• Une guerre semble déclarée au français par l’intrusion larvée mais massive de l’anglais – ou d’un sous-anglais – dans tous les domaines de la vie sociale, notamment dans le monde de l’entreprise. Cette tendance n’est pas innocente : elle tend à marginaliser une large part de la population, qui pourrait devenir étrangère dans son propre pays. Le phénomène n’est pas propre à la France, et vise à déposséder les peuples de leur propre vison du monde, inséparable de la langue.

    La caste financière qui domine notre pays planifie-t-elle le basculement de la France vers le « tout-anglais » pour les, voire pour la, prochaine(s) décennie(s) ? Cette perspective, pour incroyable qu’elle puisse paraître, pourrait être étayée par de nombreux exemples.

    Ainsi, sur TF1, on ne compte plus les écrans publicitaires qui s’affichent en anglais, dans la totale indifférence du CSA. La représentante française a chanté en anglais lors de l’eurovision 2008 sans qu’on ne s’en émeuve en haut lieu. Les supermarchés Atac sont rebaptisés Simply Markets (« be happy, be simply » !), Champion devient Carrefour Market pendant que les villes se couvrent d’enseignes en franglish. Berceau de notre littérature, le Val-de-Loire se voit renommé Loire Valley. Les ex-services publics se lâchent : pour vanter le Livret A, la Poste proclame I love L.A., pendant que la SNCF lance ses Family TGV. Sans le veto d’un préfet courageux, l’aéroport Lyon Saint-Exupéry serait déjà Lyon Airports…

    Le phénomène est plus flagrant encore dans les entreprises. Chez Toyota, les production operators de chaîne obéissent aux Team managers ; des syndicats de base CGT, CFTC, CGC et UNSA regroupés en Intersyndicale en sont à revendiquer le droit des salariés à travailler en français en France. Quant aux ouvriers de Continental, ils ont appris en anglais leur licenciement collectif.

    Des grands groupes n’hésitent plus à rechercher des cadres « english mother language », sans que la dite « Haute autorité », censée sévir contre les discriminations, ne pointe cette véritable préférence nationale à l’envers. Les Français qui suent pour apprendre le Wall Street English vanté dans les rames du métro ne feront pas longtemps le poids face aux anglo-« natifs ».

    Les médias ne sont pas en reste, où déferlent les américanismes (du « Morning » au Mouv’ en passant par le « crumble » de France-Inter…). Alors qu’existent les termes français, le média-formatage des cerveaux substitue systématiquement challenge à défi et « meïl » à courriel. On n’en est plus aux traditionnels emprunts d’une langue à une autre quand la gent branchée préfère la positive attitude à l’« attitude positive » et dit plus spontanément yes ! que oui.

    Au point que le philosophe Michel Serres – peu soupçonnable de dérives « franchouillardes » – s’indigne : « il y a plus d’anglais aujourd’hui sur les murs de Paris qu’il n’y avait d’allemand sous l’Occupation ». Et Hubert Védrine enchérit : « peut-être le français survivra-t-il à tout cela ; peut-être pas… ».

    Dans ce contexte, il n’est sans doute pas excessif d’évoquer un plan totalitaire d’anglophonisation de la France, dont les chefs d’orchestre paraissent de moins en moins clandestins. A commencer par les gouvernements anglais et américain qui, depuis 1945, poussés par leurs firmes transnationales, investissent d’énormes sommes pour anglophoniser la planète, comme le révèle le linguiste Claude Hagège (1). Ensuite, l’Union européenne dont 80% des textes sont, très illégalement, exclusivement rédigés en anglais (2).

    L’état-major patronal européen bat la mesure : « les présidents des quarante-six plus grandes sociétés du continent ont obtenu que tous les documents des États candidats à l’intégration dans l’UE soient exclusivement rédigés en anglais », écrivait déjà Hagège en 2006 (1). Le congrès du MEDEF vient d’adopter pour devise : « Ready for the future ! » (« prêt pour l’avenir »). Dans un registre plus institutionnel, et avec de lourdes conséquences, la France a finalement ratifié le protocole de Londres, ouvrant la voie au monopole de fait de l’anglais sur les brevets (cf. BRN n°34 du 27/11/07).

    On se souvient qu’Ernest-Antoine Seillière, appelé à intervenir en 2003 devant le Conseil européen, annonça qu’en tant que président de la confédération patronale européenne Business-Europe, il s’exprimerait en « anglais, la langue des affaires et de l’entreprise ». Quant au président de la banque centrale européenne (BCE), il déclarait devant les eurodéputés lors de sa prise de fonction : « I am not a Frenchman ! ».

    Dans ce qui s’apparente à une dénationalisation de la langue et des cerveaux, le français est en quelque sorte relégué au rang de langue domestique – le terme est ici littéralement approprié. Car pour dissoudre notre pays dans « l’économie de marché ouverte sur le monde », et pour tenter de désarmer et diviser les résistances populaires, les maîtres du CAC 40 ont entrepris d’effacer ce repère essentiel dont dispose notre peuple pour s’unir et s’identifier : sa langue. Après avoir criminalisé l’héritage révolutionnaire du monde du travail, la Frencheurope d’en haut serait ravie d’araser le « mauvais esprit » de ces écrivains frondeurs que furent Villon et Rabelais, Molière et Descartes, Diderot et Rousseau, Aragon et Éluard, Césaire et Fanon…

    À Paris, dans les allées du pouvoir, on montre l’exemple. Ainsi Christine Lagarde ne se cache pas de « manager » Bercy en anglais. Valérie Pécresse, lauréate du Prix de la Carpette anglaise, promeut avec acharnement l’anglophonisation de l’Université en violation de la Constitution qui fait du français la langue officielle de la République. Xavier Darcos impose de fait l’anglais à tous les enfants du primaire sous couvert de l’apprentissage précoce d’une langue étrangère ; mais pourquoi pas l’allemand, l’espagnol, l’italien, ne serait-ce que dans les régions frontalières ?

    Quant au chef de l’État, il vient de s’illustrer en inaugurant la nouvelle base militaire d’Abu Dhabi : devant les caméras de la télévision française, c’est en anglais qu’il interrogea l’officier français charger de le « briefer » sur la disposition des forces… Le même avait semé la consternation au Québec par ses déclarations peu avant l’ouverture du sommet de la Francophonie.

    Dépossession d’une vision du monde

    A ce rythme, combien de temps faudra-t-il pour que la langue du Discours de la méthode et de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen devienne à Paris ce qu’est devenu le gaélique à Dublin ? De même, combien de temps pour transformer ces langues de haute culture que sont l’allemand ou l’italien en jargons bredouillés par des « indigènes » inaptes à l’« employabilité mondiale » ? Au-delà de l’indéniable enjeu national, la cause du français s’articule donc de manière internationaliste à la défense de toutes les langues contre ceux qui veulent déposséder les peuples de leurs concepts, de leur manière de penser, et, au fond, de leur vision du monde.

    Car à pensée – impériale – unique, sabir unique. Et tant pis si la classe ouvrière francophone (et a fortiori sa composante immigrée) devient étrangère dans son pays. L’« élite » planétaire américano-formatée se dote ainsi d’une arme linguistique de destruction massive lui permettant d’atomiser psychologiquement la nouvelle plèbe mondiale, vouée à « anglo-baragouiner » sous l’œil méprisant des nouveaux seigneurs. Une telle perspective n’a pas de quoi émouvoir Dominique Strauss-Kahn (FMI) ou Pascal Lamy (OMC), les socialistes français qui pilotent la mondialisation ; ni d’ailleurs Martine Aubry ou Ségolène Royal, dont les euro-retrouvailles lors du rassemblement électoral près de Nantes se sont récemment tenues sous une banderole proclamant fièrement first the people ! (3)

    De leur côté, François Chérèque et Bernard Thibault ont accepté que la seule langue de référence de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) soit l’anglais. Un choix d’autant plus paradoxal que le français est langue officielle du Bureau International du Travail (BIT). De même, l’ensemble des syndicats français affiliés (CGT, CFDT, FO) ou candidats (FSU) à la Confédération Européenne des Syndicats (CES) promeut-il sans états d’âme le « nouveau deal européen » prôné par cette dernière (lire p. 13). Un glissement linguistique qui traduit un basculement conceptuel : substituer la culture du marchandage à la tradition syndicale française fondée sur la solidarité de classe (4).

