• Élections et citoyenneté en démocratie représentative : une démission de la conscience politique.

    affiche politique, Paris, 1969

    Tiens, il paraît que nous vivons en démocratie, et que celle-ci s’exprime par le vote et la liberté d’expression. C’est même écrit dans la constitution et les livres scolaires que nous sommes des citoyens libres et égaux en droit, que nous pouvons choisir nos représentants au suffrage universel direct. Le papier ne refuse pas l’encre.

    L’école, lieu d’apprentissage des codes institutionnels, formatage des cerveaux pour le pouvoir de quelques uns.

    On m’avait dit à l’école qu’il était important de voter, car l’exercice de la citoyenneté reviendrait au peuple, et que l’abstention représente un danger pour la démocratie, un acte passif favorisant la montée des extrêmes. C’est plutôt pour consentir à la légitimité d’une petite poignée d’Hommes qui font la loi pour 90% de la population, que nous votons.

    Et bien j’ai sans vergogne délibérément déserté les urnes lors de ces deux rendez-vous électoraux. Même pas abstentionniste, je suis, pour les politologues éclairés, une espèce de passager clandestin sans conscience politique, doté de capitaux économiques et sociaux si faibles que je ne prends même pas la peine de me déplacer pour m’inscrire et exercer mon droit de vote. Un citoyen dépolitisé et socialement dominé n’ayant pas eu l’éducation politique suffisante pour exercer mon pouvoir démocratique.

    Enfin ce n’est qu’une analyse sociologique…Est-ce à dire que la non-inscription ou l’abstention dénotent automatiquement un manque d’intérêt pour la politique ? Je suis comme des milliers de personnes, pourtant politisées, qui refusent de participer à ce jeu électoral, car quoi que l’on fasse, il n’œuvre que pour les franges dominantes favorisées de la population. L’abstention n’est pas unanimement un état de flemme passagère et de faiblesse cognitive face à la politique, c’est aussi un combat politique, une forme de résistance ferme à cette myriade de mensonges et de croyances collectives les plus malsaines que l’on veut nous faire rentrer dans le crâne depuis l’enfance pour mieux nous rendre dociles et obéissants aux chiens de garde.

    Le système d’enseignement français est magnifiquement organisé dans le but que les jeunes têtes à remplir intériorisent sans broncher les règles du jeu républicain. Ainsi, l’on met dans le même moule éducatif toutes sortes d’individus différents, soumis, à la hiérarchie entre l’autorité du professeur et l’obéissance de l’élève qui courbe l’échine, au contrôle et à la compétition entre élèves, à la torture stressante des devoirs à effectuer sous peine de punition s’il y a manquement.

    Non seulement ils sont placés sous l’égide du formatage scolaire, mais en plus les jeunes socialisés apprennent la dureté du processus de reproduction des inégalités sociales. Une même classe scolaire peut réunir des fils d’agriculteurs, de petits commerçants-artisans, de médecins ou d’enseignants. Dès l’enfance la plus neutre et dénuée de l’avidité entraînant jalousie, convoitise, conflits, on apprend la guerre des classes aux bambins. For de ces disparités, considérées comme naturelles voire biologiques, vient ensuite le formidable apprentissage de la démocratie.

    Il faut que les êtres formés à la chaîne industrielle votent « bien », et s’informent en conformité sur les médias considérés comme les prophètes de cette démocratie. C’est un tableau raccourci et noirci, mais voilà que vingt ans plus tard, la non-inscription sur les listes paraît choquante aux électeurs conformes.

    Voter en démocratie représentative libérale…

    De nos jours, voter en démocratie représentative d’inspiration néolibérale revient à vider le vase républicain de sa substance. Ce que nous appelons démocratie représente la prise du pouvoir des élites bourgeoises et leur sauvegarde pour éviter que la révolution de 1789 ne profite au peuple. Le choix de ce mode de suffrage a été institué pour contenir les révoltes, dans une optique justement profondément antidémocratique.

    Que l’on n’aille pas me raconter que des gens se sont battus pour que nous ayons ce droit de vote, et que je suis redevable de ces luttes. Les communards de 1871 se battaient contre la monarchie, pour la démocratie directe en république de communes socialistes fédérées, les résistants de 1939-1945 se battaient pour la démocratie sociale…non uniquement pour le vote. Aujourd’hui, l’on considère que le vote est l’exercice le plus fort de la démocratie.

    Alors, on vote pour celui qu’on veut au premier tour, puis pour le moins pire en second tour. Voila qui montre bien que le pouvoir de l’individu se trouve bien ailleurs puisque le sens du vote est complètement vicié. Celui qui remporte les élections est le parti qui aura investi le plus d’argent dans sa campagne de communication en forme d’échantillons de séduction à vendre.

    Les médias, en ce 28 mars 2011, se félicitent que la gauche ait remporté les cantonales à hauteur de 35%, en évitant que la France cantonale ne se dore du front de la haine. La gauche, dites-vous ? La rose caviar qui s’oppose à Fillon-Sarkozy tout en étant d’accord sur les reculs successifs de l’âge à la retraite, sans proposer de taxer le capital et d’interdire les défiscalisations des gros actionnaires pour désarmer les marchés financiers ? La gauche néolibérale qui dirige le FMI et l’OMC ? La gauche sécuritaire qui fait campagne commune avec l’UMP sur l’identité nationale, la sécurité et la défense ? La gauche militariste qui est d’accord avec l’impérialisme français pour aller bombarder les méchants partisans de Kadhafi et des civils innocents avec des bombes gentilles ?

    Ou parle-t-on de la gauche oligarchique qui a le plus privatisé de toute l’histoire économique et sociale de la France, et qui ne s’oppose pas à la constitution européenne ? Loin s’en faut, une carte rose ou bleue à l’issue des élections ne change rien, mais je suis quand-même mine de rien rassuré que ce ne soit pas le camp de la haine nationaliste et agressive qui ait mobilisé les électeurs…Espoir aussi, que les gens ait compris que nous sommes dirigés depuis 2007 par une droite extrême xénophobe ayant institué son fascisme institutionnel pour récupérer les voix du FN...

    Bon, je considère que les dissensions idéologiques qui partagent les Hommes de pouvoir ne sont que l’écran de fumée qui cache le gouvernement économique et oligarchique du monde, de telle manière que les ploutocrates qui dirigent financent leurs amis pour qu’ils soient leurs vassaux, au pouvoir politique. De cette idée, nous avons une alternance UMP/PS qui reproduit en permanence le même cap et interdit toute formation politique alternative : enrichir les riches à coups de privatisations et de coupes franches dans les dépenses publiques de santé, d’éducation, de transport, d’hygiène, de sécurité, de réduction des coûts de production pour satisfaire les actionnaires, rendre la population, celle qui doit travailler pour vivre au lieu de l’inverse, à l’état de servage et surtout conserver le pouvoir bien au chaud.

    Et refuser l’afflux d’immigrés du Sud tout en continuant à coloniser-piller l’Afrique avec nos entreprises. Voilà pourquoi je pense que toute autorité du pouvoir est malsaine, et que dans les grands partis, l’on s’accorde sur un point : prendre le pouvoir. Donc dominer, écraser les plus faibles en politique, manipuler les foules, jouer au théâtre de la séduction, cacher les réalités. Le reste, les programmes électoraux et discours, ne sont que la robe dorée en fleur de lys que le roi enfile. Impossible, donc, que ce soit des humanistes et des gens respectueux qui soient appelés à gouverner. Pire, même avec seulement 20% de participation au vote, donc moins de dix millions d’électeurs, les nouveaux responsables politiques se diraient toujours légitimement élus devant le peuple.

