• COLOMBIE : LA CAMÉRA DANS LA JUNGLE - sur les FARC-EP

    Sur le documentaire "FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle", de Diego Rivera

    Auteur: Florencia TORRES FREEMAN

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    Tandis que les USA déploient leur Quatrième Flotte et installent sept nouvelles bases militaires en Colombie,  dans divers pays d'Amérique latine, vient de sortir simultanément un long métrage documentaire, FARC-EP: La insurgencia del siglo XXI (FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle ), qui raconte le conflit armé du point de vue de la guérilla bolivarienne.

    Est-ce qu’au XXIème siècle l’insurrection est un souvenir* du passé ? Les idéologies ont-elles disparu? Les révolutionnaires se sont-ils transformés en délinquants, en narcotrafiquants, en brigands, en terroristes ?

    Les grands monopoles de la (dés)information insistent toujours avec le sempiternel message ancien, usé et unique : l’insurrection colombienne n'a pas d’idéologie, de formation culturelle ni de projet politique. Son cœur mercenaire bat au rythme frénétique et brumeux de la coca. L’ancien et ténébreux « or de Moscou » a été remplacé par les mallettes pleines de dollars et d’euros, provenant du trafic de drogues. Elle massacre les indigènes, viole les femmes, maltraite les jeunes. Sur les écrans de télévision le mouvement de la guérilla s'est transformé en un monstre beaucoup plus terrible que Satan, Lucifer, Belzébuth et les pires démons médiévaux.

    Le vieux barbu Karl Marx commençait son célèbre Manifeste Communiste en affirmant : « Un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte Alliance pour traquer ce spectre… Quel est le parti d'opposition qui n’a pas été accusé de communisme par ses adversaires au pouvoir ? ». Si l’on remplace « communisme » par FARC-EP (Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie - Armée du Peuple), aujourd'hui le spectre continue à roder par ici. Quel mouvement social radical d'Amérique latine n'a t-il pas été stigmatisé et accusé de sympathiser avec les FARC ?

    De nos jours, la CIA, le FBI, la DEA et d'autres organismes « démocratiques » vivent en accusant d’être un « collaborateur des FARC » quiconque tente, parait ou aspire à être un dissident radical.

    L'œuvre Les sorcières de Salem d'Arthur Miller semble avoir été écrite hier. Le maccarthysme se promène hautain et provocateur. Dans quelque partie du monde que ce soit, toute dissidence sent la guérilla bolivarienne. Nous vivons un contrôle de la pensée qui ferait pâlir les prédictions les plus sombres des romans 1984, Le meilleur des mondes et Fahrenheit 451 ou les films Brazil, Matrix et jusqu'au plus récent Secteur 9.

    Des plus grands journaux télévisés jusqu'aux fictions de Hollywood, en passant par les tonnes de papier maculées d'encre des supermarchés journalistiques, tous aujourd'hui visent une même cible. Même les principaux présidents d'Amérique latine doivent parler avec Uribe, le servile ventriloque local du grand maître impérial, et doivent se positionner par rapport à l'appui, au rejet ou à l'indifférence face aux FARC-EP. Ni l’UNASUR ni l'OEA n’ont échappé à ces débats.

    Dans ce contexte mondial, où la guerre froide a culminé, ne permettant pas de faire baisser d’un seul degré la température de la guerre psychologique contre les rébellions armées contemporaines, que pensent réellement les FARC-EP ? Possèdent-elles un plan ? Ont-elles une idéologie ? Maintiennent-elles leurs dizaines de milliers de jeunes combattants par la force et par la menace ? Comment voient-elles le futur de l'Amérique latine ?

    cameraFarcepLe long métrage FARC-EP : L’insurrection du XXIème siècle tente de répondre à ces questions, en soumettant à la discussion, la propagande baroque et maccarthyste lancée depuis les USA. Pour cela l'équipe de cinéma « Glauber Rocha », constituée par des cameramen de divers pays d'Amérique latine et d'Europe, pénètre dans la jungle, parcourt les cordillères et les montagnes, en montrant de l'intérieur, comme jamais on n’a pu le voir, la vie quotidienne dans les camps des FARC-EP. Le documentaire, qui dure presque deux heures, comprend des interviews des principaux commandants guérilléros du secrétariat les FARC-EP et de nombreux témoignages de combattants de base, des paysans et des jeunes des zones urbaines du Parti Communiste Clandestin de Colombie (PCCC), ainsi que des séquences sur le rôle fondamental des femmes dans la lutte de la guérilla, des indigènes et des peuples originaires, le problème du narcotrafic, le para-militarisme, les prisonniers de guerre, les nouvelles bases militaires usaméricaines et la violation systématique des droits de l’homme appliquée par le terrorisme d'État dans la patrie du leader indépendantiste Simón Bolívar.

