• L'UMP est fantastique! Vraiment fantastique!

    Le parti présidentiel vient de pondre 40 mesures de justice sociale. Il faut lire les mesures qui, en fait, portent plus sur la limitation des aides, CMU et autres RSA que sur leur répartition. De quoi décourager ceux qui y ont droit et en ont besoin pour ....vivre!

    Parmi celles-ci: un fichier national des fraudeurs sociaux. Pas mal hein? Mieux: doubler les peines et amendes encourues pour travail au noir!

    Sinon, en piochant au hasard, il y a la création d'une sorte de FBI social pour lutter contre les fraudes. Comme ils aiment les flics à l'UMP! La fraude aux allocs, au RSA, aux remboursement santé. Une véritable obsession!

    Le reste est du blabla avec des souhaits, des recommandations sur la création d'entreprises, la promotion des salariés, la formation professionnelle, les prêts aux étudiants..

    Et puis, il y a cette petite perle en matière de collège. Lisez bien et ne rigolez pas trop fort:

    L'UMP propose que dans une grande agglomération ou un département, chacun de ses collèges ne se consacre qu'à une seule classe. Le collège du quartier A recevrait tous les élèves de 6ème de l'agglomération ou du département, le collège de la bourgade B recevrait tous les élèves de 5ème du département, le collège de la ville C, tous les élèves de 4ème.

    L'imagination est au pouvoir avec l'UMP!

    La justice sociale, la lutte contre l'assistanat: des priorités pour l'UMP. Pourtant rien contre l'assistanat versé directement aux entreprises, aux agriculteurs, rien contre l'assistanat sous forme de défiscalisation et d'exonérations diverses offertes aux investisseurs dans l'immobilier, aux entreprises.

    C'est bien ça qui est amusant, cette grosse ficelle qui consiste à désigner des coupables sans présomption d'innocence.

    Les pauvres? Forcément des fraudeurs, du moins potentiellement. Et au même moment sortent les 4495€ de salaire mensuel fictif de Luc Ferry, le favoritisme qui se compte en centaines de millions d'Euros de Lagarde envers Tapie. A peine quelques semaines après le scandale des enveloppes de Liliane Bettencourt, Eric Woerth et son hippodrome, les mises en examen d'élus UMP et PS pour diverses opérations frauduleuses, l'affaire Alliot-Marie et le remboursement par le contribuable français à Taïwan pour les rétrocommissions versées lors du contrat des frégates de Taïwan et dont les bénéficaires sont protégés par le secret-défense.. 

    On rigole encore plus. Au moment même où on attaque l'assistanat comme étant un cancer, un fléau, l'assemblée nationale vote la fin du bouclier fiscal. On se dit: "Bon, ça y est, ils ont compris qu'il faut être juste".

    Mais non, la fin du bouclier fiscal prendra effet en 2014 ! Ils sont géniaux non?

    Mais à part ça, la lutte contre les fraudes chez les plus pauvres, c'est prioritaire. Et tant pis si la France se voit reléguée à la 25ème place du classement des pays les moins corrompus loin derrière Barbade et juste avant l'Estonie... La corruption chez les gens bien, ça n'est rien, le problème, ce sont les fraudes des assistés, ces parasites, ces glandeurs..!

    Question qualité de la vie, qualité de la vie démocratique et liberté, la France a fait un bond énorme.. en arrière! Pour la liberté de la presse, la France était à la 11ème place en 2002 et se classe en 2010 à la 44ème place sur 178 pays, entre le Surinam et les îles du Cap-Vert!.

    La liberté d'expression, on a vu ce qu'il en est. Même chanter une chanson de Brassens marrante et moqueuse envers nos amis les bêt. euh les flics peut vous conduire en garde-à-vue.

    La qualité de la vie. Pas seulement une question de pouvoir d'achat. La qualité de vie, c'est aussi la santé, le logement, l'éducation, le travail, les services publics, le temps libre, les liens sociaux. Il n'y a qu'à se rendre à un guichet dans une préfecture ou une administration sociale ou tout simplement se promener en centre-ville au milieu des mendiants pour comprendre...Et pourtant qui promettait zéro SDF dans la rue en 2006?

    La suite  Chez Milton 


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    Les intellectuels faussaires - par Pascal Boniface


    Depuis quelques années, le mensonge est devenu la marque de fabrique de plusieurs intellectuels.

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    Ces " faussaires " qui assènent sans aucun scrupule des contrevérités pour défendre telle ou telle cause sont quasi intouchables. Quoi qu’ils racontent, on les respecte et personne, ou presque, n’ose dénoncer leurs (petits) arrangements permanents avec la vérité.

    Le triomphe de ces " serials-menteurs " représente une véritable menace pour l’information et la démocratie. Les " intellectuels faussaires " dont il est question dans cet ouvrage sont bien connus. Ils s’affichent sur les plateaux de télévision et tiennent des chroniques à la radio ou dans la presse.

    Tous brandissent la morale pour nous faire avaler leurs couleuvres. Tous distillent des énormités et des concepts creux sur l’islamisme. En levant le voile sur leurs pratiques, Pascal Boniface dénonce une nouvelle " trahison des clercs ".

    Un ouvrage corrosif qui démontre, exemples à l’appui, les mensonges de certains experts et autres donneurs de leçons très médiatiques. Une réflexion iconoclaste sur les dérives du débat intellectuel aujourd’hui en France.


     

    « 14 refus d’éditeurs. Oui, vous lisez bien : il y a 14 éditeurs qui ont refusé de publier le manuscrit que je leur avais envoyé sur « les intellectuels faussaires », ceux qui mentent sciemment au public et pourtant restent les stars des médias. »

    Comment ont-ils justifié leur choix ? Certains étant des éditeurs universitaires le trouvaient trop polémique, d’autres estimaient que je mettais en cause certains de leurs auteurs. Mais il y eut également le cas fréquent d’éditeurs me disant qu’ils avaient apprécié le livre, qu’ils en ont partagé les analyses et démonstrations mais qu’ils ne pouvaient pas prendre le risque de le publier car ils ne voulaient pas se fâcher avec des gens puissants dans le milieu de l’édition et des médias.

    La France est un pays de liberté mais, dans ce domaine, l’autocensure, la protection des puissants au mépris du public fonctionnent. Publier un livre contre certaines figures du monde médiatique français serait-il aussi difficile que de publier un livre critique vis-à-vis de Ben Ali en Tunisie avant la révolution du Jasmin ?

    Il y a des gens qu’il ne faut pas mettre en cause, car ils ont des moyens de rétorsion. Nous sommes dans un tout petit monde où éditeurs, chroniqueurs et éditorialistes vivent en vase clos. On verra bien si les réseaux sociaux, si la mobilisation de la base arrivera à être plus forte que l’entre soi du petit monde éditorial.

    Je publie, en effet aux éditions Jean-Claude Gawsewitch le 20 mai ce livre intitulé « Les intellectuels faussaires ». Il démontre les multiples mensonges, contre-vérités, voire même affabulations, que de nombreux intellectuels et experts commettent sans pour autant voir leur statut remis en cause ou leur présence dans les médias contestée. Je ne parle pas là d’erreurs, tout le monde peut en commettre, quoi que certains en abusent, mais de mensonges volontaires. À condition d’aller dans le sens des vents dominants et notamment de faire de l’islam une menace terrorisante, cela passe comme une lettre à la poste.

    Pour certains, vérités et mensonges se valent. Il n’y a pas de différence. Ces experts et intellectuels dont la mission serait d’éclairer le public, en réalité le trompent. C’est cette connivence qui suscite la coupure entre le public, qui n’est pas dupe et les élites.

    On verra ce qu’il adviendra de ce livre, s’il sera étouffé par les censeurs discrets ou si le pari courageux de Jean-Claude Gawsewitch, auquel je rends hommage, sera récompensé.

    Article tiré de http://contreinfo.info/article.php3...

