• Plusieurs morts aux frontières d’Israël pour le 63e anniversaire de la "Nakba"

    dimanche 15 mai 2011, par La Rédaction

    La commémoration de la "Nakba" a été marquée dimanche par une mobilisation massive des Palestiniens et des violences sans précédent, faisant au moins huit morts et des centaines de blessés à Gaza, en Cisjordanie et, pour la première fois depuis 1973, dans le Golan.

    Les incidents les plus graves ont eu lieu dans les zones frontalières de la Syrie et du Liban.
    L’armée israélienne a ouvert le feu en direction de manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans le Golan occupé, selon des sources sécuritaires israéliennes.

    Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés, ont rapporté des médecins.
    Il s’agit d’un des incidents frontaliers les plus graves entre les deux pays depuis la guerre israélo-arabe de 1973.

    L’armée israélienne a accusé le pouvoir syrien d’avoir "organisé cette manifestation violente pour tenter de détourner l’opinion mondiale de ce qu’il se passe dans ses villes" et qualifié cet acte de "très grave".

    Par ailleurs, six personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, l’exode des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en 1948.

    Des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s’étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l’Etat hébreu.

    La tension est montée d’un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté.

    Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon les services de sécurité libanais.
    Dans les Territoires palestiniens, plus de 90 Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez, a-t-on appris auprès des services médicaux palestiniens.

    Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens, selon un correspondant de l’AFP.

    Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza, selon des sources médicales qui n’ont pas été en mesure de préciser si sa mort était liée aux manifestations de la "Nakba".

    D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).
    Les affrontements se sont poursuivis tout l’après-midi à Kalandia, le principal point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem, selon des journalistes de l’AFP.

    A Tel-Aviv, un camionneur arabe-israélien de 22 ans a percuté en début de matinée un bus et au moins quatre véhicules, faisant un tué et au moins cinq blessés, selon la police. La police s’efforçait de déterminer s’il s’agit d’un accident ou d’un acte lié à l’anniversaire de la "Nakba".

    La commémoration annuelle de la "Nakba" a été marquée par de nombreux incidents en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée depuis vendredi, où un Palestinien de 16 ans est mort après avoir été atteint d’une balle dans le ventre, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville.

    "Il est regrettable que des extrémistes prennent prétexte de l’anniversaire de la création de la démocratie israélienne pour répandre la haine", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    La "Nakba" s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l’essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.

    (Dimanche, 15 mai 2011 - Avec les agences de presse)

    Pétition
    Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

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  • Le Pérou aussi est dans le collimateur.

    Le deuxième tour des élections présidentielles va avoir lieu en Juin dans ce pays d’Amérique Latine jusqu’à présent bien obéissent aux Etats-Unis (bases de l’OTAN). Si le candidat progressiste, Ollante Humala, est élu, il pourrait lui venir à l’idée de rejoindre l’ALBA, qui sait ? Alors qu’il n’y a aucun risque de ce genre avec la fille du Dictateur Fujimori, Keiko Fujimori, qui semble partager les idées et méthodes de son père, et est « soutenue » par les riches et les USA.

    DONC :

    Ils dénoncent un plan médiatique pour saper Humala

    Le candidat à la vice présidence (...), Omar Chehade, et le directeur du journal local "La Primera", Omar Wiener ont dénoncé le plan médiatique appelé “Plan Sabana”, dont le but est de dévaloriser l’image du candidat à la présidence Ollanta Humala pour le deuxième tour des élections qui doit avoir lieu en juin.

    Lors d’une entrevue exclusive accordée à Télésur, aussi bien Chechade que Wiener ont exprimé que les médias liés aux secteurs économiquement les plus puissants du Pérou ont entrepris il y a des semaines d’accomplir un plan dont l’unique but est la déformation et la dépréciation de l’Image de Humala avant l’approche du deuxième tout des élections présidentielles.

    Le plan a été dénoncé d’abord par le journal "La Primera", qui précise que son danger réside en ce qu’il prétend faire baisser la popularité du candidat de "Gana Peru" par la diffusion de bandes audios et vidéos truquées.

    Les éléments, selon ce qui est expliqué, impliquent l’épouse du candidat, Nadine Heredia, en conversation avec des autorités diplomatiques vénézuéliennes pour de supposés financements, et ils tentent en plus de faire voir le candidat comme corrompu.