    La structure formelle du documentaire est celle d’un immense collage*, où sont reconstituées en images depuis les massacres de l'entreprise bananière UNITED FRUIT en 1928 et l’assassinat du dirigeant populaire Eliécer Gaitán en avril 1948 jusqu’à la création des FARC-EP et la capture de militaires usaméricains dans la jungle colombienne, la récente affaire Ingrid Betancourt et les déclarations des principaux paramilitaires (alliés d'Uribe) qui admettent avoir reçu de l'argent des entreprises bananières pour assassiner des guérilléros et massacrer la population civile.

    Dans cette mosaïque qui n’oublie rien ou presque rien, sont dépeints pour la première fois dans l'histoire (du moins à notre connaissance) les cours de formation politique, idéologique et militaire des combattants de base des FARC-EP ainsi que de leurs forces spéciales. Au milieu de la jungle, des rivières, des arbres immenses et des animaux apparaissent des bibliothèques, des groupes de lecture, des tableaux noirs et beaucoup, mais beaucoup de jeunes gens qui étudient.

    Celui qui assiste à la projection de ce film (jusqu'à présent projeté dans des circuits underground, sera-t-il projeté dans les grandes salles ?) ne pourra manquer de se souvenir des scènes de ces Passages de la guerre révolutionnaire raffinés et dépeints à une autre époque par l’exquise plume d'Ernesto Che Guevara, un des inspirateurs de l'idéologie des FARC-EP avec leur commandant légendaire et fondateur Manuel Marulanda Vélez, récemment décédé. Mais les scènes et les interviews que ce film dépeint n'appartiennent pas à ces regrettées et nostalgiques années soixante, tant louées qu’elles en ont été banalisées, mais…au XXIème siècle.

    Comme à Cuba, au Nicaragua et au Salvador, comme en Algérie et surtout au Vietnam, aujourd'hui la Colombie vit une guerre civile de dimension continentale. Ce film montre ce que ne montrent jamais CNN et d'autres fabriques du pouvoir : le conflit armé du point de vue de la rébellion bolivarienne. Il ne passera pas inaperçu.

    FICHE TECHNIQUE :
    Scénario et direction/Script and Direction : Diego Rivera
    Montage/Editing : Alejo Carpentier
    Caméras/Cameras : Diego Rivera, Tina Modotti et César Vallejo
    Photographie/Cinematography : Frida Kahlo
    Production : Groupe de cinéma « Glauber Rocha »
    Postproduction/Post-production : Julius Fucik et André Gunder Frank
    Musique/Music : Chœurs et orchestres des FARC-EP/Songs of FARC-EP
    Recherche Journalistique/Journalistic Research : Roque Dalton
    Recherche historiographique/Historical Consultant : Ruy Mauro Marini
    Remerciements/Thanks : Frida Kahlo, Ulrike Meinhof et Vladimir Maïiakovsky
    112 minutes
    Mini DV Cam, 2009

    *: en français dans le texte original

    Traduction : Esteban

    Révision : Fausto Giudice

    ESPAÑOL

    ***************
    Source : Rebelión - La cámara en la selva
    Article original publié le 7/10/2009
    Sur l’auteur
    Esteban G. et Fausto Giudice, rédacteur du blog Basta ! Journal de marche zapatiste, sont membres de Tlaxcala.
    URL de cet article sur Tlaxcala :
    http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=8902&lg=fr


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  • Petit coup de pouce à l'Empire

    Atilio_Boron
    Auteur: Atilio BORÓN

    C’est par une décision insolite que le Comité Nobel de la Norvège a clôturé sept mois de recherche parmi les 205 nominés pour le Prix Nobel de la Paix. Il a décerné ce prix à Barack Obama. Notre sénatrice colombienne Piedad Córdoba est restée sur le bord du chemin, alors que ses efforts pour la paix dans son pays déchiré méritaient largement d'être récompensés par le prix attribué au président usaméricain. Ce dernier avait été nominé, et ce n'est pas un fait mineur, juste deux mois après son entrée à la Maison Blanche.