    Détails :

    -  Broché : 272 pages
    -  Editeur : JC GAWSEWITCH EDITEUR (20 mai 2011)
    -  Collection : COUP DE GUEULE
    -  Langue : Français
    -  ISBN-10 : 2350132773
    -  ISBN-13 : 978-2350132778

    * Pascal Boniface est directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et enseignant à l’Institut d’études européennes de l’université de Paris VIII. Il a écrit ou dirigé une quarantaine d’ouvrages ayant pour thème les relations internationales, les questions nucléaires et de désarmement, la politique étrangère française ou encore l’impact du sport dans les relations internationales.

    Source


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  • Le procès de l’Angolagate : un symbole de la pression du pouvoir politique sur la justice.

    Thierry BRUGVIN

    Les pressions politiques sur la justice ont limité la portée du procès de l’Angolagate.

    Dans ce procès, Charles Pasqua est finalement parvenu à se faire relaxer par la cour d’appel de Paris, après avoir été condamné en première instance à trois ans de prison ferme. En plus de ce dernier, le juge Philippe Courroye, avait fait comparaître une quarantaine de personnes dont Arcadi Gaydamak et Pierre Falcone. La peine de deux ans et demi de prison ferme de ce dernier « pour abus de biens sociaux » a été confirmé, tandis que Gaydamak a été sanctionné pour fraude fiscale et blanchiment à purger trois ans de prison ferme.

    Chacun de ces deux protagonistes devra payer des amendes de 375.000 euros ont été infligées aux deux hommes. De plus, Jean-Charles Marchiani, l’ancien préfet du Var a été condamné pour recel d’abus de biens sociaux à 24 mois dont 8 ferme de même que l’avocat Allain Guilloux. Finalement, Charles Pasqua figure parmi ceux qui s’en sortent le mieux, mais comme peut-on expliquer cela au regard des faits qui lui étaient reprochés ?

    Nicolas Sarkozy s’est échiné à déminer le terrain de l’Angolagate, car elle relève aussi de la défense des intérêts des transnationales françaises. Car dès 2004, les intérêts de Total, bien implantée en Angola, sont directement menacés. « L’Etat angolais allait récupérer les concessions du bloc 3/80 qui arrivent à échéance. Stupeur dans les étages supérieurs de la Tour de la Défense, siège de la compagnie ». C’est donc le bloc 17, très riche en pétrole qui a fait l’objet du chantage [1]. En 2008, en Angola, le président français Sarkozy, était accompagné des dirigeants de Total, Castel, EADS, Bolloré, CMA-CGM, AIR France, Thales, et de la Société générale.

    Gilles-William Goldnadel, l’avocat commun à Nart et Gaydamak a participé à la mission d’observation partie cautionner au Gabon la réélection truquée d’Omar Bongo, fin 1998. Cette mission était conduite par le magistrat Georges Fenech, président l’APM (Association professionnelle des magistrats), orientée politiquement très à droite. Elle était financée par le foccartissime Robert Bourgi. Il a dépêché treize juristes, dont l’avocat élyséo-africain Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel. Durant cette mission fut intercepté à Roissy « un familier des dossiers africains [...], porteur d’une mallette contenant une très importante somme en argent liquide. Il avait expliqué que ces fonds provenaient de la “présidence du Gabon” et qu’ils étaient destinés au Club 89 » animé par Robert Bourgi [2]. En 1997 déjà, un compte suisse de la société Brenco, du tandem Falcone-Gaydamak, a versé 100 000 francs à la revue Enjeu justice (de l’Association professionnelle des magistrats) que préside Georges Fenech… [3].

    L’Angolagate est le plus grand procès de trafic d’armes sur fonds d’enjeux pétroliers de la fin du XXe siècle.

    Il s’agit en fait de l’histoire est celle de la privatisation de la guerre en Angola et de l’organisation du pillage biens publics de l’Etat. Les condamnations, dont celles de Charles Pasqua, de Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak sont tombées, le 27 octobre 2009. Ce procès dévoile la réalité d’une partie non négligeable du pouvoir non démocratique et illégal exercé par nos élites.

    Cette guerre civile aura débuté en 1975, se terminera 27 ans plus tard en 4 avril 2002 et aura fait 500 000 morts. Sa durée s’explique notamment par la fourniture très importante d’armements par certaines grandes puissances, via Falcone et Gaydamak notamment. Parmi ces ventes, on compte un arsenal de morts impressionnants, 420 chars, 150. 000 obus, 12 hélicoptères, six navires de guerre recensés par les enquêteurs, 170 000 mines, antipersonnel, 650.000 détonateurs.

    La lutte entre grandes puissances existe généralement derrière les conflits locaux.

    En 1975, trois mouvements indépendantistes luttent alors pour prendre le pouvoir. Tandis que l’UNITA est soutenu par les puissances occidentales (USA-France), le Zaïre mobutiste et l’Afrique du Sud, le MPLA fait parti du des pays luttant contre l’apartheid dans ce dernier pays et est appuyé par le camp opposé (URSS, Cuba, Brésil, Portugal). Cela fait au moins huit sources permanentes d’ingérence, donc de quoi relancer perpétuellement la guerre entre MPLA et UNITA, qui est une lutte absolue pour le pouvoir. Chez Elf, on a partagé les rôles : Alfred Sirven côté UNITA, André Tarallo côté MPLA. Fin 1999, TotalFinaElf et les majors américaines se partageront l’essentiel des énormes gisements de pétrole sous-marin. Depuis en 1975, français et Américains ont, globalement partagé la même stratégie. Pendant quinze ans, avec le régime sud-africain d’apartheid, ils ont nettement soutenu les rebelles de l’UNITA, contre Cuba et l’URSS soutenu par le MPLA.

    Créer des sociétés écrans permet de blanchir de l’argent dans les paradis fiscaux et judiciaires.

    En 1985, les Falcone créent à Paris la société Brenco, puis Brenco Trading International Limited, « basée sur l’île de Man » – dont la SARL parisienne devient la filiale, sous le nom de Brenco-France [4]. Les relations entre Brenco, Falcone, Gaydamak et les marchés publics d’Ile de France illustrent l’utilité des paradis fiscaux pour les pratiques illégales. Brenco International et Jean-Claude Méry ont le même avocat, Allain Guilloux. Celui-ci est soupçonné de « blanchiments de fonds entre la France et le Maroc » [5]. A. Guilloux avait monté des structures immobilières sophistiquées avec le duo Falcone-Gaidamak, via des paradis fiscaux qui leur servaient de sociétés écrans. Il semble donc que ce soit les mêmes réseaux, via les mêmes mécanismes qui blanchissaient l’argent public détournés des HLM d’Ile de France, de la drogue, du pétrole et des armes. Une partie du racket des marchés publics franciliens était recyclée via la Côte d’Ivoire ou l’Afrique centrale [6].

    Il existe de fortes collusions entre les intérêts des industriels de l’armement, l’armée et les services secrets.

    CS est une firme spéciale, où ont “pantouflé” d’anciens hauts responsables de la DST (l’ancien n° 2 Raymond Nart et son adjoint Jacky Debain). C’est-à-dire que des anciens membres des pouvoirs publics continue leur carrière dans le secteur privé, avec le risque d’une perte de l’indépendance de l’Etat et donc de l’intérêt général.

    Le brillant stratège du Secrétariat général de la Défense nationale, le général de division Claude Mouton deviendra en juillet 2000, directeur général de Brenco-France, l’entreprise de l’entrepreneur Pierre Falcone. A Pékin, Brenco est représentée par Thierry Imbot, fils de l’ancien patron de la DGSE et fournit des équipements militaires d’Europe de l’Est au Vietnam et en Birmanie.

    « De nombreux anciens des services travaillaient pour Brenco comme Thierry Imbot, qui est décédé le 10 octobre 2000, il s’est officiellement suicidé en se jetant par une fenêtre » [7]. Grâce à ses « appuis au sein de la DST ou dans des groupes comme Thomson, le Giat ou la Compagnie des Signaux », Falcone est devenu « l’un des plus grands marchands d’armes du monde » [8].

