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Par reineroro le 4 Septembre 2009 à 09:30
Tout savoir sur le Taser
MAM avale son décret et les flics municipaux rengainent leur Taser : le Conseil d’Etat (Arrêt du 2 septembre 2009, n° 31858 et 321715) joue les juges de paix, mais la partie n’est pas finie. Le gouvernement peut envisager la rédaction d’un décret qui donnera les garanties nécessaires, … et ceux qui se sont fait assaisonner par des Tasers municipaux entre le 22 septembre 2008, date du décret illégal, et aujourd’hui peuvent préparer les recours. Remercions au passage l’Association « Réseau d’Alerte et d’intervention pour les Droits de l’Homme » qui ramène un peu de droit dans notre doux pays…
Le Taser a été autorisé d’abord pour les fonctionnaires actifs de la police nationale, puis pour ceux de la police municipale. D’où les deux volet de l’arrêt.
Les textes
L’association visait deux types de droits, protégés par les normes internationales.
Les souffrances excessives. Le texte de référence est l’article 3 de la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales : « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants », une rédaction très proche de l’article 7 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966, ou de l’article 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants adoptée à New-York le 10 décembre 1984. Autre argument de poids, le règlement CE n° 1236/2005 du Conseil du 27 juin 2005 qui range le Taser parmi les moyens susceptibles d’être utilisés pour infliger la torture.
Le droit à la vie. La référence est l’article 2 de la de la Convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Tout d’abord, comment ça marche, un Taser ?
Les pistolets à impulsion électrique sont des armes pouvant agir soit par contact direct, soit à courte distance de l’ordre de 10 mètres, en propulsant deux électrodes crochetées, reliées à l’arme par un fil isolé, et destinées à se planter sur le corps de la cible à travers ses vêtements. Au contact de la cible, le pistolet libère une onde d’un ampérage de 2 milliampères sous une fréquence de 50.000 hertz pendant 5 secondes. Cette onde déclenche une contraction musculaire intense qui provoque une perte de contrôle musculaire de la personne visée et permet ainsi sa neutralisation.
Un danger pour la santé, et donc la vie
L’emploi d’un Taser comporte des dangers sérieux pour la santé, résultant notamment des risques de trouble du rythme cardiaque, de syndrome d’hyperexcitation, augmentés pour les personnes ayant consommé des stupéfiants ou de l’alcool, et des possibles complications mécaniques liées à l’impact des sondes et aux traumatismes physiques résultant de la perte de contrôle neuromusculaire. Le Conseil d’Etat va plus loin, en affirmant que ces dangers sont susceptibles, dans certaines conditions, de provoquer directement ou indirectement la mort des personnes visées.
Les règles d’utilisation dans la police national
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Le principe est que le Taser, arme dangereuse, ne peut être utilisé qu’en cas « d’absolue nécessité et de proportionnalité » dans la mise en œuvre de la force publique. Les règles d’utilisation dans la police nationale ont été fixées par un arrêté du 6 juin 2006 et une instruction ministérielle du 9 mai 2007. Ce dernier texte présente ainsi le Taser : « Afin d’élargir leur capacité de riposte en les équipant de moyens de force intermédiaire destinés en particulier à éviter l’utilisation de l’arme de service, certains policiers peuvent se voir équiper, à titre collectif conjugué à l’obtention d’une habilitation individuelle, de pistolets à impulsion électrique. » Leur emploi, réservé « à l’encontre des « personnes violentes et dangereuses », doit « rester strictement nécessaire et proportionné », et le texte donne 3 critères :
- la légitime défense (article L. 122-5 du code pénal) ;
- l’état de nécessité (article 122-7 du code pénal) ;
- le crime ou le délit flagrant pour en appréhender les auteurs (article 73 du code de procédure pénale).
Modalités de contrôle. Le contrôle s’appuie sur un dispositif de traçabilité de l’emploi de ces armes grâce à l’enregistrement des paramètres de chaque tir assorti d’un dispositif d’enregistrement audio ainsi que vidéo résultant d’une caméra associée au viseur. Chaque utilisation de l’arme par un fonctionnaire de la police nationale doit être déclarée et renseignée au moyen d’une fiche d’utilisation. Ces données, conservées pendant au moins deux ans, font l’objet d’analyses et de vérifications périodiques.
La formation. Une formation conduisant à une habilitation personnelle doit être délivrée préalablement au port de l’arme en cause. Cette formation comporte un module général relatif à l’environnement juridique du port d’arme d’une durée minimum de 12 heures et un module spécifique de même durée relatif à l’utilisation du joujou.
Pourquoi le Conseil d’Etat dit oui à la police nationale…
Il ne fait pas de doute que le Taser inflige des souffrances aiguës. Mais, « les conditions d’emploi, de contrôle et de formation instituées par le cadre juridique résultant de l’arrêté du 6 juin 2006 et de l’instruction d’emploi du 9 mai 2007 en limitent le droit à l’emploi aux situations mettant aux prises avec des personnes dangereuses ou menaçantes, dont la neutralisation, rendue nécessaire par la protection légitime de l’ordre public, ne justifie pas le recours à une arme à feu mais dont l’appréhension par la voie physique serait porteuse de risques pour elles-mêmes et pour autrui. » Donc, utilisé par la police nationale et dans ces conditions, c’est légal. Mais attention : en cas de mésusage ou d’abus, ses utilisateurs peuvent relever des cas de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou de l’atteinte à la vie. Une piste bien dégagée pour les recours.
2. Non à la police municipale
Etait critiqué le décret du 22 septembre 2008 qui avait autorisé le recours au Taser pour les policiers municipaux.
Les textes
La base est l’article L. 412-51 du code des communes, autorisant l’usage des armes par les agents municipaux : « Lorsque la nature de leurs interventions et les circonstances le justifient, les agents de police municipale peuvent être autorisés nominativement par le représentant de l’Etat dans le département, sur demande motivée du maire, à porter une arme ». Un décret du 24 mars 2000 liste les armes utilisables, définit les missions qui peuvent justifier le recours aux armes et impose une formation adaptée. Le décret du 22 septembre 2008, objet du recours, a ajouté le Taser à la liste des armes autorisées.
Pourquoi le Conseil d’Etat n’est pas d’accord
…
Le Taser est une arme d’un type nouveau qui, aux côtés des avantages qu’elles comportent en matière de sécurité publique, en permettant d’éviter dans certaines circonstances le recours aux armes à feu, présentent des dangers spécifiques, qui imposent que leur usage soit précisément encadré et contrôlé, comme arme de 4° catégorie.
Or, le décret du 22 septembre 2008 ne prévoit rien,
Formation. Pas de formation spécifique à l’usage de cette arme préalablement à l’autorisation donnée aux agents de police municipale de la porter.
Contrôle. Pas de procédure destinée à assurer le recueil d’informations sur leur usage par les agents de police municipale puis l’évaluation et le contrôle des données ainsi recueillies.
Le ministre de l’intérieur soutenait avoir fait le nécessaire par une instruction du 4 novembre 2008. Oui, mais l’objet de cet excellent texte est de fixer les « recommandations d’emplois relatives à l’utilisation par les agents de police municipale des pistolets à impulsions électriques » et de fournir aux maires et aux responsables de police municipale « l’information nécessaire visant à rendre l’utilisation des pistolets à impulsions électriques efficace dans des conditions optimales de sécurité pour tous ». Donc, cette instruction qui transmet des informations aux élus n’a pas de « valeur réglementaire ». Des écrits qui ne sont que de paroles verbales, comme dirait l’autre.
Donc, il n’existe pas d’interdiction de principe, même pour la police municipale. Mais, il va falloir un bon décret définissant « les précautions d’emploi de l’arme, les modalités d’une formation adaptée à son emploi et la mise en place d’une procédure d’évaluation et de contrôle périodique nécessaire à l’appréciation des conditions effectives de son utilisation par les agents de police municipale. »
Pour les petits malins…
Hypothèse : je me suis pris un coup de Taser derrière les oreilles par un policier municipal entre le 22 septembre 2008 et le 2 septembre 2009. Le coup est illégal, car l’agent n’a respecté ni loi, ni le droit européen, et l’instruction ministérielle du 4 novembre 2008 n’était qu’un piètre cache-sexe. Il est bien possible qu'il ait en plus manqué aux principes indérogeables « d’absolue nécessité et de proportionnalité ». Tiens, je tenterais bien un petit recours… Normal : force doit rester à la loi, et à toute faute doit correspondre une sanction, comme disait mon éducateur de rue, devenu président de la République.
