• Salah : J’espère que vous lirez cette lettre…

    J’espère que vous lirez cette lettre…

    Au pays de la révolution française qui a mis fin au féodalisme et à la servitude en propageant à travers le monde les mots de « Liberté – Egalité – Fraternité » ; à Paris, capitale d’un pays qui a résisté hautement pour se libérer de la barbarie d’une armée occupante féroce et brutale ; depuis vos bureaux à l’Elysée ou ceux du Quai d’Orsay – j’espère que vous lirez ma lettre.

    Dans l’un de ces bureaux, ma mère a été finalement reçue afin de discuter des moyens pour obtenir ma libération.

    Nous savons tous que la démocratie fonde le respect de la diversité des êtres humains. Elle définit les bases légales qui accordent à chacun des droits et des devoirs. Elle prône l’égalité des droits humains et refuse absolument d’établir des différences négatives et ségrégatives selon la couleur de la peau, l’origine, la religion, etc.

    Comme citoyen franco-palestinien, je pensais que les autorités françaises se devaient de me protéger (comme elles le font pour tous nos compatriotes français injustement en difficulté dans le monde) alors que je vis dans un pays sous occupation militaire décidée par un gouvernement qui refuse obstinément de reconnaître et d’appliquer le droit international.

    Il semblerait que ce gouvernement, le gouvernement israélien, vous ait convaincu que le seul moyen pour moi de retrouver la liberté n’était pas que, lui, fasse, ce qu’il devrait faire pour cela mais qu’en plus de l’injustice que je subis que, moi, je fasse un acte d’humiliation supplémentaire : que je présente des « regrets » devant un tribunal militaire d’occupation.

    Je voudrais vous poser une seule question : aurait-il été acceptable pour vous que les résistants français, pendant la seconde guerre mondiale, « regrettent » leurs actes devant des tribunaux d’occupation ou de collaboration ?

    Si on ne peut comparer terme à terme les deux situations, il n’en reste pas moins que la Palestine vit aussi sous occupation étrangère depuis maintenant 62 ans. Une occupation brutale qui multiplie les meurtres, qui construit des murs, qui assiège et colonise, qui expulse le plus possible de Palestiniens de leur terre ou de leurs maisons, surtout à Jérusalem-Est où je vis avec ma famille.

    Devant cette occupation que vit mon peuple, je ne peux rester ni indifférent ni me taire. Je suis né et j’ai grandi dans un pays occupé et, parce que je ne peux pas me taire, je suis depuis plus de 5 ans en prison. Comment pourrais-je accepter cette occupation que vous-même avez condamnée ? C’est mon droit que de la refuser.

    Dans ces conditions il n’est pas pensable une seule minute, qu’en plus de tout cela que je subis, j’en vienne à « regretter » ou à « m’excuser » de quoi que ce soit devant un tribunal militaire d’occupation.

    Je soutiens la résistance légitime de mon peuple qui bénéficie de la solidarité des gens libres à travers le monde.

    Bien à vous,

    Salah Hamouri
    Prison de Guilboa
    Section 4
    Le 14 juillet 2010


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  • Vendredi 13 août 17h Mairie de Montreuil

    Rassemblement pour soutenir le relogement des Rroms expulsés le 30 juillet

    Cela fait maintenant plus de 10 jours que les personnes expulsées vendredi 30 juillet occupent un stade municipal. Il y a un peu de passage sur le stade, pour un footing, une partie de foot, l’ordinaire du stade est un peu transformé. Des gadjé passent pour apporter de la nourriture, discuter, s’organiser pour la suite. Des policiers y viennent tous les jours, parfois accompagnés d’un voisin mécontent, d’une personne de la mairie pour annoncer l’expulsion pour le lendemain, pour maintenir la pression.

    Il s’agit de continuer à faire peur pour surtout empêcher toute installation, même pour quelques jours. Certains dans la municipalité ont peut être empêché l’expulsion immédiate du stade, ont soutenu les Rroms mais de fait la pression, la traque a continué. Beaucoup de gens, habitants du quartier et d’ailleurs, passent au quotidien pour les aider, et exiger qu’ils puissent rester encore quelque temps sur ce terrain. Si ils s’installent ailleurs, il y a toujours le risque d’une expulsion immédiate. Nous voulons trouver un autre endroit et empêcher d’autres expulsions.

    Contact : numéro d’urgence anti expulsion 06 08 55 99 82


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  • Pas de fusils ? Il s’agit probablement de terroristes (The Independent)

    Mark STEEL

    On ne sait pourquoi, mais la commission Chilcot (1) est devenue une sorte de Big Brother (émission de télé-réalité britannique - NDR). Environ une fois par mois, elle réapparaît dans les journaux sous forme de brève et vous vous dites : "mince alors, encore ce truc ? Je croyais que c’était fini !".

