• Le Colonel était dans la finance
    Le Commandant était dans l’industrie
    Le Capitaine était dans l’assurance
    Et le Lieut’nant était dans l’épicerie
    Le juteux était huissier d’la Banque de France
    Le Sergent était boulanger pâtissier
    Le Caporal était dans l’ignorance
    Et l’deuxième classe était rentier !

    Et tout ça fait
    D’excellents français
    D’excellents soldats
    Qui marchent au pas
    Ils n’en avaient plus l’habitude
    Mais, tout comm’ la bicyclette
    Ça n’s'oublie pas !
    Et tout ces gaillards
    Qui pour la plupart
    Ont des goss’s qui ont leur certificat d’études
    Oui tous ces brav’s gens
    Sont partis chicment
    Pour faire tout comme jadis
    C’que leurs pèr’s ont fait pour leurs fils

    Le Colonel avait de l’albumine
    Le Commandant souffrait du gros colon
    La Capitaine avait mauvaise mine
    Et le Lieut’nant avait des ganglions
    Le juteux souffrait de coliqu’s néphrétiques
    Le Sergent avait le polype atrophié
    La Caporal un coryza chronique
    Et l’deuxième classe des cors aux pieds.


    Et tout ça fait
    D’excellents français
    D’excellents soldats
    Qui marchent au pas
    Oubliant dans cette aventure
    Qu’ils étaient douillets, fragil’s et délicats
    Et tout ces gaillards
    Qui pour la plupart
    Prenaient des cachets, des goutt’s et des mixtures
    Les v’là bien portants
    Tout comme à vingt ans
    D’où vient ce miracle là ?
    Mais du pinard et du tabac !

    Le Colonel était d’l'Action Française
    Le Commandant était un modéré
    Le Capitaine était pour les diocèses
    Et le lieutenant boulottait du curé
    Le juteux était un fervent extrémiste
    Le Sergent un socialiste convaincu
    Le Caporal inscrit sur toute les listes
    Et l’deuxième classe au PMU !

    Et tout ça fait
    D’excellents français
    D’excellents soldats
    Qui marchent au pas
    En pensant que la République
    C’est encore le meilleur régime ici-bas.
    Et tout ces gaillards
    Qui pour la plupart
    N’étaient pas tous du même avis politique
    Les v’là tous d’accord
    Quelque soit leur sort
    Ils désirent désormais
    Qu’on leur fiche une bonne fois la Paix !


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  • Lettre au maire de Paris sur le cas de Salah Hamouri par Danielle Bleitrach

    Monsieur le maire, je vous ai écrit au début du mois d’août pour dénoncer le deux poids deux mesures que vous pratiquez en matière des droits de l’homme . Il s’agissait alors du cas des 5 Cubains et en particulier de l’un d’entre eux Gerardo injustement placé au « trou » dans la fosse d’une prison de haute sécurité aux Etats-Unis pour avoir tenté de protéger leur patrie du terrorisme étasunien. Cas sur lequel vous pratiquiez un silence d’autant plus suspect qu’il tranche avec votre bruyant appui aux « dames en blanc » stipendiées elles par les dits Etats-Unis. Depuis, mais vous n’y êtes pour rien, Gerardo est sorti de sa cellule de châtiment tant la pression internationale a été forte.

    Vous n’avez même pas daigné encore me répondre et m’expliquer en quoi la cause de stipendiés du gouvernement des Etats-Unis pour attaquer de l’intérieur leur patrie cubaine subissant terrorisme et blocus, vous paraissait plus digne d’attention que celle de 5 Cubains tentant de prévenir le terrorisme d’une mafia cubano-américaine qui sévit dans toute l’amérique latine, provoquant mort, torture en leur nom propre et celui de la CIA ? Est-ce que vous êtes de ces socialistes dont le silence à l’époque a accompagné l’assassinat d’Allende et le martyre du peuple chilien ?

    Mais aujourd’hui je voudrais vous parler d’un autre cas, celui d’un jeune français qui croupit injustement dans les prisons israéliennes Salah Hamouri. Il a de nombreux points communs avec le précédent, ce qui m’incite à m’interroger sur les motifs réels de vos choix d’engagement.


