• Le paradoxe du grand père…

    Publié le 20 juin 2011 par

    En physique, il existe tout un tas de paradoxes. Il y en a même un qui s'appelle le paradoxe du grand-père. En gros, il questionne que si vous retournez dans le passé et que vous tuez votre grand-père avant qu'il n'ait engendré l'un de vos parents (ou les deux si vous êtes consanguins), que se passe-t-il lorsque vous revenez dans le présent ?

    Et bien tout simplement, vous n'existez pas, et vous n'avez donc pas la moindre raison de retourner dans le passé pour niquer votre grand-père. Ce qui d'ailleurs vous aurait sans doute valu la cabane et une impossibilité de retour au présent.

    En fait, si je vous cause de ce paradoxe, c'est que j'ai lu dans Marianne un article intitulé "Mélenchon ou la revanche des trostskystes." Oui, vous avez bien lu, vous aussi.

    Et l'article nous explique une autre version du paradoxe du grand-père.

    Monsieur Mélenchon vient d'être adoubé par le parti communiste (dieu ait son âme, s'il la trouve) pour être son candidat à la présidentielle de 2012.

    Or J-L Mélenchon est, de notoriété publique, un ancien trostkyste (dieu n'ait pas son âme, même s'il la trouve).

    Et je ne vous ferai pas l'histoire de l'entente cordiale entre Staline et Trotsky, mais il est aussi de notoriété publique que, depuis cette très fraternelle entente, les partis communistes du monde entier se sont donnés la main pour bouter les trotskystes hors de leurs maisonnettes.

    Bien oui, dès que tu parlais à un communissss de révolution permanente, tu lui voyais les cheveux tellement se hérisser que tu avais envie de lui passer un coup de faucille dessus, histoire de les égaliser.


    Et j'en reviens à mon paradoxe du grand-père. Selon Marianne, l'intronisation de J-L-M, ex-trostkyste, par le PC en tant que présidentiable est donc… une revanche des trostkystes !

    Ouais ! Je sais ! Tout le monde s'en fout ! Et vous avez raison.

    Parce que Mélenchon tout comme le P.C., il y a belle lurette qu'ils ont dû s'essayer au paradoxe du grand-père et qu'ils l'ont bel et bien tué et enterré le papi.

    Depuis quand avez-vous entendu un communissss lancer un appel à la révolution ? Ou un trotskyste à la révolution permanente ? Moi, j'ai beau chercher… Mais il faudrait que j'aille retrouver mon grand-père…

    C'est à peu près comme lorsque l'on me disait que DSK était socialiste… Ouais, et pourquoi par Claude Guéant alors, ou Eric Besson… Et j'en passe…

    Mais revenons à des choses sérieuses.

    En physique encore, il existe un théorème de la calvitie qui nous explique pourquoi les trous noirs sont chauves.

    Il n'est pas très compliqué à comprendre, les trous noirs absorbent tout ce qui se trouve à proximité, ce qui signifie qu'ils sont aussi édentés, aveugles, sourds et muets, puisque s'ils se bouffent les cheveux, ils se bouffent aussi les yeux, les oreilles, la langue… Mais je ne comprends pas comment ils ne finissent par par se bouffer eux-mêmes.

    Peut-être parce qu'il existe aussi des trous blancs, alimentés par ces trous noirs, qui à l'inverse des premiers, expulsent toute la matière qu'ils ont bouffé. Mais, ces trous blancs, il faut bien qu'ils puissent bouffer de la matière avant de l'expulser.

    D'où l'existence de trous de vers qui servent de ponts entre les trous noirs et les blancs, de telle sorte qu'il y ait principe de vases communicants et que les trous blancs, contrairement aux noirs, ne soient ni chauves, ni aveugles, ni… etc, etc.

    Vous y comprenez quelque chose ? Ben moi non ! Alors à bientôt…

    Et pour la révolution, demandez-la à votre permanente… Mais ne demandez surtout pas à votre grand-père s'il est chauve, ça risquerait de le vexer…

    Et tiens, demain, je vous fais un paradoxe de l'orteil...