    Ils ne vont pas tarder, comme Big Brother, à nous sortir un lapin du chapeau, pour tenter de lui donner un regain d’intérêt. Et donc, ils vont soit convoquer des gens qui ont témoigné dans d’autres enquêtes comme Martin McGuinness (2) ou Christine Keeler (3) , soit charger certains témoins de retrouver des balles de ping-pong cachées dans la salle d’audience ou les faire témoigner les yeux bandés.

    Et donc, il semblerait que ces enquêtes n’aient aucun intérêt, auquel cas, cela ne change rien que les Israéliens aient accepté de coopérer dans l’enquête de l’ONU concernant l’incident où neuf personnes ont été tuées après l’arraisonnement par les forces israéliennes du Mavi Marmara qui se dirigeait vers Gaza.

    Mais cela semblait suffisamment important pour les Israéliens qui, jusqu’à cette semaine, ne cessaient de répéter que leur propre enquête suffisait, et qu’elle avait déjà débuté.

    Un des faits qui ressort de cette enquête, c’est que les victimes, d’après le ""Sergent S" qui a tué six d’entre elles, étaient "sans aucun doute des terroristes". Car, d’après son témoignage, il "voyait la folie meurtrière dans leurs yeux".

    Ceci correspond tout à fait à la définition d’un terroriste selon les lois internationales, à savoir quelqu’un qui a "de la folie meurtrière dans les yeux", et indique que le témoin principal dans un procès pour terrorisme n’est pas le médecin légiste, ni l’expert en explosifs mais l’ophtalmo. En examinant l’iris d’une personne, un bon ophtalmo peut diagnostiquer si elle est myope, presbyte, Hamas ou séparatiste basque.

    Mais il y a mieux. D’après le Jerusalem Post, les Forces armées israéliennes ont déclaré à la commission que le groupe sur le bateau était constitué de "gens bien entrainés, probablement d’anciens soldats" parce que chaque équipe de mercenaires était équipée d’appareils de communication Motorola, de façon à faire circuler l’information. Ainsi, donc, ces pseudo-militants pour la paix étaient armés de téléphones portables ! C’est un miracle qu’ils n’aient pas mis tout le Moyen-Orient à feu et à sang. Et dire que Motorola et d’autres sinistres marchands d’armes comme Nokia et Orange se livrent ouvertement à un trafic d’armes létales !

    Si les Forces armées israéliennes (l’IDF) étaient chargées de maintenir l’ordre dans un festival de rock, au moment où tout le monde se sert de son téléphone pour prendre des photos, elles tireraient dans la foule. Et, après avoir tué 3000 personnes, le Sergent S dirait : "Bravo, les gars, si nous ne nous étions pas méfiés, cela aurait pu vraiment mal tourner !"

    Il aurait pu être éventuellement difficile de prouver les intentions meurtrières oculaires du groupe étant donné qu’aucun d’entre eux n’avait d’arme à feu. Mais l’IDF a expliqué que les "mercenaires" préféraient se servir de battes de baseball, de barres de métal et de couteaux, dans la mesure où, s’ils avaient tiré avec des armes à feu, il aurait été évident qu’il s’agissait de terroristes et non pas de pacifistes". Et donc, c’était encore une duplicité de la part de ces terroristes de cacher qu’ils étaient des terroristes en ne faisant rien de terroriste. Ca, c’est comme ma voisine, elle cache le fait qu’elle est terroriste en ayant 74 ans et en passant ses journées tranquillement à faire du jardinage sans jamais tirer sur qui que ce soit, cette horrible sorcière.

    Encore plus flagrant, il a été dit à la commission d’enquête que le groupe avait bien des armes à bord, mais que "les mercenaires ont jeté leur armes par-dessus bord quand le commando a pris le contrôle du bateau" parce que, ça, cela fait partie de l’entrainement classique à la guérilla, être armé de fusils jusqu’au moment où arrive l’ennemi et s’en débarrasser aussitôt. C’est ce que font tous les grands stratèges militaires. C’est la raison pour laquelle Nelson a dit, lors de la bataille de Trafalgar : "Les gars, voilà les Français, alors nous, les Anglais, accomplissons notre devoir de soldat : jetons tous les fusils par dessus bord. Ca leur apprendra, à ces salauds de Français !".

    Et tout le reste à l’avenant, avec le premier ministre Netanyahu qui approuve ouvertement, qualifiant lui-même les victimes de "mercenaires". Parce que ces mercenaires voulaient apporter des produits comme des médicaments dans une zone sous blocus, ce qui est tout à fait normal pour un mercenaire, sauf qu’au lieu d’être du trafic d’armes, c’était du trafic d’inhalateurs.

    Mais petit à petit, l’Etat d’Israël découvre qu’il lui faut rendre des comptes publiquement, et que les sempiternelles excuses ne fonctionnent plus aussi facilement.

    A partir de maintenant, il va falloir que ses dirigeants mettent dans leurs couilles un peu plus de réflexion, cela, pour aller dans le bon sens.

