberté, ne vont pas continuer à tolérer la marginalisation politique. Ils savent que les Etats ont besoin d’exploiter leurs ressources naturelles pour régler leurs dépenses. Mais ils savent aussi que cette logique conduit à la destruction. C’est pour cela qu’il se sont mis en marche : parce qu’ils ont eu la force de freiner le néolibéralisme et maintenant ils ne veulent pas laisser passer cette opportunité. » [6]

    Conflit dans l’impasse

    Jeudi 12 août, le conflit semble dans l’impasse. Morales et trois de ses ministres se sont lancés dans une guerre verbale contre les dirigeants du mouvement potosino. Pour Morales, ce sont des « groupes de la droite et des néolibéraux » qui utilisent des revendications régionales pour conspirer contre le gouvernement. La délégation de Potosí a quant à elle déclaré qu’elle mettait la présence de Morales à Sucre comme condition préalable à l’ouverture de négociations.

    Morales a préféré ne rien changer à son agenda : s’envoler pour le Paraguay pour assister à un Forum Social des Amériques. Les discussions sont rompues. A Uyuni, zone touristique, des barrages de routes ont été mis en place depuis mercredi à la suite d’une réunion où étaient présentes 2 000 personnes. Le ministre des Mines a déclaré aujourd’hui vendredi qu’« hier les habitants du río Yura se sont emparés des stations hydroélectriques de cette région, mettant en danger les opérations de l’entreprise minière San Cristóbal » qui a dû paralyser sa production. L’arrêt des installations de cette société minière commence à inquiéter le gouvernement qui a indiqué que chaque jour d’arrêt se traduit pas une perte de 2 millions de dollars.

    A suivre…

    J.F. Le 13/08/2010 Sources : El Potosí, Bolpress, alminuto.com.bo.

    Notes : [1] Il s’agit de l’un des projets les plus importants au monde pour l’exploitation des concentrés de plomb-argent-zinc avec une capacité moyenne de traiter une moyenne 40 mille tonnes de charge minérale par jour. Des informations de la compagnie indiquent que sont produites 1300 tonnes / jour de concentrés de zinc et d’argent et de 300 tonnes / jour de concentrés de plomb et d’argent dans l’usine de San Cristóbal. Les habitants de Yura avaient menacé de couper l’approvisionnement en électricité si les exigences potosines n’étaient pas satisfaites. La compagnie aurait depuis cessé ses activités et l’usine serait maintenant arrêtée selon des agences de presse internationale.

    [2] Rien n’est encore décidé officiellement et un autre projet d’extraction est présenté par un consortium français regroupant Bolloré et Eramet.

    [3] En mai dernier, à Saca Saca dans le Nord Potosí, au nom de la justice communautaire, des paysans ont lynché quatre policiers armés et en civil en les accusant d’avoir été les meurtriers de huit Indigènes du cette zone et d’être fortement corrompus. La police a mis douze jours à retrouver leurs corps (information rapportée par Rue 89 du 30/07/2010).

    [4] Raúl Zibechi, “Bolivia-Ecuador : El Estado contra los pueblos indios”, 13 juillet 2010. Programa de las Américas (www.cipamericas.org)

    [5] Rafael Bautista, “¿Qué manifiesta la marcha indígena ?”, Bolpress, 30 juin 2010.

    [6] Raúl Zibechi, “Bolivia-Ecuador...”, déjà cité.

    Source ici


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  • Abir Aramin, 10 ans, assassinée par un garde-frontière israélien


    Un tribunal israélien a jugé lundi que l’Etat israélien était responsable de la mort par balle, en 2007, d’une fillette de 10 ans dans un village palestinien près de Jérusalem.
     
     
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    Le tribunal a reconnu qu’un garde-frontière israélien avait tué Abir Aramin par le tir d’une balle en caoutchouc à la tête, dans le village d’Anata au nord de Jérusalem, a rapporté le quotidien israélien Haaretz [il aura fallu 3 ans et demi à un tribunal israélien pour simplement reconnaître les faits de ce qui était un assassinat pur et simple - N.d.T].

    Abir était partie, avec sa sœur et deux amis, acheter des bonbons pendant une pause à l’école quand elle a été tuée.

    A l’époque, un communiqué de l’armée avait déclaré que les soldats répondaient à une émeute dans le village et « avaient été obligés de répondre avec les méthodes de dispersion de manifestants. » L’armée n’a jamais reconnu sa responsabilité dans le meurtre.

