• La valse des pantins



    En proposant en pleine crise politique le « savoir-faire » français à la police tunisienne, pour casser du bougnoule – que voulez-vous, elle a ça dans le sang - Michèle Alliot-Marie disait cela pour « régler les situations sécuritaires » et, aussi, pour aider un dictateur cher au cœur du Lider Mínimo, très à cheval sur le soutien des dictatures amies. La ministre des Affaires Étrangères n'imaginait pas alors ce que la rue allait lui envoyer comme gifle en guise de retour à l'envoyeur. Plus proche de la harangue militante que de l'attitude d'une ministre de son rang, représentante d'une nation dont le premier symbole est la démocratie, cette proposition d'aide n'a pas fini de ravager un ministère qui a mal à la diplomatie, aussi bien au Maghreb que dans le reste du continent africain.

    La suite chez Les Ruminants ici


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  • Maghreb - Tunisie : "tout changer, pour que tout reste pareil"

    L'opinion publique, en Tunisie comme ailleurs, s'est félicitée de la chute de la dictature et nombreux sont ceux qui pensent que les choses ont réellement changé parce que Ben Ali a quitté la présidence.
    Messieurs Ghannouchi, Mebazaa et Abdennadher, les "nouveaux" 
    leaders du pays, ont réellement bien manœuvré : de grands politiciens, qui connaissent bien le caractère du peuple, une excellente équipe, parfaitement soudée et efficace. Et cela fait plus de vingt ans qu'elle dirige la Tunisie...

     

    Ben Ali       Fouad Mebazaâ       Question

    AVANT                  MAINTENANT                APRÈS


    Le 14 janvier dans la soirée, on apprenait le départ du président Ben Ali : après plusieurs semaines d’émeutes, qui avaient pris des allures de révolution, le peuple tunisien renversait le dictateur, contraint de quitter le pays. Zine el Abidine Ben Ali s’est ainsi réfugié en Arabie Saoudite, qui sera donc sa terre d’exil, puisque la France a, semble-t-il, décliné sa demande, lâchant de la sorte son ancien allié sans la moindre vergogne…

    Dans le respect du processus institutionnel tunisien, le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui exerçait cette fonction aux côtés du président Ben Ali depuis 1999, a assuré l’intérim de la présidence, le temps de proclamer le nouveau président, Fouad Mebazaâ, un des bras droit de Ben Ali, membre de tous ses gouvernements successifs et, selon certains observateurs, son dauphin désigné.

    En effet, après avoir « constaté la vacance de la présidence », le Conseil institutionnel, en vertu de l’article 57 de la Constitution, a établi qu’il revenait au président du Parlement d’assurer la présidence jusqu’aux prochaines élections, qui doivent avoir été organisées endéans un délai de soixante jours au plus. C’est ce qu’à annoncé le président du Conseil, Fethi Abdennadher, lui aussi fidèle de Ben Ali parmi les fidèles…

    Dès l’annonce de la fuite du président Ben Ali, en dépit de l’euphorie qui s’emparait des masses populaires tunisiennes dont la joie éclatait dans les rue de Tunis et dans tout le pays,  une analyse de la situation ne laissait cependant que peu de doutes sur la suite des événements.

    En effet, force était de constater que tous ceux qui venaient de prendre le relai de Ben Ali étaient ses anciens ministres et hauts fonctionnaires, tous ceux qui avaient profité du régime, s’étaient enrichis et possédaient le pays…

    Autrement dit, trois hypothèses, a priori, se dégageaient de cette analyse à chaud :

    1. Le gouvernement par intérim, qui, à peine en fonction, avait proclamé l'état d'urgence et la loi martiale, réprimait toute opposition dans le sang durant la nuit ; et Ben Ali, une fois la crise jugulée, revenait (Mohamed Ghannouchi n’avait-il pas précisé, d’ailleurs, qu’il assurait l’intérim car le président Ben Ali était « temporairement » incapable d’exercer ses fonctions?) ou pas, mais, avec ou sans lui, tout continuait comme avant.

    2. Les insurgés pensaient avoir gagné, la colère retombait (cas d’école d’une révolution mal organisée qui, refroidie dans son élan, avorte et ne peut que rarement être relancée) et, en douceur et sur le long terme, les anciens dirigeants, qui avaient jusqu’alors agi dans l'ombre de Ben Ali, récupéraient le gâteau et confisquaient à nouveau le pouvoir au peuple. Au mieux, on arrêtait quelques familiers et proches de Ben Ali, juste pour faire bonne figure (et tout le monde en Europe et ailleurs n’y verrait que du feu ; d’autant plus que la Tunisie quittera rapidement l’actualité et retournera à son triste sort, tandis que les charters de touristes recommenceront à affluer vers Djerba).

    3. Les insurgés réalisaient qu'ils étaient en train de se faire manipuler par ce tour de passe-passe et poursuivaient le mouvement jusqu'au renversement complet de la dictature et l'arrestation ou la fuite de tous ceux qui l'avaient soutenue. Probablement, alors, la démocratie et les changements socio-économiques avaient leur chance d’aboutir.

    Certes, face à la ténacité et au courage avec lequel le peuple tunisien avait jusqu’alors conduit sa révolution, il n'était pas impossible qu'il surprît encore.

    Qui, en effet, aurait parié sur l'avenir de cette révolution ? Or, elle avait la peau dure. Et, tandis que les gouvernements européens pouvaient aller cacher leur honte pour leur attentisme et leur mutisme scandaleux (espéraient-ils l’essoufflement du mouvement et la fin des troubles, pour à nouveau dormir tranquillement ?), les Tunisiens, quoi qu’il en fût de la suite des événements, avaient déjà offert au monde une extraordinaire leçon de démocratie.

    C’est dès lors le lendemain qu’il fallait attendre, pour savoir ce qu’il en serait de la Tunisie et de sa révolution...

    Mais le réveil est difficile : les rues de Tunis et des grandes villes sont désormais désertes ; l’armée patrouille ; Ben Ali parti, tout le monde est gentiment rentré chez soi ; la révolution a vécu.

    Les chefs de l’armée, en concertation avec les leaders du gouvernement, ont négocié le départ du président Ben Ali, qui a ainsi servi de fusible (avait-il encore vraiment le choix ?), et sa « fuite », d’exutoire à la révolte. Mais ce sont bien tous les anciens de « la bande à Ben Ali » qui demeurent aux commandes et continuent de contrôler tous les rouages du pays et le processus qui mènera aux élections d’un « nouveau » parlement et à la désignation du « nouveau » président.

    Le tour de passe-passe magistralement exécuté par les dirigeants tunisiens (et peut-être, déjà, avec la complicité de certains Etats européens), est parvenu à calmer la rue, dont les meneurs, mal organisés et désormais dépouillés des forces vives de la révolte, n’ont plus les moyens de faire aboutir le processus révolutionnaire et d'instaurer leur propre gouvernement provisoire pour organiser des élections libres et effectivement transformer le régime.

    La victoire de cette révolution au Maghreb aurait également pu être un motif d’espoir pour le peuple d’Algérie, toujours en lutte contre la junte corrompue qui le dirige. Hélas, l’échec tunisien n’augure rien de positif pour les Algériens.

    Bref, les anciens ministres de Ben Ali ont eu très chaud, depuis quelques semaines. Aussi ont-ils eux-mêmes choisi de tout réorganiser, de tout changer,  pour que tout reste pareil. 

    La « priorité absolue » du gouvernement d’intérim est désormais le rétablissement de l'ordre public. C’est pourquoi, depuis hier soir, le couvre-feu a été proclamé en Tunisie, sous le prétexte que des « pillards » profitent de la situation de chaos, « pillards » surgis de nulle part, « pillards » que l’on n’avait pas encore vu agir, alors que des émeutes violentes ébranlent pourtant le pays depuis des semaines, « pillards » parmi lesquels d’aucuns croient bien avoir reconnu des agents des forces spéciales de « l’ancien » régime.

    Les élites « benalistes » sont bel et bien en train de reprendre le contrôle de la situation, dans le calme et avec la bénédiction du peuple qui craint les « pillards » et appelle l'armée à rétablir l'ordre.

    La France a pris « acte de la transition constitutionnelle ». L'Union européenne s’est dite satisfaite par ce dénouement, qui devrait aboutir à « une solution démocratique durable ». Les Etats-Unis ont exprimé leur respect pour « le courage et la dignité du peuple tunisien ». Le secrétaire général de l'ONU, enfin, s’est réjoui de ce « règlement démocratique et pacifique de la crise ».

    Tout le monde est maintenant rassuré : tout va pouvoir continuer comme avant, en Tunisie.

    Pierre PICCININ


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  • Internationalnews  (mise à jour du 7/1/11)


       Children in Fallujah who suffer from birth defects which are thought to be linked to weapons used in attacks on the city by US Marines 

    Il y a vingt ans cette année était initiée, pendant la première guerre du Golfe, une nouvelle guerre nucléaire, non visible, avec l’utilisation par les armées occidentales d’armes à l’uranium appauvri (UA). Ce produit, à la fois radiologique et chimique, empoisonne l’environnement des zones touchées pour des milliards d’années et provoque chez les populations des malformations congénitales et des épidémies de cancers et de leucémies. A Falloujah, les conséquences pourraient être plus graves que celles des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki en 1945. Depuis 1991, un crime contre l’humanité se déroule dans le silence, et à une échelle inédite.


    «La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes de l’homme.»

