• Paris, 23 janvier: ¿QUIÉN DIJO MIEDO? Honduras de un golpe


     

    Nous n'avons pas peur. Au plus profond du coup d’Etat au Honduras
    Documentaire de Katia Lara, 90’, 2010, VOSTF


    Un an et demi après le coup d’Etat au
    Honduras, dont les effets durent aujourd’hui encore dans l’indifférence médiatique, ce documentaire retrace cet événement, montre la lutte pacifique d'un peuple qui résiste face à la dictature, et propose des clés pour comprendre la nature profonde de ce soubresaut politique en Amérique latine.

    Dimanche 23 janvier à 16h

    Projection suivie d'un débat avec le collectif Alerte Honduras.

    Bar-restaurant Le Lieu-Dit
    6 rue Sorbier, Paris 20e
    (Métro Ménilmontant)

    // Entrée libre //

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    Visitez le blog du film (avec bande-annonce) : http://quiendijomiedofilm.blogspot.com

     

    SYNOPSIS
    René, jeune Hondurien, est acteur amateur dans les spots télévisés de promotion du référendum sur la nouvelle Constitution au Honduras. Le 28 juin 2009, au lieu d'un référendum, survient un brutal coup d'Etat : l'armée séquestre et fait sortir du pays le président Manuel Zelaya. René, à l'instar de milliers d'hommes et de femmes, rejoint le Front contre le Coup d’État. Un Honduras inédit se fait jour : un peuple qui résiste, et malgré le muselage de la presse, la violence et la mort, se soulève dans les rues pour défendre ses droits. Le film raconte leur histoire.

    KATIA LARA, réalisatrice, exilée en Argentine
    « Il n’y a pas de démocratie dans un pays où des milliers d’hommes et de femmes doivent choisir chaque jour entre la résignation et l’exil. J’ai aujourd’hui le privilège et la responsabilité de raconter l’histoire de notre résistance. »

    « Ça a été dur et douloureux. On a perdu des compagnons courageux, on n’envisageait pas l’exil. Mais cette expérience a aussi été un formidable détonateur pour notre volonté de reconstruire le Honduras par le biais d’un nouvelle Constitution, pour continuer à croire en une Amérique latine unie par la solidarité et la dignité. »

     

     
    Collectif Pico y Pala
    [fr] http://picoypala.canalblog.com
    [esp] http://picoypalacine.canalblog.com

     

    le doc ici


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  • Denise Hamouri à Alliot-Marie...

    Lettre ouverte à Madame Michèle Alliot-Marie

    Madame la Ministre,

    Comme beaucoup de Français, d’Israéliens et de Palestiniens, je suis avec intérêt votre visite au Proche-Orient .J’aurais souhaité vous rencontrer mais cela ne s’est pas fait… Emploi du temps chargé, oubli... Pourtant, votre rencontre avec les parents du soldat Shalit était inscrite en bonne et due forme dans votre programme... Une fois de plus, une politique du 2 poids 2 mesures. J’aurais souhaité vous rencontrer peut- être pour vous demander encore une fois d’intervenir pour la libération de Salah enfermé depuis 6 ans bien qu’il n’ ait commis aucun acte délictueux. Mais ce qui est possible au Tchad, au Mexique ou ailleurs ne l’est pas de toute évidence en Israël et "les efforts démesurés" de notre diplomatie n’ont pas eu le résultat espéré…

    J’ai suivi avec intérêt votre déplacement á Gaza ou un comité des familles de prisonniers palestiniens vous a accueillie avec une certaine agressivité.

    Madame la Ministre,

    Quelle maladresse de votre part d’aller á Gaza suite á votre visite a la famille du soldat Shalit... Vous n’ignorez pas que des milliers de Palestiniens de Gaza sont enfermés dans les geôles en Israël sans avoir droit á des visites familiales depuis la capture de Shalit et même bien avant pour certains. Peut- être ignorez vous qu’ ils n’ont pas droit au courrier et sont coupés eux aussi de leur famille…

    Madame, vous avez eu de belles paroles de réconfort pour les parents de votre compatriote Shalit mais vous n’avez pas dit un mot sur les 8ooo prisonniers palestiniens, vous avez ignoré le cas de mon fils…

    Madame, si Shalit est d’après vous pris en otage par le Hamas, les prisonniers de Gaza qui n’ont plus droit de visite le sont aussi .. Si la demande de visite de la Croix Rouge pour le soldat Shalit est légitime alors les droits des prisonniers politiques palestiniens et ceux de Gaza pour commencer le sont aussi.

