• Netanyahu dicte ses conditions

    lundi 23 août 2010 - 06h:49

    Ma’an News Agency


    Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que l’élément principal d’un accord de paix sera la sécurité nationale israélienne.
     
     
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    D’autres « éléments initiaux » , a-t-il déclaré, seront la reconnaissance d’Israël comme Etat juif [« ethniquement pur » et vidé de ses éléments non-juifs - N.d.T] et un Etat palestinien démilitarisé, et le droit au retour des réfugiés palestiniens « sera appliqué sur le territoire de l’Etat palestinien. »

    S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire des ministres de son gouvernement, Netanyahu a devancé la relance des soit-disant pourparlers de paix directs à Washington le 2 Septembre. Lui et le Président Mahmoud Abbas ont accepté une invitation des États-Unis à reprendre les discussions, les premières depuis 2008 [discussions stoppées suite l’attaque meurtrière lancée par Israël contre la bande de Gaza en décembre 2008 - N.d.T].

    La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a déclaré vendredi que les négociations « devraient avoir lieu sans conditions préalables ».

    Abbas avait déjà insisté sur le fait que les pourparlers ne pouvaient reprendre que si Israël cessait de construire des colonies sur des terres occupées et convenait d’un cadre de référence pour les entretiens reposant sur l’idée de deux États sur les frontières de 1967.

    Netanyahu refuse d’accepter des « conditions préalables », alors que les négociateurs palestiniens estiment qu’il ne s’agit pas de conditions préalables mais qu’ils demandent simplement qu’Israël se conforme aux accords déjà signés.

    Les conditions présentées par Netanyahu ont déjà été rejetées dans le passé par les négociateurs palestiniens qui ont reconnu le droit d’Israël à exister, mais pas en tant qu’Etat juif, ce qui porterait atteinte au droit de retour des réfugiés [et mettrait en grand danger les Palestiniens citoyens israéliens vivant en Israël - N.d.T].

    Nétanyahou n’a pas précisé ce que seraient ses exigences de sécurité, mais les Palestiniens ont rejeté une présence militaire israélienne dans un futur état. Netanyahu a décidé de maintenir une présence dans la vallée du Jourdain, a déclaré son porte-parole Mark Regev à Al-Jazira.

    Le négociateur en chef palestinien, Saeb Erekat, a déclaré à l’Associated Press que si Netanyahu voulait des négociations, il savait « que ces conditions ne seraient pas tenables ».

    La Ligue arabe a publié une déclaration répondant aux prises de position de Netanyahu et disant être « très préoccupée par la vision israélienne de ce qui doit être la base des négociations », selon l’Agence France-Presse.

    Le Premier ministre israélien n’a pas mentionné s’il allait étendre le gel [extrêmement] partiel de la colonisation mis en place depuis Novembre 2009, et qui arrive à échéance le 26 Septembre.

    Dans une lettre adressée dimanche aux quatre parties du Quartette pour le Proche-Orient - l’ONU, l’UE, les Etats-Unis et la Russie - Abbas écrit : « Une décision israélienne de poursuivre la construction de colonies signifierait qu’Israël a décidé d’arrêter les négociations parce que les pourparlers ne peuvent pas se poursuivre si la colonisation continue ».

    Alors que Netanyahou a insisté sur l’idée que les pourparlers de paix ne pourraient réussir que si Israël a « un véritable partenaire du côté palestinien, sincère et sérieux dans les négociations, » les négociateurs palestiniens ont déclaré qu’Israël ne peut pas être considéré comme un partenaire sérieux pour la paix aussi longtemps qu’il continuera à étendre les colonies sur des terres qui feraient partie d’un Etat palestinien dans le cadre de n’importe quel accord.

    23 août 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
    Traduction : Info-Palestine.net

     

     


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  • Sur ordre de la CIA

    Manola ROMALO
    Washington continue son intervention en Amérique Latine. Nouvelles révélations sur la participation au putsch du Honduras de son ambassadeur à Tegucigalpa.

    Déstabiliser les régimes progressistes en Amérique Latine fait partie du répertoire classique des ambassadeurs nord-américains accrédités dans ces pays. La Maison Blanche les met en place en fonction d’un principe de rotation « utile ». Début août 2010, l’administration d’Obama propose Larry Palmer au poste d’ambassadeur au Venezuela. Cet ancien diplômé de l’Académie Militaire West Point de New York, représenta déjà les États-Unis au Honduras (2002-2005), où il força l’ouverture totale du marché aux produits nord-américains. Ultérieurement il dirigea la Fondation interaméricaine (IAF), officine proche de la CIA.