    D’une certaine manière, voter constitue l’un des pires consentements à sa propre déresponsabilisation, en déléguant la gestion de sa vie (d’une manière indirecte) à des gens dont on ne peut faire confiance. Le citoyen qui dépose un suffrage dans l’urne a le sentiment d’avoir exercé sa citoyenneté, dans un élan de pensée conforme, là où il contribue à la reproduction institutionnalisée d’élites arrogantes, quasi-autoritaires et opportunistes dont l’avidité du pouvoir rémunéré leur a fait perdre toute notion d’humanisme et d’intérêt général. La démocratie, c’est un peu la nouvelle religion, le nouvel absolutisme dans lequel une autorité, sorte de Clergé, tente de réunir tout acteur social sous sa coupe.

    Avec cette bannière démocratique, les grandes puissances de ce monde partent alors en guerre impérialiste contre tous ceux qui refusent d’importer notre modèle, tel une armée catholique partait au 12ème siècle en croisade contre les arabes. Notre sinistre de l’Intérieur Claude Guéant précisait d’ailleurs récemment que la France mène actuellement une croisade en Libye…

    De nos jours, le gouvernement n’est plus qu’un conseil d’administration, mélangeant des avocats d’affaires, des anciens militants du FN, des ex-PDG de multinationales, ou des ex-directeurs d’institutions financières internationales, et il faudrait que j’aille cautionner ce jeu de chaises tournantes des classes riches possédantes et dirigeantes ? Des milliers de gens travaillent toute leur vie, sont sous-payés pendant 42 ans et usent leur vie pour des objectifs de production, sans pouvoir bénéficier d’une retraite décente, et il faudrait que je crois encore au vote en tant qu’acte citoyen pour choisir celui qui pourra prendre des mesures sociales ?

    Bref, l’on pourrait écrire des pages de lamentation sur fond de crise sociale qui paupérise des milliers de personnes, au milieu d’un paysage industriel qui dévaste l’environnement et qui risque de faire exploser le nombre de cancers d’ici peu, une fois que la santé publique aura été privatisée et sera rendue inabordable pour ces nouveaux malades nourris aux OGM et aux radiations nucléaires…on peut se lamenter d’un système politique ploutocratique qui reproduit ses élites, il faut tout de même proposer autre chose, des alternatives.

    Je ne jette pas la pierre à ceux qui votent encore, bien évidemment, mais cela ne me paraît pas être un acte de citoyenneté suffisant. Le véritable changement ne peut passer que par le regroupement d’individus en associations et petits syndicats de luttes, pour fédérer les espaces de combat politique et rétribuer à la population sa pleine capacité de pensée critique. L’on n’enrichit pas une démocratie en demandant l’avis au peuple seulement un jour ou deux tous les cinq-six ans. L’acte citoyen le plus démocratique reste la réflexion sur la manière de s’organiser en collectivité, donc cela passe plus à mon sens par la pensée critique et la ré-acquisition de la liberté de penser par soi-même plutôt que de se fier aux médias ou croire ce qu’il est écrit sur les tracts des partis politiques afin de décider pour qui l’on va voter.

    Ces dernières élections cantonales ne mobilisent évidemment pas les mêmes enjeux que la prochaine échéance de 2012. Surtout que les conseillers généraux et régionaux seront supprimés en 2014 au profit d’une centralisation territoriale sarkozyste, mais la démission de notre propre pouvoir sur les choses qu’entraîne le vote, reste de mise lorsqu’il faut élire un président de la république. A mon sens, agir au lieu d’élire, militer et contribuer au débat public serait donc plus efficace que de déléguer à d’autres le pouvoir de changer les choses que chaque individu pourrait avoir. Le débat est ouvert à qui voudra entendre mon message.

    Samuel Moleaud

    http://sam-articles.over-blog.com

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    http://www.legrandsoir.info/Elections-et-citoyennete-en-democratie-representative-une-demission-de-la-conscience-politique.html

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  • Il croyait envoyer un scud, c’était boomerang !

    Le dessinateur préféré de Plantu « se réfugie » à Cuba.

    Vladimir MARCIAC

    Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, voir : http://www.legrandsoir.info/Plantu-...

    http://www.legrandsoir.info/Quant-P...

    Rappel succinct pour le lecteur pressé :

    En janvier, Plantu commet un dessin insinuant que la fille de Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est pareil. Devant le tollé, assez général, Plantu explique alors qu’il reproche à JLM d’avoir refusé de qualifier Cuba de dictature. Et il met Mélenchon au défi de rencontrer Angel Boligan, dessinateur cubain « réfugié au Mexique », alors présent en banlieue parisienne pour une exposition internationale de dessins organisée par Plantu.

    Le co-président du Parti de Gauche ayant un autre calendrier dont pas une seule étape ne saurait être fixée par un dessinateur qui le croque avec un brassard rouge de sinistre mémoire, la confrontation n’eut pas lieu.

    De son côté, et bizarrement, Plantu n’a pu produire un mot de confirmation de ses dires par son invité qu’il a mêlé à ce différend.

    Ceux qui connaissent les dessins de Boligan, marqués par une grande impertinence et une belle liberté de ton, pouvaient donc en déduire que, soit il avait refusé de suivre Plantu dans son mauvais procès fondé sur le mensonge, soit Plantu, prudent, ne l’avait pas informé de l’utilisation politique qu’il faisait de lui.

    Entre-temps, LGS a mené une enquête qui lui a permis de découvrir que Boligan a choisi librement de s’installer au Mexique en 1992 et qu’il n’a pas fui un pays où il n’a jamais été inquiété.

    Le soufflé plantuiste étant retombé, l’exposition cartooning de Noisy le Grand étant close, Boligan est retourné au Mexique. Puis, il a rebouclé ses valises pour repartir où ? Chez Plantu ? Mauvaise réponse : à Cuba. Pour la « XVIIème biennale internationale du dessin d’humour » qui a lieu dans son village natal.

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    affiche biennale

    Et Boligan nous l’annonce avec jubilation sur son blog (voir son texte ci-après) où il évoque son impatience d’y retrouver des dessinateurs du monde entier pour « fêter notre amitié et l’humour au rythme des tambours, des pinceaux et du rhum cubain ».

    Le journal culturel cubain en ligne Cubarte (consulté le 17 mars) rend compte de cette rencontre en précisant qu’un prix y sera attribué pour lequel ont été sélectionnés 181 dessins de 101 dessinateurs de 21 pays : Cuba, Chypre, la Grèce, la Turquie, la Russie, la Colombie, le Brésil, la Jordanie, l’Argentine, l’Iran, l’Ouzbekistan, l’Ukraine, la Serbie, la Belgique, la Thaïlande et l’Allemagne qui sera la pays le plus représenté après Cuba. On dirait bien que la France, et donc notre grand Plantu, n’en sont pas.

    On tirera de cette série d’anecdotes des enseignements généraux :

      Ne jamais croire, sans l’avoir vérifié, ce que les médias disent de Cuba.

      Aucun média n’a cherché à vérifier les dires de Plantu et ceux qui nous ont lus n’en soufflent mot (à quelques exceptions près, hors des médias à forte audience).

      Toujours remarquer la solidarité entre les faux journalistes : Plantu a menti, mais c’est un confrère.