    Qu’à t-il fait d’autre pour la paix mondiale durant cette courte période que prononcer de mièvres discours et formuler de nébuleuses exhortations ? Par contre, la sénatrice Córdoba met en danger depuis des années son intégrité physique avec ses paroles et ses actions pour une solution pacifique en Colombie. Mais le Comité norvégien ne l'a pas compris ainsi et une fois de plus Piedad a été repoussée sur la liste d’attente. Une femme, noire, de gauche, latino-américaine : ce sont trop de défauts pour les membres prudents et « politiquement corrects »du Comité, ces éternels « bienpensants » qui ne choisiraient que par erreur un personnage public dont le combat pour la paix ne serait pas acceptable pour l'Empire. Le Dalai Lama en est un ; Piedad, elle, ne l’est pas. Pour le premier le prix; pour la seconde que dalle.

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    Piedad Córdoba, par Juan Kalvellido, Tlaxcala

    C'est pourquoi qu’il n’est pas surprenant que la décision du Comité norvégien ait provoqué des réactions si diverses dans le système international : des réactions de stupeur jusqu'à une gigantesque rigolade. Les déclarations du président de cette institution, Thorbjørn Jagland*, valent leur pesant de sel marin : « Pour le Comité, il est important de reconnaître les personnes qui luttent et qui sont idéalistes, mais ne pouvons pas faire ça toute les ans. De temps à autre nous devons entrer dans le royaume de la realpolitik. En fin de compte, c'est toujours un mélange d'idéalisme et de realpolitik qui peut changer le monde. » Le problème avec Obama c’est que son idéalisme reste sur le plan de la rhétorique, alors que dans le monde de la realpolitik ses initiatives sont on ne peut plus plus opposées à la recherche de la paix dans ce monde.

    Comme le dit Robert Higgs, un spécialiste en budgets militaires de l'Independent Institute d'Oakland, en Californie, la manière dont Washington élabore le budget de la défense cache systématiquement son montant véritable. En analysant les chiffres présentés au Congrès par George W. Bush pour l'année fiscale 2007-2008, Higgs a conclu qu'ils représentaient un peu plus de la moitié du chiffre qui devrait être effectivement déboursé, arrivant même à dépasser la limite, impensable jusqu'à alors, d'un billion de dollars.

    C'est-à-dire, mille milliards de dollars. Et cela s’explique car, selon Higgs, à la somme d'origine assignée au Pentagone il faut ajouter les dépenses pour les tâches de défense exécutées en dehors du Pentagone (sous-traitance), les fonds supplémentaires exigés par les guerres en Irak et en Afghanistan, les intérêts générés par l'endettement encouru par la Maison Blanche pour faire face à ces dépenses et celles du budget énorme que requiert l'Administration Nationale des Vétérans pour les soins médicaux et psychologiques aux 33.000 hommes et femmes qui ont souffert de blessures durant les guerres des USA. Obama n'a absolument rien fait pour arrêter cette infernale machine de mort et de destruction ; au contraire, sous sa gestion ce budget a été augmenté, de telle sorte que ce seuil du billion de dollars a déjà bien été dépassé. C'est pourquoi il est insupportable que la Maison Blanche dénonce   par la voix de sa Secrétaire d'État « les dépenses disproportionnées en armements »… du Venezuela bolivarien  au lieu de regarder la poutre qu’elle a dans l’œil !

    mickey
    collection de dessins à colorier. Page avec des dessins de Mickey
    Recevant-un-prix à colorier et peindre. Dessins d’enfant à peindre

    - Comme tu as le pouvoir matériel,
    nous te donnons le pouvoir symbolique.

    -
    Là ou l’on BRIDE (COREA (lit.ceinture)= CORÉE du Nord)
    le mot liberté,
    mes gars IRONS l’imposer (IRÁN)

    -Merci, ce
    Prix est
    La bombe !

    Juan Kalvellido, Tlaxcala

    Le tout nouveau Prix Nobel de la Paix a augmenté le budget pour la guerre en Afghanistan en même temps qu’il envisage d’augmenter le nombre de soldats déployé dans ce pays ; ses troupes continuent à occuper l'Irak ; il ne donne aucun signe pour vouloir réviser la décision de George Bush Jr. d'activer la Quatrième Flotte ; il s’achemine vers un traité gardé encore secret avec Álvaro Uribe pour répartir sept bases militaires usaméricaines sur le territoire de la Colombie, et on parle de cinq de plus qui seraient sur le point d'être confirmées, par conséquent il prépare (ou il devient complice) d'une nouvelle escalade guerrière contre l'Amérique latine .

