• Chavez n’est pas disposé à céder à Washington

    Le président vénézuélien réitère son refus d’accréditer le nouvel ambassadeur américain à Caracas, lui reprochant de s’être immiscé dans les affaires intérieures de son pays.

    Simple péripétie diplomatique entre Caracas et Washington ou nouvelle tentative de déstabilisation américaine du Venezuela à l’approche des élections de la fin septembre ? Hugo Chavez a renouvelé lundi son refus d’accréditer Larry Palmer, le diplomate désigné par les États-Unis pour le poste d’ambassadeur à Caracas. Il a en outre prévenu qu’il serait expulsé si l’impétrant venait à prendre son poste au Venezuela.

    Le président vénézuélien, dans une interview diffusée par la chaîne de télévision publique VTV, a estimé « impossible » que Palmer, qui fut au début des années 2000 ambassadeur au Honduras…, puisse assumer le poste d’ambassadeur à Caracas, lui reprochant de s’être prononcé sur la situation intérieure de son pays.

    Avant de valider sa candidature début août devant une commission du sénat américain, Palmer avait estimé que le moral des Forces armées vénézuéliennes était « bas » et il s’était dit « convaincu » de la présence de camps des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) sur le sol vénézuélien. Cette accusation, immédiatement condamnée par Chavez, avait été également formulée par Bogota et avait abouti à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays jusque’à la prise de fonctions du nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, le 7 août dernier.

    Hugo Chavez a demandé à Barack Obama de « chercher un autre candidat » pour la représentation américaine à Caracas. « Il ne peut pas venir comme ambassadeur. Il a rompu lui-même les règles de la diplomatie. Il ne peut pas venir ici », a-il dit la semaine dernière. De son côté Washington a déclaré partager les « préoccupations » de son diplomate, tout en précisant qu’il n’avait pas interféré dans les affaires internes du Venezuela.

    Ce que visiblement le président Chavez a du mal à croire, compte tenu du lourd passif de l’administration américaine à l’égard du Venezuela. On se souvient de la tentative de putsch de 2002 où l’ambassade américaine avait apporté un soutien politique appuyé à Pedro Carmona, le futur chef de la junte, ou encore du travail de sape entrepris dans la zone pétrolière de Zulia tout près des îles d’Aruba et de Curaçao, dont les bases militaires américaines ont vu leurs effectifs renforcés.

    Bernard Duraud ici


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).
     

    Durant la semaine du 12 au 18 août :

    • un militant de la résistance a été tué par les FOI dans le sud de la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué d’employer la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza :
      • un militant israélien a été blessé ;
      • 2 civils palestiniens ont été arrêtés et 5 internationaux ;
    • les FOI ont poursuivi leurs tirs sur les agriculteurs et salariés palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • un salarié palestinien a été blessé dans le nord de la bande de Gaza ;
    • les FOI ont étendu la zone tampon dans le nord de la bande de Gaza ;
    • les avions israéliens ont bombardé des établissements civils dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont conduit 21 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et 3 limitées dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 14 Palestiniens, dont 3 mineurs, en Cisjordanie ;
    • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les troupes d’occupation stationnées sur les check-points et passages frontaliers en Cisjordanie ont arrêté une Palestinienne ;
    • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité juive démographique à Jérusalem :
      • des gardes de colonies israéliennes ont agressé des civils palestiniens dans Jérusalem ;
    • les FOI ont continué leurs activités de colonisation en Cisjordanie et les colons, leurs agressions contre les Palestiniens et leurs biens :
      • elles ont décidé de construire 23 bâtiments dans 8 colonies de Cisjordanie et de les utiliser comme des bâtiments scolaires ;
      • elles ont décidé d’implanter une nouvelle colonie laïque à l’est de Naplouse ;
      • les colons israéliens ont arraché 150 oliviers à Naplouse.

    (JPG)

    Mo’men, 10 mois, d’Hébron, a eu la main cassée et le visage coupé par un appareil de contrôle sur un check-point israélien près de Jérusalem.


    Violations israéliennes recensées durant la période du 12 au 18 août 2010

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 12 août

    Au nord de Ramallah, à Bitounia, l’armée d’occupation pénètre vers 1 h 30 pour fouiller un certain nombre de maisons. Elle arrête Ahmed ‘Abdul Rahman al-Froukh, 32 ans, et son frère Mahmoud, 30 ans, qui seront libérés par la suite.

    A l’est de Khan YHounis, vers 10 h, les FOI pénètrent à 300 mètres dans Al Farrahin, quartier de la localité de ‘Abassan. Plusieurs lopins de terre agricole sont nivelés. Elles se retirent vers 15 h 30.

    Vers 2 h, incursion dans la ville d’Hébron, l’armée pénètre dans la maison de la famille de ‘Aadel ‘Abdul Mon’em al-Salaima, 17 ans, et l’arrête.

    Dans la soirée, les FOI entrent dans Marda, au nord de Salfit, pour y fouiller la maison de Rawhi Shawqi ; elle arrête son fils de 14 ans, Ibrahim.

    Samedi 14 août

    Dans la région de Salfit vers 6 h du matin, l’armée entre dans Kufol, patrouille dans les rues quelques temps avant de se retirer. Et vers 20 h, toujours dans le secteur de Salfit, incursion dans Hares, au nord-ouest, même opération.

    A la frontière au nordt-ouest de Beit Lahiya, les FOI ouvrent le feu sur plusieurs ouvriers palestiniens en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie de Elli Sinaï. Rafiq ’Aayesh al-Sous, 30 ans, originaire de Beit Lahiya prend une balle dans la cuisse gauche alors qu’il était à au moins 1 200 mètres de la frontière.

    Dimanche 15 août

    Vers 1 h, les FOI entrent dans Beit Leed, à l’est de Tulkarem, patrouilles et repli ; vers 2 h, dans Safarin et vers 3 h dans Nabi Elias, à l’est, et vers 4 h, dans Qarawat Bani Hasaan, au nord-ouest, même opération.

    Lundi 16 août

    L’armée entre vers 1 h du matin dans al-Zahiriya, au sud d’Hébron, perquisitionne la maison de Ussama Ibrahim al-Najjar, 40 ans, et l’arrête. Au même moment, elle entre dans le camp de réfugiés d’al-Fawar, au sud de la ville, fouille la maison de ‘Abdullah Ahmaru et arrête son fils de 14 ans, Tamer. 20 minutes plus tard, incursion dans Beit ‘Awa, au sud-ouest d’Hébron, fouille de la maison de Ibrahim Mahmoud al-Masalma, 22 ans, qui est arrêté.