    Vous avez pris fait et cause pour le soldat Shalit qui est prisonnier du hamas, un soldat avec double nationalité française et israélienne. Vous avez affiché son portrait dans et sur la mairie de Paris. Le défendez vous en tant que Français ou le faites vous par sympathie pour Israël ? Si c’est en tant que Français, la libération de Salah Hamouri mérite un combat équivalent. La marie de Paris, son parvis et son premier magistrat doivent consacrer une part égale à ces deux cas.

    Peut-être est-ce parce que vous n’acceptez pas qu’il y ait des otages, j’ai la même prévention contre ce moyen de pression sur les individus, je ne suis pas d’accord avec le fait que des personnes puissent être prises en otage, deviennent des garanties contre les lois, je crois au contraire que les lois sont faites pour être des garanties contre l’usage de la force par de personnes qui la déteniennent et en abusent. Et c’est là qu’on peut s’interroger sur l’incarcération injuste, sur l’abus de droit, du cas de Salah Hamouri. Parce que Salah Hamouri est lui aussi otage et de ce qu’on peut qualifier de terrorisme d’Etat et de viol répété et continu de la légalité internationale.

    Et c’est là que le cas de salah Hamouri et celui des 5 Cubains emprisonnés aux Etats-unis se rapprochent étrangement. Cuba est soumis à un terrorisme d’Etat, un blocus condamné tous les ans à Genève y compris par notre propre pays  la France- sauf par les Etats-Unis et Israël. Ce blocus s’accompagne d’actions terroristes, de meurtres et de nombreux blessés, un Cubain a le droit et le devoir de tenter de protéger sa patrie de ce fléau, de ce viol de la légalité internationale, de cet abus de droit. Et si par injustice révoltante, l’Etat qui accomplit le crime renforce l’arbitraire en emprisonnant le patriote, le viol des droits de cet homme là ne peut être toléré. Il en est de même pour les Palestiniens, Israël ne cesse d’ignorer les résolutions de l’ONU, il agit dans un viol perpétuel de toute légalité internationale et ne le fait que parce que la protection des Etats-unis lui assure l’impunité.

    Est-ce que vous croyez réellement contribuer à aider  Israël en l’encourageant dans les crimes contre le peuple palestinien ou les Etats-Unis quand ils s’acharnent contre Cuba ? La seule manière que vous auriez d’aider ces pays et leurs peuples ce serait de les inciter à choisir une attitude de justice en conformité avec la légalité internationale, votre complaisance à soutenir des bourreaux pratiquant le terrorisme d’Etat ne témoigne en aucun cas d’une véritable amitié pour les peuples israélien et nord-américain, mais simplement d’une partialité qui fait de votre attitude « morale » de défense des droits de l’homme une simple morale de l’attitude pour show médiatique. C’est votre droit de choisir un tel ridicule pas celui d’impliquer la capitale française dans une vision aussi étriquée, desséchée, inintelligente des droits de l’homme.

    Les gens que vous défendez ne le sont pas à partir de principes universels mais à partir d’ une vision subjective, imprégnée d’esprit partisan et de cécité volontaires sur les faits. Vous défendez des on-dits, des préjugés non étayés en droit mais construits de toute pièce par la rumeur médiatique, alors que vous semblez ignorer les cas de viol de lois avérés quand ils émanent des maître du monde.

    Il me semble qu’avoir à coeur la défense des droits de l’homme, c’est d’abord se battre pour l’application du droit international, bafoué systématiquement par Israël,  comme celui de Cuba est bafoué par les Etats-Unis, comment un représentant politique français peut-il ignorer cette exigence ? Car si nous n’avons pas la force d’imposer ce droit, sans y renoncer, au moins combattons pour ce devoir absolu de ne pas changer en crime ce qui n’est que la tentative de la victime, de celui qui est spolié, de revendiquer la justice que l’iniquité d’Israël et des Etats-Unis leur refuse.

    C’est ce droit de l’homme là qui fonde notre revendication à défendre Salah Hamouri et il n’admet nulle exception.