     

    Albert Camus, au lendemain d’Hiroshima, Combat, 8 août 1945

     Banalisation d’armes de destruction massive à l’UA lors des nouvelles guerres d’agression

    Les armes à l’UA furent d’abord testées en laboratoire dans les années soixante-dix au à LOS ALAMOS (USA), avant de l’être en grandeur nature en Iraq en 1991. En l’absence de réactions de la communauté internationale, leur emploi s’est banalisé et elles sont utilisées lors de toutes les nouvelles guerres menées par les pays occidentaux, sous des formes de plus en plus sophistiquées et puissantes, à des doses croissantes de radioactivité: en Yougoslavie (en Bosnie en 1994-1995, au Kosovo en 1999), de nouveau en Iraq, en 1998 lors de l’opération « Renard du désert » et depuis l’invasion de 2003, en Afghanistan depuis 2001, et enfin, par Israël, au Liban en 2006, et lors de l’opération « plomb durci » à Gaza en 2009. Le PR ROKKE affirme que l'utilisation d'UA par Israël remonterait à la guerre de 1973.


    Chaque nouvelle guerre permet une amplification des tests précédents. Alors que les charges d’UA contenues dans les obus antichars utilisés en 1991 ne dépassaient pas 5 kg, celles des bombes téléguidées déversées sur Irak depuis son invasion en 2003 s’élèvent à plus de cent tonnes.

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    Pour les militaires, l’uranium appauvri possède des avantages inégalés. Tout d’abord, l’extrême densité de ce métal (1,7 fois supérieure à celle du plomb) et ses propriétés pyrophoriques (lors de l’impact sur sa cible, il s’enflamme spontanément au contact de l’oxygène) confèrent aux armes qui en sont équipées une très grande vélocité (pouvant dépasser mach 5) et une capacité de destruction décuplée. Elles peuvent détruire les bâtiments et les blindages les plus résistants en quelques secondes, et traverser des dizaines de mètres de béton pour détruire des bunkers souterrains.


    Allié à une très faible quantité de titane, l’UA remplace le tungstène, coûteux et peu fusible. En outre, c’est un produit fourni quasi gratuitement par l’industrie nucléaire, qui se débarrasse ainsi à bon compte de déchets (1) dont le stockage est très coûteux.


    C’est pourquoi les armées de près de cinquante pays, et, en ce qui concerne l’armée américaines, tous les types d’armes en sont équipés aujourd’hui, des simples balles aux bombes «intelligentes» guidées par satellites, en passant par les obus, les missiles et les ogives des bombes super puissantes dites « bunker busters ».


    Ainsi, les GBU-39, engins téléguidées dont le dard à l'uranium appauvri multiplie la force de pénétration, sont capables d’atteindre avec une précision inégalée une cible située à 110 km. Grâce à l’UA, les bombes ne pèsent que 113 Kg, avec les mêmes capacités de pénétration que les bombes de 900 Kg. Cette miniaturisation obtenue grâce à l’UA permet d'augmenter leur nombre dans les avions de combat (F15 ou F16) et, par conséquent, le nombre de cibles.


    Classées « conventionnelles », ces armes sont aujourd’hui fabriquées par un nombre grandissant de pays, dont Israël, la Turquie, la Russie et la France. 


    Un déchet nucléaire recyclé comme munition « classique »

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    Bombardement de Bagdad (Mars 2003)


    L’uranium appauvri (UA) est doublement toxique. Chimiquement, il provoque un empoisonnement comme les autres métaux lourds (plomb, arsenic, etc.). Mais il est surtout fortement radiotoxique. C’est un déchet radioactif issu de l’enrichissement de l’uranium destiné aux réacteurs civils et militaires. 0,2% d’U235 et 99,75% d’U238 dont la demi-vie (dite " période ") est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). Si on l’appelle « appauvri » parce que son activité est de 40%, ce qui ne signifie nullement qu’il est moins dangereux :


    « Le terme d’uranium « appauvri » est inapproprié, car il ne correspond pas à la réalité : il laisse penser que la radioactivité est enlevée, ce qui est faux. Je préfère parler d’armes « enrichies à l’uranium » (Reza Fiyuzat, linguiste résidant au Japon)


    En outre, l’UA utilisé dans l’armement est mélangé à de l’uranium issu des usines de retraitement, qui contient des produits de fission hautement radioactifs, comme l’uranium 236 (U236), le plutonium (PU238 et 239), le technétium99 ou le ruthénium106 qui potentialisent sa nocivité.

    Ainsi, au lieu de diminuer, son activité s’accroît au fil du temps, en raison de la formation rapide de sous-produits à vie beaucoup plus courte lors de sa désintégration : si, quand il est pur, il n’émet que des rayons alpha (très irradiants, mais peu pénétrants), ses deux descendants, le thorium (TH234) et le protactinium (PA234) émettent des rayons bêta et gamma (très pénétrants). 

    Lors de l’impact sur la cible, l’UA s’enflamme au contact de l’oxygène, provoquant une chaleur extrême (entre 3.000 et 6.000 degrés), qui vaporise dans l’atmosphère des particules d’oxyde d’uranium de taille nanométrique (de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et à tout masque à gaz.

    Les micro-particules d’oxyde d’uranium, à 90% insolubles, sont vaporisées dans l’atmosphère lors de l’impact des munitions sur leur cible. Propagés par les vents et la pluie sur des centaines de kilomètres, ces aérosols contaminent les sols, les nappes phréatiques, la végétation, les animaux et toute la chaîne alimentaire. En février 2003, les USA avaient refusé par avance tout nettoyage des sites qu’ils pourraient contaminer en Irak. Or, les dommages causés à l’environnement deviennent très rapidement irréversibles.

    Leonard DIETZ, un physicien retraité du laboratoire du Knolls Atomic Power (Etat de New York), considère que “quiconque ingère des particules possède une dose permanente, qui ne décroîtra jamais. ». Ainsi, le phantasme des responsables du projet Manhattan, qui recommandaient l’usage de gaz radioactifs contre les populations ennemies, s’est concrétisé cinquante ans plus tard : l’oxyde d’uranium est devenu une arme de destruction massive, utilisée par les armées de terre, de l’air et par la marine

    En 2005, la pollution due aux guerres radiologiques menées contre l’Irak, l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan, avait déjà atteint une vingtaine de pays voisins. Elle continuerait de s’étendre à tout l’hémisphère Nord et pourrait contaminer bientôt l’ensemble de la planète, comme le nuage de Tchernobyl, ou les particules issues des essais nucléaires aériens (MORET, 2005). Une étude menée en Grande Bretagne a montré que l'uranium dans l'air a «sensiblement» dépassé le fond naturel au cours du bombardement de l'Irak, en mars et avril 2003.

    A l’échelle planétaire, il sera difficile d’évaluer le nombre de cancers, leucémies et malformations génétiques dus à l’uranium appauvri parmi l’ensemble des co-facteurs intervenant dans ces maladies (pesticides, hormones et métaux lourds dans l’alimentation et l’eau de boisson, polluants divers, tabac, etc.)

    Les déchets de l’industrie nucléaire occidentales transforment les pays agressés en « déchetteries radioactives »

    Les pays attaqués deviennent ainsi de véritables «déchetteries radioactives », comme l’a souligné le PR Doug ROKKE, ancien chef du Projet pour l’uranium appauvri au Pentagone, chargé du « nettoyage » de l’Arabie Saoudite et du Koweït en 1991 après la « guerre de 1991, lui-même victime du « syndrome du Golfe Persique». 

    Pendant la guerre du Golfe, environ 800 tonnes d’UA avaient été utilisées. Depuis l’invasion de l’Iraq par l’alliance anglo-américaine en 2003, c’est plusieurs milliers de tonnes de ce produit mortifère qui auraient été répandues sur l’Irak (1.700 selon Jane’s Defense). En réalité, ce pays n’avait jamais cessé d’être bombardé avec les mêmes armes depuis 1998 dans les zones déclarées unilatéralement « de Non-vol »  par les Etats-Unis (administration CLINTON-GORE) et la Grande-Bretagne.

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    L'un des soldats irakiens incinérés vivants dans leur tank sur "l'autoroute de la mort", après la fin de la guerre du Golfe (1991)

    Dès avant la nouvelle agression contre l'Iraq de 2003, une étude sur les effets de l'UA à long terme, entreprise dans six zones du sud de l'Irak à l'aide d'un spectromètre gamma avait montré que le tiers des végétaux collectés présentait un taux de radioactivité trois fois supérieur au taux habituel. Dans ces zones, près de 900 000 tonnes de plantes sauvages collectées et près du tiers des animaux étaient contaminés. 

    En Europe, toute dispersion d’UA dans l’environnement est illicite. Bien que les tests aient lieu en milieu confiné, la radioactivité en principe soigneusement contrôlée, et le personnel soumis à une surveillance particulière, on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.

    Pourquoi l’uranium « appauvri » lorsqu’il est déversé par centaines ou milliers de tonnes sur les pays agressés, devient-il un produit banal?

     Les populations piégées en masse et impuissantes 

    La quantité de radioactivité relâchée sur l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan et l’Irak correspondrait à quatre cent mille fois celle d’Hiroshima – dont plus de deux cent cinquante mille fois sur l’Irak (NICOLS, 2004). Les populations sont condamnées à vivre dans un environnement contaminé, pratiquement sans possibilité de se faire soigner. En effet, l’infrastructure médicale de l’Iraq a été presque entièrement détruite, et la pénurie de praticiens et de médicaments - déjà presque inexistants pendant les treize ans d'embargo (1990-2003)-, ne permet plus de délivrer de soins. Des milliers de médecins ont été mystérieusement assassinés, et beaucoup d’autres ont quitté le pays pour échapper au sort de leurs collègues. Les équipements des hôpitaux qui ont échappé aux bombardements ciblés sont hors d’usage ou obsolètes, et la reconstruction de l’infrastructure médicale est inexistante. En Afghanistan et à Gaza (soumise à un blocus), la situation est tout aussi précaire.