    Vers 1 h 30, l’armée entre dans Tammoun au sud-est de Tubas où elle arrête 2 Palestiniens :

    1. Nader Mohammed Bisharat, 27 ans, et
    2. Mahmoud ’Abdullah Bisharat, 27 ans.

    Vers 15 h, des confrontations armées surgissent entre des groupes de la résistance palestinienne et les troupes israéliennes stationnées à la frontière à l’est de Khan Younis. Rapidement, les FOI envoient des renforts sur le secteur qui pénètrent à 300 mètres. Dans la soirée, les FOI ont fait savoir qu’elles avaient tué un résistant et qu’un soldat israélien avait été blessé. Côté palestinien, il s’agit du résistant Nassam Burhom Suleiman al-Daghma, 22 ans, membre des brigades Al Qds, le bras armé du Jihad islamique. Les FOI ont interdit l’accès sur les lieux aux équipes médicales palestiniennes qui se portaient à son secours. Ce n’est que le lendemain à 17 h que son corps a pu être transporté à l’hôpital où a été diagnostiqué un décès par balles et éclats de projectiles à travers le corps ayant causé la perte de tout son sang.

    Vers 23 h, à nouveau la région d’Hébron, à Yatta où l’armée arrête 3 Palestiniens, dont deux frères :

    1. Mohammed Salem al-Junaidi, 24 ans,
    2. Ashraf Salem al-Junaidi, 26 ans, et
    3. Ra’fat ’Ezzat al-Najjar, 22 ans.

    Mardi 17 août

    Camp de réfugiés d’al-‘Arroub, au nord d’Hébron : vers minuit, l’armée fouille la maison de ‘Anan Mohammed Jawabra, 20 ans, et l’arrête. Vers minuit et demi, incursion dans Beit Ummar, pour la maison de Ameer Sameer Abu ‘Ayash, 19 ans, qui est arrêté.

    A l’est de Khan Younis, vers 9 h, les FOI pénètrent à 400 mètres dans Al Farrahin, quartier de la localité de ‘Abassan à l’est de Khan Younis. Plusieurs lopins de terre agricole sont nivelés. Elles se retirent vers 15h00.

    11 h 40, stationnées à Erez-Beit Hanoun, les FOI tirent sur une quarantaine de civils palestiniens et sur 10 militants de la solidarité internationale qui manifestaient à 50 mètres du poste frontière. Quand les tirs se sont interrompus les manifestants ont enlevé une barrière en fil de fer barbelé, placée par les FOI autour d’un lopin de terre agricole. La manifestation s’est terminée à 13 h sans faire de victime.

    A la frontière égyptienne, 21 h 35, l’aviation tire un missile sur un tunnel situé sur la commune de Al Shouka. Deux heures plus tard elle tire un autre missile sur un tunnel situé à al-Salam, banlieue Sud de Rafah. Pas de victime.

    L’aviation tire, vers 21 h 50, deux missiles sur une maison désertée et sur une serre au nord-ouest de Khan Younis, occasionnant un large cratère. Pas de victime.

    Et vers 22 h 30, l’aviation tire deux missiles sur une terre agricole située à l’est de Gaza Valley village au centre de la bande de Gaza. Un puits, 2 abris et une maison désertée sont détruits. Un atelier est endommagé.

    2 - Emploi d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    A Bil’in, à l’ouest de Ramallah, le vendredi 13 août comme chaque vendredi, la manifestation non violente organisée par les Palestiniens, des internationaux et des Israéliens, se dirige vers le mur d’annexion ; les troupe d’occupation réagissent par la violence en tirant sur les manifestants des balles caoutchouc, lançant des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Tanya Eizokovitz, 29 ans, militante israélienne, est touchée à la main droite par un corps de grenade lacrymogène. Plusieurs autres manifestants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes, d’autres des coups reçus des soldats de l’occupation.

    Tout près de Bil’in, à Ni’lin, ce même jour, même manifestation non violente contre le mur construit en travers du village. Suite à l’affrontement engagé par les soldats israéliens, plusieurs manifestants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes et d’ecchymoses par les coups reçus.

    A Nabi Saleh, ce même jour, même manifestation non violente hebdomadaire pour protester contre la confiscation de terres entre les villages de Wad al-Raya, Nabi Saleh et Deir Nizam, au nord-ouest de Ramallah. Quand les manifestants essaient d’aller jusqu’aux terres volées au profit de la colonie de Halmish, l’armée attaque violemment à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes et de balles caoutchouc. De nombreux manifestants respirent les gaz et reçoivent des coups des soldats.

    Au nord-ouest de Bethléhem, toujours ce vendredi, la manifestation hebdomadaire dans le village d’al-Walaja se dirige vers les terres où les forces d’occupation ont l’intention de construire une partie de leur mur d’annexion. Alors que les manifestants arrivent sur les lieux, les soldats tirent et balancent leurs grenades. Mahmoud Mohammed Abu ‘Ali, 40 ans, est frappé au genou gauche. Les FOI arrêtent 2 manifestants, qui seront relâchés un peu plus tard : Majed Khalil al-A’raj, 40 ans, et Ma’moun Sa’di al-A’raji, 25 ans.

    Toujours vendredi, à Hébron, la Commission de la Jeunesse contre la colonisation à Hébron, organise une manifestation pour protester contre la fermeture de la rue al-Shuhada dans le centre de la ville. Des internationaux participent à la manifestation qui est arrêtée près de l’avant-poste de Beit Rumano, et l’armée attaque les manifestants pour les empêcher d’avancer, prétextant que le secteur est en zone militaire fermée. 4 militants israéliens sont arrêtés, et un international.

