• La fierté de figurer sur la liste noire

    Le responsable à la culture de la province de Venise exige des bibliothécaires qu'ils retirent des rayons des bibliothèques publiques de la province les auteurs qui ont signé en 2004 une pétition de soutien à Cesare Battisti. Ce qui me vaut le très grand honneur de figurer, dans la liste de la chasse aux sorcières à côté de Valerio Evangelisti, les Wu Ming, Massimo Carlotto, Tiziano Scarpa, Nanni Balestrini, Daniel Pennac, Giuseppe Genna, Giorgio Agamben, Girolamo De Michele, Vauro, Lello Voce, Pino Cacucci, Christian Raimo, Sandrone Dazieri, Loredana Lipperini, Marco Philopat, Gianfranco Manfredi, Laura Grimaldi, Antonio Moresco, Carla Benedetti, Stefano Tassinari et tant d'autres.

    Je m'étends là-dessus dans un texte  sur Rue89.

    Et l'on peut réfléchir à ceci, que l'imbécilité profonde des poses fascistes ne les a jamais empêchées, tout au contraire, d'être efficaces. Jusqu'à l'entrée en guerre de l'Italie et aux mesures antisémites, l'immense majorité des esprits fins, des intellectuels raffinés, des sommets de culture de l'époque se sont plutôt tranquillement accommodés de la présence au sommet de l'Etat d'un bouffon ridicule qui levait le menton, des défilés à la course en short avec le pompon sautillant sur le calot, des chansons idiotes. La puissance de l'idiotie est peut-être ce qu'il y a de plus inquiétant dans l'histoire  humaine.

    Serge Quadruppani ici


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  • Cours gratuits en droit des étrangers ouvert à tous

    Précisions :

    Cette formation gratuite existe depuis plusieurs années. Aucun pré-requis n'est nécessaire pour suivre le stage, ouvert à tous. La formation est assurée par des universitaires et avocats militants. Des conventions de stage sont possibles avec les établissements publics.

    Objectif : En dehors des « grands spécialistes » (organisations, avocats), diffuser le contenu des nouvelles règles de droit (loi Besson) et préparer concrètement les dossiers de la défense des étrangers, débattre des pratiques juridiques militantes pour imposer le droit à un procès équitable (en 2009, le juge administratif a rejeté 97 % des recours contre les reconduites).

    Horaires et dates du stage : Samedi de 20h à 23h. Dates fixées au tableau de formation.

    Lieu du stage : Maison des Syndicats du campus de Jussieu : 23, quai Saint Bernard Paris 5ème (parking gratuit sur place) (près Institut du Monde Arabe).

    Inscription : Intercapa Solidarité - Eric : 07 86 38 83 43

    Contact : Intercapa - Tél : 06 11 99 88 00 Fax : 01 43 07 08 42
    et intercapa@yahoo.com

    Publication : www.intercapa.net et www.demosphere.eu


    Contenu 2011 : Connaître les règles pour défendre les libertés.

    Le stage de formation au droit des étrangers, victimes de l'administration, ouvert à tous, à été initié en 1990-1991, auquel s'adjoint en 2000-2001 un stage sur les droits des fonctionnaires.

    En 2010, par des déclarations médiatiques ou par voie de directives à l'égard des agents publics, des technocrates opposent la « régularisation des clandestins » à l'adage « nul n'est censé ignorer la loi ». Il faut être attentif et rappeler que cet adage signifie que personne ne peut invoquer son ignorance de la loi pour échapper à ses obligations et ses sanctions. Ce qui, traduction française de l'adage de droit romain Nemo censetur ignorare legem, trouve un point d'appui dans l'article 1er alinéa 3 du premier code civil « La promulgation faite par le Premier Consul sera réputée connue dans le département où siègera le Gouvernement, un jour après celui de sa promulgation ; » (Code civil des français, An XII - 1804).

    Certes, il s'agit d'une fiction juridique, puisqu'il est impossible à quiconque de connaître tous les textes juridiques applicables (même aux professionnels comme les juges, avocats, etc), mais cette fiction est nécessaire à la sûreté juridique, l'étendue de l'obligation qui pèse sur les citoyens est rappelée par le code civil (art. 3) « Les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent le territoire. ».

    En matière administrative, le juge contrôlant la légalité des obligations de quitter le territoire et arrêtés de reconduite à la frontière ne pourrait annuler les décisions illégales si le préfet opposait un droit à l'ignorance des lois applicables, le juge des libertés et de la détention ne pourrait libérer l'étranger placé en rétention administrative si la police revendiquait un droit à l'ignorance de l'agent d'exécution des règles du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - ni annuler les sanctions disciplinaires frappant l'étudiant ou l'agent public poursuivi (pour fait syndical) si l'autorité pouvait se prévaloir de l'ignorance rectorale du code de l'éducation et de la législation fixant les droits et obligations du fonctionnaire.

    En matière pénale, l'adage Nul n'est censé ignorer la loi signifie que nul ne peut se prévaloir de son ignorance de la loi pour obtenir une excuse atténuante et l'indulgence des tribunaux, mais au contraire, comme le rappelle l'adage Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, traduction française de l'adage de droit romain Nemo auditur propriam turpitudinem allegans : ne peut être entendu par le juge celui qui invoque son ignorance de la loi pour justifier par une faute déjà commise une infraction qu'il commet ou tente de commettre.

    Début 2011 sera adopté un texte liberticide : loi Besson relative à l'immigration, à l'intégration et à la nationalité.


    Tableau de formation en droit des étrangers et en droit des agents publics.

    Samedi 20-23h : Maison des Syndicats 23 quai Saint-Bernard 75005 Paris

    Le contrôle des actes de l'administration par le juge administratif.

    • 22 janvier 2011 - 1. Les sources du droit constitutionnel et les principes directeurs de la jurisprudence du Conseil constitutionnel. Tableau du régime des libertés publiques.
    • 29 janvier - 2. Le domaine de la loi et du règlement et les principes généraux du droit dégagés par la jurisprudence du Conseil d'Etat. Tableau de la hiérarchie des normes.
    • 5 février - 3. La séparation des pouvoirs. Distinction des polices administratives et judiciaires. Tableau des ordres juridictionnels administratifs et judiciaires.
    • 12 février - 4. L'acte administratif. Les actes de police administrative spéciale des étrangers. Pouvoir d'exécution d'office. Tableau des délais (anticipation, rétroactivité, raisonnable).
    • 19 février - 5. La motivation des actes administratifs et la qualification juridique des faits.
      Textes appliqués articulés aux faits retenus et contrôle de crédibilité.
      Tableau des motifs.
    • 26 février - 6. La garde à vue. La reconduite. La rétention administrative (juge des libertés et de la détention) et la détention judiciaire (tribunal correctionnel).
      Tableau des sanctions.
    • 5 mars - 7. Les voies et délais de recours (computation des délais). Prospérité des recours administratifs (retrait et abrogation) et contentieux (annulation). Tableau des recours.

    Droit des étrangers et pratique de l'assistance juridique.

    • 19 mars - 8. Les conditions d'entrée en France. Passeport et visa. Tableau du séjour des étrangers.
    • 26 mars - 9. Les conditions de séjour en France. Le code des étrangers. Les titres de séjour.
    • 2 avril - 10. Les étudiants et mineurs étrangers. La convention des droits de l'enfant (CIDE).
    • 9 avril - 11. La vie privée et familiale. La convention des droits de l'homme (CEDH).
    • 7 mai - 12. Le droit d'asile.
      La protection subsidiaire et la protection temporaire. L'absence de nationalité, d'identité, de filiation, de persécutions certaines. Contentieux de l'asile. Tableau de l'asile.
    • 14 mai - 13. Le droit de la nationalité française. La nationalité d'origine, voies d'acquisition de la nationalité, perte, réintégration. Contentieux de la nationalité. Tableau de la nationalité.
    • 21 mai - 14. Le recours pour excès de pouvoir (I). Le procès fait à l'acte. Présentation du recours. Les moyens de légalité interne et de légalité externe. Les référés. Les voies d'appel.
    • 28 mai - 15. Le recours pour excès de pouvoir (II). Rédaction des faits sur dossier.
    • 4 juin - 16. Le recours pour excès de pouvoir (III). Rédaction du droit sur dossier.
    • 11 juin - 17. La permanence d'assistance juridique. Le dossier de la régularisation.

    Droits et obligations des fonctionnaires.

    • 18 juin - 18. Droit des agents publics (I). Principes fondamentaux de la fonction publique. Les obligations et l'appel syndical. Tableau des fonctions et services publics.
    • 25 juin - 19. Droit des agents publics (II). La procédure disciplinaire des agents publics. La communication du dossier. Rédaction d'un mémoire en défense sur dossier.