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Par reineroro le 29 Août 2009 à 09:02C’est une petite révolution qui crève le petit écran. Pour la première fois, une publicité, vidéo n°1, ci-dessous, pour des produits halal est diffusée, à l’occasion du ramadan, sur de grandes chaînes nationales. Sur TF 1 et M 6 ainsi que les chaînes de la TNT, un spot TV vante les mérites des plats cuisinés Zakia Halal qui sont, à en croire le slogan," toujours un régal ", peut-on lire dans un article "Halal s'invite à table", Le Parisien.
Révolutionnaire, dites vous ? Plutôt un virage à 360° dans un pays qui se crispe et fantasme à la moindre vue d'une femme voilée ou portant la Burqua. Allah est-il tombé sur la tête de la France au point d'adoucir son islamophobie à peine voilée ( sans jeu de mots )? Que nenni ! Si HALAL est le bienvenu dans les foyers français, notamment par la grande distribution et la télévision, TF1 et M6 ainsi que les chaînes de la TNT, ce n'est par parce que la France serait subitement devenu ISLAMOPHILE.Qu'on ne s'y méprenne pas, la " petite révolution qui crève le petit écran" n'est dictée que par une forme de pragmatisme, disons par l'appât du gain. Et pour cause, une récente enquête de l’agence Solis, évalue le "business musulman" à près de 4 milliards d’euros pour 2009, avec une croissance annuelle estimée à 15 %.Selon cette même étude, 93,6 % des consommateurs originaires du Maghreb remplissent leur panier de denrées halal. Avez vous compris ?C'est peu de dire qu'une telle réalité donne le vertige des billets d'euros, y compris aux plus islamophobes qui sont pourtant en croisade perpétuelle contre l'Islam, pardon la Burqa."La communauté musulmane a acquis un véritable poids économique ", constate Abbas Bendali, de l’agence Solis. " On assiste aujourd’hui à la banalisation du consommateur musulman qui devient un client comme un autre. Comme il y a la cible de la ménagère à qui on vend de la lessive, il existe aussi un acheteur musulman à qui l’on propose des plats halal ", observe, de son côté, Fateh Kimouche, fondateur du siteAl-kanz.org, portail des consommateurs musulmans.
Moralité, au nom du dieu de l'argent , la France met ponctuellement en sourdine son islamophobie institutionnelle, histoire de profiter de la fabuleuse manne financière du business HALAL. Comme on dit l'argent n'a pas d'odeur, donc les millions d'euros du Ramadan ne sentiront pas du tout le "mouton égorgé dans la baignoire", vidéo n°3, ci-dessous.
Faut-il pour croire que le petit Mohammed deviendra une icône de la publicité pour séduire la ménagère de 50 ans? L'épicier HASSAN, celui pour qui tout est possible, va t-il bientôt remplacer la mère Denis dans l'imaginaire collectif ? Faut pas rêver, non ! "On veut l'argent des beurs, mais pas leur image. "Pourtant, on doit noter que certaines enseignes commencent à assumer", note Jean-Christophe Despres, directeur de Sopi Communication, spécialisée dans la communication "multiculturelle".
Autant dire qu'après le Ramadan......l'on reviendra tranquillement aux fondamentaux, c'est à dire aux nouvelles "affaires" sur la Burqa, Niqab, Burkini et autres signes "islamistes" qui menacent, bien évidemment, la République. "On dit que chasser le naturel, il revient au grand galop", ce qui ne fait guère de doute pour le site Islamenfrance, vidéo n°2, ci-dessous. En attendant, c'est la trêve des confiseurs, pardon HALAL, business oblige.A2N Son Blog
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Par reineroro le 29 Août 2009 à 08:22
Vivre et évoluer au sein des corporations : paysage chaotique aliénant l’individu
Tout individu, tout être humain vivant cherche en permanence à évoluer en phase avec son entourage, son environnement, de telle manière qu’il est amené à se demander quel rôle joue-t-il au sein de sa communauté, et à s’interroger sur le sens que l’on peut donner à sa propre vie. Pourquoi sommes-nous là, surtout comment se construire, sommes nous acteurs ou spectateurs de nos vies etc ? Nous recevons tous une socialisation, que nous pourrions définir comme étant le processus d’intériorisation progressive des règles et des normes de la société par l’individu. Par la famille, l’école, le monde du travail, les groupes de pairs, les relations sociales, celui-ci intègre les normes et les valeurs correspondantes au milieu social dans lequel il vit.
C’est à partir de cela qu’il va se forger une identité sociale. Le paradigme sociologique de la définition des statuts et des rôles de l’individu dans l’organisation par le biais de la socialisation débouche sur une première idée : nous évoluons donc tous dans des organisations, des corporations publiques ou privées. Tout individu est plongé dès la naissance dans une institution, une corporation dont il faudra apprendre à jongler avec les codes si l’on veut pouvoir bénéficier d’un lien social plus ou moins intense. C’est donc ce qui fait le leitmotiv de nos vie, en même temps que nous soyons formatés par et pour le corps social. Le travail qui aliène, les loisirs qui forment une maigre compensation des contraintes subies, tous les instants de la vie quotidienne sont rythmés et gouvernés par le temps.
En Occident, nous sommes tellement habitués à optimiser le temps pour être efficace, que nous passons notre vie à courir. Courir pour le profit, aller vite pour accroitre la rentabilité, gagner du temps même sur la route pour arriver plus vite que la voiture d’en face. Pour aller à la fac, au boulot, à l’entretien d’embauche… Je ne citerai pas tous les exemples, mais la vie dans notre système capitaliste consumériste a complètement déstructuré l’individu.
Hélas, ces siècles de progrès industriels ne me semblent pas avoir apporté le changement dont on nous parle tant : l’idée selon laquelle l’être humain occidental serait de nos jours bien plus savant et intelligent que dans les temps ancestraux me paraît être un grave mensonge. Soit, nous ne faisons plus la guerre avec des arbalètes, et nous ne tuons plus notre voisin pour une simple querelle (quoique cela puisse encore arriver). Les armes de guerre les plus meurtrières désormais utilisées sont la monnaie, la bourse et le travail, tous au service de l’économie, mais des siècles de propagande et de guerres n’ont pas effacé les inégalités et les sauvageries, bien au contraire. Donc, peu d’évolution entre l’Antiquité et aujourd’hui là où les relations humaines fonctionnent encore à la carotte et au bâton.
Bien entendu, cette socialisation dont on parlait tout à l’heure, n’est pas la même pour tous. Bourdieu disait d’ailleurs qu’elle favorise le phénomène de reproduction sociale : suivant que l’on soit fils d’ouvrier ou fils de cadre, il n’y a pas une égale répartition du capital économique, social et culturel. Les fils de cadres auront de ce postulat, plus de chances et de facilités d’accès aux hautes études, et aux postes clés de la classe dirigeante que ceux provenant des milieux populaires. Suivant que l’on soit fils d’ouvrier, que l’on soit employé de bureaux, cadre, agriculteur, chômeur ou commercial, nous n’aurons donc pas la même vision par rapport au vote électoral, à la valeur travail, à la hiérarchie, aux règles, par rapport à la manière dont la société évolue, et dont elle nous fait évoluer.
Enfin, nous n’aurons pas le même rapport au monde qui nous entoure suivant que l’on pense être un acteur bienpensant de la société, doté d’un certain libre arbitrage sur sa propre vie, et suivant que l’on se sente esclave du système économique capitaliste globalisé, où soumission, résignation, frustration, pensée unique et convoitise règnent en maître pour écraser toutes formes de liberté individuelle. A chacun de voir midi à sa porte, mais je pense que lorsque l’on fait partie de la base de la pyramide, c’est hélas la seconde vision du « monde » qui prédomine.