    Mark Steel
    The Independent (5 août 2010)

    Texte original : Mark Steel : No guns ? They must be terrorists http://www.independent.co.uk/opinio...

    Traduction Des Bassines et du Zèle

    Quelques précisions culturelles :

    (1) La commission Chilcot : la commission d’enquête Chilcot (devant laquelle Tony Blair a témoigné pour défendre la décision d’engager son pays dans la guerre contre l’Irak) est chargée depuis novembre 2009 de faire la lumière sur l’engagement britannique en Irak et sur les motivations et les conditions de l’entrée en guerre du Royaume-Uni en 2003.

    (2) Martin McGuinness est actuellement vice-premier ministre de l’Irlande du Nord (Ulster). Il a été entendu comme témoin à la commission d’enquête présidée par le juge britannique Mark Saville, créée en 1998 pour déterminer pourquoi des soldats britanniques avaient tué 14 manifestants catholiques le 30 janvier 1972 à Londonderry, en Irlande du Nord. Trente-huit ans après les faits et après 12 ans d’enquête, la commission rendait publiques mardi 15 juin 2010 les conclusions de son rapport sur cet épisode du conflit en Irlande du Nord connu sous le nom de "Bloody Sunday". L’armée et les autorités britanniques avaient affirmé à l’époque que les soldats avaient riposté à des tirs de manifestants.

    Martin McGuinness a confirmé lors de son audition qu’il appartenait bien à l’IRA en 1972.

    A la suite de la publication du rapport sur le Bloody Sunday, Cameron, le premier ministre britannique, avait présenté ses excuses au nom du gouvernement et de la Grande-Bretagne pour le massacre qui avait eu lieu à Londonderry.

    http://www.tdg.ch/actu/monde/bloody...

    Christine Keeler http://fr.wikipedia.org/wiki/Christ... (née le 22 février 1942), mannequin et danseuse anglaise, est surtout connue pour avoir provoqué par sa liaison avec John Profumo un scandale dans le gouvernement de Harold Macmillan en 1963 au Royaume-Uni.

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Pas-de-fusils-Il-s-agit-probablement-de-terroristes-The-Independent.html

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  • Après Revel (de L’Express) : BHL (de partout) contre Taddeï

    Publié  par Yves Rebours

    BHL, membre du conseil de surveillance d’Arte, actionnaire et membre du Conseil de surveillance de Libération, a déposé sa candidature au poste (à créer) d’Administrateur général de la bienséance médiatique.

    Sur son CV figure désormais le billet qu’il a pondu dans les colonnes du Point pour rappeler Frédéric Taddeï à la raison, comme s’était déjà employé à le faire Renaud Revel, quelques mois plus tôt. Deux solides références…

    Si l’émission de Taddeï est discutable, c’est tout simplement parce qu’elle mérite d’être discutée. On peut lui reprocher un trop grand nombre d’invités à chaque émission, la composition de tel ou tel plateau, des thèmes dans l’air du temps, une connaissance très inégale par l’animateur des questions qu’il aborde, mais elle présente au moins trois qualités très rares :
    - Les interlocuteurs ont le temps de terminer leur phrase ;
    - L’animateur sait s’effacer devant ses invités et tenter de valoriser leur propos ;
    - L’éventail des invités est assez large.

    Que ces qualités élémentaires et minimales soient une exception en dit long sur toutes les autres émissions du genre. Or, parmi les grandes figures du journalisme et de l’intelligence, on n’en trouve guère qui songeraient à critiquer le petit cirque animé par Franz-Olivier Giesbert ou la soupe servie par Guillaume Durand (pour nous en tenir aux émissions qui se présentent comme « culturelles »). On ne sait jamais : ce sont des animateurs qui peuvent encore servir. En revanche, Frédéric Taddeï…

    Ce qu’il aurait fallu dire, selon Renaud Revel

    Frédéric Taddeï ne connaît pas son métier. Il ne sait pas qu’un animateur doit savoir réduire au silence ses invités quand ils ne disent pas ce qu’ils sont censés dire. Telle est du moins la leçon que lui infligeait Renaud Revel sur son blog. Petit rappel.

    En septembre 2009, lors du dernier débat de l’émission de rentrée, Mathieu Kassovitz, est invité, en compagnie d’Hélène Cixous, Ismaël Kadaré et Marin Karmitz, à donner son avis sur l’intérêt du débat – foisonnant sur le net mais absent des médias traditionnels – à propos des attentats du 11 septembre 2001. Le cinéaste émet des doutes sur la version officielle, avant d’être repris par les trois autres présents.