    Pierre Falcone est en cheville avec la Sofremi depuis 1989. Cette dernière est une officine parapublique de vente d’armes et d’équipements et dépendant du ministère français de l’Intérieur. Falcone, le patron de Brenco [...] ayant longtemps joué quasiment officiellement les VRP [agents commerciaux] pour la Sofremi » [9]. qui est un organisme parapublic. A travers le statut de Pierre Falcone, on relève une flagrante collusion entre des pouvoirs entre l’exécutif et le pouvoir économique.

    Les réseaux économiques et politiques sont souvent nécessaires pour les affaires économiques au plan international. C’est en 1993 que Roland Dumas, alors ministre des Affaires étrangères, avait accordé des facilités à l’homme « de Dos Santos à Paris pour faciliter les premières opérations de livraisons d’armes et de produits alimentaires à l’Angola par l’équipe Falcone/Gaydamak (plus de 400 millions $ de contrats) » [10].

    Le rôle des banques et des intermédiaires mafieux est important dans l’Angolagate.

    L’Angola – à travers les contrats de l’entreprise publique Simportex (anciennement Ematec), qui impliquent le sommet de ses structures gouvernementales, financières et militaires – a payé à l’entrepreneur franco-russe Arcadi Gaydamak 135 millions de dollars en plus de ce qu’il devait recevoir pour une livraison de matériel militaire, fin 1996. L’affaire a été bouclée par un ensemble d’institutions bancaires presque toutes européennes (France, Suisse, Allemagne, Autriche...) sous le leadership de la banque Paribas – une des banques que Luanda a utilisées de façon de plus en plus fréquente pour ses transactions et emprunts ces dernières années. La Banque of New York sert aussi beaucoup pour ces transactions [11]. Deux dirigeants de la Banque Paribas ont été inculpés en France, pour ces transactions illégales durant le procès de l’Angolagate en 2008.

    Les enquêteurs pensent que l’entreprise Menatep fut le point d’origine principal de l’argent blanchi. Celle-ci « aurait continué à fonctionner en sous-main en 1998 et transféré des fonds suspects [...] vers des compagnies offshore basées sur des territoires aussi lointains que les îles Vierges  » [12]. Alors que Menatep est officiellement en faillite depuis 1998, Ernest Backes a trouvé dans le répertoire 2000 de la société internationale de compensation Clearstream un compte non publié n° 81738 au nom de Menatep, client « non référencé ». Sa partenaire en blanchiment (15 milliards de dollars dans la seule année 1998), la Bank of New York, possède de nombreux comptes non publiés dans la nébuleuse société de compensation financière Clearstream [13].

    Une part de ces flux ( pétrole, armes, dettes) a pu être brassée entre la Bank of New York et les recettes du pétrole angolais, grâce à la gestion parfaitement occulte du régime de Luanda. Pierre Falcone est constamment en affaires avec Glencore et Paribas – entre lesquels Jean-Didier Maille a fait la navette. La société suisse Glencore et la banque française Paribas (chef de file d’un pool d’une dizaine de banques dont la BNP, Worms, la Banque populaire... ) [14] sont quant à eux, au cœur du système de prêts gagés sur le pétrole futur de l’Angola à des taux extrêmement élevés. Au printemps 2000, Glencore a encore levé 3 milliards de dollars de prêts gagés à l’Angola, avec des banques comme Paribas, la Société générale, la Dresdner Bank Luxembourg, etc. Or, comme Paribas, la Dresdner Bank est l’un des pivots du conseil d’administration de Clearstream [15].

    On observe donc de nombreux points communs entre les dessous du procès Elf et celui de l’Angolagate. Il y a dans les deux cas un lien fort entre le marché du pétrole et de l’armement, car ce dernier sert aussi à préserver les intérêts pétroliers. Ainsi, à l’exception de Gaydamak (ex-colonel des services secrets russes (KGB), tous les personnages clés suivants ont été aussi membres des services secrets français : Étienne Leandri, Alfred Sirven, Pierre Lethier, Jean-Yves Ollivier. Certains protagonistes clés, tels le général Mouton, ou l’agent secret Thierry Imbot passant du service de l’Etat à celui des entreprises privées d’armement. Finalement les intérêts de l’armée et des grandes entreprises convergent, car fondamentalement, elles visent à assurer les profits des élites au pouvoir, fussent ils au détriment des peuples.

    Ces élites soutenant de manière plus ou moins directes les opérations, qui servent finalement aussi les intérêts du complexe militaro-industriel et pétro-chimique. De même l’Etat français dit républicain et démocrate appui des pratiques de formes légales, mais aussi illicites. C’est d’ailleurs le même type d’acteurs clés, que l’on retrouve dans les différentes affaires liées à la françafrique et au néocolonialisme des grandes puissances.

    Thierry Brugvin
    Sociologue

    [1] LDC, (La Lettre du continent), n°458, 11 novembre 2004.

    [2] LE MONDE, Soupçons sur les observateurs français des élections gabonaises, 09/12/1998.

    [3] LASKE Karl, THORAVAL Armelle, L’étrange don du marchand d’armes, Libération, 21/12/2000.

    [4] TOMASOVITCH Geoffroy, Pierre Falcone, homme d’affaires et de relations, Le Parisien, 22/12/2000.

    [5] VALDIGUIE L, Les “affaires” africaines d’Attali, de Pasqua et du fils Mitterrand, Le Parisien, 02/12/2000.

    [6] VERSCHAVE François Xavier, 2001, L’envers de la dette, Agone , (p 152 et 178).

    [7] VERSCHAVE, 2001 : 137

    [8] ROUTIER Airy, Enquête sur une affaire d’État, Le Nouvel Observateur, 28/12/2000.

    [9] JOHANNY Stéphane, Jean-Christophe Mitterrand, du fait divers à l’affaire d’État, Le Journal du Dimanche, 24/12/2000.

    [10] VERSCHAVE, 2001, p. 169).

    [11] VERSCHAVE, 2001, p.129-132

    [12] ROUSSELOT Fabrice, Le clan, le parrain, et les 15 milliards de dollars, Libération, 27/08/1999.

    [13] ROBERT Denis, Révélation$, Les arènes, 2001, p 216.

    [14] LDC, France : “Affaires africaines”, 14/12/2000.

    [15] LDC, Glencore, 3 milliards $ de crédits syndiqués, 08/06/2000.

    DOCUMENTS
    URL de cet article 13942
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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 2 au 8 juin :

    • un Palestinien a été blessé dans la bande de Gaza ;
    • un mineur palestinien a été blessé dans une attaque lancée conjointement par les FOI et les colons israéliens ;
    • les FOI ont utilisé la force pour disperser les manifestations non violentes commémorant la Naksa palestinienne :
      • 26 manifestants, dont 11 mineurs et une femme, ont été blessés près du check-point de Qalandya, au nord de Jérusalem ;
    • les FOI ont usé de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 2 Palestiniens, dont un journaliste, ont été blessés ;
    • les FOI ont conduit 38 incursions dans les communautés de Cisjordanie :
      • elles ont arrêté 14 Palestiniens, dont 2 mineurs ;
        • parmi les Palestiniens arrêtés : 2 députés du CLP ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation et les colons israéliens leurs attaques en Cisjordanie :
      • les colons ont mis le feu à des champs de blé à Qalqilya ;
      • les colons ont endommagé 20 pieds de vigne et mis le feu à un champ de blé à Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
    • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gaza et renforcé le siège de la Cisjordanie :
      • les FOI ont détenu un agent de terrain du PCHR pendant plusieurs heures dans le nord d’Hébron ;
      • et un autre agent du PCHR sur un check-point militaire dans le nord de la Cisjordanie, pour l’interroger sur le rapport annuel du PCHR.

    (JPG)

    Un soldat israélien tire une grenade lacrymogène sur une manifestation non violente
    à Nabi Saleh, en Cisjordanie.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 2 au 8 juin 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et attaques contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 2 juin

    Une heure du matin, les FOI pénètrent dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem. Elles patrouillent dans les rues et prennent position dans le quartier ouest du village. Près de 50 soldats israéliens descendent des véhicules et progressent vers le domicile d’Abdul Rahman Fehmi Abdul Rahman Zidan, 51 ans, député du Conseil législatif palestinien, du groupe Changement et Réforme, du Hamas.

