• Que l'étincelle tunisienne embrase tout le monde arabe !

    Vendredi 14 janvier 2011

    Plus de quatre semaines de révoltes populaires, l’armée tire à balles réelles dans la foule, des morts par dizaines, couvre feu, disparition et exécution des syndicalistes, blogueurs arrêtés etc. etc. Ces événements ne se déroulent ni à Cuba, ni au Venezuela, ni en Bolivie, ni en Chine et ni en Iran mais en...Tunisie ! Les pays européens, la France de Sarkozy en tête, prompts d’habitude à s’immiscer dans les affaires iraniennes ou ivoiriennes par exemple, se sont, cette fois contentés de quelques communiqués après des semaines de silence complice : « la Tunisie est confrontée à des problèmes économiques et sociaux. Seul le dialogue permettra aux Tunisiens de les surmonter » disait platement un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

    Quel contraste entre la violence de la propagande menée contre l’Iran au printemps 2009 lors des élections présidentielles et la platitude des déclarations officielles à propos de la révolte du peuple tunisien. Il suffisait à l’époque de lire les titres des journaux et de regarder les images diffusées en boucle par les télévisions américaines et européennes pour se rendre compte de la haine que voue l’impérialisme à la République islamique d’Iran. La révolte du peuple tunisien, elle, ne mérite que mépris et silence. Car « La Tunisie est un pays ami, nous sommes extrêmement vigilants sur ce qui se passe là-bas et fortement préoccupés (...) En même temps, la France n’a pas à s’ingérer dans les affaires de la Tunisie » déclarait Luc Chatel sur Radio Classique et i-Télé .

    Tout en invoquant cyniquement le droit de non ingérence dans les affaires des autres pays, le gouvernement français, par le biais de sa ministre des Affaires étrangère Michèle Alliot-Marie, va même jusqu’à proposer aux régimes Tunisien et algérien sa collaboration en matière de sécurité et du maintien de l’ordre : « Nous proposons que le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C’est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays [Algérie et Tunisie, ndlr], dans le cadre de nos coopérations, d’agir en ce sens pour que le droit de manifester puisse se faire en même temps que l’assurance de la sécurité » (1). C’est que la France est l’un des premiers investisseurs étrangers en Tunisie. Elle occupe même la première place quant au nombre d’entreprises installées dans ce pays (1200 entreprises). On peut citer pêle-mêle Lacoste, Valeo, Sagem, Danone, Sanofi-Aventis, Fram, Accor, Club med, BNP-Paribas, Société générale, Groupe Caisse d’épargne etc.etc.(2)

    Il faut donc, vaille que vaille, sauver Ben Ali et sa dictature. Mais la bourgeoisie française craint par dessus tout la victoire du peuple tunisien et l’installation au Maghreb d’une véritable démocratie qui donnera l’exemple à tous les peuples du monde arabe dirigé aujourd’hui par des régimes anachroniques soutenus, financés et armés par l’impérialisme américain et son caniche européen.

    Les bourgeoisies occidentales qui se targuent sans cesse de vouloir répandre la démocratie à travers le monde, ne font dans la réalité que soutenir, directement ou indirectement, des dictatures et empêchent de ce fait toute progression sur le chemin de la démocratie et du progrès social. Toute l’histoire de l’impérialisme n’est que soutien aux régimes les plus féroces quand ils ne sont pas installés directement par lui. Il serait difficile et fastidieux de vouloir établir une liste exhaustive de ces dictatures tellement elles sont nombreuses. Citons tout de même les plus connues et les plus terribles : Augusto Pinochet au Chili, Videla en Argentine, Samoza au Nicaragua, Soeharto en l’Indonésie, Marcos aux Philippines, Musharraf au Pakistan, le Shah Reza Pahlavi en Iran, Hosni Moubarak en Egypte, Omar et Ali Bongo au Gabon etc. etc. Le soutien indéfectible des bourgeoisies occidentales aux régimes les plus sanglants est une constante de l’histoire du capitalisme.

    Le soulèvement du peuple tunisien aujourd’hui, son courage et sa détermination à affronter l’un des régimes les plus répressifs, montre la voie à suivre à tous les opprimés non seulement du Maghreb mais de tout le monde arabe !

    Les masses populaires arabes ont trop souffert de cette complicité objective de leurs propres bourgeoisies corrompues jusqu’à la moelle épinière et de la bourgeoisie occidentale qui les maintient dans la dépendance et la misère. Le monde arabe est aujourd’hui une véritable bombe qui peut exploser à n’importe quel moment.

    Longtemps exploitées, marginalisées, humiliées, les masses populaires arabes relèvent lentement la tête et essayent de sortir de cette longue nuit dans laquelle elles ont été plongées.

    Travailleurs, progressistes et démocrates européens, il est de notre devoir de soutenir le peuple tunisien dans sa lutte contre un régime d’un autre âge. Sa victoire là-bas dans cette région du monde arabe c’est également la notre ici en Europe.

    Mohamed Belaali

    (1) http://www.rue89.com/2011/01/12/lin...

    (2) http://www.ambassadefrance-tn.org/f...

    © LE GRAND SOIR - Diffusion non-commerciale autorisée et même encouragée.
    Merci de mentionner les sources.
    Publié le 14 janvier 2011

    Source Palestine solidarité


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  • 41ème SUICIDE OU MORT SUSPECT EN 2011


    C.D. Chateaudun

    Pas de suicide connu.

    C.D. d’Ecrouves

    01/06 - suicide d'un homme, 28 ans, par pendaison après une première tentative

    C.D. d’Oermingen

    Pas de suicide connu.

    C.D. Eysses

    Pas de suicide connu.

    C.D. Liancourt

    Pas de suicide connu.

    C.D. Longuenesse

    Pas de suicide connu.