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  • Colère d’Eric Besson qui quitte une émission de télé sur M6

    Sur M6, Eric Besson était venu pensant disserter sur les vertus du nucléaire français et surtout l’éviction de la présidente d’AREVA, Anne Lauvergeon, souvent en désaccord avec le gouvernement.

    Il avait dû préparer tout un speech avec ses conseillers pour nous affirmer que le nucléaire français ne présentait que des avantages pour les français voire pour le monde.

    Et papatras ! En bon journaliste à l’écoute des préoccupations des gens qui ont vu avec horreur et angoisse les évènements au Japon puis le renoncement à l’énergie nucléaire de certains pays européens comme l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, Guy Lagache avait, lui, préparé un sujet sur la sécurité des centrales et comptait demander à Eric Besson ce qu’il connaissait de la situation en France.

    Sans doute Eric Besson, n’avait-il rien à dire sur le sujet. Alors, en bon politicien robotisé et formaté par l’Elysée, il a préféré se dégonfler plutôt que passer pour un parfait abruti.

    Pas facile d’admettre qu’en confiant la sécurité des centrales au privé, on en diminue les coûts et sans doute la qualité des prestations. Ainsi, le nucléaire français reste compétitif. La gestion du risque nucléaire est simple en fait : un accident grave tous les dix ou vingt ans. Bien mieux que l’aviation civile. Sauf qu’un seul accident peut faire des milliers de morts et de blessés et sinistrer une région entière pour des années… On verra ce qui se passera pour le refroidissement des centrales françaises avec la sécheresse qui sévit en France.

    Ces gens nous montrent que dès qu’ils ne contrôlent pas ce qui est diffusé sur les médias, soit ils invoquent le fascisme de la presse, soit ils se dégonflent.

    Quand la propagande ne passe plus, que le ministre se lève en disant : « Je me casse. Fait chier ! »,  cela fleure bon la fin de règne.

    Milton ici


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  • L'UMP est fantastique! Vraiment fantastique!

    Le parti présidentiel vient de pondre 40 mesures de justice sociale. Il faut lire les mesures qui, en fait, portent plus sur la limitation des aides, CMU et autres RSA que sur leur répartition. De quoi décourager ceux qui y ont droit et en ont besoin pour ....vivre!

    Parmi celles-ci: un fichier national des fraudeurs sociaux. Pas mal hein? Mieux: doubler les peines et amendes encourues pour travail au noir!

    Sinon, en piochant au hasard, il y a la création d'une sorte de FBI social pour lutter contre les fraudes. Comme ils aiment les flics à l'UMP! La fraude aux allocs, au RSA, aux remboursement santé. Une véritable obsession!

    Le reste est du blabla avec des souhaits, des recommandations sur la création d'entreprises, la promotion des salariés, la formation professionnelle, les prêts aux étudiants..

    Et puis, il y a cette petite perle en matière de collège. Lisez bien et ne rigolez pas trop fort:

    L'UMP propose que dans une grande agglomération ou un département, chacun de ses collèges ne se consacre qu'à une seule classe. Le collège du quartier A recevrait tous les élèves de 6ème de l'agglomération ou du département, le collège de la bourgade B recevrait tous les élèves de 5ème du département, le collège de la ville C, tous les élèves de 4ème.

    L'imagination est au pouvoir avec l'UMP!

    La justice sociale, la lutte contre l'assistanat: des priorités pour l'UMP. Pourtant rien contre l'assistanat versé directement aux entreprises, aux agriculteurs, rien contre l'assistanat sous forme de défiscalisation et d'exonérations diverses offertes aux investisseurs dans l'immobilier, aux entreprises.

    C'est bien ça qui est amusant, cette grosse ficelle qui consiste à désigner des coupables sans présomption d'innocence.

    Les pauvres? Forcément des fraudeurs, du moins potentiellement. Et au même moment sortent les 4495€ de salaire mensuel fictif de Luc Ferry, le favoritisme qui se compte en centaines de millions d'Euros de Lagarde envers Tapie. A peine quelques semaines après le scandale des enveloppes de Liliane Bettencourt, Eric Woerth et son hippodrome, les mises en examen d'élus UMP et PS pour diverses opérations frauduleuses, l'affaire Alliot-Marie et le remboursement par le contribuable français à Taïwan pour les rétrocommissions versées lors du contrat des frégates de Taïwan et dont les bénéficaires sont protégés par le secret-défense.. 