      Le talent n’est pas forcément corrélé avec le tirage du journal où un dessinateur s’exprime. Plantu n’est pas un aigle du pinceau, ni de l’esprit, ni de l’éthique.

    A mordre sans arrêt la main qui se tend pour « fêter notre amitié et l’humour », la France s’exclut des lieux culturels où d’autres pays européens sont à l’honneur.

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    Dessin de Plantu

    Pour finir, rappelons que LGS a écrit ceci à Plantu le 17 février :

    « Nous avons été à l’origine d’un article sur le prix qui vous a été attribué par le Qatar. Cet article affirmait notamment trois choses :

    vous avez accepté ce prix

    ce prix est doté de 10.000 euros

    vous avez prononcé à l’occasion un discours vantant la liberté de la presse au Qatar.

    Or, il nous a été communiqué que vous niez tout ou partie de cet article, mais nous n’en trouvons aucune trace.

    Pouvez-vous nous indiquer le cas échéant où vous auriez apporté un tel démenti afin que nous puissions en prendre connaissance et en informer nos lecteurs ?

    Bien à vous,

    Le Grand Soir ».

    Bien entendu, nous n’avons pas reçu de réponse.

    Vladimir Marciac.

    PS. Le dessin de Plantu qui illustre cet article n’a rien à voir avec cette affaire. Mais il nous dit qui est Plantu.

    Laissons la haine et notons ci-dessous l’amour et la reconnaissance exprimés par Boligan pour Cuba, son pays natal.

    EN COMPLEMENT :

    Lu sous la plume de Angel Boligan sur son blog (traduction de Manuel Colinas pour LGS). http://www.boligan.com/index.php

    « XVII º BIENNALE INTERNATIONALE DU DESSIN D’HUMOUR. CUBA, 2011 SAN ANTONIO DE LOS BAÑOS (PROVINCE DE LA HAVANE)

    LA BIENNALE

    Depuis 1979, à San Antonio de los Baños, (ma ville natale), à Cuba, se tient la Biennale Internationale de l’Humour et c’est en 1979 également que fut inauguré le premier Musée International de l’Humour du continent, à ce jour le musée probablement le plus complet de toute l’Amérique Latine pour ce qui est de son fonds d’oeuvres originales puisque leur nombre dépasse les dix mille, œuvres qui retracent tant l’histoire de l’humour cubain que l’itinéraire des artistes des cinq continents qui ont participé aux biennales successives. Cette biennale est un concours international de dessinateurs de presse et une fête populaire qui remplit de fierté les habitants de cette ville, mais c’est aussi un des rares espaces (non virtuels) très attendu par un très grand nombre de dessinateurs de presse - et pas seulement d’Amérique Latine - un lieu où nous pouvons nous retrouver et vivre quelques jours ensemble, fêter notre amitié et l’humour au rythme des tambours, des pinceaux et du rhum cubain.

    Alors que je n’avais que 14 ans, cette biennale, ce Musée, furent l’étincelle qui alluma la mèche de ma carrière de dessinateur de presse et elle ne s’est jamais éteinte depuis 30 ans.

    RENDEZ-VOUS LES 27, 28 ET 29 MARS DANS LA VILLE DE L’HUMOUR, A CUBA. NOUS Y SERONS ! »

    URL de cet article 13176
    http://www.legrandsoir.info/Le-dessinateur-prefere-de-Plantu-se-refugie-a-Cuba.html
     

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  • Les "experts" occidentaux... et la leçon arabe

    Daniel VANHOVE

    Le constat est sans appel : malgré des chancelleries bien implantées, malgré des services secrets aussi nombreux qu’obscurs, malgré des milliers d’agents du renseignement, malgré des bases militaires aux quatre coins de la planète, malgré des officines de l’ombre, malgré des milliards dépensés dans leur technologie de la surveillance, malgré des pratiques infâmes de la torture pour arracher quelques aveux improbables, … les « experts » occidentaux – et jusqu’à ceux de Tel-Aviv pour ceux qui ne manquent jamais d’associer l’enclave sioniste dans l’espace occidental – n’ont rien vu venir de l’insurrection arabe. L’élémentaire question que chacun est donc en droit de se poser est : pourquoi ?

    La réponse, loin d’être complexe comme aiment à le présenter ces « experts » qui de la sorte tentent d’excuser leurs bévues et leur impéritie, est au contraire d’une simplicité confondante : s’ils n’ont rien vu venir c’est parce que fondamentalement l’Occident est d’une arrogance absolue qui le rend aveugle. Et il ne faut surtout pas croire que les choses changent parce qu’au détour de tel discours ou de telle intervention médiatisée, il est dit – pour la forme – que nous devrions mieux écouter nos « partenaires ». Dans la réalité, il n’en est rien. Nous ne les écoutons pas. Nous ne les avons jamais écoutés. Nous n’écoutons rien d’autre que nos propres intérêts, que nos « partenaires » sont priés de garantir par l’entremise d’une diplomatie servile qui nous les soumet.

    L’Occident est et reste profondément arrogant parce que depuis des siècles ses conquêtes guerrières lui ont permis d’asservir des pays entiers quand ce n’est pas des continents, comme l’Afrique ou les Amériques, qu’il a dépecés. Fort de ses victoires militaires, fort de ses pratiques coloniales, fort des matières premières et des richesses qu’il a pillées impunément, et fort de ses diktats auxquels il a contraint les peuples ainsi dominés – et qui continuent de l’être à travers les institutions occidentales, telles le FMI, la BM, l’OMC,… – il en a définitivement conclu à sa supériorité intellectuelle, morale, culturelle et, ne l’oublions pas, religieuse.

    Et ce n’est pas un hasard qu’à travers cette impression de toute-puissance, l’Occident ait produit de nouvelles théories comme celle de la « race » et ses dérives épouvantables qui en ont découlé. Il fallait un éclairage pseudo-scientifique pour expliquer voire légitimer doctement nos prouesses. Les faits ont ainsi conforté l’Occident qu’il était le plus fort partout où il posait le pied et il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui encore, cette mentalité suffisante d’invincibilité prévaut à presque tous niveaux ! La différence avec le passé n’est qu’apparente. Les comportements restent profondément arrogants. Il serait fastidieux d’établir une liste d’exemples tant ils sont nombreux, voire quotidiens comme l’ont encore illustrés les derniers réflexes d’une piètre diplomatie française, à l’image de son président. Et le discours dominant reste celui de la « civilisation » face à la « barbarie » qui nous guette et nous menace.

    Certains me rétorqueront que l’Orient non plus, n’a rien vu venir. Peut-être. Mais l’on ne change pas de culture comme de chemise, en se déclarant simplement « citoyen du monde ». Je n’y cède pas, ayant trop de respect pour les cultures qui ne sont pas la mienne et méritent une approche tellement plus subtile que l’adoption de quelque mode vestimentaire, culinaire, philosophique ou religieuse. Non qu’il ne faille tendre à cette citoyenneté du monde, mais pour y parvenir cela requiert bien plus qu’une déclaration. Et d’abord, cela requiert un travail de remise à plat de nos certitudes, de nos convictions, de nos approches, de nos relations à l’Autre et ses différences. A ceux-là mêmes qui chez nous, adoptent la philosophie bouddhiste via son Dalaï Lama, celui-ci disait à peu près : qu’avant de vouloir embrasser une autre culture il fallait en priorité explorer la sienne et s’y reconnaître. Etant Occidental, j’essaie donc de m’assumer en tant que tel – ce qui n’est pas toujours aisé – puis de comprendre ce qui se passe de ce côté du monde, ce qui n’est pas rien non plus.