    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    11 août  : 467  : 354
    12 août  : 444  : 468
    13 août  : 328  : 287
    14 août  : 631  : 380
    15 août  : 343  : 489
    16 août  : 467  : 335
    17 août  : 414  : 227

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    10 août  : denrées alimentaires 1 173 tonnes  :


     : matériel agricole 201 tonnes  :


     : denrées diverses 2 035 tonnes  :


     : gaz domestique 180 tonnes  :


     : fioul industriel 211 985 litres  :


     : aide humanitaire 111 tonnes  :


     :

     :

    11 août  : denrées alimentaires 1 738 tonnes  :


     : matériel agricole 304 tonnes  :


     : denrées diverses 895 tonnes  :


     : gaz domestique 154 tonnes  :


     : fioul industriel 90 000 litres  :


     : aide humanitaire
     :


     :

     :

    12 août  : denrées alimentaires 989 tonnes  :


     : matériel agricole 285 tonnes  :


     : denrées diverses 1 021 tonnes  :


     : gaz domestique 165,17 tonnes  :


     : fioul industriel 411 470 litres  :


     : aide humanitaire 279 tonnes  :


     :

     :

    15 août  : denrées alimentaires 1 080 tonnes  :


     : matériel agricole 241 tonnes  :


     : denrées diverses 1 205 tonnes  :


     : gaz domestique 127,46 tonnes  :


     : fioul industriel 160 260 litres  :


     : aide humanitaire 186 tonnes  :


     :

     :

    16 août  : denrées alimentaires 1 169 tonnes  :


     : matériel agricole 311 tonnes  :


     : denrées diverses 1 200 tonnes  :


     : gaz domestique 154 tonnes  :


     : fioul industriel 160 992 litres  :


     : aide humanitaire 236 tonnes  :


     :

     :

    17 août  : denrées alimentaires 909 tonnes  :


     : matériel agricole 36 tonnes  :


     : denrées diverses 1 828 tonnes  :


     : gaz domestique 153 tonnes  :


     : fioul industriel 161 000 litres  :


     : aide humanitaire 133 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    Ouvert le 11 août pour l’entrée de 1 404 tonnes de céréales et 2 691 tonnes d’aliments pour le bétail, ainsi que le 17 août pour 975 tonnes de céréales et 2 957 tonnes d’aliments pour animaux.

    Beit Hanoun (Erez)

    Date  :
     :
    Patients  :
     :
    Accompagn.  :
     :
    Palestiniens
    d’Israël
     :
     :
    Diplomates  :
     :
    Presse  :
     :
    Internat.  :
     :
    Gazaouis  :
     :
    Commerç.
    11 août  : 23  : 23  : 15  : 3  : 5  : 31  : 1  : 18
    12 août  : 25  : 20  : 4  : 7  : 6  : 58  : 4  : 10
    13 août  : 1  : 1  : 4  : 6  : 5  : 16  : 0  : 0
    14 août  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    15 août  : 34  : 35  : 15  : 0  : 3  : 15  : 0  : 22
    16 août  : 43  : 40  : 4  : 12  : 5  : 8  : 2  : 22
    17 août  : 20  : 20  : 10  : 5  : 1  : 13  : 2  : 13


    Cisjordanie

    Israël maintient le bouclage très serré de la Cisjordanie, et ses restrictions des déplacements des Palestiniens.

    A Jérusalem, toujours inaccessible pour des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, les restrictions sont maintenues sur tous les barrages posés dans et autour de la ville. Le vendredi matin, 13 août, premier vendredi du Ramadan, les FOI intensifient les difficultés pour le passage des Palestiniens aux check-points. Les Palestiniens de moins de 50 ans ne peuvent entrer dans la cité, ce jour de prière, et la présence de l’occupant se renforce dans la ville palestinienne.

    Les FOI ont maintenu le bouclage de certaines routes dans Hébron, ainsi qu’au sud et au sud-est de la ville, imposé depuis plusieurs années. Les troupes près de la mosquée Ibrahimi ont contrôlé les Palestiniens qui désiraient aller prier à la mosquée. Le vendredi et le samedi, 12 et 13 août, l’armée a renforcé sa présence à proximité de la mosquée et dans certains autres secteurs de la ville, utilisant des terrasses de maisons palestiniennes comme poste d’observation. Elle a empêché l’appel à la prière le vendredi soir et le samedi matin. Le lundi 16, des barrages volants ont été posés à l’intérieur et autour de la ville.

    Le samedi 14 août, en face de l’usine d’al-Tanib, à l’ouest de Naplouse, l’armée monte un barrage pour bloquer et fouiller les véhicules et passagers palestiniens. Le mardi, autre barrage au carrefour de la colonie de Shavi Shomron sur la route Naplouse/Jénine. Et mercredi, 18 août, les FOI ferment carrément toutes les entrées de Naplouse.

    Dans la région de Ramallah, des check-points volants ont été posés sur différentes routes notamment vers 23 h 30 le vendredi 13, à l’entrée de Nabi Saleh qui avait fait sa manifestation l’après-midi.

    Et le samedi 14, à 8 h, nouveau barrage à l’entrée est de Qalqilya, puis vers midi, à l’entrée nord de ‘Azzoun, à l’est de la ville et le dimanche 15 août, à nouveau à l’est de Qalqilya.

    Arrestations sur les check-points

    Le lundi 16 août, les troupes postées sur le check-point dans le quartier de Tal Rumaida, à Hébron, ont arrêté une jeune Palestinienne, Ayat Nasser al-Sa’id, 21 ans. Elles l’ont conduite au bureau de police de l’occupation près de la colonie de Kiryat Arba pour l’interroger. Elle a été relâchée aux environs de 23 h le même jour.

    Harcèlement sur les check-points

    Vers midi, samedi 14 août, les soldats de l’occupation ont roué de coups ‘Aassem Ma’zouz Masalha, 35 ans, près de l’entrée de la colonie de Karni Shomron, à l’est de Qalqilya. Selon l’enquête du PCHR, Masalha conduisait son camion sur la route de Naplouse à Qalqilya. Un officier de police israélien qui circulait dans une voiture civile lui ordonne de s’arrêter. Des policiers descendent de voiture et lui demandent ses permis et carte d’identité. Il n’avait pas sur lui sa carte d’identité, et les policiers le passent à tabac à coups de crosses de fusil. Ils le laissent sur le sol et quittent le secteur. Il est évacué à l’hôpital Rafidya à Naplouse. Selon les sources médicales, il est couvert d’ecchymoses.

    Le lundi matin, 16 août, un bébé de 10 mois, Mo’men ‘Azmi al-Qasrawi a failli mourir quand un rouage d’un appareil de contrôle utilisé par les FOI au check-point 300, au nord de Bethléhem, lui a happé le bras. L’enfant souffre d’une fracture à la main, de coupures et d’ecchymoses.

    D’après l’enquête conduite par le PCHR, et le témoignage de la mère du petit, Shirine ‘Azmi al-Qasrawi, elle et ses trois enfants, dont Mo’men, sont arrivés au check-point 300, au nord de Bethléhem, vers 11 h, se rendant à Jérusalem pour prier à la mosquée al-Aqsa. Vers midi, elle est autorisée à se rapprocher de la première porte d’un rouage mobile utilisé pour le contrôle. Quand elle y arriée, le bras de Mo’men se trouve coincé dans le rouage et alors qu’il est séparé de sa mère. La roue continué de tourner. Malgré les cris de l’enfant, et les appels de la mère et d’autres personnes autour, les soldats n’arrêtent pas le rouage tout de suite, mais attendent quelques minutes. Conséquence, Mo’men a la main fracturée et des coupures à la tête et au visage. Il a été emmené à l’hôpital à Jérusalem.