    On rigole encore plus. Au moment même où on attaque l'assistanat comme étant un cancer, un fléau, l'assemblée nationale vote la fin du bouclier fiscal. On se dit: "Bon, ça y est, ils ont compris qu'il faut être juste".

    Mais non, la fin du bouclier fiscal prendra effet en 2014 ! Ils sont géniaux non?

    Mais à part ça, la lutte contre les fraudes chez les plus pauvres, c'est prioritaire. Et tant pis si la France se voit reléguée à la 25ème place du classement des pays les moins corrompus loin derrière Barbade et juste avant l'Estonie... La corruption chez les gens bien, ça n'est rien, le problème, ce sont les fraudes des assistés, ces parasites, ces glandeurs..!

    Question qualité de la vie, qualité de la vie démocratique et liberté, la France a fait un bond énorme.. en arrière! Pour la liberté de la presse, la France était à la 11ème place en 2002 et se classe en 2010 à la 44ème place sur 178 pays, entre le Surinam et les îles du Cap-Vert!.

    La liberté d'expression, on a vu ce qu'il en est. Même chanter une chanson de Brassens marrante et moqueuse envers nos amis les bêt. euh les flics peut vous conduire en garde-à-vue.

    La qualité de la vie. Pas seulement une question de pouvoir d'achat. La qualité de vie, c'est aussi la santé, le logement, l'éducation, le travail, les services publics, le temps libre, les liens sociaux. Il n'y a qu'à se rendre à un guichet dans une préfecture ou une administration sociale ou tout simplement se promener en centre-ville au milieu des mendiants pour comprendre...Et pourtant qui promettait zéro SDF dans la rue en 2006?

    La suite  Chez Milton 


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  • Le procès de l’Angolagate : un symbole de la pression du pouvoir politique sur la justice.

    Thierry BRUGVIN

    Les pressions politiques sur la justice ont limité la portée du procès de l’Angolagate.

    Dans ce procès, Charles Pasqua est finalement parvenu à se faire relaxer par la cour d’appel de Paris, après avoir été condamné en première instance à trois ans de prison ferme. En plus de ce dernier, le juge Philippe Courroye, avait fait comparaître une quarantaine de personnes dont Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone. La peine de deux ans et demi de prison ferme de ce dernier « pour abus de biens sociaux » a été confirmé, tandis que Gaydamak a été sanctionné pour fraude fiscale et blanchiment à purger trois ans de prison ferme.

    Chacun de ces deux protagonistes devra payer des amendes de 375.000 euros ont été infligées aux deux hommes. De plus, Jean-Charles Marchiani, l’ancien préfet du Var a été condamné pour recel d’abus de biens sociaux à 24 mois dont 8 ferme de même que l’avocat Allain Guilloux. Finalement, Charles Pasqua figure parmi ceux qui s’en sortent le mieux, mais comme peut-on expliquer cela au regard des faits qui lui étaient reprochés ?

    Nicolas Sarkozy s’est échiné à déminer le terrain de l’Angolagate, car elle relève aussi de la défense des intérêts des transnationales françaises. Car dès 2004, les intérêts de Total, bien implantée en Angola, sont directement menacés. « L’Etat angolais allait récupérer les concessions du bloc 3/80 qui arrivent à échéance. Stupeur dans les étages supérieurs de la Tour de la Défense, siège de la compagnie ». C’est donc le bloc 17, très riche en pétrole qui a fait l’objet du chantage [1]. En 2008, en Angola, le président français Sarkozy, était accompagné des dirigeants de Total, Castel, EADS, Bolloré, CMA-CGM, AIR France, Thales, et de la Société générale.