D’ailleurs, le plus dommage est schématiquement qu’il existe cette pyramide significative, qui incombe la compétition et ces rapports dominant(e)s/dominé(e)s. Donc indéniablement gagnant(e)s-perdant(e)s. Car il me paraît naïf de croire que la démocratie libérale bourgeoise est la meilleure solution pour fournir aux individus une situation optimale, une vie décente et idéale pour tous. La logique du système marchand pousse à nous vendre chaque jour un petit peu plus pour que nous puissions enfin toucher du doigt cette situation, en finir avec la paupérisation grandissante, la précarité et l’exclusion. Sauf qu’à force de se prostituer à la valeur travail, non seulement les ressources restent gravement inégalement réparties, mais en plus nous sommes presque récompensés pour avoir écrasé, estampillé, pillé notre voisin.
Le capitalisme et la démocratie libérale n’offrent donc de libertés que celles de ne pas crier trop fort ce que l’on pense, et celle d’avoir l’ambition d’écraser son prochain pour un peu plus d’argent. J’exagère, mais il y a tant d’hypocrisie dans ce système, qu’un PDG de Nestlé peut se vanter de diriger un empire économique sainement et pour la bonne cause, pendant que 70% des femmes dans une région de l’Éthiopie naissent malformées génétiquement à cause des ravages de la sous nutrition dont Nestlé est responsable en grande partie. Ou pendant qu’un enfant de moins de dix ans meurt de faim alors que la FAO précise qu’il est possible de nourrir douze milliards d’individus sur Terre¹.
Les murs de nos mairies et les entêtes des documents administratifs sont ornés de liberté, d’égalité et de fraternité, pendant qu’une bande de mercenaires du capital s’arrogent le droit d’expliquer à la masse ce qu’il faut faire. Ou se permettent à coup de matraquage de lois sécuritaires de procéder à des milliers d’expulsions, parmi les plus honteuses, politique des quotas rappelant ainsi des pages sombres de l’Histoire européenne récente. Le tout sous couvert de légitimité, les élites capitalistes du Medef et leurs vassaux pantins de la politique clientéliste médiatique produisent leurs lois autoritaires et liberticides pour que le salariat reste bien docile. Pour qu’il ne se révolte pas face à Madame Autorité-Responsabilité-Exploitation qui dirige d’une main de fer le monde de l’entreprise. Il faut quand même bien reconnaître que salarier 85% de la population active d’un pays figure parmi les plus formidables ingéniosités de notre époque.
Car payer un esclave qui joue ses galons de 35h hebdomadaires à coups de lance pierre en lui expliquant qu’il n’est payé que pour sa seule force de travail (revendue en plus-value par les capitalistes qui en tirent leurs profits) sans que celui-ci n’ait mot à dire devrait en irriter plus d’un. Si l’on rajoute derrière tout cela l’absurdité et la propagande qui gravite autour du mythe de la sécurité sociale, on arrive à un record de duperie jusqu’à présent quasiment inégalé. On nous dit qu’à l’horizon 2009, le déficit de la sécurité sociale se creuse à neuf, dix ou douze milliards d’euros (suivant le journal que l’on a devant les yeux), et que le salarié docile, en plus d’être surexploité, va devoir soit se serrer la ceinture, soit travailler plus longtemps s’il veut à terme, bénéficier d’une couverture sociale. C’est d’une hypocrisie révoltante !
Quand on voit que parallèlement, la part spéculative qui glisse du facteur travail vers le capital depuis vingt cinq ans de mensonge avoisine les 160 milliards d’euros en France², et que cette immense somme pourrait donc largement servir de financement pour les branches vieillesse et maladie. Au lieu de taxer le capital, les pôles industriels et taxer l’actionnariat (à défaut de l’abolir alors qu’en l’espace de vingt ans, les recettes du CAC 40 ont été multipliées par quatre), nos dirigeants préfèrent ordonner le recul de l’âge légal du départ en retraite à 65 ans minimum.
Demandez à un maçon ou à un couvreur d’aller crapahuter sur les murs des maisons jusqu’à 70 ans. Demandez à un artisan du bâtiment, parfois imposé à plus de 70% sur soixante heures de travail par semaine, sans être assuré d’avoir une réelle allocation de retraite, ce qu’il en pense de la solidarité à la française, il vous dira que c’est du vol organisé. Un député, peut sans doute travailler jusqu’à 70 ans. Pas ceux à qui s’applique la loi.
Le problème n’est pas uniquement que les patrons croupissent sous les charges, ou que les fonctionnaires ne seraient que des fainéants plein de privilèges, mais qu’il y ait trop d’écarts entre les statuts du secteur public et privé.
Du travail à l’activité…
La société consumériste qui prend son essor à partir de mai 1968 prône l’accès à tous aux formations et aux diplômes. C’est certes un progrès. Mais le gonflement de la classe dite moyenne sert de justification au système : désormais, un fils d’ouvrier peut sortir du système éducatif avec un niveau de bac+5, voire plus. C’est la fameuse mobilité ascendante à travers les générations qui augmente le niveau de vie d’une génération à l’autre. Sauf que cette amélioration du niveau de vie se produit moins vite que la hausse du coût de la vie. Même la sociologie marxiste du conflit qui observe les antagonismes entre la classe dominante capitaliste et la classe productive prolétaire et dominée semble avoir disparue des analyses. Pourtant…
En fait, l’État de droit a acheté la paix sociale avec le vote et cette fameuse politique des années 1970 qui a élargi la classe moyenne, créé le salaire minimum etc. Pari réussi pour l’oligarchie bien assise, que d’empêcher la révolte sociale par tous ces instruments idéologiques. Les citoyens se sentent libres, ont conscience que l’on subit beaucoup de choses, que l’on ne maîtrise plus grand-chose, mais la plupart continuent d’aller crier simplement contre le gouvernement ou demander plus d’argent dans les manifestations. Plus d’argent pour payer la santé, les transports, à manger. Se lamentent d’une usine de chez Continental excédentaire qui licencie à tour de bras pour réduire ses coûts de production. Font des banderoles contre les parachutes dorés sans remettre une seule fois le modèle sur lequel repose l’organisation du travail.
Braves gens, je suis d’accord avec vous, mais ce geste de mobilisation les jours de manifestations me paraît bien dérisoire. C’est comme interdire à un enfant de sauter dans les flaques d’eau, il ira sauter dedans aussitôt le dos tourné. Si vous lui donnez une petite claque, ça le freinera déjà un peu plus. Mais il est vrai que ce n’est pas qu’une petite claque qui fera vaciller le patronat et la république. Je pense qu’une grève générale longue, dure, et persistante, serait bien plus efficace qu’une manifestation d’un jour, qu’un défilé le mardi puis le jeudi de 14h à 18h dans les boulevards. Le capitalisme se nourrit de l’action collective pour se maintenir, il laisse le citoyen crier fort dans la rue pour lui laisser l’impression d’être libre.
Moyennant tout de même quelques arrestations de syndicalistes de temps en temps par l’armée pour limiter un peu le trop de laisser aller populaire !! Effectivement, il nous est possible d’exprimer notre mécontentement, et je ne pourrais certainement pas écrire tout ceci si nous étions au Turkménistan, à moins de faire un séjour en prison, et c’est bien là la finesse de ce système. Mais comme l’a affirmé Noam Chomsky devant des étudiants américains, « la solution repose dans les mains de gens comme vous et moi ». Pour en finir avec l’exploitation et le vol organisé du temps libre par le travail, chaque individu pourrait développer sa propre auto-organisation. Si celle-ci venait un jour à devenir récurrente, s’affranchissant de tout rapport d’autorité et de domination, le travail deviendrait alors une activité, qui fournirait les conditions possible de l’épanouissement humain, plutôt qu’un travail, aliénant, déstructurant à effectuer non pour soi mais aux ordres des supérieurs. Bref, on n’y est pas.