     

    [Rendez-vous publié sur Démosphère]


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  • Internationalnews  (mise à jour du 7/1/11)


       Children in Fallujah who suffer from birth defects which are thought to be linked to weapons used in attacks on the city by US Marines 

    Il y a vingt ans cette année était initiée, pendant la première guerre du Golfe, une nouvelle guerre nucléaire, non visible, avec l’utilisation par les armées occidentales d’armes à l’uranium appauvri (UA). Ce produit, à la fois radiologique et chimique, empoisonne l’environnement des zones touchées pour des milliards d’années et provoque chez les populations des malformations congénitales et des épidémies de cancers et de leucémies. A Falloujah, les conséquences pourraient être plus graves que celles des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki en 1945. Depuis 1991, un crime contre l’humanité se déroule dans le silence, et à une échelle inédite.


    «La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes de l’homme.»

     

    Albert Camus, au lendemain d’Hiroshima, Combat, 8 août 1945

     Banalisation d’armes de destruction massive à l’UA lors des nouvelles guerres d’agression

    Les armes à l’UA furent d’abord testées en laboratoire dans les années soixante-dix au à LOS ALAMOS (USA), avant de l’être en grandeur nature en Iraq en 1991. En l’absence de réactions de la communauté internationale, leur emploi s’est banalisé et elles sont utilisées lors de toutes les nouvelles guerres menées par les pays occidentaux, sous des formes de plus en plus sophistiquées et puissantes, à des doses croissantes de radioactivité: en Yougoslavie (en Bosnie en 1994-1995, au Kosovo en 1999), de nouveau en Iraq, en 1998 lors de l’opération « Renard du désert » et depuis l’invasion de 2003, en Afghanistan depuis 2001, et enfin, par Israël, au Liban en 2006, et lors de l’opération « plomb durci » à Gaza en 2009. Le PR ROKKE affirme que l'utilisation d'UA par Israël remonterait à la guerre de 1973.


    Chaque nouvelle guerre permet une amplification des tests précédents. Alors que les charges d’UA contenues dans les obus antichars utilisés en 1991 ne dépassaient pas 5 kg, celles des bombes téléguidées déversées sur Irak depuis son invasion en 2003 s’élèvent à plus de cent tonnes.

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    Pour les militaires, l’uranium appauvri possède des avantages inégalés. Tout d’abord, l’extrême densité de ce métal (1,7 fois supérieure à celle du plomb) et ses propriétés pyrophoriques (lors de l’impact sur sa cible, il s’enflamme spontanément au contact de l’oxygène) confèrent aux armes qui en sont équipées une très grande vélocité (pouvant dépasser mach 5) et une capacité de destruction décuplée. Elles peuvent détruire les bâtiments et les blindages les plus résistants en quelques secondes, et traverser des dizaines de mètres de béton pour détruire des bunkers souterrains.


    Allié à une très faible quantité de titane, l’UA remplace le tungstène, coûteux et peu fusible. En outre, c’est un produit fourni quasi gratuitement par l’industrie nucléaire, qui se débarrasse ainsi à bon compte de déchets (1) dont le stockage est très coûteux.


    C’est pourquoi les armées de près de cinquante pays, et, en ce qui concerne l’armée américaines, tous les types d’armes en sont équipés aujourd’hui, des simples balles aux bombes «intelligentes» guidées par satellites, en passant par les obus, les missiles et les ogives des bombes super puissantes dites « bunker busters ».


    Ainsi, les GBU-39, engins téléguidées dont le dard à l'uranium appauvri multiplie la force de pénétration, sont capables d’atteindre avec une précision inégalée une cible située à 110 km. Grâce à l’UA, les bombes ne pèsent que 113 Kg, avec les mêmes capacités de pénétration que les bombes de 900 Kg. Cette miniaturisation obtenue grâce à l’UA permet d'augmenter leur nombre dans les avions de combat (F15 ou F16) et, par conséquent, le nombre de cibles.


    Classées « conventionnelles », ces armes sont aujourd’hui fabriquées par un nombre grandissant de pays, dont Israël, la Turquie, la Russie et la France. 


    Un déchet nucléaire recyclé comme munition « classique »

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    Bombardement de Bagdad (Mars 2003)


    L’uranium appauvri (UA) est doublement toxique. Chimiquement, il provoque un empoisonnement comme les autres métaux lourds (plomb, arsenic, etc.). Mais il est surtout fortement radiotoxique. C’est un déchet radioactif issu de l’enrichissement de l’uranium destiné aux réacteurs civils et militaires. 0,2% d’U235 et 99,75% d’U238 dont la demi-vie (dite " période ") est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). Si on l’appelle « appauvri » parce que son activité est de 40%, ce qui ne signifie nullement qu’il est moins dangereux :


    « Le terme d’uranium « appauvri » est inapproprié, car il ne correspond pas à la réalité : il laisse penser que la radioactivité est enlevée, ce qui est faux. Je préfère parler d’armes « enrichies à l’uranium » (Reza Fiyuzat, linguiste résidant au Japon)


    En outre, l’UA utilisé dans l’armement est mélangé à de l’uranium issu des usines de retraitement, qui contient des produits de fission hautement radioactifs, comme l’uranium 236 (U236), le plutonium (PU238 et 239), le technétium99 ou le ruthénium106 qui potentialisent sa nocivité.

    Ainsi, au lieu de diminuer, son activité s’accroît au fil du temps, en raison de la formation rapide de sous-produits à vie beaucoup plus courte lors de sa désintégration : si, quand il est pur, il n’émet que des rayons alpha (très irradiants, mais peu pénétrants), ses deux descendants, le thorium (TH234) et le protactinium (PA234) émettent des rayons bêta et gamma (très pénétrants). 

    Lors de l’impact sur la cible, l’UA s’enflamme au contact de l’oxygène, provoquant une chaleur extrême (entre 3.000 et 6.000 degrés), qui vaporise dans l’atmosphère des particules d’oxyde d’uranium de taille nanométrique (de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et à tout masque à gaz.

    Les micro-particules d’oxyde d’uranium, à 90% insolubles, sont vaporisées dans l’atmosphère lors de l’impact des munitions sur leur cible. Propagés par les vents et la pluie sur des centaines de kilomètres, ces aérosols contaminent les sols, les nappes phréatiques, la végétation, les animaux et toute la chaîne alimentaire. En février 2003, les USA avaient refusé par avance tout nettoyage des sites qu’ils pourraient contaminer en Irak. Or, les dommages causés à l’environnement deviennent très rapidement irréversibles.

    Leonard DIETZ, un physicien retraité du laboratoire du Knolls Atomic Power (Etat de New York), considère que “quiconque ingère des particules possède une dose permanente, qui ne décroîtra jamais. ». Ainsi, le phantasme des responsables du projet Manhattan, qui recommandaient l’usage de gaz radioactifs contre les populations ennemies, s’est concrétisé cinquante ans plus tard : l’oxyde d’uranium est devenu une arme de destruction massive, utilisée par les armées de terre, de l’air et par la marine

    En 2005, la pollution due aux guerres radiologiques menées contre l’Irak, l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan, avait déjà atteint une vingtaine de pays voisins. Elle continuerait de s’étendre à tout l’hémisphère Nord et pourrait contaminer bientôt l’ensemble de la planète, comme le nuage de Tchernobyl, ou les particules issues des essais nucléaires aériens (MORET, 2005). Une étude menée en Grande Bretagne a montré que l'uranium dans l'air a «sensiblement» dépassé le fond naturel au cours du bombardement de l'Irak, en mars et avril 2003.

    A l’échelle planétaire, il sera difficile d’évaluer le nombre de cancers, leucémies et malformations génétiques dus à l’uranium appauvri parmi l’ensemble des co-facteurs intervenant dans ces maladies (pesticides, hormones et métaux lourds dans l’alimentation et l’eau de boisson, polluants divers, tabac, etc.)

    Les déchets de l’industrie nucléaire occidentales transforment les pays agressés en « déchetteries radioactives »

    Les pays attaqués deviennent ainsi de véritables «déchetteries radioactives », comme l’a souligné le PR Doug ROKKE, ancien chef du Projet pour l’uranium appauvri au Pentagone, chargé du « nettoyage » de l’Arabie Saoudite et du Koweït en 1991 après la « guerre de 1991, lui-même victime du « syndrome du Golfe Persique». 

    Pendant la guerre du Golfe, environ 800 tonnes d’UA avaient été utilisées. Depuis l’invasion de l’Iraq par l’alliance anglo-américaine en 2003, c’est plusieurs milliers de tonnes de ce produit mortifère qui auraient été répandues sur l’Irak (1.700 selon Jane’s Defense). En réalité, ce pays n’avait jamais cessé d’être bombardé avec les mêmes armes depuis 1998 dans les zones déclarées unilatéralement « de Non-vol »  par les Etats-Unis (administration CLINTON-GORE) et la Grande-Bretagne.

