• Bactérie tueuse et concombre masqué

    Jean BATOU

    Depuis le début du mois de mai, une bactérie « tueuse » de la famille Escherichia coli, pathogène pour l’homme, provoque une épidémie d’hémorragie intestinale potentiellement mortelle dans le Nord de l’Allemagne. Elle aurait déjà infecté 3000 personnes en Europe, en particulier des femmes, entraînant la mort d’une vingtaine d’entre elles. D’où vient-elle et comment en venir à bout ?

    Le mal se manifeste d’abord par des crampes abdominales très douloureuses, qui s’accompagnent de diarrhées et de fièvres. Dans les cas aigus, elle peut provoquer une insuffisance rénale et des troubles neurologiques qui conduisent à des paralysies. De quoi faire vraiment très peur…

    L’agent spécial 0104:H4

    Les épidémies d’hémorragie intestinale liées à certaines souches d’E. coli sont connues depuis une trentaine d’années aux Etats-Unis, où elles affectent 110 000 personnes par an et causent la mort de 90 d’entre elles, même si les souches impliquées (principalement 0157:H7) sont moins virulentes que le bacille de « Hambourg ».

    C’est que le nouvel agent pathogène est le clone hybride d’une espèce rare (0104:H4), résistante aux antibiotiques, qui n’avait jamais été observé jusqu’ici dans une épidémie. Signe des temps, son génome a pu être déchiffré en quelques jours à peine par un laboratoire… de Shenzhen en Chine.

    D’où vient ce nouveau spécimen ? Probablement d’un « transfert génétique horizontal », au cours duquel deux microbes de souches différentes ont échangé des portions d’ADN. Selon la revue Science, 0104:H4 posséderait ainsi, en plus des gènes de E. coli, un fragment de gène de Salmonella enterica, susceptible de provoquer la salmonellose. Ces résultats devront être confirmés par d’autres travaux.

    Qui se cache derrière ce « complot » ?

    Il n’en fallait pas plus pour que les blogs débordent de thèses farfelues sur la création de ce nouveau bacille par l’ingénierie militaire, voire le bioterrorisme. Même si de telles hypothèses ne peuvent pas être absolument exclues, il est en réalité infiniment plus probable qu’il soit le produit « naturel » du système de production alimentaire globalisé qui se développe sous nos yeux depuis une trentaine d’années.

    S’il y a « complot », c’est celui des investisseurs qui réalisent d’énormes profits en industrialisant et en concentrant de plus en plus la production, le transport, le stockage, le conditionnement et la distribution de la nourriture. N’y a-t-il pas un lien évident entre la multiplication des pathologies liées à l’alimentation et les formes contemporaines de sa marchandisation (maladie de la vache folle, grippe aviaire, E. Coli pathogènes, etc.).

    Les grandes batteries d’élevage produisent et disséminent de nouveaux bacilles ; l’agrobusiness multiplie les intrants chimiques et les manipulations génétiques ; le conditionnement introduit des inconnues supplémentaires ; la grande distribution favorise le transport sur de longues distances. La malbouffe résulte de tout cela, sans parler de la spéculation boursière qui provoque la hausse des cours des produits vivriers et génère la plus meurtrière des maladies : la famine.

    Ruminants et hamburgers

    Les versions pathogènes d’E. Coli pour l’homme sont surtout présentes dans l’intestin des ruminants, mais elles peuvent aussi loger dans l’appareil digestif d’autres animaux. Contrairement à l’homme, ils n’en sont pas affectés et transmettent ce germe par leurs déjections (sols, canaux d’irrigation, cours d’eau, nappes phréatiques, etc.), qui peuvent contaminer des cultures, même éloignées. Il faut savoir que les élevages produisent dix fois plus d’excréments que de viande.
    Les grandes batteries industrielles sont évidemment des incubateurs d’E. Coli.

    Depuis une dizaine d’années, la prolifération de ce bacille a même vraisemblablement été dopée par les nouvelles méthodes d’engraissage (notamment à base de maïs) qui permettent une prise de poids rapide, mais modifient la flore intestinale des bêtes. Ajoutons que la concentration des germes dans un espace très confiné accroît la probabilité de leur mutation.

    Aux Etats-Unis, une étude du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC), publiée en septembre 2009, estime que 42% des patients ont contracté une hémorragie intestinale à E. coli en consommant de la viande. On l’y appelle d’ailleurs la « maladie du hamburger », le germe y étant souvent incorporé au moment de son hachage. Elevage industriel et malbouffe sont donc directement pointés du doigt.

    Démasquons le concombre

    Si le vecteur de transmission est vraisemblablement un aliment cru ou une boisson non pasteurisée, il n’a pas encore été identifié : un légume, un fruit, une farine, un fromage, une viande mal cuite (hamburger, tartare, etc.). La chaine de production, de conditionnement, de transport, de stockage et de distribution est ainsi passée au crible sans résultat. Ce sont des circuits complexes, globalisés, extrêmement difficiles à tracer : les légumes, notamment, sont cultivés dans un pays, nettoyés dans un autre, empaquetés dans un troisième.

    Pour avoir incriminé un peu vite les concombres d’Espagne, avant d’abandonner cette piste, l’Allemagne a été accusée à demi-mots de torpiller la Politique agricole commune (PAC), qui lui coûte fort cher, sous de faux prétextes sanitaires.

    L’embargo russe sur tous les légumes de l’UE va plus loin encore. Pourtant, ce type de mesures, voire de guerre commerciale déguisée, ne pose pas les véritables problèmes et s’interdit d’y apporter des réponses probantes à long terme.

    Notre bien commun

    En revanche, depuis 1996, les organisations paysannes liées à Via Campesina (Uniterre en Suisse, la Confédération paysanne en France, etc.) défendent avec raison le concept de « souveraineté alimentaire », qui n’est pas réductible à une politique commerciale. Il lie en effet conditions sociales de production (petite agriculture paysanne), préoccupations écologiques (culture biologique de proximité) et défense de la santé des consommateurs-trices (sécurité alimentaire).

    En effet, une politique alimentaire qui réponde aux intérêts de l’humanité et de son environnement doit impérativement rompre avec la logique du profit privé en affirmant que les terres agricoles et leurs produits ne sont pas des marchandises, mais les biens communs les plus essentiels de l’humanité.

    Jean Batou


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  • The revolution will not be televised

    José CAMARENA

    La bataille pour le contrôle des médias et, plus concrètement, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (nTIC) est devenue une des batailles, si pas la bataille idéologique principale de notre temps ; le terrain privilégié sur lequel se déroule la véritable guerre entre l’idéologie dominante d’un système à bout de souffle et les contre-pouvoirs porteurs de projets de société alternatifs.



    Qu’on ne s’y trompe pas : l’épisode Assange restera, sans doute, dans l’histoire, comme un événement marquant ouvrant sur une ère nouvelle. Toutes les conflagrations mondiales, à travers les siècles, ont connu ce détonateur minime, ce "fait-divers" insignifiant, cet "accident" anodin, cette "bavure" que l’on croyait sans autre lien que le hasard contraire, cette "provocation" dont on attendait tout sauf le déclenchement effectif des hostilités.

    Les puissants le savent : la guerre a bel et bien commencé, comme le déclarait le cinéaste Moore après les manifestations de début d’année dans le Wisconsin. L’ingérence des services secrets et de police dans les réseaux sociaux, les lois limitant la liberté du Web (sous les prétextes les plus variés mais toujours marquées du sceau des meilleures intentions), les réunions d’Obama avec l’ensemble des grands pontes de la nouvelle économie et la mise à l’agenda comme point d’ordre du jour aussi bien de Davos que du G8 en disent long sur la crainte que ces réseaux provoquent dans des cerveaux et un système habitués au contrôle, engagés, par ailleurs, sur la voie du flicage, du sécuritaire et de la transparence. Qu’il suffise de penser aux caméras dont se peuplent nos villes. Oui, Big Brother is looking forward to controle you

    Dans la véritable crise de contrôlite aigue que subissent tous les néodémocrates champions du relooking, maîtres dans l’art du marketing et de la rhétorique populiste, Silvio Berlusconi, en tant que précurseur, possède une place aussi importante que particulière. Investi, dès le début des années ’80 du XXème siècle, de ce rôle de grand communicateur, en même temps que l’ancien Pape, lui aussi appelé le "grand communicateur", dans un pays, l’Italie qui, depuis les années trente du même siècle, a toujours fait office de laboratoire occidental. Pour qui s’intéresse à l’histoire, il est un fait que ce qui se passait en Italie devenait référence pour les uns comme pour les autres (un PC proche de la majorité absolue, des mouvements extrémistes, le terrorisme, la fin de la toute-puissante famille social chrétienne, la polarisation en deux blocs hétéroclites, la dilution de l’Utopie la plus noble dans une gauche pragmatique et postmoderne, la médiatisation et la pipolisationde la vie politique, etc.)