    Madame, les prisonniers palestiniens, á commencer par ceux de Gaza, ne sont pas des numéros ou des terroristes mais des êtres humains tout comme le soldat Shalit. Comme lui ils ont des parents, une femme ou des enfants ….

    Ce qui est vrai pour Shalit est vrai pour les autres, dont Salah, mon fils.

    Je crains que votre attitude ne nuise un peu plus encore à l’image de mon pays - la France - dans la région, et spécialement en Palestine. Je ne vous supplie pas de me recevoir. J’ai ma dignité, vous avez des responsabilités éminentes. Je suis fidèle à la mienne. L’êtes-vous aux vôtres ? Malheureusement : non.

    Mme Denise Hamouri,
    Vendredi, 21 janvier 2011
    Jérusalem

    Source ici


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  • Hommes en vert et rouge face à un arbre.

    "Lorsqu’on évoque le rôle des militaires dans la révolution bolivarienne, on doit d’abord rappeler qu’il a toujours existé en Amérique Latine, envers et contre les zélés de la National Security, une veine de militaires humanistes et progressistes qui ont pour nom (entre autres) Arbenz (Guatémala), Prestes (Brésil) ou Velazco (Pérou). L’armée ne fut pas conçue par Bolivar pour asservir mais pour émanciper. Le concept actuel d’union civico-militaire a permis de renouer avec cette identité et de substituer une armée de robots anti-subversifs issus de la School of Americas par une armée consciente de sa citoyenneté".

    Une fois que chaque famille politique a repeint le Venezuela à ses couleurs, reste la question : d’où vient la révolution bolivarienne ?

    Le président Guzman Blanco (1829-1899)), ce caudillo éclairé qui voulait calquer Caracas sur Paris, ne cachait pas son étonnement. “Le peuple ici est comme un morceau de cuir sec, disait-il, on l’écrase d’un côté, il se soulève de l’autre !”. Contrairement au Mexique ou au Pérou, Caracas ne fut jamaisle siège d’un “Vice-royaume”. Les premières rébellions d’esclaves d’Amérique eurent lieu au Venezuela. De celle du Rey Miguel (1533) à celle de José Leonardo Chirino (1795) ces luttes pour l’émancipation (1) ont ouvert la voie à la guerre d’indépendance de Simón Bolivar (1783-1830) tout autant que les idées de la Révolution française. Au contact des jacobins noirs de la revolution haïtienne, qui donnèrent au continent sa première république libre, la population échangea ses gènes monarchiques pour des gènes républicains. Du haut des “cumbes” – communes fondées par les esclaves en fuite - les tambours appelaient à se révolter. Dans ces rythmes fous se cache le secret qui permit a Simon Bolívar de traverser les neiges des Andes avec son armée d’affranchis et de paysans sans terre pour libérer d’autres peuples.

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    indigènes

    Dès que Bolivar comprit qu’il ne gagnerait la guerre d’indépendance qu’en déclarant une guerre sociale, dès qu’il décréta la libération des esclaves et lança le concept explosif d’égalité politique, ses échecs se transformèrent en victoires, jusqu’à expulser l’empire espagnol. Bien avant le sommet de Bandoeng (1955), Bolivar pensa sa politique extérieure comme la recherche de “l’équilibre du monde”, la recherche de l’égalité dans les relations entre Etats.

    Lorsque Chavez explique que Bolivar et ses compagnons de lutte furent les premiers socialistes, il s’attire des sourires condescendants. L’inculture historique, l’idéologie des grands médias et des écoles de journalisme, ajoutées à la disparition du temps d’enquête, empêchent de comprendre ce qui se passe aujourd’hui au Venezuela.