    Ensuite, la différence avec l’Orient tient aussi du fait que c’est l’Occident très chrétien qui depuis des siècles domine le monde et lui imprime ses directives et ses lois. C’est aussi l’Occident qui n’a de cesse de donner des leçons à l’ensemble de la planète, s’estimant au-dessus des autres, par la puissance de sa technologie, tant scientifique que guerrière, l’amenant au fil de ses conquêtes à la puissance économique et financière que nous connaissons aujourd’hui. Puissance et arrogance sont souvent jumelles, de même qu’il est dit – et avéré – que le pouvoir corrompt…

    Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

    Mais certaines choses changent. Et malgré les apparences dans lesquelles l’Occident se drape, les équilibres qu’il impose dans un monde globalisé restent fragiles, provisoires et sont de plus en plus bousculés, pour ne pas dire contestés. L’Histoire ne s’arrête pas. Jamais. Pas plus aujourd’hui que demain. L’avoir cru et l’avoir adopté comme principe atteste de l’aveuglement arrogant de l’Occident, qui devrait donc veiller à ne plus se croire définitivement protégé par sa toute puissance. Et peut-être devrait-il commencer à écouter et prendre réellement en compte les intérêts de ses pairs, dans un nouvel équilibre.

    Aujourd’hui, la menace qui plane sur l’Occident est de ce type : ne pas voir, ne pas entendre, ne pas comprendre, ne pas admettre que sa suprématie se fissure, se lézarde et n’est plus incontestable. Maître absolu du monde, il doit apprendre à partager ce qu’il dérobait sans vergogne auparavant. Exercice difficile pour une culture dominante qui depuis des siècles a imprimé de son sceau tout ce qu’il touchait en considérant les autres comme inférieurs. Les récents exemples de nos différentes chancelleries viennent encore de le démontrer : personnel incompétent, hautain, menteur, suffisant et dès lors incapable de prendre la mesure des bouleversements actuels. Raison pour laquelle aucun d’entre nos « experts » occidentaux n’a rien vu venir, arcboutés sur l’obsession relayée en boucle depuis les attentats du 11 septembre 2001, d’une déferlante islamiste doublée d’un terrorisme qui renverseraient nos sociétés, avec en horreur absolue, la disparition de l’entité sioniste ayant englouti des dépenses incalculables dans l’effort qu’il a fallu déployer pour la maintenir debout. Politique absurde, à courte vue, sans voir que rien ne perdure sur des fondements injustes.

    Par ailleurs, quelle crédibilité l’Occident pense-t-il encore avoir, à travers des discours contradictoires sur les dictatures arabes courtisées hier, condamnées aujourd’hui pour usage excessif de la force, quand dans le même temps ses exactions en Irak, en Afghanistan, en Palestine ou ailleurs continuent à massacrer des civils chaque jour !? Arrogant, absurde, et intenable à terme…

    Quelle leçon à tirer des évènements actuels, et en faveur de qui ?

    Depuis plusieurs années, les citoyens occidentaux aussi dénoncent et réclament d’autres mesures que celles qui leur sont imposées par divers Directives et Traités qu’ils ne veulent pas, tant ils sont antisociaux : leurs gouvernements s’en moquent ! Et les écarts entre une poignée de toujours plus riches et les précarisés de plus en plus nombreux, se creusent. Ainsi la colère gonfle, les ressentiments s’accumulent, et le ras-le-bol enfle, avant une probable tempête. Mais les autorités n’entendent ni ne voient rien, trop affairées à satisfaire l’oligarchie qui les emploie. Comment penser dès lors qu’elles auraient la capacité de comprendre ce qui se passe à quelques milliers de kilomètres de leurs salons feutrés ?

    Dans une culture qu’ils n’appréhendent qu’à travers des clichés réducteurs et éculés, et que déjà sous leurs balcons ils ne comprennent rien de ce qui s’y passe, demander ne fut-ce que d’entendre l’Autre est impossible, impensable à ces incultes. Comme lors du récent remaniement ministériel, où dans une obsession proche de la névrose, le président Sarközy de Nagy Bocsa n’a pu s’empêcher un couplet sur le risque terroriste lié à l’immigration massive de réfugiés passant désormais à travers les mailles d’une Libye n’assurant plus son rôle de flic pour lequel l’UE soutenait son dictateur. Ainsi, après le « savoir faire français » en matière de répression policière, voici les réfugiés réduits d’un coup de plume à une potentielle et énième menace terroriste. C’est tout simplement affligeant !

    A tout citoyen lambda, ces choses paraissent évidentes. A ceux qui se pensent en « élites », ces évidences échappent. Elles sont incapables de comprendre la leçon que leur donne la rue arabe qui loin d’en appeler à un déferlement islamiste, ne fait que réclamer plus de liberté, plus de justice et une redistribution équitable des richesses détenues par une poignée, leur renvoyant ainsi à la figure leur propre modèle socio-économique aboutissant à une impasse. Mais cela paraît tellement lointain à ces oligarques tout affairés à se demander dans des raisonnements caducs et inadaptés, comment protéger leurs intérêts à travers ces soulèvements, qu’ils ne comprennent pas que demain cette leçon pourrait bien nous servir et surgir sous leurs fenêtres…

    Ces derniers jours, l’on a pu lire et entendre de la part de ces arrogants combien les dictateurs arabes récoltent ce qu’ils ont semé tant ils sont déconnectés des réalités de leur population. N’allez surtout pas croire que nos dirigeants et tous ceux qui reniflent autour du pouvoir, le sont moins…

    Daniel Vanhove – Observateur civil - Auteur - 02.03.11

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    http://www.legrandsoir.info/Les-experts-occidentaux-et-la-lecon-arabe.html
     

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  • L’embarras de nos élus, désorientés, face à leurs forfaitures…

    Daniel VANHOVE

    Suite aux évènements majeurs qui ébranlent le monde arabe, force est de constater la puissance de l’information alternative, autrement plus perspicace que les médias dominants et leurs marionnettes serviles sous contrôle de nos gouvernements. Et il convient de pointer combien ceux-ci ne peuvent faire autrement que de reconnaître du bout des lèvres le courage des peuples qui s’insurgent contre leurs dictateurs, quand ils fustigeaient il y a quelques semaines seulement le site Wikileaks pour ses révélations ô combien embarrassantes sur leurs pratiques, mettant à nu leur hypocrisie en ces moments où le cours de l’Histoire prend un nouveau tournant avec le risque de leur échapper.

    Aujourd’hui, face aux insurrections qui se multiplient dans les pays arabes, nos chancelleries occidentales semblent perdre le Nord et sont tout bonnement dés-orientées (c’est le cas de le dire). Sans revenir sur les multiples facéties de la « sinistre » des Affaires étrangères française, les réactions de l’ensemble de nos classes politiques semblent se résumer à la même pathétique impuissance, se contentant de déclarer piteusement « n’avoir pas bien pris la mesure » de la détresse humaine sévissant dans les pays concernés.