    Israël veut se constituer en exception et prétend  justifier par une hypocrite référence à l’histoire des juifs ce viol perment du droit qu’il pratique, en particulier ce droit fondamental des palestiniens à avoir une patrie, un Etat indépendant . Il prend pretexte de sa sécurité pour créer l’enfer aux Palestiniens, pour les exproprier, les enclore dans des zones fermées,et toutes ses infamies il les justifierait au nom de l’holocauste en deshonorant tous ceux, et j’en fais partie, qui ont vécu eux et leur famille les crimes du nazisme. Il pratique la prise en otage de ce fait des juifs, de leurs martyre et cela nul n’a le droit de le faire dans un sens ou dans un autre.

    Jugeons de la politique israélienne comme celle d’un Etat comme les autres c’est le minimum que l’on doive aux juifs, à tous les juifs qui ne se reconnaissent pas dans le fanatisme d’une minorité d’extrême-droite.   Un nombre grandissant de juifs tolère de plus en plus mal la manière dont la politique du gouvernement israélien et celle des bruyantes organisations juives qui prétendent parler en leur nom   défendent l’indéfendable . Les juifs s’ils ont deux sous de bon sens et d’humanité souhaitent que les Etats ne fassent pas d’exception au nom des races, des religions, et estiment que le respect de la légalité, le droit des citoyens quelle que soit leur origine , un des acquis de la Révolution française, est ici comme ailleurs la meilleure défense contre le racisme , les préjugés et l’arbitraire dont ils ont tant souffert. Ils sont inquiets de voir ce qui se passe en Israël-Palestine venir envenimer les haines communautaire en France, l’injustice attiser tous les racismes.

    Pourquoi, vous qui vous prétendez socialiste avoir choisi là encore d’appuyer une faction juive contre ceux qui veulent la paix ?

    Mais au-delà de toute appartenance il y a l’universel des droits de l’homme sur lequel devrait être fondé toute action politique, toute prise de position de représentant du peuple français. Et il fonde le droit non sur une pseudo-sympathie pour les juifs qui sur le fond leur nuit mais sur le droit.

    Et cet universel nous dit qu’on a réduit le peuple palestinien à une lutte si inégale qu’il est obligé d’employer des moyens qui reflètent cette assymétrie et que la guerre livrée aux pauvres, aux démunis fait que leur réponse est stigmatisée sous le nom de terrorisme. Nous avons connu cela jadis, souvenez vous de l’Affiche-rouge. Donc sans justifier la prise d’otage, considérons que l’enfermement contre Salah Hamouri est révoltant pas seulement parce qu’il est français mais parce qu’il reflète aussi une situation intolérable d’injustice d’un occupant . Alors si nous voulons être juste, là encore il ne saurait y avoir deux poids, deux mesures: demander bruyamment la libération du soldat Shalit qui lui aussi est français mais a choisi d’occuper et laisser glisser dans un injuste oubli le cas de Salah Hamouri celui qui défend sa patrie occupée.

    Salah Hamouri est en prison depuis 5 ans dans les geoles israéliennes où croupissent non des terroristes mais des Palestiniens revendiquant le droit légitime, reconnu par la légalité internationale, à une patrie.

    Voici les mots par lesquels il nous invite, il vous invite vous monsieur le maire de Paris à prendre son cas en compte: Ici

    Monsieur le maire de Paris, vous penserez sans doute pouvoir ignorer cette lettre comme vous ignorez la précédente sur le cas des 5 Cubains, Vous renouvellez, et ce n’est pas un hasard la même injustice face au peuple palestinien, à travers le cas de Salah Hamouri,que celle que vous exercez contre le peuple cubain, avec le même mépris partial de la légalité internationale, et ce par esprit partisan,  mais dites vous bien que non seulement vous faites la démonstration que votre pseudo-défense des droits de l’homme n’est que despotisme, abus d’autorité mais qu’alors vous vous déshonorez  vous même et surtout notre capitale française. 

    J’attends votre réponse, ma précédente lettre est diffusée massivement dans tout internet, celle-ci le sera également et je l’espère contribuera sinon à changer votre position partisane à tout le moins à alerter sur le cas de Salah hammouri. Parce que monsieur le maire si je m’adresse à vous c’est parce que dans une certaine mesure vous me représentez comme citoyenne française, mais aussi parce que malheureusement vous représentez dans votre incroyable partialité la manière dont on prétend trafiquer la générosité et les peurs du peuple français en tentant de les persuader que dans l’humanité, il y a les vrais hommes et femmes, ceux qui méritent d’être défendus parce qu’ils appartiennent au camp occidental et les autres les barbares face auxquels toutes les exactions sont permises. Des coupables a priori qui ne méritent pas d’être défendus, des « déshumanisés » dans votre vision du droit.