    Il maintient son ambassadeur à Tegucigalpa - alors que pratiquement tous les autres sont partis - et ainsi il soutient les putschistes honduriens ; il maintient le blocus contre Cuba et il n’est même pas troublé par  le sort injuste des Cinq Cubains incarcérés aux USA pour avoir combattu le terrorisme. Bien sûr, le Comité norvégien se livre régulièrement à des divagations - on ne sait pas si elles sont provoquées par son ignorance des affaires mondiales, les pressions opportunistes ou l’abus d'aquavit ** norvégien -,qui se traduisent par des décisions aussi absurdes que la dernière en date. Mais, s’ils ont pu décerner en son temps le Prix Nobel de la Paix à Henry Kissinger, très justement défini par Gore Vidal comme étant le plus grand criminel de guerre en liberté au monde, comment pouvaient-ils le refuser à Obama, surtout après l'affront qu’il a eu à subir de la part de Lula à Copenhague ? La realpolitik exigeait de réparer immédiatement cette erreur.

    Car, en fin de compte, comme l’a déclaré le président US, lui-même, en apprenant son prix, il représente « la réaffirmation du leadership usaméricain au nom des aspirations des peuples de toutes les nations. » Et, dans une soudaine attaque de « réalisme », les camarades du Comité norvégien ont donné leur petit coup de pouce pour renforcer l'hégémonie usaméricaine déclinante dans le système international. On peut suspecter que pour cette petite contribution, ils seront eux aussi, dûment récompensés en temps utile.

    Traduction : Esteban

    Révision : Fausto Giudice

    ENGLISH, SVENSKA, ESPAÑOL

    Notes de Tlaxcala:

    * Thorbjørn Jagland (né en 1950), est un économiste et un homme politique du Parti du travail (social-démocrate), dont il a été le secrétaire général de 1986 à 1992 et le président de 1992 à 2002. Il a été Premier ministre de Norvège entre 1996 et 1997 et ministre des Affaires Étrangères entre 2000 et 2001. Il est président du Parlement norvégien depuis 2005 et secrétaire général du Conseil de l'Europe.

    ** Akevitt : « eau de feu norvégienne ». Elle est distillée, comme la vodka, à partir de pommes de terre ou de blé. En Norvège elle se boit particulièrement à l’occasion de fêtes, comme à Noël ou le 17 mai (fête nationale, jour de la constitution).

    ***************
    Source :
    Premio consuelo
    Article original publié le 11/10/2009
    Sur l’auteur
    Esteban et Fausto Giudice sont membres de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique.


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  • Obama se rendra nu à Oslo (Dissident Voice)

    John WALSH

    Répondez vite : qu’ont en commun Barack Obama, Woodrow Wilson, Theodore Roosevelt, Henry Kissinger et Egar Moniz ? Ils ont tous eu le prix Nobel, les quatre premiers le Nobel de la Paix, soit au cours de leur mandat présidentiel, soit, comme Kissinger, pendant que ses bombes tombaient sur des populations innocentes au Vietnam. Moniz, lui, a obtenu le prix en Physiologie ou Médecine pour ses travaux sur la lobotomie. De ces cinq-là, c’est celui qui a provoqué le moins de dégâts.

    Hier matin, au réveil, nous nous avons appris la nouvelle de l’attribution du Prix Nobel de la Paix à Obama. Certains se sont précipités sur le calendrier pour vérifier si ce n’était pas le 1ier avril. En général, les gens grommelaient d’un ton résigné : "la guerre c’est la paix". Je préfère la formule qui était utilisée à l’époque du Vietnam : "se battre pour la paix, c’est comme baiser pour la virginité".

    Quelques-uns pleuraient de dépit, comme probablement Medea Benjamin qui, s’étant récemment révélée définitivement va-t-en-guerre, avait dû penser qu’avec cet ajustement le Nobel était certainement en vue. Il va falloir rebaptiser Code Pink ("code Rose") maintenant. Justin Raimondo suggère "Code Yellow" (jaune/ trouillard, NDT).

    Mais je pense que "les Prostituées pour la Guerre" serait plus approprié (cela ne s’appliquerait qu’à Medea et celles qui sont au bureau national, de nombreux membres de Code Pink étant des anti-interventionnistes sincères qui ne supportent pas la narcissique direction nationale, comme la conformiste Medea)

    Mon ami Joshua, un expat israélien, a d’abord cru qu’il était en plein cauchemar ou que le comité Nobel se livrait à une plaisanterie cruelle. Car, en fin de compte, s’était dit Joshua, Obama est un criminel de guerre, qui a établi le budget militaire le plus élevé depuis que l’humanité existe, qui, tous les jours, bombarde des innocents, des femmes et des enfants dans trois pays au moins, l’Afghanistan, l’Irak et le Pakistan, qui soutient les pires criminels de guerre et en abrite certains dans son gouvernement qui ont anéanti en quelques mois tout "espoir" de paix au Moyen-Orient.