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    L'un des soldats irakiens incinérés vivants dans leur tank sur "l'autoroute de la mort", après la fin de la guerre du Golfe (1991)

    Dès avant la nouvelle agression contre l'Iraq de 2003, une étude sur les effets de l'UA à long terme, entreprise dans six zones du sud de l'Irak à l'aide d'un spectromètre gamma avait montré que le tiers des végétaux collectés présentait un taux de radioactivité trois fois supérieur au taux habituel. Dans ces zones, près de 900 000 tonnes de plantes sauvages collectées et près du tiers des animaux étaient contaminés. 

    En Europe, toute dispersion d’UA dans l’environnement est illicite. Bien que les tests aient lieu en milieu confiné, la radioactivité en principe soigneusement contrôlée, et le personnel soumis à une surveillance particulière, on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.

    Pourquoi l’uranium « appauvri » lorsqu’il est déversé par centaines ou milliers de tonnes sur les pays agressés, devient-il un produit banal?

     Les populations piégées en masse et impuissantes 

    La quantité de radioactivité relâchée sur l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan et l’Irak correspondrait à quatre cent mille fois celle d’Hiroshima – dont plus de deux cent cinquante mille fois sur l’Irak (NICOLS, 2004). Les populations sont condamnées à vivre dans un environnement contaminé, pratiquement sans possibilité de se faire soigner. En effet, l’infrastructure médicale de l’Iraq a été presque entièrement détruite, et la pénurie de praticiens et de médicaments - déjà presque inexistants pendant les treize ans d'embargo (1990-2003)-, ne permet plus de délivrer de soins. Des milliers de médecins ont été mystérieusement assassinés, et beaucoup d’autres ont quitté le pays pour échapper au sort de leurs collègues. Les équipements des hôpitaux qui ont échappé aux bombardements ciblés sont hors d’usage ou obsolètes, et la reconstruction de l’infrastructure médicale est inexistante. En Afghanistan et à Gaza (soumise à un blocus), la situation est tout aussi précaire.

     Une catastrophe sanitaire de grande ampleur: des épidémies de cancers et de leucémies, des malformations génétiques monstrueuses

    Photos of Babies Deformed at Birth as a Result of Depleted Uranium (DU) 2003 photos: Dr. Jenan Hassan

     

     L’uranium appauvri devient néfaste quand il se transforme en poussière ingérée ou inhalée, il est alors plus dangereux qu’aucune toxine connue de la science des hommes. "

    PR A. DURAKOVIC, Directeur du département de Médecine nucléaire à l’Université Georgetown de New York et expert auprès du Pentagone

    La contamination interne peut survenir de trois manières: l'inhalation, l'ingestions de boissons et d'aliments contaminés, et par lésions cutanées (l'UA passe alors dans la circulation sanguine). L'inhalation est la plus dangereuse (d'un facteur 10 à 200). La chimiotoxicité concerne en premier lieu le rein (et secondairement le foie), et la radiotoxiocité touche surtout les poumons. Plus de 75% des particules ne sont pas arrêtées au niveau de l'appareil respiratoire supérieur et se fixent sur les alvéoles pulmonaires, d'où elles irradient pendant des années. La moitié de la fraction solubilisée qui a été transférée dans le sang est éliminée dans les urines, et l'autre moitié est répartie dans les reins et le squelette avec un temps de fixation très lent. 

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    Des épidémiologistes ont mis également en évidence des atteintes du cerveau, des organes reproducteurs, de la thyroïde, des muscles, des ganglions lymphatiques et du système neurologique, ainsi qu'un collapsus du système immunitaire avec des symptômes analogues à ceux du SIDA, la multiplication des cas de mongolisme, de leucémies et de malformations congénitales.

    Sa dangerosité dépend de sa nature physique et chimique, de l'intensité et de la durée d'exposition, et des sujets contaminés. Ainsi, les enfants représentent la population la plus vulnérable à la radioactivité, parce qu'ils la concentre trois ou quatre fois plus que les adultes en raison de leur moindre poids et de l'activité de leur système métabolique. Rappelons ici que les instances internationales de radioprotection (CIPR) ont été obligées d'admettre officiellement que, si le risque augmente en fonction de la dose reçue, il n'existe pas de seuil d'innocuité.

    Selon le chercheur Leonard DIETZ, une seule particule de 5 microns engendre une dose de 1 360 rem, soit plus de trois cents fois la dose annuelle autorisée chez les chercheurs de l'industrie nucléaire.

    Des milliers de projectiles porteurs d’UA sont disséminés à des profondeurs variables dans les sols des zones bombardées. Dans toutes les régions contaminées, les enfants qui jouent avec les objets argentés ou leurs débris radioactifs trouvés sur le terrain meurent de leucémie, dont la période de latence n’est que de quelques années. Pour chaque cas de cancer des tissus comme la leucémie, les spécialistes prévoient cinq cas de cancers solides à venir dans les 10 à 30 années suivantes.

    L’attaque du  génome : le plus grand crime contre l’Humanité dans l’Histoire

     « S’ils nous avaient tués une seule fois, cela serait moins grave... mais... ils vont continuer de nous tuer pendant des générations » (un Afghan cité par le Dr Mohamed MIRAKI, Le génocide silencieux

    L'uranium appauvri et les autres isotopes de l’uranium provoquent dans les organismes vivants des changements génétiques et somatiques qui ont été démontrées scientifiquement au niveau de la cellule, au niveau micro-moléculaire, qu’il s’agisse de l'ADN ou de l'ARN, ainsi qu’au niveau des tissus, des organes, et de l’organisme entier. L'UA se fixe sur le placenta des femmes enceintes et contrarie le processus de formation de l'embryon par division cellulaire, provoquant chez les nouveau-nés des malformations congénitales monstrueuses, jusqu’alors extrêmement rares, dont le nombre a triplé en dix ans). Des enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres, comme les victimes de la Thalidomide dans les années 50, celles de Tchernobyl, de l’Agent Orange au Vietnam, ou de la catastrophe de Bhopal (Inde) avec des organes l’extérieur du corps (comme le cerveau), aveugles, avec un seul œil au milieu du front, ou avec des anomalies du cœur (absence d'oreillettes ou de valvules) ou des poumons.

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    Selon le Dr. Roger COGHILL, spécialiste anglais des radiations : « une seule particule d’UA logée dans un ganglion lymphatique peut dévaster le système immunitaire entier ».

    La contamination de l’environnement sera éternelle, et les anomalies génétiques s’aggraveront inéluctablement d’une génération à l’autre.Il faudra plusieurs décennies avant de mesurer l’atteinte du génome.

    En Iraq, le génocide perpétré par la coalition anglo-américaine et ses alliés depuis l'embargo décrété en 1990 a déjà entraîné plus de trois millions de morts (1).

    Mais combien pourra-t-on compter de morts différées causées par l’utilisation d’armes à l’uranium appauvri ? 

    En Iraq - Après la fin officielle de la « guerre du Golfe » (1991), l’armée américaine a tiré près d’un million d’obus à l’UA en trois jours sur les milliers de réfugiés et de soldats irakiens battant en retraite (en violation de l’article 3 de la convention de Genève), sur la route de Bassora, rebaptisée depuis « l’autoroute de la mort ». Très rapidement, certaines régions du sud de l’Irak accusaient une augmentation de 350 % par an de cas de leucémie, de déficiences immunitaires, de cataractes et de dysfonctionnements rénaux.

    Les études effectuées par le PR Siegwart-Horst GUNTHER, spécialiste des maladies infectieuses et président de la Croix Jaune internationale (Autriche), faisaient apparaître un collapsus du système immunitaire avec de fortes proportions d'infections, des symptômes ressemblant à ceux du SIDA, des herpès et des zonas, des dysfonctionnements hépatiques et rénaux, et des leucémies.

    L’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) avait prévu un excès d’un demi-million de morts en Irak après la guerre de 1991. Avant 2003, certaines régions du sud de l’Irak connaissaient déjà une augmentation de 700% des taux de cancer, de 400% du taux de malformations congénitales et de 350% par an de cas de leucémies. La dose de radioactivité atteignant les enfants de moins de quinze ans représentait 70% de la dose totale reçue par l’ensemble de la population étudiée -  les enfants concentrant la radioactivité trois à quatre fois plus que les adultes. Chez les bébés irakiens nés en 2002, l’incidence d’anophtalmie (absence d’yeux) a été 250.000 fois plus grande que l’occurrence moyenne. Les premières paroles d’une femme irakienne qui vient d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il normal ? »

    Alors qu’en 1991, les régions touchéess par l’UA étaient surtout rurales, en 2003, sont essentiellement touchées les zones urbaines, comme les agglomérations de BAGDAD et de FALLOUJAH.