    C.D. Loos-les-Lille

    Pas de suicide connu.

    C.D. Mauzac

    Pas de suicide connu.

    C.D. Melun

    Pas de suicide connu.

    C.D. Montmédy

    Pas de suicide connu.

    C.D. Muret

    Pas de suicide connu.

    C.D. Neuvic

    02/05 - Suicide d'un homme, 31 ans, par pendaison

    C.D. Roanne

    Pas de suicide connu.


    C.D. Saint Mihiel

    Pas de suicide connu.

    C.D. Tarascon

    Pas de suicide connu.

    C.D. Uzerche

    11/06 - Suicide d'un homme, 47 ans, par pendaison

    C.D. Val-de-Reuil

    12/05 - Suicide d'un homme,âge inconnu.

    06/06 - Suicide d'un homme,âge inconnu

    C.D. Villenauxe la Grande

    Pas de suicide connu.

    C.P. Aiton

    Pas de suicide connu.

    C.P. Argentan

    Pas de suicide connu.

    C.P. Baie-Mahault

    Pas de suicide connu.

    C.P. Bapaume

    Pas de suicide connu.

    C.P. Béziers

    Pas de suicide connu.

    C.P. Caen

    Pas de suicide connu.

    C.P. Chateau Thierry

    Pas de suicide connu.

    C.P. Chateauroux

    Pas de suicide connu.

    C.P. Domenjod, Saint-Denis-de-la-Réunion

    17/04 - Suicide de Mickaël Maguitte, 27 ans, par pendaison au quartier des arrivants

    C.P. Draguignan

    Pas de suicide connu.

    C.P. Faa’a Nuutania

    Pas de suicide connu.

    C.P. Fresnes

    Pas de suicide connu.

    C.P. Joux la Ville

    Pas de suicide connu.

    C.P. Laon

    17/01 - Suicide de Médéric Histe,en détention provisoire, par pendaison

    C.P. Le Port - La Réunion

    Pas de suicide connu.

    C.P. Liancourt

    Pas de suicide connu.

    C.P. Marseille - Les Baumettes

    Pas de suicide connu.

    C.P. Maubeuge

    Pas de suicide connu.

    C.P. Meaux-Chauconin

    09/04 - Suicide d'un homme, âge inconnu

    06/05 - Suicide d'un homme, âge inconnu.


    C.P. Nancy-Maxéville

    24/05 - mort suspecte de Jaouad Khalladi, 30 ans, en détention provisoire, par pendaison au quartier disciplinaire.

    C.P. Nouméa

    Pas de suicide connu.

    C.P. Ploemeur

    Pas de suicide connu.

    C.P. Pontet

    13/02- Suicide d'un homme de 24 ans

    C.P. Remire-Montjoly - Guyane

    Pas de suicide connu.

    C.P. Rennes

    Pas de suicide connu.

    C.P. Saint Quentin - Fallavier

    Pas de suicide connu.

    C.P. Salon en Provence

    Pas de suicide connu.

    C.P. Toulon - La Farlède

    16/06 - Suicide d'un homme,34 ans, en détention provisoire, par pendaison.

    C.P. Varennes-Le-Grand

    Pas de suicide connu.

    C.S.L. Versailles

    Pas de suicide connu.

    E.P.M. Meyzieu (Rhône)

    Pas de suicide connu.

    E.P.M. Orvault

    Pas de suicide connu.

    Hors Détention

    Pas de suicide connu.

    M.A Domenjod

    Pas de suicide connu.

    M.A. Agen

    27/01 - Suicide d’un homme, 28 ans, par pendaison

    M.A. Ajaccio

    Pas de suicide connu.

    M.A. Albi

    Pas de suicide connu.

    M.A. Amiens

    Pas de suicide connu.

    M.A. Angers

    Pas de suicide connu.

    M.A. Angouleme

    Pas de suicide connu.

    M.A. Arras

    Pas de suicide connu.

    M.A. Auxerre

    Pas de suicide connu.

    M.A. Bar le Duc

    Pas de suicide connu.

    M.A. Bayonne

    Pas de suicide connu.

    M.A. Béthune

    Pas de suicide connu.

    M.A. Béziers

    Pas de suicide connu.

    M.A. Beauvais

    Pas de suicide connu.

    M.A. Besançon

    01/05 - Suicide de Julien, 34 ans, par pendaison

    03/06 - Suicide d’un homme, 40 ans, en détention provisoire, par pendaison

    M.A. Blois

    Pas de suicide connu.

    M.A. Bois d’Arcy

    08/04 - Suicide d'un homme, âge inconnu, par pendaison

    M.A. Bonneville

    Pas de suicide connu.

    M.A. Bordeaux-Gradignan

    17/01 - suicide de Mehmet Aydeniz, environ 30 ans, par pendaison

    M.A. Borgo

    Pas de suicide connu.

    M.A. Bourg en Bresse

    Pas de suicide connu.

    M.A. Brest

    Pas de suicide connu.

    M.A. Caen

    09/04 - Suicide d'un homme, 73 ans, par pendaison en détention provisoire.

    M.A. Camp-Est

    Pas de suicide connu.

    M.A. Carcassone

    Pas de suicide connu.

    M.A. Chalons en Champagne

    Pas de suicide connu.

    M.A. Chambéry

    Pas de suicide connu.

    M.A. Charleville-Mézières

    Pas de suicide connu.

    M.A. Chartres

    Pas de suicide connu.

    M.A. Cherbourg

    Pas de suicide connu.


    M.A. Clermont-Ferrand

    Pas de suicide connu.

    M.A. Colmar

    Pas de suicide connu.

    M.A. Compiègne

    Pas de suicide connu.