    4 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive dans Jérusalem

    Le jeudi 12 août, des dizaines de salariés de sociétés de protection des colonies, escortés par la police israélienne, agressent des Palestiniens dans la vieille ville de Jérusalem. Selon l’enquête du PCHR, vers 16 h 30 ce jour-là, un salarié d’une entreprise de sécurité des colonies israéliennes, escorté de 3 gardes armés, bouscule un aveugle palestinien et quand il tombe sur le sol, ils le rouent de coups de pieds, dans la rue al-Wad de la vieille ville. Les Palestiniens du secteur se regroupent autour de l’homme aveugle pour le protéger, aussitôt, des dizaines de gardes de colonies israéliennes et de policiers les attaquent. Un Palestinien, Ra’ed Fat’hi Taha, 33 ans, est arrêté, puis libéré le samedi soir, mais un tribunal israélien ordonne son expulsion de la vieille ville pour une durée de 15 jours.

    5 - Colonisation et agressions de colons contre les Palestiniens et leurs biens

    Le vendredi soir, 13 août, des colons israéliens de Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron, se mettent à lancer des pierres et des bouteilles vides sur trois maisons palestiniennes appartenant à Jamal Jameel Abu Es’aifan, ‘Abdul Hai Abu Es’aifan et Jameel Abu Es’aifan. Les trois maisons sont endommagées.

    Le lendemain, samedi 14, un colon israélien lance une bouteille incendiaire sur une voiture civile palestinienne, dans laquelle Sami Khaled Abu Haniya, circulz, près du carrefour de Kufor Laqif, sur la route Naplouse/Qalqilya. La voiture est endommagée.

    Le dimanche 15, le gouvernement israélien décide d’implanter 23 structures dans 8 colonies israéliennes de Cisjordanie, pour en faire des salles de classe, qui recevront 600 élèves. La décision a été prise lors d’une réunion entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le ministre de l’Enseignement, Gidon Sa’ar, en présence du ministre de la Défense, Ehud Barak, du ministre de la Justice, Yacov Ne’iman, et du procureur général, Yacov Feinstein. Selon des sources israéliennes, les classes seront construites dans les colonies suivantes : Ofra, Eili, Talmon, Adam, Eitamar, Emanuel, Allon Morey et Efrat. Le ministère de la Défense est chargé d’encourager l’installation des classes, comme convenu lors de la réunion.

    Le quotidien israélien Ma’ariv, informe, dimanche 15 août, que le gouvernement israélien a décidé d’installer une nouvelle colonie laïque dans le nord de la Cisjordanie. La nouvelle colonie serait une ville d’étudiants, située en limite de la colonie Magdalim, à l’est de Naplouse, destinée aux élèves du collège d’Ariel. Environ 30 élèves ont accepté de vivre dans la ville, et travailleront comme bénévoles 8 heures par semaine.

    Le quotidien israélien Ha’aretz, publie ce lundi 16, que le ministre israélien de la Construction et du Logement lançent des adjudications pour la construction d’une route supplémentaire pour relier Ma’ale Adumin, à l’est de Jérusalem, avec ses alentours. La nouvelle route reliera la colonie avec une nouvelle colonie en banlieue connue sous le nom de E1. Selon le journal, 200 millions de NIS (nouveau shekel israélien, environ 41 millions d’€) ont été investis dans l’infrastructure du quartier colonial E1, prévue pour relier Ma’ale Adumin à Jérusalem. La construction du quartier a été suspendue à cause de l’opposition US. Cependant, la construction de l’infrastructure du projet s’est poursuivie. Dans sa réponse à l’article, le ministère israélien de la Construction et du Logement dit que « la décision de geler les constructions dans les colonies ne concernait pas les services des structures existantes. »

    Lundi matin 16 août, les villageois palestiniens de Qasra, à l’est de Naplouse, à leur réveil, découvrent que 150 de leurs oliviers ont été arrachés sur leurs terres situées entre leur village et le village voisin de Jaloud. Ces arbres appartiennent à ‘Ali ‘Abdul Hamid Hassan. La terre est située près de la colonie de Shavot Rachel.

    Et le lendemain 17 août, le mardi, des colons israéliens de Karni Shomron, à l’est de Qalqilya, lancent des pierres sur une voiture qui est conduite par Samer Khaled Abu Haniya, du village de ‘Azzoun. Selon lui, alors qu’il arrivait près de l’entrée de ladite colonie, il fut surpris par des colons qui criaient sur lui pour le faire arrêter, mais il a continué sa route. Les pierres ont endommagé sa voiture.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de nous contacter à notre bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 12 au 18 août 2010 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.

     

     


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  • OPINIONS : De notre supériorité



    Einar Schlereth

    Traduit par  Michèle Mialane


    Un fantôme hante à nouveau coins et recoins. Revêtu des oripeaux du racisme et du bonnet de nuit de notre supériorité. Quand les Lumières répandaient clarté et bon sens, permettant aux peuples de se libérer au moyen de dures luttes, le fantôme avait disparu - mais pas tout à fait, il s’est caché, prenant la clandestinité pour attendre son heure.

    Et cette heure est venue, aussi sûrement que l’ « amen » à la messe.
     
    Pour comprendre comment ce fantôme peut réapparaître à intervalles réguliers, il faut comprendre que ce sont les bourgeois qui décident de le faire disparaître. Et leurs instruments sont de grande ampleur et efficaces. Ce sont en première ligne l’Église et l’école et le service militaire, et ensuite tous les médias. Tout cela garde le fantôme en vie. En quelque sorte on le tient au chaud. Si le peuple résiste bien, on le met sous cloche ; si la résistance s’affaiblit, on soulève prudemment la cloche et au bon moment in le lâche.
     
    Non que les bourgeois aiment beaucoup ce fantôme - ils font les dégoûtés, car c’est un rustre d’une grande vulgarité - mais il est bon de le garder sous le coude. Pour le cas où leur position, leurs privilèges, leurs petits boursicotages et leur pouvoir seraient en danger. Alors le fantôme peut réapparaître, répandre calomnies, menaces et tracasseries, voire même tuer. Et malheureusement on doit parfois aussi lui laisser le champ tout à fait libre, comme en ce moment au Kosovo, en Irak, en Haïti, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et en Palestine- où cela dure depuis 60 ans.
     