    Quelques jours avant d’être accrédité à Caracas, Palmer brossa un sombre tableau de ses prochains hôtes : les liaisons entre les membres du gouvernement de Chávez et les paramilitaires colombiens « sont très claires », l’influence de Cuba dans l’armée « inquiétante » et les travailleurs sociaux instruits par des « paramilitaires cubains. » Sa future tâche sera celle de « contrôler la démocratie et la liberté de la presse. »

    Dans son émission « Aló, Presidente », Hugo Chávez demanda à son homologue étatsunien de chercher un autre candidat, Palmer n’ayant pas le profil approprié pour une fonction diplomatique. Philip Crowley, porte parole de la Maison Blanche, considère que Palmer dispose précisément de « l’expérience nécessaire » pour un ambassadeur de succès. Au profit de qui ?

    Le cas de l’ambassadeur Larry Palmer ressemble étrangement à celui de Hugo Llorens, diplomate nord-américain d’origine cubaine dont la venue à Tegucigalpa, en mai 2006, n’avait pas reçu l’aval du président de l’époque Manuel Zelaya.

    Dans un entretien incendiaire accordé à la radio locale « Radio internacional » de San Pedro Sula, son ancien ministre Roland Valenzuela (41 ans), révéla ce 30 avril des détails alors inconnus.

    Le 10 juin 2009, Roberto Micheletti, Président du Congrès et futur dictateur du Honduras, envoya par un messager à l’ambassadeur étatsunien Hugo Llorens, l’ébauche d’un décret daté du 28 juin (jour du coup d’État) : « Ambassadeur Llorens, voici le décret que de la part de Micheletti. Il manque quelques corrections mais votre opinion est urgente ! »

    En s`appuyant sur ce décret, l`armée a renversé dix-huit jours plus tard Manuel Zelaya, président démocratiquement élu au Honduras (2006-2009).

    Llorens répond : « Le paragraphe dans lequel le président Zelaya est accusé avoir violé l’Etat de droit, n’est pas bien argumenté, il a besoin d’une plus grande évidence. Appeler Marcía Villeda pour qu’elle obtienne ces documents. » Marcía Villeda, députée du parti libéral encore actuellement, appartient à l’une des plus riches familles honduriennes, propriétaire de grands médias. Ella a falsifié la signature du président Zelaya, le Congrès lui attribuant de manière frauduleuse une supposée « déclaration de renoncement. »

    L’ambassadeur envoya plusieurs instructions dans lesquelles il précisait les arguments pour discréditer l’enquête publique mise en place par le gouvernement progressiste de Zelaya, demandant aux Honduriens le jour des élections (28 juin 2009) s’ils étaient d’accord pour voter aussi une nouvelle Assemblée Constituante avec une « quatrième urne ».

    Durant cet entretien de 90 minutes à la radio locale, Valenzuela présente à ses interlocuteurs plusieurs documents. La preuve de la participation avérée de Washington et du Pentagone - qui possède une base militaire à Palmerola, à 100 km de Tegucigalpa - est complétée par ces documents. Ils dévoilent les activités sur place de l’ambassadeur Hugo Llorens.

    « Jacqueline Foglia Sandoval a coordonné et organisé le coup d’État » relate le docteur Valenzuela, pédiatre et ancien ministre pour le développement rural du gouvernement de Zelaya. Valenzuela reçut du barman d’un hôtel de San Pedro Sula « ces documents oubliés là-bas par Sandoval. »

    Diplômée de l’Académie militaire West Point de New York, attachée militaire à l’ambassade du Honduras à Washington et membre active des Forces Armées, Sandoval dirigea jusqu’en mars 2009 l’Université Zamorana de Tegucigalpa. Celle-ci est financée par l’USAID (United States Agency for International Development) dont les liens avec la CIA sont prouvés.

    « Sandoval a la carrière typique d’un membre d’élite de la CIA » affirme pour Junge Welt (Berlin) le journaliste canadien Jean-Guy Allard, expert des services secrets et auteur.

    « Le Président n’a jamais pu retourner dans son pays parce que les États-Unis nous ont trahis. Les États-Unis nous ont toujours trahis, » dit en conclusion l’ex-ministre.

    Roland Valenzuela ne pourra plus déposer devant la Commission pour la vérité du Front National de Résistance Populaire (FNRP) du Honduras. Le 15 juin il a été tué d’une balle dans le dos, dans un restaurant de sa ville natale San Pedro Sula, par un soi-disant « homme d’affaires. »

    Manola Romalo

    SOURCE : http://www.jungewelt.de/2010/08-16/...