    M.A. Coulaines (ouverte depuis janv 2010)

    25/03 - Mort suspecte d'un homme, 37 ans, par intoxication médicamenteuse


    M.A. Coutances

    Pas de suicide connu.

    M.A. de Ploemeur (Morbihan)

    Pas de suicide connu.

    M.A. Digne

    Pas de suicide connu.

    M.A. Dijon

    21/01 - Suicide d’Alain Delahaye, 45 ans, par pendaison

    M.A. Douai

    Pas de suicide connu.

    M.A. du Bordiot

    Pas de suicide connu.

    M.A. Epinal

    Pas de suicide connu.

    M.A. Evreux

    Pas de suicide connu.

    M.A. Fleury Mérogis

    20/02 - Suicide d’une femme, 47 ans, par étouffement

    24/02 - Suicide d’un homme, sexagénaire, par intoxication médicamenteuse.

    10/04 - suicide d'un homme, 41 ans, par pendaison.


    M.A. Foix

    Pas de suicide connu.

    M.A. Gap

    Pas de suicide connu.

    M.A. Grasse

    Pas de suicide connu.

    M.A. Havre

    14/04 - suicide par pendaison d'un homme de 23 ans.

    M.A. La Talaudière

    Pas de suicide connu.

    M.A. Laon

    Pas de suicide connu.

    M.A. Laval

    Pas de suicide connu.

    M.A. Lille Sequedin

    Pas de suicide connu.

    M.A. Limoges

    Pas de suicide connu.

    M.A. Loos-les-Lille

    Pas de suicide connu.

    M.A. Luynes

    18/02 - Suicide d’un homme d’une quarantaine d’années par pendaison

    14/03 - Suicide d'un homme de 25 ans par pendaison

    M.A. Lyon - Saint Paul / Saint Joseph (MAH)

    Pas de suicide connu.

    M.A. Lyon-Corbas

    10/01 - Mort suspecte de Farid Lamouchi, 41 ans, par pendaison

    08/05 - Suicide d'un homme,45 ans, par pendaison

    M.A. Mende

    Pas de suicide connu.

    M.A. Metz-Queuleu

    Pas de suicide connu.

    M.A. Mont de Marsan

    31/01 - Suicide d'un homme d'une quarantaine d'années par pendaison, au quartier d'isolement


    M.A. Montauban

    Pas de suicide connu.

    M.A. Montbéliard

    Pas de suicide connu.

    M.A. Montpellier

    Pas de suicide connu.

    M.A. Moulins-Yzeure

    10/01 - Suicide d’un détenu de 43 ans par pendaison

    15/01 - Suicide d'un homme de 21 ans


    M.A. Mulhouse

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nancy

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nanterre

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nantes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nîmes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nevers

    Pas de suicide connu.

    M.A. Nice

    15/05 - Suicide d'un homme, âge inconnu, par pendaison au quartier d'isolement.

    M.A. Orléans

    Pas de suicide connu.

    M.A. Osny

    Pas de suicide connu.

    M.A. Paris - la Santé

    Pas de suicide connu.

    M.A. Pau

    Pas de suicide connu.

    M.A. Périgueux

    Pas de suicide connu.

    M.A. Perpignan

    Pas de suicide connu.

    M.A. Poitiers

    Pas de suicide connu.

    M.A. Privas

    Pas de suicide connu.

    M.A. Puy-en-Velay

    Pas de suicide connu.

    M.A. Reims

    20/02 - Décès d’un homme, 25 ans, après 3 semaines de coma après une tentative de suicide par pendaison

    M.A. Rennes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Rochefort

    Pas de suicide connu.

    M.A. Rodez

    Pas de suicide connu.

    M.A. Rouen

    Pas de suicide connu.

    M.A. Saint Pierre - La Réunion

    Pas de suicide connu.

    M.A. Saint-Brieuc

    Pas de suicide connu.

    M.A. Saintes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Seysses

    03/03 - Suicide d'un homme de 35 ans par pendaison

    26/05 - Suicide de Eric Constantin-Toye, 49 ans, en détention provisoire, par pendaison

    M.A. Strasbourg

    Pas de suicide connu.

    M.A. Tarbes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Toulon

    Pas de suicide connu.

    M.A. Tours

    Pas de suicide connu.

    M.A. Tulle

    Pas de suicide connu.

    M.A. Valence

    Pas de suicide connu.

    M.A. Valenciennes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Vannes

    Pas de suicide connu.

    M.A. Varces

    Pas de suicide connu.

    M.A. Vesoul

    Pas de suicide connu.

    M.A. Villefranche sur Saône

    Pas de suicide connu.

    M.A. Villeneuve-les-Maguelone

    Pas de suicide connu.

    M.A. Villepinte

    08/03 - Suicide d'un homme, en détention provisoire, d'environ 50 ans, par pendaison

    M.C. Arles

    Pas de suicide connu.

    M.C. Clairvaux

    Pas de suicide connu.

    M.C. Ensisheim

    04/03 - Suicide d'un homme par pendaison

    M.C. Lannemezan

    Pas de suicide connu.

    M.C. Moulins-Yzeure

    Pas de suicide connu.

    M.C. Poissy

    08/01 - Suicide d’un homme de 62 ans par pendaison dans les sanitaires


    M.C. Saint Martin de Ré

    28/03 - Suicide de Julien, 28 ans, par pendaison au quartier disciplinaire

    M.C. Saint Maur

    Pas de suicide connu.

    UHSA Lyon - Hôpital du Vinatier

    27/01 - Suicide d’un homme d’une cinquantaine d’années par pendaison


    Prison non déterminée

    01/03 - Suicide d’un(e) détenu(e), âge inconnu.