    Que dire de la LCR-NPA, dont le journal djeun’ se nomme Red (« Rouge »). Il faudrait également évoquer ces députés PS, UDF et PCF qui entendaient mettre constitutionnellement à égalité le français et les langues régionales… ouvrant ainsi la voie à la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires voulue par l’UMP. Qui connaît l’origine de cette Charte et l’esprit de ses initiateurs ne peut guère en douter : l’arrière-plan n’est autre que l’euro-régionalisation de la République sur des bases ethno-linguistiques. Entre l’anglais « global » et la langue régionale, le français n’a qu’à bien se tenir…

    C’est donc en réalité toutes les langues du monde qu’il conviendrait de protéger du tout-globish. Y compris celle de Shakespeare et de Shelley, menacée au premier chef d’un « ajustement structurel » bien peu littéraire par « Business Europe » et consorts. La tâche est immense, mais les forces ne manquent pas pour y contribuer.
    ______________________
    (1) Combat pour le français, Odile Jacob, 2006 (2) Ainsi l’office européen des statistiques vient-il de passer au tout-anglais en abandonnant l’allemand et le français sans un mot de protestation de Berlin ou Paris… (3) dont on ne sait s’il faut traduire « le peuple d’abord », ou bien « les gens d’abord »… (4) Le français parlerait de « compromis », ce qui suppose au moins la construction préalable d’un rapport des forces entre classes sociales. L’anglais dit « deal », on est dans le vocabulaire des joueurs de poker, du monde des affaires, ou du commerce de stupéfiants…
    G. Gastaud*

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  • 58 députés ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le port de la burka (Dark Vador avec une grille) ou du niqab (Dark Vador avec une fente). Une foultitude de réactions ont été publiées depuis cette annonce. Ma contribution à la polémique .

    La femme qui porte le voile ne serait pas libre. Celle qui porte le voile intégral (burka ou niqab) encore moins. En revanche, celle qui porte un jean taille basse ras la foufoune, avec à l’arrière le string en évidence, puis, côté pile, le nombril ostentatoire, arborant un maquillage péripatéticien, elle, elle serait libre...

    Toutes ces femmes, la niqabienne toute fermée ou la stringueuse toute offerte, sont des femmes objets : elles ont cessé d’être sujets de leur propre vie. Elles sont assujetties à l’image de la femme que valorisent les hommes - ou l’homme - qu’elles côtoient. Ne les en blâmons pas : elles n’ont parfois pas d’autre choix que celui d’obéir ou de se conformer. Mais en quoi est-ce un problème religieux ?

    Le problème central reste le statut de l’individu comme sujet de son propre désir ou comme objet du désir des autres. Quand mon comportement, mes attitudes et mes habitudes se définissent en fonction de ce que l’autre veut que je sois et non en fonction de ce que moi je désire être ou devenir, je cesse d’être libre.

    Ce problème de l’individu-objet se rencontre bien plus souvent chez la femme que chez l’homme. L’égalité reste un voeu pieux, si j’ose dire, en témoigne la révoltante différence de salaires entre hommes et femmes. En témoignent aussi les publicités qui réduisent la femme à un objet de fantasmes sexuels. En témoigne la parité homme/femme rarement respectée dans le monde politique. En témoigne la préférence donnée aux compétiteurs aux dépens des compétitrices dans le monde du spectacle sportif.

    Mais ne nous leurrons pas : interdire le port de la burka et du niqab nous garantirait de ne plus être choqués en croisant les personnes qui s’en vêtissent aujourd’hui, mais n’aurait aucun effet sur ce que ces femmes vivent au quotidien dans leurs foyers. Et en matière de dénigrement, d’aliénation, d’exploitation voire de violence morale ou physique, l’habit ne fait pas la victime. La tenue ne protège pas.

    Dès lors, quel intérêt y a-t-il à ainsi offrir en pâture aux médias et au public une catégorie ultra minoritaire de la population ? Créer un énorme brouhaha où s’entremèlent des notions fort distinctes : laïcité, intégrisme, liberté, respect... Dégageons le premier de ces thèmes, la laïcité, et commençons par affirmer avec fermeté que la femme qui se promène dans la rue en burka ne menace pas ni ne porte atteinte au principe de laïcité. Qu’elle expose son asservissement, certes, mais en aucune manière elle ne menace davantage la laïcité que la bonne soeur avec son cornet et son chapelet.

    La laïcité a un double objectif : garantir l’indépendance de l’Etat vis-à-vis des religions et garantir la liberté religieuse des particuliers dans la sphère privée. Aujourd’hui, la laïcité est bien plus menacée par le ministre de l’Education - qui reconnaît les diplômes du supérieur délivrés par des universités catholiques - que par la femme en burka. La laïcité est bien plus menacée par un président de la république qui fait au Vatican l’éloge du prêtre aux dépens de l’instituteur que par la femme en niqab.

    Cessons donc d’être hypocrites et battons-nous vraiment pour la laïcité. Dénonçons les subventions mirobolantes versées aux établissements scolaires privés et religieux (dont les enseignants, rappelons-le, sont payés par l’Etat). Dénonçons la place scandaleuse offerte aux catholiques dans les médias français. Enlevons les crucifix qui trônent encore dans des établissements publics de Lorraine ou d’Alsace. Supprimons les jours fériés religieux - tout en garantissant aux pratiquants le droit d’être en congés ces jours-là - et remplaçons-les par des jours fériés commémorant les grandes victoires sociales ou l’infâmie des fascistes : 21 mai (1871 : début de "la semaine sanglante" qui verra 20 000 communards massacrés sur ordre de Thiers), 27 mai (1968 : accords de Grenelle)**, 7 juin (1936 : accords de Matignon) ...

    Et laissons à ceux qui croient le droit de construire les édifices qu’ils souhaitent pour y pratiquer leurs rites. Mais que pour cela, et pour toutes leurs autres activités, il ne soit pas dépensé le moindre centime d’argent public.

    Olivier Pagès

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  • Oui, même si ce n'est pas fait pour.

    Certaines armes — dites sub-létales — utilisées par la Police nationale comme les lanceurs de balles ou le Taser font régulièrement polémique. Le 8 juillet dernier, Joachim Gatti a perdu un œil après un tir d'une arme de type Flash-Ball. Le réalisateur de 34 ans, qui participait à une manifestation en soutien de squatteurs d'une clinique désaffectée à Montreuil, a porté plainte et l'IGS a été saisie.

    Depuis le début de l'année, trois personnes ont déjà perdu un œil, d'autres ont été blessées au visage, suite à des tirs de lanceurs de balle. Y-aura-t-il un mort un jour? Cela n'est jamais arrivé encore mais l'idée inquiète notamment le député communiste Jean-Pïerre Brard qui a «condamné l'utilisation des Flash-Balls par la police» et demandé mercredi au ministre de l'Intérieur «le retrait de cette arme qui peut tuer».

    Qu'est-ce qu'un lanceur de balles de défense?

    Les médias utilisent la plupart du temps le même terme pour désigner les lanceurs de balle de défense: le Flash-Ball. Cela revient à utiliser le nom de la marque Frigidaire pour un réfrigérateur. Le Flash-Ball désigne une arme spécialement conçu par l'armurier français Verney-Carron. Utilisé par la police depuis 1995, le Flash-Ball va être progressivement remplacé par «le lanceur de balles de 40», en test depuis deux ans déjà, qui a une portée plus lointaine et qui est plus dangereux.

    Pour le moment, à Montreuil, c'est probablement un Flash-Ball Super Pro classique qui a été utilisé. Mais, sans confirmation, cela pourrait aussi être un lanceur de balles de défense de 40mm, arme qui a déjà été mise en cause dans une affaire similaire le 27 novembre 2007.