    Et alors il montre son véritable visage, que personne ne souhaite voir- pas même les bourgeois. Et c’est pourquoi nous ne devons pas voir les victimes de bombardements, d’attaques armées, de tortures, de viols et de mutilations. Ce qu’on ne voit pas n’existe pas. Comme disait Harold Pinter : Il ne se passe rien. Il ne s’est rien passé. Jamais.
     
    Le problème avec ce fantôme, c’est qu’on ne peut pas parler avec lui, discuter ni argumenter, car il ne le veut ni ne le peut. Dans sa petite cervelle d’oiseau il n’y a place que pour quelques slogans et idées grossières : Nous sommes les plus forts- nous sommes les meilleurs- Dieu est avec nous- nous avons le droit - nous sommes supérieurs - les autres sont de la merde - ceux qui ne pensent pas comme nous doivent disparaître, il faut les anéantir, les exterminer. Point barre. Et toute son affectivité se fonde sur quelques clichés pêchés dans des westerns ou de vieux films de guerre.
     
    Et les bourgeois ? Ils ont eu leur grande époque il y a quelques siècles et n’en veulent plus rien savoir. Si aujourd’hui on leur rappelle leur pensée et leurs idées et leurs projets d’alors, on n’est pas moderne, on est archaïque, voire communiste !
     
    Les seuls avec qui l’on puisse peut-être encore parler, ce sont les gens du peuple. Mais même là le boulot est dur, car leurs cerveaux sont bouchés par les ordures des bourgeois. Ils sont devenus paresseux - lobotomisés. C’est difficile d’ouvrir une brèche dans leur entendement. Mais c’est quand même possible et nous en avons des preuves de par le monde. Depuis la Bolivie et l’Équateur jusqu’au Népal et au Venezuela.
     
    Et qu’en est-il des théories raciales et de notre prétendue supériorité ? Qu’est-ce qui fonde tout cela ? « Racism has many definitions, the most common and widely accepted being the belief that members of one race are intrinsically superior or inferior to members of other races. [1] » (Le racisme a plusieurs définitions, la plus courante et la plus communément admise est la croyance que des êtres humains d’une certaine race sont intrinsèquement supérieurs - ou inférieurs - aux autres).
     
    La définition marxiste va un peu plus loin et met l’accent sur les possibilités d’instrumentalisation qu’il recèle : Le racisme « est la tentative anti-scientifique de légitimer biologiquement les pratiques barbares des classes réactionnaires exploiteuses, consistant à opprimer, piller et exterminer certaines couches de population , des associations à caractère politique, voire des peuples entiers. [2] »
     
    Voici ce que cache le fantôme, voici ses criminelles intentions.
     
    Il faut faire bien distinguer le racisme de la biologie raciale, qui ne se distingue en rien, par exemple, de l’ornithologie pour les oiseaux. C’est à dire de la recherche sur les espèces et familles diverses, leur genèse, leur expansion, leur comportement etc. Et la biologie a établi depuis longtemps de manière indiscutable que l’espèce humaine est originaire d’Afrique et que nous étions tous des Africains il y a quelque 30 000 ans, donc des Noirs, des nègres, des négros, des boubous.
     
    Si donc les racistes avaient la moindre capacité de réflexion, ils pourraient gratter un peu et découvrir leur trisaïeule noire. La BD qui montre un skinhead accueillant au paradis un de ses copains par ces mots : « Il vaut mieux que tu le saches tout de suite - le Bon Dieu (que l’on voit trôner à l’arrière-plan, grand et majestueux) est un nègre » recèle donc une part d’exactitude.
     
    Mais penser, s’informer, voilà ce que les racistes ne font jamais. Pourquoi ?
     
    Peut-être par crainte de découvrir des vérités inconfortables ?
     
    Précisément ça.
     
    Qu’est-ce qu’un Noir ? Oui, bien sûr, l’homme noir, Lucifer, le Mauvais et tout ça, qui nous fait si peur, n’est-ce pas ?
     
    Et quoi d’autre ?
     
    Nous y arrivons - un animal. Un être sans sur-moi, le féminin, la sexualité, tout notre côté animal, sombre et sensuel. Ce que la plupart des bourgeois et les racistes en particulier haïssent et rejettent le plus, qu’ils piétinent et voudraient faire disparaître au fond d’un trou - mais qui, démoniaque, réapparaît toujours.
     
    Mais je l’ai dit, même les bourgeois en ont peur. Comment, sinon, expliquer leur stupide obstination à nier que la civilisation est née en Afrique ? Dans la noire Égypte, quelques millénaires avant la culture mésopotamienne, sans parler de la Palestine, où il n’y avait que d’anciens esclaves des Égyptiens et des bergers méprisés de tous.
     
    Quatre mille ans avant notre ère, les bâtiments mésopotamiens étaient encore en argile, mais Louqsor, Carnac et Thèbes existaient déjà. (En 4236 avant notre ère les Égyptiens possédaient déjà un calendrier et (que nous avons repris et utilisé jusqu’au Moyen-Âge), des monuments et l’écriture date de 3100 avant notre ère - une des nombreuses écritures qui sont apparues au cours des temps. Et beaucoup plus tard l’Égypte fut pendant plus de mille ans le pays où les mathématiciens, astronomes et philosophes grecs allaient étudier et enseigner. On peut lire tout cela dans Cheikh Anta Diop. [3]
     
    Ses travaux scientifiques ont reçu l’approbation de la communauté scientifique en 1974 au Caire, à un symposium de l’UNESCO. Mais depuis des « scientifiques » de toutes obédiences ont continué comme si de tien n’était. Et ils essaient toujours de « prouver » que les Égyptiens étaient blancs et que le berceau de la culture se trouve sur les bords de l’Euphrate ou à Jérusalem ou qu’elle nous est tombée de Mars.
     
    Où y avait-il des Blancs ? des Indo-Européens ou des Aryens ? (En allemand : indo-germaniques ou germaniques, Ndlt). Nous en trouvons les premières représentations sur les bas-reliefs égyptiens aux murs des temples, et c’étaient des esclaves ou des captifs. Des barbares, qui cherchaient sans cesse à envahir la riche Égypte, mais qui étaient régulièrement battus dans d’innombrables batailles et faits prisonniers pour effectuer en Égypte des travaux d’esclave, car un Égyptien ne pouvait en aucun cas être esclave. Du reste les pyramides n’ont pas été construites par des esclaves, nous l’avons inventé, les toutes dernières recherches le prouvent clairement. Les ouvriers vivaient dans des cités policées, dans des maisons convenables, et disposaient même d’un service de santé avec des médecins bien formés.
     