    En orange: les villes très contaminées-Source : Guardian, 22 janvier 2010


    En juillet 2010, le prestigieux International Journal of Environmental Research and Public Health, a publié les résultats d’une étude intitulée « Cancer, Mortalité infantile et Ratio sexuel des naissances à Falloujah, en Irak, entre 2005 et 2009 ». Elle avait porté sur 4.843 habitants de la ville martyre soumise par les forces anglo-américaines à un déluge de feu du 7 au 29 novembre 2004 avec des armes à l’UA (mais aussi au phosphore, au plasma et au napalm) (1)

    Cette étude, dirigée par Christopher BUSBY, physicien britannique de renommée internationale, fait apparaître une surmortalité infantile, le quadruplement des cancers et des malformations congénitales et l’apparition d’anomalies de ratio entre sexes (860 garçons pour 1000 filles). Le taux de leucémie est trente-huit fois plus élevé, le taux de cancer infantile douze fois plus grand, et le cancer du sein dix fois plus fréquent que dans les populations des pays voisins. Le taux de mortalité infantile (80 décès pour 1000 naissances) y est quatre fois plus fort. Le risque relatif de développer un cancer chez les moins de 14 ans est plus de douze fois celui d’une ville d’Egypte.

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    Les formes de cancers de Falloujah sont semblables à celles des survivants et des descendants des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Le PR BUSBY a déclaré en juillet dernier à la chaîne italienne RAI 24 que l’augmentation « extraordinaire » des maladies reliées aux radiations de Falloujah est encore plus élevée qu’à Hiroshima.

    Les médecins locaux auraient reçu des menaces pour les dissuader de témoigner.

    Une nouvelle étude, dont les résultats seront publiés courant janvier 2011 dans la même revue, fait le lien entre l'utilisation de nouvelles armes lors de l'assaut de la ville en 2004 par les troupes américaines et la "hausse spectaculaire" du nombre d'avortements spontanés, de malformations congénitales ("11 fois plus nombreuses que dans le reste du monde"), de cancers et de leucémies (39 fois plus nombreuses) quelques années plus tard. Au cours du premier semestre de 2010, le nombre de malformations de nouveaux-nés à Falloujah a grimpé à des niveaux sans précédent. En mai 2010, 15% des enfants nés à l'hôpital présentaient une anomalie génétique, et plus d'un sur dix était prématuré. Des chiffres largement sous-estimés, une grande partie des habitants continuant de privilégier l'accouchement à domicile.


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    Petite fille malformée de Falloujah


    Les chercheurs veulent confirmer leur hypothèse que les populations sont exposées "de façon chronique à un agent environnemental» à l'aide de tests complémentaires. Ils appellent l'OMS à lancer rapidement l'étude programmée sur les bébés de Fallujah pour déterminer la cause de cette «épidémie d'anormalités». Mais, compte-tenu des précédents, il est permis de se demander une nouvelle fois si tous ses résultats seront révélés...

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    En ex-Yougoslavie – Des armes à l’UA furent utilisées dans les Balkans lors des bombardements aériens des forces de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine (1994-1995), en Serbie, au Kosovo et au Monténégro (1999).

    Dix ans après les attaques sur la Serbie, où 15 tonnes d’uranium appauvri avaient été larguées durant 78 jours en 1999, on a constaté un accroissement du nombre de cas de cancer signalés. Au Kosovo (où 20 tonnes d'UA ont été disséminés sur 105 cibles), les médecins ont vu augmenter le nombre de tumeurs solides: "Dans l'ensemble du Kosovo, le taux de cancer avant 1999 était de 10 pour 300.000, et aujourd'hui, il s'élève à 20 pour 60.000. » (Nebojsa SRBLJAK). Les enfants, dont l’organisme est plus sensible aux effets de la radioactivité, ont subi une multiplication par dix des cas de leucémie. Un déplacement de certaines populations serait souhaitable, comme dans la région de Tchernobyl après la catastrophe mais, dans les pays victimes de l’Uranium appauvri « c’est un sujet que personne ne veut aborder »  (Slavica JOVANOVIC).

    Pourtant, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), qui a envoyé en 2000 une mission focalisée sur onze sites du Kosovo, a conclu qu'il n'y avait « pas de contamination importante détectable de la surface du sol par de l'uranium appauvri. Un certain nombre de points de contamination ont été identifiés par la mission, mais la plupart n’ont été jugés que légèrement contaminés».

    En 2001, un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aboutit à une conclusion similaire. Toutefois, l’expert britannique Keith BAVERSTOCK, qui faisait partie de l'équipe de l'OMS, a déclaré que « toutes les données dont disposait l'OMS n’avaient pas été incluses dans le rapport ». Il faut rappeler que l’OMS est paralysée par l'Accord qu'elle a conclu en 1959 avec l'AIEA, organisme dont l’objectif est "d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité du monde entier". Ainsi, l’article 3 de l’Accord prévoit que les deux organismes "peuvent être appelés à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel des renseignements qui leur auraient été fournis”. Cela explique que l’OMS bloque depuis 2001 la publication d’un rapport explosif sur les effets de l’UA.

    En Afghanistan – Le Dr Daud MIRAKI rapporte qu’à Tora-Bora, les femmes et les animaux multiplient les fausses couches. « Déjà avant la naissance, les fœtus sont atteints de cancer ». On retrouve les mêmes malformations congénitales qu’en Irak. Parmi les multiples témoignages recueillis par le Dr MIRAKI : « Ma femme était enceinte et nous attendions avec joie notre second enfant. Le jour de la naissance, ma femme a dit qu’elle ne se sentait pas bien et qu’elle avait mal à l’abdomen. Quand le bébé est né, c’était à peine un humain… Quand ma femme l’a vu, elle s’est évanouie et elle est morte en cinq jours » (Zar GHOON, décembre 2002).

    La pollution des rivières et des fleuves (notamment l'Indus, fleuve qui traverse le Pakistan et alimente les exploitations agricoles et les populations locales en eau potable), ont rapidement alarmé le corps médical. Des équipes de NBC (nucléaire-biologique-chimique) auraient été très tôt dépêchées dans le pays pour mesurer le niveau de contamination après les premier bombardements de 2001. Juste après un "tir "ami", des équipes de reporters "embarqués" (embeded) dans les forces d'agression avaient été rapidement  enlevés et enfermés dans un abri. Dès octobre 2001, les médecins afghans signalèrent des décès rapides de victimes présentant les symptômes typiques de contamination à l'UA. 


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    Au Liban – L’analyse des échantillons de sol et d’eau des sites touchés par les bombardements de 2006 a montré que l’armée israélienne avait utilisé des armes à l’UA: « …le peuple libanais a été sacrifié aux cancers, aux leucémies et  aux malformations congénitales, comme les peuples des Balkans, d'Afghanistan et d'Iraq » (PR BUSBY). Sur une photographie prise par le photographe David SILVERMAN parue dans The Guardian, on peut discerner clairement le dard de l’UA sur les obus bombes américaines à guidage laser GBU 28.

    A Gaza - Dès les premiers jours de l’opération « Plomb Durci » (27 décembre 2009 – 3 janvier 2009), le chirurgien norvégien Mads GILBERT a trouvé la présence de matières radioactives dans le corps des blessés. Une enquête publiée en janvier 2009 par l’association Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), menée sur plusieurs mois en liaison étroite avec les intéressés et l’aide d’un expert auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, a conclu à la présence hautement probable d’uranium appauvri (jusqu’à 75 tonnes) dans le sol et le sous-sol de Gaza. En avril 2009, l’analyse d’échantillons de terre et de poussières a de nouveau confirmé la présence d’uranium appauvri, de césium, de thorium et de différents produits chimiques cancérigènes…

    Chez les vétérans des nouvelles guerres nucléaires -  La « guerre du Golfe » a représenté, pour les Etats-Unis et ses alliés, une opération militaire très facile avec une victoire rapide, en raison de l’immense supériorité militaire de la coalition de 34 pays sur un pays désarmé et déjà exsangue en raison de l'embargo.


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    Un enfant de vétéran de la guerre du Golfe né sans bras, comme de nombreux enfants irakiens


    A leur retour, des milliers de soldats en très bonne santé avant leur départ commencèrent à souffrir de multiples pathologies. La cause en resta mystérieuse jusqu’à ce qu’en 1993  le PR Asaf DURAKOVIC, l'un des grands experts internationaux sur les effets des radiations, associât leurs symptômes à leur présence dans le Golfe. Ces soldats avaient été exposés à  l’uranium appauvri lors de « feux amis », pendant les opérations de nettoyage ; puis ils étaient restés à proximité des chars détruits par les armes à l’UA lors de l’opération dans le désert, voire avaient posé pour des photos-souvenirs sur les tanks contaminés. Bien qu'officier supérieur de l'USArmy pendant la première guerre du Golfe, le PR DURAKOVIC ignorait la présence d’uranium appauvri dans les nouvelles armes. 