     Une catastrophe sanitaire de grande ampleur: des épidémies de cancers et de leucémies, des malformations génétiques monstrueuses

    Photos of Babies Deformed at Birth as a Result of Depleted Uranium (DU) 2003 photos: Dr. Jenan Hassan

     

     L’uranium appauvri devient néfaste quand il se transforme en poussière ingérée ou inhalée, il est alors plus dangereux qu’aucune toxine connue de la science des hommes. "

    PR A. DURAKOVIC, Directeur du département de Médecine nucléaire à l’Université Georgetown de New York et expert auprès du Pentagone

    La contamination interne peut survenir de trois manières: l'inhalation, l'ingestions de boissons et d'aliments contaminés, et par lésions cutanées (l'UA passe alors dans la circulation sanguine). L'inhalation est la plus dangereuse (d'un facteur 10 à 200). La chimiotoxicité concerne en premier lieu le rein (et secondairement le foie), et la radiotoxiocité touche surtout les poumons. Plus de 75% des particules ne sont pas arrêtées au niveau de l'appareil respiratoire supérieur et se fixent sur les alvéoles pulmonaires, d'où elles irradient pendant des années. La moitié de la fraction solubilisée qui a été transférée dans le sang est éliminée dans les urines, et l'autre moitié est répartie dans les reins et le squelette avec un temps de fixation très lent. 

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    Des épidémiologistes ont mis également en évidence des atteintes du cerveau, des organes reproducteurs, de la thyroïde, des muscles, des ganglions lymphatiques et du système neurologique, ainsi qu'un collapsus du système immunitaire avec des symptômes analogues à ceux du SIDA, la multiplication des cas de mongolisme, de leucémies et de malformations congénitales.

    Sa dangerosité dépend de sa nature physique et chimique, de l'intensité et de la durée d'exposition, et des sujets contaminés. Ainsi, les enfants représentent la population la plus vulnérable à la radioactivité, parce qu'ils la concentre trois ou quatre fois plus que les adultes en raison de leur moindre poids et de l'activité de leur système métabolique. Rappelons ici que les instances internationales de radioprotection (CIPR) ont été obligées d'admettre officiellement que, si le risque augmente en fonction de la dose reçue, il n'existe pas de seuil d'innocuité.

    Selon le chercheur Leonard DIETZ, une seule particule de 5 microns engendre une dose de 1 360 rem, soit plus de trois cents fois la dose annuelle autorisée chez les chercheurs de l'industrie nucléaire.

    Des milliers de projectiles porteurs d’UA sont disséminés à des profondeurs variables dans les sols des zones bombardées. Dans toutes les régions contaminées, les enfants qui jouent avec les objets argentés ou leurs débris radioactifs trouvés sur le terrain meurent de leucémie, dont la période de latence n’est que de quelques années. Pour chaque cas de cancer des tissus comme la leucémie, les spécialistes prévoient cinq cas de cancers solides à venir dans les 10 à 30 années suivantes.

    L’attaque du  génome : le plus grand crime contre l’Humanité dans l’Histoire

     « S’ils nous avaient tués une seule fois, cela serait moins grave... mais... ils vont continuer de nous tuer pendant des générations » (un Afghan cité par le Dr Mohamed MIRAKI, Le génocide silencieux

    L'uranium appauvri et les autres isotopes de l’uranium provoquent dans les organismes vivants des changements génétiques et somatiques qui ont été démontrées scientifiquement au niveau de la cellule, au niveau micro-moléculaire, qu’il s’agisse de l'ADN ou de l'ARN, ainsi qu’au niveau des tissus, des organes, et de l’organisme entier. L'UA se fixe sur le placenta des femmes enceintes et contrarie le processus de formation de l'embryon par division cellulaire, provoquant chez les nouveau-nés des malformations congénitales monstrueuses, jusqu’alors extrêmement rares, dont le nombre a triplé en dix ans). Des enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres, comme les victimes de la Thalidomide dans les années 50, celles de Tchernobyl, de l’Agent Orange au Vietnam, ou de la catastrophe de Bhopal (Inde) avec des organes l’extérieur du corps (comme le cerveau), aveugles, avec un seul œil au milieu du front, ou avec des anomalies du cœur (absence d'oreillettes ou de valvules) ou des poumons.

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    Selon le Dr. Roger COGHILL, spécialiste anglais des radiations : « une seule particule d’UA logée dans un ganglion lymphatique peut dévaster le système immunitaire entier ».

    La contamination de l’environnement sera éternelle, et les anomalies génétiques s’aggraveront inéluctablement d’une génération à l’autre.Il faudra plusieurs décennies avant de mesurer l’atteinte du génome.

    En Iraq, le génocide perpétré par la coalition anglo-américaine et ses alliés depuis l'embargo décrété en 1990 a déjà entraîné plus de trois millions de morts (1).

    Mais combien pourra-t-on compter de morts différées causées par l’utilisation d’armes à l’uranium appauvri ? 

    En Iraq - Après la fin officielle de la « guerre du Golfe » (1991), l’armée américaine a tiré près d’un million d’obus à l’UA en trois jours sur les milliers de réfugiés et de soldats irakiens battant en retraite (en violation de l’article 3 de la convention de Genève), sur la route de Bassora, rebaptisée depuis « l’autoroute de la mort ». Très rapidement, certaines régions du sud de l’Irak accusaient une augmentation de 350 % par an de cas de leucémie, de déficiences immunitaires, de cataractes et de dysfonctionnements rénaux.

    Les études effectuées par le PR Siegwart-Horst GUNTHER, spécialiste des maladies infectieuses et président de la Croix Jaune internationale (Autriche), faisaient apparaître un collapsus du système immunitaire avec de fortes proportions d'infections, des symptômes ressemblant à ceux du SIDA, des herpès et des zonas, des dysfonctionnements hépatiques et rénaux, et des leucémies.

    L’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) avait prévu un excès d’un demi-million de morts en Irak après la guerre de 1991. Avant 2003, certaines régions du sud de l’Irak connaissaient déjà une augmentation de 700% des taux de cancer, de 400% du taux de malformations congénitales et de 350% par an de cas de leucémies. La dose de radioactivité atteignant les enfants de moins de quinze ans représentait 70% de la dose totale reçue par l’ensemble de la population étudiée -  les enfants concentrant la radioactivité trois à quatre fois plus que les adultes. Chez les bébés irakiens nés en 2002, l’incidence d’anophtalmie (absence d’yeux) a été 250.000 fois plus grande que l’occurrence moyenne. Les premières paroles d’une femme irakienne qui vient d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il normal ? »

    Alors qu’en 1991, les régions touchéess par l’UA étaient surtout rurales, en 2003, sont essentiellement touchées les zones urbaines, comme les agglomérations de BAGDAD et de FALLOUJAH.


    En orange: les villes très contaminées-Source : Guardian, 22 janvier 2010


    En juillet 2010, le prestigieux International Journal of Environmental Research and Public Health, a publié les résultats d’une étude intitulée « Cancer, Mortalité infantile et Ratio sexuel des naissances à Falloujah, en Irak, entre 2005 et 2009 ». Elle avait porté sur 4.843 habitants de la ville martyre soumise par les forces anglo-américaines à un déluge de feu du 7 au 29 novembre 2004 avec des armes à l’UA (mais aussi au phosphore, au plasma et au napalm) (1)

    Cette étude, dirigée par Christopher BUSBY, physicien britannique de renommée internationale, fait apparaître une surmortalité infantile, le quadruplement des cancers et des malformations congénitales et l’apparition d’anomalies de ratio entre sexes (860 garçons pour 1000 filles). Le taux de leucémie est trente-huit fois plus élevé, le taux de cancer infantile douze fois plus grand, et le cancer du sein dix fois plus fréquent que dans les populations des pays voisins. Le taux de mortalité infantile (80 décès pour 1000 naissances) y est quatre fois plus fort. Le risque relatif de développer un cancer chez les moins de 14 ans est plus de douze fois celui d’une ville d’Egypte.

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    Les formes de cancers de Falloujah sont semblables à celles des survivants et des descendants des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Le PR BUSBY a déclaré en juillet dernier à la chaîne italienne RAI 24 que l’augmentation « extraordinaire » des maladies reliées aux radiations de Falloujah est encore plus élevée qu’à Hiroshima.

    Les médecins locaux auraient reçu des menaces pour les dissuader de témoigner.

    Une nouvelle étude, dont les résultats seront publiés courant janvier 2011 dans la même revue, fait le lien entre l'utilisation de nouvelles armes lors de l'assaut de la ville en 2004 par les troupes américaines et la "hausse spectaculaire" du nombre d'avortements spontanés, de malformations congénitales ("11 fois plus nombreuses que dans le reste du monde"), de cancers et de leucémies (39 fois plus nombreuses) quelques années plus tard. Au cours du premier semestre de 2010, le nombre de malformations de nouveaux-nés à Falloujah a grimpé à des niveaux sans précédent. En mai 2010, 15% des enfants nés à l'hôpital présentaient une anomalie génétique, et plus d'un sur dix était prématuré. Des chiffres largement sous-estimés, une grande partie des habitants continuant de privilégier l'accouchement à domicile.


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    Petite fille malformée de Falloujah


    Les chercheurs veulent confirmer leur hypothèse que les populations sont exposées "de façon chronique à un agent environnemental» à l'aide de tests complémentaires. Ils appellent l'OMS à lancer rapidement l'étude programmée sur les bébés de Fallujah pour déterminer la cause de cette «épidémie d'anormalités». Mais, compte-tenu des précédents, il est permis de se demander une nouvelle fois si tous ses résultats seront révélés...

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    En ex-Yougoslavie – Des armes à l’UA furent utilisées dans les Balkans lors des bombardements aériens des forces de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine (1994-1995), en Serbie, au Kosovo et au Monténégro (1999).

    Dix ans après les attaques sur la Serbie, où 15 tonnes d’uranium appauvri avaient été larguées durant 78 jours en 1999, on a constaté un accroissement du nombre de cas de cancer signalés. Au Kosovo (où 20 tonnes d'UA ont été disséminés sur 105 cibles), les médecins ont vu augmenter le nombre de tumeurs solides: "Dans l'ensemble du Kosovo, le taux de cancer avant 1999 était de 10 pour 300.000, et aujourd'hui, il s'élève à 20 pour 60.000. » (Nebojsa SRBLJAK). Les enfants, dont l’organisme est plus sensible aux effets de la radioactivité, ont subi une multiplication par dix des cas de leucémie. Un déplacement de certaines populations serait souhaitable, comme dans la région de Tchernobyl après la catastrophe mais, dans les pays victimes de l’Uranium appauvri « c’est un sujet que personne ne veut aborder »  (Slavica JOVANOVIC).