    Bien sûr, Berlusconi a des procès sur le dos, bien sûr il perd des villes et des fiefs lors de chaque élection, bien sûr parfois il perd carrément le contrôle, bien sûr… De fait, comme le souligne un journal espagnol, quelles que soient les suites des résultats des élections de ce week-end en Italie ou l’issue des affaires judiciaires dans lesquelles il se trouve impliqué, Berlusconi peut s’enorgueillir d’avoir, d’ores et déjà, gagné la bataille politique et idéologique pour laquelle "le directeur de casting anonyme" l’avait engagé : révolutionner le paysage politique (à la manière dont ses junk-télés ont révolutionné le paysage audiovisuel) et, au départ de cela, renverser durablement le rapport de force entre les antagonismes historiques de la société italienne. L’imago mundi des classes populaires n’est plus autre que celle que projette Tele5. Sarkozy, Obama, le G20 et, au-delà, ce qu’il est convenu d’appeler "la communauté internationale" en bavent sûrement de jalousie… "quelque part"…

    A ceci prêt que les scénaristes "anonymes", pour inventifs qu’ils puissent être, en ont tout de même oublié trois données d’importance, dans cette série très bon marché qui constitue leur fond de commerce depuis de longues années déjà. Tout d’abord, le déclin annoncé de Berlusconi and Company tient au fait que l’on enterre l’ère télévisuelle pour entrer, de plein pied, dans celle du cyberespace ; ensuite, la superstructure–dont font partie les médias et donc l’idéologie- constitue le reflet de l’infrastructure et non l’inverse ; enfin, la conscience de classe de l’opprimé ou de l’exploité ne se télécommande pas –même à grands coups de bouquets sportifs, de bimbosdénudées et de discours volontaristes qui, dans le plus pur style Mussolinien, veulent redonner au peuple la fierté et l’honneur perdus en allant les chercher du côté de l’Antique et des "Racines éternelles" de l’archéologie, chirurgicale et "sexy", que j’appellerais hystérique ! Autant de tentatives de dénégation d’un réel tout empreint de privations, de misère culturelle, de crise économique sans fond, de manque de démocratie et de corruption généralisées, de complexe d’infériorité que l’on veut afficher en son juste contraire –comme le Macho Wagnérien maquille son "indiscutable" impuissance…

    L’alternative

    D’un côté ceux qui croient encore que Facebook et Twitter font les révolutions –alors que ce sont les révolutions qui les utilisent comme les outils qu’ils sont- alors que c’est l’Internet la véritable révolution et le véritable espace alternatif et de liberté (en fin de compte, FB, notamment n’est pas autre chose qu’une pompe à fric, géniale, mais pompe à fric quand même destinée "à engranger des bénéfices au travers de la publicité et d’aider les entreprises à vendre davantage", dixit le patron de FB au G8) ; de l’autre, ceux qui ne jurent que par l’économie réelle, celle du concret et des briques, des chaînes de montage et de la plus-value sur le travail mort (comme disent les marxiens), alors que les uns ne vont pas sans les autres car les moyens de production se sont développés de telle manière qu’aucune marche arrière n’est plus possible et que c’est Zuckerberg qui a raison face aux anciens du G8 : c’est lui l’avenir !

    La manière de produire, crée les conditions de l’être ensemble et celles-ci l’idéologie qui lui fait comme un costard sur mesure (jamais l’inverse). La prise de conscience, par les individus, de leur exploitation et de leur aliénation met en place les prémisses de changements qualitatifs potentiels, révoltes, bouleversements, guerres ou révolutions.

    Quoi qu’il en soit, quelle que soit l’évolution de la contrôlite compulsive à tendance orthocratique, ces outils resteront ce qu’ils sont : des outils. Ce n’est pas l’outil que la société internationale « anonyme » désire bâillonner, mais bien les Hommes et les Femmes qui les utilisent de plus en plus et de mieux en mieux, grâce, notamment, à la démocratisation du prix comme des savoir-faire (elle-même découlant de l’impérieuse nécessité du dieu Marché de vendre de plus en plus dans un village à présent réellement globalisé). Prédire l’issue de cette guerre larvée reste une tâche des plus ardues. L’Homme et la Femme, citoyens du cyberespace restent une énigme pour les camps en présence. On n’en est qu’au début du développement réel des NTIC et personne ne sait comment elles vont se développer. Aujourd’hui, l’usage varie du somnifère de substitution, machinerie productrice de fantasmes, d’imaginaire et de virtuel, à l’utilisation dite citoyenne en tant que moyen d’échange, d’éducation, d’ouverture sur les autres et sur le monde, d’enrichissement personnel et collectif.

    Ces outils ne sont que des porte-voix et les mouvements opérés dernièrement par l’Administration US prouvent, à l’évidence, que la leçon a été bien apprise dans le sens que le porte-voix citoyen peut devenir aussi, in fine, porte-voix politique, militaire et économique : outil supplémentaire de contrôle réel et de manipulation. Au-delà de ce passe-temps addictif et solitaire, dont on disait qu’il allait démonter un peu plus des liens sociaux, par ailleurs, déjà bien détissés, les révoltes Arabes et la #spanishrevolution confirment qu’en la matière, rien n’est définitif ni écrit à l’avance, en même temps qu’elles confirment que l’enjeu véritable reste bien l’Internet (les blogs, les CMS, le libre, l’open-source et l’inter connectivité à base communautaire, etc.), en aucun cas Facebook, Google, Twitter ni même Wikipedia.

    Alors, le loup est-il entré dans la bergerie, invité par le berger lui-même ou bien noyé dans une foule de moutons trop occupés à balayer l’écran ? Une chose est sûre : en Espagne, en Italie, en France, en Grèce, aux USA, en Afrique, comme ailleurs, c’est sur ce terrain-là, celui de l’Internet et des nTIC que se gagneront ou se perdront les batailles politico-idéologiques à venir. La "guerre" n’a fait que commencer. A chacun de bouger ses pions et d’agir en conséquence, car qui possèdera le contrôle de la Toile, possèdera, de facto, les instruments permettant l’ouverture ou la fermeture, un saut qualitatif dans le sens de la liberté ou dans celui de l’écrasement, de l’abrutissement, de la manipulation et du contrôle des frontières, même virtuelles, sans lesquelles Big Brother perd une énorme partie de sa trop souvent terrifiante "superbe".

    José Camarena 310511

    © Hozé 5/2011

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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains



    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 26 mai au 1er juin :

    • un mineur palestinien a été blessé dans le village d’Iraq Bourin, au sud de Naplouse ;
    • les FOI ont continué d’employer la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • un manifestant palestinien a été blessé à Bil’in, à l’ouest de Ramallah ;
      • 15 manifestants, dont un mineur, ont été arrêtés :
        • parmi ces personnes arrêtées, 7 Palestiniens et 8 militants internationaux ;
    • les FOI ont conduit 47 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie, et une plus limitée dans la bande de Gaza :
      • 29 Palestiniens, dont 4 mineurs et 2 femmes, ont été arrêtés ;
      • les FOI ont lancé une opération de grande envergure contre le Jihad islamique à Jénine et fermé 2 associations de bienfaisance ;
    • les FOI ont poursuivi leurs activités de colonisation, et les colons leurs attaques en Cisjordanie :
      • les FOI ont démoli 8 puits artésiens à Jénine et rasé au bulldozer une boutique de matériels de construction à Qalqilya ;
    • les colons israéliens ont attaqué un berger palestinien à Madma, un village au sud de Naplouse ;
      • les colons israéliens ont mis le feu à 4 dunums (0,4 ha) de cultures d’orge à Madma ;
    • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gaza et resserré celui de la Cisjordanie :
      • 4 Palestiniens au moins ont été arrêtés sur les check-points militaires en Cisjordanie ;
      • les FOI ont gardé en détention un président du Conseil législatif palestinien et 2 députés, et arrêté un troisième député.

    (JPG)

    Les forces israéliennes obligent un civil palestinien à démolir sa propre maison dans le quartier de Wad al-Jouz, à Jérusalem-Est occupée.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 26 mai au 1er juin 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 26 mai

    Minuit et demi, les FOI pénètrent dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, au nord d’Hébron. Elles s’introduisent dans la maison d’Abdul Aziz Salim Balasi, arrêtent le fils de Balasi, Umar, 18 ans, et l’emmènent au centre de détention de Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem.

    2 h, incursion dans al-Shawawra, à l’est de Bethléhem. Opération sur la maison de Muhannad Ahmed Saadad al-Asa, 26 ans. L’armée contrôle les identités des habitants, arrête al-Aza et le conduit au centre de détention de Ras Fredes, au sud de Bethléhem. Plus tard, elle le transfère au centre de Kfar Etzion.