    Le lendemain matin, dans un billet intitulé « Kassowitz délire et Taddeï laisse dire », M. Revel s’indigne de l’ « l’étonnante diatribe révisionniste de Mathieu Kassovitz », et surtout, de l’attitude de l’animateur qui, non content d’« offrir une tribune » à ce « Faurisson du 11 septembre », a commis l’irréparable en l’ayant laissé parler : « J’ai bien regardé ces images et le regard studieux de Taddeï, dans lequel on ne lit, à aucun moment, ni surprise, ni étonnement, pas même l’ombre d’une interrogation […] J’aurai simplement voulu entendre à un moment Taddeï dire à Kassovitz : "Il faudrait peut-être arrêter le délire" ».

    En tenant ces propos, foi de Renaud Revel, Frédéric Taddeï aurait honoré avec tact le rôle d’un animateur qui serait « celui qui est censé apporter la contradiction sur le plateau »…

    … Mais pas toujours, comme avait dû le rappeler le même Renaud Revel, quelques jours plus tôt, à Mélissa Theuriau, après une interview pugnace de Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, où la journaliste avait « franchi allègrement la ligne jaune ».

    Dans un billet intitulé « Mélissa Theuriau se paye Brice Hortefeux : dérapage ? », M. Revel estimait alors que « cet entretien, uniquement à charge, manquait dans sa forme, à la fois de distance, de nuance, de mises en perspective, bref de l’indispensable objectivité que l’on est en droit d’attendre du premier journaliste venu […] » Et M. Revel de préciser : « […] en l’écoutant on voyait chez elle, au fil de ses questions, la volonté de dessiner, en creux, un état quasi policier dont elle s’employait à démolir les dérives, le tout au marteau pilon. Mettre en cause, comme elle l’a fait la ʺdéontologieʺ de certains policiers avait sans doute du sens, mais ses remarques, aussi fondées soient-elles, auraient eu bien plus de poids si elles avaient été étayées ». Bref, « un pamphlet anti-flic », comme on en voit malheureusement trop souvent à la télévision, et particulièrement sur M6.

    N’allez pas croire qu’il aurait fallu « laisser dire » Hortefeux et « se payer » Kassovitz. Non, il aurait fallu les reprendre tous deux avec la même « indispensable objectivité » dont « le premier journaliste venu », c’est-à-dire Renaud Revel, est le juge objectif.

    Ce qu’il ne fallait pas dire, (mais qui n’a pas été dit) selon BHL

    « L’affaire peut sembler minuscule », nous prévient BHL dans son bloc notes du 1er juillet dernier. Et de fait, « dans le climat de décomposition ambiant », personne ne s’en était ému. Personne, sauf BHL qui veille, surveille, et réveille les consciences endormies.

    « L’affaire » ? Quelle « affaire » ? Dans une interview qu’il a accordée à l’hebdomadaire Les Inrockuptibles, Frédéric Taddeï explique qu’en invitant Dieudonné à plusieurs reprise dans l’émission « Ce soir ou jamais », il a administré la preuve qu’il n’existait pas de « complot » contre le susdit et qu’il a été le seul à le faire. On peut ne pas être convaincu par l’argument et sa présentation, mais BHL a administré la preuve, et il a été le seul à le faire, que tout cela n’est pas « minuscule ». Voici comment, en quelques extraits qui ne dispensent pas de lire la version intégrale publiée sous le titre « La preuve par Taddeï ? » :

    [...] On a bien lu. On se frotte les yeux, mais on a bien lu. Si les mots ont un sens, s’ils ont été relus et que l’animateur n’a, comme on peut le supposer, pas été piégé ni trahi, il est en train de nous dire, en quelques phrases, plusieurs choses.

    1. La seule façon de lutter contre l’antisémitisme (c’est-à-dire, en l’espèce, contre une théorie du "complot juif" dont on sait, depuis Poliakov au moins, avec quelle efficacité et constance elle nourrit "la plus longue haine") est de donner la parole aux antisémites eux-mêmes […]

    2. Ceux qui ne partagent pas cette analyse peuvent, dit en substance Taddeï, nous raconter ce qu’ils voudront [pour refuser d’inviter Dieudonné]. La vérité vraie, la seule […] c’est qu’ils sont, ce faisant, les agents plus ou moins occultes du fameux "complot" […]

    3. Cette affaire de complot, l’idée qu’il existe donc un lobby pesant de tout son poids d’influence pour, sur ces sujets comme sur d’autres, définir, formater, imposer, une pensée unique n’est, dès lors, plus une chimère ou un fantasme mais une quasi-réalité puisque M. Taddeï est la "seule" preuve que ce complot "n’existe pas" […] Que se passerait-il si M. Taddeï n’était pas là ? […] Que deviendrions-nous si la télévision publique ne venait, dans sa très grande sagesse, de prolonger jusqu’en 2014 le bail de ce résistant ? […]

    Conclusion du fabricant de phrases-postiches, qui, quelques mois après « l’affaire Botul », n’hésite pas à reprocher à Taddeï son « dilettantisme » : « […] nul ne s’est, à ma connaissance, et à ce jour, ému de ces propos […] Mais peut-être est-ce de l’intéressé lui-même que viendront le démenti, la mise au point ou, mieux, le complément d’analyse qu’espèrent tous ceux qui ne se résignent pas à voir le dilettantisme tenir lieu d’éthique, de politique et même de style. Attendons. »