    Le monde occidental a perdu la tête, de toute évidence, dit Joshua. Et puisque la guerre c’est désormais la paix on pourrait rebaptiser de façon plus appropriée toutes les organisations - United for War and Justice (au lieu de "United for Peace and Justice") ; "War Action" (pour "Peace action") etc.

    Le Nobel de littérature de l’an prochain : Obama pour son livre : l’"audace de l’espoir’" - la plus grande fiction jamais écrite.

    Le Nobel d’économie de l’an prochain : Obama - pour avoir inventé un nouveau système de calcul pour évaluer la repris

    Le Nobel de la paix de l’an prochain : Bush/Cheney - décerné grâce au précédent créé par Obama

    Le Nobel de la Paix de l’année suivante : Netanyahu - l’homme derrière l’effort de paix d’Obama au MO.

    Quoiqu’on en dise, nous avons ici une répétition de l’histoire. La première grande guerre coloniale de l’empire US menée sur le continent asiatique de la seconde moitié du siècle dernier était la guerre de Corée de Truman.

    Cette tragédie se répétait aux Vietnam entre les mains des "Meilleurs et des plus Brillants" (the Best and Brightest) avec Johnson and Kennedy aux commandes. Et maintenant la guerre Irak/AfPak (Afghanistan/Pakistan) nous vient de Bush et d’Obama et des congrès à la fois démocrates et républicains.

    Si le Vietnam était une tragédie, alors, l’Iraq/AfPak est, sans aucun doute, une farce. Il n’y avait pas d’armes de destruction massive en Irak et tout le monde le savait. De l’aveu même de l’armée, il y a environ une centaine de membres d’Al-Qaïda en Afghanistan, et donc les troupes US ne sont pas là à cause d’Al-Qaida – et tout le monde le sait bien. Et maintenant, voilà qu’on nous sort le dernier numéro comique avec l’attribution du prix Nobel de la Paix à Obama.

    Le mouvement anti-guerre pourrait peut-être juste changer de ton et passer de l’indignation pure à la dérision. Après tout, Obama et les élites qui dirigent ce pays ne portent pas de vêtements quand ils défilent devant nous en temps qu’hommes de paix, gonflés d’importance, pour parler de la fausse réforme du système de santé et nous annoncer une reprise de l’économie qui ne crée pas d’emplois. Il serait difficile d’inventer ces trucs-là. Et malgré nos larmes à cause de la situation dans laquelle nous sommes, nous pouvons au moins ridiculiser ces meurtriers hypocrites. Ils méritent d’être vus tels qu’ils sont : des hommes cruels, vains et absurdes. Ils défilent nus devant nous sans le savoir.

    Si le comité Nobel était sérieux, il y a longtemps qu’il aurait décerné son prix à Cindy Sheehan

    John V. Walsh
    Professeur of physiologie à l’Université du Massachussetts, il est milite activement contre la guerre.

    Traduction des bassines et du zèle http://blog.emceebeulogue.fr/ pour le Grand Soir

    Autres articles du même auteur :
    http://dissidentvoice.org/author/JohnWalsh/

    Titre original : Obama, Kissinger, Wilson, Roosevelt and Moniz
    http://dissidentvoice.org/2009/10/obama-will-go-naked-to-oslo/
    October 10th, 2009


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  •  

     

    Le deux poids deux mesures de l’action du régime israélien est excessif pour tous sauf pour l’Étasunien manipulé. Même un chroniqueur du Jerusalem Post, justement israélien, peut reconnaître la manifestation de ce double standard dans :

    « Tout Israël parle désormais d'une seule voix contre le Rapport Goldstone...

     

    C'est l’idée que se fait tout Israélien de la manière juste : Nous sommes en droit de faire toutes les horreurs que nous voulons aux Palestiniens car, par définition, ce que nous leur faisons, c’est de la légitime défense. Ils n’ont pas pour autant le droit de lever un doigt contre nous car, par définition, tout ce qu'ils nous font, c'est du terrorisme.

     

    Il en est ainsi depuis toujours, c'est la manière dont fut menée l'Opération Plomb Fondu (Cast Lead).