    Estimant la fusillade « totalement injustifiable », la Cour a reconnu que Abir et ses amis se promenaient dans une rue à partir de laquelle aucune pierre n’avait été lancée, et « il n’y avait aucune raison apparente de tirer dans cette direction », selon Haaretz.

    La poursuite a été intentée devant la Cour du district de Jérusalem après que l’armée et l’Etat aient refusé d’ouvrir une enquête criminelle sur la mort d’Abir.

    Un appel devant la Haute Cour pour imposer une enquête a été rejeté en Octobre 2009, lorsque le juge Beinish a osé statuer que Abir pouvait avoir été tuée par des pierres lancées par des manifestants palestiniens.

    Le juge Orit Efal Gabai a déclaré lundi qu’ « il n’y avait pas de doute sur la conclusion que Abir a été blessée par une balle en [acier recouverte de] caoutchouc par les gardes-frontières, ce qui amène à la conclusion que la mort d’Abir s’est produite suite à une négligence, ou en violation des règles d’engagement », toujours selon Haaretz [on remarquera que dans son jugement, le tribunal invoque de lui-même les circonstances atténuantes pouvant être invoquées par le ou les meurtriers - N.d.T].

    Le père d’Abir est un des membres fondateurs du mouvement des Combattants pour la Paix, un groupe pacifiste israélo-palestinien.

    Articles liés :

    -  Abir Aramin, 10 ans, tuée à la sortie de son école, à Anata - 20 janvier 2007
    -  Mort tragique de la fille d’un militant - 22 janvier 2007
    -  Laissez vivre nos enfants - 26 janvier 2007
    -  La fille d’un combattant - 1er février 2007
    -  Lettre ouverte au ministre de la Défense, Ehud Barak - 3 juin 2008


     
     

    17 août 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
    Traduction : Info-Palestine.net

     

     


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  • Tchernobyl brûle-t-il ? (Les radiations stoppées aux portes de Neuilly-Auteuil-Passy ?).

    Le Grand Soir s’est procuré un rapport effrayant sur des radiations mortelles à court terme.

    Elles provoquent une détérioration rapide de la santé, voire des morts brutales par suicides parfois précédés de l’assassinat de la famille du patient désespéré.

    Elles touchent les chômeurs en retard à des entretiens ou qui sont allés faire pipi au moment où le Pôle Emploi les appelle au téléphone.

    On cite même le cas d’un chômeur qui a été radié parce qu’il n’avait pas répondu au téléphone pour la bonne raison qu’il se trouvait… au Pôle emploi.

    Chaque année, 500.000 radiations ont lieu en France, dont 95% pour une absence à une convocation.

    En fin de compte on se demande si ce Tchernobyl anti-social n’est pas plus détestable que celui approché cet été par les flammes qui ravagent l’Ukraine. Ce dernier est un diable égalitariste qui peut tout aussi bien barbouiller de ses cendres les gueules d’anges de Neuilly-Auteuil-Passy.

    Théophraste R. (électron libre ).

    URL de cette brève
    http://www.legrandsoir.info/+Tchernobyl-brule-t-il-Les-radiations-stoppees-aux-portes-de-Neuilly-Auteuil-Passy+.html

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  • Au pays des aveugles les borgnes sont rois.

    La couverture de Marianne du 7 août 2010

    Comme le rappelle l’explicite commentateur du site de journalisme citoyen Sarkofrance, la misère n’est en rien moins dure au mois d’août. Six millions trois cent mille français sans travail, sans revenu, si ce n’est quelques centime d’euros, en laiton marron.

    Certains peu miséreux ont démocratiquement la tache de supprimer ce cancer social qui ne cesse de métastaser. Passant leur temps et l’argent de la République à nourrir leurs riches bienfaiteurs, ils sont bien obligés d’affirmer à grands coups de menton et de télévision un mensonge tout ce qu’il y a de plus énorme.

    Oyez, oyez, les pauvres ! Vous êtes égaux dans une indigne misère, mais parmi vous il y en a qui sont encore plus égaux, encore plus pauvres. Et les véritables responsables de votre misère actuelle, ce sont EUX ! Ok ? Allez, défoncez.

    Off.