    L’attente n’a pas duré longtemps. Dans Le Point daté du 8 juillet, « Frédéric Taddeï répond à BHL » : « Dans le dernier numéro du Point, Bernard-Henri Lévy me consacre tout son « Bloc-notes », qu’il termine en attendant de ma part un démenti. M. Lévy est le seul à utiliser ce genre de procédé : écrire n’importe quoi et exiger ensuite qu’on le démente... Ceci n’est pas un démenti. C’est un droit de réponse à ses élucubrations. »

    La suite de la réponse de Frédéric Taddeï mérite d’être reproduite intégralement :

    Si je réponds que je suis « la preuve, la seule », c’est parce qu’on me demande pourquoi je suis le seul à inviter Dieudonné ! Dans son « Bloc-notes », le complot pour interdire Dieudonné à la télévision, dont je dis qu’il n’existe pas, est assimilé par M. Lévy à un « complot juif », puis au « complot juif mondial ». Pour lui, je me présenterais comme la seule preuve que le complot juif mondial n’existe pas, ce qui voudrait dire que, sans moi, il pourrait bien exister ! On croit rêver... Il n’a jamais été question de complot juif dans l’interview, ni d’un complot juif mondial. Bernard-Henri Lévy parle tout seul et me demande de démentir les propos qu’il a lui-même tenus. Si, pour lui, dire que quelque chose n’existe pas, c’est lui donner de la réalité, c’est Bernard-Henri Lévy qui a un problème avec la réalité, ce n’est pas moi. Et le voilà qui commet une de ces « confusions » dont il devient coutumier.

    M. Lévy, tout en feignant de s’en réjouir, semble reprocher à la télévision publique d’avoir prolongé « jusqu’en 2014 le bail de ce résistant » (c’est moi, le résistant). Le hic, c’est qu’il a pêché cette info sur Twitter, sans vraiment lire, selon son habitude, car le Taddei dont « le bail » a été prolongé jusqu’en 2014, ce n’est pas moi, c’est Rodrigo Taddei, un milieu de terrain avec lequel il me confond, et France Télévisions n’a rien à voir là-dedans, il s’agit de l’AS Rome, un club de football ! Je n’ai signé aucun contrat de longue durée avec France 3. Le président de France Télévisions peut mettre fin à mes fonctions s’il le désire. Mais c’est de son ressort, pas du ressort de Bernard-Henri Lévy. Je croyais naïvement que M. Lévy voulait être le Sartre de son époque. Je me trompais. Il se contente d’un rôle moins ambitieux : agent de la circulation médiatique. Il siffle quand ça lui déplaît, agite son bâton, demande les papiers, fait souffler dans le ballon. Heureusement que nous vivons en démocratie, sinon il nous passerait à tabac !

    La vérité de la philosophie de Kant, selon BHL, est consignée dans les secrets de sa vie sexuelle, révélée par Botul. La vérité de l’émission de Taddeï, selon BHL, est condensée dans une phrase lue de travers d’un entretien accordé aux Inrockuptibles et une information hors de propos recueillie sur Twitter.

    Botul est de retour, mais flanqué cette fois d’Anastasie. Personnification de la censure, représentée avec des ciseaux, celle-ci doit son nom à Anastase 1er qui fut pape de 399 à 401 et fonda la censure chrétienne. On lui cherche un successeur pour la censure laïque. BHL, peut-être…

    Yves Rebours


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  • Neutralité du Net : la « quasi censure » est préconisée dans le rapport du Gouvernement

    By bluetouff<script type="text/javascript" src="http://www.google.com/buzz/api/button.js"></script>


    Le mois d’août promettait d’être riche en sucre, on a pas été déçu. La semaine dernière c’était une ordonnance de référé qui demandait poliment (sous peine d’amende de 10 000 euros par jours) aux fournisseurs d’accès Internet (pas tous, juste les 7 plus gros) de bloquer, par tous les moyens possibles (DPI, blocage DNS, IP, rafale d’AK47…) les sites de jeux en ligne qui n’ont pas de licence française. Un traitement que la LOPPSI promettait de n’appliquer qu’aux sites pédophiles. On s’est tout de suite dit que le lobby de la propriété intellectuelle (les moines copistes de DVD), allaient se ruer sur l’occasion afin de profiter (gratuitement) du zèle des fournisseurs d’accès.

    On attendait avec une impatience non dissimulée les enseignements que le gouvernement allait tirer de son élan démocratique qu’inspirait un débat public sur la neutralité du Net. Le rapport circule en haut lieu, il s’intitule, tenez vous bien : « La neutralité de l’Internet. Un atout pour le développement de l’économie numérique ». Regardons ce qui, selon le gouvernement, représente des atouts pour le développement de l’économie numérique.