    Pourtant, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), qui a envoyé en 2000 une mission focalisée sur onze sites du Kosovo, a conclu qu'il n'y avait « pas de contamination importante détectable de la surface du sol par de l'uranium appauvri. Un certain nombre de points de contamination ont été identifiés par la mission, mais la plupart n’ont été jugés que légèrement contaminés».

    En 2001, un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aboutit à une conclusion similaire. Toutefois, l’expert britannique Keith BAVERSTOCK, qui faisait partie de l'équipe de l'OMS, a déclaré que « toutes les données dont disposait l'OMS n’avaient pas été incluses dans le rapport ». Il faut rappeler que l’OMS est paralysée par l'Accord qu'elle a conclu en 1959 avec l'AIEA, organisme dont l’objectif est "d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité du monde entier". Ainsi, l’article 3 de l’Accord prévoit que les deux organismes "peuvent être appelés à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel des renseignements qui leur auraient été fournis”. Cela explique que l’OMS bloque depuis 2001 la publication d’un rapport explosif sur les effets de l’UA.

    En Afghanistan – Le Dr Daud MIRAKI rapporte qu’à Tora-Bora, les femmes et les animaux multiplient les fausses couches. « Déjà avant la naissance, les fœtus sont atteints de cancer ». On retrouve les mêmes malformations congénitales qu’en Irak. Parmi les multiples témoignages recueillis par le Dr MIRAKI : « Ma femme était enceinte et nous attendions avec joie notre second enfant. Le jour de la naissance, ma femme a dit qu’elle ne se sentait pas bien et qu’elle avait mal à l’abdomen. Quand le bébé est né, c’était à peine un humain… Quand ma femme l’a vu, elle s’est évanouie et elle est morte en cinq jours » (Zar GHOON, décembre 2002).

    La pollution des rivières et des fleuves (notamment l'Indus, fleuve qui traverse le Pakistan et alimente les exploitations agricoles et les populations locales en eau potable), ont rapidement alarmé le corps médical. Des équipes de NBC (nucléaire-biologique-chimique) auraient été très tôt dépêchées dans le pays pour mesurer le niveau de contamination après les premier bombardements de 2001. Juste après un "tir "ami", des équipes de reporters "embarqués" (embeded) dans les forces d'agression avaient été rapidement  enlevés et enfermés dans un abri. Dès octobre 2001, les médecins afghans signalèrent des décès rapides de victimes présentant les symptômes typiques de contamination à l'UA. 


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    Au Liban – L’analyse des échantillons de sol et d’eau des sites touchés par les bombardements de 2006 a montré que l’armée israélienne avait utilisé des armes à l’UA: « …le peuple libanais a été sacrifié aux cancers, aux leucémies et  aux malformations congénitales, comme les peuples des Balkans, d'Afghanistan et d'Iraq » (PR BUSBY). Sur une photographie prise par le photographe David SILVERMAN parue dans The Guardian, on peut discerner clairement le dard de l’UA sur les obus bombes américaines à guidage laser GBU 28.

    A Gaza - Dès les premiers jours de l’opération « Plomb Durci » (27 décembre 2009 – 3 janvier 2009), le chirurgien norvégien Mads GILBERT a trouvé la présence de matières radioactives dans le corps des blessés. Une enquête publiée en janvier 2009 par l’association Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), menée sur plusieurs mois en liaison étroite avec les intéressés et l’aide d’un expert auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, a conclu à la présence hautement probable d’uranium appauvri (jusqu’à 75 tonnes) dans le sol et le sous-sol de Gaza. En avril 2009, l’analyse d’échantillons de terre et de poussières a de nouveau confirmé la présence d’uranium appauvri, de césium, de thorium et de différents produits chimiques cancérigènes…

    Chez les vétérans des nouvelles guerres nucléaires -  La « guerre du Golfe » a représenté, pour les Etats-Unis et ses alliés, une opération militaire très facile avec une victoire rapide, en raison de l’immense supériorité militaire de la coalition de 34 pays sur un pays désarmé et déjà exsangue en raison de l'embargo.


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    Un enfant de vétéran de la guerre du Golfe né sans bras, comme de nombreux enfants irakiens


    A leur retour, des milliers de soldats en très bonne santé avant leur départ commencèrent à souffrir de multiples pathologies. La cause en resta mystérieuse jusqu’à ce qu’en 1993  le PR Asaf DURAKOVIC, l'un des grands experts internationaux sur les effets des radiations, associât leurs symptômes à leur présence dans le Golfe. Ces soldats avaient été exposés à  l’uranium appauvri lors de « feux amis », pendant les opérations de nettoyage ; puis ils étaient restés à proximité des chars détruits par les armes à l’UA lors de l’opération dans le désert, voire avaient posé pour des photos-souvenirs sur les tanks contaminés. Bien qu'officier supérieur de l'USArmy pendant la première guerre du Golfe, le PR DURAKOVIC ignorait la présence d’uranium appauvri dans les nouvelles armes. 


    Dix ans après la guerre du Golfe, plus de la moitié des vétérans étaient atteints de maladies chroniques, alors que le taux était de 5% en moyenne chez les vétérans des conflits du siècle dernier (10% au VietNam). En 2005, sur 580.000 vétérans américains de la « guerre du Golfe », on dénombrait 325.000 victimes de pathologies permanentes et 11.000 morts (au rythme de 140 vétérans par mois). Une étude du Department of Veterans Affairs sur 21.000 vétérans de la guerre du Golfe a montré, par rapport aux autres soldats, un doublement des enfants morts-nés pour les hommes et un triplement pour les femmes. Plus de 13.000 vétérans de la guerre du Golfe (1991) seraient morts aujourd’hui, alors que seulement 250 furent tués et 7.000 furent blessés sur le terrain. Un reportage du Washington Post de 2006 a montré que sur 580.000 vétérans du Golfe, 518.000 étaient invalides, dont la moitié de façon définitive. Des associations de vétérans américains comme Veterans For Peace(VFP) ou Irak Veterans Against the War(IVAW), militent activement contre ces nouvelles guerres radiologiques et chimiques, et participent aux manifestations pacifistes.

    La grande différence entre les victimes des deux camps réside dans le fait que les vétérans ont séjourné peu de temps dans les zones contaminées, alors que les populations victimes des bombardements sont généralement condamnées à passer toute leur vie dans un environnement de plus en plus radioactif. En outre, les anciens combattants ont pu se constituer en associations pour tenter d’obtenir réparation dans leurs pays, où ils peuvent se faire soigner, alors que les populations locales, pour la plupart encore ignorantes des causes du mal qui les ronge, sont de toutes manières trop démunies pour se faire traiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. De surcroît, elles sont les victimes de leurs agresseurs !


    Autour des sites d'expérimentation des pays occidentaux - Dans les centres d’expérimentation des pays occidentaux, les expériences doivent avoir lieu en milieu confiné, la radioactivité est en principe soigneusement contrôlée et le personnel soumis à une surveillance particulière. Pourtant, des incidents conduisent parfois au relâchement d’oxyde d’uranium dans l’atmosphère (à Gramat dans le Lot, en Ecosse, à Puerto Rico…). Et l’on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.

    Dans l’Indiana (USA), un ex-champ de tirs d’essai d’obus à l’UA des années 80 a été reclassé en « zone de sacrifice national », condamnée pour l’éternité. 


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    Le site de tir à l’uranium du Centre d’Études Atomiques de Gramat. Photo: DIRE LOT

    A Bourges (Cher), au cours des essais en plein air qui ont été réalisés pendant des décennies sans étude d'impact, de nombreuses flèches à l'uranium appauvri ont été perdues dans les champs! On soupçonne l'oxyde d'uranium, d'avoir migré dans les eaux souterraines. Les populations, très inquiètes, exigent avec les associations de connaître le taux de pollution de leur environnement. Le DR BEHAR, président de l'Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMFPGN) demande "une enquête indépendante d'un laboratoire extérieur après une enquête approfondie sur le régime des eaux et le type de nappe phréatique concernées". 

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    Le black-out sur l’utilisation de ces armes illégales dure depuis 20 ans!

    Les gouvernements occidentaux coupables de ces atrocités maintiennent une chape de plomb sur les conséquences de l’utilisation de ces armes nucléaires, restée tabou jusqu’en 1991 (un rapport de l’OTAN de 1990 avait préconisé « des campagnes de relations publiques… étant donnée la perception (négative) de la radioactivité par le public »). La désinformation, qui présente l’UA comme un produit anodin, permet aux pays responsables (à la fois juges et parties) de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination des sites bombardés et de l’indemnisation des victimes, mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de l’UA dans les conflits.

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    Alors que la toxicité chimique est peu contestée par les instances officielles, la toxicité radiologique de l’uranium appauvri est systématiquement niée. Ainsi, en France, les militaires touchés par le "syndrome du Golfe" se voient privés de tout droit, à l’instar des victimes des essais nucléaires français. L’association AVIGOLFE, créée en juin 2000 par Hervé DESPLAT, l’une des victimes, veut faire la lumière sur les causes des maladies développées par les civils et les militaires depuis leur retour en France (causes que les responsables de l'étude épidémiologique de l'INSERM ont refusé d'étudier). En 2001, la Mission parlementaire d'information a reconnu que les obus français contenaient bien de l'U 236, mais elle a refusé d'auditionner le PR DURAKOVIC (ancien médecin colonel des Armées américaines présent sur le terrain lors du conflit), qui avait détecté des traces d'U236 dans les urines des soldats américains, canadiens et britanniques. 