    Le Flash-Ball Super Pro


    flashball

     

     C'est une arme de calibre 44 mm, le modèle utilisé par l'administration française mais aussi par la police de Monterrey au Mexique. A une époque, le canton de Genève, Macao et certaines gardes d'Etat d'Afrique centrale en ont fait l'acquisition. L'arme est classée en 4e catégorie, dans « Les armes dites de défense et leurs munitions ». Considérée par la société Verney-Carron comme «une arme à létalité réduite», elle est toutefois classée dans la même catégorie que le fusil à pompe et est réservée au professionnel. «Le Flash-Ball Super Pro est un peu moins puissant que la première version grand public de 1995, suite aux recommandations du CREL (le centre de recherche et d’études de la logistique de la Police Nationale). Le modèle compact pour les particuliers* est lui deux fois moins puissant», explique Jean Verney-Carron, directeur général de l'armurerie du même nom.

    Les munitions

    munition

     

     Il y a plusieurs types de munitions. La balle colorante, la balle lacrymogène, les chevrotines en caoutchouc souple et les balles en caoutchouc simple. Le dernier type est le plus vendu et utilisé, c'est le seul qu'a commandé l'administration française. Selon la description du constructeur, «la puissance d’arrêt de la balle est équivalente à celle d’un 38 Spécial et fait le même effet qu’un coup de poing de champion de boxe ». A l’impact, elle s’écrase et répartit sa puissance sur une surface d’environ 35 cm2. Au contraire d'une arme classique, elle ne perfore pas. Le Flash-Ball est efficace jusqu'à une portée maximum de 15m.

    Peut-on vraiment tuer avec un lanceur de balles?

    Oui, évidemment, on peut tuer avec un lanceur de balles de type Flash-Ball. Comme avec un cutter, un couteau ou un tournevis. A bout portant en pleine tête, dans la tempe ou dans la gorge, il est particulièrement déconseillé de se prendre une balle. Intérrogé en 2006, un expert sour le couvert de l'anonymat avait ainsi estimé qu'«une balle de flash-ball à bout portant dans la pomme d'Adam peut tuer» et ne doit être en aucun cas être utilisé «à moins de 7 mètres».

    «A moins d'un ou deux mètres, la jupe de la balle peut-être encore là », explique aussi Jean Verney-Carron. Et donc, potentiellement, être dangereuse. «Mais, ajoute-t-il, je préfèrerai toujours me prendre une balle de notre arme qu'un coup de batte de baseball».Le Flash-Ball a ainsi été conçu pour éviter de tuer par un expert en balistique auprès des tribunaux, Pierre Richert, aujourd'hui décédé. Il avait remarqué tous les problèmes posés aux particuliers qui s'étaient défendu chez eux avec des armes létales et se retrouvés attaqués devant les tribunaux. Le but du Flash-Ball, arme sub-létale, était donc de pouvoir se défendre efficacement sans risque de tuer. Mais il a rapidement plus intéressé les policiers que les particuliers.

    Le lanceur de balles de 40

    C'est l'arme qui va remplacer le «Flash-Ball». Elle n'est pas produite par Verney-Carron mais par des entreprises comme Brugger & Thomet. Elle est en phase de test actuellement mais certaines unités en sont déjà équipées. Comme son nom l'indique, les balles sont d'un diamètre différent, 40 mm. Elle a été réclamée par la police française, après les émeutes de Villies-le-Bel, qui jugeait que la portée de 15m des «Flash-Ball» classiques étaient inefficaces et a demandé des armes plus puissantes pouvant être idéalement efficaces entre 25 et 40 mètres.

    Cette arme est létale à moins de dix mètres. La Commission nationale de Déontologie et de la Sécurité, dans un rapport du 8 janvier 2008 indique également qu'«un tir à faible distance (à moins de 10- 15 mètres) accroît considérablement les risques». La disparition du Flash-Ball classique et la généralisation de son usage pourrait donc multiplier les bavures si son utilisation n'est pas plus encadrée.

    Comment les policiers sont-ils formés ?

    Dèjà en 2008, la Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité notait que, dans le cadre d'une affaire d'un jeune qui avait été également sérieusement blessé à l'oeil, des armes potentiellement dangereuses telles le lanceur de balles de défense, a fortiori lorsqu’elles sont dans une phase d’expérimentation, ne devraient être confiés «qu’à des fonctionnaires, dûment habilités et aguerris au maintien de l’ordre, possédant une expérience des situations évolutives et tendues le cas échéant».

    Elle observait également «que le stage de formation théorique et pratique suivi par le policier en juin 2007 n’a duré qu’une demi-journée ». Il n'avait tiré que huit fois sur des cibles statiques et ce stage n'a été suivi d'aucun entraînement avant l'incident du 27 novembre. La Commission s’interrogeait «alors sur la compatibilité de l’usage d’une telle arme dans le cadre d’une manifestation qui implique une proximité des manifestants et de la police et leur grande mobilité». Pour Fabien Jobard, chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales, «on dote la police quotidienne d’un matériel propre au maintien de l’ordre avec un rudiment de doctrine. On croise les doigts en se disant que la greffe prendra».

    Quelles armes sont utilisées à part le Flash-Ball?

    L'arme est très appréciée par les syndicats de police. Dans une interview au JDD, Paul Le Guennic, secrétaire général d'Unité Police estime ainsi «qu'aujourd'hui, face à la violence, les policiers ont absolument besoin d'une arme complémentaire». Avec à leur disposition un lanceur de balles et un Taser, ils sont très équipés et ont un arsenal répressif bien plus étendu qu'à l'époque où ils n'avaient le choix qu'entre les armes à feux, le gaz lacrymogène et le corps à corps. Mais comme avec le Taser, la tentation est alors souvent grande d'utiliser l'arme abusivement.

    Là est tout l'enjeu des formateurs qui doivent faire comprendre aux jeunes policiers que si ces armes ne tuent pas automatiquement, elles peuvent être très dangereuses. A court terme, il reste toujours plus facile de tirer dans le tas pour calmer tout le monde que de discuter.

    Par Quentin Girard

    *Le Flash-Ball modèle Compact est celui actuellement vendu aux particuliers. La « Vente, acquisition et détention libres, mais interdites aux mineurs. Port et transport interdits, sauf motif légitime », comme l'indique le site de la société Carron. La possession de cette arme doit également être déclarée sur le formulaire Cerfa. Pour un Flash Ball et huit cartouches, il faut compter 467 euros.


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  • La toile se gausse, faisant du sujet l'aliment de son inspiration, l'objet de ses multiples prises de bec, la lubrification de son bon plaisir. Les uns rient carrément, les autres sont tout à fait effondrés. Dans l'ensemble, une majorité se démandibule devant le comique désolant offert par la maison socialiste à l'ensemble des citoyens, bricolant des déclarations, bouchant de façon maladroite ou incompétente les trous d'une toiture trouée par une pluie de grêlons gros comme des tubercules, ne proposant en guise de réparation que de ridicules bouts de plastiques que le premier coup de vent emportera avec son souffle.

    Entre relation épistolaire douteuse et grande débandade, travailler le dimanche devient une simple formalité pour le gouvernement de monsieur Sarkozy qui a fait passer sa loi comme lettre à la poste. A rien ne sert d'écrire si c'est pour oublier de poster le courrier ou de l'expédier à la mauvaise adresse. Pendant que certains s'amusent avec la syntaxe, d'autres bétonnent leurs sujets. La république se casse la gueule et tout ce que les puissants socialistes trouvent à faire c'est de s'envoyer des lettres pour dire… Pour dire quoi au juste ? La mode est au courrier. Jadis, les gens allaient dans la rue en cortège serré pour trouver des solutions aux problèmes de société, aujourd'hui (signe des temps) on envoie des lettres que tout le monde peut lire sur internet, souvent avant la personne à qui elles sont destinées. Même les postiers n'ont plus leur mot à dire. Encore un métier qui disparaît.