    Quand Bolivar débarquait clandestinement sur la côte vénézuelienne les premières imprimeries libératrices, l’espace mental n’était pas le continent balkanisé par les oligarchies, mais l’”Amérique méridionale”. Cette idée de Francisco de Miranda (1750-1816), héros et penseur de l’indépendance dont on dit qu’il fut un penseur plus immense que Bolivar, forma la dimension originale de la conscience latinoaméricaine - du Texas, de la Californie et de l’Arizona encore mexicains à la pointe de la Patagonie - un état de conscience qu’Ernesto Guevara atteindra peu à peu en s’éloignant de sa classe moyenne argentine. (2)

    Quand il ne cherchait pas à épater ses amis par un concours de nage les mains liées dans le dos, Simón Bolivar lisait ou écrivait, juché sur sa monture, emmenant sur les champs de bataille une file de mulets chargés de livres. C’est ainsi que Locke, Condillac, Buffon, D’Alambert, Helvetius, Montesquieu, Mably, Filangieri, Lalande, Rousseau, Voltaire, Rollin, Berthollet participèrent à leur manière aux batailles de l’indépendance.

    “Un peuple ignorant est l’instrument aveugle de sa propre destruction” : Bolivar comprit avant Marx qu’une idée devient force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses et que ces ex-esclaves pouvaient être bien plus qu’une armée de libération : un peuple en marche vers une révolution dont le moteur serait l’information, la connaissance, la conscience. C’est à cette fin qu’il créa le journal “El Correo del Orinoco” et multiplia les assemblées populaires pour propager les idées nouvelles au cours de ses campagnes militaires.

    Quelles “idées nouvelles” ? Contre ce qu’il appelait “l’odieuse division de classes et de couleurs”, Bolivar proposait “un gouvernement éminemment populaire, éminemment juste”, un "gouvernement républicain-populaire, choisi par l’intervention de la majorité politiquement apte”. Historiquement Bolívar fut le premier gouvernant à user du terme “sécurité sociale” ! Aux États-Unis le terme fut adopté comme "social security" après qu’Eleanor Roosevelt fit référence à Bolívar. Celui-ci avait eu de bons professeurs.

    Son tuteur principal fut le pédagogue républicain, pétri d’idées socialistes, Simon Rodriguez (1769-1852). Sa vision dialectique de l’Histoire (“le nouveau ne peut être copie de l’ancien, il doit être autre chose, inventons ou errons”) lui faisait revendiquer l’originalité des nouvelles institutions de l’Amérique Latine et refuser toute copie servile de modèles étrangers.

    Bien avant, Marx Rodriguez observait que “la division du travail dans la production des biens, ne sert qu’à abrutir la main d’oeuvre. Si pour produire des ciseaux à ongles de qualité et bon marché, nous devons réduire les travailleurs à l’état de machines, il est préférable de nous couper les ongles avec les dents”.(3) Plus tard Karl Marx dénoncera la limitation du développement professionnel et sa soumission à la division du travail, en disant que “dans une société communiste, il n’y aura pas de peintres mais tout au plus des hommes qui entre autres choses s’occupent aussi de peindre”. (4)

    C’est ce qui explique qu’un gouvernement bolivarien parle en 2011 de réduction du temps de travail pour dégager le temps de la vraie vie – celles des loisirs, études, création, liens familiaux et sociaux - là où la gauche du monde entier a oublié sa raison d’être et ne parle plus du travail que comme d’un “droit.” Certains gérants du processus bolivarien freinent cette transformation des relations de production et reproduisent les vieux schémas de pouvoir ? Mais le Venezuela est un des rares pays où les nationalisations et les récupérations conjointes d’entreprises par les travailleurs et par l’État s’accompagnent d’efforts de conscientisation. “Si nous ne transformons pas les relations qui sont a la base de la société, notre socialisme restera un fantôme errant” explique Hugo Chavez.

    Autre héros de l’indépendance aussi important que méconnu, le général-philosophe brésilien José Ignacio Abreu e Lima (1794-1869), venu de la révolution de Pernambouc pour faire la guerre aux côtés de Bolivar, rédacteur de journaux révolutionnaires et qui laissa un monumental ouvrage, “Le socialisme” (1855). A la fin de sa vie il décida de transformer sa maison en centre de santé populaire, préfigurant ainsi la Mission Barrio Adentro, ce programme initié au Venezuela avec l’aide de Cuba pour offrir une santé gratuite á la population pauvre.