    Mais de tout cela, on préfère ne rien dire.
     
     Peu à peu de grandes civilisations firent leur apparition de par le monde. Sur les bords de l’Indus et du Gange, en Chine, Mésopotamie ou en Amérique centrale et du Sud. Mais pas trace d’une civilisation indo-européenne ou aryenne.
     
    Et même en 711 de notre ère, lorsque les Wisigoths d’Espagne ont été défaits en une fois lors la bataille de Jerez de la Frontera et que Juifs et chrétiens, las d’être opprimés par des rois chrétiens, ont accueilli les Arabes en libérateurs, les conquérants germaniques due l’Empire romain venaient tout juste de réussir à asseoir quelques royaumes stables. Que la civilisation arabe a eu tôt fait d’éclipser, elle qui rayonnait à partir de Bagdad jusqu’à l’Inde, à l’Est, et à l’Ouest jusqu’en Sicile, le Sud de l’Italie et l’Espagne jusqu’aux Pyrénées en passant par toute l’Afrique du Nord. Tout ce que nous devons aux Arabes - de la littérature, la philosophie, l’astronomie, les mathématiques, les techniques jusqu’à la médecine et la navigation est exposé en détail dans les ouvrages de Sigrid Hunke [4].
     
    En ce qui concerne l’influence de la Chine sur notre civilisation, l’Anglais Joseph Needham a fourni une énorme contribution [5]. Il est vrai que nous avons eu largement accès à leurs savoirs par l’intermédiaire des Arabes, qui avaient à l’époque d’étroites relations avec ce pays, et pas seulement commerciales.
     
    L’Afrique noire, bien que partiellement tenue par le Sahara à l’écart des grands flux culturels, avait elle aussi connu un énorme développement jusqu’à ce que les colonisateurs blancs chrétiens commencent à se déchaîner sur le continent africain.
     
    On peut consulter à ce sujet l’œuvre monumentale d’Heinrich Barth. Ami d’Alexandre von Humboldt et de Leopold von Ranke, c’était le seul non-raciste à faire des recherches sur l’Afrique. Il a exploré l’Afrique centrale au milieu du XVIIIe siècle et a relaté le résultat de ses recherches en cinq ouvrages volumineux comptant au total 3500 pages [6].
     
    Il faut y ajouter le nom de Basil Davidson, qui a voyagé dans toute l’Afrique et a connu nombre de combattants marquants de la liberté tels qu’Edvard Mondlane et Luis Cabral, qui ont pris la tête des luttes de libération respectivement au Mozambique et en Guinée-Bissau, et ont été tous deux assassinés [7].
     
    N’oublions pas non plus les apports considérables que l’Europe a reçu des grandes cultures amérindiennes. Ce sont à eux que nous devons d’avoir développé la pomme de terre et le maïs qui, pour une grande partie de l’humanité, restent la base de son alimentation.
     
    Et de nos jours, alors que l’homme blanc s’est approprié par le pillage d’immenses richesses et savoirs du « Tiers monde » (et il continue), il est même tenté de « breveter » ses inventions et ses plantes pour en tirer profit pour lui-même ; où il entreprend « the big landgrab » (le grand larcin des terres), les pays riches achetant par l’entremise de régimes indigènes fantoches d’immenses terres agricoles pour y produire de tout, depuis les pommes de terre jusqu’aux produits de luxe [8] ». Il y a encore des gens ici, pour vanter « nos valeurs ».
     
    Mais quelles valeurs ? D’être tombés à bras raccourcis sur tous les peuples du monde, incapables de se défendre (parce que les Blancs avaient UNE grosse avance : dans le domaine de l’armement), et les ont violentés, d’avoir massacré des millions d’êtres humains en Amérique du Nord, 60 millions en Amérique centrale et du Sud, tué et déplacé des millions d’Africains, d’habitants du proche Orient, d’Asie et d’Extrême-Orient et d’Australie, et de continuer à les massacrer, alors qu’ils ne nous ont jamais causé le moindre mal ? De mener une « guerre des civilisations contre l’Islam » en dévastant les pays musulmans et en les bombardant jusqu’à « les ramener à l’âge de pierre » et sommes une menace pour de plus en plus de pays ?
     
    D’avoir volé tout ce qui ne tenait pas solidement au sol et construit des Empires avec notre butin ? De nous conduire en escrocs, tortionnaires, délinquants et fous ? D’insulter et offenser des gens et des peuples déjà à terre, de les piétiner et de leur cracher dessus ?
     
    D’avoir créé Guantanamo et Abou Ghraïb ?
     
    D’avoir lancé une bombe atomique sur les Japonais ?
     
    De faire fonctionner des « sweatshops » partout dans le monde, où des femmes et des enfants travaillent 15 heures d’affilée pour vêtir pour trois fois rien nos précieux corps ?
     
    D’accueillir quelques pauvres réfugiés, qui nettoient nos toilettes et nos fringues sales- au noir, s’entend ?  
     
    Notre art, notre culture, notre architecture, notre économie, notre science, sont souillées de sang. Du sang des esclaves et des enfants. Du sang de peuples, dont le seul crime était d’avoir la peau noire ou brune ou cuivrée ou jaune. Des peuples entiers rayés du sol, comme s’ils n’avaient jamais existé.
     
    Mais pour les maîtres blancs chrétiens cela signifiait remporter la cagnotte. C’est comme ça. Des peuples entiers doivent disparaître à leur commandement. C’est de cela que rêvent l’ignoble Bush, son « Prix Nobel de la Paix » de successeur et leurs copains. Armageddon. The final battle between God and the Devil. Dieu et ses alliés, c’est nous, les autres sont les diables.
     
    Et nous restons là à faire la politique de l’autruche et à espérer que tout ça va passer.
     
    La politique ne m’intéresse pas.
     
    Non- mais moi, j’intéresse la politique.
     
    Un beau jour tu te réveilleras, quand ce sera chez toi qu’on mettra le feu.
     