    Gilles-William Goldnadel, l’avocat commun à Nart et Gaydamak a participé à la mission d’observation partie cautionner au Gabon la réélection truquée d’Omar Bongo, fin 1998. Cette mission était conduite par le magistrat Georges Fenech, président l’APM (Association professionnelle des magistrats), orientée politiquement très à droite. Elle était financée par le foccartissime Robert Bourgi. Il a dépêché treize juristes, dont l’avocat élyséo-africain Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel. Durant cette mission fut intercepté à Roissy « un familier des dossiers africains [...], porteur d’une mallette contenant une très importante somme en argent liquide. Il avait expliqué que ces fonds provenaient de la “présidence du Gabon” et qu’ils étaient destinés au Club 89 » animé par Robert Bourgi [2]. En 1997 déjà, un compte suisse de la société Brenco, du tandem Falcone-Gaydamak, a versé 100 000 francs à la revue Enjeu justice (de l’Association professionnelle des magistrats) que préside Georges Fenech… [3].

    L’Angolagate est le plus grand procès de trafic d’armes sur fonds d’enjeux pétroliers de la fin du XXe siècle.

    Il s’agit en fait de l’histoire est celle de la privatisation de la guerre en Angola et de l’organisation du pillage biens publics de l’Etat. Les condamnations, dont celles de Charles Pasqua, de Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak sont tombées, le 27 octobre 2009. Ce procès dévoile la réalité d’une partie non négligeable du pouvoir non démocratique et illégal exercé par nos élites.

    Cette guerre civile aura débuté en 1975, se terminera 27 ans plus tard en 4 avril 2002 et aura fait 500 000 morts. Sa durée s’explique notamment par la fourniture très importante d’armements par certaines grandes puissances, via Falcone et Gaydamak notamment. Parmi ces ventes, on compte un arsenal de morts impressionnants, 420 chars, 150. 000 obus, 12 hélicoptères, six navires de guerre recensés par les enquêteurs, 170 000 mines, antipersonnel, 650.000 détonateurs.

    La lutte entre grandes puissances existe généralement derrière les conflits locaux.

    En 1975, trois mouvements indépendantistes luttent alors pour prendre le pouvoir. Tandis que l’UNITA est soutenu par les puissances occidentales (USA-France), le Zaïre mobutiste et l’Afrique du Sud, le MPLA fait parti du des pays luttant contre l’apartheid dans ce dernier pays et est appuyé par le camp opposé (URSS, Cuba, Brésil, Portugal). Cela fait au moins huit sources permanentes d’ingérence, donc de quoi relancer perpétuellement la guerre entre MPLA et UNITA, qui est une lutte absolue pour le pouvoir. Chez Elf, on a partagé les rôles : Alfred Sirven côté UNITA, André Tarallo côté MPLA. Fin 1999, TotalFinaElf et les majors américaines se partageront l’essentiel des énormes gisements de pétrole sous-marin. Depuis en 1975, français et Américains ont, globalement partagé la même stratégie. Pendant quinze ans, avec le régime sud-africain d’apartheid, ils ont nettement soutenu les rebelles de l’UNITA, contre Cuba et l’URSS soutenu par le MPLA.

    Créer des sociétés écrans permet de blanchir de l’argent dans les paradis fiscaux et judiciaires.

    En 1985, les Falcone créent à Paris la société Brenco, puis Brenco Trading International Limited, « basée sur l’île de Man » – dont la SARL parisienne devient la filiale, sous le nom de Brenco-France [4]. Les relations entre Brenco, Falcone, Gaydamak et les marchés publics d’Ile de France illustrent l’utilité des paradis fiscaux pour les pratiques illégales. Brenco International et Jean-Claude Méry ont le même avocat, Allain Guilloux. Celui-ci est soupçonné de « blanchiments de fonds entre la France et le Maroc » [5]. A. Guilloux avait monté des structures immobilières sophistiquées avec le duo Falcone-Gaidamak, via des paradis fiscaux qui leur servaient de sociétés écrans. Il semble donc que ce soit les mêmes réseaux, via les mêmes mécanismes qui blanchissaient l’argent public détournés des HLM d’Ile de France, de la drogue, du pétrole et des armes. Une partie du racket des marchés publics franciliens était recyclée via la Côte d’Ivoire ou l’Afrique centrale [6].

    Il existe de fortes collusions entre les intérêts des industriels de l’armement, l’armée et les services secrets.

    CS est une firme spéciale, où ont “pantouflé” d’anciens hauts responsables de la DST (l’ancien n° 2 Raymond Nart et son adjoint Jacky Debain). C’est-à-dire que des anciens membres des pouvoirs publics continue leur carrière dans le secteur privé, avec le risque d’une perte de l’indépendance de l’Etat et donc de l’intérêt général.