    Devant ce fait, le porte-parole de "Gana Peru", Chehade, a observé que la campagne de discrédit était ourdie depuis le gouvernement avec la participation de politiques, d’entrepreneurs et de médias, et il a souligné qu’"il devait y avoir une enquête sur elle parce qu’elle met la démocratie en danger".

    Avis appuyé par Wiener qui a expliqué en outre que la campagne "sera déployée par phases", parmi lesquelles "la première est d’utiliser l’image du journaliste James Baily pour créer un programme d’accusations".

    De la même façon, il a expliqué que la deuxième phase consiste (probablement) à faire des "révélations" soutenues par les Renseignements, "auxquels la police va remettre des documents audio et video pour les lier au Vénézuéla" et dire qu’ils ont obtenu de l’argent de ce gouvernement.

    En dépit de ces éléments, Chedahe a insisté sur le fait que la campagne n’affecterait pas les actions du candidat et il a souligné "qu’au lieu de répondre à la campagne sale", sera revalorisée la lutte des idées.

    "Nous sommes en train de diffuser des idées, à propos de ce que les gens pourraient savoir de nos projets, de notre préoccupation concernant les plus pauvres, des programmes pour les retraites et les mères et femmes enceintes" a-t-il souligné.

    Lors du premier tour des élections, qui a eu lieu au Pérou le 10 Avril dernier (...) le candidat progressiste Ollante Humala a été proclamé vainqueur avec 4 600 000 voix, soit 31,7 % des voix.

    En deuxième se situe la conservatrice Keiko Fujimori, qui a été appuyée par 3 400 000 électeurs, bien qu’elle soit la fille du dictateur Alberto Fujimori, condamné pour crimes contre l’humanité et mis en cause actuellement pour délits de corruption.

    Les résultats des trois enquêtes nationales donnent comme résultat l’égalité entre les candidats, bien que la majorité continue à mettre en évidence un léger avantage pour Humala.

    Il y a deux jours, ce fut la première fois que Fujimori a rejoint Humala en ce qui concerne les intentions de vote des Péruviens, avec 40 % des voix chacun, les 20 % restants étant ceux des indécis.

    http://www.radiomundial.com.ve/yvke...

    Et voilà ce qui leur arrive :

    Des couronnes mortuaires ont été envoyées aux dirigeants d’un journal péruvien après qu’il aie dénoncé un complot contre Humala.

    12 Mai 2011 - Les dirigeants du journal "La Primera" ont reçu ce mercredi deux couronnes mortuaires après avoir rendu public un présumé complot contre la candidature à la présidence du Nationaliste Ollante Humala.

    Le journal a donné une information sur un supposé "Plan Sabana", mis en oeuvre apparemment par des proches du Gouvernement, des entreprises et des médias, ayant pour but de discréditer le candidat de "Gana Peru" par une campagne de peur et par des liens de celui-ci avec le président du Vénézuéla, Hugo Chavez.

    L’envoi des deux couronnes mortuaires était au nom de directeur de "La Primera", Cesar Levano, et du président de son groupe de direction Arturo Belaúnde.

    De plus, Levano a affirmé dans son éditorial que la rivale de Humala pour le second tour des élections péruviennes, Keiko Fujimori, "est politiquement le portrait vivant de celui qui fut le chef de la mafia", en allusion au gouvernement de son père Alberto Fujimori entre 1990 y 2000.

    Celui qui a en charge la défense du peule, Eduardo Vega, dans un communiqué de presse de ce jeudi, s’est prononcé contre la tentative de menace touchant les directeurs du journal péruvien, signalant que c’est "un acte d’intolérance et d’hostilité à l’égard de la liberté d’expression".

    Vega a fait part de sa solidarité avec Levano pour les intimidations dont il a été victime et "n’a pas caché être préoccupé par les niveaux d’intolérance dans lesquels se déroule ce moment politique que vit le pays." ajoute l’information.

    Le défenseur du Peuple a en outre insisté sur le fait que, pour le bien de la démocratie, il faut "mettre un frein à ce type de situations et insuffler la tolérance et le débat démocratique".

    "Rien ne justifie les actes de violence enregistrés ces jours derniers contre des hommes de presse pas plus que contre n’importe quel citoyen", a ajouté Vega et il a exhorté les autorités à entreprendre une enquête sur ce cas afin de déterminer les responsabilités.