    Notes

    [1] Davantage sous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Racisme

    [2] Marxistisch-leninistisches Wörterbuch der Philosophie, s. 905, Hamburg 1972 (Dictionnaire philosophique marxiste-léniniste, Hambourg 1972, p.905)

    [3 ] "The African Origin of Civilization myth or reality" by Cheikh Anta Diop, USA, Lawrence Hill & Co, 1974

     [4] Voir en particulier "Allahs Sonne über dem Abendland unser arabisches Erbe", Frankfurt a.M.,1991 (Le soleil d’Allah sur l’Occident, : notre héritage arabe, Francfort 1991)

    [5] Joseph Needham "Science and Civilization in China" en 8 volumes (s. Wikipedia)

    [6] Heinrich Barth "Travels and Discoveries in North and Central Africa" (1857-1858, 5 tomes., appr. 3,500 pages)

    [7] Basil Davidson (der Grand old man of African Studies) "Afrika Geschichte eines Erdteils" , Frankfurt a.M, 1966 (l’Afrique: Histoire d’un continent, Francfort 1966)

    [8] Voir : http ://www.countercurrents.org/vidal080310.htm





    Merci à Einar Schlereth
    Date de parution de l'article original: 15/08/2010
    URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=1027


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  • “Aux confluents des cultures gitanes, hindoues et musulmanes, la musique et le spectacle de Dhoad, dont l’exubérance est le reflet de cette contrée de passion et de féerie, mêle poésie, chants sacrés hindou, sufi, mélodies et rythmes envoûtants, danses hypnotiques et acrobaties.”



    Ce soir 20/08/2010 Place du Sablas . LABEAUME 07120


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  • "Enquête exclusive" et le Venezuela

    Frédéric ANDRE

    Dimanche soir, l’émission "Enquête exclusive" consacre un reportage à Benidorm, haut lieu d’ un tourisme de masse mêlant littoral bétonné, bordels et drogues. Fin du reportage, un autre s’apprête à commencer, son titre : « Caracas : Gang, favelas, Miss univers », une émission déjà diffusée en mars de cette année.

    D’emblée, cela peut paraître quelque peu réducteur, dans un pays qui depuis un peu plus de 10 ans vit autre chose que les seuls crimes dans les favelas (appelés « ranchos » au Venezuela) - bien que cela soit un problème majeur - et l’élection de ses miss siliconées, puisqu’il est tout de même marqué par un processus politique important dans lequel la majorité de la population participe activement.

    Au fil des minutes, la ligne du reportage apparaît de plus en plus clairement : il s’agit effectivement de ne montrer de Caracas que les miss et la violence, et quand on quitte l’un, c’est immédiatement pour retrouver l’autre.

    En bonus, nous avons droit en début de reportage, à une petite parenthèse sur le président de ce pays, Hugo Chavez, cela dure très peu de temps, mais le commentateur a le temps de lâcher quelques petites phrases non-dénuées de sens : tout d’abord on nous dit qu’un homme a mis la main sur la manne pétrolière pour soutenir sa politique et ses ambitions. Magnifique utilisation des mots, car la phrase du journaliste pourrait laisser entendre que c’est M. Chavez lui-même et non l’Etat vénézuelien qui a récupéré le contrôle du pétrole et de ses revenus.

    Ensuite, l’on réduit les objectifs de ce « président populiste de gauche » à une seule obsession : « contester la toute puissance du voisin le du Venezuela. Celui-ci ne ferait donc que de l’anti-américanisme primaire, sans projet sérieux pour son pays.

    Nous comprenons bien dès lors, que ce reportage de M. de la Villardière ne dérogera pas à la règle communément admise dans les médias occidentaux qui consiste à diaboliser le leader vénézuelien et sa politique.

    En politique internationale, le journaliste déclare que le président a l’habitude de s’afficher avec « des dirigeants qui ont en commun d’opprimer leur peuple », en premier lieu son « modèle » cubain Fidel Castro, mais aussi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, et pour finir, que ces derniers mois, il s’est fait un nouvel ami en la personne du colonel Libyen Mouammar Khadafi.

    Rétablissons la vérité sur quelques points essentiels :

    En premier lieu sur les relations du Venezuela, qui ne seraient -selon le reportage- essentiellement qu’avec des « régimes qui oppriment leur peuple ».

    LeVénézuela entretient bel et bien des relations avec Cuba, l’Iran et la Libye, comme de nombreux autres pays dans le monde et en Amérique latine.

    La Havane et Caracas ont créé ensemble l’ALBA (Alternative Bolivarienne pour les Amériques) en 2004, et cette coopération apporte en effet une aide des plus importante au Venezuela, dans le domaine de la santé par exemple, et a envoyé dans le cadre d’un échange contre du pétrole, des milliers de médecins dans les bidonvilles vénézuéliens, ce qui a permis de sauver la vie de centaines de milliers de vénézuéliens modestes qui ont toujours été abandonnés par les pouvoirs néo-libéraux précédents (1).

    Cette collaboration sanitaire cubaine (qui ne s’arrête pas aux simples consultations) a été élargie à un certain nombre de pays latino-américains comme la Bolivie ou l’Equateur, et permet aujourd’hui d’ambitieux programmes comme l’Operación Milagro » ou la « Misión Manuela Espejo » (2).

    Les relations avec l’Iran sont également dynamiques, et quoi qu’on puisse penser de ce pays, les échanges commerciaux avec celui-ci apportent au Venezuela un transfert de technologie primordial dans certains domaines, principalement dans l’industrie agro-alimentaire et pharmaceutique.

    De plus, ces deux pays ont crée ensemble l’OPEP, les relations entre eux sont donc tous simplement logiques et compréhensibles à plusieurs niveaux.

    Mais contrairement à ce que laisse entendre le reportage, Mr Chavez ne limite pas les relations de son pays à Cuba, l’Iran et la Libye. Le Brésil et l’Argentine sont aussi de très proches alliés de Caracas, et les relations politiques et commerciales sont excellentes avec la plupart des pays latino-américains. De plus ces 10 dernières années, les échanges se sont multipliés avec la Chine, la Russie, le Japon, l’Inde, le Portugal, ou l’Espagne.

    Le reportage accuse ensuite le président d’être la cause de l’immense insécurité qui règne dans son pays, pour preuve cet avis d’une habitante de Caracas interrogée sur le problème.

    Si la criminalité est un problème majeur de Caracas, elle existait bien avant l’élection de M. Chavez, et le gouvernement a commencé à s’occuper sérieusement de ce problème, de par ses importantes politiques sociales dans les quartiers concernés, mais aussi avec la création il y a peu, de la Police nationale bolivarienne (3).

    Ce reportage ne montre de Caracas, que criminalité (avec en prime, délires de criminels défoncés à l’alcool et à la drogue) et difficultés. A peine montre t-il une clinique populaire entièrement gratuite et une coopérative de textile (en tournant en ridicule au passage la conscience politique de ses ouvrières et ouvriers), pour aussitôt parler des problèmes d’approvisionnement du magasin « Mercal » du secteur, et continuer sur la soi-disant baisse importante de popularité du président Chavez et la « fermeture » par ce dernier de la chaine d’opposition RCTV.