Samuel Métairie. Lien
1-Cf. Jean Ziegler, L’Empire de la Honte
2- Mélenchon J-L, « Assumer la nécessité d’une force politique nouvelle », 2007
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Par reineroro le 20 Août 2009 à 16:26
Liberation sous caution de Clotilde Reiss et Nazak Afshar, coût pour les contribuables français : 400 000 euros seulement
Allez manifester en Iran plutôt qu'en France, Sarko Bling Bling paie. Les caisses de l'état sont vides mais la SarkoBarbouzerie trouve 400 000 euros pour la libération sous caution de la barbouzette au foulard, Clotilde Reiss, et de l'imprudente employée d'ambassade, Nazak Afshar.
Les autorités judiciaires iraniennes ont accepté de libérer Nazak Afshar et Clotilde Reiss sous caution, deux ressortissantes françaises, dont l'une, Afshar, employée locale à l'ambassade de France à Téhéran, a la double nationalité, française et iranienne. L' Iran ne reconnaissant pas la double nationalité, c'est donc comme iranienne qu'elle a été arrêtée, et Sarko Bling Bling, dans sa grande générosité, a payé sa caution.
Coût pour chaque libération sous caution : 200 000 euros, aux frais des contribuables, soit au total 400 000 euros.
A ces dépenses il faut également ajouter les frais d'hébergement et de nourriture pour Clotilde Reiss, logée nourrie gratuitement à l'ambassade de France en attendant le verdict.
Cependant, les contribuables français auront peut être la chance d'économiser quelques milliers d'Euros.
En effet, le président syrien, Bachar el Assad, qui est déjà intervenu directement auprès de Téhéran dans le cadre de cette libération sous caution, va se rendre dans quelques jours en Iran en visite officielle, et peut être ramener Clotilde Reiss dans sa valise diplomatique.
Le cas Afshar est plus complexe puisque c'est en tant qu' Iranienne qu'elle est poursuivie pour atteinte à la sécurité nationale. Comme employée locale d'une ambassade, elle a des obligations (Convention de Vienne 1961) à respecter, qui interdit notamment toute ingérence publique dans les affaires internes d'un pays (par exemple manifester et autre lors d'une élection), même si celui-ci se trouve aussi être le sien.
Clotilde Reiss, dont le père est ingénieur au Commissariat à l'Energie Atomique, la mère dans l'armée française, qui a fait un stage au CEA alors même qu'elle était étudiante en sciences politiques, donc rien à voir avec le nucléaire, avait alors rédigé un rapport sur le programme nucléaire iranien, d'après, selon ses dires, des données trouvées sur internet (en Perse ?). Elle occupait depuis début 2009 un poste de maître de conférence à l'Université Technologique d'Ispahan, une université mondialement réputée pour son haut niveau technologique.Ispahan est une ville située à proximité de la centrale nucléaire de Natanz, dont le programme d'enrichissement d'uranium est au centre de toute les controverses sur le programme nucléaire iranien, ayant déjà donné lieu à trois rounds de sanctions du CSONU, alors même que les centrifugeuses de Natanz sont totalement sous contrôle de l'AIEA. Le séjour de Clotilde Reiss à Ispahan était bien connu du quai d'Orsay puisque toute personne employée au CEA, qui a accès à des "données sensibles", ce qui est le cas de Mr Rémy Reiss, ingénieur au CEA, doit prévenir le ministère des affaires étrangères si l'un des membres de sa famille séjourne dans un pays lui aussi dit "sensible", ce qui est le cas de l'Iran.
Nonobstant ce CV suspect, qui sent la SarkoBarbouzerie à plein nez, Rémy Reiss, qui fait beaucoup de bruit dans les médias alors que ce serait plus intelligent de se monter discret dans l'intérêt de sa fille, de même que Sarko Bling Bling et Kouchner, le prince de l'ingérence "humanitaire" (nouveau nom donné aux opérations de la barbouzerie du quai d'Orsay), clament à la TV, sur internet et dans les journaux, l'innocence de cette oie blanche au foulard que le vilain croquemitaine iranien accuse d'espionnage et d'atteinte à la sécurité nationale, et qui, ici, a été transformée en icône médiatique pour l' été 2009.
Clotilde Reiss, la barbouzette au foulard, va-t-elle ou non rentrer dans la valise diplomatique du président syrien Bassar al Assad, qui, ophtalmologue de profession, a vu venir le bon plan d'un retour en grâce de son pays sur la scène politique internationale ?
PS : Il faudra alors comptabiliser en plus un aller simple Damas Paris sauf si Sarko Bling Bling décide d'aller lui-même chercher l'oie blanche au foulard en Syrie dans le cadre d'une visite surprise à l'ophtalmologue susceptible de lui faire partager sa vision du Moyen Orient et l'initier à une diplomatie positive avec Téhéran. Mais sur ces deux derniers points, pas sûr que ses "patrons" - Tel Aviv/Mossad/CRIF - apprécient.VOIR AUSSI Ste Clotilde
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Par reineroro le 17 Août 2009 à 09:16
Sainte Clotilde (Reiss), petite intérimaire de la DGSE, libérée sous caution, est assignée à résidence à l'ambassade. Les Iraniens sont trop bons!
Un classique! Clotilde Reiss a bien été utilisée, à son insu de son plein gré, comme intérimaire de la DGSE dans le cadre d'une tentative de déstabilisation soutenue par les Usraéliens, et donc Sarkozy, leur petit valet.
Les spécialistes du farsi et de l'Iran se comptant sur les doigts d'une seule main à la DGSE, il lui faut bien, comme dans bien d'autres pays, utiliser la main d'oeuvre disponible sur place, étudiants, chercheurs et ONG francophones. La procédure est banale. Chaque ONG française a son correspondant à la DGSE. Cela a commencé en Afghanistan, à l'époque de l'occupation soviétique, n'est-ce-pas AB?...
La petite Clotilde Reiss, de part son milieu social, sa connaissance de la langue et ses fréquentations sur place était une proie toute désignée, à la fois pour le résident de la DGSE via le service culturel de l'ambassade, mais aussi pour les services iraniens qui l'avaient donc à l'oeil.
Bonne pioche, puisqu'oubliant le "devoir de réserve" qui aurait dû être le sien, comme celui de tout étranger au pays, sa participation à des manifestations, officiellement interdites, constituait, comme dans n'importe quel autre pays, un délit parfaitement répréhensible. De plus, elle s'était métamorphosée en reporter photographe, prenant des centaines de clichés. Bien imprudente la gamine, car si ses films et clichés ont pu donner au résident de la DGSE un aperçu des manifestations et du type de manifestants (une majorité d'enfants de la moyenne et haute bourgeoisie iraniennes avides de jouissances "à l'occidentale"), cette "iconographie" se trouve également aujourd'hui entre les mains des services iraniens qui en feront le meilleur usage!
Elle participait donc aux manifestations contre le régime légal d'Iran, elle photographiait, elle filmait, mais aussi elle écrivait, deux courriels en fait: un anecdotique, sans intérêt, c'est celui auquel il a d'abord été fait allusion pour déclarer qu'elle était blanche comme neige, et un autre, plus détaillé, dans lequel elle rend compte de ce qu'elle a vu et entendu en tant que participante. Ce courriel destiné au directeur de l'Institut Français de Recherche en Iran, sous tutelle de l'ambassade.
Tous ces faits sont aujourd'hui établis, comme il est clair que Melle Reiss est une "occasionnelle", pas une professionnelle du renseignement, ce qui explique la mansuétude des autorités iraniennes à son égard qui, dès le début, ont conseillé à la France de ne pas envenimer une affaire au demeurant modeste.
Mais c'était oublier la méthode Kouchmerde-Sarkozy, toute de criailleries et de rodomontades.
Il faut se féliciter de la juste libération de Nazak Afshar qui a beaucoup parlé, et qui n'était apparemment que la "concierge" de l'ambassade, chargée d'ouvrir les portes de celle-ci aux manifestants! Ce que le politicien véreux Kouchmerde a donc été obligé de reconnaître, toute honte bue.