    Conspirationniste

    www.aporrea.org/internacionales/n18...

    Ollanta Humala demande aux Péruviens de voter sans PEUR

    http://www.diariouniversal.net/2011...

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    http://www.legrandsoir.info/Le-Perou-aussi-est-dans-le-collimateur.html

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  • Répression et résistance à Bahreïn.

    Mohamed BELAALI

    Assassinats, torture, loi martiale, condamnations à mort de manifestants, censure et poursuite des journalistes, licenciements massifs d’ouvriers, prisonniers politiques par centaines, répression sauvage des manifestations, voilà comment la dynastie des Al Khalifa veut se maintenir, vaille que vaille, au pouvoir. Mais malgré cette répression sans précédent dans ce petit royaume, le peuple de Bahreïn résiste et continue à se battre, d’une manière différente, pour la démocratie et la dignité.

    Il s’agit d’un combat exemplaire mené par un peuple, armé de sa détermination et de son courage, contre une dictature cruelle utilisant les engins de mort les plus sophistiqués. Dans ce combat inégal et injuste, le régime est soutenu par les États du Golfe et surtout par l’impérialisme américain et européen (1). Les révoltes des peuples arabes ont démontré d’une manière éclatante, une fois encore, la complicité directe ou indirecte des États-Unis et de l’Europe avec les dictatures les plus féroces.

    Les crimes et les atrocités commis par la dynastie des Al Khalifa contre le peuple de Bahreïn n’ont pas de limites. Même les médecins et les infirmières, qui ont eu le tort de tenter de sauver des vies humaines et de soigner les blessés, n’échappent pas à cette folie répressive. Au mépris de toutes les conventions internationales notamment celle de Genève, les manifestants blessés, ne méritent aucun soin ! Ainsi l’assistance médicale est refusée à tous les blessés ! La dictature pense aussi que les médecins et l’ensemble des soignants, qui sont parfois arrêtés par l’armée à l’intérieur même de l’hôpital, disposent « de preuves des atrocités commises par les autorités, les forces de sécurité et la police anti-émeute » (2).

    Les mosquées ne sont pas épargnées non plus. Toute une campagne de destruction de ces lieux de culte est menée par les autorités (3). Le monument de la place de la Perle, haut lieu de la contestation populaire, a été détruit. La dictature veut effacer tous les symboles de la résistance. Cette place rappelle également la fameuse place Attahrir du Caire témoin éloquent de la chute d’une autre dictature, celle de Moubarak.

    Les journalistes qui tentent de dénoncer la répression sont arrêtés et traduits devant les tribunaux, lorsqu’ils sortent vivant de la détention ! Karim Fakhrawi, membre du parti d’opposition Al-Wefaq et du directoire du quotidien Al-Wasat, est mort en détention après son arrestation. Les circonstances de son décès n’ont jamais été élucidées. Le correspondant de l’Agence Reuters Frederik Richter a été expulsé. Il faut que cette féroce répression se déroule à huis clos.

    Après les arrestations et les tortures dans les centres clandestins du régime où quatre personnes ont déjà trouvé la mort, les tribunaux militaires prennent la relève pour juger des civils. Les procès expéditifs qui vont parfois jusqu’à la condamnation à mort des manifestants pacifiques, ont brisé des familles entières (4). En ce moment même, un tribunal militaire juge une vingtaine de leaders de l’opposition au régime ; ils risquent la peine de mort. Bref, tous les moyens, dont les plus abjects et les plus infâmes, sont utilisés pour briser cette magnifique volonté de changement du peuple de Bahreïn.

    Cette répression et cette brutalité contre une population qui manifeste pacifiquement sont pratiquées sous le regard bienveillant des États-Unis et de l’Europe. Le silence des médias bourgeois sur ces exactions dans l’occident civilisé, n’a d’égal que le bruit assourdissant de la propagande qu’ils distillent chaque jour comme un venin dans les cerveaux des citoyens sur les droits de l’homme, la démocratie, la liberté etc.