    Lorsqu’on évoque le rôle des militaires dans la révolution bolivarienne, on doit d’abord rappeler qu’il a toujours existé en Amérique Latine, envers et contre les zélés de la National Security, une veine de militaires humanistes et progressistes qui ont pour nom (entre autres) Arbenz (Guatémala), Prestes (Brésil) ou Velazco (Pérou) (5). L’armée ne fut pas conçue par Bolivar pour asservir mais pour émanciper. Le concept actuel d’union civico-militaire a permis de renouer avec cette identité et de substituer une armée de robots anti-subversifs issus de la School of Americas par une armée consciente de sa citoyenneté. L’idée ne fut pas inventée par Chavez mais par le général Ezequiel Zamora (1859-1863). Celui qui lutta après Bolivar pour “des terres et des hommes libres” posait sur son chapeau de paysan un képi pour signifier sa double condition de citoyen-soldat (6). L’armée de Zamora était une école itinérante, où les travailleurs ruraux sans terre apprenaient a lire et s’imprégnaient des idées du socialisme utopique.

    Hugo Chavez vient de cette école : “c’est vrai, je suis un homme du dix-neuvième siècle. Mais je crois que nos idées sont plus modernes que ce neo-libéralisme qui nous ramène à l’âge de pierre”. Le jeune militaire d’origine paysanne, métis, de grand-mère indigène, refusa de réprimer les paysans et se faufila par une fissure du système pour étudier les sciences politiques.

    En 1989, alors qu’une foule en liesse ramasse les débris du mur de Berlin, le peuple vénézuélien est dans la rue pour dire non aux mesures d’austérité du FMI imposées par le social-démocrate Carlos Andrés Pérez. La répression fait 3000 morts. Au même moment l’armée nord-américaine envahit Panama et massacre des milliers de civils. Ces crimes contre l’humanité, impunis, occultés par les grands médias, indignent des militaires d’extraction populaire comme Chavez qui décident de ressusciter la maxime de Simón Bolívar : “Maudit soit le soldat qui tire sur son peuple”, rejetant toute forme de pinochetisme et dénonçant l’idéologie alors dominante de la “Fin de l’Histoire”.

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    SERMENT

    C’est face à un arbre légendaire, le Samán de Guere, symbole de la résistance indigène, que les fondateurs du Mouvement Bolivarien Révolutionnaire-200 (MBR 200) prêtent serment. Là même oú accouchaient les femmes indigènes et oú Bolívar faisait camper ses troupes. Un arbre, deux siècles, trois racines : Ezequiel Zamora, Simón Rodriguez, Simón Bolívar. Ce sont ces hommes en vert et rouge méditant face à un arbre, et non les partis de gauche, qui sont les auteurs intellectuels et matériels d’une révolution qui a depuis "injecté des vitamines à la démocratie latinoaméricaine" (Eduardo Galeano). Depuis la première élection de Chavez (1998), le Venezuela est le pays qui a organisé le plus de scrutins en tout genre. Tous validés par les observateurs internationaux (UE, OEA, etc..), ce qui fait de Chavez, selon Lula, “le président le plus légitime d’Amérique Latine”.

    Lorsqu’en 2011 celui-ci parle de radicaliser le processus, il ne s’agit pas de le “durcir” mais de revenir à cet arbre aux trois racines et aux multiples branches : le Bolivar écologiste qui prend des mesures pour éviter le massacre des vigognes, interdire la mise en coupe des forêts sans permis et préserver les sources d’eau en faveur de l’agriculture,

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    combattante

    le Bolivar indigéniste qui rend leurs terres aux peuples originaires et interdit leur mise au travail forcé, le Bolivar agrariste répartissant la terre aux membres de l’armée libératrice, le Bolivar promoteur de l’éducation populaire, qui décrète en 1829 l’éducation primaire obligatoire (7) et crée l’université de Cuzco, le Bolivar anti-impérialiste qui prévoit que les États-Unis vont “couvrir l’Amérique de misère au nom de la liberté” et tente d’organiser sans eux le Congrès de Panama (1826), et par-dessus tout, le Bolivar républicain pour qui le salut public passe par l’assemblée citoyenne permanente, constituante, légiférante : “je crois plus dans la sagesse populaire que dans les conseils des sages”. Les agents nord-américains éparpillés sur le continent firent de ce crédo démocratique leur cible principale. Les campagnes de presse martelèrent l’image d’un “César assoiffé de pouvoir, d’un dictateur fou à abattre” en vue de l’isoler et d’éloigner les peuples de son projet d’Union des Républiques.