    Et cela doit être combattu au nom de la France, celle de la grande Révolution, celle de la Commune de Paris se réunissant sur le parvis de l’hôtel de ville, celle de toutes les résistances à l’oppression.

    Veuillez accepter monsieur le maire mes salutations qui ne demanderaient qu’à être respectueuses si vous m’en offriez l’occasion par une nouvelle prise de position.

    Danielle Bleitrach Ici


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  • La longue nuit des morts-vivants

    « Seul l’amour peut guérir de la haine ».

    En réalité, nous sommes dans la nuit des morts-vivants... [1]
    Oui, vraiment.

    Ce n’est pas un film, ou une histoire, mais la réalité : tous ces zombies autour de nous, et qui non contents d’être eux-mêmes morts et vivants, veulent nous attirer dans leur monde d’obéissance absolue, de conformisme et d’aveuglement.

    La lobotomisation des humains par le langage vidé de tout sens [2], l’inversion des valeurs fondamentales (novlangue), les plaisirs immédiats, la consommation aveugle, le travail abrutissant, les faux prophètes et les lâches, les menteurs, les meurtriers déguisés en héros et adulés en leaders...[3].

    Si vous regardez autour de vous, vraiment, avec curiosité et attention, vous les aurez sans doute remarqué : tous ces zombies, tous ces lobotomisés, intelligents et riches, contents et satisfaits, parfois un peu inquiets des rumeurs mais vite rassurés par Claire Chazal et Laurence Ferrari, et par les "Debunkers" : les prêtres de la norme absolue, du dogme unique.

    Terrorisme islamique et taliban, Iran nucléaire et hostile, réchauffement climatique dû au CO2, nécessité des vaccins, capitalisme indispensable, évolution darwinienne, un 11 septembre au cutter, un Israel qui ne fait que se défendre (préventivement), et des palestiniens qui terrorisent ...

    Une histoire lisse, un conte comme celui de nos enfances, où aujourd’hui, les USA et leurs alliés...sont le Bien, et le reste du monde des barbares à coloniser, à discipliner, à convertir.

    Car les zombies sont parqués, placés entre deux lignes qu’ils ne peuvent franchir sous aucun prétexte.

    Si par accident ou par un improbable concours de circonstances, ils traversaient la ligne, les prêtres modernes apparaissent, ils ne sont jamais très loin : Claire Chazal, Laurence Ferrari, Jérôme Quirant [4], Alain Minc (Le Monde), le New York Times, un docteur par ici, un expert par là, des ministres arrogants, des "spécialistes" condescendants... Il y a un « expert » pour chaque domaine, chaque pays, chaque groupe dissident.

    Les cerveaux humains, d’ordinaire de formidables machines à penser potentielles, sont vite remis sous clé.
    Esprits domestiqués.
    Emotions domptées.
    Pensées assimilées.
    Neurones digérés.

    Si vous regardez autour de vous, mais vraiment, avec attention, cette fois, en pleine conscience, avec curiosité, et que vous n’êtes pas un de ces morts-vivants, vous l’aurez sans doute remarqué, cela se voit à leur démarche, pleine de leur soumission, de leur reddition.

    Et à leur regard !
    Leurs yeux.
    Eteints, fixes.
    Il y a plus de vie dans des phares d’une voiture (d’occasion).
    Où sont les barreaux, les barbelés, les miradors ?
    Nulle part, pourtant.
    Invisibles, en tout cas.

    Et ce monde n’a jamais été autant rempli de prisonniers qui tournent eux-mêmes la clé dans la serrure, écoutant les menteurs professionnels, rassurants, et rejetant les amis qui veulent leur prendre la main et les encourager à réfléchir par eux-mêmes.

    La vie-mort envahit le monde, avec ses armées de prêtres modernes, d’experts et de spécialistes arrogants ; de Chazals, de Ferraris, de Quirants, d’Attalis, de Bernard-Henri Levys, d’Al Gores, de Bachelots, de voisins, d’amis, de personnes qui ont un avis sur tout mais ne sont prêts à aucune recherche personnelle, l’esprit ouvert à 180°.