Melle Reiss regagnera sous peu l'ambassade, mise en "liberté surveillée", et devra s'expliquer avec le résident de la DGSE, ce que les services d'écoutes iraniens attendent avec gourmandise. Il faut en effet savoir que notre ambassade est parfaitement "sonorisée", et depuis de longues années...(ne pas confondre "sonorisée" et "sécurisée"!).3 commentaires
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Par reineroro le 16 Août 2009 à 14:46
UNE MOUCHE TOMBE DANS UNE TASSE DE CAFE !
L'Anglais : Jette la tasse et sort du café
L'Américain : Demande une autre tasse de café
Le Mexicain : Enlève l'insecte et boit sa tasse
Le Chinois : Mange la mouche et jette la tasse
Le Tunisien : enlève la mouche et offre le café à son ami
Le Palestinien assiégé : Bois le café et mange la mouche
L'Israélien :Vend le café aux américains et la mouche aux chinois.
Crie que sa sécurité est en danger.
Accuse les palestiniens d'avoir jeté la mouche dans le café.
Prétend que le hizbollah, les syriens et les iraniens sont entrain de mettre au point de nouvelles armes à base de mouches.
Décrit ce geste comme étant une atteinte aux droits de l'homme, d'un acte antisémite, d'holocauste et de discrimination parmi les passagers de l'arche de Noé.
Ordonne immédiatement à Mahmoud Abbas d'arrêter les mouches de voler et de leur interdire de tomber dans les tasses de café.
Réoccupe la bande de Gaza, coupe l'eau et l'électricité et détruit les habitations.
Impose aux Américains une aide militaire plus importante.
Demande 1 milliard de $ pour le préjudice moral qu'il a eu en voyant la mouche dans le café.Trouvé ici lien
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Par reineroro le 6 Août 2009 à 09:30
(téléchargez la version .pdf, pour impression, ou consultation offline)
Avec plus de 11 millions d’articles dans plus de 250 langues, et plus de 700 000 en français, l’encyclopédie collective Wikipedia truste souvent les premières places des moteurs de recherche. Or, et à la différence des médias susceptibles de prêter le flanc à des pressions politiques ou publicitaires, il est quasi-impossible de contrôler, influencer ou manipuler cette forme d’intelligence collective, ou « sagesse des foules ». La tentation est donc grande, pour certains, d’essayer de la tripatouiller, d’autant que tout un chacun peut librement y contribuer, rajouter, corriger ou effacer tout ou partie des articles répertoriés. Plongée dans les petites manip’ politiques de Wikipedia.
Le FBI, la CIA, l’église de Scientologie, Al-Jazeera, les gouvernements américains, turcs et israéliens, Exxon, Disney, Fox News… depuis des années, des centaines d’organismes publics et entreprises privées ont, discrètement, rectifié ce qui, dans Wikipedia, ne leur convenait pas. Sauf que l’anonymat, sur l’Internet, ça n’existe pas (voir encadré).
On découvrit ainsi que pendant des mois, les ordinateurs du ministère de l’Intérieur étaient considérés comme des « pirates » par Wikipedia, et que la somme de « vandalismes » qui lui furent imputés amenèrent les administrateurs de l’encyclopédie à lui interdire d’effectuer quelque modification que ce soit. Un ou plusieurs policiers avait en effet allègrement pompé, sans autorisation, une foultitude de textes sur d’autres sites web pour les copier/coller dans l’encyclopédie participative. D’autres faisaient dans le « vandalisme », à l’instar de ce fonctionnaire qui s’obstinait à préciser qu’antisarko.net était le « site officiel » de l’UMP, ou de cet autre qui traita le président algérien, Aziz Bouteflika, de « clown de la République ». Certains s’en servirent enfin pour régler leurs comptes, tel ce policier qui effaça l’article consacré à Jean-Claude Marin, procureur balladuro-chiraco-sarkozyste de la République de Paris, ou cet autre qui dénonça la « servilité envers l’administration » du Schtroumpf (surnom donné au « Syndicat des commissaires et hauts fonctionnaires de la Police nationale »).
Mais l’Intérieur est loin d’être le seul à avoir piraté Wikipedia, et le ministère de la Culture s’est lui aussi vu banni de Wikipedia, pendant 6 mois, suite aux vandalismes répétés de la page consacrée au Mariage dans la tradition chrétienne effectué depuis les ordinateurs du ministère. Au Minefi, un crâne d’oeuf effaça quant à lui d’un clic de souris le passage consacré au HLM de luxe que louait, à prix d’ami et en violation de la règle édictée par Jean-Pierre Raffarin, Jean-François Copé, alors ministre délégué au Budget. Au ministère de l’Education, quelqu’un aseptisa les démêlés judiciaires de Xavier Darcos, lorsque, jeune professeur de lettres en 1982, il avait fait plancher ses élèves sur un sujet très voisin de celui qui fut proposé au bac trois jours plus tard. Le mammouth sait aussi faire dans l’humour : c’est en effet à l’un de ses fonctionnaires que l’on doit la création de la fiche consacrée à Trifouillis-les-oies, ainsi qu’à son jumelage avec “Perpète-les-Andouillettes”… Plus fort encore : à l’Elysée, quelqu’un chercha à mettre en avant la noblesse de Bernadette Chirac (née Chodron de Courcel) en effaçant ce pour quoi elle ne peut précisément pas revendiquer de titre de noblesse.
La liste des pirates ne s’arrêtent pas aux ors de la république. L’adresse IP de la mairie de Paris a elle aussi été bloquée, après plusieurs traficotages des pages de Bertrand Delanoë, Yves Contassot et Françoise de Panafieu. A la mairie de Marseille, quelqu’un gomma le fait que Jean-Claude Gaudin a été élu grâce aux voix du Front National, dont il avait « largement favorisé l’explosion » en région Paca. Au conseil général des Hauts-de-Seine, quelqu’un effaça les passages les plus sombres de la biographie de Charles Pasqua. Et puis il y a les récidivistes, qui usent et abusent de Wikipedia, et qui n’en démordent pas. La mairie de Levallois a ainsi maintes fois tenu à rectifier la fiche de Patrick Balkany, soit pour l’embellir soit pour la purger. La fellation qu’il imposa à sa maîtresse sous la menace d’un 357 Magnum ? Quelqu’un, à la mairie, tient à préciser qu’”aucune suite judiciaire ne sera cependant donnée à cette accusation non étayée”. L’interview où il avait déclaré qu’il n’y avait pas de misère en France et que les pauvres y vivaient très bien ? Sabrée. Le million d’euros qu’il aurait détourné ? Caviardé. Le niveau d’endettement de sa municipalité, évalué à 1,4 milliards de francs en 1996 ? Censuré. Le rapport de la chambre régionale des comptes qui stigmatisait la “comptabilité parallèle et certainement occulte” de son comité des fêtes ? Disparu. Sa condamnation, pour gestion de fait, le déclarant débiteur envers sa commune de 523 897,96 euros ? Effacée, puis réinscrite, probablement par un dissident de la municipalité, ou bien un repenti…
Les médias savent eux aussi traficoter Wikipedia. A TF1, on a ainsi censuré le lapsus de Jean-Pierre Foucault qui, au moment de lancer la chanson ‘’À l’envers à l’endroit'’ de Karen Cheryl, annonça qu’elle allait chanter… ‘’Par devant par derrière'’ ! PPDA n’est pas en reste : TF1 a ainsi allègrement couper l’intégralité des chapitres consacrés à la vie privée du journaliste, mais aussi celui relatif à sa “déontologie journalistique”. Exit, donc, l’interview truquée de Fidel Castro, et sa condamnation, en appel, à 15 mois de prison avec sursis et 200 000 francs d’amende (30 489, 80 euros) pour « recel d’abus de biens sociaux » dans l’affaire Michel Noir et Pierre Botton. On aurait tort, cela dit, de ne voir dans TF1 qu’un censeur cherchant à protéger la moralité de ses salariés. La TV de Bouygues sait aussi s’en servir pour son autopromo, pour y créer la page consacrée à Sept à huit, ou encore se faire passer pour un adolescent et quémander le rétablissement d’une page consacrée à l’un de ses obscurs animateurs que les administrateurs de Wikipedia, qui tiennent à la bonne tenue de leur encyclopédie, avaient effacé.