    L’épouse de Zidan a dit au PCHR que les soldats israéliens avaient franchi le mur de leur maison. Un soldat a parlé à Zidan, par la fenêtre de la chambre et lui a dit : « Ouvre la porte, sinon nous faisons sauter ta maison ». Les FOI font alors irruption dans la maison et retiennent la famille de Zidan dans l’escalier. Elles poussent Zidan devant elles pour fouiller la maison. Une heure plus tard environ, elles arrêtent Zidan.

    2 h, les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse. Elles encerclent la maison de Hussam Mahmoud Abdul Rahman Khader, 48 ans, ancien député du CLP, du groupe parlementaire du Fatah. Sa maison est située dans le quartier est du camp. Elles investissent la maison avec des chiens renifleurs. Elles la fouillent minutieusement et s’emparent de 2 ordinateurs. Elles arrêtent Khader.

    Les FOI encerclent aussi la maison de Yaser Ibrahim al-Badrasawi, 46 ans, marchand de vêtements, dans le quartier d’al-Tiraweyeh, du camp de réfugiés de Balata. Après avoir fouillé minutieusement son domicile, avec des chiens, les FOI arrêtent al-Badrasawi.

    Majda Mohammed Hassan al-Badrasawi, 40 ans, est l’épouse d’al-Badrasawi. Elle a déclaré ceci au PCHR :

    « Vers 2 h 15, le jeudi 2 juin, les forces d’occupation israéliennes ont encerclé notre maison qui est située dans le quartier d’al-Tiraweyeh, dans le camp de réfugiés de Balata. Les soldats se sont servis d’un outil tranchant pour essayer d’ouvrir la porte qui sépare notre appartement de celui de mon beau-frère, Mohammed, mais ils n’ont pas réussi. Ils ont alors cogné dans la porte et appelé : "Mohammed et Yazer, ouvre la porte". Mon beau-frère, Mohammed, a ouvert la porte. Ils ont vérifié sa carte d’identité et celle de ses fils. Mon époux n’était pas avec eux aussi les soldats ont demandé après lui. Mohammed leur a dit que mon époux était chez lui. Ils lui ont dit de frapper à notre porte et de demander à Yasser de sortir. Mon beau-frère a frappé et Yasser est sorti avec sa carte d’identité à la main. Ils ont contrôlé la carte et ont demandé : " Y a-t-il quelqu’un dans la maison ?" Nous leur avons répondu qu’il n’y avait personne. Ils m’ont alors demandé, à mon époux, à mon beau-frère et à nos filles, Walaa, 21 ans, Zahraa, 14 ans, Sujoud, 11 ans, et Ibtihal, 8 ans, de nous mettre dans une pièce de la maison. Ils ont fait entrer un gros chien marron dans la maison. Ils ont suivi le chien et ils ont fouillé la maison. Puis ils ont arrêté mon époux. »

    2 h, incursion dans Naplouse. Les FOI se postent dans le quartier d’al-Maajin, au nord-ouest de la ville, et encerclent l’immeuble du n° 8, propriété de l’université nationale al-Najah. Les soldats cognent à la porte du Dr Ghassan Nayef Talab Thougan, 54 ans, universitaire et dirigeant du Hamas, au cinquième étage de l’immeuble. Thougan ouvre la porte et les FOI l’arrêtent sans pénétrer dans la maison.

    2 h 20, incursion dans Housan, à l’ouest de Bethléhem. les FOI roulent dans les rues puis opèrent sur la maison d’Ali Abdul Wahhab Shaker Hamamra, 22 ans. Elles se retirent vers 3 h après avoir arrêté Hamamra. Elles le frappent à coups de crosses de fusil et à coups de pieds tout en l’emmenant à l’un de leurs véhicules. Elles le conduisent au poste de police de la colonie Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem, où il est placé sous interrogatoire sous l’accusation de jets de pierres sur des véhicules des FOI.

    9 h, incursion dans Kafr al-Labad, à l’est de Tulkarem.

    16 h 50, dans Yasouf, au nord-est de Salfit. Les FOI patrouillent dans les rues, retiennent des Palestiniens et les interrogent à propos de leurs lieux de travail et de leurs numéros de téléphone.

    Vendredi 3 juin

    Minuit, les FOI entrent dans al-Hfeira, au sud-ouest de Jénine.

    Minuit et quart, dans Hares, au nord de Salfit, où elles patrouillent dans les rues et pénètrent chez Belal Tahsin Ali Aqel, 26 ans, lui remettent un avis exigeant qu’il se présente devant les Services de renseignements israéliens.

    17 h 30, incursion dans al-Shwaika, banlieue nord de Tulkrem.

    Samedi 4 juin

    2 h, l’armée entre dans Anabta, à l’est de Tulkarem.

    23 h 45, dans al-Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.

    Dimanche 5 juin

    10 h 10, incursion dans Bedia, au nord-ouest de Salfit ; dans al-Zawya, même secteur.

    11 h 30, dans Nazlet Issa, au nord de Tulkarem.

    12 h 50, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    Lundi 6 juin

    Une heure du matin, incursion dans Azzoun à nouveau. Fouille du domicile d’Umar Abdul Hafiz Odwan. Avant de se retirer, les soldats arrêtent son fils Saji, 16 ans.

    2 h 30, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Les soldats patrouillent dans les rues, prennent position près du quartier d’al-Mansheyeh, à l’est du camp. Ils font sauter la porte d’une maison avec une grenade, chez Nazmi ali Ahmed Eisha, 54 ans, et fouillent la maison. Ils frappent à coups de crosses de fusil le fils d’Eisha, Ashraf, 30 ans. Ils arrêtent un autre fils, Mahfouz, 21 ans, qui est membre du service de la Sécurité nationale palestinienne.

    Les soldats pénètrent ensuite dans la maison voisine qui appartient à Imad Mohammed Ayoub Abu Sareyeh, fouillent la maison et arrêtent Abu Sareyeh.

    Après cela, ils se dirigent vers le nord et se postent dans le quartier d’al-Mahjar, au nord du camp. Ils opèrent sur le domicile de Faisal Mahmoud Abdullah Khalifeh, 30 ans, l’arrêtent, et se retirent.

    Nazmi Eisha, le père de Mahfouz qui a été arrêté, déclare ceci au PCHR :

    « Vers 2 h 45, le 6 juin, nous dormions quand l’armée d’occupation israélienne a investi notre maison. Nous nous sommes réveillés quand les soldats ont fait sauter la porte et j’ai vu alors une cinquantaine de soldats entrer à l’intérieur. Ils se sont déployés dans la maison et ils ont frappé violemment mon fils Ashraf, 30 ans, dans le dos à coups de crosses de fusil. Ils l’ont menotté et amené dans ma chambre. Ils ont regroupé tous les membres de la famille et les ont obligés à rester dans la même pièce. Ils ont questionné alors mon fils Hazem, 27 ans, pour savoir si mon fils Mahfouz, 21 ans, avait mis des armes dans la maison ou non. Ils ont fouillé la maison et ont monté les escaliers jusqu’au deuxième étage. Ils ont arrêté mon fils, celui qui est membre de la Sécurité nationale palestinienne. »

    8 h 30, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    9 h 40, dans Kafr Qdoum, au nord-est de Qalqilya.

    10 h 30, dans Anabta, à l’est de Tulkarem. L’armée prend positon près de la mosquée Umar Bin al-Khattab, à l’est du village, et investit le site où travaillent des ouvriers du service électricité de la municipalité. Mohammed Adnan Ateyeh Shehab, 25 ans, technicien en électricité de la municipalité a dit au PCHR que les FOI ont opéré sur le site alors qu’ils s’y trouvaient pour la maintenance sur un poteau électrique et les ont obligés à descendre. Avant de se retirer, elles ont arrêté le responsable technicien, Ibrahim Said Ibrahim Hannoun, 40 ans, et l’ont conduit au check-point d’Innab, sur la route entre Tulkarem et Naplouse, à l’est de Tulkarem. Elles l’ont interrogé sur son travail dans la mosquée et l’ont relâché.