    Interview audio de Roland Valenzuela, cliquez ici : http://www.mediafire.com/?zix0nhkoyjd

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Sur-ordre-de-la-CIA.html

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  • TELEVISION : Le père Feutrine remplace la mère Sabot.

    Après six ans de services sans une seule protestation du MEDEF ou de l’UMP, Arlette Chabot a été relevée de ses fonctions de directrice de l’information de France 2. Elle continuera (hélas !) à sévir dans son émission politique (sic) mensuelle « A vous de juger ».

    Nicolas Sarkozy lui avait reproché de ne pas faire de « vraies émissions politiques » et Jean-Luc Mélenchon l’avait invitée à aller « au diable ». Les deux, pour des raisons opposées, s’alarmaient du claquement des gros sabots d’Arlette dans l’avenue du Bourrage des Crânes. C’est donc en vérité la raréfaction des ronflements d’un public de moins en moins léthargique ou anesthésié qui a causé sa perte.

    Elle sera remplacée par un type chaussé de pantoufles garanties feutrine et coton. L’épaisseur des moquettes aidant, il fera illusion un temps comme un Saint-Jean Bouche d’Or remplaçant une mère Fouettard, un Obama venant après Bush, ou comme un DSK succédant à un NS.

    Ne jamais se lasser de citer le mot du comte Tomasi di Lampedusa dans « Le Guépard » : « Il faut que tout change pour que tout reste pareil ».

    Théophraste R. (legrandsoir.info). ici


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  • L’Iran et Israël : Des sujets qui font perdre la raison (Dissident Voice)

    Judith BELLO

    The Atlantic a mis en ligne un article troublant cette semaine : "Le point de non retour" de Jeffrey Goldberg. Goldberg dit que, puisqu’on est certain qu’Israël va attaquer l’Iran au printemps prochain, nous devrions prendre l’initiative et le faire nous-mêmes. Il y a eu quelques réponses intéressantes à cet article, y compris une de Leveretts et Gareth Porter. Ces personnes expriment, à mon sens, une opinion de professionnels pragmatiques et bien informés de ce qui se passe sur le terrain. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elles disent mais j’approuve totalement la nouvelle perspective pragmatique et fonctionnelle qu’elles adoptent.

    La machine de propagande en faveur d’une "guerre avec l’Iran" s’accélère. D’abord il y a eu les déclarations grandiloquentes accusant son gouvernement de terrorisme, de barbarie, de financer le terrorisme, de se mêler des affaires de ses voisins, de limiter la liberté de la presse entre autres pratiques non démocratiques. Tout ceci est l’écume qui flotte sur la supposition/insinuation qu’ils auront très bientôt une arme nucléaire qui représentera une menace internationale intolérable. Puis il a les commentaires biaisés. Il y a 50 commentaires après chaque article et chaque post, pleins de démonstrations, d’explications et d’analyses à base d’éléments mensongers, de menaces et de contre menaces, d’insinuations et d’exagérations dramatiques bref un mélange explosif d’information et de désinformation. Il est finalement extrêmement difficile de prédire si on attaquera l’Iran justement parce que le sujet soulève tant d’émotion incontrôlée et fait perdre toute raison à ceux qui l’abordent.

    Après avoir lu l’article, j’ai ressenti moi aussi le besoin d’ajouter quelques mots à la discussion en cours sur un point de l’analyse de the Atlantic qui n’a pas encore été relevé. Sur la même page du web, mélangé à un des premiers paragraphes d’un article, il y a une vidéo d’un interview de Christopher Hitchens par Jeffrey Goldberg qui est une manifestation éhontée d’hystérie. Par une sorte d’ironie, la vidéo de 6 minutes commence par 25 secondes d’une chanson de Bob Dylan, "les portes du paradis" ("Quand on parle de guerre et de paix, où est la vérité...."). pendant les premières 15 secondes la caméra filme la bibliothèque de la pièce (le bureau d’Hitchens peut-être ?), puis les distinctions honorifiques et les photos d’une époque plus heureuse de la vie d’Hitchens qui est actuellement soigné pour le cancer et semble très malade. Tout cela donne l’impression d’avoir à faire à un intellectuel qui est tout à la fois dans le coup et sage, et bien entendu très cultivé et qui souffre depuis longtemps. Quand il parle, le ton d’Hitchens est hésitant et plein d’émotion ; il regarde souvent par terre et s’agite un peu avant de parler.