    Ben, voyons ! Ainsi et malgré les centaines d’ambassades et de consulats répartis dans ces pays, mais avec surtout un personnel formaté dans le sens qui nous convient ; malgré les milliers de « think tank » – cercles de réflexion, en français – où un nombre incalculable de cerveaux viennent élaborer de nouveaux concepts sur à peu près tout et n’importe quoi ; et malgré les sommes indécentes gaspillées par ces irresponsables mondains, voilà que le seul et lamentable constat qu’il leur faille bien établir est qu’une nouvelle fois, tous autant qu’ils sont, ils n’ont rien vu venir ! A un tel stade d’incompétence, ne faudrait-il pas au minimum se demander si les budgets faramineux de tout ce beau monde sont bien utiles ? Qu’il nous soit permis d’en douter.

    Mais passons pour l’instant, sur le côté strictement pécuniaire de la chose – dans ces couloirs dorés, on n’en est plus à une gabegie près – et prenons les déclarations actuelles d’une classe politique confondue, pour ce qu’elles sont :

    - d’une part, passé le choc initial que cela leur a provoqué, si nous avons bien entendu nos « sinistres », il semble donc que maintenant ils auraient compris la situation catastrophique dans laquelle tente de survivre un nombre incalculable de familles de ces pays, ruinées, écrasées par les connivences qu’ils ont entretenues avec ces tyrans afin d’en soutirer le maximum de profit. Le minimum d’éthique ou à défaut la simple logique voudrait dès lors que nos gouvernements cessent aussitôt tout type de collaboration avec ces dirigeants devenus d’un coup non plus des hôtes voire des amis de vacances, mais des dictateurs infréquentables à fuir à grandes enjambées ;

    - d’autre part, si nos gouvernements et leurs « experts » ont réellement pris la mesure du drame des populations de ces pays – pourtant dénoncé depuis des décennies à travers quantité de documents produits par des centaines d’ONG – faudra-t-il attendre que les unes après les autres, les rues arabes offrent le spectacle effroyable d’une jeunesse sacrifiée se faisant assassiner par ses propres dirigeants, avant que les nôtres n’aient les réponses et les réactions adéquates !? Où se terrent-ils donc nos chantres des Droits de l’Homme, nos valeureux humanistes si prompts à réagir en d’autres circonstances !?

    Quand un régime n’a d’autre réponse que de tirer sur sa propre population dans l’intention avouée – « nous utiliserons jusqu’à la dernière cartouche » a annoncé l’un des fils du psychopathe de Tripoli – de la tuer et de la blesser, ne faut-il pas sur-le-champ faire entendre clairement notre voix au lieu de marmonner une énième et insipide demande de « retenue » comme vient encore de le faire Mme. H. Clinton, la moue en berne !? Combien de tués faut-il pour que nos démocraties « éclairées » montent au créneau et réagissent avec la fermeté qui convient ? Combien d’assassinats faut-il pour que nous soyons, pour ce coup-là sans retenue, aux côtés des manifestants et de la résistance pacifique comme on a pu le constater depuis des mois que grondent les contestations populaires dans ces pays ? En lieu et place d’offrir notre « savoir-faire » en matière de répression policière et de vendre nos armes de répression, quand donc des voix officielles ayant encore un minimum de conscience humaine et de sens des valeurs s’élèveront-elles pour taper sur la table et dire à ces régimes, et à nos misérables élus vassalisés : assez !

    Nos autorités arrogantes et leurs « experts » auront-elles le courage de pousser leur réflexion assez loin pour comprendre que le prix que paie la rue arabe aujourd’hui est en grande partie le prix de leur duplicité avec ces régimes honnis par leurs peuples depuis des années !? Et pousseront-elles l’analyse jusqu’à réaliser que la situation est pareille dans le cas de l’occupation sanglante en Palestine : le prix payé par les Palestiniens étant celui de nos lâchetés depuis plus de 63 ans !? La réponse ne fait hélas pas de doute, et il est à craindre que nos dirigeants n’aient ni ce courage ni les compétences, d’après l’exemple récent que le nouvel ambassadeur français fraîchement nommé a laissé entrevoir lors de sa première intervention médiatique à Tunis.

    Ainsi de cet autre 1er « sinistre » italien Berlusconi déclarant préférer « ne rien dire sur la situation pour ne pas embarrasser son ami Kadhafi »… mais dans le même temps, mettant à disposition du despote la flotte italienne présente dans les parages, ainsi que des armes, si besoin était. Vergogna ! Trop de compromissions, d’obscurs trafics et de mensonges répétés les ont liés à ces régimes… qu’ils voient s’effondrer avec angoisse, tant leurs intérêts douteux y sont liés. Pensez donc : après le rempart de Ben Ali contre l’intégrisme qui nous menaçait, la complicité de Mubarak à l’étranglement des Palestiniens, le dément libyen nous garantissait le contrôle des flux migratoires vers nos côtes méditerranéennes… sans parler du pétrole qu’il nous livrait à gogo. En vérité, c’est toute la politique occidentale de la région qui se casse la gueule !

    Alors que les décisions que nous devrions prendre sont :

    - condamnation ferme et catégorique de toute violence à l’encontre des populations ;

    - soutien inconditionnel à la résistance et aux opposants à de tels régimes ;

    - gel instantané des biens et avoirs de tous les responsables de crimes de civils, quels qu’ils soient ;

    - sanctions immédiates à l’encontre de ces régimes et de tous ceux qui les servent, là-bas comme ici ;

    - mandats d’arrêt international dans le but de transférer les responsables devant un tribunal ;

    - jugement des dirigeants et de leurs collaborateurs proches et lointains…

    Moins que cela, procède d’une hypocrisie manifeste et n’est pas à la mesure de la situation. Et il faut en profiter pour exiger de nos gouvernements, la rupture définitive avec tous les régimes de ce type. Dialoguer, oui, dans le but d’obtenir de profonds changements ; coopérer, non, tant que ces régimes ne sont pas réellement au service de leurs populations et qu’ils utilisent une force aveugle pour les massacrer à la moindre occasion.

    Il n’y a pas si longtemps, « experts » et « spécialistes » en tous genres, se bousculant dans les stations radio et sur les plateaux télé, décrétaient du haut de leur certitude – après la chute du mur de Berlin qu’aucun d’eux n’avaient vu venir – qu’avec l’effondrement de l’URSS, nous assistions à la « fin de l’Histoire »… – rien que ça ! Avec quelques années de recul, non seulement l’on a pu se rendre compte de la vanité de la déclaration, mais encore, de l’erreur absolue de tous ceux qui l’ont proférée, diffusée ou au moins adoptée comme nouvelle vérité… Tout à l’inverse, chacun peut constater que l’Histoire, loin de se terminer, se déroule sous nos yeux.

    Et un peu de perspicacité nous indiquerait même qu’elle pourrait bien arriver jusque sous nos fenêtres… Car l’une des leçons que nous donne le soulèvement populaire dans les pays arabes est ce rappel : que tout dirigeant censé représenter le peuple, n’est à cette place que par la seule volonté de ce dernier. A voir les sourdes manigances, les compromissions multiples et les innombrables forfaitures de nos élus avec les dictateurs dont se débarrassent les peuples arabes, ne faudrait-il pas faire un peu le ménage chez nous, et « dégager » certain(e)s de nos enfoiré(e)s !?…

    Enfin, instruits comme nous et d’après leurs récentes déclarations suite à ce qu’ils voient chaque jour sous leurs yeux depuis bientôt deux mois, comment ne pas voir l’évident parallèle entre ces situations et la brutale occupation des forces israéliennes à l’encontre de la population palestinienne, depuis des décennies ? Là non plus, n’y a-t-il pas eu assez de massacres, de drames et de crimes perpétrés lâchement et avec la complicité de nos gouvernements, pour que cette situation soit pour une fois prise avec tout le sérieux nécessaire, loin des effets d’annonce qui n’aboutissent jamais !? L’autisme de nos classes politiques est-il à ce point ancré, qu’elles pensent que les choses se perpétueront de la manière actuelle en Palestine, certaines que leur allié israélien saura utiliser les méthodes abjectes dont on le sait capable pour se prémunir du tsunami qui finira par le déborder ? Dans la tectonique des plaques qui secoue la région et le chaos qui risque d’en découler, qui aura le courage et la probité pour se lever et dire à l’entité sioniste, avant l’irrémédiable : « DÉGAGE » !?