    Pour les États-Unis comme pour l’Europe, la liberté, la démocratie, la dignité etc. ne sont que des mots vides de tout sens ; mais qu’ils utilisent comme instruments de propagande pour mieux servir leurs propres intérêts. Faut-il rappeler que c’est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d’attache des bâtiments de guerre américains, et que l’Arabie Saoudite est le chien de garde local des intérêts des États-Unis dont elle représente un élément clé de leur sécurité énergétique ? Les dynasties locales qui règnent depuis des siècles sur cette région « bourrée » de pétrole utilisent toutes leurs forces pour briser la moindre velléité de changement qui risque d’emporter leurs immenses privilèges.

    L’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et Qatar regroupés au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) tentent d’écraser directement ou indirectement tout soulèvement populaire non seulement dans la région du Golfe mais aussi dans tout le monde arabe ; c’est la contre-révolution coalisée. Le Conseil cherche à attirer d’autres pays. La Jordanie et le Maroc feront peut-être bientôt partie de ce riche ensemble puisque les discussions sur leur adhésion sont en cours.

    Le peuple de Bahreïn a été puni pour avoir osé relever la tête et réclamer un État moderne et démocratique. Le châtiment qui lui a été infligé, montre jusqu’à quel degré de cruauté dans la vengeance ces dictatures peuvent s’élever.

    Cette folle cruauté dans la répression a nettement affaibli la lutte du peuple de Bahreïn, mais elle ne l’a pas écrasée. Tant que la contestation se poursuit, les forces du Conseil de coopération du golfe, dirigées par l’Arabie Saoudite, resteront à Bahreïn a déclaré le chef des armées du royaume. La population continue en effet, dans des conditions extrêmement difficiles, à s’opposer à la dictature. La résistance a pris d’autres formes. Tous les soirs à 22 heures, la population scande sur les toits des slogans contre l’intervention militaire saoudienne et pour le changement du régime. Les manifestations se déroulent souvent la nuit loin de Manama la capitale totalement quadrillée par les forces de « sécurité ».

    Le soulèvement populaire à Bahreïn est le produit de décennies d’injustices, d’oppression et d’humiliations. On peut le réprimer, voire l’écraser, mais il renaîtra, tel un phénix, de ses cendres. Car il est né et a grandi sur le sol du despotisme et de l’arbitraire. Pour l’éradiquer, il faut que les gouvernements extirpent le despotisme et l’arbitraire qui sont les conditions qui leurs permettent de régner.

    Mohamed Belaali

    (1) Voir « L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales » http://www.legrandsoir.info/L-inter...

    (2) http://bahrain.phrblog.org/ cité par Info-Palestine http://www.info-palestine.net/artic...

    (3) While Bahrain demolishes mosques, U.S. stays silent, By Roy Gutman. http://www.mcclatchydc.com/2011/05/...

    (4) http://www.peinedemort.org/document...

    URL de cet article 13698
    http://www.legrandsoir.info/Repression-et-resistance-a-Bahrein.html

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  • Première annonce de l’occupation du bâtiment du senat à Propylées, Athènes

    Durant la grève du 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur hostilité  aux mesures antisociales du gouvernement qui affectent directement tous les travailleurs. Alors que le gouvernement coopère à la politique prédatrice de la Troïka poussant de toujours plus larges sections de la société dans une absolue pauvreté et misère, la police antiémeute a attaqué avec rage la manifestation.

    Durant la grève du 11 mai alors qu’une grande partie de la manifestation avait passé le parlement et se dirigeait vers Propylaea, les flics ont attaqué gratuitement et avec fureur différents cortèges de la manifestation (assemblées de quartiers, syndicats de base, les anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la gauche exta parlementaire) les frappant et les submergeant de lacrymos. Plus de 100 manifestants ont été transférées à l’hôpital (Nikea, K.A.T., Evangelismos) 3 d’entre eux ont du être opérés.

    Le camarade Yannis K. a été attaqué de façon meurtrière par les forces de répression. Blessé à la tête et ensanglanté il quitta la rue Panepistimiou avec un autre manifestant. Descendant la rue Amerikis, à la hauteur de la rue Stadiou, ils entrèrent dans un porche ou les personnes présentes le vit en sang. Il fut ensuite transféré dans une situation anté-mortem   selon les déclarations médicalesà l'hopital général de Nice avec une hémorragie cérébrale. De là il fut, dans le coma, immédiatement hospitalisé et opéré en soin intensif.