     

    Et il n'y a pas de limites à notre droit à l'autodéfense. Rien de ‘’disproportionné’’ n’existe.

     

    À Gaza, nous pouvons détruire délibérément des milliers de maisons, le parlement, le ministère de la Justice et de l'Intérieur, les tribunaux, l’unique moulin à farine, le principal élevage de volailles, l’équipement de traitement des eaux usées, les puits et Dieu sait quoi encore.

     

    Délibérément.

     

    Pourquoi ? Parce que nous sommes meilleurs qu'eux. Parce que nous sommes une démocratie et que c'est une bande d'islamo-fascistes. Parce que la nôtre est une culture de la vie et la leur est une culture de mort. Parce qu'ils ne sont pas en mesure de nous détruire et tout ce que nous disons c'est donner une chance à la paix.

     

    Les Goldstone du monde qualifient cela d’hypocrisie, de deux poids deux mesures. Comment osent-ils ! Par ici nous appelons cela de la limpidité morale. » Rattling the Cage: Our exclusive right to self-defense, par Larry Derfner, 8 octobre 2009.

     

    Personne ne lira jamais cela dans le New York Times ou le Washington Post, ni ne l'entendra d’une source d’information étasunienne. A la différence des journaux israéliens, les médias étasuniens sont de parfaits porte-voix du Lobby d'Israël. Jamais une parole critique n’est entendue.

     

    Cela sera encore plus le cas maintenant car, après des années d'efforts, le lobby israélien a réussi à abroger le Premier Amendement en joignant le projet de loi contre le délit de haine à celui récemment adopté sur les crédits militaires. C’est la manière donc fonctionne le syllogisme :

     

    Il est antisémite de critiquer Israël. L'antisémitisme est un délit de haine. Critiquer Israël est donc un délit de haine.

     

    Comme le note le Jerusalem Post, ce syllogisme est de la « limpidité morale. »

     

    M. John Sawers, l'ambassadeur britannique auprès des Nations Unies, est entré dans l’arène du délit de haine quand il a dit à la radio de l'armée d’Israël que le Rapport Goldstone sur l'agression militaire d'Israël à Gaza contient « quelques détails très graves qui doivent être étudiés. »

     

    À un an près, quand l’Anti-Defamation League aura sa phalange de procureurs en place au ministère de la Justice (sic), Sawers aurait été arrêté et placé devant un tribunal. L'immunité diplomatique ne veut rien dire pour les États-Unis qui envahissent couramment d'autres pays et exécutent leurs dirigeants ou les envoie à La Haye pour les juger comme des criminels de guerre.

     

    Il n’empêche que, dans l'intervalle, le gouvernement israélien a averti Sawers et le gouvernement britannique que tout soutien envers le Rapport Goldstone entraînerait l’abolition de la double norme qui protège l'Occident et Israël, et créerait un précédent qui placerait les Britanniques sur le banc des accusés pour crimes de guerre en Irak et en Afghanistan.

     

    « Londres, » a déclaré le gouvernement israélien, « pourrait se retrouver avec des menottes s’il soutient le document [le Rapport Goldstone]. »

     

    Dès que la cellule des délits de haine du ministère de la Justice sera en place, les juifs antisémites, comme les meneurs du mouvement pacifiste israélien et les journalistes d’Haaretz et du Jerusalem Post, pourront s'attendre à être inculpés pour délit de haine antisémite devant les tribunaux étasuniens.

     

    Article original en anglais : How the Feds Imprison the Innocent,
    http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=15559, publié le 6 octobre 2009 

    Traduction : Pétrus Lombard

    Paul Craig Roberts fut ministre des Finances adjoint dans l’administration Reagan. Il est coauteur de The Tyranny of Good Intentions.


    Il peut être contacté à l’adresse :
    PaulCraigRoberts
    @yahoo.com.


     Articles de Paul Craig Roberts publiés par Mondialisation.ca


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  • C’est fantastique : ce brave Brice ne déçoit jamais. En se rendant en urgence à Poitiers, en y faisant œuvre de détective de terrain - jusqu’à déceler des "financements" derrière les radicaux - et en proposant la dissolution de groupes qui n’existent pas, le ministre de l’Intérieur apporte un brin d’humour à un événement qui en manquait peut-être un peu. À moins que ce ne soit pas si drôle ?

    Dissoudre des groupuscules inexistants ? Comment tu vas faire, dis, copain ?

    mardi 13 octobre 2009, par JBB

    Que je te dise, ami.