    Goldberg nous dit que Hitchens a une connaissance profonde de "l’Holocauste" et de la "nature éternelle et protéiforme" de l’antisémitisme. L’antisémitisme éternel ? C’est une affirmation d’importance, une affirmation cynique. Dans un monde où le racisme et la cupidité ont plongé dans la misère et réduits à l’impuissance une multitude d’êtres humains à la peau plus foncée qui sont nés sur des terres riches de ressources que d’autres races mieux armées convoitent et qui manquent de tout ce qui est nécessaire à la vie, par exemple d’eau, nous sommes invités à concentrer notre attention sur l’inhumanité de l’homme envers l’homme sous la forme d’un sectarisme "éternel" à l’encontre d’un groupe religieux, composé en grande partie de blancs bien nourris et à la réussite indéniable, qui ont en plus le droit de chasser les habitants originels de la "Terre Promise" et qui ont reçu un soutien inconditionnel pour y établir leur patrie en menant une violente politique raciale d’apartheid contre leurs voisins.

    Comme on lui demande ce qu’il ferait s’il était (Benyamin) Netanyahu, Hitchens parle avec respect du rôle que joue le leader des USA pour la promotion des Droits de l’Homme dans le monde, pas seulement parce que nous avons écrit des traités, mais parce que nous avons convaincu d’autres pays de les signer. Il mentionne spécifiquement les Conventions de Genève, les Nations Unis et la Convention des Droits de l’Homme. Apparemment il n’a pas remarqué que les USA ont constamment piétiné ces conventions et que cela fait pas mal de temps qu’ils ne cessent de brutaliser, d’abuser et de saboter l’ONU. Et apparemment il tient pour acquis que vous non plus vous ne l’avez pas remarqué et il continue de développer son argumentation. L’Iran, dit-il a signé toutes sortes de traités et donné toutes sortes de garanties comme quoi ils n’avaient pas l’intention de se doter de l’arme atomique. Et "s’il s’avère" qu’ils l’ont bel et bien fabriquée, cela signifie "qu’il n’y a pas de droit international". Et si nous nous rendons compte que nous avons laissé cela se produire, alors "nous serons restés inactifs pendant que (le droit) était violé avec le plus grand mépris".

    Voilà un raisonnement curieux et le manque de logique devient plus évident avec chaque nouvel argument. Si quelqu’un viole le droit international, dit-il, alors il n’y a plus de droit, parce que si nous permettons cette violation -encore non attestée- de se produire, alors nous somme responsables de cette violation et c’est important [parce que... nous sommes le droit ?]. A l’opposé, un autre pays s’est placé de lui-même au dessus des lois, a refusé de signer les principaux traités sur les Droits Humains, a rejeté le WMD (Word Mouvement for Democracy) et la coopération avec d’autres pays, a fabriqué la bombe atomique, a persisté dans une politique de nettoyage ethnique et a déclaré ouvertement qu’il avait le droit d’attaquer ses voisins au nom de la "défense" préventive. Mais notre complicité volontaire à ce projet n’érode pas le droit. Bien plus notre tolérance à ces abus n’est pas un problème et, pour en revenir à l’introduction, pourrait même ne pas suffire à nous faire pardonner notre préjugé "éternel et protéiforme" contre la population de ce pays et tous ceux qui partage leur [religion ? race ?]

    Hitchens poursuit avec quelques fortes paroles concernant "l’obligation", pour ceux qui sont menacés ou susceptibles de l’être "d’éradiquer" le régime qui est la cause du problème. Puis il ajoute : "Ne me regardez pas comme ça, ne regardez pas comme ça le peuple juif". Apparemment il ne se rend pas compte que ses déclarations assez menaçantes puissent faire peur. De plus il prétend parler non pas seulement en son nom propre, ni même au nom de l’état d’Israël, mais au nom du peuple juif tout entier. C’est déjà pénible de vivre dans un pays qui a un gouvernement dont vous désapprouvez la politique et d’entendre ce gouvernement "parler en votre nom"mais le peuple juif en plus n’a aucun moyen de se protéger contre la petite nation agressive qui insiste pour parler en son nom. Quant à Hitchens il était invité à parler [pour Israël] donc je suppose qu’on ne peut pas lui reprocher de l’avoir fait. Il termine son propos d’un ton défensif, en disant que ne rien faire c’est faire quelque chose. L’inaction est une action, une action coupable. On reçoit ce qu’on mérite. Je suppose qu’on pourrait faire cette remarque au coeur d’une crise très grave, mais en l’occurrence c’est un peu exagéré.