Au-delà de ce genre de piratages, les discussions, associés à chaque article de l’encyclopédie, sont parfois le lieu de révélations croquignolets. Patrick Devedjiany y précise ainsi que « le rappel de condamnation amnistiée est un délit en France, comme dans la plupart des démocraties », et qu’il est donc interdit d’expliquer de pour quoi il avait été condamné, du temps où il bastonnait du gauchiste avec ses amis (dont Gérard Longuet et Alain Madelin) du mouvement d’extrême-droite Occident, peu avant 1968. La page de discussions de Cécilia Sarkozy, devenue Cécilia Attias, est quant à elle un vrai roman feuilleton. L’an passé, elle détailla, quasiment au quotidien, la chronique de sa séparation puis de son divorce d’avec le chef de l’Etat, ainsi que des pressions de Cécilia et Nicolas sur les journalistes et les médias. On y retrouve a peu près toutes les rumeurs qui ont circulé l’an passé, et qui se sont pour la plupart avérées être des informations, mais que les Wikipédiens ne voulaient pas relayer tant qu’elles n’avaient pas été officiellement confirmées. Si d’aucuns vouent Wikipedia aux gémonies, au prétexte qu’on y trouverait des approximations, voire des contre-vérités, force est de constater que les Wikipédiens se font forts de vérifier les informations qu’ils relaient, et d’écarter celles qu’ils ne parviennent pas à recouper. Mieux : la majeure partie des piratages sont és dans l’heure ou les jours qui suivent. Mais elles laissent aussi des traces et il est donc possible de remonter dans le temps pour savoir qui a modifié quoi, et quand.
Conscient de ce fait, certains tentent de démontrer que Wikipedia c’est du n’importe quoi, et qu’il faudrait y rajouter un brin de vérité « officielle », pour mieux l’encadrer. En juin dernier, l’agence Euro RSCG C&O accusa ainsi Wikipedia de « cannibaliser l’image des entreprises du CAC 40 et de leur dirigeants ». Fichtre : « 29 dirigeants du CAC 40 voient l’article Wikipédia portant sur leur biographie arriver en 1ère position sur Google.fr »… L’encyclopédie ayant pour « objectif d’offrir un contenu libre, neutre et vérifiable », il y est en effet parfois question des casseroles de certains de ces dirigeants. Ainsi de la mise en examen de Christophe de Margerie, DG de Total, dans le volet français de l’affaire Pétrole contre nourriture, de la mise en cause pour « blanchiment aggravé » de Daniel Bouton (Société Générale) dans l’affaire des chèques du Sentier, ou encore du possible délit d’initié d’Arnaud Lagardère lorsqu’il a vendu une grande partie de ses actions EADS… Ce que la boîte de com’, en bon petit soldat de ses clients, ne pouvait que déplorer. Filiale du groupe Havas, Euro RSCG C&O se targue en effet d’être « la première agence de communication corporate en Europe », et de compter parmi ses clients « une centaine des plus grandes entreprises françaises et internationales ». Bref : elle touche des millions pour améliorer l’image de ses clients, que quelques obscurs internautes se plaisent à écorner, gratuitement. Euro RSCG proposa donc à Wikipedia la création d’un « nouveau standard de communication », le N.D.L.E., pour « note de l’entreprise », sur le mode des N.D.A. (note de l’auteur), N.D.L.R. (note de la rédaction) et N.D.T. (note du traducteur), « parce qu’il n’y a aucune raison que la voix des anonymes ait plus de poids que celle de l’entreprise ou du dirigeant concerné ». La proposition fut bien évidemment rejetée : on n’imagine pas l’encyclopédie Britannica, non plus que le petit Robert, être revus et corrigés par Havas, Total ou Lagardère. Pour que le message soit encore plus clair, David Monniaux, l’un des administrateurs de Wikipedia, par ailleurs chercheur au CNRS et enseignant à Polytechnique, mit quant à lui carrément les pieds dans le plat : « Nous comprenons que certains médias, blogueurs et journalistes soient sensibles aux “attentions” d’acteurs économiques. Les moyens qui conviennent pour les inciter à avoir une attitude “coopérative” risquent cependant de ne pas fonctionner pour Wikipédia, notamment en raison de sa nature décentralisée et sans publicité ». Et voilà comment quelques milliers d’internautes passionnés, bénévoles et désintéressés parviennent à mettre le CAC 40 en particulier, et les grands de ce monde en général, à leur pied.
Jean Marc Manach
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ENCADRE :
Virgil Griffith, un étudiant en intelligence artificielle américain de 24 ans, a décidé l’an passé d’identifier tous ces anonymes qui piratent Wikipedia depuis les ordinateurs de grosses organisations. L’objectif était titanesque, le modus operandi simplissime. Les anonymes qui modifient l’encyclopédie y sont en effet identifiés par leurs adresses IP (pour Internet Protocol), un numéro identifiant tous les ordinateurs sur les réseaux. Il récupéra donc la base de données de Wikipedia et la compara avec celle des adresses IP. Et pour se faciliter la tâche, il lança un site web, le Wikiscanner, pour inciter tout un chacun à repérer les manipulations de cette internationale des bidouilleurs anonymes. Au final, des milliers de manip’ furent ainsi mises à nues, et leurs auteurs démasqués. Car si ces traficotages sont, en règle générale, repérées et corrigées dans la foulée par les Wikipédiens, elles laissent des traces : Wikipedia propose en effet un « historique » permettant de remonter dans le temps et de savoir qui a modifié quoi, quand.
SOURCES :
Le wikiscanner : http://wikiscanner.virgil.gr/
WikiVala, qui recense le « best of » des piratages dans l’édition francophone de Wikipedia : http://manhack.net/wikiscanner/
WikiWatch, le « best of » anglo-saxon : http://www.wired.com/threatlevel/tag/wikiwatch/
La liste des organismes bloqués et avertis : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Organisme_bloqu%C3%A9_et_averti
Liste des vandalismes en cours : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Vandalisme_en_cours
Liste des articles non neutres : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Liste_des_articles_non_neutres
Le communiqué d’Euro RSCG C&O : http://www.eurorscgco.com/Upload/Actualites/Le%20CAC40%20et%20Wikipedia.pdf
DeletionPedia, qui remet en ligne les pages effacées de la version anglaise de Wikipedia : http://deletionpedia.dbatley.com/
PS : vous avez tenu jusque là ? Préparez-vous au pire… Virgil Griffith prépare la V2 de son Wikiscanner.
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Par reineroro le 22 Juillet 2009 à 14:55
Encore un épilogue rocambolesque... comme celui de l'attentat de Karachi ...
Alors que le débat sur le 11 Septembre et ses sujets connexes (guerre contre le terrorisme, al-Qaïda, lois anti-terroristes...) est toujours impossible, ces affaires, comme de nombreuses autres récemment , nous montrent à quel point la réalité est bien différente de la fable ben Laden et de ses 19 pirates de l'air, répétée sans relâche par les médias depuis cette tragédie.
Nous vous proposons donc de relire l'article que nous avions publié sur l'Anthrax l'année dernière, d’autant plus intéressant qu’un documentaire franco-canadien Anthrax War nous livre des informations inédites sur cette affaire, comme sur la course aux armements de guerre biologique et bactériologique... Nous attendons avec une réelle impatience la diffusion de ce documentaire co-produit par la chaîne franco-allemande Arte !
Un autre reportage avait par ailleurs été diffusé par History Channel : voir Attaques à l'Anthrax : complot intérieur selon History Channel.
Deux articles en relations avec cette affaire :
- Dossier Anthrax lien : Le FBI voudrait bien le clore !
- Preuves scientifiques concernant les attaques à l’anthrax.lien
Nous vous invitons enfin à prendre connaissance de ces articles sur :
- L’affaire des meurtres des moines de la Tibéhirine (initialement imputés avec leur décapitation barbare aux terroristes islamistes du GIA par la presse unanime).lien
- L'attentat de Karachi (initialement imputée à “la nébuleuse” al-Qaïda).lien
- La mort de Dr David Kelly (présentée comme un suicide).lien
Plus que jamais, un débat serein est nécessaire !