    10 h, incursion dans Kafr Zibad, au nord-est de Qalqilya, puis l’armée investit le village voisin de Kafr Abboush.

    10 h 15, dans al-Funduq, à l’est de Qalqilya.

    21 h 30, l’armée entre dans Beit Leqia, à l’ouest de Ramallah, patrouille dans les rues du village. De jeunes garçons se rassemblent et lancent des pierres sur l’occupant, qui répond aussitôt en tirant à balles caoutchouc, avec des bombes assourdissantes et des grenades lacrymogènes. De nombreux jeunes souffrent de l’inhalation des gaz.

    22 h, incursion dans Jafna, au nord de Ramallah.

    22 h 30, dans Jéricho.

    Vendredi 27 mai

    1 h, les FOI entrent dans al-Majd, à l’ouest de Dora au sud-ouest d’Hébron. Elles font irruption dans la maison de Hamza Ibrahim Amr, arrêtent son fils de 18 ans, Abdullah, et l’emmènent au bureau de police près de la colonie Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron. Abdullah est arrêté sous l’accusation de jets de pierres sur des véhicules des FOI, près du mur d’annexion. Il est plus tard transféré au centre de détention de Kfar Etzion.

    2 h 30, incursion dans al-Shawawra, à l’est de Bethléhem. Fouille de la maison d’Ahmed Issa Mohammed Hamdan, 24 ans. L’armée arrête Hamdan et le conduit au centre de Ras Fredes, puis le transfère à Kfar Etzion.

    23 h, dans Bitonia, à l’ouest de Ramallah, où l’armée patrouille dans les rues en provoquant les Palestiniens.

    23 h 20, dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.

    Samedi 28 mai

    1 h, les FOI entrent dans Bedia, au nord-ouest de Salfit, et se retirent vers 4 h.

    1 h 30, dans Qarawat Bani Hassan, même secteur, pour se retirer vers 4 h 10 ; et dans Kafr al-Diq, à l’ouest de Salfit, d’où l’armée se retire vers 2 h 30, après avoir remis un avis à Samer Anwar Mustafa al-Diq, 35 ans, lui ordonnant de se présenter aux Services de renseignements israéliens.

    Dimanche 29 mai

    1 h, incursion dans Bil’in, à l’ouest de Ramallah. L’armée provoque les Palestiniens en patrouillant dans les rues, klaxonnant et dérangeant les habitants du village. Les soldats se mettent ensuite à tirer de façon intensif avec des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des grenades incapacitantes. Des enfants et des civils du village paniquent. Les FOI se retirent par la suite.

    2 h, dans le camp de réfugiés d’Ukbet Jaber, au sud de Jéricho. L’armée fait irruption dans de nombreuses maisons, délivre des avis à Khalil Abu al-Asal et à Kamal Said al-Lada, leur ordonnant de se présenter devant les Services de renseignements israéliens.

    3 h 30, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Les soldats prennent position dans le secteur d’al-Jama, dans le centre du camp. Ils s’infiltrent dans une maison de trois étages appartenant à Umar Tarif Abdullah Ghannam, 57 ans. Ils démolissent la grande porte de la maison et montent au second étage où Shadi, 31 ans, fils de Ghannam, habite. Shadi n’est pas chez lui. Les soldats démolissent la porte et interrogent son épouse. Ils montent ensuite au troisième étage, et ils démolissent la porte. Ils arrêtent ensuite Fadi, 22 ans, qui est le fils de Ghannam. L’armée utilise des chiens renifleurs pour fouiller la maison, puis se retire. Un peu plus tard, les soldats investissent la maison d’Ali Khari Mohammed Abu Salah, 27 ans, et l’arrêtent. L’armée se retire en début de matinée.

    Rasha Ahmed Jamal Ghannam, 26 ans, l’épouse de Shadi, témoigne auprès du PCHR :

    « Vers 3 h 30, le 29 mai, les soldats israéliens sont entrés dans notre maison de 3 étages, dans le quartier d’al-Jame, dans le centre du camp de réfugiés de Nour Shams. Ils ont démoli la porte principale et sont montés dans la chambre du second étage, où je me trouvais avec mes enfants. Quand je les ai entendus démolir la porte du second étage, je me suis mise à crier. Après avoir démoli la porte, ils ont pointé leurs armes sur moi. J’ai couru vers la pièce où dormaient mes enfants. Je suis descendue au premier.

    D’abord, j’ai pensé qu’ils volaient. L’un des soldats m’a suivi et a pointé son arme sur moi. Il m’a demandé d’une voix basse "Où est Fadi ?". Je lui ai dit qu’ici c’était la maison de Shadi, et qu’il n’était pas là. Le soldat est parti parler avec une autre personne puis il est revenu vers moi. Il m’a posé plusieurs questions sur mon époux, Shadi. Il était le seul soldat à parler arabe. Les soldats alors sont montés au troisième étage, l’un d’eux restant près de la porte de la pièce où je me trouvais. Ils ont démoli la porte du troisième et arrêté mon beau-frère, Fadi. Ils ont fait venir alors des chiens dressés et ont fouillé la maison. Mes enfants et moi étions dans une panique totale. Pendant qu’ils se retiraient de la maison, l’un des soldats a frappé ma belle-mère, Nazira Mohammed Issa Ghannam, 51 ans, qui était au premier étage, avec la crosse de son fusil. Dans la matinée, nous l’avons emmené à l’hôpital. »

    4 h 10, incursion dans Qalqilya ; l’armée arrête Mohammed Nasim al-Shanti, 24 ans.

    10 h 30, dans la banlieue nord de Tulkarem, Shweaka.

    11 h 30, dans Deir al-Sudan, au nord de Ramallah.

    22 h, dans al-Ouja, au nord de Jéricho.

    Mercredi 30 mai

    2 h, les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Deishé, au sud de Bethléhem. Elles fouillent de nombreuses maisons dans l’ouest et le nord du camp. Elles se retirent vers 4 h 30, arrêtant 4 Palestiniens, dont 3 mineurs, pour les conduire au centre de détention de Kfar Etzion. Elles les y gardent pour interrogatoire sur accusation de jets de pierres et de cocktails Molotov sur les véhicules des FOI. Les prisonniers sont :

    • Mufti Maarouf Abdul Hamid Umar, 16 ans ;
    • Tamer Harbi Khader Abu Sdoud, 17 ans ;
    • Zakareya Mustafa Ibrahim Abu Aysha, 16 ans, et
    • Qusai Mohammed Mahmoud al-Sharif, 18 ans.

    D’après l’enquête du PCHR, les FOI ont frappé délibérément Mufti Maarouf Abdul Hamid Umar, à coups de pieds, alors qu’ils l’emmenaient à leur véhicule. Elles ont provoqué de légers dommages à la maison de Qusai Mohammed Mahmoud al-Sharif, pendant la fouille, et la panique parmi les frères et sœurs avec leurs actes et leurs cris. Elles ont conduit al-Sharif à pied de sa maison dans le camp de Deishé jusque dans la zone de l’étang de Solomon, dans le village voisin d’al-Khader.

    11 h 30, les FOI entrent dans Seilet al-Daher, au sud de Jénine. Les soldats descendent de leurs véhicules et font un tour dans les ruelles avec un photographe en civil. Celui-ci prend en photo toutes les vieilles maisons et les ruelles qui y conduisent. Puis les FOI se retirent.

    11 h 30, incursion dans Shwaika à nouveau, en périphérie nord de Tulkarem.

    13 h 30, dans Iraq Bourin, au sud de Naplouse, l’armée pénètre en tirant des bombes assourdissantes et des grenades lacrymogènes. Des garçons se regroupent, et lancent des pierres sur l’occupant qui réplique immédiatement en tirant sur eux à balles caoutchouc, avec des grenades lacrymogènes.

    Amir Aref Mustafa Qadous, 16 ans, est atteint par une balle en plein visage, et Sakher Husam Aref al-Faqih, 20 ans, souffre de l’inhalation des lacrymogènes. Les blessés sont transférés à l’hôpital public Rafidia, à Naplouse, pour y recevoir des soins.

    13 h 30, un détachement de soldats israéliens, déguisés en arabe, s’infiltre dans le quartier d’Um al-Sharayet, dans al-Bireh. Les soldats circulent à bord d’un camion Mercedes et d’une Caravelle Volkswagen grise. Les véhicules stoppent près du restaurant populaire Abboud, dans l’immeuble Abu Ahmed al-Malhi, près des bureaux du ministère de l’Économie. Cinq soldats en descendent et pénètrent dans le restaurant. Un peu plus tard, plusieurs véhicules militaires arrivent devant le restaurant et de nombreux soldats y font irruption. Ils fouillent le restaurant, maltraitant les gens qui y travaillent autant que les clients. Quelques minutes plus tard, ils sortent du restaurant avec trois Palestiniens menottés et les yeux bandés.