    Nos amis de M6 ont d’abord oublié de nous rappeler que cette chaine avait soutenu activement le coup d’Etat contre le pouvoir en 2002, et qu’il ne s’agissait pas d’une fermeture mais de la fin d’une concession publique (4). RCTV continue aujourd’hui d’émettre depuis le câble. En Europe, n’importe quel média de ce type aurait été fermé sur le champ. Et que dire de la chaine Globovision, qui s’est transformée en organisation politique véhiculant mensonges et manipulations contre la politique du président, quand ils ne violent pas tout simplement les lois. Son PDG Guillermo Zuloaga, recherché par la justice vénézuelienne et Interpol pour corruption, a les faveurs des grands médias dominants qui le font passer pour un persécuté politique.

    Est-il normal d’oublier de parler dans cette parodie de journalisme, de la majorité de la population (les plus modestes) de ce pays qui s’est approprié la construction d’une société nouvelle, en donnant au concept de « démocratie active » toute sa considération ? Est-il normal de ne pas parler du fait que le Venezuela, malgré ses immenses difficultés, est parvenu à baisser son taux de pauvreté de moitié entre 1999 et 2009 ? Abaisser son taux de mortalité infantile de 35%, son chômage de 19 à 8% (5).

    Est-il normal de ne pas mentionner que depuis l’élection de M. Chavez, tous les citoyens, quel que soit leur milieu ont accès gratuitement à l’éducation supérieure, à la santé, à la culture ?..

    Que presque 100% des enfants sont scolarisés avec distribution de 3 repas par jour ?

    Que plus personne ne meurt de faim au Venezuela grâce aux politiques du gouvernement ?

    Que 3 millions d’hectares de terres ont été redistribués aux petits paysans avec appuis techniques et financiers, alors qu’ils étaient quasi-esclaves de grands propriétaires auparavant ?

    Enfin, pourquoi ne pas avoir mentionné le fait que le Venezuela avait atteint un certain nombre d’« objectifs du millénaire » fixés par l’UNESCO avant même la date prévue (6) ?

    Je ne rédigerai pas ici de façon exhaustive les acquis de la révolution bolivarienne entamée en 1999 avec l’élection de Hugo Chavez - et qui a véritablement commencé avec la révolte de 1989 (7) -, mais ces quelques chiffres suffisent à démonter la propagande ridicule de l’émission de M. de la Villardière, qui avait déjà fait l’exploit de ne pas mentionner le système éducatif et de santé cubain lors d’un document sur ce pays, oubliant de dire notamment, qu’il n’y avait pas d’enfants des rues dans ce pays comme il en existe dans chacun des pays d’Amérique latine.

    Quiconque aura vu ou regardera ce reportage, constatera le parti-pris flagrant de ce reportage et sa description réductrice du Venezuela et de son président. Un reportage de plus qui n’a encore une fois rien montré des acquis sociaux et démocratiques considérables de ce pays depuis 11 ans, mais qui a l’avantage de constituer un élément des plus intéressants pour quiconque veut étudier les mécanismes de manipulation des grand médias.

    N’en déplaise à M6 et à M. De la Villardière, le peuple vénézuelien a bien des difficultés, mais les avancées qu’il a connu ces 11 dernières années sont des plus significatives, et il construit chaque jour cette alternative qui fait tant peur aux puissants et à leurs valets médiatiques : le socialisme du XXIème siècle.

    Frédéric André.

    (1) Actuellement, environ 30000 médecins cubains opèrent au Venezuela depuis 2003.

    Lire également « La dette du Venezuela à l’égard de Cuba » de Salim Lamrani. http://www.mondialisation.ca/index....

    (2) http://andes.info.ec/sociedad/misio...

    (3) Lire : « La Police nationale bolivarienne relève le défi » de Maurice Lemoine http://www.monde-diplomatique.fr/20...

    (4) Lire : « Venezuela : Reporters sans frontières et RCTV : Désinformation et mensonges » de Salim Lamrani. http://www.legrandsoir.info/Venezue...

    (5) http://www.venezueladeverdad.gob.ve...

    (6) De 2003 (lors du « lock-out » pétrolier mené contre le gouvernement) à 2010. http://www.minci.gob.ve/reportajes/...

    (7) http://risal.collectifs.net/spip.ph...

    En complément, LGS vous invite à lire ou relire :

    Sur le coup d’Etat d’avril 2002 au Venezuela, l’implication des USA, les médias d’opposition et nos médias, les cerros (bidonvilles), le rôle de RSF, voir les Chapitres XVII à XXII de « La face cachée de reporters sans frontières » de Maxime Vivas (Aden Editions) et les articles référencés par les liens suivants qu’il a signés pour LGS pendant ou au retour de voyages qu’il a effectués au Venezuela, dont l’un pendant la campagne politico-médiatique sur la prétendue « fermeture » de RCTV.

    Comment coller des centaines de milliers d’affiches en quelques heures http://www.legrandsoir.info/Comment...

    Oubliez le guide. http://www.legrandsoir.info/Oubliez...

    Choses vues à Caracas (et tues à Paris) http://www.legrandsoir.info/Choses-...

    Venezuela : cerros, favellas, ordures et médias (ce titre contient peut-être des pléonasmes). http://www.legrandsoir.info/Venezue...

    Chavez à Paris : Reporters sans frontières éructe ses mensonges. http://www.legrandsoir.info/Chavez-...

    Venezuela - La chaîne de télévision privée RCTV, ou comment fermer une porte fermée ? http://www.legrandsoir.info/Venezue...

    Venezuela : Bolivar sous le feu des mensonges. http://www.legrandsoir.info/Venezue...

    RCTV Venezuela : Robert Ménard (Reporters Sans Frontières) et le rouge de la honte montent au front. http://www.legrandsoir.info/RCTV-Ve...

    RCTV : les dessous cachés du cirque européen contre Chavez. (et le vote honteux de trois pelés et un tondu). http://www.legrandsoir.info/RCTV-le...

    Venezuela : Chávez, les putschistes, la télé et le peuple. http://www.legrandsoir.info/Venezue...

    Procès contre Chavez : Libé persiste et signe à un plus haut niveau. http://www.legrandsoir.info/Proces-...

    URL de cet article
    http://www.legrandsoir.info/Enquete-exclusive-et-le-Venezuela.html

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