    Je comprends le dépit, les larmes, la désolation ou l'état d'abandon des militants socialistes et de la gauche devant le ricanement général. Je comprends le découragement militant. En ce mois de juillet, date anniversaire d'une Révolution extraordinaire pour le monde, nous pouvions espérer davantage qu'une loi votée dans la quasi indifférence générale, élevant le travail dominical au rang de nécessité nationale. La déception de ces citoyens engagés pour qui la vie n'est pas seule et uniquement que profit mérite notre respect. A ces hommes et à ces femmes déchirés par le déplorable spectacle offert par la direction socialiste je dis ceci : ne pensez pas que les gens de gauche ne militant pas au PS rient ou protestent pour le seul plaisir de rire ou de protester. Eux aussi ont des douleurs à faire soigner.

    A cet instant, je ne puis m'empêcher de songer à ces vers de Victor Hugo évoquant la bataille de Waterloo dans « Châtiments »
    « La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés,
    Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
    Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge…
    »

    Cet échange épistolaire Aubry/Valls aurait pu, en d'autres circonstances, donner lieu à une évocation des fameuses liaisons dangereuses entre Madame de Merteuil cherchant à se venger de Gercourt pour l'avoir abandonnée. Hélas ! Dans le cas qui nous occupe le coeur n'y est plus.
    Agacé, voire indigné, M. Valls (victime désignée ?) a de la dignité à faire valoir et de la fermeté à montrer. Du courage aussi. N'est-il pas allé à la Garden Party du 14 juillet pour déclarer à l'écran qu'il aurait aimé voir à la place de M. Sarkozy un président de gauche. Voici ce qu'il dit à l'adresse de madame de Merteuil-Aubry, en réponse aux quelques feuillets comminatoires qu'il avait reçus d'elle, l'invitant (en substance) à quitter le parti :
    Quel que soit le prix à payer, je ne me ferai pas le silencieux complice de l'aveuglement“. Tel un paladin d'un nouveau genre, pas essoufflé du tout, il ajoute : “A la lecture de ta lettre, je ne te cache pas ma profonde inquiétude sur ta conception très datée du parti“. Et vlan !

    Mais à quoi bon s'arrêter en si bon chemin ? Emporté par son élan, guidé par ses convictions, excité par son courroux, il adresse à la Mrs de quoi ruminer en regardant le tour de France ou en attendant les prochaines échéances électorales. Affirmant avoir conscience des difficultés, Gercourt-Vals, enchaîne, lâchant ses petits bâtons de dynamite au hasard de son inspiration : « cuisant échec », « refoulement », « désastre électoral », « machine à perdre », «pourquoi un tel déni ?», mais n'oublie pas dans son constat l'objet principal de sa démarche : “Je ne renoncerai donc jamais à l'ambition collective de définir un nouveau projet pour la gauche – d'autant que je suis convaincu que nous pouvons gagner en 2012 et battre Nicolas Sarkozy. »
    On vous le dit, l'été sera studieux au PS ou ne sera pas ! A moins que madame Ségolène Royal, silencieuse jusque-là, n'ait la bonne idée de demander pardon au pays au nom du parti.

    Affaire à suivre, sans aucun doute.

    Ruminances 


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  •  

     

    Ou comment Hadopi 2 pourrait permettre à l’administration d’espionner toute nos communications électroniques.

    Nouvelle hallucinante rapportée par Le Monde : la loi Hadopi 2 cherche à contrôler les communications électroniques.    Toutes ? Potentiellement.

    Email, Chat, Facebook, la liste semble sans limite. Et tant pis pour le secret des communications privées, et pour celui des communications professionelles tant qu’à faire.

    Il n’y a qu’à lire
    la proposition de loi du sénat qui inclut entre autres cette phrase pour l’Article 3 (Article L. 335-7 du code de la propriété intellectuelle) :

    "Le premier alinéa du texte proposé pour cet article complète le dispositif répressif applicable aux délits de contrefaçon commis au moyen d’un service de communication au public en ligne ou de communications électroniques"

    Et pour détecter la contrefaçon via email, que vont faire les fonctionnaires exemplaires de la Hadopi ? Nous demander de dénoncer les méchants pirates qui envoient des mp3 et prennent le pain de la bouche des artistes ? Ou mettre en place un système de contrôle visant la totalité des échanges ?

    Et qu’est ce que c’est déjà l’adjectif pour un système qui contrôle la totalité de l’information ? Vous avez dit totalitaire ?

    Les questions désagréables s’accumulent, et un joli tableau prend peu à peu forme, entre rétention de sûreté hors de toute condamnation par un jury de nos pairs, suppression du juge d’instruction, et donc maintenant cette proposition de vérifier toutes nos communications.

    Enfin, tant que c’est pour le bien des artistes comme l’expliquent si bien leurs défenseurs du gouvernement, quelle importance pourrait bien avoir des notions aussi abstraites que la liberté ou la vie privée..

    Bronzez tranquilles braves gens !   

    publié par roland (Dazibaouebmaster)  


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  • Vivre avec son temps. Se soumettre ou résister ?

    « Vivre avec son temps » implique l’idée d’une inscription, et plus encore d’un ancrage dans une époque donnée, qui se manifesterait par l’adhésion aux « valeurs », aux pratiques et aux « vérités du moment ». Or, que faut-il entendre par ces « valeurs » ou ces « vérités » qui constituent en propre une époque et la singularise de manière diachronique dans le processus synchronique de l’histoire humaine ? Quelles sont ces valeurs auxquelles il s’agit de consentir pour nous déterminer à « vivre avec » notre temps ?

    La question qui nous est posée renferme implicitement l’idée d’un possible acte de liberté qui nous porterait à faire nôtres ces « vérités » d’un temps donné, celles de notre époque. Cette appropriation est-elle vraiment libre ? N’y a-t-il pas au contraire comme une contrainte à « vivre avec son temps », c’est-à-dire à accepter les modalités d’un temps qui nous rassemble, nous fait se ressembler aussi, nous impose de simplement « vivre avec », un mode du vivre qui serait dès lors la condition sine qua non d’un « être avec » ?

    Bref, « vivre avec son temps », serait-ce alors vivre en accord avec ses contemporains, dans une même temporalité créatrice de valeurs et de comportements, et où le temps deviendrait un lieu, celui de mêmes pratiques sociales identitaires ?


    Pour répondre, il faut d’abord s’interroger sur la légitimité de la question, c’est-à-dire se demander si l’adhésion aux valeurs qui sont « dans l’air du temps » s’offre à l’individu socialisé comme le terme d’un choix auquel il pourrait consentir ou non. Autrement dit, a-t-on réellement la liberté de vouloir ou non « vivre avec son temps », ou bien, les idées et les pratiques d’une époque à laquelle on appartient ne s’imposent-elles pas à nous avec une certaine nécessité, sans même qu’on s’en aperçoive ?

    Représentations collectives et représentations individuelles

    Ce qui fonde les « valeurs » d’une époque donnée c’est, selon Durkheim, l’ensemble des « représentations collectives » qui la constitue. Ces représentations désignent la totalité des idées propres à une société donnée, qui formeraient la « conscience collective » ou « conscience commune » de celle-ci.

    Dans un célèbre article de la Revue de métaphysique et de morale, publié en 1898, Durkheim définit ces « représentations collectives » comme le substrat de tous les faits sociaux que sont « les croyances, les tendances, les pratiques du groupe pris collectivement 1 ». « Vivre avec son temps » serait adopter ces représentations collectives qui déterminent, de manière durable, nos modes de penser, d’agir, de sentir, et sont déposées dans nos mœurs, nos dogmes, nos lois, nos règles, et, dans une certaine mesure aussi, dans notre langage.

    Cette idée suppose que la vie collective, comme la vie mentale, soit faite de représentations, mais, pour le sociologue – s’écartant par là des thèses de la psychologie épiphénoméniste –, les représentations collectives présentent une « dualité de nature » avec les représentations individuelles. En d’autres termes, la « conscience collective », définie par Durkheim comme la « synthèse sui generis » des consciences individuelles, est, en tant que telle, – comme la cellule vivante est différente des éléments qui la compose –, autre chose que ce qui la constitue. Cette conscience est ainsi extérieure aux individus dont pourtant elle dérive.