    Dix ans après la guerre du Golfe, plus de la moitié des vétérans étaient atteints de maladies chroniques, alors que le taux était de 5% en moyenne chez les vétérans des conflits du siècle dernier (10% au VietNam). En 2005, sur 580.000 vétérans américains de la « guerre du Golfe », on dénombrait 325.000 victimes de pathologies permanentes et 11.000 morts (au rythme de 140 vétérans par mois). Une étude du Department of Veterans Affairs sur 21.000 vétérans de la guerre du Golfe a montré, par rapport aux autres soldats, un doublement des enfants morts-nés pour les hommes et un triplement pour les femmes. Plus de 13.000 vétérans de la guerre du Golfe (1991) seraient morts aujourd’hui, alors que seulement 250 furent tués et 7.000 furent blessés sur le terrain. Un reportage du Washington Post de 2006 a montré que sur 580.000 vétérans du Golfe, 518.000 étaient invalides, dont la moitié de façon définitive. Des associations de vétérans américains comme Veterans For Peace(VFP) ou Irak Veterans Against the War(IVAW), militent activement contre ces nouvelles guerres radiologiques et chimiques, et participent aux manifestations pacifistes.

    La grande différence entre les victimes des deux camps réside dans le fait que les vétérans ont séjourné peu de temps dans les zones contaminées, alors que les populations victimes des bombardements sont généralement condamnées à passer toute leur vie dans un environnement de plus en plus radioactif. En outre, les anciens combattants ont pu se constituer en associations pour tenter d’obtenir réparation dans leurs pays, où ils peuvent se faire soigner, alors que les populations locales, pour la plupart encore ignorantes des causes du mal qui les ronge, sont de toutes manières trop démunies pour se faire traiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. De surcroît, elles sont les victimes de leurs agresseurs !


    Autour des sites d'expérimentation des pays occidentaux - Dans les centres d’expérimentation des pays occidentaux, les expériences doivent avoir lieu en milieu confiné, la radioactivité est en principe soigneusement contrôlée et le personnel soumis à une surveillance particulière. Pourtant, des incidents conduisent parfois au relâchement d’oxyde d’uranium dans l’atmosphère (à Gramat dans le Lot, en Ecosse, à Puerto Rico…). Et l’on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.

    Dans l’Indiana (USA), un ex-champ de tirs d’essai d’obus à l’UA des années 80 a été reclassé en « zone de sacrifice national », condamnée pour l’éternité. 


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    Le site de tir à l’uranium du Centre d’Études Atomiques de Gramat. Photo: DIRE LOT

    A Bourges (Cher), au cours des essais en plein air qui ont été réalisés pendant des décennies sans étude d'impact, de nombreuses flèches à l'uranium appauvri ont été perdues dans les champs! On soupçonne l'oxyde d'uranium, d'avoir migré dans les eaux souterraines. Les populations, très inquiètes, exigent avec les associations de connaître le taux de pollution de leur environnement. Le DR BEHAR, président de l'Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMFPGN) demande "une enquête indépendante d'un laboratoire extérieur après une enquête approfondie sur le régime des eaux et le type de nappe phréatique concernées". 

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    Le black-out sur l’utilisation de ces armes illégales dure depuis 20 ans!

    Les gouvernements occidentaux coupables de ces atrocités maintiennent une chape de plomb sur les conséquences de l’utilisation de ces armes nucléaires, restée tabou jusqu’en 1991 (un rapport de l’OTAN de 1990 avait préconisé « des campagnes de relations publiques… étant donnée la perception (négative) de la radioactivité par le public »). La désinformation, qui présente l’UA comme un produit anodin, permet aux pays responsables (à la fois juges et parties) de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination des sites bombardés et de l’indemnisation des victimes, mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de l’UA dans les conflits.

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    Alors que la toxicité chimique est peu contestée par les instances officielles, la toxicité radiologique de l’uranium appauvri est systématiquement niée. Ainsi, en France, les militaires touchés par le "syndrome du Golfe" se voient privés de tout droit, à l’instar des victimes des essais nucléaires français. L’association AVIGOLFE, créée en juin 2000 par Hervé DESPLAT, l’une des victimes, veut faire la lumière sur les causes des maladies développées par les civils et les militaires depuis leur retour en France (causes que les responsables de l'étude épidémiologique de l'INSERM ont refusé d'étudier). En 2001, la Mission parlementaire d'information a reconnu que les obus français contenaient bien de l'U 236, mais elle a refusé d'auditionner le PR DURAKOVIC (ancien médecin colonel des Armées américaines présent sur le terrain lors du conflit), qui avait détecté des traces d'U236 dans les urines des soldats américains, canadiens et britanniques. 

    Les autorités italiennes, qui ont finalement du reconnaître le lien entre les pathologies de leurs casques bleus et l’usage des armes à uranium appauvri en ex-Yougoslavie, ont créé un fonds d’indemnisation en 2007. Début 2010, la Belgique a inscrit dans sa Constitution l’interdiction de  la production et de l’usage des munitions à l’uranium appauvri.

    Les pays de l’OTAN se sont abstenus ou ont voté contre la réalisation d’études approfondies pour disculper ou incriminer, une fois pour toutes, l’uranium appauvri

    Des personnalités issues des milieux universitaires, de la recherche, du droit, d’associations, d’organisations internationales et de parlements nationaux demandent l’interdiction des armes à l’uranium appauvri pour « sauvegarder l’avenir de l’humanité » (Ramsey CLARK)

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     Des personnalités de renommée internationale, comme Rosalie BERTELL, épidémiologiste canadienne spécialisée dans les maladies des radiations (prix Nobel Alternatif 1986) et Ramsey CLARK, ancien secrétaire d’état américain à la Justice et avocat international, et des associations nord-américaines ou françaises, tentent depuis des années de mobiliser l’opinion internationale pour obtenir « l’interdiction internationale inconditionnelle de la recherche, de la production, des essais, des transports, de la détention et de l’utilisation de l’uranium appauvri à des fins militaires. »

    Elles demandent «que toutes ces armes et tous les déchets radioactifs soient immédiatement isolés et stockés, que l’uranium appauvri soit classé «substance radioactive dangereuse», que les zones contaminées soient nettoyées et que tous ceux qui ont été exposés puissent recevoir des soins médicaux appropriés ».

    Selon le droit international sur le contrôle des armements, les armes à UA, sont pourtant déjà illégales (conventions de La HAGUE de 1899 et 1907, de Genève de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, convention des Nations-Unies du 10 octobre 1980, dite «Convention des armes inhumaines»), parce qu’elles infligent des maux superflus et des souffrances inutiles, qu’elles sont non discriminantes, causent de grandes souffrances ou des blessures sérieuses au corps ou à la santé des civils, des atteintes graves et durables à l’environnement et, comme les mines antipersonnel, restent meurtrières bien après la fin des conflits.

    Francis BOYLE, professeur de droit international à l'Université de l'Illinois, rappelle que le Protocole de Genève de 1925 interdit « en temps de guerre, l'usage d'asphyxiants, de toxiques ou d'autres gaz, et de tout analogue liquide, substance ou procédé. » Il fait remarquer, que, «comme le démontre le traité sur les mines terrestres, une coalition d'ONG et de militants déterminés, agissant de concert avec au moins un État sympathisant, a la possibilité de mettre en place un traité international pour régler les problèmes humanitaires » pour mettre fin à l'emploi de ces armes de génocide.

    Leur utilisation a été condamnée par la résolution 96/16 de la sous-commission aux Droits de l’Homme des Nations Unies en août 1996. De son côté, le Parlement européen a voté en janvier 2001, «en appel du principe de précaution», un moratoire sur l’utilisation des armes à uranium appauvri (mais pas sur leur fabrication !). En mai 2008, une nouvelle résolution demandait un moratoire sur l'utilisation de ces armes. Au début de l’automne 2010,  des parlementaires européens issus de l’ensemble du spectre politique, qui souhaitent organiser une audition d'experts, ont écrit à tous les Etats membres dans le but d’obtenir une nouvelle résolution.

    Après le l’Irlande et le Costa Rica, le parlement de Nouvelle Zélande doit débattre au cours de cet automne de l’interdiction généralisée de possession, de fabrication, de vente, de test et de transit de toutes les armes et de tous les blindages (comme celui du char Leclerc) contenant de l’uranium appauvri.

    Dernièrement, la France, unique pays européen producteur et vendeur de ces armes, a voté, en la seule compagnie des Etats-Unis et d’Israël, contre une résolution de l’ONU cherchant à établir une commission d’enquête sur les effets de l’UA.

    Il est plus que jamais nécessaire que ces appels soient enfin entendus. Sinon, des régions entières de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour l’éternité, et des populations toujours plus nombreuses seront condamnées à une mort lente et atroce. A terme, la planète entière sera contaminée.

     « Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être menée, ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison».  Albert Camus

     

    Joëlle Pénochet, article inédit du 19 octobre 2010 mis à jour le 2 janvier 2011.


    Une bibliographie actualisée, trop longue pour figurer ici,  sera intégrée prochainement à l'article sous format Word.