    Goldberg lui fait maintenant remarquer que l’Iran ne manquera pas (comme je l’ai fait moi-même plus haut) de souligner qu’Israël a développé un arsenal d’armes nucléaires en dehors des traités internationaux c’est à dire en dehors de la loi. Hitchens baisse la tête puis la relève et dit avec défiance qu’il regrette la prolifération d’armes nucléaires dans le monde MAIS "il y a une grande différence entre un pays qui possède la bombe atomique pour maintenir un certain ’équilibre de la terreur’ et un autre qui veut renverser l’ordre existant." Il fait référence à un régime, (le régime iranien, devons-nous comprendre) qui "est une dictature messianique qui écrase ses propres citoyens et menace les territoires de ses voisins". Si cela n’est pas l’histoire de la paille et de la poutre, je ne sais pas ce que c’est ! Il est exact que la théocratie iranienne est contestable et davantage ces derniers temps, du fait qu’elle s’est trouvée de plus en plus réduite à la défensive par ceux qui veulent "maintenir... l’équilibre de la terreur", mais celui qui soutient un pays fondé sur le nettoyage ethnique qui a attaqué préventivement et à plusieurs reprises ses voisins depuis sa création et qui occupe de ce fait des terres appartenant à ses voisins d’une superficie presque égale à son propre territoire, n’est pas vraiment en position de critiquer les autres.

    Mais regardons les choses en face. Ce dont il s’agit vraiment c’est qu’il faut "préserver l’équilibre de la terreur". Mais ce dont nous parlons en réalité c’est d’un "équilibre", non, d’un "déséquilibre" du "pouvoir" qui nous maintenons par la "terreur". Voilà de quoi il s’agit. Mais Hitchens est vraiment, si je peux me permettre de le dire, paranoïaque en ce qui concerne Israël et le peuple juif qui, dans son esprit, ne font qu’un. Quand on lui demande si les ogives d’Israël sont destinées à "empêcher un autre holocauste", il répond que peut-être si Israël n’avait jamais existé ce serait différent, mais que, puisque Israël existe, la "civilisation" doit défendre Israël contre "l’impensable". Il ajoute que s’il faut désigner parmi les pays clients des USA celui qui a le plus mauvais record en matière de corruption et de violations des droits humains, il faut nommer le Pakistan. Cette remarque est inexacte et malveillante mais révélatrice. Le Pakistan, comme Israël, a été créé par la Grande Bretagne alors qu’elle se défaisait de son empire. Comme Israël, ce territoire a été donné en cadeau à une petite élite, comme une sorte de pot-de-vin pour assurer sa loyauté post-coloniale et cette création a été imposée aux foules de gens qui habitent maintenant ce pays et à ceux qui ont été forcés de partir. Et 60 ans plus tard les problèmes engendrés par cette politique désastreuse n’ont toujours pas trouvé de solution.

    J’ai consacré plus qu’assez de temps à cette analyse. Jeffrey Goldberg, Christopher Hitchens et the Atlantic devraient avoir honte de cet interview. Je suppose qu’on pourrait simplement le considérer comme de la propagande mais l’approche si puérile et l’attitude si peu agréable avec lesquelles Hitchens présente une réalité si déformée reflètent tristement la pathétique médiocrité de l’information à laquelle est soumis le peuple américain. Il est vraiment temps que les médias (et notre Président) écoutent les experts indépendants et expérimentés de politique extérieure qui ont la pratique de la diplomatie. Pour pratiquer la diplomatie on doit être disposé à parler aux autres. Le pragmatisme dans les relations internationales ne signifie pas s’incliner devant les plus méchants du globe, ni les plus méritants, ni ceux qui ont le plus souffert. Cela signifie travailler avec les autres pour trouver des solutions raisonnables aux vrais problèmes dont tous les hommes souffrent.

    Judith Bello

    Judith Bello a commencé à militer contre la guerre au Vietnam avec le Mouvement de la Paix à la fin des années 60. Depuis, elle continue à militer pour la paix avec un intérêt particulier pour les droits civils et les problèmes des femmes (elle n’ose plus dire ’féminisme’) à travers son expérience de parent unique ; Elle a eu une carrière technique puis y a renoncé pour se consacrer à l’écriture, selon le désir de son coeur. On peut visiter son site web.

    Pour consulter l’original :
    http://dissidentvoice.org/2010/08/h...

    traduction:D. Muselet

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/L-Iran-et-Israel-Des-sujets-qui-font-perdre-la-raison-Dissident-Voice.html

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