    11 h 40, incursion dans Jit, au nord-est de Qalqilya.

    14 h 30, dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem.

    22 h 30, dans Mithlon, au sud de Jénine.

    Mardi 7 juin

    2 h, l’armée entre dans le camp de réfugiés d’Ein Beit al-Maa, au nord-ouest de Naplouse. Les soldats entourent le domicile d’Ahmed Ali Ahmed al-Haj Ali, 73 ans, député du CLP, groupe Changement et Réforme, Hamas. Son appartement se trouve dans l’immeuble al-Zahra, rue al-Sekka. L’armée fouille son appartement, et l’arrête.

    Au même moment, les FOI font sauter les portes des bureaux du groupe parlementaire Changement et Réforme, au deuxième et quatrième étages de l’immeuble al-Bayan, près de l’hôpital arabe spécialisé de Rafidia, à l’ouest de Naplouse. Les soldats fouillent les bureaux et confisquent un ordinateur ainsi que des fichiers administratifs.

    3 h, incursion dans Jénine. Les soldats patrouillent dans les rues et se regroupent dans la vieille ville, dans le centre de Jénine. Ils investissent la maison d’Adnan Khalil Ibrahim Makhzoumi, 56 ans, après en avoir fait sauter la porte principale. Makhzoumi a dit au PCHR qu’il avait été surpris de voir les FOI chez lui, alors qu’il dormait avec sa famille qui s’est réveillée à cause des cris des soldats. Il a ajouté qu’un membre des FOI s’était présenté comme étant le capitaine Ayoub, des Services de renseignements israéliens, et qu’il avait expliqué qu’ils étaient venus pour arrêter le fils de Makhzoumi, Hani, 29 ans. Les FOI ont arrêté Hani, et se sont retirés. Il faut indiquer que Hani a été libéré de prison six mois plus tôt, après avoir passé 7 ans dans les prisons israéliennes, accusé de faire partie du Hamas.

    3 h, incursion dans Balaa, au nord-est de Tulkarem. L’armée patrouille et se poste dans le quartier ouest du village. Elle opère sur la maison de Fahd Mansour Abdul Rahim Mansour, 24 ans. Un autre détachement se porte en même temps sur des terrains qui appartiennent à la famille Mansour. Ces terrains sont situés à près de 500 mètres de la maison. Après avoir fouillé les deux, maison et terrain, les FOI arrêtent Mansour qui se trouve sur son exploitation.

    10 h, incursion dans Baqa al-Sharqeya, au nord de Tulkarem ; dans Nazlet Issa, même secteur ; dans Jafna, au nord de Ramallah.

    11 h 10, dans Broqin, à l’ouest de Salfit ; dans Kafr Addiq, même secteur.

    11 h 25, les FOI postées dans leurs miradors au passage frontalier d’Erez, au nord de de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, ouvrent un feu intensif sur une trentaine de manifestants, dont 7 militants internationaux de la solidarité, qui se trouvent alors près d’une déchetterie, au nord de l’École d’agriculture de l’université al-Azhar, dans le nord de Beit Hanoun. Les manifestants sont à près de 300 mètres de la clôture qui fait frontière. Mohammed Usama Uthman Ahmed (al-Kafarneh), 19 ans, militant de l’initiative locale d’al-Fartah à Beit Hanoun, reçoit des éclats dans le cou, la poitrine et le pied droit. Ahmed est emmené à l’hôpital public de Beit Hanoun pour y recevoir des soins et où ses blessures se révèlent être entre légères et modérées.

    Saber al-Zaanin est le coordinateur de l’initiative locale à Beit Hanoun et supervise les manifestations organisées près de la frontière contre l’imposition par les FOI d’une zone tampon visant à s’emparer de terres et exploitations palestiniennes. Il rapporte que vers 10 h 50 le mardi 7 juin, la manifestation est partie d’à proximité de l’École d’agriculture à Beit Hanoun et s’est dirigée vers le nord, vers la frontière. Alors que les manifestants en arrivaient à près de 300 m, vers 11 h 25, les soldats de l’occupation israélienne ont ouvert le feu, d’abord sporadiquement, tirant en l’air pour effrayer les manifestants, puis en tirant de façon intensive près des manifestants. Ahmed a été blessé ainsi, et les manifestants ont paniqué. Ils ont quitté la zone précipitamment, surtout quand l’occupant s’est mis à tirer directement sur eux. Les tirs se sont poursuivis pendant une dizaine de minutes, mais les manifestants ont réussi à emmener Ahmed à l’hôpital gouvernemental de Beit Hanoun.

    14 h 30, incursion dans al-Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah. Les soldats circulent dans les rues en provoquant les Palestiniens. Des jeunes se rassemblent et balancent des pierres sur l’occupant qui répond aussitôt en tirant sur les jeunes. Nombre d’entre eux respirent les lacrymogènes. Puis les FOI se retirent.

    22 h 30, dans Jéricho.

    Mercredi 8 juin

    Minuit et quart, incursion dans Deir Ballout, à l’ouest de Salfit.

    1 h 20, dans Yasouf, à l’est de Salfit.

    2 h 30, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée patrouille et pénètre chez Said Ismail Radwan avant de se retirer vers 4 h 30. Le fils de Radwan, Nassar, 16 ans, est arrêté.

    2 - Usage d’une force démesurée sur les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la dernière semaine, les FOI ont continué d’user de la violence contre les manifestations pacifiques des Palestiniens, avec des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, pour protester contre la construction du mur israélien en Cisjordanie.

    • Khaled Sabarnah, 42 ans, journaliste à la télévision iranienne, a été touché par une grenade lacrymogène à la jambe droite, et
    • Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, a été touché par un ricochet de balle à la tête.

    En outre, des dizaines de Palestiniens et d’internationaux ont inhalé les lacrymogènes, et pris des coups par les soldats de l’occupation.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 3 juin après la prière, la manifestation hebdomadaire non violente a lieu dans le village pour protester contre le mur qui traverse et vole les terres du village. Les manifestants brandissent des drapeaux palestiniens, des portraits de Marwan al-Barghouthi, et des banderoles pour le 10è anniversaire du martyre du dirigeant palestinien populaire, Faisal al-Husseini. La manifestation a lieu à la veille du 40è anniversaire de l’invasion israélienne puis de l’occupation du territoire palestinien, en 1967 (Naksa). Les FOI ont monté une clôture de barbelés à environ 100 m du mur. Avant que les manifestants n’y arrivent, elles la ferment et se mettent à tirer sur eux, à balles caoutchouc, à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Elles déversent aussi sur les manifestants de l’eau nauséabonde et les poursuivent au milieu des oliviers.

    Khaled Sabarnah, 42 ans, journaliste à la TV iranienne, est atteint par une grenade lacrymogène.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même jour, la même manifestation non violente est organisée comme chaque semaine dans le village, contre le mur d’annexion israélien. Quand les manifestants arrivent au mur, l’armée en ferme la porte. Quand les manifestants tentent de passer pour se rendre sur les terres du village qui sont isolées de l’autre côté du mur, l’armée les en empêche. Les manifestants répondent en jetant des pierres sur l’occupant, qui répond en tirant, et en leur faisant la chasse dans les oliviers.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même jour, la manifestation hebdomadaire des Palestiniens avec des militants israéliens et internationaux, défilent dans les rues du village en scandant des slogans nationaux, exprimant leur refus de l’occupation et de ses actes arbitraires. Ils tiennent des drapeaux palestiniens. Alors qu’ils arrivent sur les terres convoitées par les colons de la colonie Halmish, les FOI bouclent l’entrée sud du village pour leur en fermer l’accès. Les manifestants tentent de passer et l’armée fait barrage. Elle déverse des eaux usées sur eux, se lance à leur poursuite dans les oliveraies, tire sur les manifestants.