    La reproduction (intégrale, ou partielle avec un lien actif vers la suite) de cet article est encouragée, à condition de mentionner le nom de l’auteur et de citer le site d’origine avec un lien actif.


    Nous avons repris ici certains passages de nos articles précédents :

    A Fallujah, en iraq, l’uranium appauvri et le phosphore blanc continuent de tuer les enfants, Septembre 2009 (paru aussi sur Le Grand Soir, Mondialisation, Alterinfo...).

    Irak: des armes chimiques et nucléaires au service d'un génocide sans précédent, Votre Santé n° 80, mai 2006.

    La guerre nucléaire silencieuse, Revue"Sortir du nucléaire" n° 29, décembre 2005 (p. 24)

    Guerre totale, radiologique, électromagnétique et chimique contre l’Iraq (19 novembre 2005)

    D'hiroshima à bagdad Horizons et débats, juillet 2005.

    Guerre sans fin et dommages collatéraux  Combat-Nature, n° 147, novembre 2004, p 68

    Le rapport Medact Vous et Votre Santé, février 2003

    Les nouvelles armes à l’uranium appauvri », Combat-Nature n° 138, août 2002, pp. 46-48.

    Irak : le génocide silencieux Votre santé - Mars 2002

    De l'Irak à l'Afghanistan : Escalade des armes à l’uranium appauvri: une catastrophe sanitaire, des régions rayées de la carte, MEDECINES NOUVELLES 3ème trimestre 2002, pp.79-90

    Première et dernière photo: Enfants de Fallujah - The Independant Photos by Dr. Jenan Hassan

     

    Jenan Hassan

    Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou


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  • Le visage hideux de la bourgeoisie en temps de crise

    Fascisme, nazisme, identité nationale, extrême droite etc. sont des mots qui désignent, nonobstant leur capacité d’adaptation à de nouvelles situations, une seule et même réalité : la dictature du capital. Brutalité, démagogie, racisme, xénophobie, islamophobie sont les ingrédients essentiels utilisés ou plus précisément instrumentalisés par la classe dominante, en période de crise, pour maintenir, vaille que vaille, l’accumulation et la concentration de la richesse entre les mêmes mains.
     
    La stigmatisation de l’Étranger, du Noir, du Musulman, du Rom etc. lui permet non seulement d’occulter sa responsabilité et celle du capitalisme dans la situation économique et sociale désastreuse que connaît l’Europe aujourd’hui, mais aussi de détourner les travailleurs et les masses populaires des vrais problèmes qui les rongent au quotidien : chômage, précarité, suppression progressive des prestations sociales et régression sociale généralisée.

    Les bourgeoisies européennes n’arrivent plus à surmonter les crises à répétition du capitalisme. La crise actuelle dépasse largement le cadre bancaire, immobilier ou budgétaire. Il ne s’agit pas d’une crise conjoncturelle et passagère, mais bel et bien d’une crise structurelle dont les racines plongent jusqu’au cœur même du système. Les interventions massives des États, de l’Union Européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) restent, pour l’instant, impuissantes face à l’ampleur du marasme économique. Les classes dominantes ressemblent de plus en plus à ces magiciens qui ne maîtrisent plus les forces maléfiques qu’ils ont eux mêmes créées !

    Leur fuite en avant dans les politiques ultra-libérales d’austérité ne fera qu’aggraver la situation économique et sociale d’ une Europe déjà ravagée par le chômage et la pauvreté. Ainsi, plus de 23 millions d’hommes et de femmes sont touchés par le chômage dans l’Europe à 27, soit près de 10 % de la population active, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne(1) et 116 millions de personnes étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2008 soit près de 24 % de la population totale (2).

    Les plans de régressions sociales que les classes dominantes font adopter par des gouvernements qui gèrent leurs affaires sont de plus en plus contestés malgré une conjoncture défavorable aux luttes sociales. Les travailleurs, à cause du chômage de masse, se livrent sur le marché du travail une guerre fratricide qui brise leur unité face à leur ennemi de classe, la bourgeoisie. Mais même dans ces conditions difficiles, des mouvements populaires formidables ont éclaté et éclatent toujours un peu partout en Europe. Le conflit social mené par la classe ouvrière en France en octobre/novembre 2010 et soutenu par une large majorité de la population est un exemple vivant, parmi tant d’autres, de cette lutte de classes qui secoue l’Europe .

    Pour détourner les ouvriers et les salariés en général de ce combat de classe contre classe et pour reconquérir une « opinion publique » traumatisée par les différents plans d’austérité et dégoutée par le comportement d’une classe politique corrompue et totalement soumise aux intérêts d’une minorité de très riches, les bourgeoisies européennes inventent des ennemis et montrent du doigt l’Immigré, le Musulman, le Noir, le Rom etc. comme responsables de tous les maux et de tous les malheurs de l’Europe. La fabrication des boucs émissaires permet de décharger la colère populaire sur les victimes de la crise tout en épargnant ses véritables responsables.

    Ces cibles ainsi désignées, représentent pour une partie des classes populaires, élevée dans la haine de « l’Autre » par l’idéologie dominante, une concurrence insupportable sur le marché du travail. En période de crise, les travailleurs étrangers, ou supposés comme tels, sont présentés comme les responsables du chômage de masse qui ronge l’ensemble des salariés. Le chômage n’est jamais présenté comme le produit le plus authentique du capitalisme et de son système d’esclavage moderne, le salariat, qui lui est associé, mais comme le refus des salariés, de préférence étrangers, de travailler aux conditions du marché. Belle manière pour masquer la responsabilité des patrons dans la situation dramatique des chômeurs !

    En période de croissance économique, la bourgeoisie allait chercher la main-d’œuvre là où elle était la moins chère possible, en Afrique et au Maghreb par exemple. Aujourd’hui, les travailleurs immigrés Musulmans, Gitans, Noirs, avec ou sans papiers, avec ou sans nationalité, et leurs enfants sont présentés comme les coupables des crises du capitalisme.

    Contre eux, les bourgeoisies européennes mobilisent toutes leurs énergies. De la France au Danemark, des Pays-Bas à l’Autriche, de la Suède à la Suisse en passant par l’Italie, l’Allemagne et la Belgique, la traque est organisée et parfois au plus haut sommet de l’État. En France par exemple, c’est le président de la République N. Sarkozy lui-même qui a ordonné à son ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, condamné par ailleurs par la justice pour injures racistes, d’organiser la chasse aux Roms « j’ai demandé au ministre de l’Intérieur de mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms. Ce sont des zones de non-droit qu’on ne peut pas tolérer en France. La décision d’évacuer les campements sera prise sous la seule responsabilité des préfets » (3). Des ordres précis et secrets sont donnés aux préfets pour « la réalisation minimale d’une opération importante par semaine (évacuation / démantèlement / reconduite) concernant prioritairement les Roms » (4). Ainsi une partie de la population est clairement désignée à la vindicte populaire. Plus les classes dominantes s’enfoncent dans la crise, plus elles deviennent cyniques, brutales et méprisantes.

    La France de Sarkozy a expulsé des milliers de Roms, comme l’Italie de Berlusconi, l’Allemagne de Merkel ou encore le Danemark d’Anders Fogh Rasmussen pour ne citer que ces pays. Mais les Roms ne sont pas les seuls à faire l’objet de stigmatisations dans toute l’Europe. Les travailleurs immigrés, notamment de confession musulmane, sont également victimes de la xénophobie et de l’islamophobie : « La discrimination envers les musulmans persiste dans les domaines de l’emploi, du maintien de l’ordre, de l’urbanisme, de l’immigration et de l’éducation. Depuis peu, les musulmans sont également visés par des restrictions spécifiques d’ordre juridique », souligne la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) dans son rapport pour 2009 (5).

    Un peu partout en Europe, les gouvernements, alliés aux partis d’extrême droite ou sous leur pression, font voter par leur parlement des lois interdisant le port du voile dit islamique, de la burqa et autre niqab. La Suisse, elle, fait interdire la construction des minarets ! L’hystérie collective organisée autour de la burqa par exemple ressemble quelque peu à ces Deux Minutes de la Haine décrites par Orwell dans 1984. Les bourgeoisies européennes instrumentalisent également,dans un continent vieillissant, la peur de « l’Autre » en propageant, en encourageant et en banalisant un discours politique de plus en plus xénophobe et islamophobe.

    La rhétorique anti-islamique se substitue largement au vide des programmes des gouvernements et des partis politiques. Même dans un pays comme la Finlande, qui compte pourtant très peu de travailleurs immigrés musulmans, l’islamophobie est devenue, dans le cadre de la campagne électorale des législatives d’avril 2011, la question essentielle du débat politique. Mais la Finlande est un pays en crise économique profonde : « La récession mondiale a frappé plus durement la Finlande que la plupart des autres pays de l’OCDE » (6).