    Daniel Vanhove –
    Observateur civil
    Auteur
    22.02.11

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    http://www.legrandsoir.info/L-embarras-de-nos-elus-des-orientes-face-a-leurs-forfaitures.html
     

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  • L’amnésie

    photo : Boris Leonardo Journaliste cubain, havanais

    Il y a des gens qui pensent que l’amnésie est une maladie mentale, une grave affection causée par des lésions pathologiques ou par la sénilité et qui provoque la perte de mémoire. Or le jugement des gens s’avère aussi inexact que le dictionnaire est erroné.

    L’amnésie — et toute personne qui en bénéficie me donnera entièrement raison — est un des plus grands bienfaits dont nous disposons, nous, les humains.

    Grâce à elle, les crimes les plus répugnants sont confinés au silence, bien protégés de la rumeur populaire dans des archives officielles pour que les assassins puissent blanchir leurs noirs dossiers et pour que la société puisse continuer d’applaudir leurs vertueuses carrières, car l’amnésie se chargera de transformer le voleur en honnête citoyen, la canaille en bienfaiteur, le pécheur en saint homme et le fieffé menteur en journaliste.

    L’amnésie possède en outre la propriété de nous vacciner, en une seule dose, contre n’importe quel éventuel soupçon et comme elle est contagieuse, après exhortation par quelques illustres érudits dans l’art de l’infamie, nous pouvons, nous, les citoyens innocents, continuer à mener notre paisible existence.

    Il n’y a pas de crime, aussi exécrable soit-il, que l’amnésie ne puisse reléguer dans l’oubli insoluble ; il n’y a pas de vol, aussi lumineuses qu’en soient les évidences, que l’amnésie ne sache convertir en honnête patrimoine ; il n’y a pas d’escroquerie, aussi grossière soit-elle, que l’amnésie ne parvienne pas à transformer en patriotique saga.

    Il n’est même pas nécessaire que le temps, ce temps qui fait s’évanouir même ce qui est indélébile, efface les vestiges du crime parce qu’avant même que le sang n’ait séché l’assassin aura déjà été acclamé comme un providentiel bienfaiteur et glorifié.

    Et ils sont tellement nombreux ces délinquants impunis qui officient en qualité de notables démocrates qu’il ne nous reste même pas à nous, les humains, l’espoir de gagner le Ciel dans une autre vie, car pas même à la droite du Seigneur nous ne serions en aussi bonne compagnie.

    Koldo Campos Sagaseta

    http://www.insurgente.org/index.php

    Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir

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  • A qui vont profiter les "révolutions" du monde arabe ?

    Toutes ces "révolutions", ne seraient-elles que des leurres pour mieux tromper et asservir ?

    le monde arabe se révolte et l’occident se régale de voir le chaos s’installer.

    Les puissances occidentales peuvent éprouver quelques inquiétudes à voir leurs alliés d’hier se faire déboulonner. Quelques inquiétudes, oui, mais aussi quelques soulagements. Ces tyrans vieillissants ne pouvaient plus servir longtemps un capitalisme débridé, ces tyrans vieillissants ne pouvaient plus donner l’illusion de la démocratie.

    Ces révoltes de la faim et de la liberté viennent donc à point nommé pour libérer l’impérialisme des boulets qu’étaient devenus Ben Ali et Moubarak.

    Les révoltes du Barhein sont plus embarassantes, les USA peuvent-ils tout à la fois soutenir les chiites du Barhein tout en attaquant ceux d’Iran et du Hezbollah .

    La révolte en Lybie est du pain béni pour les défenseurs d’Israel, les ennemis de la palestine et du monde arabe. Certes le régime du colonel Kadhafi est un régime tyrannique et totalitaire, certes le colonel joue à l’empereur, s’enrichit lui et sa famille, certes il tient le peuple sous son joug. La répression d’aujourdhui est criminelle et sanguinaire, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose.

    Pourtant ce fut aussi le défenseur de la cause palestinienne, de l’unité du monde arabe, de l’Afrique, un ennemi de l’impérialisme. Il est d’ailleurs étonnant de voir certains militants qui l’applaudissaient hier le pourfendre aujourd’hui et critiquer toute son action depuis 40 ans... Cependant quelques uns osent dire le Kadhafi d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier et c’est peut-être vrai.

    La chute de Kadhafi, son discrédit ne peut que réjouir le monde occidental qui appellera à la démocratie afin de pouvoir développer, là comme ailleurs la démocratie de la libre concurence de l’économie de marché.

    Libéré des tyrans, le libre capitalisme pourra étendre son influence occulte, donner des gages de libre expression, favoriser l’accès à internet pour y développer l’esprit de consommation et d’individualisme. Améliorer le niveau de vie des consommateurs pour que le capitalisme y trouve son compte.

    Les européenns,eux, font la révolution par procuration. Ils attendent que d’autres les libèrent de l’esclavage économique et idéologique dont ils sont victimes.

    Les français se régalent de voir se dévoiler la corruption de leur dirigeants, ils se régalent et c’est tout.

    Le peuple français ne s’est pas révolté, le peuple français est démocrate, il attend les élections présidentielles de 2012, celle où il n’ira pas voter mais dont il espère un changement. Le peuple français a abdiqué de sa souveraineté et attend, ô paradoxe, que ces peuples qu’il a jadis asservit la lui rendent.

    Le monde arabe est en grand changement, c’est vrai, mais quel sera son monde de demain.

    Toutes ses révoltes, ne seront-elles que des révolutions avortées, des illusions de liberté ? C’est possible, s’il ne s’agit que de ressembler aux démocraties occidentales.

    La seule solution pour la justice, la liberté, l’égalité, c’est de rompre avec le système capitaliste et soyons en sûr l’impérialisme ne laissera pas faire, il prèfère de loin les bains de sang plutot que de perdre son influence et ses profits.

    Ce seront les peuples qui décideront de la liberté,de la justice, de l’égalité mais cela ne sera possible que si l’intérêt commun prime sur l’intérêt individuel et cela mes amis s’appellent fraternité.

    Maryvonne Le Gland Leray

    20 février 2011

    Le Cri du Peuple 1871

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    http://www.legrandsoir.info/A-qui-vont-profiter-les-revolutions-du-monde-arabe.html
     

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  • Une fête commerciale

    La Saint-Valentin est le bon moyen de re-dynamiser l’activité économique après les fêtes de
    Noël et les soldes.

    Pourquoi fêtez vous la Saint-Valentin ?

    ♥ Parce qu’il faut bien qu’on se regarde au moins une fois dans l’année.
    ♥ Parce que des centaines de pubs et de vitrines sont là pour me le rappeler.
    ♥ Ne sais pas.
    ♥ Parce que tout le monde le fait.