    Je ne suis pas comme toi, qui juge sévèrement l’action du ministre de l’Intérieur.

    Et je sais combien sa tâche est rude, endiguer l’agitation continuelle de cette « mouvance anarcho-autonome d’ultra-gauche » faisant rien tant que mugir dans les campagnes poitevines en dévastant nos commerces et apeurant nos compagnes (ou l’inverse).

    La France tremble, les médias ont la fièvre [1] et le ministre de l’Intérieur ne rate pas l’occasion de surjouer son rôle, homme ferme et droit dans ses bottes pour faire obstacle au raz-de-marée autonome - quand il y en a un, ça va ; c’est quand il y en a plusieurs que les totos posent des problèmes…

    Jusqu’à se muer en détective d’élite, perspicace enquêteur sachant dresser les justes conclusions des plus infimes observations ; découvrant lors de sa visite à Poitiers les quelques objets ramassés après la manifestation (« Masques blancs, masques à gaz, feux d’artifice, solides bambous taillés en pointe (…), fusées marines, mortiers, marteaux et massettes »), Brice Hortefeux ne manque pas d’en tirer les attendus qui s’imposent, selon La Nouvelle République : « Du matériel coûteux, s’exclame le ministre, ceux qui les utilisent ont des moyens financiers. »

    Ben oui : qu’est-ce que tu t’imagines, mon Brissou ?

    Que le réseau ultra-gauchiste hexagonal n’est pas financé par le terrorisme international ?

    T’as qu’à croire…

    -

    Du même, tu ne tiendras pas rigueur, ami, de la morne tentative ministérielle de faire accroire à l’efficacité policière en ressortant de derrière les fagots répressifs une loi datant de 1936 [2].

    Et tu éviteras - c’est un conseil, nul ne sait ce qu’il en coûtera demain de rire aux dépends du régime - de moquer la prétention du camarade Hortefeux à réclamer « la dissolution de certains groupuscules, qui encore une fois saccagent et ne respectent pas les règles de la démocratie ».

    Exigence qui doit bien faire rire ces prétendus groupusculaires, si efficaces qu’ils ne se sont pas contentés de de semer "la peur et la panique" dans les rues d’une paisible ville de province, mais en ont profité pour « saccager » la démocratie [3].

    Tant il est de notoriété publique que les membres « de la mouvance anarcho-autonome d’ultra-gauche » m’aiment rien tant que se constituer en associations et groupes politiques (dans quelques mois, ils devraient même présenter des candidats aux élections, c’est dire combien ils sont organisés)…

    Ben oui : qu’est-ce que t’imagines, mon Brissou ?

    L’autonomie est une réelle force politique, avec financement et partis ayant pignon sur rue.

    T’as qu’à croire, derechef…

    -

    Tu aurais pourtant tort, ami, de trop prendre à la légère les bouffonnantes saillies de Brice Hortefeux.

    Tant l’homme s’emploie à poser là jalons qui lui seront - ainsi qu’au régime - de grande utilité dans les mois à venir.

    En gonflant infiniment l’importance de la petite promenade - un brin agitée, il est vrai - de quelques radicaux dans les rues de Poitiers, en suggérant l’existence d’un financement et de structures secrètes, en donnant à cet événement une importance qu’il n’a en rien - avec l’appréciable concours des médias - , le ministre de l’Intérieur reprend la partition de Michèle alliot-Marie là où cette très nuisible joueuse de pipeau l’avait abandonnée.

    Et cette répression qui vient, c’est déjà presque officiel, s’appuiera notamment sur la création de deux nouveau fichiers, « un pour identifier les “mouvances anarchistes potentiellement violentes”, un autre pour recenser leurs “lieux de vie communautaires”… », résume Bug Brother, constatant dans la foulée : « Et alors que l’on attend, depuis plus d’un an, la publication du décret portant création d’Edvirsp, il a suffi d’une émeute dans les rues de Poitiers pour voir poindre, en une journée, deux nouveaux fichiers, dont les décrets -miracle- auraient déjà été soumis au Conseil d’Etat. »

    Le monde est quand même bien fait, hein, mon brissou ?

    Oui : c’est chouette.

    -

    Si je me garderai de parler, à propos de ceux qui ont décidé de sortir foulards et bâtons à Poitiers, d’erreur stratégique ou d’instrumentalisation, tant toute contestation un tant soit peu violente est aujourd’hui expédiée en ces quelques mots pour peu que l’on ait résolu de voir les choses sous cet angle.