    Badras, à l’ouest de Ramallah : samedi midi, 4 juin, des Palestiniens se rassemblent sur une exploitation près de Badras. Ils se dirigent vers un broyeur de pierres installé israélien sur des terres des villages de Shukba, Ni’lin, Qibya, Shabtin et Badras. Alors qu’ils arrivent au broyeur, les soldats israéliens qui gardent la zone commencent à tirer sur eux. D’autres FOI arrivent et se mettent aussi à tirer.

    Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, est blessé par un ricochet de balle à la tête. Il est transféré au centre médical Palestine à Ramallah pour recevoir les soins nécessaires. Des sources médicales indiquent que ses blessures sont modérées.

    Manifestations non violentes pour le 40è anniversaire du début de l’occupation israélienne en 1967 (Naksa)

    (JPG) Dans le cadre des activités organisées le 5 juin pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne, les Palestiniens ont fait de nombreuses manifestations non violentes appelant à la fin de l’occupation israélienne. Les FOI ont usé d’une force démesurée pour disperser les manifestants.

    26 manifestants ont été blessés, dont 11 mineurs et une femme. En outre, des dizaines d’entre eux ont respiré les lacrymogènes et pris des coups violents de la part de soldats.

    Check-point de Qalandya, qui sépare Ramallah de Jérusalem : dimanche 5 juin, des Palestiniens, des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, se sont rassemblés pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne. Ils se dirigent vers le check-point de Qalandya. Les FOI ferment les portes et se déploient en grand nombre sur le check-point. Un affrontement se produit entre les soldats et les manifestants. Ceux-ci enflamment des pneus et lancent des pierres et des bouteilles vides sur l’occupant, pendant que les soldats répondent en tirant des balles réelles, d’autres en acier enrobées de caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des bombes sonores.

    26 Palestiniens sont blessés, dont 11 mineurs et une femme. De nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz et des coups reçus par les soldats. Des sources médicales indiquent que seules, 5 personnes ont été transportées au centre médical Palestine de Ramallah, les autres, qui n’ont pas voulu donner leur nom, ont reçu des soins sur place.

    (le PCHR garde les noms des blessés civils qui ont été emmenés au centre médical.)

    Al-Walaja, au nord-ouest de Beit Jala : dans le même contexte, dimanche 5 juin, des Palestiniens et des internationaux organisent une manifestation non violente devant la grande mosquée, dans le centre du village. Ils se dirigent vers le mur d’annexion où les FOI se sont déjà déployées et ont formé une barrière humaine pour empêcher les manifestants d’arriver au mur. Les soldats encerclent les manifestants et les agressent à coups de clubs, avant de les poursuivre dans les oliveraies. Ils tirent aussi sur eux.

    5 Palestiniens sont blessés par les coups des soldats, et par l’inhalation des lacrymogènes. Ils reçoivent les premiers soins par l’équipe des infirmiers palestiniens.


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage serré sur les TPO et des restrictions sévères aux déplacements des Palestiniens dans les territoires, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Sans prévenir la partie palestinienne, les autorités égyptiennes ont fermé le passage de Rafah le samedi 4 juin au prétexte que les formalités de passage n’étaient pas respectées ; sous la pression des protestations des Palestiniens et après concertation entre les deux parties, les autorités égyptiennes ont finalement laissé passer les gens qui voulaient sortir mais le passage à pied d’un poste à l’autre a fait des mécontents, a déclaré le lieutenant-colonel Salama Baraka, directeur général de la police de frontières. Par contre tout s’est bien passé pour les 353 Palestiniens qui sont rentrés à pied

    Le dimanche 5, le lieutenant-colonel Ayoub Abu Shaar, directeur de la police des frontières à Rafah annonce que les procédures côté palestinien sont suspendues au motif que la partie égyptienne au cours de ces derniers jours n’a pas respecté la procédure. Il a déclaré que les travaux reprendraient lundi mais nous ne voulons pas retourner aux procédures d’avant notamment en fixant le nombre de passages, aller et retour.

    Le 8, Abu Shaar annonce l’ouverture du passage dans les deux sens après qu’un accord ait été conclu avec la partie égyptienne, sans donner plus de détails. Les mesures annoncées le 28 mai sont précisées :

    • passages autorisés du samedi au jeudi ;
    • de 9 h à 17 h, heure locale du Caire et fermé le vendredi ;
    • sont dispensés de présenter un visa toutes les femmes, les hommes jusqu’à 18 ans et après 40 ans, les enfants accompagnés de leurs parents ;
    • les hommes entre 18 et 40 ans doivent fournir un visa ;
    • les patients munis d’un certificat de transfert de leur hôpital ;
    • les étudiants avec la preuve qu’ils sont inscrits dans une université étrangère.

    Dans tous les cas, tout le monde doit présenter sa carte d’identité.

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
     :
     :
    Palestiniens
    refoulés
    1er juin  : 382  : 521  : 83
    2 juin  : 455  : 480  : 71
    4 juin  : "  : 353  : "
    5 juin  : "  : 355  : "
    6 juin  : "  : 362  : "
    7 juin  : "  : 411  : "

     :
     :
     :

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    1er juin  : denrées alimentaires 854 tonnes  :


     : matériel agricole 1081 tonnes  :


     :
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     :
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     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1103 tonnes denrées diverses
    836 caisses de vêtements
    1520 caisses de chaussures
    202 machines à laver
    393 réfrigérateurs
    70 fûts
    520 panneaux de verre
    20 voitures
    866 roues
    214 boeufs
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 111,38 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour Sce des Eaux 640 tonnes  :


     : agrégats pour Sce des Eaux 2030 tonnes  :


     : nourritures animales 897 tonnes  :


     : céréales 78 tonnes  :


     : aide humanitaire 3290 tonnes  :


     :

     :

    2 juin  : denrées alimentaires 945 tonnes  :


     : matériel agricole 2021 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1206 tonnes denrées diverses
    1466 caisses de vêtements
    645 caisses de chaussures
    680 réfrigérateurs
    322 machines à laver
    20 voitures
    1560 panneaux de verre
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 133,36 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : agrégats pour l’UNRWA 116 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNDP 1820 tonnes  :


     : nourritures animales 1287 tonnes  :


     : céréales 195 tonnes  :


     : aide humanitaire 2499 tonnes
    10 groupes électrogènes
     :


     :

     :

    5 juin  : denrées alimentaires 785 tonnes  :


     : matériel agricole 1176 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1047 tonnes denrées diverses
    1453 caisses de vêtements
    3230 caisses de chaussures
    63 machines à laver
    300 réfrigérateurs
    470 panneaux de verre
    164 fûts
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 134,77 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 360 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 92 tonnes  :


     : céréales 1053 tonnes  :


     : aide humanitaire 976 tonnes  :


     :

     :

    6 juin  : denrées alimentaires 1041 tonnes  :


     : matériel agricole 1349 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1195 tonnes denrées diverses
    888 caisses de vêtements
    3457 caisses de chaussures
    148 machines à laver
    364 réfrigérateurs
    20 voitures
    3 ascenseurs
    156 cuiseurs
    12 caisses de machines à faire des chips
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 132,90 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 360 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 75 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNDP 1050 tonnes  :


     : agrégats pour Sce des Eaux 37 tonnes  :


     : ciment pour l’ANERA 40 tonnes  :


     : céréales 1131 tonnes  :


     : aide humanitaire 2029 tonnes  :


     :

     :

    7 juin  : ciment pour l’UNRWA 418 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 30 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 1540 tonnes  :


     : nourritures animales 975 tonnes  :


     : céréales 78 tonnes  :


     :

     :

    Le mot caisse est la traduction du mot anglais box. Mais ce mot box est également employé pour dire conteneur. Toutefois, les chiffres donnés semblent très élevés (un conteneur ça fait 40 tonnes).

    Exportations : aucune exportation cette semaine

    Beit Hanoun (Erez)

    Ce poste frontière est resté fermé à tous les mouvements les 7 et 8 juin au prétexte des fêtes juives. Le poste frontière a été rouvert le 9. Il faut souligner que les fermetures répétées dues au fêtes juives rendent encore plus pénible l’attente des candidats au passage, particulièrement les patients qui ont du mal à obtenir leur autorisation de sortie.