    Est-ce que ce sont EUX qui détournent des milliards d’euros ? Non. Est-ce qu’ils maintiennent des milliers de gens à la rue en refusant de construire des logements sociaux ? Non. Est-ce qu’ils ont des rémunérations que 99,9% n’auront jamais, des logements, des prêts à taux zéro, les honneurs et les micros ? Encore non. Est-ce qu’ils volent massivement ? Ben, non. Est-ce qu’ils imposent leur mode de vie aux autres ? Non, pourquoi ? Est-ce qu’ils dilapident des milliards dans des guerres lointaines pour tester des armes de morts encore plus mortelles et protéger les champs de came qui iront doper leurs électeurs et infecter les circuits boursiers ? Euh, non. Est-ce qu’ils sont souvent coupables d’actes répréhensibles à grande échelle, comme déclarer une guerre sur des preuves totalement fabriquées ? A ma connaissance, non.

    Ils ont rien de chez nada, même pas un avion en papier ou un tank en plastique. Ils vivent obliquement, si on peut dire, parce que la plupart du temps les gens les regardent de travers. Ils sont sans maison, sans pelouse, sans chien et même sans Drucker, des fois. Ils n’ont pas de pays unique. Ils sont les voyageurs d’’une diaspora en dehors de nos sociétés barricadées, très pauvres et massivement rejetés par ceux-là même qui ont institutionnellement pour tache de l’accueillir dans nos villes. Ils ont souvent fui la faim et les massacres. Dernièrement encore, puisqu’il paraît que l’Europe s’est embrasée du côté des Balkans, grâce à d’autres qui savaient exciter les bêtes de chez eux.

    Mais il paraît, aux yeux des mercenaires de la stigmatisation bien de chez nous, des professionnels du baratin de foire (pardon aux forains), des Palin en tricolore, des Vanneste, Hortefeux, Lefebvre, Ciotti et d’autres qui ont aussi le pied dans la porte du remaniement ministériel à venir, que ce sont EUX. Sarkozy de Nagy-Bocsa a baissé le pouce.

    Vous voyez les étrangers au bout de la ville avec leurs caravanes des années soixante et leurs Mercedes à 300 000 au compteur ? Ce sont EUX, puisqu’on vous le répète ! D’ailleurs, ils sont en train de solder leurs baraques à frites pour s’acheter des maisons "Fénix", ça veut bien dire qu’ils préparent des gros coups. La carte, on s’en fout. Z’avez vu leur accent, z’avez vu comment ils s’habillent ? Des français comme ça, pas chez moi !

    Quelques mots, quand même, à tous les amis aveugles de ces lois qui définissent comme pas français et dangereux à peu près tout ce qui n’a pas le profil Neuilly-bienfaiteur UMP. Un peu d’ammoniaque pour tous ceux qui bouclent les fins de mois en allant taper le voisin, en se glissant dans les files des Restos du coeur, tous ceux qui font des déménagements au black ou des ménages à 5€/h, en attendant de vendre leurs dents. Rien qu’une petite mise au point pour ceux qui sont positifs au sondages bidonnés de l’IFOP et de tous ces sondeurs lancés par l’UMP, - par exemple le fondateur d’Opinion Way, Cazenave, qui a commencé sa carrière au cabinet de Longuet, président du groupe UMP au Sénat et fondateur du groupuscule fasciste Occident.

    Parce que j’en ai un peu assez de les voir se faire du mal en crachant dans le vent.

    Karcheriser les villes et les campagnes en choeur avec leurs idoles à postillons ne les empêchera pas de se retrouver un jour à la rue, sous l’insupportable regard des normaux.

    Il suffit d’une perte d’emploi qui se décline en crise financière et affective. On peut plus honorer les traites, on peut plus tenir son couple, retenir sa vie qui part en miettes dans la bonde de l’évier, avec le fond de whisky.

    Là où on peut vomir toute espérance, ils deviendront plus sales et paumés à chaque minute qui se barre sans retour. Ils se verront tourner autour du Pôle, avant de faire la queue devant les foyers d’hébergement. Ils se retrouveront contrôlés, tutoyés, bousculés, par ces mêmes flics qui assuraient leur sécurité contre cette même armée des ombres dont ils font maintenant partie.

    Ils seront obligés de dire merci au rebeu ou au renoi qui a encore un fond de rouge. Ils passeront plus de nuit à cuver qu’ils ne le souhaitaient, quand la cuite était joyeuse à encourager Jean-Marie et Nicolas et ses clones pour le nettoyage du quartier.