    Les représentations collectives débordent celles de chaque conscience solitaire « comme le tout déborde la partie » ; et si la conscience commune contient quelque chose de chaque esprit individuel, ou plutôt si « chacun en contient quelque chose [...] elle n’est entière chez aucun  2 ». La conscience collective serait donc l’Autre de la conscience individuelle, de par son extériorité et sa différence de nature 3. Ainsi, les manières d’agir et de faire qui appartiennent à notre temps auraient leur forme sensible propre, très distincte de celle des faits individuels qui la manifestent. Cette extériorité et cette différence de nature s’appliquent aussi bien, selon Durkheim, aux règles juridiques et morales, qu’aux aphorismes, dictons populaires, articles de foi ou codes de goût que dressent les écoles littéraires, les modes, etc.

    Bref, toute représentation relevant du collectif et déterminant les « valeurs » d’une époque appartiennent à l’individu et ne lui appartiennent pas en même temps, lui ressemblent et pourtant lui sont étrangères. La question qui nous est posée contient en elle ce paradoxe lié à la nature ambivalente du fait social : faut-il adhérer à des manières de faire et de penser dont la nature est d’être à la fois même et autre que nos comportements individuels ?

    Extériorité, transcendance, contrainte
    « Vivre avec son temps », ce serait donc s’approprier ou plutôt se réapproprier ce dont on est l’auteur, et qui pourtant ne nous appartient pas (ou plus, puisqu’il relève du collectif). Cette dépossession se fait dans la mesure où l’ordre social constitue une réalité sui generis, et non pas un simple épiphénomène de la conscience individuelle, ce qui, en outre, exclut toute possibilité de comprendre le social par la méthode introspective, comme le fait Gabriel Tarde, ou encore Henri Bergson 4.

    Par ailleurs, le corollaire de cette extériorité et de cette différence de nature de la conscience collective en est la transcendance qui, de fait, la hisse dans la doctrine durkheimienne au rang d’une « hyperspiritualité  5» qui déterminerait la « propriété distinctive » de toute vie sociale.
    Est-ce à dire qu’il faudrait « vivre avec son temps » pour finalement saisir (ou ressaisir) cette spiritualité qui nous dépasse, nous « déconcerte » même, du fait de son extériorité et de sa différence ontologique, bref, du fait qu’elle est quelque chose d’entièrement nouveau pour notre conscience et dont cependant elle dérive ? Cet acte de réappropriation semble être pourtant rendu nécessaire par la nature même de sa finalité : nous déterminer en tant qu’être social, nous rendre apte à « vivre avec ». Il faut donc « vivre avec son temps » dans cette mesure extrême où le refus de son temps impliquerait l’exclusion, voire la mort sociale de l’individu.

    En réalité, la contrainte exercée par la conscience collective ne semble pas nous donner le libre choix d’accepter ou non de vivre avec son temps. En effet, l’ultime caractéristique du fait social qui est la matière de toute conscience collective, est d’être « susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure 6 », selon Durkheim, qui, à l’encontre de Tarde qui attribue une influence prépondérante à l’imitation dans la genèse des faits sociaux, définit le fait social par sa force coercitive. Dès lors, il semble illégitime aux yeux de Durkheim de se demander s’il faut vivre avec son temps, dans la mesure où les représentations collectives caractérisant une société, et donc une époque donnée, s’imposent nécessairement du dehors à l’individu, lui laissant peu de chance de pouvoir s’y dérober.

    Je peux bien vouloir échapper aux conventions de ce monde, en m’habillant sans tenir compte des usages suivis dans mon pays, en parlant avec mes compatriotes une langue qui n’a plus cours, en utilisant une monnaie qui n’est plus légale, en recourant dans mon travail à des méthodes obsolètes et des procédés d’un autre temps, en refusant les technologies modernes, mais alors l’éloignement dans lequel on me tiendrait, et la ruine que j’encourrais m’obligent à renoncer à une attitude qui relèverait de la rébellion, de l’innovation ou de la simple volonté de se marginaliser.

    Ce n’est pas que le fait social soit réfractaire à toute modification, mais l’effort nécessaire pour parvenir à le modifier est proportionnel à la résistance qu’il nous oppose. Les faits sociaux ne sont pas un effet de notre volonté pour Durkheim, mais ils la déterminent bien plutôt du dehors : « Ils consistent comme en des moules en lesquels nous sommes nécessités à couler nos actions 7. »

    Il ne dépend donc pas de nous de faire nôtres les valeurs, les vérités ou les manières d’être de notre temps, mais celles-ci s’imposent à nous, malgré nous, de par leur extériorité, leur transcendance et leur influence coercitive.
    Refuser ces manières d’agir, de penser et de sentir, c’est-à-dire « vivre hors de son temps », ne serait dès lors rendu possible qu’à la condition ultime de refuser ces expressions du fait social, refuser le principe qui fait de nous un individu social, et ne pas craindre d’être l’objet de sanctions. Celles-ci, « positives » ou « négatives », selon Durkheim, peuvent prendre divers aspects allant des formes les plus organisées de la contrainte sociale (le droit pénal ou les règles morales) aux formes les plus impalpables (le rire, la moquerie ou le mépris).

    De fait, « vivre hors de son temps » se pose comme une sorte de violation d’une règle qui, même vaincue, n’en fait pas moins sentir sa puissance contraignante. Certes, pour le sociologue, il s’agit avant tout des règles juridiques, morales ou religieuses, mais elles peuvent aussi désigner d’autres instances qui, elles, ne présentent pas forcément ces formes cristallisées, mais ont pourtant la même objectivité et le même ascendant sur l’individu. C’est ce que Durkheim appelle les « courants sociaux ».

    C’est ainsi que l’on peut vouloir vivre « hors de son temps », en refusant les manifestations collectives telles que les « grands mouvements d’enthousiasme, d’indignation, de pitié », mais ceux-ci  viennent à nous du dehors et sont susceptibles de nous entraîner malgré nous 8 », à tel point que l’être social a intériorisé cette force contraignante, sans s’en apercevoir, et ne la sent donc plus.

    Il y a dès lors une nécessité à vivre avec son temps et cette nécessité tient à l’essence même du fait social ; là où l’individu pense résister aux modes de penser et d’agir de son temps, il s’illusionne. « Vivre avec son temps », c’est posséder un temps qui ne nous appartient plus ; le social dépossède, dénature. Cette dépossession et cette dénaturation peuvent atteindre l’extrême, selon Durkheim, lorsqu’un individu, ayant collaboré à une émotion ou à des idées communes peut, une fois revenu à sa solitude, et que l’influence sociale de ses propres idées n’est plus ressentie, se sentir étranger à ses propres représentations et aux effets sociaux qu’elles ont pu produire.

    C’est ainsi que peut s’expliquer le comportement des individus parfaitement inoffensifs, qui, réunis en foule, se laissent entraîner à des actes d’atrocité.
    Vivre avec son temps, c’est donc accepter d’être dépossédé de ce qui fait la singularité de notre être profond. Cette dépossession est pourtant la condition même de notre socialisation. Et, pour Durkheim, ce qui justifie cette nécessité de « vivre avec son temps » c’est une raison d’ordre moral : assurer la cohésion sociale.

    Conformisme, progrès, éternité

    Vivre avec son temps, c’est vivre dans le même temps que d’autres, c’est-à-dire accepter de se situer dans la même position historique, dans la même « sécularité », bref, c’est faire du temps le lieu d’exercice de l’identique, dans nos manières d’être, d’agir et de penser. Mais si l’on se réfère à la doctrine durkheimienne qui définit le fait social par les critères d’extériorité, de généralité et de contrainte, la question de savoir si l’on doit « vivre avec son temps » s’inscrit en porte-à-faux avec la réalité, puisqu’une nécessité incontournable préside à l’adhésion de l’individu aux représentations collectives de son temps.