    Population  : 1er juin - 2 juin - 3 juin - 4 juin - 5 juin - 6 juin - 7 juin
    Patients  : 34 39 0 0 29 57 0
    Accompagnateurs  : 28 36 0 0 27 52 0
    Palestiniens venant d’Israël  : 1 8 4 0 13 4 0
    Diplomates  : 7 5 0 0 0 4 0
    Presse  : 1 3 3 0 2 1 0
    Internationaux  : 33 39 12 0 13 25 0
    Gazaouis  : 0 2 0 0 4 0 0
    Gens d’affaires  : 61 56 0 0 59 61 0
    Réunions d’affaires  : 0 3 0 0 4 0 0
    Entretiens sécurité  : 0 1 0 0 2 3 0
    Personnalités  : 0 0 0 0 1 1 0
    Ambulances vers Israël  : 3 0 1 0 2 3 0
    Ambulances venant d’Israël  : 1 1 0 0 3 2 0


    Cisjordanie

    Toute la Cisjordanie est bouclée, et les déplacements limités et contrôlés à l’intérieur.

    Jérusalem : les restrictions sont toujours en place sur les déplacements des Palestiniens qui veulent entrer ou sortir de la cité. Des milliers ne peuvent toujours y accéder, de Cisjordanie et de la bande de Gaza. La ville est parsemée et entourée de check-points. Le vendredi, les passages sont encore plus réduits, puisque jour de prière, et des milliers de Palestiniens veulent aller prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.

    Ramallah :

    • — juin, 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route de Beit Our al-Tahata à Beit Our al-Fouqa, à l’ouest de Ramallah ;
      • 17 h, un autre sous le pont Kharabtha al-Misbah, même secteur ;
      • 19 h, un sur la route de Silwad à al-Mazra’a, au nord-est ;
    • 7 juin, 9 h 30, les FOI reviennent sur le check-point d’Attara, au nord, et
      • 17 h 30, pose d’un check-point près de la colonie Ofra, au nord-est.

    Qalqilya :

    • jeudi 2 juin, les FOI posent 6 check-points autour de la ville ;
    • vendredi 3 juin, 4 check-points, et
    • samedi 4 juin, 8 check-points.

    Tulkarem :

    • samedi 4 juin 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, près de la Porte Jibara, au sud de Tulkarem ;
    • mardi 7 juin, 9 h, un près du village de Bzaria, au nord, et
    • un au carrefour de Beit Leed, à l’est.

    Hébron :

    • dimanche 5 juin, les FOI posent de nouveaux check-points autour de la ville et imposent des restrictions renforcées ;
    • mercredi 8 juin, 15 h 30, les FOI empêchent des agriculteurs d’aller travailler sur leurs terres au nord de Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
      • 16 h, deux agents de terrain du PCHR dont Fahmi Shahin, d’al-Haq, reçoivent un coup de téléphone d’un agriculteur qui les informe que les FOI les ont expulsés de leurs terres, dans le secteur d’‘Ein al-Baida et Abu al-Rish, près de la colonie Bat Ain. Les deux agents du PCHR vont sur le secteur pour voir ce qui s’est passé. Vers 17 h 20, les FOI arrivent sur place et arrêtent les deux agents du PCHR et trois autres personnes. Tous seront relâchés à 20 h.

    Naplouse : dimanche 5 juin, 17 h, des fantassins israéliens posent un check-point sur la route Tulkarem/Naplouse : ils stoppent et fouillent tous les véhicules (comme sur tous les check-points), et interpellent aussi un agent de terrain du PCHR, Hussam ‘Adnan Hattab, 25 ans. Ils l’interrogent surtout sur son travail et sur le PCHR.

    Jénine : jeudi 2 juin, pose d’un check-point sur la route qui relie Jénine et les villages au nord de Tulkarem.

    Salfit :

    • samedi 4 juin, 16 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée de Hares, au nord-ouest de Salfit, et
      • 19 h 30, un autre entre Hares et Kufol Hares, même secteur.

    Jéricho : lundi 6 juin, 18 h 30, pose d’un check-point à l’entrée de Fassayel, au nord de Jéricho.


    4 - Colonisation et agressions des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit dans les territoires, par les FOI et les colons, en toute violation du droit international, et à la vue de tous.

    -  Jeudi 2 juin, des colons de la colonie Havat Gilad, envahissent les terres du village de Fara’ta, au nord-est de Qalqilya. Ils mettent le feu aux récoltes de blé et jettent des pierres sur les Palestiniens qui défendent leurs terres. Les agriculteurs et villageois palestiniens, qui arrivent très vite pour les aider, essaient d’écarter les colons et de les empêcher de brûler les autres récoltes. Cependant, les colons appellent l’armée qui arrive sur les lieux pour protéger les colons. Les FOI tirent des grenades lacrymogènes et à balles caoutchouc sur les agriculteurs et commencent à frapper.

    • As’ad Amin Mohammed Mahmoud al-Taweel, 16 ans, est touché par une lacrymogène à l’œil gauche, et
    • Jamil Mohammed Dawood, 44 ans, du village de Hares, au nord-ouest de Salfit, est blessé à la jambe gauche, après que les soldats israéliennes l’aient jeté au sol. Il faut indiquer que la jambe de Dawood a déjà été fracturée et que des barres de platine y sont greffées.

    Trois autres civils sont blessés par les colons :

    • ‘Awad Abdul Khaliq Abdul Rahman al-Taweel, 47 ans, touché par une pierre à l’œil gauche ;
    • ‘Adnan Abdul Khlaiq Abdul Rahman al-Taweel, 41 ans, touché par une pierre à la jambe gauche, et
    • Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel, 49 ans, qui souffre d’ecchymoses dans le dos.

    Témoignage de l’agent de terrain du PCHR, Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel :

    « Vers 19 h 30, jeudi 2 juin, des agriculteurs et moi étions sur notre terre, appelée Khelet al-Doghi, à l’est du village qui est proche de la colonie Havat Gilad. La terre est plantée de blé. Alors que nous moissonnions, 3 colons sont arrivés, ils nous ont regardés et sont partis. Plus tard, ils sont revenus avec environ 25 colons, la plupart masqués, armés, portant des épées et des bâtons, ils avaient avec eux aussi des chevaux et des chiens. Ils se sont dispersés sur les terres qui nous surplombent. Un peu plus tard, 9 colons se sont approchés et ont commencé à mettre le feu au blé sur différentes parties. Nous avons essayé d’éteindre les feux

    Pendant ce temps, ils nous jetaient des pierres. Cependant nous sommes arrivés à les faire reculer d’environ 70 mètres. Plus tard, les forces israélienne sont arrivées sur les lieux et ont tiré sur nous à coups de lacrymogènes et de balles caoutchouc. Nous nous sommes échappés. Des Palestiniens sont arrivés alors du village et notre nombre alors a dépassé les 25 personnes. Nous avons fait front pour protéger nos cultures contre les colons. Les FOI nous ont maîtrisés, et nous étions tous blessés, malgré la présence des soldats israéliens. Par ailleurs, Imad al-Taweel et son frère ‘Adnan, ont été blessés par les colons pendant que les soldats israéliens les maîtrisaient. L’affrontement a duré jusqu’à ce que les colons partent et que les FOI se retirent, à 22 h. »

    -  Lundi soir, 6 juin, et mardi matin 7 juin, des colons de la colonie Karmei Tzur, installées sur les terres palestiniennes de Khellet al-Kutleh, au sud de Beit Ummar et au nord d’Halhoul, dans Hébron, lancent plusieurs attaques contre des exploitations appartenant à Ali Ayad Issa Awad, 45 ans. Ils pulvérisent des produits chimiques d’incinération sur un certain nombre de pieds de vigne et mettent le feu aux autres le mardi matin.

    D’après l’enquête du PCHR, vers 18 h, le lundi 6 juin, Awad se dirige vers ses exploitations limitrophes à la colonie Karmei Tzur, avec différents membres de sa famille. Ils constatent alors que 20 pieds de vigne ont été endommagés par une pulvérisation de produits chimiques d’incinération.