    2010 ici 


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  • Le Maghreb en révolution

    publié par roland (webmaster) Aujourd'hui 08H13 
    Le Maghreb en révolution
    Auteur : Pierre PICCININ - Source : Courriel de l'auteur

    MaghrebDepuis trois semaines, le Maghreb est en révolution.

    Pourtant, les principaux journaux officiels et les télévisions d’Europe ne parlent que fort peu de ce qui est en train de se passer en Tunisie, mais aussi, à sa suite, en Algérie et au Maroc.

    Alors que ces peuples, nos anciennes colonies, proches de l'Europe, qui furent parties de l'Empire romain (excusez l'humaniste de formation qui s'exprime) et devraient être parties de l'Union européenne depuis longtemps déjà, sont en train de s'affirmer, ne les saluerons-nous pas? Ne les appuierons-nous pas? 1792 est-il donc si loin?

    Tout est parti de Tunisie, une dictature soutenue par l’Europe, une dictature où syndicalistes et journalistes sont emprisonnés et éliminés physiquement, sans que nos gouvernements n’y trouvent à redire : un jeune homme, Mohammed Bouaziz, à vingt-six ans, s’est suicidé par le feu en pleine rue, le 18 décembre dernier, épuisé par la misère et la tyrannie du président Ben Ali, le grand ami de l’Occident.

    Sans tarder, une manifestation sans précédent a envahi les rues de la petite ville de Sidi Bousid. Et la colère s’est répandue ; la révolte a fait tache d’huile et s’est métamorphosée en révolution. Travailleurs pauvres, ouvriers, puis ingénieurs, médecins, avocats, fonctionnaires et étudiants, tout un peuple lassé de la dictature et de la misère a emboîté le pas à cette révolte qui s’est muée en révolution.

    La Tunisie, cette dictature à deux heures de vol des charters de touristes inconscients du Club Med, vacille enfin.

    La police a été envoyée contre la population ; elle a ouvert le feu, à balles réelles, mais n’a pas pu arrêter le mouvement.

    De Tunisie, la révolution a gagné l’Algérie voisine, puis le Maroc : quand Tunis éternue, pourrait-on dire désormais, c’est le Maghreb qui s’enrhume.

    Après la Tunisie, la révolte sociale a gagné l’Algérie. Depuis plusieurs jours, Alger est en proie à un soulèvement populaire sans précédent depuis la guerre d’indépendance. Les masses populaires, mais aussi la classe moyenne, ruinées par la crise économique et la hausse spectaculaire du prix des produits de première nécessité, ont envahi les rues de la capitale.

    Aux dernières nouvelles, le président Bouteflika et la minorité aisée qui met depuis des années le pays en coupe réglée auraient quitté Alger.

    Au Maroc, de grandes manifestations se sont mises en branle : la richesse du pouvoir royal, les palais immenses qui narguent, à travers tout le pays, la misère du peuple entassé dans la précarité des médinas, a suscité une réaction de grande ampleur. Dans ce pays, la révolution semble mieux organisée, par une opposition bien structurée.

    Partout, les opposants à ces gouvernements corrompus s’organisent grâce à internet.

    C'est ainsi une révolution populaire qui secoue le Maghreb, un mouvement unique qui tente sa chance, pour la démocratie et le bien social. Mais, sans notre aide, sans notre cri, elle va s'éteindre dans la répression. Et cette chance sera perdue pour eux et pour nous, pour encore trente ou cinquante ans.

    C'est d'eux, pourtant, dont nous avons besoin, pas de l'anti-culture états-unienne.

    Hélas, nos gouvernements s’accommodent très bien de ces régimes, qui leur assurent obédience et stabilité au Maghreb.

    Criez, disais Voltaire, criez! L'opinion publique fait trembler les trônes des tyrans. Contre les assassins juridiques, il n’y a d’espoir que dans le cri public! Que l’opinion publique braille aux oreilles de nos dirigeants! Que l’opinion publique exige! Alors, crions! Crions! Crions-le à la Terre entière!

    N'abandonnons pas ces femmes et ces hommes, qui espèrent et nous attendent, sur l'autre rive du grand lac Méditerranée.

    Pierre PICCININ

    Professeur d’histoire et de sciences politiques (Ecole européenne de Bruxelles I)


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 30 décembre au 5 janvier :

    • les FOI ont tué un Palestinien sur un check-point militaire en Cisjordanie :
      • 3 Palestiniens ont été blessés par les frappes aériennes israéliennes dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont poursuivi leurs tirs sur les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 4 pêcheurs palestiniens et confisqué leurs bateaux ;
    • les avions israéliens ont attaqué un certain nombre de cibles dans la bande de Gaza :
      • des sites d’entrainements ont été bombardés et 6 maisons endommagées ;
    • les FOI ont continué d’user de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • une Palestinienne a été tuée à Bil’in ;
      • 5 Palestiniens, dont un mineur et un auxiliaire médical, ont été blessés ;
      • un journaliste israélien a été arrêté ;
    • les FOI ont conduit 30 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une, limitée, dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 28 Palestiniens, dont un membre du Conseil législatif palestinien, et 9 mineurs ;
    • Israël a maintenu son siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur ;
    • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem :
      • les FOI ont démoli 2 maisons à Jérusalem-Est ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation de la Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
      • les FOI ont ordonné de nouvelles démolitions de maisons palestiniennes.


    (JPG)

    Les forces d’occupation ont lancé des dizaines de grenades lacrymogènes et assourdissantes sur le village de Bil’in, près de Ramallah.

    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 30 décembre 2010 au 5 janvier 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 30 décembre

    Vers une heure du matin, les troupes d’occupation entrent dans Yatta, au sud d’Hébron. Elles visent la maison de Khalil Mousa Reb’ei, 50 ans, député du Conseil législatif palestinien pour le groupe Changement et Réforme, affilié au Hamas, et l’arrêtent après avoir fouillé son domicile. Reb’ei a été libéré des prisons israéliennes il y a environ 13 mois, après 40 mois de détention. Ainsi, le nombre de députés du CLP arrêtés par les FOI en moins de 3 mois est porté à 5.