    Ceux qui ressentent encore l’appel de la conscience et de la vérité,
    ceux dont le cœur se pince encore devant les atrocités commises dans le monde et devant toutes les guerres menées par le prix Nobel de la paix,
    ceux que le siège de Gaza, l’écrasement des chemises rouges, le pillage de l’Afrique et de l’Amérique du Sud... touchent encore,
    ceux qui ne dormiront comme avant que lorsque les vrais meurtriers du 11 septembre seront sous les verrous,
    tous ceux-là ne sont pas plus parfaits, ne sont pas meilleurs, ne sont pas plus courageux ou plus valables que tous les autres.

    Mais eux ne sont pas encore morts... - vivants.
    Pas encore.

    "The Ultimate weakness of violence is that it is a descending spiral,
    Begetting the very thing it seeks to destroy.
    Instead of diminishing evil, it multiplies it.
    Through violence you murder the hater but you do not murder hate.
    (Avec la violence, vous tuez le haineux mais pas la haine)
    In fact, violence merely increases hate.
    Returning violence for violence multiplies violence,
    Adding deeper darkness to a night already devoid of stars.
    Darkness cannot drive out darkness ; only light can do that.
    Hate cannot drive out hate ; only love can do that."
    (La haine ne peut éteindre la haine, seul l’amour peut faire cela.)
    Martin Luther King

    Pascal Sacré

    Sources :

    [1] http://archive.filmdeculte.com/cult...

    [2] http://www.lalibre.be/debats/opinio...

    [3] http://contre-la-pensee-unique.org/...

    [4] Critique français des théories alternatives sur les attentats du 11 septembre 2001.

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/La-longue-nuit-des-morts-vivants.html

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  •  

    Ecouter Fidel : Pour qui travaillent les "conseillers"? par Iroel Sánchez

    Joaquin Villalobos
    Joaquín Villalobos, responsable de la mort du poète salvadorien Roque Dalton.

    Dans ce texte paru dans Cubadebate, l’auteur de l’article reprend des propos apparement « anodins » de Fidel aux journalistes vénézuéliens   conversación que sostuviera Fidel con periodistas venezolanos, le dimanche 8 août. Nous sommes là devant la specificité du discours de fidel qui peut toujours être pris à plusieurs niveaux, un message clair sur les dangers et les tâches de l’heure, mais aussi laisser filtrer une information sur qui sont les protagonistes . L’idée d’un chef d’Etat recruté par la CIA a été avancée à propos de Sarkozy, mais qu’en est-il de la gauche ? Quand on lit en particulier le rôle de felipe Gonzales et celui de Javier Solana, comment ils ont fait passer les socialistes du « NOn à l’Entrée dans l’OTAN » à la direction de la dite OTAN, et à l’offensive contre la Yougoslavie autant qu’aux campagnes contre Cuba et le venezuela, on ne peut pas ne pas s’interroger sur l’évolution non seulement du PS mais celle du PCF dans ce domaine…

    Est-ce qu’on peut se contenter d’attribuer l’absence d’intervention sur l’OTAN, voir les faibles réactions aux campagnes anti-cubaines, pondérées par des « tribunes libres » qui ne mangent pas de pain,  à la simple soumission au PS ou faut-il aller plus loin, et penser que le même travail accompli sur un Felipe Gonzales l’a été sur le PCF et la CGT ? est-il concevable que la CIA n’ait pas profité de la grande débâcle post-soviétique pour détruire le PCF et la CGT de l’interieur ? ce sont des questions auxquelles l’histoire et les archives apporteront un jour une réponse, ce qui est sûr est qu’il est difficile s’attribuer cette destruction à la seule incompétence… Ou comment j’ai vu les garde-rouges de Georges marchais se transformer en tenant d’une ligne « molle » de soutien de fait à l’Europe, refusant de protester contre l’intervention en Yougoslavie et la suite… note et traduction de danielle Bleitrach


    Par deux fois est apparu le mot « conseiller » dans la conversation que Fidel a eu avec les journalistes vénézuéliens, le dimanche 8 août.  Les noms de Joaquín Villalobos et Felipe González, ex Comandante de la guerrilla salvadorienne et l’ex-secrétaire Général du Parti Socialiste Ouvrier espagnol, respectivement, furent ceux qui surgirent comme par hasard durant le dialogue. Et cela ne pouvait être autrement, étant donné que l’objectif central de la dite entrevue était de mobiliser l’opinion publique devant les périls qui peuvent conduire à une guerre nucléaire.