    Les autorités italiennes, qui ont finalement du reconnaître le lien entre les pathologies de leurs casques bleus et l’usage des armes à uranium appauvri en ex-Yougoslavie, ont créé un fonds d’indemnisation en 2007. Début 2010, la Belgique a inscrit dans sa Constitution l’interdiction de  la production et de l’usage des munitions à l’uranium appauvri.

    Les pays de l’OTAN se sont abstenus ou ont voté contre la réalisation d’études approfondies pour disculper ou incriminer, une fois pour toutes, l’uranium appauvri

    Des personnalités issues des milieux universitaires, de la recherche, du droit, d’associations, d’organisations internationales et de parlements nationaux demandent l’interdiction des armes à l’uranium appauvri pour « sauvegarder l’avenir de l’humanité » (Ramsey CLARK)

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     Des personnalités de renommée internationale, comme Rosalie BERTELL, épidémiologiste canadienne spécialisée dans les maladies des radiations (prix Nobel Alternatif 1986) et Ramsey CLARK, ancien secrétaire d’état américain à la Justice et avocat international, et des associations nord-américaines ou françaises, tentent depuis des années de mobiliser l’opinion internationale pour obtenir « l’interdiction internationale inconditionnelle de la recherche, de la production, des essais, des transports, de la détention et de l’utilisation de l’uranium appauvri à des fins militaires. »

    Elles demandent «que toutes ces armes et tous les déchets radioactifs soient immédiatement isolés et stockés, que l’uranium appauvri soit classé «substance radioactive dangereuse», que les zones contaminées soient nettoyées et que tous ceux qui ont été exposés puissent recevoir des soins médicaux appropriés ».

    Selon le droit international sur le contrôle des armements, les armes à UA, sont pourtant déjà illégales (conventions de La HAGUE de 1899 et 1907, de Genève de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, convention des Nations-Unies du 10 octobre 1980, dite «Convention des armes inhumaines»), parce qu’elles infligent des maux superflus et des souffrances inutiles, qu’elles sont non discriminantes, causent de grandes souffrances ou des blessures sérieuses au corps ou à la santé des civils, des atteintes graves et durables à l’environnement et, comme les mines antipersonnel, restent meurtrières bien après la fin des conflits.

    Francis BOYLE, professeur de droit international à l'Université de l'Illinois, rappelle que le Protocole de Genève de 1925 interdit « en temps de guerre, l'usage d'asphyxiants, de toxiques ou d'autres gaz, et de tout analogue liquide, substance ou procédé. » Il fait remarquer, que, «comme le démontre le traité sur les mines terrestres, une coalition d'ONG et de militants déterminés, agissant de concert avec au moins un État sympathisant, a la possibilité de mettre en place un traité international pour régler les problèmes humanitaires » pour mettre fin à l'emploi de ces armes de génocide.

    Leur utilisation a été condamnée par la résolution 96/16 de la sous-commission aux Droits de l’Homme des Nations Unies en août 1996. De son côté, le Parlement européen a voté en janvier 2001, «en appel du principe de précaution», un moratoire sur l’utilisation des armes à uranium appauvri (mais pas sur leur fabrication !). En mai 2008, une nouvelle résolution demandait un moratoire sur l'utilisation de ces armes. Au début de l’automne 2010,  des parlementaires européens issus de l’ensemble du spectre politique, qui souhaitent organiser une audition d'experts, ont écrit à tous les Etats membres dans le but d’obtenir une nouvelle résolution.

    Après le l’Irlande et le Costa Rica, le parlement de Nouvelle Zélande doit débattre au cours de cet automne de l’interdiction généralisée de possession, de fabrication, de vente, de test et de transit de toutes les armes et de tous les blindages (comme celui du char Leclerc) contenant de l’uranium appauvri.

    Dernièrement, la France, unique pays européen producteur et vendeur de ces armes, a voté, en la seule compagnie des Etats-Unis et d’Israël, contre une résolution de l’ONU cherchant à établir une commission d’enquête sur les effets de l’UA.

    Il est plus que jamais nécessaire que ces appels soient enfin entendus. Sinon, des régions entières de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour l’éternité, et des populations toujours plus nombreuses seront condamnées à une mort lente et atroce. A terme, la planète entière sera contaminée.

     « Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être menée, ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison».  Albert Camus

     

    Joëlle Pénochet, article inédit du 19 octobre 2010 mis à jour le 2 janvier 2011.


    Une bibliographie actualisée, trop longue pour figurer ici,  sera intégrée prochainement à l'article sous format Word.

    La reproduction (intégrale, ou partielle avec un lien actif vers la suite) de cet article est encouragée, à condition de mentionner le nom de l’auteur et de citer le site d’origine avec un lien actif.


    Nous avons repris ici certains passages de nos articles précédents :

    A Fallujah, en iraq, l’uranium appauvri et le phosphore blanc continuent de tuer les enfants, Septembre 2009 (paru aussi sur Le Grand Soir, Mondialisation, Alterinfo...).

    Irak: des armes chimiques et nucléaires au service d'un génocide sans précédent, Votre Santé n° 80, mai 2006.

    La guerre nucléaire silencieuse, Revue"Sortir du nucléaire" n° 29, décembre 2005 (p. 24)

    Guerre totale, radiologique, électromagnétique et chimique contre l’Iraq (19 novembre 2005)

    D'hiroshima à bagdad Horizons et débats, juillet 2005.

    Guerre sans fin et dommages collatéraux  Combat-Nature, n° 147, novembre 2004, p 68

    Le rapport Medact Vous et Votre Santé, février 2003

    Les nouvelles armes à l’uranium appauvri », Combat-Nature n° 138, août 2002, pp. 46-48.

    Irak : le génocide silencieux Votre santé - Mars 2002

    De l'Irak à l'Afghanistan : Escalade des armes à l’uranium appauvri: une catastrophe sanitaire, des régions rayées de la carte, MEDECINES NOUVELLES 3ème trimestre 2002, pp.79-90

    Première et dernière photo: Enfants de Fallujah - The Independant Photos by Dr. Jenan Hassan

     

    Jenan Hassan

    Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou


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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 6 au 12 janvier :

    • les FOI ont exécuté extrajudiciairement un civil palestinien à Hébron et un militant dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont tué 2 civils palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza :
      • 2 civils palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué de prendre pour cibles les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 4 pêcheurs palestiniens, dont 2 mineurs ;
    • les avions israéliens ont attaqué un certain nombre d’objectifs dans la bande de Gaza :
      • des sites d’entraînement de la résistance ont été bombardés ;
    • les FOI ont continué d’employer la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 4 civils palestiniens, dont un mineur, ont été blessés ;
      • un civil palestinien a été arrêté ;
    • les FOI ont conduit 40 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une limitée dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 15 civils palestiniens, dont un membre du Conseil législatif palestinien et 3 mineurs ;
    • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les soldats israéliens postés sur les check-points militaires en Cisjordanie ont arrêté 2 civils palestiniens ;
    • Israël a continué ses mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem :
      • les FOI ont démoli l’ancien quartier général du Mufti (hôtel Shepherd) à Jérusalem-Est ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation de la Cisjordanie et les colons leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
      • elles ont démoli 13 maisons, faisant 40 nouveaux sans-abri ;
      • elles ont démoli 3 salles de classe, 3 basses-cours et 3 tentes à Hébron.

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    Des bulldozers israéliens démolissent le siège du mufti Haj Amin al-Husseini (hôtel Shepherd) à Sheikh Jarrah, Jérusalem.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 6 au 12 janvier 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 6 janvier

    Incursions dans des villes et villages avec patrouilles de l’armée durant quelques temps avant son retrait ; sans raids sur les maisons ni arrestations de signalés :

    • 9 h 30, dans Shwaika, banlieue nord de Tulkarem ;
    • 15 h 30, dans Ya’bad, au sud-ouest de Jénine et dans Maithaloun, au sud-est ;
    • 16 h 30, dans Jaba’, au sud de Jénine, dans Maslya et Sanour, au sud-est, et
    • 19 h, dans Fassayel, au nord de Jéricho.

    23 h 30, l’aviation tire un missile sur le site des brigades Izzidin al Qassam, le bras armé du Hamas, à al-Shoja’iya banlieue Est de Gaza ville. Pas de victime. Il faut noter toutefois que ce site jouxte plusieurs établissements scolaires et qu’il a déjà été bombardé le mois dernier faisant des dégâts sur ces établissements.

    23 h 45, l’aviation tire un missile sur un secteur de al-Shouka situé au sud-est de la bande de Gaza. Pas de victime.

    Vendredi 7 janvier

    Tôt dans la matinée, alors que les FOI mènent une opération dans Hébron au cours de laquelle elles assassinent un vieil homme (voir la section ci-dessous : "exécutions extrajudiciaires"), elles investissent 5 maisons en différents quartiers d’Hébron et arrêtent 5 Palestiniens, qui viennent d’être libérés des centres de détentions des Renseignements généraux palestiniens la veille au soir :

    • Muhannad Mahmoud Nairoukh, 23 ans ;
    • Wissam ‘Azzam al-Qawasmi, 23 ans ;
    • Majd Maher ‘Obaid, 21 ans ;
    • Ahmed Mohammed al-‘Owaiwi, 24 ans, et
    • Mohammed Sa’id al-Beitar, 42 ans.

    Incursions sans raids sur les maisons ni arrestations : 14 h 30, dans Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah, et 23 h, dans Kufor Sour, au sud de Tulkarem.

    16 h 20, les vedettes garde-côtes stationnées au large de Beit Lahiya ouvrent le feu sur des bateaux de pêche. Pour leur sécurité les pêcheurs rentrent à terre. Pas de victime.

    Samedi 8 janvier

    Incursions sans raids sur les maisons ni arrestations : 10 h, dans Kfairet, au sud-ouest de Jénine ; et 10 h 15, dans Bedya, à l’ouest de Salfit.