    Vers 10 h, le lendemain mardi 7 juin, Awad se dirigeait vers ses cultures avec son frère. Les deux frères voient des flammes dans un champ de blé et un colon israélien tout près de sa voiture, à tout juste deux mètres des cultures en flamme. Les deux frères alors essaient de maîtriser le feu et de l’empêcher de se propager sur les cultures voisines. Pendant ce temps, le colon israélien monte dans sa voiture et s’éloigne.

    Les cultures en question s’étendent sur 3 dunums. Le feu a endommgé 2 dunums et demi. Il convient de noter que les colons israéliens cherchent, depuis quatre semaines, à s’emparer de 400 m² de ces terres pour les annexer à la colonie Karmei Tzur. Ces terres sont la propriété de plusieurs familles palestiniennes : Sleibi, Awad, Sabarna et Abu Maria.

    -  Mardi matin 7 juin, des dizaines de colons font la chasse à des bergers palestiniens du villalge d’Um al-Kheir, au sud-est de Yatta, dans le sud d’Hébron. Ils les empêchent d’abreuver et de faire paître leurs troupeaux. Les FOI également interpellent Belal Mohammed al-Hathalin, 25 ans, d’Um al-Kheir, sur l’accusation d’avoir « mis son mouton sur une zone militaire ».

    D’après les investigations du PCHR et le témoignage de Yaser Eid al-Hathali, 40 ans, plus de 20 colons de la colonie Carmel, limitrophe au village, protégés par les FOI, se sont rassemblés pendant plusieurs heures de la matinée sur des terres appartenant au village d’Um al-Kheir, situé à l’est de la colonie Carmel. Ils ont empêché les bergers palestiniens d’entrer sur leurs terres et sur les pâturages proches pour faire paître leurs moutons et ils les ont empêchés aussi de les faire boire avec l’eau des puits qui appartiennent au village, et qui sont situés sur les terres où se trouvaient les colons. Comme un certain nombre de bergers essayaient d’aller malgré tout sur les pâturages, les colons, qui étaient protégés par l’armée, leur ont fait la chasse, les ont encerclés, eux et leurs moutons, et jeté des pierres. Un des soldats a donné des coups de pied sur un mouton à plusieurs reprises, et le mouton en est mort. Pendant ce temps, les soldats détenaient al-Hathalin depuis plusieurs heures, ils l’ont relâché dans l’après-midi.

    Al-Hathalin souligne que les Palestiniens dans son village gagnent leur vie avec le bétail et que l’interdiction d’accèder à leurs pâturages et à leurs puits, qui sont de temps à autre fermés par l’armée (qui par contre permet aux colons de venir sur ces pâturages et aux puits), cette interdiction provoque de graves conséquences sur le plan économique, psychologique et au niveau de la vie des Palestiniens du village. Ces pratiques par les colons visent à étrangler les Palestiniens du village et à les contraindre à partir pour que les colons puissent étendre la colonie Carmel vers l’est.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 2 au 8 juin 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • INDEPENDANCE DE LA JUSTICE
    MIEUX VAUT EN RIRE !


    Le procès des 4 de Tours va toujours de surprise en surprise. Nous avons pu enfin lire le délibéré motivant le jugement du 26 mai. Hortefeux, alors ministre de l'intérieur, avait, en avril 2010 porté plainte pour diffamation publique d'administrations publiques contre deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux de RESF 37.

    Dans un communiqué ces deux structures avaient fait part de leurs soupçons quant à la transformation d'enfants en appât afin de pouvoir satisfaire les chasseurs de sans papiers en uniforme. Elles soupçonnaient également que fichier Base Elèves soit, entre autres, utilisé à cette fin. Elles avaient osé comparait ces méthodes avec celles employées par la police sous Vichy.
    Une des prévenues, militante de RESF 37, a été relaxée. Par contre, les trois autres sont condamnés à 500 € d'amende avec sursis, 300 € de dommages et intérêts et 3000 € solidairement pour les frais de justice.

    En clair la Justice, en première instance, dit que nous n'avons pas le droit de faire part de soupçons sur d'éventuelles dérives et exactions de l'administration, de la police et de la gendarmerie. Elle interdit toute comparaison historique avec la période de Vichy. Elle entérine donc la censure d'Etat. Elle justifie le traitement discriminatoire de l'Etat suivant qu'on soit manant ou notable. Elle condamne toute personne qui dénonce, se mobilise contre la politique raciste et xénophobe de l'Etat. En nous condamnant à du sursis, le tribunal voudrait se montrer clément ; en fait il tente de nous bâillonner pendant 5 ans !

    La lecture du délibéré laisse pantois. Rappelons que l'audience du 5 avril a commencé vers 9 h pour finir vers 19 h. Les 4 prévenus s'y sont exprimés, ainsi que 11 témoins de la défense, leurs 2 avocats, celui de la partie civile et le procureur. Dans ce compte rendu de jugement, il n'est fait aucune mention des témoignages, des plaidoiries des avocats de la défense, ainsi que des interrogatoires et interventions des prévenus. Que s'est-il passé, que s'est-il dit pendant toutes ces heures ? On appellera cela le mystère de la transparence !

    Rappelons qu'à ce procès plusieurs questions y furent posées par les prévenus portant sur la liberté d'expression, la nécessité de faire des comparaisons historiques ainsi que de se révolter contre le racisme d'Etat, le traitement inégalitaire de celui-ci, etc. En ne faisant aucune allusion aux débats qui eurent lieu lors de l'audience du 5 avril, le tribunal s'évite ainsi de les prendre en compte. Seuls sont repris, par le tribunal, les arguments du réquisitoire du procureur sur lesquels il fonde son jugement. Cela ressemble plus à un jugement à charge exprimé sous la férule du procureur. Et on nous parle d'indépendance de la justice, d'indépendance des juges du siège !

    Il y a quelques mois la plupart de ces magistrats se mobilisaient, entre autres, pour des moyens supplémentaires, pour « une justice indépendante ». Au regard du délibéré, la justice à Tours n'a plus guère de moyens et pour ce qui est de son indépendance, on doit sans doute la chercher dans les éthers !

    La cerise sur le gâteau est la motivation des 3000 € pour les frais de justice (en fait le payement de l'avocat de l'Etat). « Il apparaît inéquitable de laisser à la charge de la victime, les sommes exposées par elle et non comprises dans les frais et dépens ; à ce titre, il lui sera alloué 3000 €, au regard de la longueur des débats consécutives aux exceptions soulevées et aux témoins cités. » (souligné par nous)
    En effet, le procès des 4 de Tours aura coûté cher à la justice.

    Mais sommes nous responsables des décisions du tribunal ? Il a reporté le procès 3 fois (la première audience était prévue le 16 septembre 2010. Elle sera reporté au 3 décembre, puis au 17 février et enfin au 5 avril). Soulever que des nullités de procédures (par les 2 militants de RESF 37) feraient faire des heures supplémentaires à l'avocat de la partie civile, revient à remettre en cause des droits de la défense, ou du moins à fixer un coût supplémentaire à la dite défense. Justifier aussi le montant des frais de justice au nombre de témoins cités par la défense, est également une atteinte aux droits de cette dernière. Le tribunal semble très sensible au temps d'écoute de l'avocat du ministère, mais se moque que les témoins ont dû se déplacer 4 fois (de Tours, de Paris, de Lyon...) pour être enfin entendus !

    Ce délibéré nous conforte dans notre volonté de faire appel, en espérant que lors de ce nouveau procès, les arguments des prévenus, les témoignages et les plaidoiries des avocats de la défense seront enfin pris en compte !

    Manifestement, ce jugement ne contente personne, si ce n'est l'avocat de la partie civile. Le procureur a fait aussi appel.

    Tours, le 10/06/2011
    Jean Christophe Berrier, Muriel El Kolli de SOIF D'UTOPIES
    06 31 56 17 56
    soifdutopies@yahoo.fr


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