    Il les trouve, pour ainsi dire, toutes faites en naissant, existant indépendamment de lui, et il n’a plus qu’à s’y conformer. Vivre avec son temps est un acte à peine conscient, car l’individu ne sent plus cette force coercitive du social qu’il a intériorisée malgré lui, comme « l’air [qui] ne laisse pas d’être pesant quoique nous n’en sentions plus le poids » 9. La seule alternative à ce qui, finalement, se donne à voir comme une exigence de conformité, de ressemblance, à la limite, d’identité des consciences individuelles entre elles, serait de rompre cette « solidarité organique » qui préside au collectif, selon Durkheim, et d’affirmer son individualité, sans risquer cependant sa désocialisation.

    Pour Bergson, comme il le montre dans Les Deux Sources de la morale et de la religion, c’est la figure du mystique, « âme privilégiée » qui vient rompre le statisme des « sociétés closes » et leur exigence de conformisme, et qui par un saltus hors du social vient précisément le « diviniser ». Il y a bien pour Bergson une nécessité vitale du « vivre avec », qui porte en lui la soumission à une même obligation, celle de la « morale de pression », mais s’oppose à elle la « morale d’appel », porteuse d’une force « d’attraction », et non plus de « pression ».

    Le mystique chrétien – seul « vrai » mystique pour Bergson –, qui incarne cette « morale ouverte », et qui se définit par l’action, la création et l’amour, offre ainsi cette possibilité de vivre hors du temps statique social. Par son action dans le monde, il permet à la société de progresser moralement, mais aussi techniquement, et à la conscience individuelle de s’ouvrir « à une durée qui se tend, se resserre, s'intensifie de plus en plus : à la limite serait l'éternité 10 ».

    Si l’intuition philosophique nous permet de coïncider avec cette « éternité vivante » qui désigne l’Absolu, l’intuition mystique pourrait en être « l’auxiliaire », dans la mesure où elle est une expérience immédiate de Dieu, et nous replace ainsi, selon Bergson, dans le mouvement même de la vie. Il faut donc au regard du mystique, comme du philosophe, non plus vivre avec son temps, qui serait celui du statisme social, mais dans un temps « dynamisé » où « le raidi se détend, l’assoupi se réveille, le mort ressuscite dans notre perception galvanisée 11 » ; bref, il faut vivre et penser sub specie durationis.


    Brigitte Sitbon-Peillon

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  • Voici la lecture d'un texte inspiré écrit pas Cid Arta en Mars 2004 (ce qui explique les quelques anachronismes). Ce texte, bien qu'il ne soit pas très récent, n'en demeure pas moins original, amusant, et même souvent pertinent.

    Merci à Robin pour le montage


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    La Machine à Expulser "POUR LES NULS"

    Trop souvent employés de façon lapidaire, quelques acronymes qui ne doivent pas décourager ceux qui veulent signer les pétitions du RESF, se joindre aux actions, ou qui débarquent dans les collectifs du RESF

    AAR : Assigné(e) A Résidence

    AJ : Aide Juridictionnelle

    APFR : Arrêté Préfectoral de Reconduite à la Frontière

    APS : Autorisation Provisoire de Séjour

    AT : Autorisation de Travail

    CADA : Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile

    CRA : Centre de Rétention Administrative

    CRE : Centre de Rétention des Etrangers

    CST : Carte de Séjour Temporaire

    IQT : Invitation à Quitter le Territoire. (invitation, c'est sympa non ?)

    ITF : Interdiction de Territoire Français

    JLD : Juge des Libertés et de la Détention

    OFPRA : Office Français de Prtotection des Réfugiés et Apatrides

    OQTF : Obligation de Quitter le Territoire Français

    PAF : Police Aux Frontières

    TA : Tribunal Administratif

    TGI : Tribunal de Grande Instance

    VPF : Vie Privée et Familiale

    ZA : Zone d'Attente



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  • Avant tout nous souhaitons vous informer sur les raisons de notre colère et le pourquoi de notre démarche, rappel sur ce qu'est la loi Hadopi. Alors que le pays sombre dans une très grave crise économique, la priorité de nos gouvernants .... c'est HADOPI :

    -répression massive des internautes,
    -sans intervention de l'institution judiciaire,
    -sans surveillance de la CNIL,
    -sur la base de dénonciations massives d'officines privées, sans preuves,
    -300.000 emails d'accusation par mois sans possibilité légale de contestation,
    -90.000 lettres recommandées par mois sans possibilité légale de contestation,
    -30.000 coupures par mois de l'accès à internet, pour une durée de 1 an, avec des possibilités de contestation totalement délirantes,
    -quasi obligation de mettre sur son PC un logiciel espionnant vos communications,
    -ordre d'apparition des sites Web, sur les moteurs de recherche, décidé par l'Etat,
    -adoption du principe de filtrage du Web : on va décider pour vous ce que vous pourrez consulter ou non.


    Le texte de cette loi a été rédigé non pas par vos élus députés ou autres sénateurs, ministres, mais par le PDG de la FNAC ! Une loi sur-mesure pour les distributeurs et les Majors de l'industrie du disque et de la cinématographie que sont Universal (groupe Vivendi), Sony ou encore EMI. Cette loi est une grave atteinte à nos libertés individuelles et à nos droits civiques, vous allez être surveillé en permanence sur le réseau internet et chacune de vos habitudes, chacun de vos gestes sera analysé et connu de ces officines privées ! De la à ce que votre profil soit enregistré et catalogué dans un fichier du type EDVIGE il n'y a qu'un pas ! Souriez, vous êtes surveillé et fiché... le KGB ou la République Populaire de Chine n'auraient pas fait mieux !

    Cette loi est bien-entendu faite pour permettre à l'industrie cinématographique et du disque d'augmenter ses profits ! Les dits profits sont-ils en chute libre ? des emplois sont-ils menacés ? Non rien de tout cela comme vous aller pouvoir le constater, mais ne nous croyez pas sur parole et faites vos propres recherches ! Faites une recherche sur le chiffre d'affaires de ces sociétés depuis quelques années, vous arriverez aux mêmes conclusions que nous. Par exemple, prenons le cas d'Universal :
    - 2006 : Encore une fois, Universal Music Group (UMG), groupe Vivendi, annonce des résultats à la hausse malgré un Peer-to-Peer toujours plus populaire et des lois soit absentes soit inefficaces selon les pays. La maison de disques réalise 1,125 MILLIARDS d'euros de chiffre d'affaires au premier trimestre 2006, soit 8,4% de mieux que l'an dernier ( soit un chiffre d'affaires annuel 2006 avoisinant les 5 milliards d'euros pour la seule branche du disque, sans les autres activités du groupe ! )
    lien
    - 2007 : Chiffre d'affaires Universal 2007 en forte hausse (+ 9,7 %) ...
    lien
    - 2008 : Chiffre d'affaires Universal du premier semestre 2008 en hausse de 10,2 %
    lien

    Il est clair que cette « loi » n'a pour but que d'engraisser davantage ces multinationales en bafouant les libertés individuelles de chacun. Devons-nous laisser les multinationales et autres trusts écrire les textes de loi et les laisser les appliquer, nous sanctionner, sans contrôle de l'état, de la justice, de la CNIL (commission nationale informatique et libertés). Dans quelle « démocratie » vivons-nous actuellement ?...

    Au cas où vous l'ignoreriez, nombre de textes de loi sont rédigés par des multinationales et acceptés sans aucune rectification par nos élus députés, ministres, et autres sénateurs... qui fait la loi aujourd'hui ? et pour qui ?...
    Pour en savoir plus vous pouvez regarder un très bon documentaire de la très sérieuse chaine PublicSénat où des élus osent briser la loi du silence face caméra, concernant le texte de loi des OGM. Voici la vidéo des coulisses de cette loi passée en force par notre gouvernement actuel. Vous pourrez vous rendre compte de la corruption généralisée qui règne au sein de notre « élite », ici :
    lien
    Nous vous indiquons ce site car bizarrement la page de cette vidéo reportage existe sur publicsenat.fr, mais la vidéo a été retirée... vérifiez, tous les autres reportages de PublicSénat sont pourtant bien en ligne sur leur site, y aurait-il de la censure d'informations en France ? Question bête nous direz-vous...