    Des témoins ont dit au PCHR que les FOI avaient frappé les trois Palestiniens qu’ils venaient d’arrêter, qui furent interrogés et conduits au centre d’interrogatoires d’al-Maskoubeyeh, à Jérusalem. Deux heures plus tard, les FOI reviennent et réopèrent sur le même restaurant. Ils cherchent les caméras de surveillance posées dans le restaurant et qui se trouvaient à l’entrée du restaurant.

    Ils investissent aussi une maison appartenant à Hamza Mohammed Abdul Halim Abdo, 33 ans, lequel est aussi le propriétaire dudit restaurant. Ils lui saisissent deux ordinateurs et trois caméras de surveillance chez lui et dans une boutique voisine. Les soldats conduisent ensuite Abdo vers une destination inconnue. Les trois Palestiniens arrêtés sont :

    • Hamed Naim Hassoun, 18 ans ;
    • Louay Adan, 22 ans, et
    • Saleh Hamed, 23 ans.

    le même jour à 19 h, les FOI libèrent Hamed Naim Hassoun. Le lendemain, elles libèrent Saleh Hamed.

    14 h 10, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya. L’armée patrouille dans les rues et fouille un café-internet. Elles retiennent Ramzi Naim Hussein, 16 ans, pour le relâché un peu plus tard.

    22 h, incursion dans al-Nabi Saleh, à l’ouest de Ramallah. Les soldats patrouillent en provoquant, klaxonnant et embêtant les Palestiniens du village. Un certain de nombre de jeunes garçons se regroupent et lancent des pierres sur les FOI qui répliquent immédiatement. Beaucoup de garçons inhalent les lacrymogènes. Puis les FOI s’en vont.

    21 h 30, dans Beit Leqia, même secteur. Même scène.

    Mardi 31 mai

    A) Vaste opération contre le mouvement du Jihad islamique à Jénine

    A l’aube du mardi 31 mai, les FOI lancent une opération d’envergure contre le mouvement du Jihad islamique à Jénine. Elles investissent les villages et quartiers dans Jénine et arrêtent 12 membres du Jihad islamique, dont 2 femmes. Elles saisissent aussi tout ce que possèdent deux associations affiliées au Jihad islamique, mais elles ne parviennent pas à mettre la main sur Khader Mousa, dirigeant politique du Jihad, bien qu’elles aient opéré à son domicile et maltraité sa famille.

    -  Minuit quarante-cinq, incursion dans Arraba, village au sud-ouest de Jénine. L’armée patrouille et stationne dans le centre ville. Un détachement comptant près de 200 fantassins encercle la maison de Khader Adnan Mohammed Mousa, 32 ans, dirigeant du Jihad, et fouille son domicile avec des chiens renifleurs, après avoir obligé les habitants à sortir. Les soldats brutalisent également la famille de Mousa. Avant de se retirer, ils remettent un avis à l’épouse de Mousa lui imposant de se rendre aux FOI au bureau de coordination du district de Salem, dans le nord ouest de Jénine, d’ici 12 h, sinon il sera sur la liste des « recherchés ».

    1 h, incursion dans le quartier Est d’Arraba. Les FOI se postent près de l’école de l’UNRWA et opèrent sur la maison de Jasser Abdul Latif Mohammed Shibani, 43 ans. Elles obligent les habitants à sortir, elles menottent et bandent les yeux de Shibani et de ses fils adultes. Puis elles font rentrer les membres de la famille dans la maison et les regroupent dans une pièce unique, puis elles fouillent la maison. Elles arrêtent la fille de Shibani, Saja, 23 ans, qui est employée à la Société islamique d’entre-aides aux orphelins. Elles saisissent une somme d’argent de Saja et des documents liés à son travail ainsi que des documents d’identification de sa famille.

    1 h, incursion dans la maison de Muna Hussein Awad Dar Hussein Qaadan, 40 ans, qui est la directrice de la Société al-Baraa pour les filles musulmanes. Les FOI arrêtent Dar Hussein et lui confisquent un ordinateur portable, un téléphone mobile et un écran d’ordinateur.

    Plus tard, les FOI vont dans l’ouest d’Arraba. Elles se postent dans le quartier d’al-Mardawi, et font irruption chez Mohammed Azmi Suleiman Mardawi, 30 ans. Elles démolissent la porte principale de la maison et obligent les habitants à sortir, puis fouillent la maison. Elles arrêtent ensuite Mardawi.

    Les FOI se retirent dans la matinée avec les trois Palestiniens arrêtés dans le village d’Arraba.

    2 h, les FOI entrent dans Jénine. Elles s’arrêtent dans la rue Abu Bakr, dans le centre ville. Elles se déploient à proximité de l’immeuble al-Basatin, et occupent les terrasses des immeubles voisins. Elles encerclent l’immeuble al-Basatin et y font irruption. Elles opèrent sur un appartement au troisième étage. Cet appartement comprend les bureaux de la Société islamique d’entre-aides pour les orphelins et de la Société al-Baraa pour les filles musulmanes. Celle-ci a son principal bureau dans Kafr Qasem, à l’intérieur de la Ligne verte. Ce bureau a une licence officielle des autorités israéliennes. Les deux sociétés possèdent plusieurs écoles coraniques et jardins d’enfants. En outre, elles apportent de l’aide aux pauvres et aux orphelins. Les FOI leur confisquent tout le contenu des bureaux et collent des avis sur les portes mentionnant que les deux sociétés sont fermées par ordre de l’occupation israélienne, et qu’il leur est interdit d’ouvrir. Les FOI opèrent aussi sur les bureaux du PPP (le Parti du peuple palestinien), au second étage de l’immeuble al-Basatin, après en avoir détruit la porte d’entrée.

    Un membre du PPP indique au PCHR que les FOI ont fait irruption dans leurs bureaux pour enlever une banderole de la société al-Baraa pour les filles musulmanes qui avait été attachée sur le mur extérieur de l’immeuble.

    2 h, incursion dans al-Zababda, au sud-est de Jénine. L’armée patrouille et se poste dans le quartier sud. Les soldats pénètrent chez Taha Najeh Lutfi Sharqawi, 24 ans. Ils fouillent la maison à l’aide de chiens dressés et saisissent un ordinateur, 5 téléphones mobiles, des documents et des photos de la famille. Ils arrêtent Sharqawi et se retirent.

    2 h, incursion dans Jabaa, au sud de Jénine. Après avoir patrouillé dans les rues, les soldats se postent dans le secteur d’al-Ein al-Sharqeya, à l’est du village. Ils opèrent chez Murad Walid Malaysha, 22 ans, qui est arrêté. Puis ils vont ensuite chez Ibrahim Asaad Mohammed Baddad, 43 ans, qui est également arrêté. Puis s’en vont.

    2 h 20, les FOI entrent dans Kafr Ra’ei, au sud-ouest de Jénine. Elles vont chez Majdi Walid Ibrahim al-Sheikh Ibrahim, 30 ans, qui est entrepreneur. Elles fouillent la maison et l’arrêtent. En plus, elles confisquent des chèques et des documents commerciaux. Puis les FOI vont chez Belal Nabil Said Diab, 27 ans, pour la même opération, avec des chiens. Près d’une demi-heure plus tard, elles arrêtent Diab.

    L’armée se retire de Kafr Ra’ei avec ses deux prisonniers.

    3 h 30, incursion dans Anin, à l’ouest de Jénine. L’armée prend position dans le quartier nord, fouille la maison de Jamal Abdul Fattah Asaad Yousef, 33 ans, et l’arrête.

    3 h 45, dans Seilet al-Hartheyeh, au nord-ouest de Jénine. L’armée se poste dans le quartier d’al-Zyoud, dans le centre. Elle opère sur la maison d’Usama Mohammed Salim Shalabi, 38 ans, et l’arrête. Puis, elle se dirige vers l’est et s’arrête dans le quartier d’al-Saadeya, où elle fait irruption chez Fadi Ahmed Abdul Karim Zayoud (al-Saadi), 26 ans, et l’arrête. Elle va ensuite dans le sud et se poste près de l’immeuble Jawwal, dans le quartier d’al-Jaradat, pènétre chez Mohammed Wajih Mefleh Jaradat, 26 ans, et l’arrête.

    L’armée se retire du village avec les trois prisonniers.

    B) Autres incursions ce mardi 31 mai

    Minuit et demi, les FOI entrent dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, patrouillent dans les rues, font irruption dans de nombreuses maisons et arrêtent Mohammed Qaher Abu Haneyeh, 17 ans, et Hadi Anwar Mashaal, 20 ans.

    Le témoignage d’Anwar Mashaal au PCHR :

    « Vers 1 h 30, le mardi 31 mai 2011, l’armée israélienne est arrivée chez moi. Les soldats ont fait irruption dans tous les étages, commençant du rez-de-chaussée jusqu’au quatrième étage. Ils avaient sauté du mur et pénétré dans la cour. Ils ont démoli la porte extérieure puis pénétré dans la maison, endommageant gravement les portes. J’ai ouvert la porte et ils ont voulu entrer. Je leur ai demandé d’attendre 5 minutes pour que les femmes puissent se préparer, mais ils ont refusé. Ils sont entrés dans la maison, la fouillant et vandalisant tout son contenu. Avant cela, ils ont obligé tout le monde à sortir de la maison.

    Ils voulaient que les enfants quittent la maison, mais je leur ai dit que c’était des enfants, et qu’il n’y avait aucune raison de les réveiller et de les obliger à sortir. Finalement, l’officier a acquiescé. J’ai dit alors, "Si vous cherchez l’un de mes fils, prenez-le simplement et évitez de démolir la maison". Cependant, ils ont tout vandalisé dans la maison. Ils ont arrêté mon fils, Hadi, qui dormait avec moi. Hadi est malade. Il a une jambe fracturée avec une plaque de platine transplantée dans la jambe. Quand ils nous ont autorisés à entrer dans la maison, nous n’avons pu que constater tous les dégâts, ils avaient esquinté les sofas, les toilettes, les ordinateurs, et la cuisine. Il y a un gros container que nous utilisons pour conserver de l’huile. Ils l’avaient renversé et l’huile s’était répandue partout. Ils ont détruit tout ce qu’ils ont vu dans la maison. »

    2 h 30, incursion dans Alar, au nord de Tulkarem.

    8 h 30, les FOI pénètrent à 300 mètres par l’est dans le camp de réfugiés d’al-Bureij au centre de la bande de Gaza. Jusqu’à 13 h, les bulldozers et les niveleuses ont poursuivi leur travail de ratissage systématique. Puis ils ont rejoint la frontière.

    14 h, incursion dans Khrebtha al-Mesbah, à l’ouest de Ramallah ; et dans le sud d’Hébron, où l’armée fouille la maison de Said Yaaqoub Abu Rmouz, contrôle les identités et arrête le fils de Rmouz, Attar, 21 ans, et l’emmène au bureau de police près de la colonie Kiryat Arba, au sud-est d’Hébron, accusé d’avoir « battu un soldat israélien », puis Attar est conduit au centre de Kfar Etzion.

    Il convient de noter qu’Attar venait juste, la veille 30 mai, d’être libéré d’une prison israélienne où il avait passé trois mois, et payé une amende de 3000 NIS (nouveau shekel israélien, soit plus de 610 €) pour la même accusation.

    22 h 30, incursion dans Jéricho.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la semaine écoulée, les FOI ont continué d’utiliser la violence contre les manifestations pacifiques organisées par les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens. De nombreux manifestants ont inhalé les lacrymogènes lâchés par l’occupant, et pris des coups par les soldats.

    Ibrahim Abdul Fattah Birnat, 29 ans, a été touché par une grenade lacrymogène à l’épaule droite, pendant que 15 manifestants, dont un mineur, ont été arrêtés : 7 Palestiniens et 8 internationaux.

    -  Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 27 mai, après la prière, les Palestiniens, internationaux et israéliens de la solidarité se dirigent, comme chaque semaine, en manifestation vers le mur d’annexion. L’occupant a installé une clôture de barbelés à environ 100 mètres du mur. Avant que les manifestants n’y arrivent, les FOI ferment la clôture et tirent. Elles déversent aussi de l’eau nauséabonde sur les manifestants et se lancent à leur poursuite au milieu des oliviers

    Ibrahim Abdul Fattah Birnat, 29 ans, prend une grenade lacrymogène dans l’épaule droite, et d’autres manifestants respirent les gaz.

    -  Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même vendredi 27 mai, après la prière, même manifestation hebdomadaire, non violente, contre la construction du mur. Quand les manifestants arrivent près du mur, les Israéliens bouclent la porte dans le mur, les empêchant d’atteindre les terres du village isolées de l’autre côté. Les manifestants réagissent en balançant des pierres sur les soldats de l’occupation, qui répondent en tirant et en leur faisant la chasse dans les oliveraies.

    -  Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : même manifestation, ce vendredi, contre le mur et la colonisation. Les manifestants défilent dans les rues du village, scandant des slogans nationaux, exprimant leur refus de l’occupation et de ses actes arbitraires. Ils brandissent des drapeaux palestiniens, se dirigent vers les terres dont les colons israéliens de Halmish veulent s’emparer. Les FOI ferment l’entrée sud du village et empêchent les Palestiniens et internationaux d’atteindre lesdites terres. Alors que les manifestants tentent de passer, l’occupant tire et déverse son eau usée sur les manifestants. Beaucoup inhalent les lacrymogènes et se font brutaliser par les soldats. L’armée tire, et lance des grenades assourdissantes et lacrymogènes.

    Conséquence, le feu prend dans le contenu de la maison d’Abdul Rahman al-Tamimi suite à un tir de lacrymogène à l’intérieur de la maison. En outre, des oliveraies voisines du village brûlent, la Défense civile est appelée pour maîtriser l’incendie.

    Six manifestants sont arrêtés, dont 4 internationaux (les noms ne sont pas connus) qui ont été emmenés vers une destination inconnue. Les deux autres sont :

    • Samer ‘Atwani, 22 ans, et
    • ‘Alaa ‘Atwani, 23 ans.

    -  Beit Ummar et Safa, au nord d’Hébron : le samedi 28 mai, les FOI se déploient dans ces villages pour empêcher les Palestiniens, avec les internationaux, d’aller travailler sur leurs terres situées près de la colonie Bat Ayin, au nord-ouest de Beit Ummar. Les FOI arrêtent des dizaines de Palestiniens, et les relâchent un peu plus tard le même jour.

    D’après les informations recueillies par les PCHR, les Israéliens ont pénétré de force dans les fermes à Ein al-Baida, au sud de la colonine Bat Ayin, pour faire partir les agriculteurs et les militants internationaux de ces terres, interpellant une vingtaine de personnes, dont des femmes et des enfants, et les détenant en plein air, sous le prétexte qu’ « ils avaient pénétré dans une zone militaire fermée », avant d’arrêter 15 Palestiniens et militants internationaux. Les détenus sont emmenés au poste de police israélien près de la colonie Gush Etzion, au nord d’Hébron. Plus tard dans la soirée, les FOI libèrent 5 Palestiniens, gardant un international en détention jusqu’au lendemain matin où il sera libéré sous caution.

    Les détenus, libérés par la suite, sont :

    • Majd Isma’il ‘Adi, 17 ans ;
    • Iyad Bassam Khalil Za’aqiq, 35 ans ;
    • Omar Hani Nemer ‘Adi, 18 ans ;
    • Hatem Khalil Mahmoud Abu Dayya, 38 ans, et
    • Yusef Abdul Hamid Abu Maria, 37 ans.

    -  Iraq Burin et les villages voisins, au sud de Naplouse : le même jour, samedi, des Palestiniens et militants internationaux et israéliens organisent une manifestation non violente à Iraq Burin et dans les villages avoisinnants. Ils marchent en direction des terres que les colons tentent de voler, dans le sud du village, à l’ouest de la colonie Bracha. Les manifestants ne sont pas arrivés encore sur les terres en question que les troupes d’occupation tirent sur eux. Les manifestants respirent les lacrymogènes. Les FOI leur font la chasse et arrêtent 3 internationaux après qu’ils soient entrés chez Nader Ibrahim Qa’dan, dans l’ouest du village. Le PCHR n’a pu identifier ces internationaux.

    -  Passage frontalier d’Erez, bande de Gaza : 11 h 30, depuis la frontière aux abords du poste frontière de Erez au nord de la bande de Gaza, les FOI ont ouvert le feu sur une manifestation pacifique comptant environ 50 personnes alorsq qu’elles arrivaient à la ligne des 300 mètres, à l’intérieur de la frontière. Parmi les manifestants il y avait 15 militants pacifistes internationaux. Les tirs par intermittence ont duré un quart d’heure. On ne compte aucun blessé.

    Saber al-Za’anin, un des responsables de la manifestation a déclaré au PCHR que l’objectif était de condamner la décision israélienne de ceinturer la bande de Gaza par une zone de 300 mètres de large tout le long de la frontière à l’intérieur de la bande de Gaza, ce qui signifie encore moins de terres cultivables pour la population.


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage étanche des TPO et ses restrictions aux mouvements des Palestiniens, dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Les Autorités égyptiennes ont ouvert le poste frontière de Rafah International le 28 mai 2011 selon certaines directives. Tout d’abord les heures d’ouvertures s’étalent de 9 h à 17 h, tous les jours sauf les vendredis et les jours fériés.

    Ensuite les catégories concernées suivantes sont dispensées de visa : toutes les femmes ; les hommes de moins de 18 ans et de plus de 40 ans ; les malades qui sont munis d’un transfert médical ; les enfants qui accompagnent leurs parents dispensés de fournir le visa ; les étudiants à la condition qu’ils présentent leur inscription à un établissement d’enseignement ; tous les autres candidats au passage doivent fournir carte d’identité et passeport.

    Enfin, la Commission des frontières chargée du passage des gens, du Hall de contrôle à la frontière égyptienne, a remplacé les taxis par des bus. Toutefois les taxis sont autorisés à assurer le transport dans le sens de l’Égypte vers la bande de Gaza. Les chauffeurs de taxis protestent contre cette décision.

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
     :
     :
    Palestiniens
    refoulés dans Gaza
    25 mai  : 336  : 236  : 28
    26 mai  : 323  : 409  : 33
    28 mai  : 404  : 159  : 31
    29 mai  : 581  : 271  : 33
    30 mai  : 426  : 332  : 22
    31 mai  : 367  : 483  : 161

     :
     :
     :

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    25 mai  : denrées alimentaires 1117 tonnes  :


     : matériel agricole 1589 tonnes  :


     : denrées diverses 1260 tonnes  :


     : gaz domestique 130,55 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 150 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 230 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 22 tonnes  :


     : ciment pour Sces des Eaux 400 tonnes  :


     : agrégats pour l’ANERA 1330 tonnes  :


     : céréales 13 tonnes  :


     : nourritures animales 1365 tonnes  :


     : aide humanitaire 2263 tonnes  :


     :

     :

    26 mai  : denrées alimentaires 697 tonnes  :


     : matériel agricole 1738 tonnes  :


     : denrées diverses 896 tonnes  :


     : gaz domestique 131,57 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : agrégats pour l’UNRWA 3430 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 14 tonnes  :


     : céréales 40 tonnes  :


     : nourritures animales 1209 tonnes  :


     : aide humanitaire 3819 tonnes  :


     :

     :

    29 mai  : denrées alimentaires 947 tonnes  :


     : matériel agricole 712 tonnes  :


     : denrées diverses 1292 tonnes  :


     : gaz domestique 134,26 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 320 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 2520 tonnes  :


     : céréales 585 tonnes  :


     : aide humanitaire 3458 tonnes  :


     :

     :

    30 mai  : denrées alimentaires 846 tonnes  :


     : matériel agricole 1182 tonnes  :


     : denrées diverses 1089 tonnes  :


     : gaz domestique 135,26 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 200 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 7 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 1890 tonnes  :


     : ciment pour l’UNDP 120 tonnes  :


     : céréales 1014 tonnes  :


     : nourritures animales 40 tonnes  :


     : aide humanitaire 2460 tonnes  :


     :

     :

    31 mai  : denrées alimentaires 939 tonnes  :


     : matériel agricole 1163 tonnes  :


     : denrées diverses 1283 tonnes  :


     : gaz domestique
     :


     : fioul industriel
     :


     : céréales 78 tonnes  :


     : nourritures animales 975 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 1540 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 30 tonnes  :


     : ciment pour l’UNRWA 418 tonnes  :


     : diesel pour l’UNRWA 222 000 litres  :


     : essence pour l’UNRWA 35 000 litres  :


     : aide humanitaire 2470 tonnes  :

    Exportations : aucune exportation cette semaine

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 25 mai - 26 mai - 27 mai - 28 mai - 29 mai - 30 mai - 31 mai
    Patients  : 35 27 6 0 34 38 36
    Accompagnateurs  : 31 24 5 0 38 42 38
    Palestiniens venant d’Israël  : 8 14 0 0 13 2 12
    Diplomates  : 4 5 0 0 0 3 3
    Presse  : 0 0 1 0 24 5 4
    Internationaux  : 32 65 6 0 6 44 20
    Gazaouis  : 0 0 0 0 4 0 1
    Gens d’affaires  : 66 67 0 0 67 64 65
    Réunions d’affaires  : 6 0 0 0 0 0 0
    Entretiens sécurité  : 0 5 0 0 5 0 0
    Personnalités  : 0 1 0 0 1 0 0
    Ambulances vers Israël  : 1 4 4 0 4 1 3
    Ambulances venant d’Israël  : 1 2 0 0 1 2 4


    Cisjordanie

    Toute la Cisjordanie est bouclée, et à l’intérieur, les restrictions aux déplacements des Palestiniens demeurent.

    Jérusalem : la cité connaît toujours les mêmes restrictions. Des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza et du reste de la Cisjordanie ne peuvent toujours y pénétrer. De nombreux check-points sont posés autour et dans la ville de Jérusalem.

    Ramallah :

    • jeudi 26 mai, les FOI posent 2 check-points autour de la ville ;
      • 20 h, un autre près de l’entrée de Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah ;
    • vendredi 27 mai, les FOI posent 2 check-points autour de la ville ;
    • samedi 28 mai, 9 h 30, les FOI reviennent sur le check-point d’‘Attarah, à l’entrée nord de Birzeit, au nord de Ramallah ;
    • dimanche 29 mai, 11 h 30, pose d’un check-point à al-Janiya, au nord ;
      • 20 h, un à l’entrée de Beit Reema, au nord-ouest, et
      • 20 h 10, un à l’entrée d’‘Aboud, même secteur.

    Qalqilya :

    • vendredi 27 mai, les FOI posent 6 check-points sur la route Qalqilya/Naplouse ;
    • samedi 28 mai, 6 check-points sur la même route ;
    • dimanche 29 mai, 17 h 45, un check-point entre ‘Azzoun et ‘Asala, à l’est de Qalqilya, et
    • 19 h 55, un au carrefour de Kafr Laqef, à l’est.

    Tulkarem :

    • jeudi 26 mai, 21 h, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, près de la porte du check-point de Jbarah, dans le secteur de Mothallath Jbarah, au sud de Tulkarem ;
    • vendredi 27 mai, les FOI sur le check-point d’‘Ennab, sur la route Tulkarem/Naplouse, à l’est de Tulkarem, imposent des restrictions renforcées aux passages des Palestiniens, après que les gardes-frontière soient arrivés sur le check-point ;
      • 8 h 30, les FOI ferment le check-point pour empêcher les Palestiniens de sortir de Tulkarem, le check-point sera rouvert par la suite ;
      • 20 h 30, nouveau check-point sur la route Tulkarem/Kafr al-Labad, à l’est de la ville ;
    • samedi 28 mai, 9 h, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, au sud de Tulkarem ;
      • 11 h, un autre sur la même route, près de Far’oun, même secteur ; des sources de la Sécurité ont indiqué au PCHR que les soldats israéliens postés au check-point avaient détenu un policier palestinien pendant un moment, et l’avaient relâché après l’intervention du Bureau de liaison militaire, et
    • dimanche 29 mai, 9 h 30, pose d’un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, dans le secteur de Mothallath Jbarah, au sud de la ville.

    Jénine :

    • samedi 28 mai, 11 h 30, les FOI posent un check-point au carrefour de Maslia, au sud de Jénine.

    Salfit :

    • vendredi 27 mai, 22 h 30, pose d’un check-point entre Bruqin et Kafr al-Deek, à l’ouest de la ville, et
    • samedi 28 mai, 20 h, idem à l’est de Deir Istia, au nord-ouest de Salfit, check-point retiré à 21 h.

    Jéricho :

    • vendredi 27 mai, 10 h 30, les FOI posent un check-point près de l’entrée d’al-Jiftlik, au nord de Jéricho.


    Arrestations sur les check-points

    -  Jeudi 26 mai, 10 h, un détachement de gardes-frontière israéliens arrêtent Ahmed Taher Dawood Nasser, 25 ans, d’Ezbet al-Jarad, à l’est de Tulkarem, à un check-point posé sur la route Tulkarem/Qalqilya, près du pont de la route de contournement qui relie al-Taiba, à l’intérieur de la Ligne verte, à la colonie Avni Hefetz, au sud de Tulkarem.

    Les forces israéliennes arrêtent sa Fiat Punto, louée à la société de location de voitures Phoenix. La voiture se dirige vers Qalqilya et est conduite par Nasser. Ahmed Mahere Saleh Yusef, 27 ans, qui accompagne Nasser, indique que les FOI avaient posé le check-point à cet endroit. Elles y ont laissé passer toutes les voitures, sauf la leur. Après avoir contrôlé l’identité du conducteur, elles l’arrêtent et elles retirent aussitôt le check-point.

    -  Même jour, 17 h, les FOI qui patrouillent dans les rues et quartiers du sud d’Hébron arrêtent Omar Taha Yassin Abu Snina, 18 ans, qui travaille dans un atelier de menuiserie. Elles l’interpellent alors qu’il rentre chez lui, au prétexte qu’elles auraient trouvé un couteau sur lui. Elles le dirigent sur le bureau de police israélien proche de Kiryat Arba. Il est accusé de « possession d’un outil tranchant » puis transféré au centre de Kfar Etzion, au sud de Bethléhem.

    -  Dimanche 29 mai, 6 h, une patrouille des FOI, à proximité de la colonie d’Azar, au sud-ouest de Bethléhem, arrête Mohammed Yusef Ali Safi, 21 ans, du village d’al-‘Ebeidiya, à l’est de Bethléhem. Les Israéliens l’arrêtent après l’avoir interpellé près de la colonie. Plus tard, il est emmené au poste de police dans le complexe de Kfar Etzion. Il est accusé d’avoir tenté de pénétrer dans la colonie alors qu’il possède un permis de travail, mais qui a expiré deux jours plus tôt.

    -  Mardi 31 mai, les FOI sur un check-point dans le sud de la Cisjordanie arrêtent Nizar Abdul Aziz Ramadan, 47 ans, député au Conseil législatif palestinien dans le groupe Changement et Réforme. Ramadan est arrêté après avoir été retenu avec le Dr Aziz Dweik, président au CLP, Anwar Zaboun, député au CLP, de Bethléhem, et Basem al-Za’arir, député, d’Hébron, pendant plus de 4 heures.

    D’après l’enquête conduite par le PCHR, vers 15 h, ce mardi 31 mai, alors que Dweik et les trois membres du CLP circulent à bord d’une jeep Mitsubishi Begaro, se rendant au service de commémoration de Faisal al-Husseini, ils sont arrêtés par des soldats israéliens au check-point au carrefour sur la route qui va de l’est de Sawahra à la vallée d’al-Nar, au nord-est de Bethléhem, au check-point « Container ». Après le contrôle de leurs identités, les FOI les gardent de 15 h à 19 h 30, avant d’arrêter Ramadan qui est emmené vers une destination inconnue.

    Dweik, Zaboun et al-Za’arir, sont relâchés après qu’on leur ait remis une notification militaire pour qu’ils se présentent devant les Services de renseignements israéliens (IIS). Dweik souligne que les soldats israéliens les ont gardés, lui été les 3 députés, pendant plus de 4 heures dans une salle de détention du check-point, lequel est formé de barrières et de miradors. Ils ont été informés de l’arrestation du député Ramadan, ils ont reçu les notifications militaires et ils ont été relâchés.


    Harcèlement sur les check-points

    -  Samedi 28 mai, les FOI torturent Mahmoud Mohammed al-Battat, 20 ans, du secteur de Sheika, à l’est d’al-Dhahirya, au sud d’Hébron. Battat est arrêté dans le sud-ouest du village alors qu’il rentre de son travail, à Beersheba.

    D’après l’enquête du PCHR, il est environ 19 h, ce samedi 28 mai, al-Battat rentre de son travail à Beersheba. Des soldats israéliens patrouillent à l’ouest du check-point au sud de son village, al-Dhahirya, et l’arrêtent. Ils le gardent en détention, le frappent et le torturent. Il est inconscient de 19 h 40 à 23 h. Après avoir repris connaissance, il appelle sa famille. Après avoir passé 2 h à le chercher, sa famille le trouve enfin, gisant sur le sol. Il est couvert d’ecchymoses.

    L’enquête du PCHR confirme que lorsque la famille l’a trouvé dans un état déplorable, elle l’a transporté au centre médical Doma, à l’est d’al-Dhahirya, où il a reçu les premiers secours. Par la suite, il a été emmené par une ambulance du Croissant-Rouge à l’hôpital public d’Hébron à 1 h 30, le dimanche 29 mai.

    Des sources médicales indiquent qu’al-Battat a été admis au service des urgences, il souffre de douleurs graves dans tout le corps, d’une hémorragie à l’œil gauche, d’ecchymoses au visage et dans le dos, des marques bleues recouvrant tout son corps.


    4 - Activités de colonisation et agressions des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit dans les TPO, en violation du droit humanitaire international. Et les agressions des colons installés illégalement dans les TPO contre les Palestiniens.

    -  Dimanche 29 mai, 13 h 30, les FOI, accompagnées de véhicules, de bulldozers et d’excavateurs pénètrent dans la plaine nord de Kafr Dan, au nord-ouest de Jénine. Des soldats descendent des véhicules et disent aux agriculteurs qu’ils ont reçu l’ordre de démolir 12 puits artésiens, puits qui ont été creusés sans l’autorisation israélienne. Puis les bulldozers commencent la démolition des puits.

    Une heure après le début des démolitions, les habitants du secteur et des personnalités réagissent et se rassemblent sur les lieux auprès des soldats israéliens. Certains des habitants se tiennent debout, face aux bulldozers pour les arrêter. Après avoir discuté avec les manifestants, les soldats israéliens arrêtent la démolition des puits, à condition que les habitants se retirent. Cependant, les FOI ont quand même démoli 8 puits. Ils se retirent. Pas d’arrestations.

    Les puits démolis appartiennent à :

    • Mohammed Ahmed Shafi’ Jabarin, 40 ans ;
    • Sobhi Nemer Yunis Mer’I, 50 ans ;
    • Hosam Mahfouz Nemer Mer’I, 50 ans ;
    • Baha’ Mohammed Ghalib Mer’I, 33 ans ;
    • Mostafa Ahmed ‘Ashour ‘Abed, 69 ans ;
    • Sobgi Ahmed Mostafa ‘Abed, 70 ans ;
    • Omar Saleh Monir ‘Abed, 38 ans, et
    • Mohammed Abdul Qader Sa’di, 40 ans.

    Témoignage de Mostafa ‘Ashour au PCHR :

    « Vers 13 h 30, le 29 mai 2011, les FOI, appuyées par des véhicules militaires, des bulldozers et des excavateurs pénètrent dans la plaine nord du village de Kafr Dan. Les soldats israéliens déclarent aux agriculteurs qu’ils sont là pour démolir les puits artésiens du secteur, prétendant qu’ils ont été creusés sans autorisation. Les soldats israéliens démolissent 8 puits, dont un qui m’appartient. Je me souviens qu’il y a deux ans, les FOI avaient fait irruption dans le secteur, confisqué une pompe à eau, coupé des canalisations et des câbles électriques, ceci parce que le puits était tari.

    J’ai creusé ce puits au début des années quatre-vingt-dix pour irriguer mon exploitation, un terrain estimé à 70 dunums (7 ha), sur lequel 8 serres sont montées. Les FOI ne m’avaient remis aucun avis à propos de l’irrigation de mon exploitation avec le puits ni à propos de son utilisation. C’est une grosse perte, et cette perte devient énorme vu le moment choisi pour la démolition des puits, car les cultures ont besoin d’eau dans cette période de floraison. Je crois que les FOI ont démoli les puits à ce moment pour accroître les pertes et les dommages qu’ils nous provoquaient. »

    -  Lundi 30 mai, 9 h 30, les FOI accompagnées de 20 véhicules militaires et d’un bulldozer pénètrent dans Jinsafout, à l’est de Qalqilya. Elles font irruption dans un magasin de vente de matériels de construction, qui appartient à Mahmoud Yusef Mohammed Soqqar, 31 ans, habitant du village. Les soldats démolissent le magasin, motif : il s’est monté sans l’autorisation (israélienne).

    Soqqar témoigne au PCHR :

    « Le lundi 30 mai, vers 9 h 30, une jeep de l’armée et une autre de l’organisation civile arrivent au magasin, où je vends des matériels de construction et du sanitaire. Les soldats israéliens disent que nous devons vider le magasin de tout ce qu’il contient dans le quart-d’heure qui suit. Plus tard, une vingtaine de jeeps de l’armée et des ouvriers arrivent. Les ouvriers commencent à jeter le contenu du magasin à l’extérieur. Résultats : 20 éviers brisés, 20 seaux de peinture et d’autres matériels de plomberie endommagés et des vitres fracassées. La perte est estimée à 150 000 NIS (30 500 €). Ensuite, le bulldozer a démoli le magasin lui-même, montant : 30 000 NIS (6100 €). »

    -  Jeudi 26 mai, 16 h 30, des colons israéliens de la coloine Yitzhar, installée sur une partie des terres du village de Madma, au sud de Naplouse, frappent Hamad Jaber Ahmed al-Qet, 66 ans, avec des clubs. Celui-ci souffre de blessures et d’une fracture à la tête, en plus d’ecchymoses sur tout le corps.

    Dans son témoignage au PCHR, al-Qet indique que vers 16 h 30, il faisait paître ses moutons dans le secteur d’al-Sawawin, au sud de Madma, à environ 300 mètres de la limite sud du village. Soudain, un groupe de colons commence à l’agresser et à le frapper à coups de clubs sur la tête et tout le corps, jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Des habitants du secteur l’ont transporté à l’hôpital Rafidia à Naplouse pour qu’ils reçoivent les soins nécessaires. Il s’est réveillé à l’hôpital.

    -  Lundi 30 mai, 15 h 30, une dizaine de colons de la colonie Yitzhar mettent le feu aux champs d’orge dans les zones d’Ein al-Sha’ra et al-Sawawin. Les exploitations sont à environ 2 km de la colonie. Environ 4 dunums de culture d’orge brûlent avant que les habitants ne puissent éteindre le feu.

    Ces exploitations appartiennent à Hassan Mohammed Zyada, membre du Conseil du village.

    Il faut indiquer que cette attaque est la deuxième du genre en 4 jours, Hamad Jaber Ahmed al-Qat, 66 ans, a lui aussi été frappé à coups de clubs le 26 mai dernier. Les agriculteurs craignent pour leur vie, à cause de ces attaques répétées des colons dans la région.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 19 au 25 mai 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • Le chanteur des FARC et les sirènes colombiennes

    Loic RAMIREZ

    «  Le Venezuela serait-il devenu dangereux pour les combattants sociaux et pour les révolutionnaires du monde ? » (1) s’interroge le Parti Communiste vénézuélien. Après avoir essuyé de nombreuses critiques suite à la détention et extradition de l’opposant communiste Joaquin Pérez Becerra, le gouvernement bolivarien récidive avec l’arrestation, mardi 31 mai 2011, de Guillermo Enrique Torres, alias “Julian Conrado”, membre reconnu des FARC.

    Toujours coiffé d’un chapeau et armé d’une guitare, l’homme s’est fait connaître comme le chanteur de la guérilla, de par ses nombreuses chansons composées sur le thème. Petite moustache et une allure d’enseignant, Julian Conrado intègre, selon les services de rensignements colombiens, la guérilla dans les années 80 fuyant l’extermination du parti de gauche l’Union Patriotique (2).

    Né en 1954, l’homme était activement recherché dès lors où son corps ne fut pas retrouvé parmi les tués lors de l’opération “Fénix” (durant laquelle fut abattu Raul Reyes, en 2008) (3). Ce sont finalement les autorités vénézueliennes qui l’ont capturé, dans l’état de Barinas (à l’Ouest du pays), où le guérillero vivait dans une « modeste ferme » semble-t-il depuis qu’il avait quitté la Colombie il y a de cela huit mois (4). « Nous étions à sa poursuite depuis plusieurs années, jusqu’à ce que nous puissions récolter suffisamment d’informations crédibles qui nous indiquaient qu’il se trouvait au Venezuela ; nous en informèrent les autorités vénézuéliennes qui ont agit immédiatement » a indiqué le Ministre de la Défense colombienne, Rodrigo Rivera (5). Comme lors de l’affaire de Pérez Becerra, le président Hugo Chavez a reçu les remerciements de son homologue colombien, Juan Manuel Santos, qui a déclaré que l’extradition du détenu lui avait été confirmé par le dirigeant bolivarien (6).

    Il n’est pas difficile de deviner que cette nouvelle action du régime chaviste va accentuer la fissure qui s’était déjà dessinée au sein du mouvement révolutionnaire vénézuélien. Le PCV a rapidement exprimé son désaccord profond avec l’action gouvernementale et a affirmé « toute sa solidarité » avec Julian Conrado (7). Soulignant la coopération des services de renseignements colombiens et vénézuéliens dans cette traque, il a rappelé « la relation et l’aide au niveau des services d’intelligence et militaire qui existe entre le MOSSAD israélien et la CIA nord-américaine avec le gouvernement et l’état colombien pour persécuter ceux qu’ils appellent “terroristes” et qui sont des militants révolutionnaires » (8). Pour les communistes, cette relation entre les administrations des deux pays voisins est en train « indirectement et sans le vouloir, de faire le jeu et/ou de faire partie du réseau mondial de l’impérialisme pour capturer des cadres révolutionnaires de gauche » (9).

    Soumis à une alerte de code rouge émise par Interpol (10), Julian Conrado est recherché pour délit de trafic de drogue, extorsion et violence à des fins terroristes (11). Rapidement, sur internet, les sites alternatifs d’information de gauche ont informé sur cette détention et ont reçu de nombreuses critiques d’internautes à l’encontre de Chavez avec, en toile de fond, le cas de Pérez Becerra (12).

    Nul doute que la Colombie semble avoir trouvé le point faible du gouvernement bolivarien avec ces différents cas d’extraditions de “terroristes”. Soudainement préoccupé par l’image que pourrait renvoyé le Venezuela aux yeux des médias, le président Chavez s’est déjà exprimé sur le “piège” que lui tendait ses adversaires avec ces “patates chaudes”, ce chantage au soutien “aux terroristes”. Pourtant, la soumission aux exigences de Bogota ne se traduit pas par une paix médiatique à l’égard du régime chaviste : sitôt après la livraison du Becerra, une vaste campagne de désinformation s’est opérée contre Chavez avec l’affaire de l’ordinateur de Raul Reyes.

    Attribuant au président vénézuélien ainsi qu’à son homologue équatorien des relations douteuses et des financements obscures avec la guérilla colombienne. Il s’est avéré que l’ensemble des “preuves” apportées par l’analyse des fichiers informatiques de l’ordinateur ont été déclarées invalides et d’une authenticité « douteuse » comme le rapporte le journal britannique The Guardian (13). Le journaliste Maurice Lemoine a souligné le double jeu de Santos qui, tout en voulant s’afficher comme le nouvel allié de Caracas, n’a pas hésité a contribuer au mensonge sur ces supposées relations entre les FARC et Chavez (14).

    Au final, les concessions octroyées à l’état colombien par Hugo Chavez ne lui apporte qu’un semblant d’apaisement et affaiblissent au contraire sérieusement son propre camp. Sourd aux avertissements, portés principalement par les communistes, le président vénézuélien continue d’alimenter involontairement la politique de déstabilisation de Bogota qui a réussi là a le piéger dans ses filets. Quant à Julian Conrado, il est à son tour victime de cette alliance contre-nature et sera certainement livré à ses geôliers par ceux dont il pouvait espérer au moins la protection.

    « Le plus joli mot dans la guérilla (...) c’est le mot Camarade, Camarade, Camarade, on l’entend dans les bons moments et mauvais moments (...) si tu ne le sens pas ne le dis pas, ne le dis pas, ne le dis pas » (15) chantait le guérillero.

    Loïc Ramirez


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    http://www.legrandsoir.info/le-chanteur-des-farc-et-les-sirenes-colombiennes.html

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  • Vénézuéla, 02.06.2011. Les travailleurs assument la direction de VIVEX, Vidrios Venezolanos Extras, nationalisée par le gouvernement bolivarien.

    mercredi 1er juin 2011

    Le vice-ministre de Développement Industriel, Carlos Farías, a annoncé que les travailleurs assumeront l’administration de Vidrios Venezolanos Extras (Vivex), industrie qui se consacre à la fabrication de vitres pour véhicules. Farías a souligné que les travailleurs de l’entreprise située dans la zone industrielle de Barcelona, municipalité de Bolívar, état d’Anzoátegui luttent depuis près de trois ans pour leurs revendications.

    Il a indiqué que le décret 8.260, qui émane de la présidence de la république, constitue un acte de justice sociale envers les travailleurs. La disposition légale, publiée au Journal Officiel 39.685 du 31 mai 2011, ordonne la réquisition des biens meubles, immeubles et autres ajouts ou dépendances de VIVEX.

    Les installations sont prêtes à fonctionner. Basiquement ce que nous avons à faire, c’est de préparer un projet, connaître le niveau d’investissement financier, le matériel et les ressources humaines qui manquent pour pouvoir la réimpulser” a expliqué le fonctionnaire du gouvernement bolivarien.

    Il a souligné que le droit au travail de tous les employés de Vivex est garanti et il a rappelé l’importance de l’entreprise pour le gouvernement bolivarien dans le secteur de la production nationale d’automobiles pour la population.

    De son côté le porte-parole syndical de Vivex, Jean Sabino, a rappelé que “après que les anciens propriétaires ont déclaré de manière frauduleuse la faillite et ont refusé de payer les droits aux travailleurs, nous, les travailleurs avons décidé de commencer la lutte pour réaliser nos revendications”.

    Il a raconté comment pendant les trois dernières années le mouvement a organisé des réunions de travail et des assemblées avec les communautés voisines pour discuter des possibilités de réactivation de l’entreprise, et que de toutes les possibilités c’est la nationalisation qui a été retenue par la majorité.

    Le syndicaliste Sabino a remercié le président Hugo Chávez pour cette décision de nationaliser l’entreprise et il a rappelé l’engagement de tous les travailleurs de Vivex d’impulser la production en faveur du peuple vénézuélien.

    Source : http://www.correodelorinoco.gob.ve/...

    Voir le reportage de VIVE Oriente en espagnol

    Traduction : Thierry Deronne URL de cet article : http://www.larevolucionvive.org.ve/...


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