    Le brillant stratège du Secrétariat général de la Défense nationale, le général de division Claude Mouton deviendra en juillet 2000, directeur général de Brenco-France, l’entreprise de l’entrepreneur Pierre Falcone. A Pékin, Brenco est représentée par Thierry Imbot, fils de l’ancien patron de la DGSE et fournit des équipements militaires d’Europe de l’Est au Vietnam et en Birmanie.

    « De nombreux anciens des services travaillaient pour Brenco comme Thierry Imbot, qui est décédé le 10 octobre 2000, il s’est officiellement suicidé en se jetant par une fenêtre » [7]. Grâce à ses « appuis au sein de la DST ou dans des groupes comme Thomson, le Giat ou la Compagnie des Signaux », Falcone est devenu « l’un des plus grands marchands d’armes du monde » [8].

    Pierre Falcone est en cheville avec la Sofremi depuis 1989. Cette dernière est une officine parapublique de vente d’armes et d’équipements et dépendant du ministère français de l’Intérieur. Falcone, le patron de Brenco [...] ayant longtemps joué quasiment officiellement les VRP [agents commerciaux] pour la Sofremi » [9]. qui est un organisme parapublic. A travers le statut de Pierre Falcone, on relève une flagrante collusion entre des pouvoirs entre l’exécutif et le pouvoir économique.

    Les réseaux économiques et politiques sont souvent nécessaires pour les affaires économiques au plan international. C’est en 1993 que Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, avait accordé des facilités à l’homme « de Dos Santos à Paris pour faciliter les premières opérations de livraisons d’armes et de produits alimentaires à l’Angola par l’équipe Falcone/Gaydamak (plus de 400 millions $ de contrats) » [10].

    Le rôle des banques et des intermédiaires mafieux est important dans l’Angolagate.

    L’Angola – à travers les contrats de l’entreprise publique Simportex (anciennement Ematec), qui impliquent le sommet de ses structures gouvernementales, financières et militaires – a payé à l’entrepreneur franco-russe Arcadi Gaydamak 135 millions de dollars en plus de ce qu’il devait recevoir pour une livraison de matériel militaire, fin 1996. L’affaire a été bouclée par un ensemble d’institutions bancaires presque toutes européennes (France, Suisse, Allemagne, Autriche...) sous le leadership de la banque Paribas – une des banques que Luanda a utilisées de façon de plus en plus fréquente pour ses transactions et emprunts ces dernières années. La Banque of New York sert aussi beaucoup pour ces transactions [11]. Deux dirigeants de la Banque Paribas ont été inculpés en France, pour ces transactions illégales durant le procès de l’Angolagate en 2008.

    Les enquêteurs pensent que l’entreprise Menatep fut le point d’origine principal de l’argent blanchi. Celle-ci « aurait continué à fonctionner en sous-main en 1998 et transféré des fonds suspects [...] vers des compagnies offshore basées sur des territoires aussi lointains que les îles Vierges  » [12]. Alors que Menatep est officiellement en faillite depuis 1998, Ernest Backes a trouvé dans le répertoire 2000 de la société internationale de compensation Clearstream un compte non publié n° 81738 au nom de Menatep, client « non référencé ». Sa partenaire en blanchiment (15 milliards de dollars dans la seule année 1998), la Bank of New York, possède de nombreux comptes non publiés dans la nébuleuse société de compensation financière Clearstream [13].

    Une part de ces flux ( pétrole, armes, dettes) a pu être brassée entre la Bank of New York et les recettes du pétrole angolais, grâce à la gestion parfaitement occulte du régime de Luanda. Pierre Falcone est constamment en affaires avec Glencore et Paribas – entre lesquels Jean-Didier Maille a fait la navette. La société suisse Glencore et la banque française Paribas (chef de file d’un pool d’une dizaine de banques dont la BNP, Worms, la Banque populaire... ) [14] sont quant à eux, au cœur du système de prêts gagés sur le pétrole futur de l’Angola à des taux extrêmement élevés. Au printemps 2000, Glencore a encore levé 3 milliards de dollars de prêts gagés à l’Angola, avec des banques comme Paribas, la Société générale, la Dresdner Bank Luxembourg, etc. Or, comme Paribas, la Dresdner Bank est l’un des pivots du conseil d’administration de Clearstream [15].