    Si je ne m’étendrai pas non plus sur ceux des éléments qui me déplaisent dans cette petite poussée de fièvre poitevine [4], à commencer par la posture martiale adoptée par ceusses qui se plaisent à jouer les durs de durs [5] et la résurgence de slogans si débiles qu’ils feraient passer les axiomes maoïstes des années 70 pour des monuments de subtilité (La plus belle jeunesse est celle qui est dans les prisons… Sans déconner ? [6])

    Je noterai quand même, comme toi peut-être, qu’il est des événements tombant à point nommé.

    À cette aune, la prétendue mise à sac - puisque c’est ainsi qu’elle est présentée dans les médias - d’une ville de province, la dramatisation de l’affrontement - horde de « casseurs » débarquant par « surprise » ou étrange impuissance policière [7] - et sa scénarisation ont tout de ce blockbuster médiatique que TF1 et le régime adorent exploiter de concert.

    En clair : on n’a pas fini d’en bouffer.

    Et je serais toi, camarade anarchiste, squatteur poitevin et autonome revendiqué, je m’attendrais un brin à sentir s’appesantir, dans les mois à venir, le poids d’emmerdements aussi divers que variés.

    -

    Pour le reste, je te renvoie, ami, à cette interview de Mathieu Rigouste publiée ici-même, samedi.

    Et constate que le passage copié-collé ci-dessous ne pourrait mieux tomber :

    Le pouvoir n’a pas vraiment d’intérêt, il est, il fonctionne, c’est un rapport de forces dynamique. En revanche, les fractions de classe qui sont aux commandes des machines de contrôle et de séduction trouvent un intérêt à rester en place et à faire du profit. La limite se pose là. Tant qu’un phénomène de « résistance » reste dans les cadres d’un contre-pouvoir tolérable par le pouvoir, alors il lui sert de prétexte et de support. L’enjeu réside dans notre créativité, dans l’invention de formes de vie et de rupture ingouvernables, c’est-à-dire qui ne se laisseront pas saisir comme « contre-pouvoirs » ou « contestation », qui ne se laissent jamais saisir du tout.

    De toute manière, le pouvoir tente de s’approprier tout ce qui bouge, un acte n’a pas de valeur en soi dans le schéma sécuritaire, une émeute peut tout autant servir la contre-insurrection que la fragiliser. On retrouve parfois des agitateurs policiers et de sincères activistes qui soufflent sur les mêmes braises. Il faut garder en mémoire que la logique interne du système auquel nous faisons face est de maintenir la légitimité du souverain auprès de ses sujets et de préserver l’ordre économique et social qui emploie le vivant comme une matière première de la production de profit. La question des moyens se pose à ce niveau, pas en fonction de l’instrumentalisation possible. Il faudrait selon moi créer des formes de vie autonomes, auto-organisées, libres, solidaires et heureuses, offensives face à ce système et nous permettant d’exister par nous-mêmes, au-delà de lui.

    Je ne te cache pas - tant qu’on y est - que, moi aussi, je ne crois guère à un quelconque bouleversement sans qu’il ne s’accompagne de joie et de création.

    Détruire ce vieux monde, d’accord.

    Mais avec classe, bordel !

    Notes

    [1] Poitiers sous le choc après une nuit de violences, titre l’Express. « Une nuit » ? Les collègues de Christophe Barbier sont-ils incapables de lire une dépêche AFP ?

    [2] Et pourquoi pas réactiver les lois scélérates de 1893 ?

    [3] Si on m’avait dit qu’ils auraient une telle influence, j’aurais moi aussi pris un billet de train pour Poitiers…

    [4] Rejoignant en partie la position de l’Organisation Communiste Libertaire du Poitou.

    [5] Me rappelant ce crétin cagoulé qui, lors d’une manifestation tendue à Beaubourg (compte-rendu ICI), m’avait sauté dessus en me reprochant mon appareil photo et n’avait rien trouvé de mieux à dire, en réponse à ma prétention à informer pour un média libre : "Si tu crois que je suis là pour la liberté…"

    [6] Edit, 18 h 14 : on me souffle dans l’oreillette, en commentaires, que le slogan est repompé d’In girum imus nocte et consumimur igni, film de Guy Debord. Ça m’apprendra à tourner sept fois mon doigt sur le clavier, avant d’écrire des conneries…

    [7] Je te renvoie sur ce point à l’excellent billet du taulier de l’Escalier qui bibliothèque.

    ARTICLE XI 


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