    Dans la matinée, les soldats israéliens postés au check-point d’al-Hamra, au sud-est de Tubas, abattent un Palestinien. D’après l’enquête des FOI, la victime ne représentait aucun problème ni aucune menace pour la vie des soldats israéliens. Il faut indiquer que les soldats israéliens, sur le même check-point, ont déjà tué un Palestinien dans des circonstances similaires, le 2 janvier dernier.

    Selon les investigations conduites par le PCHR, il est environ 11 h 10, un taxi palestinien arrive au check-point d’al-Hamra. Le taxi s’arrête et attend d’être autorisé à prendre la file pour la fouille des voitures, ses passagers descendent et se dirigent vers la file pour le contrôle des piétons. L’un des passagers, Khaldoun Majed Ahmed Samoudi, 24 ans, qui doit être en retard pour son travail, se met à courir vers le contrôle piétons. Les soldats israéliens tirent sur lui, à bout portant, à une quinzaine de mètres. Samoudi est blessé à la poitrine. Il perd tout son sang et meurt. Selon des témoins, la victime n’avait sur rien sur elle.

    Dans son témoignage au PCHR, ‘Adnan Mohammed Ghunaima, 43 ans, chauffeur de l’ambulance, déclare :

    « Vers 11 h 20, le samedi 8 janvier 2011, alors que je suis de service au Croissant-Rouge palestinien, nous recevons un appel téléphonique de personnes, d’institutions et des services de sécurité selon lesquels il y a un blessé au check-point d’al-Hamra. Immédiatement, moi et deux auxiliaires médicaux nous prenons une ambulance et nous nous rendons sur le check-point. Nous y arrivons aux environs de 11 h 45. Nous stoppons à environ 300 m du check-point. Les soldats israéliens nous demandent ce que nous faisons ici, nous leur disons que nous avons appris qu’il y a un blessé palestinien au check-point. Les soldats le confirment mais nous empêchent d’aller jusqu’à lui, prétendant qu’il pourrait avoir une arme. Ils nous ordonnent de reculer jusqu’à 700 m du check-point. Vers 13 h 30, les soldats nous appellent par mégaphones nous demandant de nous préparer. Nous attendons jusqu’à 13 h 55, moment où ils nous permettent d’avancer. Nous arrivons à la victime. Son visage est tourné vers le sol et il est complètement nu. Il est couvert de sang. Il a été tué d’une balle dans la poitrine et d’une autre dans le ventre. Sa blessure n’était pas mortelle, mais il a trop saigné et il en est mort. »

    Dimanche 9 janvier

    Incursions dans des villes et villages avec patrouilles de l’armée durant quelques temps avant son retrait ; sans raids sur les maisons ni arrestations de signalés :

    • minuit cinq, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
    • 1 h du matin, dans Brouqin, au nord-ouest de Salfit ;
    • 8 h, dans Beit ‘Our al-Tahta, à l’ouest de Ramallah ;
    • 10 h, dans al-Zababda et Masliya, au sud-est de Jénine ;
    • midi et quart, dans Hijja, à l’est de Qalqilya, et
    • 20 h, dans Ematin, même secteur.

    Minuit quarante-cinq, l’armée entre dans Qalqilya, investit un immeuble et un atelier de couture appartenant à Samer Noubani. Elle convoque ‘Adnan Fat’hi Daoud pour un interrogatoire. Pas d’arrestations.

    2 h du matin, incursion dans Bedya, à l’ouest de Salfit, l’armée investit et fouille la maison de Mahmoud Mustafa Can’an, 44 ans, et remet une convocation pour interrogatoire à ses deux fils : Mustafa, 20 ans, et ‘Aassef, 18 ans.

    3 h 30, l’armée entre dans le quartier d’al-Bustan, à Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem, elle opère sur la maison d’Anas Fakhri Abu Diab, 18 ans, et l’arrête.

    Lundi 10 janvier

    Incursions dans des villes et villages avec patrouilles de l’armée durant quelques temps avant son retrait ; sans raids sur les maisons ni arrestations de signalés :

    • 10 h, dans ‘Azzoun ;
    • 10 h 10, dans Snirya, à l’est de Qalqilya ;
    • 11 h, dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine ;
    • 16 h, dans Bedya, à l’ouest de Salfit ;
    • 17 h, dans Fahma, au sud-ouest de Jénine, et
    • 19 h 35, dans Jayyous, à l’est de Qalqilya.

    Minuit, l’armée entre dans le secteur de Kraisa, au nord-ouest de Dura, au sud-ouest d’Hébron. Les soldats pénètrent dans un certain nombre de maisons et les fouillent. Ils arrêtent 3 Palestiniens :

    • Yasser Mahmoud al-Rajoub, 53 ans ;
    • Yousef Nayef al-Rajoub, 20 ans, et
    • Ahmed Badran Ebryoush, 25 ans.

    Minuit dix, incursion dans Seilat al-Harthiya, au nord-ouest de Jénine. Les soldats entourent une maison, celle de Yahia Sa’id Zayoud, 58 ans, cadre du Hamas. Ils perquisitionnent la maison, interrogent Zayoud et le préviennent de ne plus mener aucune activité contre eux. Ils partent de la maison un peu plus tard, aucune arrestation n’est signalée.

    1 h 50, des hélicoptères tirent deux missiles sur un site des brigades ‘Izzidin al Qassam à l’ouest de Khan Younis. Le site est endommagé mais pas de victime. Moins d’une heure plus tard, l’aviation tire à nouveau deux missiles sur ce même site. Pas de victimes mais des dégâts accrus.

    2 h 15, l’aviation bombarde l’emplacement de l’ancien chantier de construction navale à l’ouest du camp de réfugiés de Jabaliya. Pas de dégâts ni de victimes.

    9 h 05, l’armée entre dans le secteur entre les villages d’‘Azzoun et ‘Izbat al-Tabib, à l’est de Qalqilya. Les soldats ratissent la zone et se retirent.

    13 h, les FOI pénètrent à 300 mètres à l’est de Gaza Valley village, au centre de la bande de Gaza. Les bulldozers nivèlent les terres précédemment défoncées. Retrait à 18 h.

    14 h 05, depuis la frontière au nord de Beit Hanoun, les FOI font feu sur Sha’ban Mohammed Qarmout, 64 ans. Il prend plusieurs balles dans le coeur alors qu’il est à 550 mètres de la frontière. Évacué sur l’hôpital de Beit Hanoun où il est déclaré cliniquement mort, son décès physique interviendra à 14 h 45.

    15 h 55, l’armée entre dans Hijja, à l’est de Qalqilya. Elle patrouille dans les rues et pose un check-point à l’entrée du village. Elle arrête et contrôle les civils palestiniens quelques temps, et se retire un peu plus tard ; sans raids sur les maisons ni arrestations.

    16 h, incursion dans Qarawat Bani Hassan à l’ouest de Salfit. L’armée patrouille dans les rues du village et retient Baraa’ Sa’ed Abu ‘Elaya, 13 ans, pendant une heure. Elle se retire plus tard du village, sans autre incident.

    16 h, incursion dans le secteur de khillat al-Jammal, au sud-est de Beit Liqya, près de Ramallah. Les soldats remettent des avis de démolitions de propriétés civiles palestiniennes. Des enfants et des jeunes hommes palestiniens se rassemblent et jettent des pierres sur les véhicules de l’armée d’occupation. Aussitôt, les soldats tirent sur eux. Dirar Ahmed ‘Aassi, 20 ans, reçoit une grenade lacrymogène dans les testicules.

    20 h 30, les FOI pénètrent dans la zone entre les villages de Thinnaba et Kufor al-Labad, à l’est de Tulkarem, ratissent toute la zone et se retirent.

    Mardi 11 janvier

    Une heure du matin, incursion dans Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah, l’armée fouille un certain nombre de maison, mais pas d’arrestations.

    Une heure et demie, l’armée entre dans Salfit, perquisitionne la maison du Dr ‘Omar Mahmjoud ‘Abdul Raziq, 52 ans, député du Conseil législatif palestinien, du groupe Changement et Réforme affilié au Hamas, et l’arrête. Elle lui confisque également son téléphone portable et son ordinateur. Pendant ce temps, des soldats investissent et fouillent les bureaux de tous les membres du CLP du groupe Changement et Réforme à Salfit, leur confisquant leurs ordinateurs et certains documents, et vandalisant les bureaux.

    2 h 30, incursion dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. L’armée opère sur la maison d’Ahmed Yousef Shabrawi. Les soldats rouent de coups son fils, Ibrahim, 19 ans, qui est membre des services de renseignements militaires palestiniens. Ils arrêtent un autre fils, Mohammed, 16 ans, et emmènent un ordinateur, deux téléphones portables, l’uniforme de service d’Ibrahim et quelques drapeaux et posters. Pendant l’opération, les FOI transforment l’immeuble de la famille Miqbel en poste militaire. Elles entourent une maison appartenant à Mohammed Fayad al-Sheikh Yousef, appellent par mégaphones les habitants à sortir, ce qu’ils font. Quand ils sont dehors, les soldats les contrôlent, fouillent la maison et arrêtent Mahdi Mohammed al-Sheikh Yousef, 18 ans.

    11 h, les vedettes israéliennes arrêtent 4 pêcheurs dont deux mineurs alors qu’ils naviguent à moins de 4 kilomètres du rivage de Gaza. Mohammed Khaled Abu ’Omaira, 19 ans est arrêté. Ussama Nasser Abu ’Omaira, 18 ans, Mahmoud Khaled Abu ’Omaira, 16 ans et Saher Khaled Juha, 16 ans, sont relâchés.

    - exécution extrajudiciaire : 16 h, un drone tire deux missiles sur un motocycliste qui roule en direction de Gizan al-Najjar, banlieue de Khan Younis. Il est tué sur le coup. Il s’agit de Mohammed Jameel Mousa al-Najjar, 24 ans, militant des brigades, bras armé du Jihad islamique. Un passant, Ahmed Mohammed al-Bayouk, 41 ans, prend des éclats alors qu’il circule lui-même à vélo. Les Autorités d’occupation ont reconnu leur responsabilité dans l’attaque mais ont invoqué leur conviction que al-Najjar était en train de préparer une attaque terroriste de grande ampleur sur Israël.