    Pourquoi est-ce si important pour vous ?

    Parce que ce jour là, j’ai l’impression d’exister à ses yeux.
    Parce que j’aurais honte d’être seul(e).
    Parce que c’est le jour, avec Noël et la fête des mères, où il - elle ne me tape pas sur la gueule.
    Pour pouvoir donner l’image d’un couple heureux.
    Parce que tout le monde le fait.

    C’est nier qu’il existe d’autres façons de s’aimer :
    s’aimer pour un moment, s’aimer librement ...


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  • Il n’y a pas que les dictateurs arabes qui font dans leur culotte…

    Daniel VANHOVE

    L’émission « Mots croisés » présentée par Yves Calvi, diffusée sur France 2 ce lundi 07 février et ayant pour thème « Les révolutions arabes et nous » nous a permis d’assister à un éloquent débat… Tout téléspectateur averti, n’aura pas manqué de noter la disposition des invités : il y avait – hasard ou nécessité – d’un côté de la table, le prince Moulay Hicham El Alaoui (cousin du roi du Maroc, Mohamed VI) et l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine (PS), en face desquels se trouvaient Pierre Lellouche (UMP) secrétaire d’Etat au commerce extérieur ainsi que le philosophe Alain Finkielkraut. Entre les quatre et face à Y. Calvi, Mathieu Guidère, professeur de veille stratégique à Genève et « spécialiste » des groupes islamistes. On a les « spécialités » que l’on peut, dira d’ailleurs A. Finkielkraut sur le plateau…

    L’animateur Yves Calvi pas toujours très adroit dans ses interventions – mais cela n’est pas nouveau – n’a pas tardé à lancer ce qui devint vite et presque exclusivement le cœur du débat, par cette lancinante question décidément obsédante pour certains : du risque de dérapage de l’insurrection égyptienne au profit des Frères musulmans ou autrement dit, d’un islamisme radical ou intégriste, menace suprême pour l’Occident…

    Tout au long de l’émission, deux tendances se sont exprimées : l’une représentée par le prince Moulay Hicham et Hubert Védrine, face à l’autre représentée par Pierre Lellouche et Alain Finkielkraut. Et il y avait d’une part, la tentative de comprendre et d’expliquer de la manière la plus objective possible les évènements au regard de la situation stricte des faits ; et de l’autre, l’essai de lire sinon de travestir ce formidable élan des peuples tunisiens et égyptiens à se libérer de leur dictature, en menaces possibles voire probables pour l’Occident. Avec en toile de fond, comme de bien entendu, la menace absolue de la sécurité voire de l’existence même d’Israël…

    Ainsi, l’on a pu assister à cette énième et pitoyable plainte d’un Finkielkraut geignard se posant comme à l’accoutumée dans son rôle préféré, celle de la victime « attaquée de toutes parts » (sic) pour ne pas avoir affirmé de manière claire et audible son soutien aux insurrections de deux peuples opprimés de longue date. Au point que par ses circonlocutions coutumières, le philosophe et sa gestuelle apprêtée s’est vu obligé de déclarer, à son corps défendant, combien il soutenait les mouvements populaires auxquels on assiste, mais… – parce qu’il y a dans le discours et surtout dans la tête de ceux-là toujours un « mais… » – pour bien vite ramener encore et toujours les choses à soi, et multiplier les jérémiades habituelles, quant à la lourde menace sur Israël, sur sa petite personne et blablabla…

    Que deux peuples aient ce courage inédit et historique qui fera assurément basculer l’équilibre du monde, au moins et sinon plus que lors de la chute du mur de Berlin, n’est qu’un épiphénomène au regard des attaques auxquelles ce philosophe-nombriliste – et tant d’autres de sa trempe – doit faire face, car là était l’important… Devoir admettre que ceux qu’ils ont dédaignés, méprisés pendant des décennies du haut de leurs certitudes, et à qui ils aimaient tant faire la leçon, leur en donne une, magistrale, leur est insupportable…

    La France n’avait déjà pas brillé par les interventions imbéciles de sa pathétique ministre des Affaires étrangères, elle n’aura sauvé ni l’honneur ni la face, par celles de l’un de ses philosophes attitrés… Auquel je me permets de répondre : votre personne et votre égo, on s’en fout, et si le résultat des évènements actuels, renverse l’équilibre moribond, autrement appelé « la paix froide » entre Israël et l’Egypte : tant mieux ! Les Israéliens, si intelligents qu’ils se prétendent et se présentent, devaient savoir depuis toujours que cet équilibre n’en est pas un, ou du moins, qu’il est promis à être renversé, tôt ou tard parce que profondément injuste… tout comme l’Etat sioniste d‘ailleurs, quand viendra le temps où la Palestine historique redeviendra de par la force, la ténacité et la détermination de ses mouvements de résistance, ce qu’elle était avant l’occupation brutale qui l’a saccagée : un pays où tous ses habitants, quelle que soient leur origine et leur confession, pouvaient cohabiter, sans oppression, sans racisme et sans la violence meurtrière de l’un sur l’autre.

    A l’insistance pour ne pas dire l’entêtement d’un Y. Calvi à vouloir absolument souligner le risque intégriste que représente le mouvement des Frères musulmans aux portes d’une Europe paniquée, repris en écho et amplifié par le duo Lellouche-Finkielkraut, répondait avec beaucoup d’intelligence et de maîtrise le duo Moulay Hicham-Védrine, revenant toujours sur l’essentiel des évènements, à savoir, la leçon de courage et d’exemplarité de populations ayant pourtant payé un lourd tribut dans ces soulèvements. L’ancien ministre a bien tenté d’expliquer qu’il fallait suivre avec attention le déroulement des faits pour essayer d’accompagner avec « intelligence » ces peuples dans ce que seraient leur demandes, rien n’y a fait, le sujet revenant à chaque coup sur les dangers de l’intégrisme qui nous guette très prochainement !

    Ainsi, ce qui fit l’immense joie et l’enthousiasme des peuples de l’Europe de l’Ouest lors de la chute du mur de Berlin symbolisant l’effondrement de l’empire soviétique et la libération des peuples qui en avaient tant souffert pendant des décennies, ne trouve dans le renversement de deux dictatures dont les victimes sont elles aussi innombrables, qu’un faible appui voire même une prudente retenue auprès de certains, la plupart d’entre eux n’ayant comme seul souci que la pérennité de l’Etat mort-né israélien… Sans doute est-il insupportable pour ceux-là de voir que tant d’efforts, tant d’argent, tant de mensonges et tant d’impostures ne parviennent pas à empêcher l’émergence de la vérité. Dans l’arrogance qui les étreint, ceux-là non plus, n’ont encore rien compris – ni appris – des changements de leur époque…

    Enfin, un mot à ceux qui cherchent ici-et-là les explications à ces insurrections, multipliant les papiers et les hypothèses pour tenter d’en approcher les causes et les raisons : qu’ils aient la modestie de regarder ce qui se déroule sous leurs yeux et arrêtent de se penser comme « spécialistes » de la politique internationale. Que n’a-t-on déjà lu comme conjectures à propos des évènements de ces deux derniers mois en Tunisie et en Egypte. Jusqu’à des pseudo « analyses » qui tourmentent leurs auteurs (d’après leurs dires !) des jours durant, pour nous indiquer que « les Etats-Unis auraient repris la main dans la région » ! La belle affaire. Ces éclairés qui veulent nous inonder de leur lumière n’ont-ils pas encore vu que non seulement les Etats-Unis n’ont aucune main à y reprendre puisque la région leur est totalement aliénée, et qu’en plus de la main ils y sont des deux pieds depuis longtemps !?