    Vers 2 h, les FOI entrent dans Barta’a, au sud-ouest de Jénine. Elles investissent le magasin de Tha’er Sa’diya, de Jénine, et s’emparent d’un grand nombre de matériel pour feux d’artifice. Elles arrêtent aussi deux salariés : Mohammed Fu’ad Abu Shqair, 24 ans, et Mohammed Ibrahim Zayoud, 24 ans.

    Vers 3 h 50, incursion dans Nour Shams, un camp de réfugiés à l’est de Tulkarem. L’armée fouille la maison d’Ibrahim ‘Ali al-Da’ma, 23 ans, et l’arrête.

    Vers 4 h, incursion dans Shwaika, en périphérie de Tulkarem, avec fouille de la maison de Ma’awia Ahmed Shurafa, 25 ans, et l’arrête, puis de la maison de Mohammed Ahmed Salah, 25 ans, lui aussi arrêté.

    Vers 17 h 30, dans Zabbouba, à l’ouest de Jénine. L’armée patrouille dans les rues quelques temps et se retire. Pas de raids à des domiciles ni d’arrestations de signalés.

    Vendredi 31 décembre

    Vers une heure, incursion dans Hébron. L’armée fouille un certain nombre de maison et arrête 4 Palestiniens :

    • ‘Imad Hafez al-Rajabi, 46 ans,
    • ‘Abdullah ‘Imad al-Rajabi, 23 ans,
    • Mohammed Yousef Abu al-Halawa, 25 ans, et
    • Nour al-Din ‘Imad al-Rajabi, 22 ans.

    Dimanche 2 janvier

    Vers une heure, les FOI entrent dans al-Manya, à l’est de Bethléhem, fouillent différentes maisons et arrêtent 3 enfants palestiniens :

    • Mohammed ‘Ali Kawazba, 15 ans,
    • Mohammed Jamal Kawazba, 16 ans, et
    • Mohammed Ra’ed al-‘Orouj, 14 ans.

    Vers 1 h 55, les FOI entrent dans Bedya, à l’ouest de Salfit, où elles fouillent la maison d’Islam Mohammed Shatat, 21 ans, et le convoquent pour interrogatoire. Shatat venait d’être relâché des prisons israéliennes il y a un mois.

    Vers 2 h, un avion israélien tire un missile sur un site des Brigades ‘Izzidin al-Qassam (branche armée du Hamas) rue Mas’oud dans le camp de réfugiés de Jabalya, dans le nord de la bande de Gaza. Deux salles du site sont détruites et 4 maisons voisines et une culture sont endommagées. De plus, Ahmed Mohamme Mansours, 48 ans, est blessé par des éclats de verre à la tête alors qu’il se trouve chez lui.

    Vers 23 h 10, un hélicoptère de combat israélien tire un missile sur un cabanon dans le nord-est du camp de réfugiés d’al-Nussairat, dans le centre de la bande de Gaza. Tha’er ‘Awni jad al-Haq, 23 ans, est blessé par un éclat à la tête. De plus, deux maisons voisines, appartenant à ‘Awni Sa’id ‘Abdul Haq et Jamal ‘Abdul Karim al-Ghefari, sont touchées.

    Vers 3 h, incursion dans Yatta, au sud d’Hébron. L’armée fouille la maison de Mohammed Salem Meghnem.

    Dans la matinée, les soldats israéliens postés au check-point d’al-Hamra, à l’est de Tubas, tire sur un civil palestinien, dans la tête. Ils prétendent qu’il avait tenté de poignarder un soldat, mais une radio israélienne rapporte que selon des sources militaires, la victime ne portait aucune arme et n’avait qu’une bouteille de boisson. La radio indique aussi que les premières investigations de l’armée israélienne révèlent que l’homme n’avait aucun outil qui aurait pu nuire aux soldats, que son comportement n’avait manifesté aucune intention terroriste et qu’il ne faisait partie d’aucune organisation terroriste.

    D’après l’enquête menée par le PCHR, dans la matinée de ce dimanche 2 janvier, Ahmed Mahmoud Mohammed Daraghma, 25 ans, de Tubas, arrivait au check-point d’al-Hamara, au sud-est de la ville, se rendant à son travail. Vers 7 h 45, il se dirige vers la salle de contrôle et là, une soldate israélienne lui tire dessus. Aussitôt, un soldat israélien, depuis un mirador, se met aussi à tirer sur Daraghma, le blessant d’une balle dans la jambe. Un autre soldat, proche, tire à son tour, le tuant d’une balle dans le cœur.

    Dans son témoignage au PCHR, ‘Othman Ahmed al-Maslamani, 25 ans, de Tubas, déclare :

    « Vers 7 h 45, dimanche, 2 janvier 2011, je traversais une zone de contrôle par le passage piéton sur le check-point d’al-Hamra, pour aller à mon travail à Jéricho. Ahmed Mahmoud Mohammed Daraghma, 25 ans, me suivait. Alors qu’il traversait la zone de contrôle, j’ai vu qu’il avait une bouteille de jus d’orange. Alors qu’il arrivait au contrôle, une soldate israélienne tire sur lui, et il recule. Aussitôt après, j’ai vu un soldat israélien posté à un mirador au check-point, à près de 150 mètres de la zone de contrôle, tirer sur Daraghma et le blesser d’une balle à la jambe. Cependant, un soldat israélien, qui était à près de 30 mètres, s’est mis à tirer à plusieurs reprises sur Daraghma, et l’a tué. Après ce crime, les soldats ont repoussé les gens de plusieurs mètres les éloignant du check-point, et ils ont fermé celui-ci pendant plus d’une heure et quart. Pendant sa fermeture, des soldats israéliens ont examiné le corps de Daraghma, avant de le remettre à une ambulance palestinienne. »

    Vers 9 h 55, les FOI entrent dans Jayyous, au nord de Qalqilya, patrouillent dans les rues quelques temps avant de se retirer. Pas de raids sur les maisons, ni d’arrestations.