    Une chance sur combien ?...Déjà une chance sur quatre de se retrouver sans job. Appuyez bien sur le buzzer.

    Ils seront encore en train de tomber, encore à ne pas supporter la dureté des nuits sur un banc, que Sarkozy de Nagy-Bocsa et sa meute sans muselière auront déjà inventé une nouvelle tranche de français à identité pas claire, et même franchement de trop. Nouvelles tendances profilées pour les français bien blancs et provisoirement à l’abri, qui mettent toute leur haine à voter « Nettoyage et fric ».

    Ce qui ne stoppera pas leur descente en aveugle, mais enrichira les vendeurs de serrures, les installateurs de digicodes et les dresseurs de chiens. Sans parler des promoteurs qui fabriquent et vendent des maisons en carton, avec d’énormes grilles autour. Sans oublier tous ces maires qui excellent à financer leur prochaine campagne de réélection en quadrillant les rues, désertes à sept heures du soir, de centaines de caméras de surveillance, et doublent leur pécule personnel avec de beaux billets de cinq cents, tous enregistrés sur un compte à numéro dans le paradis fiscal qu’ils veulent, absolument, supprimer, comme l’a d’ailleurs promis le résident élyséen qui racle les planchers.

    Oui, vous, vous les pôv cons ! Vous vous casserez irrémédiablement la figure à écouter ces discours sacrificiels. Sous le carton ou dans la caravane, vous verrez bien que vous n’avez jamais été le chasseur. Trop tard.

    Pendant ce temps, l’homme de la rupture avec le lien commun continuera à exciter ces français déjà bien brisés dont vous faisiez partie avant de n’être plus personne et presque plus rien.

    Il continuera surtout à siphonner le holding France, votre star du rejet. Il transvasera, comme vous le suppliiez de le faire, l’argent des hôpitaux, des tribunaux, des crèches, des universités, des maternelles, des maisons de retraite, des foyer d’accueil, des salles de shoot, des centre sociaux, des centre culturels, des maisons de jeunes, vers sa base, ceux de chez lui.

    Patrons qui se tairont, comme toujours, sur ce qu’ils font de ces masses d’argent qui leur tombent chaque année. On peut quand même avoir une idée assez claire de l’utilisation, vu qu’ils n’embauchent pas, qu’ils ferment les usines une à une pour que les actionnaires acceptent leur retraite-chapeau et leur salaire à six zéros, et qu’ils proposent de plus en plus à leurs salariés d’aller bosser comme des noirs dans des pays où on parle pas un français de souche, pour cinq kopecks la journée.

    Trois ans de manche, c’est l’hôpital. Normal, vous êtes en phase terminale. Les cliniques vous ont rejeté, de toute façon..Vous commencez sérieusement à ouvir les yeux. C’est rideau, Nicolas le Hardi a ouvert grand les vannes du pillage.

    Ainsi les PDG d’hyper, vendus aux hedges funds US grâce à toutes ces portes grandes ouvertes aux capitaux depuis tant d’années par les dévoués politiques UMP et PS cherchant à assurer le lancement de leurs idées, et le financement de leurs maisons de campagne.

    Y’a jamais un Lefebvre pour gueuler sur la racaille qui a lancé la tournante des prix. Etonnant, non ? Mais vous vous en fichez, on vous laisse plus entrer dans les temples de la conso. Vous puez trop.

    Ainsi les salaires. Bloqués. Votre nouvelle star n’en dit jamais rien, mais ne rate pas une occasion d’augmenter le sien. Vous payeriez pour aller bosser. Mais vous êtes plus capable à force de vous faire tabasser et de dormir à la dure. L’autre fois, c’était le voisin, hein ? Il vous a pas même pas reconnu. Dire que vous lui avez offert une paire de tong avec la tête de Raoult dessus.

    Ainsi le manège impuni de toute cette faune politico-ploutocratique qui s’ébat dans une endogamie croissante. Ce parasitisme social atteint des proportions faramineuses, à la mesure du taux de profit croissant arraché sur ton dos. La preuve, t’as craqué, même la haine t’a pas soutenu.

    Toujours plus fort, toujours plus haut, toujours plus par la fenêtre. Les excommunicateurs ne disent rien sur cette plus-value qui saigne de milliers d’accidents du travail et de harcèlements chaque année. Mais ils militent pour tout privatiser.

    Tu fonceras un jour sur le Rrom du moment avec un t-shirt Niké pour drapeau. Ca c’est un pays de marque mon fils, pas un repères de rouges ! Non, toi tu fonceras pas, tu seras déjà six pieds sous terre dans le cimetière Leclerc.

    Au fond de cet impasse puant où on t’as ramené, vu qu’y a plus de place à l’hôpital, tu commences à vraiment te dire que les dineurs au sein de l’enclave parasite mélangent un mépris à peu près total pour les idées politiques avec une addiction absolue à l’argent. Ils ont retourné l’essence de l’humain, de la République, les mots.

    Tu le sais maintenant, il faut regarder les mains. Mais tout ça ne te concerne plus, vieux débris. Va-t-en, ou j’appelle les flics.

    TAIMOIN

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    http://www.legrandsoir.info/Au-pays-des-aveugles-les-borgnes-sont-rois.html

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  • Label RPE : La belle raison pour endormir !

    Le label Règles Pénitentiaires Européennes* (’’RPE’’), certains diront qu’il s’agit-là d’une avancée de la modernisation dans la gestion des prisons et, d’autres, qu’il s’agit d’une meilleure prise en charge du détenu, et, plus particulièrement, de l’arrivant ou du primaire. Moi, je me contenterai d’une simple réalité utopique, ce qui est un non sens…. c’est exactement ce que je veux dire !

    La plupart n’ont jamais lu les RPE* et ne savent même pas en quoi elles consistent. Pour rappel, cet accord, entre Pays de la communauté, légiféré pour que l’organisation interne du milieu carcéral soit le plus proche possible de la dignité humaine, du respect de l’être humain, mais surtout pour une humanisation universelle, correspond à une Déclaration des Droits de l’Homme-Détenu et du Citoyen-Détenu.

    Mais comme tous textes législatifs, le fond ne correspond pas forcément à la forme sur le terrain Français. « Labelliser » les prisons françaises, nos belles prisons françaises ! Là où l’Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires se contente d’administrer des Dolipranes comme remède à tout, ou qui prend le temps de finir son café avant d’intervenir sur un infarctus ; où les suicides sont devenus de simples incidents, des chiffres statistiques, excusés ou excusables ; où un sachet de chicorée et un carré de beurre font un petit-déjeuner complet ; où des détenus dorment sur un matelas à même le sol par manque de place ; où les détenus travaillent pour 2,36 € net de l’heure ; où l’on condamne les détenus au mitard pour une simple insulte vociférée sous le coup de la colère ou de la souffrance ; où les détenus indigents doivent donner leurs culs, mendier ou voler pour pouvoir s’allumer une clope ou boire un café ; où la violence ne cesse que lorsque les détenus sont trop fatigués pour se battre ; où on vous appelle « Bidule » au lieu de « Monsieur Bidule », comme on appellerait son chien.

    Alors avant de se parer d’un label, certificat de l’excellence, il faudrait déjà penser à ne pas mettre la charrue avant les bœufs et faire application des règles de base, celles du respect de la dignité de l’autre, du citoyen, tenu, lui, à faire pénitence de ses crimes ou délits.

    Et enfin, il est important de noter qu’il suffit, à un agent de l’Administration Pénitentiaire, de répondre correctement à 30 questions pour être, lui-même, labellisé RPE*…. Et qu’il a fallu en poser 317 à 46 Pays pour constituer les Règles Pénitentiaires Européennes *, qui ne sont en définitive, que de simples recommandations.

     Michel-ZonzonBD@hotmail.f

    Le 25 Juillet 2010

    Contact Presse : Benoit DAVID / 06 63 08 17 39

     * Règles Pénitentiaires Européennes (RPE) - Conseil de l’Europe :

     Recommandation R(2006)2 sur les règles pénitentiaires :

    http://prison.eu.org/<wbr></wbr>article7584.html

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    <wbr>Recommandation R(2006)2 sur les règles pénitentiaires - motifs : </wbr>

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    http://prison.eu.org/<wbr></wbr>article7585.html

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    BAN PUBLIC
    Association pour la communication sur les prisons et l'incarcération en Europe
    (Adresse postale) 12 Villa Laugier - 75017 Paris
    Site: http://www.prison.eu.org
    Mail : redaction@banpublic.org

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