    Notre démarche n'a rien de politique, elle se veut citoyenne et informative uniquement. Et devant tant de dérives nous avons décidé de nous mobiliser et d'alerter l'opinion public, mais aussi de lui offrir des solutions pour contourner cette nouvelle loi, encore une fois inadmissible. Cette « loi » est bien entendu financé par vos impôts à auteur de 7 millions d'euros, plus 40 millions prélevés directement sur le budget de l'état qui seront consacrés à ces industries culturelles, sans parler des crédits d'impôts accordés à l'industrie musicale qui vont être augmentés.

    Il y a quelques 'années, une telle « loi » promulguée et appliquée par des officines privées aurait été contraire aux préceptes d'un état de droit, à la démocratie, aux libertés individuelles et au respect de la vie privée. Aussi pour équilibrer les comptes et vous rembourser des aides financières injustement accordées à cette industrie, autant que pour vous prémunir des représailles de cette loi, nous décidons de vous communiquer les antidotes à Hadopi et bien plus ... sachez que nous n'aurions jamais communiqué ces informations si une autre solution aux « problèmes » du peer-to-peer avait été adoptée, telle que la licence globale par exemple... ou si nous avions suivi l'exemple de l'Espagne. Nous prenons des risques pour vous informez, soyez-en conscient.



    VOICI LES SOLUTIONS POUR TELECHARGER SANS SE FAIRE PRENDRE !

    Le temps du Peer-to-Peer avec emule, utorrent et tous les autres logiciels de ce type est révolu. Nous allons vous indiquer comment procéder pour ne pas vous faire repérer par les instances d'Hadopi, des méthodes simples et d'autres plus complexes.

    ) Déjà on va s'occuper de trouver comment récupérer les bandes son MP3 des sites comme Youtube, Dailymotion etc etc (ya déja un énorme choix, c'est très simple : Télécharger le logiciel Vdownloader ici : http://www.vdownloader.es/ l'installer, l'ouvrir, dans le menu "format" de droite choisissez MP3, copier le lien permanent (ou celui de la barre d'adresse du navigateur une fois sur la page contenant la video ouverte) et coller ce lien dans la barre vide du logiciel "lien video", valider le dossier de destination qui vous est proposé par défaut dans Mes Documents et hop c automatique vous téléchargez la zic et elle va etre ripper en MP3 automatiquement. Si vous voulez conserver la vidéo avec la bande son du clip, sélectionnez AVI en format vidéo à la place de MP3 dans le menu « format », c tout. Bien-sur depuis ces sites on croira seulement que vous visionnez une vidéo, car entre visionner et télécharger depuis Youtube et autres plateformes : ya aucune différence ! Même si le mouchard d'Hadopi est installé sur votre ordinateur.

    Depuis le jukebox géant deezer.com et toute autre plateforme"d'écoute libre", vous pouvez également enregistrer les morceaux qui sont proposés : télécharger le logiciel Audacity depuis le site Clubic.com par exemple (taper « clubic audacity » dans google ) et installer ce logiciel. Télécharger son encodeur MP3 Lame ici : http://lame.buanzo.com.ar (cliquer sur la 1ere ligne du tableau de gauche nommée « Lame v3.98.2 for Audacity on Windows » une fois le fichier télécharger double-cliquer dessus pour une installation automatique. Ouvrir le logiciel Audacity, se rendre sur http://www.deezer.com/fr , lancer l'écoute du titre désiré, et rapidement cliquer sur le gros bouton rond/rouge d'enregistrement d'Audacity (haut a gauche), écouter ce titre jusqu'à la fin et cliquer sur la touche carré stop pour arrêter l'enregistrement. Vous venez de copier la musique. Ensuite dans les menus du haut cliquer sur « fichier » puis « exporter », dans la fenetre qui s'ouvre cliquer sur « ok », taper le nom du morceau dans la barre vide « Nom du Fichier » et dans la barre « type » cliquer sur le carré bleu et sélectionner dans la liste déroulante « fichiers MP3 » et cliquer sur « enregistrer ». voilà votre MP3 qui est près. Pour le lire utiliser de préférence un logiciel libre type VLC media player.

    II) Ensuite les vidéos et des films a gogo, en direct live sur le net, sans les télécharger, même si vous avez le choix de visionner ou de télécharger... mais a quoi bon, ils sont stockés et tjrs dispo, vous n'êtes plus en infraction, vous visionnez une vidéo sur des plateformes légales ! Si vous voulez les télécharger il n'y a aucun risque car sur ces sites, visionner ou télécharger revient également au même, ni votre FAI ni Hadopi ne peut vous repérer car la source est unique et pas multiples comme en P2P. Liste des meilleurs sites de streaming : http://www.videotribe.com/ + http://www.dimaplus.com/ + http://cinesoir.com/ + http://www.direct-streaming.com/ + http://madfilm2.com/v2/index.php + http://www.gogo-films.com/ + http://safifree.com/ + http://www.streamov.com/

    Ya encore plein d'autres sites de films en streaming, mais ne dévoilons pas tout si jamais ceux-la disparaissaient ... Sur certains sites votre vidéo s'arrête au bout d'environ 60 minutes, pas de probleme : pour voir la suite du film il suffit d'éteindre/débrancher votre modem et de le rallumer, puis sous le navigateur Firefox (que vous devrez télécharger et installer si vous ne l'avez pas encore fait, car Internet Explorer de Windows cha pu !) cliquez sur « outils » dans les menus du haut, cliquez sur « effacer mes traces » en vérifiant bien que sont cochés « cache » et « cookie », cliquer sur ok, attendre 30 seconde que votre modem se reconnecte à l'ADSL, puis reprenez le film la ou vous en étiez en rafraichissant la page (clic sur la fleche bleu qui fait un rond près de la petite maison en haut).

    NOTE IMPORTANTE : on va voir les films français au ciné, ou on les loue au videoclub de tps en tps, idem pour les zics françaises, on achète les cd des artistes français de tps en tps ... faut pas tuer la création qd même !! hein ?!! on profite des Majors, PAS des petites maisons de disque qui font sortir de vrais bons artistes, si on fait les voyoux on tue la création et les plus faibles et les indépendants en PREMIER, ET CA C LA CATASTROPHE !! on réfléchi un peu qd même, par exemple Madonna et autres mega Star plein de pognons on pompe ( et encore ...) et on n'achete rien, les petits groupes inconnus qu'on aime bien ON ACHETE !

    III) LES ANTIDOTES A LA LOI HADOPI :

    Antidote n°1 : Ne pas avoir peur

    Oui la Science des Mathématiques est formelle : HADOPI prévoit, en vitesse de croisière, 10.000 emails d'avertissement par jour.
    Sachant qu'au moins 5 millions de français utilisent le P2P régulièrement, vous recevrez donc, en moyenne, un email d'avertissement tous les 500 jours soit tous les ....16 mois.
    Sachant que les compteurs HADOPI sont remis à 0 tous les 6 mois, vous pouvez dormir tranquille ... PC allumé bien sur.
    Sachant qu'HADOPI n'arrivera jamais à envoyer 10.000 mails par jour, vous pouvez même faire la grasse matinée.