    On observe donc de nombreux points communs entre les dessous du procès Elf et celui de l’Angolagate. Il y a dans les deux cas un lien fort entre le marché du pétrole et de l’armement, car ce dernier sert aussi à préserver les intérêts pétroliers. Ainsi, à l’exception de Gaydamak (ex-colonel des services secrets russes (KGB), tous les personnages clés suivants ont été aussi membres des services secrets français : Étienne Leandri, Alfred Sirven, Pierre Lethier, Jean-Yves Ollivier. Certains protagonistes clés, tels le général Mouton, ou l’agent secret Thierry Imbot passant du service de l’Etat à celui des entreprises privées d’armement. Finalement les intérêts de l’armée et des grandes entreprises convergent, car fondamentalement, elles visent à assurer les profits des élites au pouvoir, fussent ils au détriment des peuples.

    Ces élites soutenant de manière plus ou moins directes les opérations, qui servent finalement aussi les intérêts du complexe militaro-industriel et pétro-chimique. De même l’Etat français dit républicain et démocrate appui des pratiques de formes légales, mais aussi illicites. C’est d’ailleurs le même type d’acteurs clés, que l’on retrouve dans les différentes affaires liées à la françafrique et au néocolonialisme des grandes puissances.

    Thierry Brugvin
    Sociologue

    [1] LDC, (La Lettre du continent), n°458, 11 novembre 2004.

    [2] LE MONDE, Soupçons sur les observateurs français des élections gabonaises, 09/12/1998.

    [3] LASKE Karl, THORAVAL Armelle, L’étrange don du marchand d’armes, Libération, 21/12/2000.

    [4] TOMASOVITCH Geoffroy, Pierre Falcone, homme d’affaires et de relations, Le Parisien, 22/12/2000.

    [5] VALDIGUIE L, Les “affaires” africaines d’Attali, de Pasqua et du fils Mitterrand, Le Parisien, 02/12/2000.

    [6] VERSCHAVE François Xavier, 2001, L’envers de la dette, Agone , (p 152 et 178).

    [7] VERSCHAVE, 2001 : 137

    [8] ROUTIER Airy, Enquête sur une affaire d’État, Le Nouvel Observateur, 28/12/2000.

    [9] JOHANNY Stéphane, Jean-Christophe Mitterrand, du fait divers à l’affaire d’État, Le Journal du Dimanche, 24/12/2000.

    [10] VERSCHAVE, 2001, p. 169).

    [11] VERSCHAVE, 2001, p.129-132

    [12] ROUSSELOT Fabrice, Le clan, le parrain, et les 15 milliards de dollars, Libération, 27/08/1999.

    [13] ROBERT Denis, Révélation$, Les arènes, 2001, p 216.

    [14] LDC, France : “Affaires africaines”, 14/12/2000.

    [15] LDC, Glencore, 3 milliards $ de crédits syndiqués, 08/06/2000.

    DOCUMENTS
    URL de cet article 13942
    http://www.legrandsoir.info/le-proces-de-l-angolagate-un-symbole-de-la-pression-du-pouvoir-politique-sur-la-justice.html

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  • INDEPENDANCE DE LA JUSTICE
    MIEUX VAUT EN RIRE !


    Le procès des 4 de Tours va toujours de surprise en surprise. Nous avons pu enfin lire le délibéré motivant le jugement du 26 mai. Hortefeux, alors ministre de l'intérieur, avait, en avril 2010 porté plainte pour diffamation publique d'administrations publiques contre deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux de RESF 37.

    Dans un communiqué ces deux structures avaient fait part de leurs soupçons quant à la transformation d'enfants en appât afin de pouvoir satisfaire les chasseurs de sans papiers en uniforme. Elles soupçonnaient également que fichier Base Elèves soit, entre autres, utilisé à cette fin. Elles avaient osé comparait ces méthodes avec celles employées par la police sous Vichy.
    Une des prévenues, militante de RESF 37, a été relaxée. Par contre, les trois autres sont condamnés à 500 € d'amende avec sursis, 300 € de dommages et intérêts et 3000 € solidairement pour les frais de justice.