    Que ce soit au Liban, en Irak, en Egypte, en Arabie saoudite, en Palestine, en Afghanistan, en Jordanie, au Maroc, au Koweït, et j’en passe… Dès lors, cessez donc vos articles indigents et besogneux et ouvrez les yeux avec si possible, un regard neuf… Pour une fois, reconnaissez simplement les choses telles qu’elles sont : deux peuples ont eu le courage de se soulever face au pouvoir établi et au système policier qui les maintenaient sous contrôle absolu. Deux populations écrasées, asservies par nos alliances malsaines avec des dictatures se sont affranchies de leurs peurs, première étape pour oser redresser la tête. Rien que cela mérite notre soutien, notre approbation et nos encouragements. Rien que cela vaut que l’on soit à leurs côtés, eux qui plus que jamais, auront besoin de notre relais pour ne pas travestir et/ou récupérer leur mouvement mais au contraire, pour en relayer la vraie nature, la vraie substance à travers la lecture et les témoignages que nous pourrons en donner de la manière la plus fidèle qui soit, sans préjugés, ni arrière-pensées, ni vaines hypothèses…

    Retenons de cette soirée, les interventions du prince Moulay Hicham, relayées et appuyées par Hubert Védrine un peu hésitant encore parce que sans doute lui-même pris de court par l’énormité de ces évènements dont personne à ce jour ne peut prédire les futures retombées au niveau de l’équilibre du monde… sauf à dire que quoiqu’il advienne, les choses dans cette région vont assurément changer, malgré les mille défis à relever, que cela nous plaise ou non, avec notre appui ou non, et celui des Etats-Unis ou non… mais dans un autre équilibre pour l’entité sioniste, assurément !

    Et où l’on peut comprendre, que depuis quelques semaines, il n’y a pas que les dictateurs arabes qui font dans leur culotte ! C’est tout l’Occident qui a des crampes au ventre. Et l’Etat-major sioniste, si fier de son opération « Plomb durci » doit se demander si elle ne se transformera pas en « coulée de bronze » ! Oh,… voilà qui n’est pas politiquement correct, me direz-vous. Certes, mais pour l’heure, la rue arabe s’en fout. Politiquement correct ou non, elle nous donne une leçon magistrale, renvoyant les discours pincés de nos chancelleries et les pratiques de nos dirigeants complaisants, par-dessus bord. Et peut-être cette rue arabe tellement brimée, tellement méprisée, tellement raillée va-t-elle amener l’Occident a enfin revoir sa copie !

    Daniel Vanhove – Observateur civil Auteur 11.02.11

    URL de cet article 12767
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    VOUS AVEZ DIT LAICITE ?

    Nous sommes un état laïc, c’est à dire qu’il y a séparation entre l’église et l’Etat, pourtant l’Etat subventionne des lycées privés confessionnels. Dans les villes les réparations des églises sont effectuées avec les deniers publics, néanmoins l’utilisation des édifices est soumise au bon vouloir de l’évêché ! Les jours fériés religieux sont reconnus par l’Etat et le président de la République est chanoine de Latran. Lors de catastrophes, il fait donner des messes pour les victimes auxquelles il assiste en tant que président et effectue le signe de croix. Et lorsque nos politiques rencontrent officiellement le pape, combien d’entre eux s’agenouillent et lui baisent la main ?

    L’Abbé Pierre élu député, Christine Boutin brandissant la Bible dans l’hémicycle ou Dominique Strauss-Kahn faisant sa campagne électorale kippa sur la tête, les exemples de mélange des genres sont nombreux. Cela n’a apparemment jamais choqué personne, et les critiques n’ont jamais été très virulentes ! Dans ces cas là, l’irruption de la religion dans la sphère publique était plutôt bien tolérée.

    Ne soyons pas naïf, la question de la laïcité ressort surtout quand il s’agit de la religion musulmane. Le fantasme de l’invasion islamo-musulmane est toujours très présent, relayé sans cesse par l’extrême droite qui en a fait son fond de commerce. On a commencé à parler de signes ostentatoires avec la progression de la religion musulmane, car ce sont des signes qui ne correspondent pas à notre culture. Dans la religion chrétienne les signes sont plutôt discrets, souvent une croix au bout d’une chaine. Parfois il s’agit de tatouages bien visibles, mais qui n’ont jamais interdit l’accès d’un lieu public !

    Les quartiers sont devenus des déserts politiques, et certains voient d’un mauvais œil leurs habitants s’émanciper et participer à la vie politique. En particulier des femmes avec un foulard, car se sont les plus visibles. Certains sous couvert de féminisme préféreraient les voir fréquenter seulement les mosquées .D’autres posent des conditions, ou elles adhérent aux références de libération de la femme telle que nous la concevons, ou elles retournent dans leurs quartiers. Est-ce cette conception du dialogue que nous devons imposer ? Après tout ce n’est qu’un voile, un peu comme Mère Thérésa.

    Au nom de la république nous devrions nous réjouir de voir les habitants des quartiers dits défavorisés participer à la vie politique, même avec un foulard sur les cheveux. Nous devons seulement veiller à ce qu’il n’y ait pas interférence entre le fait politique et le discourt religieux. Nous ne pouvons pas au nom de la liberté leur interdire de porter un foulard. Si nous repoussons cette partie de la population maintenant sous de faux prétextes, nous risquons de les repousser dans des lieux où notre parole n’aura plus aucune portée !

    Dans un monde idéal, aucun signe religieux ne devrait être permis à l’intérieur des instances de la République, ni aucun élu ayant des accointances avec des groupes d’intérêts privés ne devrait y siéger. Pourtant de nombreuses personnalités politiques vont régulièrement à l’université d’été du Medef ou au diner du Crif ! La laïcité nous permet de vivre ensemble, malgré nos différences d’opinions et de croyances. Ce n’est ni une négation de la religion ni une négation de la sphère privée. La laïcité c’est simplement le refus de l’Etat de se soumettre à quelque idéologie partisane que ce soit.

    Article original publié sur http://2ccr.unblog.fr/

    *********

    La laïcité en France, c'est l'équivalent du "politiquement correct" aux USA. C'est ce qui reste des valeurs démocratiques après digestion par des bureaucrates inquisiteurs. Ils vous les transforment en normes, en directives officielles, en vérifications, en interdictions diverses, en positions de principe, au point que ces pauvres valeurs en perdent leurs couleurs d'origine.

     


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  • Une mise à jour de sécurité pour Tor

    Des mises à jour de l'Onion router sont disponibles pour la version 0.2.1.29. 3 bugs majeurs de sécurité sont ainsi corrigés mais également plusieurs correctifs concernant des crashs sont mis en ligne.

     
    Logo Tor
    Pour rappel, le réseau Tor est un maillage mondial décentralisé de routeurs, organisés en couches. Ces derniers transmettent de manière anonyme des paquets TCP. Le logiciel libre est distribué sous licence BSD.

    La mise à jour propose notamment de réparer une vulnérabilité qui peut permettre une exécution d'un code à distance. Une seconde explique « empêcher une attaque par déni de service en interdisant toute compression de données ». Autant de correctifs dont les précisions sont apportées ici.

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