    La mémoire de la révolte de décembre plane comme une épée de Damoclès sur la tête des gouvernants, qui tremblent  face à la possibilité d’une nouvelle explosion sociale. Parallèlement, les forces de répression en coopération étroite avec les organisations d’extrême droite, ont lancé des attaques coordonnées contre les milieux politiques et les squats (Villa Amalias, Patission 61 & Skaramaga) tentant ainsi de perturber l’«ennemi intérieur» en envoyant des messages de terreur et de peur à tous ceux qui se défendent.

    Pendant que nous écrivons ce texte, les mécanisme de manipulation, appuyés par les défenseurs du pouvoir s’efforcent de présenter cette attaque meurtrière comme « une blessure survenue dans des circonstances obscures » soulageant ainsi commanditaires et exécutants (l’état grec et les forces de répression).

    Audourd’hui 12 mai nous occupons depuis 9H le bâtiment du sénat à Propylées (rue Panepistiniou). Nous avons transformé le  bâtiment et sa cour en centre de contre information et de lutte, une barricade contre l’invasion étatique et la brutalité du capitalisme.

    AUCUNE PERSECUTION CONTRE LΕS INCULPES DE LA GREVE GENERALEE DU 11 MAI

    GUERRE PAR TOUS LES MOYENS CONTRE L’ETAT ASSASSIN

    APPEL A UNE ASSEMΒLEE AU BATIMENT OCCUPE DU SENAT A PROPYLEES APRES LA MANIFESTATION DE 18H

    Anarchistes/Anti-autoritaires de la terre occupée du bâtiment du sénat
    à Propylées
    ICI


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  • La libération conditionnelle de Michelle Martin et la prison, la prison...toujours la prison

    Luk VERVAET

    L’annonce de la libération conditionnelle de Michelle Martin, compagne et complice de Marc Dutroux, après 15 ans de réclusion, par le Tribunal d’application des peines (TAP) de Mons, a été suivi d’un scénario médiatique sans surprise. Scoop dans les médias, avec des titres, face à cette libération, variant entre « incompréhension, stupéfaction et colère ». Interviews de certaines familles des enfants assassinés ou disparus, exprimant leur désarroi et tristesse. Groupes sur Facebook de 80000 personnes et un appel à une Marche Noire fin mai.

    Et pour conclure, l’inévitable réaction des partis politiques, allant dans le sens du poil, qui se disent favorables à un renforcement des conditions d’une libération conditionnelle, en y introduisant la possibilité d’un simple appel contre une décision du TAP, si pas pour l’introduction des peines incompressibles ou pour l’annulation pure et simple de la loi Lejeune. Après, la déception lorsque le procureur général a annoncé qu’il n’irait pas en cassation, parce qu’il n’y avait pas eu de fautes dans ce jugement. Puis la satisfaction s’installait à nouveau quand les autorités françaises, opposition socialiste inclue, annonçaient qu’elles ne voulaient pas accueillir Martin sur leur territoire, même pas dans un couvent.

    Tout ça m’a laissé avec cette question : est-ce vraiment de la mémoire des enfants assassinés dont il s’agit ? Ou s’agit-il, après la loi sur le renvoi des détenus marocains vers les prisons surpeuplées au Maroc ou la joie pour l’assassinat extra-judiciaire de Ben Laden, d’une nouvelle occasion pour exprimer notre dureté et notre intransigeance, notre vengeance et notre haine. Car ce sont ces sentiments qui caractérisent de plus en plus le climat inhumain dans notre société quand il s’agit de la délinquance et de la criminalité ou de problèmes sociaux en général.

    D’abord, au niveau formel et juridique, une loi sur la libération conditionnelle d’un détenu est une loi. Et, en principe, elle sert à être appliquée, qu’elle nous plaise ou non. Cette loi a déjà été démocratisée en réponse au mouvement de masse après l’affaire Dutroux. Si la libération conditionnelle d’un détenu était de la compétence du ministre à l’époque de Dutroux, à partir du 1er février 2007, c’était à un vrai tribunal de prendre cette décision et non plus au ministre.

    Dès lors, les libérations conditionnelles sont au ralenti. Elles sont devenues plus rares, plus difficiles à obtenir pour tous les détenus. Parce que les magistrats ne veulent plus prendre le risque d’être accusés par leur décision d’avoir contribué à une récidive. Les conditions imposées sur l’emploi ou le logement d’un candidat à une libération conditionnelle sont de plus en plus sévères. Ce fait est une des raisons majeures de l’engorgement et de la surpopulation actuelle des prisons.

    Mais quinze ans de prison, c’est trop peu pour ce qu’elle a fait, me dira-t-on.

    D’abord, il est faux de dire qu’une peine de 15 ans ce n’est « rien du tout ». Si vous avez déjà eu des contacts avec des ex-détenus qui l’ont vécue vous comprenez de quoi je parle. Il s’agit d’un enfermement pendant une longue tranche de sa vie. Un enfermement pendant une si longue période laisse des marques et des cicatrices ineffaçables chez un être humain et rend son retour à la vie normale extrêmement difficile, si pas impossible.

    Est-ce qu’ajouter cinq ans, ou dix ans, ou quinze ans à cette peine de quinze ans, y changerait quelque chose ? Oui, on aurait à faire avec une personne qui dispose d’encore moins de capacités humaines et qui, si elle n’est pas morte par maladie ou par suicide en prison, pourra se préparer petit à petit à la fin de sa vie, sans l’avoir vécue. Mais finalement, si cét’ait ça l’arrière-fond de la discussion et de nos pensées ? Qu’en fait, ce qu’on veut vraiment c’est que l’auteur du crime crève, oui, on veut sa mort, mais on se retient encore pour le dire, et on se cache derrière des peines de prison qui signifient la mort et rien d’autre.

    Ne pensez pas pour autant que je ne me soucie pas des victimes. En 2006, j’ai réalisé un livre avec Tiny Mast, « Kim & Ken, mes enfants disparus », avec une préface de Carine Russo. Deux personnes que j’apprécie énormément. Ce livre fut une ode à tous les enfants disparus et à leurs mamans tragiques et courageuses, qui, à la recherche de leurs enfants enlevés et assassinés n’étaient pas crues, étaient méprisées, souvent traitées comme des accusées, abandonnées par la justice et la police. S’il y a bien une chose qu’on peut reprocher à la justice et la police, c’est que leur responsabilité dans la mort des enfants n’a jamais été établie jusqu’au bout. Et que les réseaux qui font enlever des enfants pour en abuser n’ont pas été touchés.

    Je ne me mets pas à la place des parents des victimes. Je ne partage pas leur vie brisée pour toujours et on ne partage sûrement pas les mêmes conceptions sur la punition. Mais je sais une chose : pour leur vie cassée, quinze ans ou trente ans ne feront pas la différence. La douleur sera toujours là, la perte toujours aussi inacceptable et la souffrance toujours aussi présente.

    Et là, je me retourne vers tous ceux qui se déchainent contre la libération conditionnelle de Martin, et finalement vers nous tous et toute la société : qu’a-t-on fait ces dernières quinze années en mémoire des enfants disparus ? Où sont les Fondations d’éducation et de soutien en mémoire à ces enfants ? Avez-vous participé à la commémoration annuelle pour les deux enfants de Tinny Mast, dans le froid de janvier de chaque année, où on est 20 ou 30 personnes au maximum ? Quelle a été notre activité pour la défense et la protection de ces milliers de petits Julie, Melissa, Elisabeth, Kim et Ken et tous les autres... ici et dans les pays du Sud, qui sont abusés, maltraités, tués dans des guerres, renvoyés de chez nous quand ils demandent l’asile ?

    Et est-ce qu’on soutient avec tout ce qui est en notre pouvoir les parents des enfants assassinés qui doivent survivre chaque jour, et dont certains n’ont souvent pas les moyens nécessaires pour se payer tous les soins nécessaires ? Poser la question, c’est y répondre, et ce serait bien si toute la colère suscitée par la libération de Michelle Martin trouvait son chemin dans cette direction-là.

    Et quant à la personne concernée, il ne faut pas être un grand médecin pour réaliser que par ses actes, elle s’est mise hors de l’humanité comme nous devons le concevoir. Et ce n’est pas sûr qu’elle se réalise cela maintenant. Tout ce qu’on peut faire c’est de lui procurer des soins nécessaires, dans un environnement contrôlé. Ce n’est pas la prison qui est le lieu adapté pour le faire. Par cet acte, on honorerait la mémoire des enfants. En même temps on exprimerait que notre réaction face à l’horreur et l’indicible est de devenir plus humain. Pas moins. Stay Human, comme le disait Vittorio Arrigoni.

    Luk Vervaet

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