    Avec un titre comme ça, on s’attend forcement à des mesures chocs qui favoriseront l’émergence de nouveaux acteurs, de nouveaux services, avoir un vrai Net exemplaire où tout est fait pour que la France se donne les moyens d’innover. On s’attend à des mesures spectaculaires comme l’Etat qui mettrait 15 milliards d’euros sur la table pour couvrir la France avec un réseau optique gigabit … mon dieu ce que vous êtes naifs !

    La date de divulgation partielle de ce rapport est finement étudiée, comme toutes les âneries les plus difficiles à faire avaler à l’opinion publique, on a choisi de balancer ça en plein milieu des vacances en priant pour que la 3G ne passe pas sur la plage. Bien joué, mais manque de bol, moi les vacances en zones de tiers monde numérique (celles qui était sensées ne plus exister en 2012… vous savez le fameux plan Numériques 2012) ce n’est pas trop ma tasse de thé, j’ai un mot de mon docteur. Et pour ce que je découvre depuis hier par bribes sur le contenu de ce rapport, je dois bien avouer que je n’étais pas non plus à jour de mes vaccins… je suis tout simplement écoeuré qu’un dossier aussi important ai fait l’objet d’arbitrages interministériels d’une telle inconscience et qui masquent mal cette incompétence crasse qui plane au dessus de l’Elysée dés que l’on touche à Internet. Ce n’est pourtant pas compliqué, personne n’a demandé au gouvernement de spécifier IPV7 pour un draft à l’IETF, à peine attendons nous de lui qu’il respecte ce vieux texte poussiéreux qu’est la Constitution française et qu’il applique à l’Internet la même jouissance de nos libertés fondamentales qui font la fierté de notre République… Et bien non, au lieu de ça, la France est sur le point de rejoindre la liste des pays qui pratiquent la censure sur le Net, aux côtés de la Chine et de l’Iran… un résultat vraiment spectaculaire pour ce qui se présentait comme une consultation emprunte d’un élan démocratique.

    Quand on lit ce qui ressort des bribes du rapport publié par Libération sur son site Ecrans, on craint le pire et on se dit qu’on avait déjà au moment de cette consultation, flairé un mauvais coup. Comme je n’ai toujours pas eu accès au rapport dans son intégralité j’émets donc quelques réserves mais je vais quand même me permettre de commenter ce que j’ai pu en lire. En outre, je ne saurais trop vous recommander la lecture attentive de l’article d’Astrid Girardeau sur Owni qui s’interroge sur la finalité du débat qui a animé cette consultation et qui souligne que le rapport ne se limite pas à la neutralité du net, mais englobe la neutralité des réseaux.

    Je vais donc partir du principe que l’auteur de ce rapport franchement orienté est l’oeuvre d’une personne qui ne prend pas la mesure de ce qu’elle rapporte ici, je n’irais même pas perdre mon temps à aller chercher des « coupables », car vous allez voir que la situation a plus besoin de bonnes volontés pour trouver des solutions et éviter une catastrophe qu’autre chose. Il est clairement temps que nous nous mettions tous au travail, et ça va passer par supporter plus que jamais les travaux de la Quadrature du Net.

    Allez, assez de blahblah, examinons ce qui ressort des ces conclusions.

    Le document de 34 pages commence par des chiffres sur l’utilisation d’Internet et un historique sur la neutralité du Net. Ecrans entame le sujet en soulignant que « le Gouvernement consacre plus de la moitié du rapport aux « risques de congestion du réseau », considérés « de plus en plus importants ». » A ce niveau là, on parle encore de traffic shaping et de QoS. La première des conditions pour qu’un réseau soit neutre… c’est qu’il fonctionne. Si un FAI se prend 2 terabits de flood, il peut apparaître normal que ce dernier intervienne afin que cet incident n’impacte pas le bon fonctionnement de tout ses services… jusque là tout va bien.

    « la préservation d’un Internet ouvert n’interdit pas la mise en place de mesures techniques, notamment de gestion de trafic ». Ici, on commence à annoncer subtilement la couleur, mais la gestion de trafic, dans un but de bon fonctionnement du réseau, ça reste acceptable à la seule condition que l’on définisse précisément, dans la plus grande transparence pourquoi tel noeud du réseau (et non tout le réseau de l’opérateur), se voit amputé de services ou fait l’objet d’un bridage quelconque. Le document parle alors de « modèles économiques pérennes et équitables pour l’ensemble des acteurs pour répondre à la hausse de la consommation de bande passante ». On effleure à peine la nécessité de se doter d’un réseau très haut débit, en revanche on souligne d’entrée que « ces contraintes peuvent amener les différents acteurs à des pratiques différenciées de gestion des contenus, des applications ou des terminaux, voire à développer des accords d’exclusivité »… une formule de politesse que l’on pourrait définir en mot : « discrimination », soit l’antithèse de la neutralité… ça commence donc très fort. Le chapitre 2.2.1, page 11, nous explique que l’asymétrie de l’utilisation de certains services engendre de nouveaux coûts pour les opérateurs. Problème qui pourrait être résolu si nous avions nous aussi notre Youtube ou notre Facebook pour peser dans des négociations de délocalisation d’infrastructures afin d’équilibrer une fibre transatlantique qui n’est utilisée que dans le sens USA –> France … mais vu qu’on a rien à proposer aux américains et qu’avec ces conclusions, c’est pas demain la veille qu’on risque d’avoir un acteur capable de peser dans ce type de négociations, il ne nous reste plus qu’à opter pour des stratégies de cache de Megaupload, Youtube (…) ou de trouver une utilisation intelligente du peer to peer au lieu l’interdire..