    Deux siècles plus tard, les grands médias recyclent mot pour mot la campagne. La révolution bolivarienne, elle, ne cesse de concrétiser son idéal démocratique par l’ajout constant de nouveaux droits, de nouveaux espaces permettant au peuple de façonner l’État. La loi du pouvoir communal, adoptée il y a peu par l’assemblée nationale, et qui a pour pièce centrale la commune organisée par les citoyens, s’inspire des idées de Bolivar. Et bien que la dictature médiatique soit encore vivante (80 % des ondes de radio et télévision ainsi que la presse écrite, sont aux mains du privé et de l’opposition), la révolution a légiféré pour que sortent de la clandestinité des centaines de médias alternatifs, populaires, critiques, administrés par les citoyens eux-mêmes.

    “La démocratie est nécessairement revolutionnaire”. “Nécessairement” ? Parce qu’elle fait entrer en scène une majorite sociale trop consciente, trop intelligente pour qu’on la manipule comme autrefois, et avec elle de nouveaux besoins, de nouvelles critiques, de nouveaux centres d’intérêt, qui appellent a leur tour des changements sociaux, culturels, économiques, institutionnels, et ainsi de suite. La révolution bolivarienne parie sur l’intelligence et sur la participation des divers mouvements populaires.

    Récemment le sociologue brésilien Emir Sader rappelait combien l’université latino-américaine reste en majorité repliée sur elle-même, coupée des peuples (8). Il y a quelques semaines le professeur chilien de journalisme Pedro Santander Molina se trouvait à Caracas pour un exposé de troisième cycle à l’Université Centrale. Il eut la curiosité de marcher jusqu’à la proche université bolivarienne. Il raconte le contraste immédiat avec l’UCV : “il y a plus de peau foncées, plus d’affiches, plus de bruit, plus de vie. La première chose qu’on m’apprend est une surprise : c’est une université publique, de création récente et gratuite ! (..) Impossible de ne pas comparer : au Chili, on ne crée plus d’université publique depuis 80 ans”, et de raconter la marchandisation effrénée de l’éducation supérieure dans son pays, puis son émotion de voir offerte au peuple vénézuélien une littérature nombreuse à bas prix et en tout genre, qui lui rappelle la politique des éditions Qimantu, créées dans le même but sous le gouvernement de Salvador Allende. (9)

    Le professeur de Bolívar, Simón Rodríguez, traversa lui aussi le désert du Chili, puis le Pérou, créant partout des écoles où se mêlaient mulatres, blancs, indigènes, avant que l’oligarchie ne les ferme. Deux siècles plus tard, le Venezuela les rouvre. Près de la moitié de la population étudie, et l’UNESCO vient de décerner au gouvernement bolivarien un Prix pour son effort de massification des nouvelles technologies de l’information en faveur des secteurs populaires. (10)

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    funiculaire

    Certains “professeurs de gauche” ne pardonnent pas à Chavez de leur avoir fait perdre ainsi le monopole de la critique. Au bout de la route et au-delà des polémiques importées, l’université bolivarienne poursuivra sa décolonisation et son déploiement dans les communautés de tout le pays, faisant de l’université une périphérie et du peuple organisé, son centre, son intelligence collective, son “intellectuel organique”. Une université dont les matières ne seront plus puisées dans le “circuit fermé” de la classe moyenne mais dans les nécessités de la majorité sociale. Comment repenser l’agronomie au service de la souveraineté alimentaire ? La recherche scientifique en fonction de la santé publique et du développement national ? Comment écrire une histoire populaire du Venezuela ? Comment refonder le journalisme à partir de la propriété sociale des moyens de production de l’information ?... “Le génie est sorti de la bouteille, rien ne l’y fera rentrer”.

    Thierry Deronne, Caracas, janvier 2011.

    teletambores@yahoo.fr

    “La Rebelión de José Leonardo Chirino”, http://www.minci.gob.ve/reportajes/... “La “Primera independencia” de Nuestra América : algunas lecciones de la historia” de Luis Suárez Salazar (Cuba) : http://www.centrocultural.coop/blog...

    (1) Simón Rodríguez cité par Richard Gott, In the shadow of the Liberador, Verso, