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    La seule personne qui ait réussi à tout faire pour vendredi c'est Robinson Crusoë.


    Kazeo va devenir inaccessible suite au passage de la nouvelle version. Don't panique les ami(e)s :-)


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  • L'esprit crédule expliqué

    Traduction copyleft de Pétrus Lombard pour Alter Info

    Compte tenu de la ribambelle de salades flagrantes pondues ces jours-ci par les autorités de Zunie (FDA, DHS, Maison Blanche, etc.), il est stupéfiant de voir que tant de gens gobent toujours ce que disent les « sources autorisées. » Ça soulève la question du mécanisme de leur cerveau : Comment quelqu'un peut-il avaler les boniments officiels d'une manière aussi naïve et consommée, sans même se poser des questions de bon sens quant à leur sérieux ou base factuelle ?

    Il s'avère que ces gens-là, les Candide, procèdent de ce que j'ai appelé un Esprit Crédule. Il s'agit d'un dysfonctionnement du processus mental, qui fait retenir les informations en fonction de leur source au lieu de leur plausibilité. Ces gens-là ont tendance à avoir une confiance absolue envers les gouvernements, institutions, grands médias, médecins, scientifiques, ou toute personne portant l'habit de l'autorité apparente.

    Quand une personne normale intelligente se pose des questions sensées sur toute nouvelle reçue de source quelconque, Candide accepte inconditionnellement toute info provenant de sources ayant une fonction d'autorité apparente dans la société.

    Un gouvernement ne ment jamais

    Mais, ça marche comment dans sa tête ? C'est un processus captivant. Candide pense que le gouvernement ou les institutions et les médecins peuvent mentir, mais il croit qu'ils choisissent de ne pas le faire, même si ça peut servir leurs propres intérêts.

    Suivez attentivement, car c'est la partie fascinante. Candide pense effectivement que, même si un représentant du gouvernement peut fabuler sur un truc, jamais il ne le fera vraiment. Et pourquoi ça ? Parce que, en fin de compte, Candide estime que les gouvernements, institutions et grands médias, opèrent à partir d'une sorte de code d'honneur. C'est pourquoi, même s'il est dans l'intérêt de notre gouvernement de nous tromper, cela n'arrivera jamais, puisque ça violerait le code d'honneur imaginaire.

    Où se trouve ce code d'honneur ? Où est-il écrit ? Nulle part, bien sûr. Il est imaginaire. Mais pour Candide, il semble réel. Chose intéressante, bien que ce « code d'honneur » n'existe que dans l'imagination de Candide, il le projette sur les instances de pouvoir, en imaginant qu'elles s'y conforment.

    Le crédule extrémiste

    Voilà pourquoi Candide croit que les grands médias disent toujours la vérité. Il pense qu'ils ont le « sens de l'honneur, » et que ça les oblige à donner toujours la vérité sans jamais truquer l'information à mauvais dessein. De ce fait, les grands médias ne « manipulent » jamais l'actualité et ne signalent que du factuel, sans tenir compte de la politique ou des recettes de la publicité.

    Naturellement, cette vision du monde est ridiculement niaise. Et pourtant, c'est le cœur du système de croyance d'au moins la moitié de la population. La moitié crédule croit tout ce que lui racontent le gouvernement, les médias ou les représentants d'une autorité.

    Chose intéressante, la personne crédule l'est aussi dans son for intérieur, puisqu'elle n'admet pas sa propre crédulité. À la place, elle pense agir en esprit rationnel. Ce faux esprit rationnel pense se comporter comme un filtre critique à l'égard de l'info entrante, mais c'est encore de l'aveuglement. En réalité, le faux esprit rationnel branche le « filtre automatique » qui élimine toute information en conflit avec ce qu'il avale de source officielle.

    Voilà la clef pour comprendre Candide : Ce n'est pas la qualité de l'information qui importe, c'est sa confirmation de source officielle qui la rend réelle chez Candide.

    Le Lapin de Pâques a stroumpfé Ben Laden !

    Admettons, par exemple, qu'un grand journaliste français crédule [*] tombe sur un truc racontant que le Lapin de Pâques a occis Oussama Ben Laden. L'article affirme que des œufs colorés ont été retrouvés près du corps de Ben Laden, et des reliquats de plumes restés sur les lieux prouvent que le Lapin de Pâques était là.
    [* Ndt : Grand journaliste français crédule est un pléonasme. Les sceptiques sont chômeurs ou morts. Vous avez entendu les messes noires des Guetta Garbot et des Alexander Adlre sur les sources d'informations autorisées ? Sans raisons autres que celles du Pentagone, ils incitent le beauf à guerroyer contre des pays d'Orient. Il y a aussi cet Et-patati-et-patata. Vous l'avez sûrement vu sur C++ emberlificoter les faits pour les rendre carrés ? Ce « journaliste » aime faire avaler des couleuvres cubiques à son auditoire. Sa dernière sortie a été de défendre les lois mémorielles. Ben voyons ! Il est normal que la loi dicte l'Histoire. En voyant des dégénérés pareils, on se demande jusqu'à quel bas-fond peut mener la crédulité.]

    Dans le cas présent, une personne intelligente à l'esprit rationnel aurait moult questions à ce propos. Pour commencer, un lapin n'a point de plumes. Et aussi, le Lapin de Pâques est une œuvre de fiction. Par-dessus le marché, ce Lapin de Pâques, il a fait comment pour zigouiller Oussama ? Après constat des failles de l'histoire, toute personne intelligente serait forcée de conclure à une affabulation. La seule conclusion logique qu'elle en tirerait serait que le gouvernement débite des balivernes.

    Candide, pourtant, ne se demanderait pas si gent lapine est emplumée, ni si le Lapin de Pâques peut mener un raid militaire. Au lieu de cela, il cherchera d'abord d'autres sources confirmant la chose afin d'établir sa véracité. Il allumera la télé ou surfera sur Internet, pour voir si l'info est dite de « source officielle. »

    Dès qu'il aura trouvé CNN, Fox News ou quelque autre « source officielle » signalant que le Lapin de Pâques a buté Oussama, cette info deviendra instantanément « vraie » dans son esprit. Elle passera soudain de la file d'attente de sa moulinette mentale à la case « vérité absolue » de sa cervelle et, à partir de ce moment-là, personne ne pourra remettre cette réalité en question dans sa tête.

    Pourquoi se barber à argumenter avec Candide, il est imperméable aux faits

    À ce stade, l'esprit rationnel de Candide est tout à fait débranché du sujet. À ce point, nulle accumulation de faits ne pourra ébranler sa « réalité. » Par exemple, tout croyant en l'histoire du gouvernement sur le 11/9 a déjà adopté sa version à la Lapin de Pâques, sur des terroristes précipitant les zincs sur les tours du World Trade Center. Bon ! Mais comment, quelques heures plus tard, cela a-t-il pu faire tomber en chute libre, à la manière d'une démolition, le bâtiment 7, puisqu'aucun avion ne l'a jamais touché ? Comment la ferraille et le béton du WTC 7 ont-ils pu, tout à coup et comme par magie, s'effondrer en parfait synchronisme simplement à cause du feu ?

    Vous savez, pour Candide, les réponses n'ont guère d'importance. Il n'y a pas de place pour les faits dans sa tête. Tout l'espace est pris par ce qui est essentiellement une dévotion sectaire envers les institutions de l'autorité.

    Nous avons vu cela avec la secte Heaven's Gate (Porte des cieux) en Californie il y a quelques années. Le gourou, un homme nommé Applegate, s'est mis en position d'unique source d'information faisant autorité chez les adeptes de la secte. Il est ainsi devenu la source autorisée, dont les informations étaient admises intégralement, sans remise en cause ni aucune sorte de scepticisme. À ce moment, il a pu assez facilement persuader ses adeptes qu'une race extraterrestre allait débarquer d'un OVNI sur la face cachée d'une comète, et que, s'ils se suicidaient, ils seraient transportés sur l'astronef alien (ou un truc de cet acabit).

    Une croyance de ce tonneau peut sembler absurde... Jusqu'à la prise de conscience du fait que les gouvernements du monde entier utilisent exactement les mêmes tactiques sectaires. Ils ont leurs propres supporters qui croient tout ce qu'ils racontent, sans se poser de questions. C'est pourquoi, si le président Obama annonce que le vaisseau mère d'une race alien va atterrir sur le gazon de la Maison Blanche, et que les gens qui ont voté pour lui verront leur conscience transférée dans un corps extraterrestre immortel, la vérité bizarre c'est que des millions de gens le croiront. Peut-être des dizaines de millions. Ils le vénéreront même comme un saint intergalactique.

    Vous souvenez-vous de l'émission radio d'Orson Welles, qui annonça que des extraterrestres avaient envahi la Terre et détruit nos villes ? Un grand nombre de gugusses crurent que c'était vraiment arrivé... et pas à cause de la plausibilité de l'info, parce qu'elle émanait d'une source autorisée. Pour ces gens, l'invasion extraterrestre était tout aussi réelle à l'époque que l'est aujourd'hui le décès officiel d'un Ben Laden pour les supporters du gouvernement.*

    Tout au long de l'histoire, de nombreuses théories du complot se sont révélées vraies

    Les gouvernements affabulent évidemment depuis qu'ils existent. Toutes les théories du complot ne sont pas vraies, bien sûr, mais le nombre d'entre elles qui s'avèrent vraies est si grand que l'idée de ne pas croire à l'existence de complots est insensée.

    Ne pas croire aux complots signifie qu'il est délirant de croire que deux individus peuvent s'asseoir et comploter pour tirer avantage des autres d'une manière trompeuse, contraire à l'éthique. Eh bien, ma foi, c'est ce qui se trame quasiment à chaque réunion de conseil administratif dans toute grande entreprise du monde ! Le complot n'est pas que monnaie courante, il est pratiquement synonyme de capitalisme contemporain ! À l'instant même, Apple est accusé d'un complot visant à maintenir le salaire des employés artificiellement bas.

    On se demande : Candide, il ne croit pas non plus en cette théorie du complot ? Rejette-t-il automatiquement toute idée de théorie du complot à cause du mot « complot » ?

    Pour ceux qui ne connaissent pas ces affaires, voici 33 théories du complot qui se sont révélées vraies.

    Le Projet Manhattan était évidemment un complot secret du gouvernement. Les expériences de syphilis à Tuskegee sur des Afro-zuniens étaient un complot médical secret. En organisant des actes terroristes dans des villes zuniennes, l'Opération Northwoods était un complot visant à faire approuver une guerre contre Fidel Castro.

    Ce sont tous des faits historiques. Ils sont incontestables. Mais pour Candide, aucune de ces affaires n'existe. La réalité est juste ce que bourdonne en ce moment la Maison Blanche. Quand Daobeulliou occupait la Maison Blanche, les balivernes quotidiennes étaient des trucs de ce tonneau : « Les Irakiens aimeraient bien que notre armée occupe leurs terres pour que nous établissions leur liberté ! » Ah ouais ? Voilà, pour sûr, une logique un chouïa biscornue. Mais ça ne diffère guère de la version d'Obama sur les contes de fées guerriers, incrustés de joyaux du style : « Nous balançons juste des bombes humanitaires sur la Libye. » Ou bien, « Ce n'est pas vraiment une guerre. Il s'agit juste d'une activité balistique de l'armée. »

    Mais, vous savez, même si tout ce qu'ils disent est vraiment vrai, ça ne fait guère de différence... du moins pas pour Candide, qui estime qu'il n'existe rien de tel qu'une théorie du complot. Les choses comme un gouvernement scélérat n'existe pas non plus. Purée ! Quand Christophe Colomb a débarqué dans le Nouveau Monde, son équipage entier a partagé le pain et le vin avec les autochtones, nous raconte-t-on. Il n'y a eu ni appropriation, ni massacre, ni génocide. Voilà pourquoi nous continuons de célébrer le Columbus Day chaque année ! Car Candide a besoin d'une raison pour laisser le travail pendant une journée, même si ça nécessite une révision complète des faits historiques réels.

    Histoires les mieux gobées par Candide

    La vaccination est utile. Simplement parce que les médecins et les CDC (Centres de contrôle des maladies) racontent qu'ils le sont, et non pas du fait de preuves scientifiques fiables, les vaccins sont « sûrs et efficaces. »

    L'économie pète la forme. Se satisfaisant de toute fiction économique ourdie à Washington, Candide se laisse facilement aller à oublier les 14.000 milliards de la dette nationale, qui grandit de jour en jour.
    [Ndt : Lire à ce propos le livre « L'Amérique qui tombe » d'Arianna Huffington, la créatrice du site d'information Huffington Post. Ce qu'elle décrit sur la situation des gens là-bas confirme en pire ce dont nous parle parfois Paul Craig Roberts.]

    Administrations et entreprises désirent le bien de tous. Les compagnies pharmaceutiques veulent juste trouver des remèdes pour que tout le monde soit en bonne santé. Le gouvernement est là pour aider. Nous devons tous arrêter les questions et faire ce qu'ils nous disent.

    De rien, jamais, il n'y aura pénurie. Il n'y a rien de tel que le pic pétrolier [*]. Notre monde peut perpétuer indéfiniment son économie du jetable, croit-il. Nous ne serons jamais à court de gaz, d'eau, de sol arable, ni de ressources naturelles. Continuez à utiliser des saloperies et jetez les tout de suite !
    [* Ndt : Cette question n'est pas simple. Si le pétrole ne provient pas de la décomposition d'organismes, mais est plutôt créé par la Terre en continue, comme le soutiennent les spécialistes russes, et si en plus le volume de la Terre augmente, comme il semble bien que se soit le cas, il n'y a pas à s'en faire pour le pétrole.]

    Les additifs alimentaires sont sains. Dans le cas contraire, pourquoi la FDA les aurait-elle approuvés ?

    Il n'existe rien de tel qu'un remède contre le cancer. Pessimiste absolu, Candide pense que le cancer n'a jamais été guéri ! Et si le remède du cancer existait, nous le saurions maintenant, non ? (Puisque nos scientifiques savent déjà tout ce qu'il est bon de savoir, vous savez...)

    Il n'existe aucunes autres civilisations ou êtres dans l'Univers. Étrangement, nous sommes la seule forme de vie intelligente ayant jamais existé, croit-il. Tout débat sur l'intelligence extraterrestre est juste un tas de billevesées à la limite du bon sens. Il n'y a jamais eu de vie sur Mars non plus.

    Herbes et plantes médicinales sont sans valeur. C'est vrai, puisque, comme le disent les médecins, seule la médecine classique peut vous « traiter. » Par-delà uniquement leurs calories, insistent-ils, les herbes et les plantes ont une valeur biologique nulle.

    ...et ça continue, chimère après chimère. Candide, semble-t-il, gobera quasiment tout ce que pond une « source autorisée. » Mais ce même Candide fera peu de cas des faits honnêtes ne provenant pas de ces mêmes sources de confiance.

    Comment soigner Candide

    Fait intéressant, à un moment ou à un autre, la plupart des gens intelligents, les penseurs sceptiques d'aujourd'hui, étaient autrefois des gens crédules. À un moment, ils se sont simplement « réveillés, » et se sont mis à s'interroger consciemment sur le monde autour d'eux.

    Les personnes intelligentes, les sceptiques informés, sont des gens qui posent des questions du style :

    * Pourquoi vingt grands médias différents rapportent-ils exactement les mêmes nouvelles, au mot prêt, fidèlement le même jour ? S'ils avaient tous enquêté et écrit leur propre article, n'y aurait-il pas des différences dans les informations ?

    * Comment se fait-il que Wall Street ait obtenu un plan de renflouage de moult milliards de Washington, alors que Main Street (le peuple) doit toujours pour payer des impôts impliquant l'envoi de fric à Washington ? Si Washington peut créer comme par magie des milliers de milliards durant la nuit, pourquoi donc payons-nous des impôts ?

    * Pourquoi le ministère de l'Agriculture conspire-t-il activement de nos jours avec les compagnies de semences OGM pour maintenir l'homologation des graines modifiées génétiquement, alors même qu'aucune preuve scientifique de leur innocuité sur le long terme n'existe ?

    * Si le mercure est l'un des éléments les plus toxiques connus de la science moderne, pourquoi est-il encore mis délibérément dans la bouche des enfants sous la forme d'amalgames d'« argent » ? Et pourquoi dit-on plombage d'« argent, » alors qu'en réalité ça contient plus de mercure que d'argent ?

    * D'où sort vraiment le fluorure rajouté dans la distribution d'eau publique ? Et, si le fluorure est si bon pour les gens, pourquoi donc est-il si dangereux à manipuler ? Pourquoi est-il considéré comme un produit chimique dangereux par l'EPA (Protection de l'environnement) ?

    * Que s'est-il vraiment passé le 11/9 ? Comment s'est écroulé le WTC 7 qu'aucun avion n'a jamais heurté ? Pourquoi ont-ils déblayé les décombres avant qu'une analyse convenable de la police scientifique ne puisse être effectuée ?

    * Les vaccins, ils sont vraiment sûrs ? Où est l'étude comparant les enfants vaccinés et non-vaccinés ? Pourquoi l'industrie du vaccin ne permet-elle pas que ces études soient faites ?

    * Pourquoi l'industrie du cancer semblent-elle bien plus intéressée par le traitement du cancer et le racolage de cancéreux que par la guérison du cancer et la fin de cette épidémie ? Pourquoi cette industrie refuse-t-elle de parler de l'effet cancérigène des produits chimiques ou des propriétés anticancéreuses de la vitamine D ?

    * Pourquoi des additifs alimentaires toxiques sont-ils encore autorisés dans l'alimentation ? Quelle est la vraie histoire de l'aspartame et de la FDA ? Pourquoi la FDA étouffe-t-elle la stévia depuis tant d'années ?

    * Pourquoi l'État médical policier utilise-t-il maintenant des armes pour forcer les parents à soigner leurs enfants ? Quel genre de système médical a besoin de menacer les gens de violence pour les forcer à se conformer à lui ?

    * Pourquoi Clinton a-t-il bombardé le Soudan [*] au milieu de l'affaire Monica Lewinsky ? Pourquoi Obama a-t-il subitement annoncé la mort de Ben Laden au milieu de l'affaire de son faux certificat de naissance ?
    [* Ndt : C'était une fabrique de produits pharmaceutiques, financée par Ben Laden, qui avait été bombardée au Soudan. Elle fabriquait des « médicaments » pas cher contre le sida pour l'Afrique, en écornant au passage les bénéfices des fabriques d'un certain Rumsfeld. La morale : Au lieu de s'engager dans la production de médicaments bidons contre la sous-alimentation, ils auraient dû investir dans l'agriculture. Même certains pays non-alignés gobent la supercherie du sida.]

    * Pourquoi la DEA (Brigade des stupéfiants) fait-elle toujours la « guerre à la drogue, » en particulier puisqu'il est amplement démontré que c'est un fiasco total ne servant qu'à gonfler la population carcérale tout en enrichissant les dealers de stupéfiants des rues en rendant les prix plus élevés ?

    * Si Ben Laden est mort, pourquoi les agents de la TSA (Sécurité des transports) nous baissent-ils toujours le falzar dans les aéroports ? Et d'abord, quelle était la raison de la création de la TSA et de l'engagement de 60.000 agents de sécurité ?

    Tout être pensant intelligent, sceptique, poserait ces questions (et bien d'autres) sous la pression naturelle d'une curiosité humaine élémentaire. Mais Candide attaque le questionneur, parce qu'il ose simplement poser ce genre de questions.

    C'est pourquoi Candide est plus que crédule : C'est un esprit lâche. Il a peur de poser les questions contradictoires qui lui viennent à l'esprit, et il attaque en même temps ceux qui ont le courage de se lever et de poser réellement ces questions (comme Jesse Ventura).

    La plupart des membres de la presse convenue sont évidemment des esprits lâches. Ils gobent quasi universellement les manipulations corporatistes (ou de la Maison Blanche) et ne posent jamais aucune vraie question.

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  • Et si la guerre avait déjà commencé ?

    Posté par calebirri le 13 juin 2011

    Pour qu'une guerre ait lieu, il faut qu'il y ait deux camps opposés. Il faut également des tiers impliqués, des combats, des victimes, et deux idéologies qui s'affrontent.

    Depuis le 11 septembre 2001, tous ces éléments sont réunis, et l'invasion de l'Afghanistan puis de l'Irak se trouvent être “de facto” le début de l'invasion du « Monde Arabe », invasion qui n'a jamais cessé depuis. Si vous regardez les cartes du Maghreb et du Moyen-Orient d'aujourd'hui, vous constaterez par vous-même que tout gravite autour d'un seul et même point central, Israël.

    Il n'est pas anodin qu'au moment même où le capitalisme se retourne, où les Palestiniens obtiennent le soutien de nombreux Etats émergents (émergés ?) et où les pouvoirs de l'Europe et des Etats-Unis déclinent avec la crise, des révolutions éclatent tout autour de ce point central, et permettent à ces pays (UE et EU) qui n'ont plus les moyens de leurs ambitions (le pouvoir et l'argent) de reconquérir ceux-ci au moyen de la guerre, la force pure, la seule possibilité qu'il leur reste.

    Car peu à peu les choses s'éclaircissent, et les camps se forment : parallèlement à la mobilisation grandissante des peuples oppressés par leurs gouvernants se mettent en place les rouages d'une grosse machinerie qui nous conduit peu à peu vers une confrontation majeure, avec le monde Arabe. Cette confrontation est sans doute le seul moyen qu'ont trouvé nos gouvernants (bien peu imaginatifs somme toute) pour faire repartir une économie en panne et conserver leur pouvoir sur des milliards d'êtres humains.

    Que cette confrontation soit le fruit d'un préparation minutieuse ou d'un enchainement malheureux importe finalement peu car la situation est déjà bien engagée. il suffit pour s'en convaincre de regarder les faits, car ils expliquent d'eux-mêmes pourquoi le monde arabe est la cible choisie : c'est le bloc économique le plus faible du grand échiquier géostratégique.

    Face à ce grand « Monopoly » qui se joue loin des caméras et aux ambitions chinoises qui achètent des terres partout, face aux ambitions de l'Amérique latine dont les ressources sont gigantesques ou celles de la Russie qui veut encore elle aussi jouer son coup, les Etats-Unis et l'Europe n'ont d'autre choix que de se soumettre ou de se défendre… en attaquant plus faible qu'eux. Protégés jusqu'à ce jour par leurs ressources et leurs régimes politiques, protégés jusqu'à ce jour par la corruption et les subsides européens et étasuniens, le Maghreb et le Moyen-Orient sont le seul “ennemi” encore à la portée des Etats-Unis et de l'Europe : une bonne petite guerre officiellement déclarée ne nuirait sans doute pas à leurs affaires.

    L'islamophobie grandissante à l'intérieur de ces deux imposants candidats est le vecteur « psychologique » choisi pour distinguer les « gentils » des « méchants ». Ajoutez à cela la crise économique qui a permis la révolte des peuples oppressés là-bas avec l'aide de l'Europe et des Etats-Unis, révoltes dont ces mêmes Etats veulent aujourd'hui profiter pour se poser en défenseurs de la démocratie, et vous aurez tous les ingrédients pour fabriquer une grosse bombe dont l'étincelle s'enflammerait… à Jérusalem ?.

    Pourtant, il n'y a pas si longtemps, et alors que la crise touchait durement les économies les plus fragiles, la Tunisie, l'Egypte, la Syrie, la Lybie étaient des alliés proches des gouvernements européens (ce qui devrait nous interroger sur l'acuité de ces derniers en matière de politique étrangère ?). Les dictateurs étaient de très bons hôtes, et personne n'y trouvait rien à redire. Nous leur vendions des armes, y installions nos usines, et y faisions commerce constructif.

    C'est que les entreprises européennes y étaient très bien traitées, et les dictatures copieusement arrosées par nos soins. Mais avec la crise et le ralentissement de l'économie mondiale, ce sont comme toujours “les sous-traitants” qui trinquent en premier : les « colonies financières » dont les dirigeants sont des pantins déguisés en vice-rois, ont du rogner encore un peu plus sur les droits et salaires déjà limites de leurs populations, entrainant ainsi “émeutes de la faim” et révoltes violentes.

    Ces mouvements de contestation auraient très bien pu être réprimés dans le sang sans n'intéresser personne, si internet et le formidable appétit de liberté de ses utilisateurs n'avaient pas étalé au grand jour les massacres perpétrés par les désormais dictateurs.

    Après avoir proposé leur aide à ces dictateurs « amis », ils on voulu faire mine de ne pas comprendre, mais après les nombreuses “bourdes” ( ou scandales si vous préférez) fortement médiatisées (qui ont peut-être au passage empêché de plus grands massacres avec l'envoi des forces de “sécurisation”), les gouvernants européens ont décidé de “soutenir” les partisans de la révolution. Mais pas n'importe comment : en soutenant les manifestants, les gouvernements réclameront bien sûr des compensations : les millions d'euros dépensés pour la “reconstruction”, pour les interventions de “sécurisation” ou de “protection des civils” ne seront certainement pas versés en vain. D'une manière ou d'une autre, ils seront récupérés.

    Et puis pourquoi ne pas profiter de ces évènements pour aller plus loin ? Partant du principe que les dictateurs sont à mettre dehors, alors pourquoi ne pas aider “tous” leurs peuples à se libérer ? Ce serait là l'aboutissement du très fumeux concept de “guerre préventive” : en s'accordant sur le fait que tous les dirigeants arabes sont susceptibles de massacrer leurs populations si elles se révoltent, alors pourquoi ne pas les faire « dégager » dès maintenant ?

    Car en protégeant ainsi les révolutionnaires, les Etats-Unis et l'Europe s'accordent un futur droit de regard sur l'installation des nouveaux dirigeants. Et cela même si les révolutions sont justes et légitimes, et partent d'une véritable prise de conscience démocratique de la part des peuples opprimés : elles sont organisées et développées par des Etats qui ne mènent en réalité rien d'autre qu'une guerre d'invasion du Monde Arabe, en attendant la déclaration de guerre officielle.

    Si on rapproche maintenant cette situation du problème israélo-palestinien, on voit bien à quel point la nouvelle politique des Palestiniens pousse les Etats-Unis et leurs alliés à des prises de position radicales : l'aveu public d'un soutien sans faille à Israël face aux revendications indépendantistes des Palestiniens à l'ONU signifierait pour le Monde Arabe une déclaration d'hostilité considérée comme injustifiée, et même injuste. De quoi mettre le feu aux poudres.

    La guerre a donc sans doute déjà commencé, mais comme nous sommes les envahisseurs, nous n'en subissons pas encore les effets. Mais les pays envahis le savent eux, il n'y a qu'à regarder les effets des “libérations” Irakienne ou Afghane : Des malformations anormalement élevées chez les enfants nés après la “libération”, en Afrique des maladies liées aux récoltes de minerais dans des conditions quasi esclavagistes…

    La guerre a commencé, et personne ne veut encore nous la montrer : on se bat en sous-main pour la direction du FMI, on achète le maximum de terres en Afrique ou ailleurs, on se bat pour l'eau et le pétrole, on envahit peu à peu tous les espaces possibles pour préparer à la “grande confrontation ultime”, celle que tous  attendent en la redoutant, celle qu'ils préparent pour l'éviter tout en la provoquant.

    En accueillant pas les immigrés qu'on dit par ailleurs défendre, en stigmatisant les Arabes et tous les Musulmans depuis le 11 septembre, tous les pays du monde se sont engagés dans une guerre qui ne dit pas son nom. Les nouvelles technologies de l'information sont en passe de devenir un enjeu majeur pour la liberté, et la vérité. Seuls relais des horreurs réelles et véritables d'une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes, internet et ses réseaux ne doivent pas tomber sous le contrôle des futurs tyrans. Une fois transformés en « télécrans », nous deviendrons alors incapables de distinguer le vrai du faux : la guerre continuelle tant redoutée par Orwell sera alors possible.


    Caleb Irri

    http://calebirri.unblog.fr


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  • 38 litres de sang dans une cuisine pour une datavisualisation! 25 conflits représentés dans une photo.. sanglante.
    La suite sur OWNI


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  • Bactérie tueuse et concombre masqué

    Jean BATOU

    Depuis le début du mois de mai, une bactérie « tueuse » de la famille Escherichia coli, pathogène pour l’homme, provoque une épidémie d’hémorragie intestinale potentiellement mortelle dans le Nord de l’Allemagne. Elle aurait déjà infecté 3000 personnes en Europe, en particulier des femmes, entraînant la mort d’une vingtaine d’entre elles. D’où vient-elle et comment en venir à bout ?

    Le mal se manifeste d’abord par des crampes abdominales très douloureuses, qui s’accompagnent de diarrhées et de fièvres. Dans les cas aigus, elle peut provoquer une insuffisance rénale et des troubles neurologiques qui conduisent à des paralysies. De quoi faire vraiment très peur…

    L’agent spécial 0104:H4

    Les épidémies d’hémorragie intestinale liées à certaines souches d’E. coli sont connues depuis une trentaine d’années aux Etats-Unis, où elles affectent 110 000 personnes par an et causent la mort de 90 d’entre elles, même si les souches impliquées (principalement 0157:H7) sont moins virulentes que le bacille de « Hambourg ».

    C’est que le nouvel agent pathogène est le clone hybride d’une espèce rare (0104:H4), résistante aux antibiotiques, qui n’avait jamais été observé jusqu’ici dans une épidémie. Signe des temps, son génome a pu être déchiffré en quelques jours à peine par un laboratoire… de Shenzhen en Chine.

    D’où vient ce nouveau spécimen ? Probablement d’un « transfert génétique horizontal », au cours duquel deux microbes de souches différentes ont échangé des portions d’ADN. Selon la revue Science, 0104:H4 posséderait ainsi, en plus des gènes de E. coli, un fragment de gène de Salmonella enterica, susceptible de provoquer la salmonellose. Ces résultats devront être confirmés par d’autres travaux.

    Qui se cache derrière ce « complot » ?

    Il n’en fallait pas plus pour que les blogs débordent de thèses farfelues sur la création de ce nouveau bacille par l’ingénierie militaire, voire le bioterrorisme. Même si de telles hypothèses ne peuvent pas être absolument exclues, il est en réalité infiniment plus probable qu’il soit le produit « naturel » du système de production alimentaire globalisé qui se développe sous nos yeux depuis une trentaine d’années.

    S’il y a « complot », c’est celui des investisseurs qui réalisent d’énormes profits en industrialisant et en concentrant de plus en plus la production, le transport, le stockage, le conditionnement et la distribution de la nourriture. N’y a-t-il pas un lien évident entre la multiplication des pathologies liées à l’alimentation et les formes contemporaines de sa marchandisation (maladie de la vache folle, grippe aviaire, E. Coli pathogènes, etc.).

    Les grandes batteries d’élevage produisent et disséminent de nouveaux bacilles ; l’agrobusiness multiplie les intrants chimiques et les manipulations génétiques ; le conditionnement introduit des inconnues supplémentaires ; la grande distribution favorise le transport sur de longues distances. La malbouffe résulte de tout cela, sans parler de la spéculation boursière qui provoque la hausse des cours des produits vivriers et génère la plus meurtrière des maladies : la famine.

    Ruminants et hamburgers

    Les versions pathogènes d’E. Coli pour l’homme sont surtout présentes dans l’intestin des ruminants, mais elles peuvent aussi loger dans l’appareil digestif d’autres animaux. Contrairement à l’homme, ils n’en sont pas affectés et transmettent ce germe par leurs déjections (sols, canaux d’irrigation, cours d’eau, nappes phréatiques, etc.), qui peuvent contaminer des cultures, même éloignées. Il faut savoir que les élevages produisent dix fois plus d’excréments que de viande.
    Les grandes batteries industrielles sont évidemment des incubateurs d’E. Coli.

    Depuis une dizaine d’années, la prolifération de ce bacille a même vraisemblablement été dopée par les nouvelles méthodes d’engraissage (notamment à base de maïs) qui permettent une prise de poids rapide, mais modifient la flore intestinale des bêtes. Ajoutons que la concentration des germes dans un espace très confiné accroît la probabilité de leur mutation.

    Aux Etats-Unis, une étude du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC), publiée en septembre 2009, estime que 42% des patients ont contracté une hémorragie intestinale à E. coli en consommant de la viande. On l’y appelle d’ailleurs la « maladie du hamburger », le germe y étant souvent incorporé au moment de son hachage. Elevage industriel et malbouffe sont donc directement pointés du doigt.

    Démasquons le concombre

    Si le vecteur de transmission est vraisemblablement un aliment cru ou une boisson non pasteurisée, il n’a pas encore été identifié : un légume, un fruit, une farine, un fromage, une viande mal cuite (hamburger, tartare, etc.). La chaine de production, de conditionnement, de transport, de stockage et de distribution est ainsi passée au crible sans résultat. Ce sont des circuits complexes, globalisés, extrêmement difficiles à tracer : les légumes, notamment, sont cultivés dans un pays, nettoyés dans un autre, empaquetés dans un troisième.

    Pour avoir incriminé un peu vite les concombres d’Espagne, avant d’abandonner cette piste, l’Allemagne a été accusée à demi-mots de torpiller la Politique agricole commune (PAC), qui lui coûte fort cher, sous de faux prétextes sanitaires.

    L’embargo russe sur tous les légumes de l’UE va plus loin encore. Pourtant, ce type de mesures, voire de guerre commerciale déguisée, ne pose pas les véritables problèmes et s’interdit d’y apporter des réponses probantes à long terme.

    Notre bien commun

    En revanche, depuis 1996, les organisations paysannes liées à Via Campesina (Uniterre en Suisse, la Confédération paysanne en France, etc.) défendent avec raison le concept de « souveraineté alimentaire », qui n’est pas réductible à une politique commerciale. Il lie en effet conditions sociales de production (petite agriculture paysanne), préoccupations écologiques (culture biologique de proximité) et défense de la santé des consommateurs-trices (sécurité alimentaire).

    En effet, une politique alimentaire qui réponde aux intérêts de l’humanité et de son environnement doit impérativement rompre avec la logique du profit privé en affirmant que les terres agricoles et leurs produits ne sont pas des marchandises, mais les biens communs les plus essentiels de l’humanité.

    Jean Batou


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  • The revolution will not be televised

    José CAMARENA

    La bataille pour le contrôle des médias et, plus concrètement, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (nTIC) est devenue une des batailles, si pas la bataille idéologique principale de notre temps ; le terrain privilégié sur lequel se déroule la véritable guerre entre l’idéologie dominante d’un système à bout de souffle et les contre-pouvoirs porteurs de projets de société alternatifs.



    Qu’on ne s’y trompe pas : l’épisode Assange restera, sans doute, dans l’histoire, comme un événement marquant ouvrant sur une ère nouvelle. Toutes les conflagrations mondiales, à travers les siècles, ont connu ce détonateur minime, ce "fait-divers" insignifiant, cet "accident" anodin, cette "bavure" que l’on croyait sans autre lien que le hasard contraire, cette "provocation" dont on attendait tout sauf le déclenchement effectif des hostilités.

    Les puissants le savent : la guerre a bel et bien commencé, comme le déclarait le cinéaste Moore après les manifestations de début d’année dans le Wisconsin. L’ingérence des services secrets et de police dans les réseaux sociaux, les lois limitant la liberté du Web (sous les prétextes les plus variés mais toujours marquées du sceau des meilleures intentions), les réunions d’Obama avec l’ensemble des grands pontes de la nouvelle économie et la mise à l’agenda comme point d’ordre du jour aussi bien de Davos que du G8 en disent long sur la crainte que ces réseaux provoquent dans des cerveaux et un système habitués au contrôle, engagés, par ailleurs, sur la voie du flicage, du sécuritaire et de la transparence. Qu’il suffise de penser aux caméras dont se peuplent nos villes. Oui, Big Brother is looking forward to controle you

    Dans la véritable crise de contrôlite aigue que subissent tous les néodémocrates champions du relooking, maîtres dans l’art du marketing et de la rhétorique populiste, Silvio Berlusconi, en tant que précurseur, possède une place aussi importante que particulière. Investi, dès le début des années ’80 du XXème siècle, de ce rôle de grand communicateur, en même temps que l’ancien Pape, lui aussi appelé le "grand communicateur", dans un pays, l’Italie qui, depuis les années trente du même siècle, a toujours fait office de laboratoire occidental. Pour qui s’intéresse à l’histoire, il est un fait que ce qui se passait en Italie devenait référence pour les uns comme pour les autres (un PC proche de la majorité absolue, des mouvements extrémistes, le terrorisme, la fin de la toute-puissante famille social chrétienne, la polarisation en deux blocs hétéroclites, la dilution de l’Utopie la plus noble dans une gauche pragmatique et postmoderne, la médiatisation et la pipolisationde la vie politique, etc.)

    Bien sûr, Berlusconi a des procès sur le dos, bien sûr il perd des villes et des fiefs lors de chaque élection, bien sûr parfois il perd carrément le contrôle, bien sûr… De fait, comme le souligne un journal espagnol, quelles que soient les suites des résultats des élections de ce week-end en Italie ou l’issue des affaires judiciaires dans lesquelles il se trouve impliqué, Berlusconi peut s’enorgueillir d’avoir, d’ores et déjà, gagné la bataille politique et idéologique pour laquelle "le directeur de casting anonyme" l’avait engagé : révolutionner le paysage politique (à la manière dont ses junk-télés ont révolutionné le paysage audiovisuel) et, au départ de cela, renverser durablement le rapport de force entre les antagonismes historiques de la société italienne. L’imago mundi des classes populaires n’est plus autre que celle que projette Tele5. Sarkozy, Obama, le G20 et, au-delà, ce qu’il est convenu d’appeler "la communauté internationale" en bavent sûrement de jalousie… "quelque part"…

    A ceci prêt que les scénaristes "anonymes", pour inventifs qu’ils puissent être, en ont tout de même oublié trois données d’importance, dans cette série très bon marché qui constitue leur fond de commerce depuis de longues années déjà. Tout d’abord, le déclin annoncé de Berlusconi and Company tient au fait que l’on enterre l’ère télévisuelle pour entrer, de plein pied, dans celle du cyberespace ; ensuite, la superstructure–dont font partie les médias et donc l’idéologie- constitue le reflet de l’infrastructure et non l’inverse ; enfin, la conscience de classe de l’opprimé ou de l’exploité ne se télécommande pas –même à grands coups de bouquets sportifs, de bimbosdénudées et de discours volontaristes qui, dans le plus pur style Mussolinien, veulent redonner au peuple la fierté et l’honneur perdus en allant les chercher du côté de l’Antique et des "Racines éternelles" de l’archéologie, chirurgicale et "sexy", que j’appellerais hystérique ! Autant de tentatives de dénégation d’un réel tout empreint de privations, de misère culturelle, de crise économique sans fond, de manque de démocratie et de corruption généralisées, de complexe d’infériorité que l’on veut afficher en son juste contraire –comme le Macho Wagnérien maquille son "indiscutable" impuissance…

    L’alternative

    D’un côté ceux qui croient encore que Facebook et Twitter font les révolutions –alors que ce sont les révolutions qui les utilisent comme les outils qu’ils sont- alors que c’est l’Internet la véritable révolution et le véritable espace alternatif et de liberté (en fin de compte, FB, notamment n’est pas autre chose qu’une pompe à fric, géniale, mais pompe à fric quand même destinée "à engranger des bénéfices au travers de la publicité et d’aider les entreprises à vendre davantage", dixit le patron de FB au G8) ; de l’autre, ceux qui ne jurent que par l’économie réelle, celle du concret et des briques, des chaînes de montage et de la plus-value sur le travail mort (comme disent les marxiens), alors que les uns ne vont pas sans les autres car les moyens de production se sont développés de telle manière qu’aucune marche arrière n’est plus possible et que c’est Zuckerberg qui a raison face aux anciens du G8 : c’est lui l’avenir !

    La manière de produire, crée les conditions de l’être ensemble et celles-ci l’idéologie qui lui fait comme un costard sur mesure (jamais l’inverse). La prise de conscience, par les individus, de leur exploitation et de leur aliénation met en place les prémisses de changements qualitatifs potentiels, révoltes, bouleversements, guerres ou révolutions.

    Quoi qu’il en soit, quelle que soit l’évolution de la contrôlite compulsive à tendance orthocratique, ces outils resteront ce qu’ils sont : des outils. Ce n’est pas l’outil que la société internationale « anonyme » désire bâillonner, mais bien les Hommes et les Femmes qui les utilisent de plus en plus et de mieux en mieux, grâce, notamment, à la démocratisation du prix comme des savoir-faire (elle-même découlant de l’impérieuse nécessité du dieu Marché de vendre de plus en plus dans un village à présent réellement globalisé). Prédire l’issue de cette guerre larvée reste une tâche des plus ardues. L’Homme et la Femme, citoyens du cyberespace restent une énigme pour les camps en présence. On n’en est qu’au début du développement réel des NTIC et personne ne sait comment elles vont se développer. Aujourd’hui, l’usage varie du somnifère de substitution, machinerie productrice de fantasmes, d’imaginaire et de virtuel, à l’utilisation dite citoyenne en tant que moyen d’échange, d’éducation, d’ouverture sur les autres et sur le monde, d’enrichissement personnel et collectif.

    Ces outils ne sont que des porte-voix et les mouvements opérés dernièrement par l’Administration US prouvent, à l’évidence, que la leçon a été bien apprise dans le sens que le porte-voix citoyen peut devenir aussi, in fine, porte-voix politique, militaire et économique : outil supplémentaire de contrôle réel et de manipulation. Au-delà de ce passe-temps addictif et solitaire, dont on disait qu’il allait démonter un peu plus des liens sociaux, par ailleurs, déjà bien détissés, les révoltes Arabes et la #spanishrevolution confirment qu’en la matière, rien n’est définitif ni écrit à l’avance, en même temps qu’elles confirment que l’enjeu véritable reste bien l’Internet (les blogs, les CMS, le libre, l’open-source et l’inter connectivité à base communautaire, etc.), en aucun cas Facebook, Google, Twitter ni même Wikipedia.

    Alors, le loup est-il entré dans la bergerie, invité par le berger lui-même ou bien noyé dans une foule de moutons trop occupés à balayer l’écran ? Une chose est sûre : en Espagne, en Italie, en France, en Grèce, aux USA, en Afrique, comme ailleurs, c’est sur ce terrain-là, celui de l’Internet et des nTIC que se gagneront ou se perdront les batailles politico-idéologiques à venir. La "guerre" n’a fait que commencer. A chacun de bouger ses pions et d’agir en conséquence, car qui possèdera le contrôle de la Toile, possèdera, de facto, les instruments permettant l’ouverture ou la fermeture, un saut qualitatif dans le sens de la liberté ou dans celui de l’écrasement, de l’abrutissement, de la manipulation et du contrôle des frontières, même virtuelles, sans lesquelles Big Brother perd une énorme partie de sa trop souvent terrifiante "superbe".

    José Camarena 310511

    © Hozé 5/2011

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  • Alors que le président américain était en plein dans son discours, l'orchestre a commencé à jouer l'hymne britannique. Sans se laisser démonter, Barack Obama a poursuivi son discours, levant son verre à la fin... seul. Le protocole veut en effet que l'on reste silencieux pendant l'hymne national.

    Obama s'est rendu ensuite à l'abbaye de Westminster pour y déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu. Invité à signer le registre, le président s'est trompé de 3 ans dans la date.

     


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  • Du délire médiatique autour de l’explosion en v(i)ol de DSK

    Je n’ai pas l’intention de paraphraser tout ce qui se dit depuis deux jours autour de l’affaire DSK, et qui semble véritablement passionner le public. J’en veux pour preuve le nombre de visites sur ce blog, qui fut, hier comme aujourd’hui, trois ou quatre fois supérieur à celui d’un jour comparable.

    Tout ça parce que j’avais commis, quelques heures avant la révélation de la nouvelle, un billet pour dire le dégoût que m’inspirait l’étalage de pognon de DSK et sa clique.

    L’angle qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le traitement médiatique délirant du sujet par la presse française, et la comparaison avec ce qui se dit dans la presse américaine.

    En préambule, je veux signaler que je veux bien faire un effort pour respecter la présomption d’innocence de DSK. Je vais donc employer le conditionnel. Mais ça ne m’empêchera pas de signaler qu’à titre personnel, compte tenu du contexte et des antécédents, je n’y crois pas une seconde. Mais je ne suis pas juge, ni même journaliste, et mon avis n’a pas la moindre importance. D’ailleurs la juge non plus n’a pas l’air convaincue, puisqu’elle l’a maintenu en taule ; pas davantage que la police qui dit que les premiers éléments de l’enquête semblent confirmer la version de la femme de chambre. Mais bon, c’est un fait : pas condamné, pas coupable.

    Au passage, on pourrait juste faire remarquer que ceux qui sont si tatillons avec DSK prennent souvent moins de gants avec les criminels ordinaires : même si certains journalistes, par habitude, ajoutent toujours l’adjectif “présumé” derrière des mots comme “assassin” ou “violeur”, en général le suspect en question est immédiatement traité comme un coupable, et d’autant plus que le crime est sordide. Dernier exemple en date : le type qui “aurait” froidement liquidé toute sa famille avant de s’enfuir. Et dois-je évoquer le cas de Villepin ou Colonna, ou, dans un genre différent mais tout aussi scandaleux, de Julien Coupat et des anars de Tarnac, hâtivement transformés en “Terroristes” ?

    Je suis donc totalement sidéré, non seulement par la mansuétude dont bénéficie DSK dans les médias français, mais bien plus encore par le crédit qu’on apporte aux hypothèses sorties de l’imagination délirante de ses supporters, qui accusent certes le coup, mais semblent refuser d’admettre que cela va sans doute leur coûter la place qu’ils convoitaient.

    Bien sûr les images de DSK hagard et menotté sont terribles pour lui (mais les médias, tout en faisant mine de s’en indigner, les font tourner en boucle… Vous remarquez que j’ai préféré publié une photo plus conforme à l’image qu’il voulait donner de lui…). Tout comme le fait que l’audience ait été filmée et complaisamment retranscrite. Mais de là à le défendre au delà de toutes les évidences, il y a un gouffre.

    Rappelons que les médias français sont ceux qui ont permis à Mitterrand de mener pendant plus de 10 ans une double vie aux frais de la république. Pire, ce sont les médias français qui ont couvert les turpitudes de Chirac (et de ses complices Tibéri and co), qui a mené grand train pendant une période incroyablement longue, truquant, rackettant, détournant, menant grand train, et organisant même son impunité totale. Ce sont les mêmes qui s’offusquent de voir Chirac, finalement rattrapé par la justice (il court moins vite qu’avant) sous prétexte qu’il faudrait avoir pitié d’un vieillard…

    Ce sont encore les mêmes médias qui avaient quasiment déclaré DSK élu depuis plus d’un an, et louaient à tout bout de champ sa prétendue compétence. Alors que le principal intérêt de DSK, c’est qu’il défendait les mêmes valeurs que Sarkozy, et qu’il était implicitement adoubé par les patrons, les banksters, les riches, les puissants… À part peut-être Fakir, le Canard et quelques autres exceptions, qui avait pointé les conflits d’intérêts de DSK, qui tel un vulgaire Longuet, alternait les périodes de pouvoir (jusqu’au poste de Ministre des Finances) et un travail hyper grassement rémunéré de consultant auprès des multinationales ?

    Pourtant, dans tous les cas que j’ai cités, les médias savaient. Ils connaissaient aussi le travers de DSK. Mais ne disaient rien, et continuaient de traiter les individus concernés comme des gens respectables, compétents, dignes de leur fonction et légitimes à se représenter aux plus hautes fonctions.

    Après la journée du choc hier, aujourd’hui aurait dû être la journée où on commençait à réfléchir à froid.

    Pourtant, l’hallu totale ce matin sur France Inter ! L’insolente, la délurée Pascale Clark, connue pour sa propension à charrier et malmener ses invités, et qui il y a quelques semaines à peine en était venue à la limite de l’insulte avec Robert Ménard (ce que par ailleurs je peux fort bien comprendre) s’est faite au contraire toute petite pour interroger un Jean-Marie Le Guen tout chose, tout juste si elle ne lui a pas prêté son Kleenex pour endiguer le flot de sa légitime affliction, lui qui vient peut-être de voir s’envoler ses ambitions ministérielles anticipées…

    Quelques minutes plus tard, c’est Patrick Cohen qui était chargé d’interroger Borloo. Pauvre Borloo, qui venait sans doute faire la retape de son nouveau mouvement, et dont l’affaire DSK faisait complètement foirer le plan média. Borloo qui comme la quasi-totalité des politicards, même de droite, a sans doute fait un triple salto arrière de joie dans sa salle de bain en ouvrant la radio dimanche matin, mais qui, sur instruction de ses communicants, fait profil ultra-bas devant les médias. Pire, Borloo jouait la tristesse (pour la France, évidemment) et Cohen, après avoir en vain essayé de lui faire dire que la déconfiture de DSK lui ouvrait un boulevard, se mettait à compatir avec lui.

    C’est simple, sur France Inter ce matin, on aurait dit une veillée funèbre.

    France Inter, c’est la chaîne qui a viré l’olibrius Guillon, autour d’une chronique mémorable et jugée de mauvais goût le jour d’une visite de DSK, qui avec un manque total d’humour, n’avait pas trouvé ça drôle et l’avait fait savoir. La radio avait même présenté ses excuses… Or si vous réécoutez la chronique, vous verrez qu’elle était pourtant particulièrement pertinente et prémonitoire. Jugez plutôt :

    Les partisans de la théorie du complot rivalisent d’imagination pour élaborer les théories les plus farfelues qui pourraient innocenter leur chouchou (forcément injustement) foudroyé.

    “Il nie formellement”. Ah ouais, ça c’est une preuve ! Tous les accusés, coupables ou innocents, commencent par nier. C’est humain.

    “C’est une espionne qui l’a attiré dans un piège machiavélique”. Oui, sauf que la victime (putative) a tout sauf le profil d’une Mata-Hari…

    “Ça peut être un coup du FMI”. Vachement crédible, en effet, alors que DSK s’apprêtait à en démissionner pour venir briguer la Présidence française sous les acclamations de la presse conquise.

    “C’est un coup de ses opposants politiques, ils avaient prévenu”. Ses opposants politiques, je suppose qu’il s’agit de l’UMP. Franchement, vous les voyez faire un truc pareil, aux Etats-Unis ? Avant même que DSK se soit déclaré ? À un an de la présidentielle, DSK ne s’en remettra évidemment pas, mais le P”S”, lui, a largement le temps de se retourner. S’ils ne sont pas trop cons (ils ont déjà prouvé le contraire dans le passé), ils trouveront un candidat qui n’offre aucun angle d’attaque commun avec DSK, et Sarkozy sera pulvérisé, comme prévu… L’UMP avait déjà commencé, avec un certain succès, à exploiter le filon de la Porsche et du train de vie de DSK. Frédéric Lefèbvre, toujours aussi malin, avait menacé de sortir des photos de partouzes. Il n’en aurait sans doute rien fait, trop de risques de se prendre un retour de boomerang. Quoi qu’il en soit cette hypothèse ne tient pas.

    Plus drôle, Julien Dray et Jack Lang, qui sont évidemment des modèles d’impartialité, sont persuadés que la juge lui en veut, soit personnellement, soit parce qu’il est français. Non seulement c’est grotesque, mais c’est aussi ce que disent la plupart de ceux qui ont été confrontés à un juge hostile.

    C’est simple, il n’y a quasiment que Marine Le Pen, certes tout à fait dans son rôle, qui ne se cache pas derrière la fameuse “présomption d’innocence”. Citons aussi Bernard Debré. Quant à Clémentine Autain et Nicolas Dupont-Aignan, bien seuls dans cette unanimité toute occupée à pleurer le triste destin de DSK, ils soulignent qu’on n’a pas la moindre pensée pour la vraie victime, la femme de chambre. Il est vrai qu’elle est noire, et pauvre. Et que c’est une servante, qui aurait mieux fait de rester à sa place…

    Je glisse rapidement sur le comique involontaire de Woerth, qui profite de l’occase pour faire la promo de son bouquin, et qui ose faire le parallèle entre son affaire et celle de DSK puisque tous deux seraient victimes de lynchage médiatique et de bafouement de la présomption d’innocence. Vu tout ce qui a été trouvé sur Woerth, ses conflits d’intérêts et sa dévotion pour les riches, à sa place, je la ramènerais un peu moins…

    La presse française “mainstream” n’a jamais évoqué l’affaire Tristane Banon, qui dans un témoignage tout à fait digne de foi avait pourtant relaté une scène étrangement similaire à celle du Sofitel, et qui accusait DSK de tentative de viol en des termes explicites.

    Même si par une série d’entourloupes et de pressions sur la victime, DSK s’était tiré sans trop de dommages de l’affaire Piroska Nagy en 2008, il était tout de même clair, au moins en lisant la presse anglo-saxonne, que le consentement de sa subordonnée était loin d’être total.

    On devrait d’ailleurs plus souvent la lire, cette presse anglo-saxonne, car son ton tranche singulièrement avec les commisérations hypocrites de chez nous. En gros, ces yankees qui ne respectent rien clament que la presse française connaissait par coeur les fâcheuses tendances de DSK mais les taisait. Dans les détails graveleux que la presse française tait pudiquement, on apprend que DSK n’est pas simplement accusé de tentative de viol, mais aurait forcé la femme de chambre à lui faire une petite gâterie. Sans doute pensait-il que c’était compris dans le prix exorbitant de la piaule ! Classe, notre ex-futur Président plébiscité, non ? Et tout à fait pertinent au pays de Clinton et Lewinsky… Ironie, le dernier politicien français accusé de ce genre de gaudriole, c’était Balkany, qui lui avait, il est vrai, usé de la menace d’un flingue pour parvenir à ses fins… Et qui avait réussi à convaincre sa victime de retirer sa plainte.

    Voici ce qu’écrit le New York Times du jour, l’un des canards les plus sérieux et les plus respectés du monde, quand il rapporte la plainte de la femme de chambre.

    According to the law enforcement official, the woman entered Mr. Strauss-Kahn’s suite early Saturday afternoon by saying “housekeeping.” She heard no answer and believed that the suite was unoccupied. She left the door open behind her, as is hotel policy.

    She went to the bedroom and a naked man rushed from the bathroom to the bedroom. She apologized, the law enforcement official said, and tried to leave.

    But according to the official, the man chased her, grabbed her and shut the door, locking it. He then pulled her toward the bedroom, the official said, and tried to attack her there.

    He dragged her to the bathroom, the official added, and forced her to perform oral sex. The police said the woman eventually escaped from the suite and reported the attack to other hotel personnel, who called 911.”

    Traduction maison :

    Selon la police, la femme est entrée dans la suite de M. Strauss-Kahn samedi en début d’après-midi en disant “ménage !”. N’entendant pas de réponse, elle a cru que la suite était inoccupée. Elle a laissé la porte ouverte derrière elle, comme le règlement le prévoit.

    Elle s’est rendue dans la chambre, quand un homme nu a jailli de la salle de bain vers la chambre. Elle s’est excusée, dit la police, et a tenté de partir.

    Mais ajoute-t-il, l’homme l’a pourchassée, l’a attrapée et a fermé la porte en la verrouillant. Il l’a alors poussée dans la chambre et là a tenté de l’agresser.

    Il l’a traînée dans la salle de bains, et l’a forcée à le sucer. La police dit que la femme a réussi à s’échapper de la suite et raconter son agression à d’autres membres du personnel de l’hôtel, qui ont appelé la police.”

    Ce ne sont évidemment que des accusations, pas forcément la vérité. Mais elles sont terribles. Pourquoi la presse française ne parle-t-elle que de “tentative de viol”, alors qu’en droit français, si je comprends bien ce qu’écrit le New-York Times, c’est bien d’un viol qu’il est accusé ! Entendons-nous bien, on ne l’accuse pas d’être un gentil dragueur invétéré qui tente sa chance, on l’accuse bien d’être un violeur sordide, et ça fait une légère nuance.

    Dans ces conditions, les considérations ultraméprisantes de la presse et des supporters de DSK sont scandaleuses : tous s’indignent que DSK soit jugé en même temps qu’un conducteur sans permis ou un dealer. Mais à la place de ces petits malfrats, c’est moi qui serais sérieusement indigné d’être jugé en même temps qu’un type accusé d’un crime autrement plus grave !

    La justice américaine est certes parfois étrange. Des condamnés innocents y ont souvent été exécutés parce qu’ils n’avaient pas de pognon pour se payer un vrai avocat. Ce n’est évidemment pas le cas du millionnaire DSK, qui s’est déjà offert les services du meilleur avocat de New York, dont on apprend qu’il a compté parmi ses clients un certain… Michael Jackson… Sacrée référence ! Mais ce qui fout la gerbe, c’est que contrairement au dealer et au conducteur sans permis qui étaient sans doute défendus par des débutants commis d’office, et étaient sans doute résignés à aller croupir en taule en attendant leur procès, DSK a eu le culot d’offrir 1 million de dollars de caution pour tenter d’obtenir sa liberté. Selon que vous serez puissants ou misérables… Sauf que la justice américaine n’est pas si malade de la peste, car elle a refusé cette justice des puissants…

    On apprend en outre que ce n’était pas pour des raisons professionnelles que DSK a passé la nuit au Sofitel de Manhattan. Ainsi, après l’appart à 4 millions de dollars, le palace de Marrakech, la Porsche et les costards à 35000 dollars, on sait donc que DSK se paie à titre privé des nuits dans une chambre d’hôtel à 3000 dollars. Et là, il n’ y a pas de complot ni de présomption d’innocence qui tienne, ce sont des faits.

    …et c’est le même mec qui impose aux Grecs et aux Portugais de se serrer la ceinture pour payer la note de l’incurie des bansksters, et qui s’apprêtait à faire de même en France pendant 5 ans.

    Putain, on l’a échappé belle, moi je vous dis… Des politicards comme ça, on en a soupé, on a même cru qu’on avait touché le fond avec Sarkozy, et on n’en veut plus !

    C’est cela, tout autant que les faits, et non une haine personnelle, qui alimente ma rage.

    C’est une des raisons d’être de ce blog. Dénoncer les politicards corrompus et insolents, les Chirac, les Sarkozy, les DSK (liste évidemment non exhaustive), tous ceux qui ne sont motivés que par le pouvoir et ses représentations matérielles, le pognon ou le sexe, et qui se foutent comme de leur première cantonale de l’intérêt de leurs concitoyens, ou de l’avenir de la planète, faisant sans vergogne la politique des riches et des puissants dont ils sont les marionnettes.

    Ils ont les médias à leur botte. Ils prennent la place de citoyens de bonne volonté qui ont de bonnes idées et souhaiteraient les mettre en œuvre, mais en sont empêchés par la force de frappe des susdits qui prennent toutes les places et se goinfrent.

    Une opération Mani Pulite, voilà ce qu’il nous faut. Et tant pis si c’est un juge New-Yorkais qui s’en charge. Bon débarras, bonne retraite (à 62 ans, il est plus que temps !) et au suivant !

    le blog de SuperNo


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  • La libération conditionnelle de Michelle Martin et la prison, la prison...toujours la prison

    Luk VERVAET

    L’annonce de la libération conditionnelle de Michelle Martin, compagne et complice de Marc Dutroux, après 15 ans de réclusion, par le Tribunal d’application des peines (TAP) de Mons, a été suivi d’un scénario médiatique sans surprise. Scoop dans les médias, avec des titres, face à cette libération, variant entre « incompréhension, stupéfaction et colère ». Interviews de certaines familles des enfants assassinés ou disparus, exprimant leur désarroi et tristesse. Groupes sur Facebook de 80000 personnes et un appel à une Marche Noire fin mai.

    Et pour conclure, l’inévitable réaction des partis politiques, allant dans le sens du poil, qui se disent favorables à un renforcement des conditions d’une libération conditionnelle, en y introduisant la possibilité d’un simple appel contre une décision du TAP, si pas pour l’introduction des peines incompressibles ou pour l’annulation pure et simple de la loi Lejeune. Après, la déception lorsque le procureur général a annoncé qu’il n’irait pas en cassation, parce qu’il n’y avait pas eu de fautes dans ce jugement. Puis la satisfaction s’installait à nouveau quand les autorités françaises, opposition socialiste inclue, annonçaient qu’elles ne voulaient pas accueillir Martin sur leur territoire, même pas dans un couvent.

    Tout ça m’a laissé avec cette question : est-ce vraiment de la mémoire des enfants assassinés dont il s’agit ? Ou s’agit-il, après la loi sur le renvoi des détenus marocains vers les prisons surpeuplées au Maroc ou la joie pour l’assassinat extra-judiciaire de Ben Laden, d’une nouvelle occasion pour exprimer notre dureté et notre intransigeance, notre vengeance et notre haine. Car ce sont ces sentiments qui caractérisent de plus en plus le climat inhumain dans notre société quand il s’agit de la délinquance et de la criminalité ou de problèmes sociaux en général.

    D’abord, au niveau formel et juridique, une loi sur la libération conditionnelle d’un détenu est une loi. Et, en principe, elle sert à être appliquée, qu’elle nous plaise ou non. Cette loi a déjà été démocratisée en réponse au mouvement de masse après l’affaire Dutroux. Si la libération conditionnelle d’un détenu était de la compétence du ministre à l’époque de Dutroux, à partir du 1er février 2007, c’était à un vrai tribunal de prendre cette décision et non plus au ministre.

    Dès lors, les libérations conditionnelles sont au ralenti. Elles sont devenues plus rares, plus difficiles à obtenir pour tous les détenus. Parce que les magistrats ne veulent plus prendre le risque d’être accusés par leur décision d’avoir contribué à une récidive. Les conditions imposées sur l’emploi ou le logement d’un candidat à une libération conditionnelle sont de plus en plus sévères. Ce fait est une des raisons majeures de l’engorgement et de la surpopulation actuelle des prisons.

    Mais quinze ans de prison, c’est trop peu pour ce qu’elle a fait, me dira-t-on.

    D’abord, il est faux de dire qu’une peine de 15 ans ce n’est « rien du tout ». Si vous avez déjà eu des contacts avec des ex-détenus qui l’ont vécue vous comprenez de quoi je parle. Il s’agit d’un enfermement pendant une longue tranche de sa vie. Un enfermement pendant une si longue période laisse des marques et des cicatrices ineffaçables chez un être humain et rend son retour à la vie normale extrêmement difficile, si pas impossible.

    Est-ce qu’ajouter cinq ans, ou dix ans, ou quinze ans à cette peine de quinze ans, y changerait quelque chose ? Oui, on aurait à faire avec une personne qui dispose d’encore moins de capacités humaines et qui, si elle n’est pas morte par maladie ou par suicide en prison, pourra se préparer petit à petit à la fin de sa vie, sans l’avoir vécue. Mais finalement, si cét’ait ça l’arrière-fond de la discussion et de nos pensées ? Qu’en fait, ce qu’on veut vraiment c’est que l’auteur du crime crève, oui, on veut sa mort, mais on se retient encore pour le dire, et on se cache derrière des peines de prison qui signifient la mort et rien d’autre.

    Ne pensez pas pour autant que je ne me soucie pas des victimes. En 2006, j’ai réalisé un livre avec Tiny Mast, « Kim & Ken, mes enfants disparus », avec une préface de Carine Russo. Deux personnes que j’apprécie énormément. Ce livre fut une ode à tous les enfants disparus et à leurs mamans tragiques et courageuses, qui, à la recherche de leurs enfants enlevés et assassinés n’étaient pas crues, étaient méprisées, souvent traitées comme des accusées, abandonnées par la justice et la police. S’il y a bien une chose qu’on peut reprocher à la justice et la police, c’est que leur responsabilité dans la mort des enfants n’a jamais été établie jusqu’au bout. Et que les réseaux qui font enlever des enfants pour en abuser n’ont pas été touchés.

    Je ne me mets pas à la place des parents des victimes. Je ne partage pas leur vie brisée pour toujours et on ne partage sûrement pas les mêmes conceptions sur la punition. Mais je sais une chose : pour leur vie cassée, quinze ans ou trente ans ne feront pas la différence. La douleur sera toujours là, la perte toujours aussi inacceptable et la souffrance toujours aussi présente.

    Et là, je me retourne vers tous ceux qui se déchainent contre la libération conditionnelle de Martin, et finalement vers nous tous et toute la société : qu’a-t-on fait ces dernières quinze années en mémoire des enfants disparus ? Où sont les Fondations d’éducation et de soutien en mémoire à ces enfants ? Avez-vous participé à la commémoration annuelle pour les deux enfants de Tinny Mast, dans le froid de janvier de chaque année, où on est 20 ou 30 personnes au maximum ? Quelle a été notre activité pour la défense et la protection de ces milliers de petits Julie, Melissa, Elisabeth, Kim et Ken et tous les autres... ici et dans les pays du Sud, qui sont abusés, maltraités, tués dans des guerres, renvoyés de chez nous quand ils demandent l’asile ?

    Et est-ce qu’on soutient avec tout ce qui est en notre pouvoir les parents des enfants assassinés qui doivent survivre chaque jour, et dont certains n’ont souvent pas les moyens nécessaires pour se payer tous les soins nécessaires ? Poser la question, c’est y répondre, et ce serait bien si toute la colère suscitée par la libération de Michelle Martin trouvait son chemin dans cette direction-là.

    Et quant à la personne concernée, il ne faut pas être un grand médecin pour réaliser que par ses actes, elle s’est mise hors de l’humanité comme nous devons le concevoir. Et ce n’est pas sûr qu’elle se réalise cela maintenant. Tout ce qu’on peut faire c’est de lui procurer des soins nécessaires, dans un environnement contrôlé. Ce n’est pas la prison qui est le lieu adapté pour le faire. Par cet acte, on honorerait la mémoire des enfants. En même temps on exprimerait que notre réaction face à l’horreur et l’indicible est de devenir plus humain. Pas moins. Stay Human, comme le disait Vittorio Arrigoni.

    Luk Vervaet

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