    Ecrans rapporte ensuite que le document s’acquitte du terme « neutralité » pour lui opposer le terme d’« Internet ouvert ». Alors pour commencer, un « Internet fermé », on appelle ça un Intranet, quand il y a des abonnés dessus et qu’il est accessible depuis l’extérieur par le réseau, à la limite, on appelle ça un extranet, mais surement pas Internet. Un fournisseur d’accès s’y est essayé, il s’appelait AOL… et AOL est mort… vous devinez pourquoi ? Et oui, c’est parce qu’il y avait « Internet, et Internet par AOL » (en bref, tout sauf Internet). Il v a falloir que l’auteur de ce rapport revoit sérieusement ses bases car un « internet ouvert », c’est un pléonasme… impardonnable à ce niveau là.

    En page 16 du document, on confirme gentiment le non sens de l’Internet ouvert opposé à l’Internet neutre en légitimant une pratique contraire à la neutralité d’un réseau qui consiste à y placer de l’intelligence en son « coeur » : « Toutefois le principe du end to end a toujours été conçu comme un principe pragmatique, visant à favoriser l’intelligence aux extrémités du réseau. Il n’interdit pas de mettre de l’intelligence en coeur de réseaux lorsque cela est pertinent. »

    Ok, très bien… alors « pertinent » pour vous ça veut dire quoi ?

    Quand il attaque la problématique de l’Internet mobile, le rapport souligne : « les capacités de réseaux plus restreintes [...] ne permettent pas de transposer, à brèves échéances les pratiques de l’Internet fixe » et il fait référence à des services : Les « échanges en P2P »« la consultation vidéo « en streaming » », les « services de voix sur IP » restent concernés par ces « limitations et restrictions ».

    Là, il va falloir m’expliquer pourquoi quand j’utilise mon téléphone comme modem, mon opérateur tente de m’interdire (en échouant lamentablement) de surfer avec mon navigateur alors que ce même opérateur me propose de regarder la TV. Qu’un seul ose me dire que consulter une page web ou me servir de la voix sur ip, une poignée d’octets en comparaison d’un flux TV qu’on me propose en illimité, va créer des « congestions » sur le réseau de mon opérateur. Là, je commence à ne plus avoir de doute sur la partialité ou de l’auteur du rapport. Ça fera l’objet d’un autre billet, mais j’entends bien prouver que la deep packet inspection est déjà bien en place sur les réseaux des opérateurs téléphoniques. Le rapport ne trouve rien à redire aux pratiques d’interdiction de l’utilisation de certains services comme la voix sur IP et sous entend qu’il ne s’agit pas là de discrimination. J’ai promis à une personne qui se reconnaitra de ne pas taper trop fort, je vais donc ici m’abstenir de commenter ce point plus amplement.

    L’internet du riche et l’Internet du pauvre

    L’un des principes fondateurs de l’Internet induit par ce que l’on appelle la neutralité du Net, c’est que tout le monde a accès au même Internet sans qu’une discrimination ne s’opère. Là, on brise le mythe, et on s’égare dans une discrimination des services qui deviendrait monnayable. On ne parle pas de débits, mais clairement d’accès à certains services qui constituent Internet : « L’expéditeur peut payer un complément pour avoir des garanties de qualité de service. ». Si vous voulez être assurés que vos mails parviendront bien à leur destinataire, vous aurez peut-être à payer à votre opérateur un « supplément mail ».

    D’ailleurs le rapport ose cette splendide comparaison « Le service postal fonctionne [ndlr : comme Internet] sur une approche best effort. Il n’y a pas de ressources pré-allouées dans le bureau de poste. Le facteur fait ses meilleurs efforts pour délivrer le courrier mais celui-ci peut être retardé en cas de surcharge, et l’expéditeur n’a pas la garantie que le courrier soit délivré avec succès. Cependant, l’expéditeur peut payer un complément pour avoir des garanties de qualité de service. ». Un seul mot me vient à l’esprit :  M.A.G.N.F.I.Q.U.E. A quand l’option « smtp qui fonctionne » à 5 euros par mois chez Orange ?