    Sur le salvadorien, le dirigeant historique de la révolution cubaine a affirmé : “Je me souviens très bien de Tarek William Saab, qui venait d’Anzoátegui,  qui a été au Pakistan, qui y a visité notre brigade, et j’avais lu son indignation comment il se plaignait de la manière dont les yankees lui avaient envoyé Villalobos, qui a étudié à l’Université d’Oxford, il était le révolutionnaire. Tout cela en liaison avec la mort d’un poète, d’un grand poète là-bas  à la suite de calomnies,  de mensonges de la part de ceux qui l’ont dit  », pour ajouter peu plus loin : » mon étonnement ne fut pas moindre  quand j’ai vu qu’ils  l’envoyaient au Venezuela, à la Révolution Vénézuélienne, à un gouverneur de l’un des états les plus riches du Venezuela, un conseiller pour qu’il lui dise comment il fallait gouverner « .

    Dans son livre autobiographique – récemment publié à Cuba -  la vie est écrite avec les rêves, l’actuel vice-président du Salvador, Salvador Sanchez Cerén (Commandant Leonel du FMLN) se rappelle avec douleur le meurtre du poète Roque Dalton, le 10 mai 1975. Sanchez Cerén raconte : « Le grand poète avait la vision non militariste de construire un grand mouvement populaire et il fut de ceux qui ont impulsé l’ERP (une Armée Révolutionnaire du Peuple) la nécessité de lever un front de masses, de cette façon il s’est  heurté à  ceux qui  défendaient la nécessité d’un point de vue militariste à l’intérieur de l’ERP.

    Dans FPL (les Forces Populaires de Libération Farabundo Martí) on évaluait que c’était le groupe dirigé par Joaquín Villalobos  qui s’était opposé à la pensée de Roque et a mené bataille à l’intérieur de l’ERP en  considéraient la position du poète incorrecte et déviationniste, et comment tous ceux qui ne partageaient pas la vision militariste étaient alors  objet de persécution et de meurtre […]nous ne pouvons comprendre ni concevoir que les différences des idées se résolvent par l’exécution de ceux qui ne pensaient pas de la même manière ».Un des fils de Roque Dalton, dans des récentes déclarations à un journal mexicain a affirmé « Joaquin Villalobos non seulement est l’assassin de mon père, mais celui qui l’executa de sa main à l’heure de réaliser l’assassinat et participa lui-même à l’exécution ».

    Terminée la guerre dans son pays, loin de travailler à la reconstruction, Villalobos a reçu une bourse à Oxford – comme Fidel  le mentionne – et avec cet aval il est aujourd’hui un « expert en solution de conflits internationaux » et a conseillé des gouvernements de droite au Mexique, en Colombie et au Salvador sur des « sujets de sécurité ». Conformément à sa trajectoire d’assassin et de complice de la répression des mouvements populaires, l’ex-guérillero apparaît d’habitude dans le journal espagnol PaÏs, où il attaque les processus révolutionnaires en Amérique latine, spécialement Cuba et le Venezuela. Son opinion, publiée dans ce journal, sur le coup militaire au Honduras est un bijou : « Le Gouvernement de fait représente une société apeurée, ce n’est pas une dictature réelle, ni une dictature potentielle. »

    Le centre de l’intrigue que Villalobos a tissée  contre l’auteur de Taverne et d’autres lieux, était de l’accuser d’être un agent de la CIA. Trente-cinq ans après, on s’aperçoit que peu de personnes  ont mieux contribué aux objectifs de l’agence nord-américaine  en Amérique latine que l’extrémiste de 1975. La tentative ratée de le placer dans une position éminente à l’intérieur d’un pays allié stratégique de  Cuba, comme le Venezuela, ne rend pas plus transparent ce curriculum.
    Par ailleurs, le travail de conseiller de Felipe González visait  rien moins que Mijáil Gorbachev, président de l’Union soviétique. González a été mieux accueilli en URSS que Villalobos dans le Venezuela bolivarien : « et Gorbachev disait dans l’une des lettres que Felipe González lui avait rendu visite; bon, je me représentais Felipe comme le moins  ultra des socialistes. Je le respecte beaucoup, mais je ne le vois pas ainsi. Et voilà qu’il disait : ¨ il Vient  nous conseiller sur ce que nous devons faire. ¨ », a rappelé Fidel.