    23 h 30, l’aviation tire un missile sur le site des brigades ’Izzidin al Qassam au carrefour de al- Shuhada au sud de Gaza ville. Pas de victime.

    Mercredi 12 janvier

    Minuit vingt-cinq, l’aviation bombarde un terrain d’entraînement des brigades Al Qds à l’ouest de Khan Younis. Le site est endommagé mais on ne compte aucune victime.

    Minuit quarante-cinq, l’aviation bombarde le site de la police maritime situé à l’ouest du camp de réfugiés de Nusseirat au centre de la bande de Gaza. Les locaux et deux véhicules sont endommagés mais pas de victimes.

    10 h, les FOI entrent dans Silwan, au sud de la vieille ville de Jérusalem, entourent une tente montée pour une manifestation dans le quartier d’al-Bustan, et où le comité local tient une réunion. Les soldats israéliens arrêtent 3 Palestiniens, dont 2 mineurs :

    • Mohammed Ayman al-Shwaiki, 14 ans
    • ‘Abdul Halim Zaytoun, 16 ans, et
    • Hamza ‘Abdul Hai al-Zeer, 19 ans.


    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant cette semaine, les FOI ont usé de la même violence contre les manifestations pacifiques des Palestiniens et militants internationaux et israéliens. 4 Palestiniens, dont un mineur, ont été blessés, des dizaines d’autres ont respiré les gaz et pris des coups des soldats. De plus, les FOI ont arrêté un Palestinien.

    Bi’lin, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 7 janvier après la prière, les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens organisent la manifestation non violente hebdomadaire. A cette manifestation, participent des membres du Conseil législatif palestinien, un membre de la Knesset israélienne, Mohammed Baraka, Mme Louisa Morgantinin, ancienne vice-présidente du Parlement européen, et un certain nombre d’observateurs du Haut Commissariat des Droits de l’homme des Nations-Unies, de l’Union européenne et du consulat des Etats-Unis.

    Les manifestants brandissent des drapeaux palestiniens et les portraits de Bassem et Jawaher Abu Rahma, qui ont été tués par les FOI dans le village (voir notamment : Bil’in : un village en deuil). Ils se dirigent vers le mur d’annexion. Les soldats postés dans le secteur tirent sur eux à balles d’acier enrobées de caoutchouc, des bombes sonores et des lacrymogènes. 3 Palestiniens dont un mineur sont blessés :

    • Eyad Bernat, 39 ans, touché par une lacrymogène à la main droite ;
    • ’Ouda Abu Rhama, 21 ans, même blessure, et
    • Mahmoud Yousef Abu Rahma, 16 ans, est blessé à la main droite.

    De plus, un certain nombre de manifestants respirent les lacrymogènes et d’autres reçoivent des coups par l’armée israélienne.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même vendredi 7 janvier, après la prière, la manifestation non violente hebdomadaire des Palestiniens et internationaux se dirige vers le mur d’annexion. L’affrontement a lieu avec les soldats, à son arrivée près du mur. La même violence est perpétrée par l’occupant sur les manifestants. Des dizaines d’entre eux vont inhaler les gaz lacrymogènes, et prendre des coups des soldats.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce vendredi 7, après la prière, la même manifestation non violente, hebdomadaire, proteste contre le vol de terres du village dans le secteur de Wad al-Raya, entre les villages de Nabi Saleh et Deir Nizam, au profit des colons israéliens de Halmish. Dès que les manifestants arrivent sur les lieux, ils sont confrontés à l’habituelle violence démesurée de l’occupant. Eyas Mohammed Sarhan, 23 ans, est touché par un corps de grenade lacrymogène au pied droit. De nombreux manifestants respirent les gaz. ‘Odai ‘Abdul Hafiz Tamimi, 21 ans, est arrêté par l’occupant.


    3 - Exécutions extrajudiciaires

    Au cours de la dernière semaine, les FOI ont commis deux exécutions extrajudiciaires. Dans une première attaque, les FOI tuent un vieil homme et arrêtent la personne recherchée à Hébron. Les FOI reconnaissent leur responsabilité dans cette agression mais prétendent que les soldats israéliens ont tiré sur la personne par erreur.

    Hébron, l’enquête du PCHR :

    Vers 3 h 30 du matin, vendredi 7 janvier, les FOI assiègent un immeuble de 4 étages dans le quartier d’al-Sheikh, dans le centre d’Hébron. Elles envahissent le deuxième étage où vivent ‘Omar Saleem Suleiman al-Qawasmmi, 66 ans, son épouse et leur fils infirme. Al-Qawasmi est parent et voisin d’un militant du Hamas. Les soldats israéliens font irruption dans l’appartement, pointent leurs armes sur le visage de son épouse qui est éveillée et tirent alors sur al-Qawasmim toujours en train de dormir, à moins de deux mètres. Il est tué sur le coup. Une partie de son cerveau gicle sur le lit. Les soldats se saisissent de l’épouse et du fils infirme, Yousef, 45 ans, et les sortent de la pièce. Quand ils contrôlent l’identité du mort, ils s’aperçoivent que ce n’est pas la personne recherchée, Wa’al Sa’id al-Beitar. Ils quittent alors l’appartement en emmenant le corps d’al-Qawasmi avec eux. Ils descendent refaire l’opération au premier étage et arrêtent alors al-Beitar. Par la suite, les FOI remettent le corps d’al-Qawasmi à une ambulance du Croissant-Rouge palestinien. Selon les sources médicales, la victime a reçu de nombreuses balles, la plupart dans la tête et dans la poitrine, et une partie de son visage et de sa tête a été écrasée. Un porte-parole de l’armée israélienne prétend que les soldats « ont tiré sur lui pensant qu’il était armée et qu’il aurait pu constituer une menace pour leurs vies ».

    Dans son témoignage au PCHR, Mme Subhiya ‘Awadh al-Qawasmi, 60 ans, épouse de la victime, déclare :

    « Je m’étais levée pour prier, et alors que j’étais en train de prier dans ma chambre, où mon époux dormait, j’entends des pas dans l’appartement. J’arrête ma prière et je regarde autour. Je vois des soldats qui sont entrés dans l’appartement. Ils pointent leurs armes sur moi. Je ne sais pas comment ils ont pu entrer. Aussitôt, ils se mettent à tirer sur mon époux endormi. Je crie :"Vous l’avez tué...". Je suis sous le choc. Ils crient alors sur moi et me demandent la carte d’identité de mon mari. Ils la vérifient et me font sortir de la chambre. Ils pénètrent dans la chambre d’à côté où se trouve mon fils infirme, Yousef, 45 ans. Ils le fouillent et le sortent de sa chambre. Les soldats israéliens font des vérifications sur un carnet qu’ils ont et me demandent où habite Wa’el al-Beitar. Je leur dis qu’il habite au premier étage. Une demi-heure plus tard, ils quittent la maison. Aussitôt, je retourne dans ma chambre voir ce qui est arrivé à mon époux, mais il n’est plus là. Je vois seulement beaucoup de sang dans le lit. Je me rends compte que les soldats israéliens l’ont emmené avant de quitter l’immeuble. »

    Dans la seconde attaque, les FOI exécutent extrajudiciairement un militant des Brigades al-Quds (branche armée du Jihad islamique) dans le sud de la bande de Gaza, près de Khan Yunis. (Voir les incursions du 11 janvier, à 16 h - partie 2)


    4 - Maintien du bouclage sur les TPO

    Israël maintient son bouclage serré sur les TPO et ses restrictions sur les déplacements des civils palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    5 janvier  : 241  : 200
    6 janvier  :
     :
    350 Palestiniens et
    116 militants internationaux
     :
     :
    315 Palestiniens et
    28 militants libanais
    7 janvier  : 1  : le corps d’un Palestinien décédé
    8 janvier  : "  : "
    9 janvier  : 360  : 310
    10 janvier  : 236  : 211
    11 janvier  : 218  : 178

    (8 Janvier : fermé)

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    5 janvier  : denrées alimentaires 507 tonnes  : fleurs 31 000

     : matériel agricole 161 tonnes  : fraises 5,6 tonnes

     : denrées diverses 1202 tonnes  :


     : gaz domestique 161 tonnes  :


     : fioul industriel 179 989 litres  :


     : aide humanitaire 316 tonnes  :


     :

     :

    6 janvier  : denrées alimentaires 724 tonnes  : fleurs 138 000

     : matériel agricole 338 tonnes  : fraises 9,5 tonnes

     : denrées diverses 1040 tonnes  :


     : gaz domestique 163,65 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 336 tonnes  :


     :

     :

    9 janvier  : denrées alimentaires 490 tonnes  : fleurs 207 000

     : matériel agricole 236 tonnes  : fraises 15 tonnes

     : denrées diverses 702 tonnes  :


     : gaz domestique 161 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 1 tonne  :


     :

     :

    10 janvier  : denrées alimentaires 473 tonnes  : fleurs 150 000

     : matériel agricole 116 tonnes  : fraises 3,5 tonnes

     : denrées diverses 738 tonnes  :


     : gaz domestique 166 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 364 tonnes  :


     :

     :

    Al-Mentar (Karni)

    5 janvier : 2964 tonnes de céréales et 2379 tonnes de nourritures animales.