    Antidote n°2 : Contester systématiquement

    Votre contestation est nulle car non prévue dans cette "loi".Contestez quand même.Réponses possibles au mail ou à la lettre :
    -vous n'avez pas Internet -vous ne comprenez pas leur email -Satan a piraté votre Wifi - à cette date là, vous étiez en vacances en Espagne (insérez des photos, minimum 10 Mo par photo) - demandez leur si le mail vient bien de HADOPI car vous avez peur du phishing -etc... Aucun système administratif ne peut faire face à 20.000 contestations par jour : 10.000 x 2 car vous n'oublierez pas de contester par 2 mails séparés: 1 mail pour contester, 1 mail pour confirmer la contestation voire un 3eme pour leur demander s'ils ont bien pris en compte vos mails ou pour relancer ... etc. La prévention c'est important : Contestez même si vous n'avez pas reçu de mails.Essayez d'être aussi cons qu'eux, il y a encore de la marge. En attendant, la mise en place de la Loi, vous pouvez vous entrainer sur ces emails (Il s'agit des créateurs de cette loi magnifique) :
    friester@assemblee-nationale.fr flefebvre@assemblee-nationale.fr pgosselin@assemblee-nationale.fr philippegosselin50@orange.fr


    Antidote n°3 : Le Streaming Vidéo (Liste des sites de streaming ci-dessus)

    Facilité : 5/5 - Avantage : catalogue important - Inconvénient : parfois beaucoup de publicité - Suggestion : installer un câble HDMI entre le PC et la TV
    .
    Antidote n°4 : La Musique en ligne

    Facilité : 5/5 - Avantage : catalogue important - Si, vous avez vraiment besoin du fichier mp3, voici une autre méthode imparable et indétectable :
    http://www.mindoverflow.fr/2009/03/contourner-hadopi-en-27-secondes/
    Télécharger 1 musique en streaming, 1 ligne de code sous Linux : http://www.insolegeek.com/07/04/2009/telecharger-une-musique-sur-deezer-une-ligne-de-code-sous-linux/

    Antidote n°5 : Les sites de stockage en ligne

    Facilité : 4/5 - Avantage : catalogue important, méthode imparable (sauf à mettre en place une surveillance des flux qui n'est pas encore à l'ordre du jour).
    Voici les 2 principaux sites de stockage : RapidShare et MegaUpload - Voici les moteurs de recherche qui vont avec : Fileonfire et GammaFiles
    Sans oublier les inévitables astuces, MegaUpload : Télécharger sans limite et en simultané: http://www.sicw-news.com/2009/03/telecharger-sans-limite-et-en-simultane.html
    Upload Mirrors: Uploadez sur 12 sites de stockage en même temps: http://www.insolegeek.com/09/04/2009/upload-mirrors-uppez-sur-12-sites-de-stockage-en-meme-temps/

    Antidote n°6 : Le P2P sécurisé

    Vous trouverez ci-dessous plusieurs liens sympas. Le Bittorrent crypté et F2F semblent être les bonnes solutions de cette rubrique.
    10 Logiciels de P2P anonyme et sécurisé : http://www.numerama.com/telecharger/P2P-Anonyme-et-securise
    ....et, en cadeau: 10 autres Logiciels: http://batou.e3b.org/wordpress/index.php/2008/05/07/liste-des-p2p-cryptes-anonyme-et-securise-centralisation
    Numerama.com/forum/P2PSécurisé : http://www.numerama.com/forum/index.php?showforum=83
    Omemo : Le méga serveur de fichier P2P: http://www.korben.info/jai-teste-pour-vous-omemo-le-mega-serveur-de-fichiers-p2p.html
    Presse : La loi antipiratage se casse les dents sur le P2P crypté :
    http://www.lexpansion.com/economie/actualite-high-tech/la-loi-anti-piratage-se-casse-les-dents-sur-le-p2p-crypte_156259.html
    >Zoom sur le Bittorrent Crypté : Site Officiel & explications : http://deluge-torrent.org/
    Tutorial : http://www.linuxtuto.fr/content/t%C3%A9l%C3%A9charger-des-torrents-avec-deluge-bittorrent-client
    Facilité : 4/5 - Avantage : catalogue important
    Ipredator, la version VPN cryptée de The Pirate Bay : Site Officiel : http://www.ipredator.se/
    Présentation : http://www.numerama.com/magazine/12586-IPREDATOR-The-Pirate-Bay-enregistre-deja-plus-de-100000-inscrits.html
    Facilité : 4/5 - Inconvénient : Payant (5€/mois) - Avantage : catalogue important

    Antidote n°7 : Changer d'adresse IP

    Pour masquer votre identité, pourquoi ne prendriez-vous une adresse IP du Canada, des Seychelles, de Chine, ou d'ailleurs, en passant par un serveur proxy gratuit anonyme ?

    C'est gratuit, simple, et légal : Cyber Résistance : Anonyme en 2 minutes : http://linuxmanua.blogspot.com/2009/03/cyber-resistance-anonyme-en-2-minutes.html
    Double effet garanti : Non seulement vous êtes hors de portée des erreurs de l'HADOPI mais en plus cela va les faire chier.

    Antidote n°8 : Neutralisation du Logiciel Espion d'HADOPI

    Vous ne souhaitez pas que les officines privées espionnent vos communications ? Néanmoins, mettre sur son PC le logiciel espion d'HADOPI sera quasi obligatoire si vous souhaitez vous disculper en cas d'accusation erronée de HADOPI. Voici la solution : VirtualBox (Wikipedia) permet de faire tourner un 2ème système d'exploitation sur son PC. Autrement dit, il créé un second PC virtuel sur votre PC. Installez VirtualBox (Windows, Mac, Linux) et enfermez y le mouchard d'HADOPI. Celui-ci sera donc bien installé sur votre PC mais il n'enregistrera rien. Concernant ce fameux logiciel espion obligatoire, la confusion est encore totale : En effet, notre Ministre, Mme Albanel ne connait pas encore vraiment la différence entre logiciels parefeu, espion, antivirus, suite bureautique .. etc.

    N'hésitez pas à les contacter pour savoir ou ils en sont :
    Ministère de la culture et de la communication - 3 rue de Valois - 75033 Paris Cedex 01 - Téléphone : + 33 1 40 15 80 00 (7/7 24/24)

    Antidote n°9 : Propagez massivement ces antidotes à vos proches !!!

    On aurait pu rajouter un antidote n°10 qui aurait été de vous expliquer comment cracker le wifi de vos voisins pour foutre une merde noire !!... avec des suites de logiciels type Airsnort, Aircrack... mais nous n'en ferons rien, pour le moment.

     

    2 commentaires



  • Il y a de plus en plus d’indésirables dans le monde. Il y a trop d’hommes et de femmes pour qui cette société n’a prévu qu’un rôle : celui de crever. Morts pour le monde ou pour eux-mêmes, la société ne les désire qu’ainsi.

    Sans travail, ils servent à pousser ceux qui en ont un à accepter n’importe quelle humiliation afin de le préserver. Isolés, ils servent à faire croire aux citoyens se prétendant tels qu’ils ont une réelle vie commune (entre les paperasseries de l’autorité et les rayons des marchandises). Immigrés, ils servent à alimenter l’illusion d’avoir des racines chez des prolétaires seuls avec leur néant au bureau, dans le métro ou devant la télévision. Clandestins, ils servent à rappeler que la soumission salariale, n’est pas le pire - il existe aussi le travail forcé et la peur qui serre le ventre à chaque contrôle de routine.

    Expulsés, ils servent à renforcer, sur tous les réfugiés économiques de l’hécatombe capitaliste, le chantage du bannissement vers une misère sans retour. Prisonniers, ils servent à menacer avec le spectre de la punition ceux qui ne veulent plus de cette misérable existence. Extradés en tant qu’ennemis de l’Etat, ils servent à faire comprendre que dans l’Internationale de la domination et de l’exploitation il n’y a aucun espace pour le mauvais exemple de la révolte.

    Pauvres, isolés, étrangers partout, incarcérés, hors-la-loi, bannis : les conditions de ces indésirables sont de plus en plus communes. Commune peut alors devenir la lutte, sur la base du refus d’une vie chaque jour plus précarisée et artificielle. Citoyens ou étrangers, innocents ou coupables, clandestins ou réguliers : ces distinctions des codes étatiques ne nous appartiennent plus. Pourquoi la solidarité devrait-elle respecter ces frontières sociales, alors que les pauvres sont continuellement trimbalés de l’une à l’autre ?

    Nous ne sommes pas solidaires de la misère, mais de la vigueur avec laquelle les hommes et les femmes ne la supportent pas.


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