Bon été à toutes et à tous !
Association ReOpen911
www.ReOpen911.infolien
A lire le dossier sur le 11 Septembre sur le site du Nouvel Observateur. Une première en France !
La saga de l’anthrax : la piste de l’armée américaine « confirmée » !
Quand la presse états-unienne ou canadienne a commencé à rendre compte du décès de M. Bruce Ivins, un scientifique de haut niveau employé à Fort Detrick (le laboratoire de recherche sur les armes biologiques de l’armée US), qui allait être poursuivi dans le cadre de l’enquête du FBI sur les attaques à l’anthrax ayant suivi immédiatement les attentats du 11 Septembre, le moins que l’on puisse dire est qu’elle prît un certain nombre de précautions oratoires.
Ainsi, au moment où l’affaire sort (3 jours après la mort de la victime), le LA Times lien parlait-t-il comme l’Associated Press d’un « suicide apparent ». Formule étonnante qui implique un minimum de doutes sur la réalité de ce suicide.
Le site de Radio Canada lien choisit de titrer « Mort mystérieuse au Maryland ». Un autre site d’information canadien lien utilise le conditionnel : « Attentats à l’anthrax aux Etats-Unis : Le suspect se serait suicidé ».
Pour l’AFP lien , en revanche, pas de place pour le doute, qui assèna en titre de son article : « Suicide d'un scientifique américain en cause dans le dossier de l'anthrax. »
Idem pour Le Figaro lien qui passa immédiatement à ce qui lui semble une conclusion logique de cause à effet : « Soupçonné des attaques à l'anthrax, il se suicide. » Rendons grâce au correspondant à New York de ce journal, il connaît le mot « apparemment » et l’utilise dans le premier paragraphe. Passons en revanche sur l’usage impropre du terme « rançon » pour « récompense », sans y voir aucune malice ! Le journaliste, M. Jean-Louis Turlin, a en outre une meilleure mémoire que ses collègues puisqu’il se souvient du nom des 2 sénateurs destinataires de lettres contenant l’agent pathogène : MM. Daschle et Leahy. Ce qui semble alors étonnant est son oubli de rappeler au lecteur de l’article que ces 2 sénateurs étaient les plus véhéments opposants au vote de l’US PATRIOT Act. S’agirait-il pour l’occasion d’une mémoire sélective ? Et de conclure de façon aussi factuelle que surréaliste que « l'affaire Ivins semble écarter définitivement al-Qaida. »
On serait cependant tenté d’ajouter que la « piste » al-Qaïda, pour ce qui concerne l’anthrax au moins, ne pouvait satisfaire que des ignorants aveuglés par la propagande de l’administration Bush, relayée par les grands médias. Et de rappeler qu’outre al-Qaïda, la liste des suspects improbables alla jusqu’à inclure la Russie de Poutine, la Syrie de Bachar el-Assad ou, bien évidemment, l’Irak de Saddam Hussein. Faut-il rappeler aussi que le PATRIOT Act a finalement été voté en toute hâte, sans même avoir été lu, comme Michael Moore le révélait au grand public dans son documentaire Farenheit 911 ?
Aucun journal ne semble se poser la question suivante : pourquoi un scientifique reconnu, décoré, ayant travaillé au service de son pays pendant 33 ans et notamment à la mise au point de vaccins, se serait-il mué en terroriste biologique au lendemain des attentats du 11 Septembre ? Quelles auraient pu être ses motivations ? Le cas échéant, est-il vraisemblable qu’il ait pu agir seul, à l’insu de tous, qui plus est dans un laboratoire militaire dépendant directement du Pentagone ?
À l’heure actuelle, il semblerait que la mort de M. Ivins va mettre un terme à l’une des plus grandes enquêtes jamais entreprises par le FBI. À nouveau, on constate que rien n’a été élucidé : ni le mobile ni les moyens mis en œuvre n’ont été éclaircis à ce jour, encore moins prouvés. Plus extraordinaire encore, on en oublierait presque que le suspect présenté en définitive travaillait pour le Pentagone dans "la Mecque" de la recherche militaire états-unienne en matière de guerre biologique !
CNN lien par exemple note que toutes les personnes qui connaissaient M. Ivins ont été choquées d’apprendre à la fois sa mort et le fait même qu’il allait être mis en examen ; amis, famille, mais aussi collègues de longue date, tous affirment que le chercheur n’avait pas le profil d’un terroriste… Dans ce même article, on prend quand même la précaution de relayer une information du ministère de la Justice visant à ternir l’image publique de M. Ivins. On apprend d’ailleurs plus tard que ce scientifique aurait fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique lien , voire (c’est un comble !) qu’il aurait tenté d’empoisonner des genslien . La surenchère continue : dans son dernier article en date, le LA Times parle maintenant, à l’unisson de Fox News, d’un « tueur sociopathe » ! Sachant que M. Ivins a conservé ses fonctions et l’accès aux agents pathogènes létaux qu’elles impliquent tout en étant sous le coup, comme la plupart de ses collègues, de la plus grande enquête jamais entreprise par le FBI (Ameri-Thrax), voilà qui est pour le moins… surprenant. À moins de croire, bien sûr, que les agents du Bureau ne sont que des détectives amateurs sans moyens ni expérience.
Le lendemain, toujours dans le LA Times lien , on pouvait lire que M. Ivins étant co-inventeur d’un vaccin contre l’anthrax, il aurait pu « profiter financièrement d’une épidémie de la maladie du charbon ». Toutefois, il est précisé que ce profit virtuel aurait été relativement modeste : « quelques dizaines de milliers de dollars, pas des millions » précise-t-on dans le même article. M. Ivins était-il nécessiteux, sans scrupule et cupide ? Il faut se demander si cela constitue un mobile raisonnable et crédible…
Sans doute les médias anglo-saxons sont-ils plus sceptiques que ceux de notre pays, pour avoir suivi de plus près la « désignation » d’un autre scientifique, M. Steven Hatfill depuis officiellement lavé de tout soupçon et même récemment indemnisé très largement par le gouvernement à hauteur de plusieurs millions de dollars US (entre 2,8 et 5,8 selon les sources) après avoir intenté un procès contre le ministère de la Justice. Il a également intenté des actions contre divers journaux qui ont préféré un règlement à l’amiable à un procès.
Force est de constater que les zones d’ombre sont encore nombreuses dans cette affaire : à vrai dire, le parcours atypique et aventureux de M. Hatfill en fait certainement un meilleur suspect que le docteur Ivins. Rappelons pour mémoire que M. Hatfill n’a jamais été mis en examen, mais seulement désigné comme « une personne d’intérêt dans cette affaire » (terminologie suffisamment vague pour ne pas être trop incriminante) suite à une « fuite » du ministre de la Justice Ashcroft en personne. Hatfill fut l’un des vecteurs de la fausse information selon laquelle l’Irak disposait des moyens technologiques pour fabriquer le meilleur anthrax au monde… Une histoire qui serait plus tard reprise et amplifiée (notamment par Brian Ross de la chaîne ABC) sous la forme des fameuses armes de destruction massive de Saddam Hussein, chères au président Bush, au vice-président Chesney, au ministre de la Défense Rumsfeld, au directeur de la CIA Tenet et au ministre des Affaires étrangères Powell. Mais ce n’est pas tout ! Il faut en effet rappeler que ce sont les sites dits « conspirationnistes » qui les premiers se sont fait l’écho de ce qui fait maintenant figure d’évidence historique (l’origine états-unienne et militaire de l’anthrax utilisé) pour les médias dominants… qui à l’époque s’en sont surtout tenu à relayer la propagande officielle susmentionnée, quand ils ne la fabriquaient pas !