    L’un des aspects les plus inquiétants du film  « l’écrivain », de Romain Polanski, concerne l’idée que les décisions du premier ministre d’une nation importante occidentale puisse  être déterminée par le fait qu’il ait été été recruté par la CIA dès ses années d’étudiant universitaire. Comme cela passe toujours avec l’art véritable, le film de Polanski laisse en  nous des questions et des réflexions qui dureront bien longtemps après que nous l’ayons vu. Ce sont celles qui nous ont effleurées à l’écoute des déclarations  faites par Fidel aux journalistes vénézuéliens, à propos du rôle de « conseiller » du dernier président soviétique Mijáil Gorbachev, tenu par l’ex-chef du gouvernement espagnol.

    Dans le livre La CIA en Espagne, de l’enquêteur Alfred Grimaldos, on retrouve des  faits concernant  la trajectoire d’un des principaux  bénéficiaires  de la dite « transition »  espagnole. Il rapporte son assistance au congrès du parti socialiste espagnol de 1974 à Suresnes, en France, avec un passeport confectionné par le SECED (Service d’Information franquiste) et comment il était escorté par des employés de cette institution. A  cet évènement où – comme il est démontré par la recherche – il y avait plus d’employés franquistes que de participants, un  jeune avocat sévillan fut élu secrétaire général. Un capitaine du CESED raconte dans le livre que, après que González soit revenu de France, un commissaire de Séville qui l’a arrêté « s’est pris une engueulade terrible  et a dû le lâcher tout de suite ». Un autre ex-employé franquiste raconte : « la dictature a favorisé la résurrection du parti socialiste espagnol pour nuire au PCE » (Parti communiste de l’Espagne). Le Congrès de Suresnes avait seulement eu lieu six mois après qu’ait eu éclaté  éclaté, la « Révolution des Oeillets » au Portugal, avec un rôle principal remarqué du Parti communiste, qui avait alarmé les Nord-Américains, qui n’étaient pas disposés à permettre une situation similaire en Espagne.

    González, déjà dans la direction du parti socialiste espagnol, avec l’appui des Nord-Américains et de la social-démocratie allemande a réussi à isoler les communistes dans les négociations de la « transition ». Dans le XXVII congrès de 1979, ila  imposé q que soit éliminé la référence au « marxisme » des statuts du parti. En 1983 – après avoir été élu en 1982  chef du gouvernement – il appuie la stratégie de déploiement de missiles en Europe impulsée par Ronald Reagan et Margaret Thatcher, et en 1986 ilil promeut l’adhésion espagnole à l’OTAN. ce qui constituait un changement radical dans les positions du parti socialiste espagnol que, dans son XVII Congrès de 1976,  avait proclamé « Non à l’entrée dans  l’OTAN « .

    En relation avec l’OTAN, Javier Solana, un collaborateur proche de González, qui a été, le Ministre de la Culture, le porte-parole du gouvernement et Ministre des Affaires Etrangères, opère le plus spectaculaire des revirements .Solana pase du « non à l’entrée dans l’OTAN » au fait de devenir le secrétaire général de  l’Alliance Atlantique durant l’agression en Yougoslavie, pour lequel il a été unanimement déclaré par le parlement russe, en 1997, un « criminel de guerre ». En 2006, il devient le haut représentant pour la politique extérieure et de sécurité de l’Union Européenne, il a justifiés plus de mille vols illégaux de la CIA en Europe comme faisant partie  de la « guerre contre le terrorisme » – associés aux tortures et à des exécutions extrajudiciaires – avec ces mots :  » Avec nos alliés nord-américains nous partageons la conviction de ce que l’on a besoin d’une action dure « . C’était Javier Solana celui qui a coordonné à son origine l’une des opérations de  propagande anticubaine auxquelles le gouvernement nord-américain a consacré plus de fonds : (elle) a dédié le gouvernement nord-américain, la revue Encuentro de la cultura cubana; la présidente de la fondation du même nom , Anabelle Rodríguez, a raconté dans une interview comment Javier Solana l’a appelée depuis son bureau pour lui proposer le »travail ».