    DPI pour tout le monde, censure annoncée (2.3.2 De nouveaux mécanismes, plus intrusifs, de gestion du trafic – page 18)

    Et si le débat sur la neutralité du Net n’était en fait que l’occasion de consacrer la DPI, le filtrage et le blocage des sites ? C’est la question que je me posais ici en plein colloque de l’ARCEP pour lequel je n’ai pas même réussi à obtenir mon entrée. Contre toute attente, comme le rapporte Ecrans, la réponse du gouvernement est la suivante : Le rapport va droit au but, assimilant « le traitement différencié de certains flux », dans le cadre du respect des obligations légales, à une« nécessité ».

    Il précise : « sur l’Internet, comme ailleurs, les agissements illicites (fraudes et escroqueries, délits de presse, atteintes à la vie privée, contrefaçon, piratage des oeuvres protégées par le droit d’auteur, diffusion de contenus pédopornographiques, etc.) doivent être poursuivis et sanctionnés, ce qui peut impliquer la mise en place de dispositifs de filtrage ou de blocage de certains contenus » et de conclure par un superbe « et cætera » dans lequel on pourra par exemple coller allègrement la diffamation, l’outrage au drapeau, la divergence d’opinion… CE QUE VOUS VOULEZ… le vrai symbole d’un « Internet ouvert », on nous avait pas dit que c’était un Internet qui « ouvrait la porte à toutes les fenêtres », c’est maintenant chose faite.

    Si vous n’avez pas saisi, on parle bien de flicage des internautes où la responsabilité judiciaire serait endossée par les fournisseurs d’accès à qui on confierait les mêmes pouvoirs que les douanes, à savoir une commission rogatoire permanente lui permettant d’analyser toutes vos requêtes et où il pourrait décider de les acheminer ou de les bloquer. Soit en le faisant de manière qui viole clairement votre vie privée, avec la deep packet inspection, soit en se basant sur une analyse statistique (avec un taux d’erreur allant de 6 à 10% selon les papiers de recherche que j’ai pu avoir sous les yeux) avec la stochastic packet inspection.

    Le point du délit de presse mentionné dans ce rapport est aussi particulièrement inquiétant, on peut en conclure que Médiapart aurait été filtré ou plutôt bloqué à la publication des enregistrements pirates de l’affaire Bettencourt et on s’interroge sur qui aurait pu prendre cette décision (le fournisseur d’accès ? un juge ? l’Elysée ? Le ministère des bonnes moeurs sur Internet ? Frédéric Mitterrand ?…). J’ai du mal à ne pas faire le rapport avec la proposition de résolution sur la liberté de la presse de Muriel Marland-Militello. Le rapport a quand même le bon goût de signaler la DPI comme une technologie intrusive qui pourrait être utilisée à d’autres fins que celles prévenues initialement.

    « Quand t’es au fond, il suffit de creuser un peu plus »

    « l’AppStore et ne prend pas en charge la technologie Flash, suscite naturellement des questions par rapport à l’objectif de neutralité de l’Internet. »

    On assiste enfin ici à une démonstration supplémentaire (et franchement triste) de l’incompétence du rédacteur du rapport qui ne sait visiblement pas que Flash ne fait pas « parti d’Internet » (ou alors j’ai loupé son introduction au W3C et la RFC de l’IETF ). C’est ici une société qui vend un produit propriétaire et qui discrimine la technologie propriétaire d’une autre société, mais ce n’est en aucun cas une atteinte à la neutralité du Net puisque Flash n’a jamais fait parti du Net. Ça respire l’amateurisme et à ce niveau c’est tout bonnement consternant.

    En conclusion

    Il est triste que la consultation sur la Neutralité du Net, le colloque de l’ARCEP et les tonnes de rapports déjà produits aboutissent à ce que je viens de lire. Même les choses les plus élémentaires comme la définition des termes que l’on y emploi ne sont pas maîtrisées. Je peine à croire que ce compte rendu ait été réalisé avec l’impartialité que l’exercice exige, il est truffé de non sens. La prochaine étape logique serait que le Gouvernement assimile certains usages cryptographiques à des pratiques illicites et n’en vienne à les règlementer, ou qu’il contraigne les FAI à filtrer comme ils peuvent les paquets qu’ils ne peuvent pas déchiffrer. Ça vous paraît ahurissant ? Et pourtant ça colle tellement avec le couplet sur le filtrage, c’est d’une logique implacable, nous risquons bien de nous retrouver avec une obligation de détenir un permis pour avoir le droit d’utiliser SSH.

    Si Coluche avait pu constater le nombre d’âneries que contient ce rapport, il aurait conclu que c’est un peu comme un artichaut : « plus on en mange, plus on en a dans l’assiette ».

    Je m’arrête ici pour ce soir, mais il risque fort d’y en avoir une seconde couche une fois que ce document sera officiellement rendu public.


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