    Vers 11 h 35, incursion dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya, même opération ; également, vers 11 h 50, dans Zibda, au sud-ouest de Jénine ; vers 17 h, dans Qabatya, même secteur ; vers 18 h 30, dans Zabbouba, à l’ouest de Jénine ; et vers 20 h 20, dans al-Fundoq, à l’est de Qalqilya.

    Lundi 3 janvier

    Vers minuit cinq, les FOI entrent dans la ville de Qalqilya, patrouillent dans les rues et se retirent.

    Vers 1 h 30, dans Jaba’, au sud de Jénine, où elles fouillent la maison d’Ahmed Salim Salatna, 46 ans, et l’arrêtent. Elles s’emparent aussi de plusieurs biens de son domicile.

    Vers 7 h, les FOI pénètrent jusqu’à 500 mètres à l’intérieur de Khuza’a, par l’est, près de Khan Yunis, dans la bande de Gaza. Elles ouvrent le feu et rasent les terres palestiniennes. Deux écoles sont évacuées à 10 h afin de protéger les enfants des tirs israéliens.

    Vers 9 h 25, incursion dans Hijja, à l’est de Qalqilya, l’armée patrouille dans le village, photographie un certain nombre de maisons et se retire.

    Vers 9 h 50, incursion dans ‘Azzoun, dans le même secteur. Les soldats patrouillent dans les rues, arrêtent des passants palestiniens et les convoquent pour interrogatoire. Les FOI se retirent du village aux environs de 11 h 15, pas d’arrestations de signalées.

    Vers 10 h, même opération dans al-Zababda, au sud-ouest de Jénine, l’armée interroge les passants.

    Autres incursions, avec patrouilles dans les rues : vers 10 h 10, dans Kufor al-Dik, à l’ouest de Salfit ; et vers midi, dans Wad Bourqin, au sud de Salfit.

    Également vers 13 h 30, dans Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, avec patrouilles dans le village. Des enfants palestiniens se regroupent et jettent des pierres sur l’occupant. Immédiatement, les soldats tirent sur eux à balles caoutchouc, lancent des grenades lacrymogènes et sonores. Ils arrêtent Majd TAha al-Tamimi, 16 ans, alors qu’il se trouve près de chez lui. L’enfant sera libéré à 20 h.

    Incursions également vers 14 h, dans Brouqin, à l’ouest de Salfit, et vers 23 h, dans Beit Leed, à l’est de Tulkarem. Sans arrestations, ni intrusions dans les maisons.

    Mardi 4 janvier

    Vers une heure du matin, les FOI entrent dans Madama, au sud de Naplouse, fouillent un certain nombre de maisons et arrêtent 7 Palestiniens, dont 2 mineurs :

    • Tha’er Yousef Nassar, 21 ans,
    • Sari Tayeb Faraj, 19 ans,
    • ‘Emayar ‘Abbas Nassar, 25 ans,
    • Mohammed ‘Awadh Qit, 27 ans,
    • Mohammed Rizq Nassar, 16 ans,
    • Jihad Mohammed Nassr, 16 ans, et
    • Hussam ‘Ali Nassr, 29 ans.

    Vers 8 h 30, les marins israéliens arrêtent 4 pêcheurs palestiniens à bord de leur navire de pêche à 4 km au large de la plage de Gaza. Ils leur confisquent également le navire. Les pêcheurs sont libérés vers 20 ans, ce sont :

    • Mohammed ‘Abdul Qader Baker,
    • Ziad Mohammed Baker, 25 ans,
    • Mohammed Mahmoud Baker, 28 ans, et
    • Ra’ef Nabeel Baker, 25 ans.

    Vers 16 h, les FOI entrent dans la zone de cultures par le sud de Ya’bad, au sud-ouest de Jénine, elles ratissent la zone et se retirent. Pas d’arrestations.

    Vers 16 h 40, incursion dans al-Ras, au sud de Tulkarem, où l’armée patrouille et arrête 3 Palestiniens :

    • ‘Essam ‘Abdul ‘Aziz Majdoub, 42 ans, d’al-Ras,
    • Suhaib ‘Azmi Saleh, 21 ans, de Shoufa, et
    • Mohammed Lutfi Rajab, 28 ans, de Kufor al-Labad.

    Vers 22 h, un avion israélien tire un missile sur un site d’entraînement des Brigades ‘Izziddin al-Qassam, dans l’ouest de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Une pièce et une cuisine sont détruites, pas de victimes.

    Vers 22 h 30, des avions bombardent un tunnel sur la frontière avec l’Égypte, près du Bloc « J », dans le sud de Rafah. Le tunnel est détruit, et un travailleur, ‘Abdul Salam Mohammed al-Ghalban, 35 ans, de Khan Yunis, est blessé.

    Mercredi 5 janvier

    Vers une heure du matin, les troupes d’occupation entrent dans Taqqou’, au sud-est de Bethléhem, fouillent un certain nombre de maisons et arrêtent 2 mineurs palestiniens :

    • Hamza Jaber Kawazba, 17 ans, et
      W
    • Ahmed Jaber Kawazba, 15 ans.