    Le gouvernement français a, lui aussi, organisé « le grand débat sur l’identité nationale » à quelques mois des élections régionales de mars 2010 qui a vite tourné à la stigmatisation, encore une fois, des travailleurs immigrés musulmans. Il serait fastidieux d’énumérer ici tous les partis politiques européens dont les programmes se réduisent à la stigmatisation et à la haine de l’Islam et des musulmans.

    Les fondements matériels sur lesquels s’élèvent les valeurs dont se targue encore l’Europe s’effondrent lentement sous la pression des changements économiques et avec eux toute cette construction idéologique : droit de l’homme, laïcité, démocratie, État de droit, égalité entre citoyens, libertés individuelles etc. La disparition comme d’ailleurs la réapparition de ces valeurs dépendent de leur base matérielle. Aujourd’hui comme hier, la crise du capitalisme produit, toute proportion gardée, des « valeurs » de haine, de xénophobie, d’islamophobie etc.

    Il faut donc s’attaquer au système lui-même et à la classe qui le porte, la bourgeoisie. Ce sont les patrons et non les travailleurs immigrés, quelque soit leur confession, qui exploitent et jettent dans le chômage et la misère les salariés lorsqu’ils n’ont plus besoin de leur force de travail.

    Prolétaires de toute l’Europe unissez vous contre votre véritable ennemi, le capitalisme.

    Mohamed Belaali

    belaali.over-blog.com

    (1)http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ca...

    (2) http://epp.eurostat.ec.europa.eu/ca...

    (3) Voir le discours de Grenoble du 30 juillet 2010 http://www.elysee.fr/president/les-...

    (4) http://www.rue89.com/2010/09/10/rom...

    (5) http://www.coe.int/t/dghl/monitorin...

    (6) http://www.oecd.org/document/3/0


    http://www.legrandsoir.info/Le-visage-hideux-de-la-bourgeoisie-en-temps-de-crise.html

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  • Ur bloavezh mat a hetan deoc’h ! Bloavezh mat, leun a joa, a blijadur hag a brosperite ...

     

    Gouel  laouen dit ha bouchou trouz


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  • Le rôle du chercheur en sciences sociales face aux questions sensibles n’est pas de prétendre avoir des révélations ou des informations exclusive à dévoiler, mais de désamorcer les fantasmes, d’expliquer et de déjouer les amalgames afin de permettre aux citoyens, contre l’agitation de peurs, d’exercer leur réflexion.

    En tant que sociologue ayant travaillé et publié sur l'anarchisme, je reçois actuellement des sollicitations de journalistes me demandant s'il existe un réseau anarchiste international européen prêt à commettre des attentats. Je constate par ailleurs la publication d'articles où des universitaires suggèrent l'existence d'une coordination anarchiste européenne clandestine et où des journalistes titrent comme ceux du Figaro : «Cette mouvance anarchiste qui empoisonne l'Italie» (24/12/10).

    L’éthique du chercheur en sciences sociales

    Les journalistes ont parfois tendance à penser que les scientifiques peuvent s'exprimer sur tous les sujets et malheureusement ils trouvent des chercheurs disposés à leur faire croire que c'est le cas.

    Or on peut se demander actuellement comment des universitaires dans leur bureau pourraient prétendre connaître les dessins cachés d'organisations clandestines dites anarchistes. Un moment de réflexion, et non de recherche de sensationnalisme et d'agitation des peurs, pourrait bien laisser penser que quel que soit la nature de tels groupes, il doivent certainement cultiver le secret et qu'il est inutile d'aller voir des scientifiques pour obtenir des informations exclusives et inédites sur les desseins de ces groupes. Une telle demande tend à confondre le sociologue avec l'indicateur de police infiltré. Les scientifiques n'ont rien à dire là dessus parce que tout simplement on se doute bien que des groupes clandestins n'accordent pas d'entretiens à des sociologues.

    Si un scientifique peut et doit s'exprimer sur un tel sujet dans les médias, c'est bien pour tenter de désamorcer les fantasmes des journalistes ou des citoyens sur ce type de questions et non pour les faire enfler.

    De quelques remarques de bon sens qu'il est utile de rappeler

    Par conséquent, il me semble important de rappeler quelques éléments :

    — Les revendications d'attentats, les accusations et les enquêtes sur ces sujets doivent nous inciter à la prudence. Nous avons pu constater par exemple encore récemment avec l'affaire Tarnac que la détermination des auteurs des actes n'est pas si simple que peut le laisser présumer les revendications. L'affaire de la Piazza Fontana en Italie en 1969 montre comment ces affaires peuvent être particulièrement embrouillées puisque dans celle-ci des anarchistes ont d'abord été accusés avant que la piste de néo-fascistes ne soit envisagée.

    — La notion d'anarchiste dans les médias tend à désigner bien souvent de manière simple des groupes clandestins qui commettent des attentats sans se préoccuper du fait qu'il existe nombre de militants qui se revendiquent au grand jour comme anarchistes et qui n'appellent pas à des attentats. Pour ces derniers être anarchistes, c'est par exemple être syndicalistes (les anarcho-syndicalistes) ou mettre en place des projets culturels autour de l'anarchisme.

    La notion d'anarchisme est une notion complexe qui recouvre des courants différents. Ainsi dans un texte de janvier 2004, la Fédération anarchiste italienne, au sujet des conceptions qui seraient revendiqués par la Fédération anarchiste informelle lors d'attentats ayant eu lieu en 2003, exprimait une conception différente de l'anarchisme, attachée à une activité au grand jour cherchant le lien avec la population et non pas à se couper d'elle par des activités clandestines.

    — Ce sont les mêmes raccourcis et amalgames qui tendent à réduire la notion anarchiste d'action directe à des attentats alors qu'elle désigne toute action sans l'intermédiaire de représentants politiques. Sa principale forme était autrefois la grève et aujourd'hui elle se traduit bien souvent également par la désobéissance civile non-violente.

    — Dernier point qu'il me semble important de souligner, c'est que l'agitation des peurs et les amalgames ont pu être utilisés par le passé et encore actuellement par des gouvernements pour édicter des législations réduisant les libertés publiques et les libertés militantes, que l'on se souvienne par exemple des Lois scélérates durant la Belle époque, permettant ainsi la répression de militants n'ayant rien à voir avec de troubles histoires d'attentats.

    Irène Pereira
    Agoravox, 30 décembre 2010. 
    Irène Pereira est co-fondatrice de l'IRESMO (Institut de recherche sur le syndicalisme et les mouvement sociaux) et auteure entre autres de : Anarchistes (La ville Brûle, 2009) et L'anarchisme dans les textes ( à paraître en février 2011 aux éditions Textuel).
    Trouvé ici

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    • PAS DE MAGASINAGE


    • PAS DE CADEAUX


    • PAS DE SENTIMENT DE CULPABILITÉ !



    Vous savez tous que le magasinage du temps des Fêtes est une activité déplaisante et source de gaspillage, et que les « listes et échanges de cadeaux » de Noël dénaturent le vrai sens du don. Vous savez également que la commercialisation de Noël est une escroquerie qui profite aux fabricants, magasins  et grandes entreprises, et qui pousse monsieur-madame-tout-le-monde dans le gouffre de l’endettement. Et vous savez sans doute que cette frénésie de consommation annuelle cause des ravages à notre environnement, les sites d’enfouissement de déchets se remplissant de tous ces matériaux d’emballage inutiles et cadeaux non désirés qui sont jetés à la poubelle.

    Pourtant, chaque année, nous cédons à la tentation et allons magasiner. Le bombardement impitoyable des annonces publicitaires exerce une pression constante sur nous. Tout comme le font ces troupeaux de magasineurs qui bêlent à l’unisson et vous traîtent de « Grincheux » si vous manquez de vous joindre avec enthousiasme à leur orgie rituelle de consommation. Vos amis et votre famille vous harcèlent avec leurs demandes de cadeaux , les vitrines des magasins vous séduisent avec leurs paquets aux couleurs étincelantes, et tous les hauts-parleurs de la ville font jouer à répétition les mêmes "classiques" de Noël.

    Alors que pouvez-vous faire pour résister ? Joignez-vous au Mouvement Anti-Noël ! De plus en plus de gens se joignent au MOUVEMENT ANTI-NOËL pour résister en solidarité à la saison du magasinage. Pour chaque 100 automates qui vous traitent de « Grincheux », il y a quelqu’un QUI RÉSISTE JOYEUSEMENT À NOËL et qui VOUS appuie dans votre choix de NE PAS VOUS LAISSER ACHETER PAR L’HYSTÉRIE DES FÊTES.

    Ensemble, nous boycottons la magasinage du temps des Fêtes, les décorations et cartes de Noël, ainsi que toute cette folie qui entoure la fête de Noël. Nous refusons de donner notre appui à l’industrie des Fêtes. Nous démontrons à nos parents et amis que nous les aimons en leur donnant de notre temps et de notre affection plutôt qu’en leur achetant des biens de consommation. Ainsi, nous conservons l’intégrité du don en donnant seulement de manière spontanée et avec notre coeur, plutôt que durant une période spécifique de l’année.