    10 janvier : 1092 tonnes de céréales, 1248 tonnes de nourritures animales et 980 tonnes de matériaux de construction pour l’UNRWA.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 5 janvier - 6 janvier - 7 janvier - 8 janvier - 9 janvier - 10 janvier - 11 janvier
    Patients  : 23 22 1 0 47 36 29
    Accompagnateurs  : 22 26 1 0 44 34 27
    Palestiniens venant d’Israël  : 2 3 6 0 15 9 16
    Diplomates  : 4 8 0 0 2 0 0
    Presse internationale  : 1 6 2 0 0 2 0
    Internationaux  : 16 31 2 0 10 13 11
    Gazaouis  : 0 5 0 0 0 0 0
    Gens d’affaires  : 60 54 0 0 55 62 62
    Réunions économiques  : 4 10 0 0 0 0 7
    Interviews sécurité  : 2 5 0 0 2 3 0
    Personnalités  : 0 0 0 0 0 0 0
    Ambulances vers Israël  : 1 2 0 0 1 2 2
    Ambulances venant d’Israël  : 0 2 0 0 3 0 0


    Cisjordanie

    Jérusalem : toujours les mêmes restrictions sont imposées aux Palestiniens qui veulent entrer ou sortir de la ville. Des milliers d’entre eux, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, ne peuvent y accéder. Les restrictions sont renforcées encore davantage les vendredis, jours de prière, où plus de Palestiniens voudraient venir pour prier à la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville palestinienne de Jérusalem.

    Ramallah : les troupes postées aux check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de Ramallah, maintiennent leurs restrictions renforcées aux passages des Palestiniens. Vers 20 h 30, le jeudi 6 janvier, les FOI posent un check-point volant à l’entrée de Beit Liqya, à l’ouest de la ville où elles arrêtent tous les véhicules palestiniens pour les fouiller et contrôler les passagers. Vers 22 h, elles montent un check-point sous le pont Kharabtha al-Misbah, à l’ouest. Vers 8 h, le vendredi 7, les FOI se repostent au check-point ‘Attara, à l’entrée nord de Bir Zeit, et à nouveau le mardi matin, 11 janvier.

    Qalqilya : samedi 8 janvier, les FOI posent 5 check-points autour de la ville et le dimanche 9 janvier, 6.

    Tulkarem : vers 15 h 30, jeudi 6 janvier, les FOI posent un check-point sur la route de Tulkarem à Qalqilya ; 17 h 30, le même jour, un autre au carrefour d’al-Jaroushiya, au nord ; et à 13 h 35, le lundi 10, un sur la route Bal’a/‘Atatra, au nord-est.

    Jénine : vers 9 h 30 le vendredi 7 janvier, pose d’un check-point au carrefour Rummana, au nord-ouest ; 11 h, le même jour, un autre sur la route Zabbouba/Ta’nak, au nord-ouest ; midi, le samedi 8, un check-point au carrefour de Rummana ; 11 h 30, le lundi 10, au carrefour FAhma, au sud-ouest, à midi, le même jour, au carrefour Kufor Ra’ei, au sud-ouest et vers 17 h, un au carrefour ‘Ejja, au sud.

    Salfit : les FOI maintiennent fermée la porte nord de Salfit ; de même que les deux routes qui relient Marda à ses terres agricoles, et ce, depuis 2000. Vers 13 h, le dimanche 9 janvier, nouveau check-point à l’entrée de Yassouf, à l’est de Salfit.

    Arrestations sur les check-points militaires

    -  Jeudi 6 janvier, les soldats israéliens sur le check-point au carrefour de Kfar Etzion, sur la route Hébron/Bethléhem, arrêtent Shadi Sharif Jaradat, 28 ans, de Sa’ir, au nord-est d’Hébron.

    -  Samedi après-midi, 8 janvier, les soldats dans la vieille ville d’Hébron arrêtent Fakhri Hassan Salaiman, 17 ans.


    5 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem

    -  Dimanche 9 novembre, les FOI, avec des bulldozers, entrent dans Sheikh Jarrah, quartier de Jérusalem-Est. Elles mettent le siège sur le quartier général de Hajj Amin al-Husseini, mufti de Jérusalem et dirigeant nationaliste arabe sous le joug britannique en Palestine, immeuble connu sous le nom « d’hôtel Shepherd ».

    Les FOI démolissent la partie nord de l’immeuble - qui a été rajouté à l’ensemble du bâtiment dans les années soixante - avant que les héritiers de Hajj Amin al-Husseini puissent obtenir une décision judiciaire définitive suspendant la démolition de l’ensemble y compris du principal bâtiment qui a été construit dans les années trente. Les FOI prétendent que le terrain sur lequel il est construit appartient à Miskowitz, richissime juif américain, et que celui-ci prend toutes les mesures nécessaires pour démolir l’immeuble, même la partie qui n’a aucune importance historique. Les FOI ajoutent qu’elles l’ont confisqué dans le cadre de la loi sur le Bien des absents. Moskowitz se prétend propriétaire du terrain et il veut abattre le bâtiment pour créer une nouvelle colonie juive.

    -  Lundi 10 janvier, vers 7 h 30, les FOI, avec des bulldozers, entrent dans la zone d’al-Tour, à Jérusalem-Est. Elles démolissent une étable appartenant à Maher Bassem Sbaitan. L’autorité israélienne pour la protection de la nature prétend que le terrain sur lequel est bâtie l’étable est propriété publique israélienne. Cependant, Shukri Farrouji insiste sur le fait qu’il détient les documents officiels prouvant qu’il est le propriétaire du terrain.

    -  Lundi 10 également, les FOI avec des bulldozers arrivent dans la zone de Wad al-Jouz, à Jérusalem-Est. Elles démolissent une autre étable, appartenant à ‘Essam Dkaidek, et lui prennent deux chevaux.

    -  Mercredi matin, 12 janvier, les FOI démontent un kiosque commercial d’objets pour enfants qui appartient à Wa’el al-Razem, dans la rue du Sultan Suleiman, à Jérusalem. Elles confisquent également la marchandise. Selon al-Razem, cela fait plus de 11 ans qu’il a monté ce kiosque et il n’a reçu aucun avertissement pour le retirer. Il estime les pertes à environ 150 000 NIS (nouveau shekel israélien, soit plus de 31 000 €).


    6 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit en toute illégalité, comme les agressions des colons israéliens contre les Palestiniens.

    -  Samedi 8 janvier, les colons de Gilad, à l’est de Qalqilya, attaquent une propriété agricole appartenant à ‘Aadel Hassan Yamin, 54 ans, de Jeet, au nord-est de Qalqilya. La couverture d’un trou d’eau est endommagée.

    -  Lundi 10 janvier, vers 16 h, les FOI entrent dans le secteur de Khillat al-Jammal, au sud-est de Beit Liqya, à l’ouest de Ramallah. Elles remettent des avis à des Palestiniens leur ordonnant d’arrêter la construction d’une maison et de 3 hangars, car ils seraient construits sans le permis israélien :

    • une maison en construction de 2 étages, de 250 m², appartenant à Anas Fadel ‘Aassi ;
    • un hangar de 1500 m², à Mohammed Hassan Dar Mousa, et
    • deux hangars de 300 et 1000 m², à ‘Ali Shukri ‘Aassi.

    -  Mardi 11 janvier, vers 8 h, les FOI, avec des bulldozers, entrent dans ‘Azzoun ‘Atma, au sud-est de Qalqilya et démolissent deux maisons :

    • une maison de 150 m² appartenant à Samer Mohammed Younis, où vivaient 5 personnes, et
    • une maison de 120 m², à Mo’in Ameen Younis, où vivaient 8 agriculteurs.

    Ces maisons étaient situées à 500 m de la colonie Oranit, et à 120 m du mur d’annexion.

    -  Mercredi 12 janvier, au cours d’une opération militaire d’envergure, les FOI démolissent plusieurs bâtiments civils palestiniens dans le sud-est de Yatta, au sud d’Hébron.

    Elles démolissent 11 maisons où vivaient 27 personnes dont 17 enfants, 3 salles de classes, 3 basses-cours et 3 tentes, au motif qu’elles étaient près du mur d’annexion.

    Selon l’enquête du PCHR, il est aux environs de 7 h 40, quand les FOI, avec des bulldozers, arrivent dans le secteur après qu’elles l’aient déclaré zone militaire fermée. Elles encerclent l’école primaire et obligent les enseignants et les élèves à sortir. Alors, elles commencent la démolition de 3 classes. Ensuite, les FOI se dirigent vers le quartier habité. Elles obligent les habitants de plusieurs maisons à sortir et démolissent les maisons ainsi que plusieurs basses-cours. Les maisons appartenaient à :

    • Ibrahim Mohammed Ka’abna (une basse-cour de 220 m² qui lui appartenait a également été détruite) ;
    • Yousef Ibrahim Ka’abna ;
    • Hussein Ibrahim Ka’abna ;
    • ‘Adnan Ibrahim Ka’abna ;
    • Jameel Suleiman al-Najajda (2 basses-cours lui ont été également démolies) ;
    • Khaled Jameel al-Najajda ;
    • Ibrahim Jameel al-Najajda, et
    • Mikhled Jameel al-Najajda.

    Les FOI arrêtent également 3 Palestiniens :

    • Jasser Suleiman al-Najajda, 32 ans ;
    • Nawaf Suleiman al-Qurb, 29 ans, et
    • Wa’el Isma’il Tmaizi, 41 ans.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 6 au 12 janvier 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • Comme vous le savez Ben Ali a quitté le pouvoir et la Tunisie.

    Malte et l’Italie ont démenti que son avion se dirige chez eux.

    Par contre un avion avec une partie de sa famille a atterri à l’aéroport du Bourget à 19h30.

    Cela laisse penser que le dictateur tunisien pourrait être accueilli en France.

     

    Ben Ali a de nombreux amis au pouvoir en France qui ont essayé de le défendre contre l’évidence de ses exactions.

     

    Une fois de plus, la politique étrangère française a brillé par sa bienveillance envers un dictateur.


    Milton ici

     

    ** Aux dernières nouvelles, Ben Ali se serait refugié à Jeddah, en Arabie saoudite.

    En, revanche,pas de trace de la «Révolution de jasmin» sur le site internet de la présidence tunisienne, où la photo de Ben Ali continue de s'afficher en page d'accueil. La dernière mise à jour date du 3 janvier.


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