    En résumé, avec des actes aussi éclatants, l’ancien ministre  de la Culture a été à la hauteur de son chef, au moins en ce qui concerne sa capacité à favoriser les intérêts des États-Unis.

    Avec des états de services pareils et des amis comme Javier Solana, Felipe González a été nommé « un ambassadeur pour la célébration des bicentenaires de l’indépendance des républiques latino-américaines », espérons qu’il ne va pas essayer de nous  conseiller …


    Felipe González y Ronald Reagan. Foto: El País
    Felipe González y Ronald Reagan. Foto: El País
     

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  • Il faut fermer la shoot-room de l’Elysée

    descente-aux-enfers.jpgLa shoot-room de l’Elysée, où l’on se défonce sec à la Securitoïne… Il est temps de fermer ce lieu, car notre devoir est lutter contre le fléau des drogues dures, élections à la clé.

    Ces toxicos, encravatés jusqu’à l’os, dissimulés dans leurs burqas de marque, élevés comme des poulets de ferme au bon air de Neuilly, sont hélas totalement accros : c’est la dépendance pour ces absolute junkies à la Securitoïne.

    Depuis maintenant plus de trois ans, ils se pressent tous les mercredi matins à la shoot-room de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, pour fiévreusement se faire administrer leur dose. Une intra-veineuse directe de Securitoïne, genre la guerre contre le monde entier, et ils sont regonflés à bloc, semaine après semaine. A peine le garrot lâché, les voici à nouveau l’œil resplendissant devant les journalistes installés dans la cour de la shoot-room, qui face à cette fulgurance, hésitent à appeler le centre 15.

    Car hélas les ravages de la drogue sont bien connus. Les toxicos non pris en charge vomissent toute aide, que ce soit celle des parents, du juge, de la loi ou du psychiatre.

    La Securitoïne est une drogue dure : elle apaise les angoisses en créant une angoisse encore plus forte, à savoir un bonheur illusoire, aseptisé, qui devient mortel devant le moindre obstacle.

    Ces malheureux ont troqué l’andouillette grillée et le Côtes-du-Rhône contre la pureté, exempte de toute origine étrangère, avec à l’appui un certificat génétique garanti par le ministère de l’Identité Nationale. Une ombre, et pour ces malades, toutConnolly.jpg est destroy. Il leur faut alors tenir, s’accrocher, compter les jours, puis les heures, jusqu’au nouveau passage à la shoot-room, le mercredi béni de la seringue.

    Comme des amis dépassés, nous avons assisté à ce naufrage dans la défonce, psalmodié sur l’air de « Tu l’aimes ou tu la quittes » : refus de toute amnistie, objectif chiffré d’expulsions, racaille, karcher, 58° loi sur l’immigration, peines plancher, 49° loi contre les mineurs, guerre contre la Cimade, homme africain qui ne sait pas comprendre l’avenir, flambée délirante contre les patients-psy, suppression du juge d’instruction, saillie contre les Talibans et envoi de soldats en Afghanistan, guerre déclarée à l’hamburger hallal, refus de visas aux étudiants étrangers (qui partent donc au Canada), loi bidon anti-burqa, suppression des allocs pour les enfants dont le frère a déconné, dénonciation des Français d’origine étrangère, gens du voyage qui ne voyagent plus, parents emprisonnés pour la faute de leurs enfants, déchéance de nationalité pour sauver la République, critiques enflammées contre le Conseil Constitutionnel et la Cour Européenne des Droits de l’Homme, … et hier dénonciation de l’ONU qui est nulle et ne comprend rien au monde.

    Nos desperados junkies ont largué les amarres. Oui, il faut de toute urgence fermer la shoot-room de l’Elysée.

    La base des shoot-rooms, c’est la politique réaliste de diminution des risques. Tout repose sur un principe, intangible : le psychiatre est le soignant, et le junky est le malade. Si les rôles s’inversent, le junky vire le psychiatre, et c’est la spirale de la perdition. La seule solution est alors de tirer le rideau.  

    Albert von Keller "La descente aux Enfers" 1912.

    Albert Von Keller, La Descente aux Enfers, 1912

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