    Vers 4 h, incursion dans Deir al-‘Assal, village au sud-ouest d’Hébron, l’armée patrouille, pénètre dans différentes maisons et arrête Ghassan ‘Abdullah al-Shawamri, 16 ans.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes protestant contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant cette semaine, les FOI ont continué d’utiliser la violence contre les manifestations des Palestiniens, militants internationaux et israéliens. Une Palestinienne a été tuée, suite à l’inhalation des lacrymogènes, et 5 civils palestiniens, dont un mineur et un auxiliaire médical, ont été blessés. Des dizaines d’autres manifestants, palestiniens et étrangers, ont respiré les gaz et d’autres ont reçu des coups de la part des soldats. De plus, les FOI ont arrêté un journaliste israélien.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 31 décembre, après la prière, la manifestation non violente hebdomadaire est organisée par les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens, protestant contre la construction du mur. À cette manifestation, participent : le Dr Salam Fayad, Premier ministre palestinien (Ramallah), Jamal Zaqqout, conseiller du Premier ministre, Sultan Abu al-‘Ainain, membre du comité central du Fatah, Qais Abu Leila et Khaleda Jarrar, députés au Conseil législatif palestinien, le Dr Wassel Abu Yousef, secrétaire général du Front de libération de la Palestine, Hisham Abu Raya, membre du bureau du Front de libération, Ramzi Rabah, membre du bureau politique du Front démocratique pour la libération de la Palestine, ainsi que d’autres militants nationaux. Ils se dirigent ensemble vers le mur d’annexion. Les soldats qui sont postés près du mur tirent sur eux à balles caoutchouc, lancent des bombes sonores et des grenades lacrymogènes. 3 Palestiniens sont blessés :

    • Hammad Hosni ‘Aassi, 46 ans, touché par un corps de grenade lacrymogène au visage,
    • ‘Ali Saleh al-Khatib, 19 ans, idem à l’épaule gauche, et
    • Suleiman ‘Ali Khattab, 19 ans, idem à la poitrine.

    De plus, de nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz, dont Mme Jawaher Ibrahim Ahmed Abu Rahma, 35 ans, qui souffre énormément à cause de problèmes respiratoires avant de perdre connaissance. Elle est évacuée vers le complexe médical Palestine, à Ramallah, mais vers 9 h et demie, samedi 1er janvier, son décès est constaté. D’autres manifestants souffrent d’ecchymoses, après avoir été roués de coups par les soldats. Un journaliste israélien est arrêté, Silan Dalal, 23 ans.

    Selon des sources médicales du complexe médical Palestine de Ramallah, Abu Rahma est décédée des suites d’une faiblesse de son système respiratoire due à l’inhalation d’un grand nombre de gaz. Sur ces faits, le quotidien israélien Ha’aretz, rapporte le 3 janvier, que les militaires israéliens ont utilisé des gaz CS, qui sont fabriqués depuis 50 ans et sont présentés comme dangereux, pour disperser les manifestations palestiniennes. Selon le quotidien, une recherche approfondie dans le monde prouve que ce gaz est mortel. Selon un médecin israélien, Daniel ARgo, qui milite dans des organisations contre le mur d’annexion, ce gaz cause de très grosses difficultés respiratoires, et il met l’accent sur le fait que l’armée israélienne continue de l’utiliser. Le docteur Argo déclare aussi que c’est le même gaz a tué le frère d’Abu Rahma, Bassem Abu Rahma, il y a un an et demi, mais que l’armée israélienne refuse d’assumer la responsabilité de sa mort. L’armée israélienne prétend aussi que Jawaher Abu Rahma est décédée en raison de différents problèmes de santé dont elle souffrait.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 31 décembre, la même manifestation non violente est organisée chaque semaine par les Palestiniens et des militants étrangers pour protester contre le mur d’annexion. L’affrontement se produit avec les troupes d’occupation près du mur, avec la même violence de la part des soldats.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même vendredi 31 décembre, la manifestation des Palestiniens, militants internationaux et israéliens, se dirige vers les terres confisquées dans la zone de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam, au profit des colons d’Halmish. Alors que les manifestants arrivent sur les lieux, ils sont attaqués par les soldats de l’occupation. Un auxiliaire médical et un enfant sont blessés :

    • Nariman Mohammed al-Tamimi, 28 ans, est touché par un corps de grenade lacrymogène au pied droit, et
    • Islam Saleh al-Tamimi, 14 ans, est touché par une balle caoutchouc au pied droit.

    D’autres manifestants souffrent de l’inhalation des lacrymogènes.


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient son bouclage très serré sur les TPO et ses mesures de restrictions aux déplacements des Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

    Cisjordanie

    L’ensemble de la Cisjordanie est maintenu sous le siège.

    Jérusalem : la ville est toujours sous les restrictions israéliennes et des milliers de Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie ne peuvent y accéder. De nombreux check-points sont posés dans et autour de la cité. Les restrictions sont même renforcées les vendredis, jours de prière, empêchant bien des Palestiniens de venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.

    Ramallah : sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, les soldats maintiennent les restrictions renforcées aux passages des Palestiniens. Vers 18 h, le vendredi 31 décembre, les FOI reviennent sur le check-point d’’Attara, à l’entrée nord de Bir Zeit, au nord de Ramallah, arrêtant les véhicules, les fouillant et contrôlant les conducteurs et passagers. Vers 18 h 30, le samedi 1er janvier, les FOI posent un check-point à l’entrée de Beit Liqya, à l’ouest de la ville.

    Qalqilya : vers 19 h 50, samedi 1er janvier, les FOI posent un check-point au carrefour d’Ematin, au nord-est de la ville. Le dimanche 2 janvier, elles en mettent 5 autour de Qalqilya, et 4 le lundi 3.

    Tulkarem : vers 18 h, le jeudi 30 décembre, les FOI posent un check-point à l’entrée nord de Beit Leed, à l’est de Tulkarem. Vers 9 h, le samedi 1er janvier, un autre à l’entrée d’al-Jaroushiya, au nord. Vers 8 h 15, le lundi 3, un check-point près de l’entrée nord de Beit Leed sur la route Tulkarem/Naplouse, à l’est de Tulkarem. Dans les mêmes moments, les soldats postés au check-point d’Ennab imposent des restrictions supplémentaires aux passages des Palestiniens. Le mercredi 5 janvier vers 7 h, nouveau check-point près du carrefour de Far’oun, au sud de Tulkarem.

    Jénine : vers 17 h, le jeudi 30 décembre, les FOI posent un check-point sur la route Deir Abu Da’if-Deir Ghazala, à l’est de Jénine. Vers 17 h, le dimanche 2 janvier, nouveau check-point sur la route qui relie al-Zababda à l’université arabe américaine, au sud-est de Jénine. Vers 8 h 15, le lundi 3, nouveau check-point à l’entrée de Zabbouba, à l’ouest. Vers 10 h 30, le même jour, un autre à l’entrée d’al-Kfair, au sud-est. Vers midi, autre check-point à l’entrée de Seilat al-Harthiya, au nord-ouest. Vers 13h, un près du village touristique de Haddad, au sud-est. Et vers 10 h, le mardi 4 janvier, un au carrefour de Rummana, au nord-ouest.

    Salfit : l’entrée nord de la ville est toujours fermée, et depuis 2000, par des blocs de béton et des tas de sable. De même que les deux routes qui relient Marda à des terres arables qui lui appartiennent. Vers 20 h 30, le lundi 3 janvier, les FOI posent un check-point sur la route Brouqin/Qarawat Bani Zaid, au sud de Salfit. Vers 20 h 40, le même jour, un à l’entrée de Kufor al-Dik, à l’ouest.

    Jéricho : vers 19 h le jeudi 30 décembre, les FOI posent un check-point à l’entrée d’’Ein al-Dyouk, au nord de Jéricho.


    4 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem

    -  Lundi 3 janvier, vers 9 h, des FOI, avec un bulldozer de la municipalité israélienne de Jérusalem, entrent dans Sheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est. Elles encerclent une maison de 100 m² appartenant à Nasser Siam. Seul, un enfant se trouve à l’intérieur. Les FOI sortent l’enfant et démolissent la maison, la prétendant construite sans le permis israélien. Selon le propriétaire, la famille a demandé 4 fois le permis, 4 fois la municipalité israélienne le lui a refusé. Celle-ci lui a également confisqué 2 dunums (2000 m²) de terres qui appartenaient à sa famille. En 2004, un tribunal israélien a ordonné la démolition de la maison, mais la famille avait fait appel. Mais en 2010, le tribunal rend une décision définitive ordonnant la démolition.

    -  Le mardi 4 janvier, les FOI et des fonctionnaires de la municipalité israélienne, avec un bulldozer, arrivent à Beit Hanina, au nord de Jérusalem. Ils encerclent la maison de Nayef Is’haq ‘Owaida, une maison de deux étages, de 55 m². Ils obligent la famille à sortir et commencent la démolition de la maison. Selon le propriétaire, la famille avait demandé le permis de construire, mais la municipalité l’a refusé. Malgré l’appel interjeté par la famille, la municipalité a démoli la maison. Il faut savoir aussi que les FOI ont déjà démoli deux maisons à cette famille.


    5 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    -  Jeudi 30 décembre, les FOI remettent des avis à des Palestiniens, dans le sud-est de Yatta, au sud d’Hébron, ordonnant le démontage de 5 tentes à l’ouest du village de Sushia. Ces tentes appartiennent à : ‘Eissa Hussein al-Jbour, Mahmoud Ahmed al-Jbour, ‘Eissa Badawi al-Jbour, ‘Omar Badawi al-Jbour, et Mohammed Hussein al-Jbour. Ces ordres coïncident avec les tentatives des colons israéliens de s’emparer de vastes terrains palestiniens proches de la colonie.

    -  Dimanche matin, 2 janvier, des colons de la colonie Rafafa, au nord de Salfit, tentent d’attaquer des agriculteurs palestiniens qui se rendent sur leurs terres agricoles qui ont été rasées par les FOI.

    Mr Nazmi Salman, maire de Deir Estia, déclare au PCHR :

    « Vers 10 h 30, dimanche 2 janvier, avec des agriculteurs du village, nous nous rendions vers des terres situées près de la colonie de Rafafa, pour nous informer sur les dégâts occasionnés par les FOI, comme il nous avait été demandé de faire dans le cadre d’une action en justice. Alors que nous arrivions sur les lieux, des gardes de la colonie nous ont encerclés et ils ont appelé les FOI. Une fois sur place, les soldats ont vérifié nos identités et confisqué une caméra dont nous nous servions. Ils nous ont gardés pendant plus de 3 heures. Quand ils nous ont libérés, les soldats ont ordonné à l’un d’entre nous, ‘Aayed al-Mashi, d’aller consulter les renseignements israéliens le mercredi 5 janvier 2011. »

    -  Le lundi 3 janvier, vers 9 h 30, les FOI entrent dans la zone arabe d’al-Zayed, au nord de Jéricho. Elles remettent 15 avis à des Palestiniens, leur ordonnant de démolir un certain nombre de maisons et une mosquée, les prétendant construites sans le permis de construire israélien. Les propriétés concernées sont situées à près d’un kilomètre de la colonie Miva’ot. Les FOI menacent de faire appliquer ces ordres dans le mois qui suit et exigent que les civils concernés se rendent au bureau de liaison de l’armée israélienne.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 30 décembre 2010 au 5 janvier 2011 : PCHR - traduction : JPP


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