    Vous n’êtes pas seul. Ensemble, nous pouvons RESISTER À LA FOLIE DE NOËL !

    Conseils pour résister à la folie de Noël

    Dites poliment mais fermement à vos parents et amis que vous n’achèterez pas de cadeaux de Noël cette année. S’ils vous achalent plus tard, rafrâichissez leur mémoire concernant votre position et n’en démordez pas.

    Si quelqu’un vous offre un cadeau , informez la personne que vous ne lui achèterez rien en retour. Si elle insiste, acceptez le cadeau et remerciez-la pour sa générosité. Il y a de très fortes chances qu’elle ne vous achètera rien l’an prochain.

    Lorsque vous êtes sur le point de céder à la tentation, souvenez vous de la Terre. Imaginez votre achat éventuel qui dépérit dans un site d’enfouissement.

    Donnez des cadeaux durant le reste de l’année lorsque vous en avez envie. Vos élans de gentillesse et de générosité pourront servir d’exemple et détruire petit à petit le stéréotype de « Gricheux » que doivent porter ces personnes consciencieuses qui résistent à la folie de Noël.

    Remerciments à l'Exilé


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  • Wikileaks, Cuba et l’autisme médiatique

    Cuba Debate

    Éditorial de Cubadebate

    Le 2 décembre 2010

    La base de données de Wikileaks contient 2080 messages que l’Agence d’Intérêts des USA, située à La Havane, a envoyés au Département d’État nord-américain, et pour l’instant aucun n’a été publié. Wikileaks les diffuse logiquement au compte-goutte, car les agressions du gouvernement nord-américain ne sont pas uniquement verbales. Ce site web subit un harcèlement cybernétique légalisé, ses serveurs ont reçu au moins deux assauts de connexions concentrées dont l’un d’eux était supérieur à 10Gb à la seconde, ce qui équivaut à une attaque simultanée de plusieurs millions d’ordinateurs.

    Mais les cinq médias, dont le quotidien El País, qui ont publié ensemble les documents diffusés, avaient entre leurs mains toute l’information -les originaux sans aucune censure- que Wikileaks avait obtenu par l’intermédiaire de ses sources, et cela bien avant le dimanche – jour de la découverte du « cable gate »-. Ils ont eu le temps de la consulter, la regarder à la loupe et même l’arranger avec le Département d’État.

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    Voyez comment El País a titré le message du chef de la SINA.

    Pour quelle raison n’ont-ils divulgué qu’un seul rapport daté depuis La Havane ? Où sont passées les autres 2079 dépêches ? Que disent-elles ? Pourquoi les entêtes reflètent-elles, comme si elles étaient incontestables, certaines appréciations sur Cuba délivrées par des diplomates-espions de pays tiers, alors que d’autres plus curieuses, et de plus grande importance journalistique, sont occultées ?

    D’autre part, des 2080 rapports envoyés depuis La Havane et qu’El País a eu connaissance, le quotidien espagnol n’a publié qu’une ligne d’un de ces rapports, diluée au milieu d’appréciations sur Cuba, extraites d’autres rapports provenant d’Ambassades nord-américaines à Caracas et à Bogotá. Cette unique ligne vient d’un rapport daté du 27 février 2009 et signé par Jonathan Farrar, chef de l’Agence des Intérêts des États-Unis. Il s’agit d’un Questionnaire sur le Profil du Climat de Sécurité, (SEPQ) comme dénommé par le Département d’État, datant du printemps 2009 à Cuba :

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    On peut lire sur l’entête du rapport qu’il s’agit d’un Security Environment Profile Questionnaire (SEPQ), déjà traduit plus haut.

    Ce formulaire est rempli de manière routinière par les ambassadeurs des EEUU partout dans le monde, un détail qu’El País omet de mentionner. Par exemple, Wikileaks avait passé au peigne fin d’autres SEPQ provenant de différentes ambassades, comme vous pouvez le voir ici :

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    SEPQ provenant de l’Ambassade d’Islamabad

    Que nous dit El país de ce rapport isolé et doublement disséqué ? Que « l’Agence d’Intérêts des EEUU à la Havane reconnait l’efficacité de la police (cubaine) pour traquer les ‘terroristes’, nom donné aux dissidents à Cuba ». La seule chose qui intéresse le quotidien, est de diaboliser le gouvernement cubain. Il ne prend même pas la peine de vérifier s’il est certain qu’ici on appelle « terroristes » les « dissidents » et encore moins, d’informer ses lecteurs que ces « dissidents » sont les destinataires de millions de dollars des deniers publics que le gouvernement des États-Unis leur octroie pour créer et financer l’opposition sur l’île. Une chose que le chef de la SINA doit certainement préciser dans son rapport.

    Ce qui est intéressant, cependant, ce n’est pas ce qu’écrit El País, mais plutôt ce qu’il dissimule et les retombées internationales. Vérifiez par vous-même en lisant le rapport original. Vous trouverez les coupures assassines réalisées par El País dans les écrits de Farrar, et le traitement totalement autiste du rapport de cet homme, qu’il ne viendrait à l’idée de personne de qualifier de partial envers Cuba.

    D’autre part, le chef de la SINA reconnaît, rien moins, la stabilité et la sécurité dont jouissent les diplomates nord-américains à Cuba, où « il n’existe aucune condition pour que surgisse un conflit à grande échelle (macro) », et il ajoute : « il n’y a pas de terrorisme autochtone », « il n’y a pas de groupe terroriste autochtone » et « il n’y a aucun groupe terroriste anti-nord-américains ».

    JPEG - 15.7 ko

    Partie du formulaire envoyé au D.E. par le chef de la SINA et divulgué par Wikileaks.

    Curieux constat, compte tenu de la place réservée à Cuba, par les États-Unis, sur toutes les listes noires existantes y compris celle des pays terroristes -à prouver qu’ils le soient- dont les diplomates restent sur le qui-vive dans une bonne partie des nations de ce que l’on appelle le Tiers-monde, où d’habitude ils ne sont pas les bienvenus.

    Mais voyons d’autres appréciations du rapport :

    · Toutes les manifestations (en face de l’Agence d’Intérêts) sont organisées par le gouvernement cubain ou elles ont, au moins, son approbation. Le gouvernement cubain réalise quotidiennement des manifestations à la Tribune Anti-impérialiste, mais en général elles sont organisées pour commémorer des dates historiques cubaines et ne sont pas de nature strictement anti-nord-américaine.

    · La protection de la SINA est assurée par la PNR (Police Nationale Révolutionnaire) et la SEPSA. En cas de besoin, Cuba compte avec des effectifs préparés pour protéger la SINA.

    · Les Services secrets et ceux du Contre-espionnage sont des services professionnels, aptes et hautement efficaces pour la pénétration de réseaux sur l’île et pour poursuivre des individus qu’ils considèrent comme des terroristes.

    · Des sources sûres rapportent la présence de membres de l’ELN, des FARC et de l’ETA à la Havane, mais il est très peu probable que ceux-ci puissent développer des opérations terroristes sur le territoire cubain. (cette partie a été radicalement ignorée dans les rapports qui aujourd’hui circulent à profusion. Il n’y a pas écrit non plus, que les membres de ces groupes sont arrivés sur l’île, suite à des accords avec les pays respectifs).

    · Cuba ne permet pas que des représentants d’autres gouvernements accrédités, aient un rôle d’agent de renseignements ou agissent comme terroristes contre les EEUU à partir de son territoire. Au sein du corps diplomatique, il est établi que le gouvernement cubain essaie d’éviter de donner des prétextes aux EEUU d’organiser des opérations antiterroristes contre Cuba.

    · À Cuba il n’existe aucune condition pour que surgisse un conflit à grande échelle. Il n’y a pas de terrorisme autochtone, ni de groupe terroriste autochtone ni anti-nord-américains.

    · La possession d’armes dans la population est contrôlée. L’utilisation d’armes à feu est très peu probable.

    Par quel miracle un rapport aussi flatteur envers Cuba, rédigé par le chef de la SINA, est traduis dans son contraire ? Pourquoi ceux qui relaient la version d’El País ne se soucient même pas de lire la source originale ? Pourquoi lorsqu’il s’agit de Cuba, ne fait-on pas appel à un minimum de bon sens ? Au nom de quoi se permet-on de censurer jusqu’au plus discipliné des fonctionnaires impériaux lorsqu’il rapporte objectivement les faits sur Cuba, comme si maudire l’île serait devenu religion, comme si lui faire du tort serait devenu le sport du fanatisme religieux ?

    URL de cet article 12239
    http://www.legrandsoir.info/Wikileaks-Cuba-et-l-autisme-mediatique.html

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