Un autre « suspect » possible reste M. Philip Zack. Ce microbiologiste avait alerté le FBI en envoyant une lettre dénonçant l’un de ses anciens collègues de recherche à Fort Detrick, le docteur Assaad. Ce dernier faisait alors un coupable idéal : il était d’origine arabe, musulman et avait intenté un procès à l’armée US pour discrimination. Il faut en effet se souvenir que si les lettres à l’anthrax ne contenaient pas de revendication, elles comportaient un double message de haine envers Israël et les USA, et de gloire à Allah (voir photo) : dans ce contexte traumatique de l’après 11 Septembre, ce message pourtant peu crédible renforça d’autant plus l’islamophobie naissante. Assaad fut rapidement écarté de la liste des suspects par le FBI… mais son délateur ne fut pas inquiété outre mesure. Et pourtant, lui comme son collègue Dr. Rippy (tous les 2 sanctionnés auparavant par une enquête interne de l’armée) apparaissent, aux yeux du profane, comme des « personnalités intéressantes » pour reprendre le jargon du ministère de la Justice. [Sur le fonctionnement aberrant des labos à Fort Dietrick, les anglophones pourront lire la longue enquête du magazine Salon, ici.]
Bref, les 2 personnes les plus suspectes (sans parler du « suicidé » Ivins) s’avèrent être tout à fait blancs, pas du tout musulmans, et ayant des sympathies marquées pour les idées les plus à droite de la scène politique états-unienne. On est effectivement aussi éloigné que faire se peut d’une piste al-Qaïda et/ou Irak…
Regrettons encore que l’on ne sache toujours pas ce qui a motivé la Maison Blanche à prescrire du Cipro (l’antibiotique contre la maladie du charbon) à Cheney et à son staff dès le soir du 11 Septembre, puis au président Bush. Avait-elle une connaissance préalable de la menace ? impossible de le déterminer : tout ce qui entoure cette affaire fut entouré d’un tel secret que même les 2 sénateurs (principales cibles politiques) se sont vu refuser l’accès à des informations, jugée « trop sensibles » !
Continuons… Le professeur Francis A. Boyle fut l’un des premiers à alerter l’agent du FBI en charge de la coordination de l’enquête sur l’anthrax, M. Marion « Spike » [la censure] Bowman. M. Boyle avait en effet été alerté par le fait que le FBI cherchait l’assistance du laboratoire de Fort Detrick (siège de l’USAMRIID) dans l’enquête sur l’anthrax. Or, selon lui, ce laboratoire « était sans doute plus la cause du problème que sa solution ». Malheureusement, M. Boyle ignorait à l’époque le rôle surprenant joué par M. Marion Bowman dans le "fiasco" de l’ordinateur de M. Moussaoui, et qui eut pour conséquence que les agents de terrain du FBI de Minneapolis, comme Coleen Rowley, s’en virent refuser l’accès.
Il l’explique d’ailleurs parfaitement dans son livre Guerre biologique et terrorisme. Car ce qu’il est important de comprendre est somme toute relativement simple : après le 11 Septembre et grâce à lui, l’administration Bush a engagé les États-Unis dans une course folle aux armements chimiques et biologiques en complète violation de la législation américaine et des traités internationaux. Ce programme s’appelle le projet Bioshield et bien qu’il ait été présenté comme un programme de recherches à vocation défensive, il est susceptible de par sa nature même de mener à la création d’armes biologiques à buts offensifs ; cela est strictement interdit par la convention de 1993 sur les armes NBC. Le projet Bioshield est totalement inconnu du grand public, et il serait peut-être important d’en prendre connaissance, compte tenu de ce qui apparaît maintenant au grand jour : l’implication de scientifique(s) de haut niveau travaillant pour l’USAMRIID (c’est-à-dire l’armée US) dans les attaques terroristes à l’anthrax de septembre et octobre 2001.
L’affaire semble en voie d’être close, sans avoir été élucidée, de façon somme toute appropriée pour qu’elle ne vienne pas interférer avec les prochaines élections présidentielles, ni présenter un autre handicap dans la campagne républicaine de M. McCain…
Seuls les mauvais esprits verront-ils dans ce « suicide apparent » une étrange redite du « suicide » de M. David Kelly ?
Enfin, au sujet de la Grande-Bretagne, dans le registre du terrorisme à al-Qaïda, cette nouvelle est à noter, qui n'aura pas fait les gros titres de vos journaux : Attentats de Londres: le procès s'achève sans verdict. lienvotre commentaire
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Par reineroro le 22 Juillet 2009 à 08:49
Connaissez vous Jean Pierre Jouyet? Eh bien, si vous ne le savez pas, ce haut fonctionnaire d'Etat ( c'est une race qui occupe très souvent de prestigieuses fonctions dans les cabinets ministériels) fait partie de ces "socialistes" qui avaient appelés à voter pour François Bayrou, donc contre Ségolène Royal, pourtant la candidate désignée du Parti socialiste. Voyez vous ?
Sous l'appelation Les Gracques, Jean Pierre Jouyet et ses comparses avaient publié une tribune dans la presse, où ils expliquaient pourquoi le choix du candidat centriste ( droite) était judicieux. On connaît la suite: victoire de Nicolas Sarkozy.
Manifestement, ça peut rapporter gros, un peu comme lorsqu'on joue au Loto, d'avoir contribué à la victoire du candidat de l'UMP pendant la présidentielle 2007. Pour preuve, Jean Pierre Jouyet a intégré le gouvernement UMP, où il a passé dix-huit mois comme sous-ministre aux affaires Européennes, avant d'être nommé par décret présidentiel ( SVP !) à la tête de l'autorité des marchés financiers ( AMF). Et cerise sur le gâteau, c'est le cas de le dire, sa nomination s'est accompagnée d'un coup de pouce salarial: + 48% !
Ce n'est pas rien en ces temps de crise économique, en voilà un qui ne risque pas de mendier dans le Métro. Selon le quotidien Le Parisien, Jean Pierre Jouyet affiche des émoluments insolents pour un fonctionnaire d'Etat, à savoir qu'il cumule les 228 723 Euros de son nouveau poste et les 82 326 Euros de son traitement d'inspecteur des finances. Total: 311 050 Euros/mois !
Il y a de quoi donner le vertige aux salariés de Continental, eux qui ont dû se battre pour être virés dignement pare leurs "patrons-voyous".
Moralité, si vous voulez augmenter votre salaire, il suffit simplement de prendre votre carte au PS pour mieux servir Nicolas Sarkozy.On comprend mieux pourquoi les "socialo-traitres" vont à la soupe élyséenne sans aucun remord. Cela peut rapporter très, très gros, soit 48% d'augmentation !
A2Nvotre commentaire
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Par reineroro le 22 Juillet 2009 à 08:40"Le Parti socialiste doit disparaître au plus vite". Si BHL le dit, c'est qu'il faut donc le croire. Le pseudo philosophe mais vrai imposteur a lançé une Fatwa contre le Parti Socialiste. Cet "homme de gauche", comme il se décrit lui-même, qualifie la première secrétaire Martine Aubry de "gardien" d'une "maison morte", jugeant qu'il faut "dissoudre" le PS et "en finir le plus vite possible" avec "ce grand corps malade". Quelle brillante analyse, n'est-ce pas ?On n'attendait pas moins de la part du "brillant penseur" que l'humanité envie à la France, un homme capable de tout, un grand affabulateur devant l'éternel. Ce qui rend encore plus stupéfiant cette saillie, c'est que cet agent du sionisme et va t-en guerre en Irak persiste à se faire passer pour un homme de gauche; alors qu'il a soutenu, comme de nombreux intellos dits de gauche, plus ou moins visiblement le candidat Nicolas Sarkozy. N'a t-il pas essayé en vain de défendre l'homme du discours de Dakar ?Ce "philosphe" est tellement imbuvable que même un Bernard Laporte a déclaré, parlant de lui: "quelqu'un que je ne voudrais plus jamais croiser".Décidément, la France est bien dans de sales draps avec ses légionnaires au service des intérêts étrangers, voir vidéos du message au peuple iranien et interview Guysen TV.
Et si plutôt que de recommender la disparition du PS, l'homme aux chemises blanches se taisait? Fermez la donc, M. BHL !A2N1 commentaire
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