    En clair la Justice, en première instance, dit que nous n'avons pas le droit de faire part de soupçons sur d'éventuelles dérives et exactions de l'administration, de la police et de la gendarmerie. Elle interdit toute comparaison historique avec la période de Vichy. Elle entérine donc la censure d'Etat. Elle justifie le traitement discriminatoire de l'Etat suivant qu'on soit manant ou notable. Elle condamne toute personne qui dénonce, se mobilise contre la politique raciste et xénophobe de l'Etat. En nous condamnant à du sursis, le tribunal voudrait se montrer clément ; en fait il tente de nous bâillonner pendant 5 ans !

    La lecture du délibéré laisse pantois. Rappelons que l'audience du 5 avril a commencé vers 9 h pour finir vers 19 h. Les 4 prévenus s'y sont exprimés, ainsi que 11 témoins de la défense, leurs 2 avocats, celui de la partie civile et le procureur. Dans ce compte rendu de jugement, il n'est fait aucune mention des témoignages, des plaidoiries des avocats de la défense, ainsi que des interrogatoires et interventions des prévenus. Que s'est-il passé, que s'est-il dit pendant toutes ces heures ? On appellera cela le mystère de la transparence !

    Rappelons qu'à ce procès plusieurs questions y furent posées par les prévenus portant sur la liberté d'expression, la nécessité de faire des comparaisons historiques ainsi que de se révolter contre le racisme d'Etat, le traitement inégalitaire de celui-ci, etc. En ne faisant aucune allusion aux débats qui eurent lieu lors de l'audience du 5 avril, le tribunal s'évite ainsi de les prendre en compte. Seuls sont repris, par le tribunal, les arguments du réquisitoire du procureur sur lesquels il fonde son jugement. Cela ressemble plus à un jugement à charge exprimé sous la férule du procureur. Et on nous parle d'indépendance de la justice, d'indépendance des juges du siège !

    Il y a quelques mois la plupart de ces magistrats se mobilisaient, entre autres, pour des moyens supplémentaires, pour « une justice indépendante ». Au regard du délibéré, la justice à Tours n'a plus guère de moyens et pour ce qui est de son indépendance, on doit sans doute la chercher dans les éthers !

    La cerise sur le gâteau est la motivation des 3000 € pour les frais de justice (en fait le payement de l'avocat de l'Etat). « Il apparaît inéquitable de laisser à la charge de la victime, les sommes exposées par elle et non comprises dans les frais et dépens ; à ce titre, il lui sera alloué 3000 €, au regard de la longueur des débats consécutives aux exceptions soulevées et aux témoins cités. » (souligné par nous)
    En effet, le procès des 4 de Tours aura coûté cher à la justice.

    Mais sommes nous responsables des décisions du tribunal ? Il a reporté le procès 3 fois (la première audience était prévue le 16 septembre 2010. Elle sera reporté au 3 décembre, puis au 17 février et enfin au 5 avril). Soulever que des nullités de procédures (par les 2 militants de RESF 37) feraient faire des heures supplémentaires à l'avocat de la partie civile, revient à remettre en cause des droits de la défense, ou du moins à fixer un coût supplémentaire à la dite défense. Justifier aussi le montant des frais de justice au nombre de témoins cités par la défense, est également une atteinte aux droits de cette dernière. Le tribunal semble très sensible au temps d'écoute de l'avocat du ministère, mais se moque que les témoins ont dû se déplacer 4 fois (de Tours, de Paris, de Lyon...) pour être enfin entendus !

    Ce délibéré nous conforte dans notre volonté de faire appel, en espérant que lors de ce nouveau procès, les arguments des prévenus, les témoignages et les plaidoiries des avocats de la défense seront enfin pris en compte !

    Manifestement, ce jugement ne contente personne, si ce n'est l'avocat de la partie civile. Le procureur a fait aussi appel.

    Tours, le 10/06/2011
    Jean Christophe Berrier, Muriel El Kolli de SOIF D'UTOPIES
    06 31 56 17 56
    soifdutopies@yahoo.fr


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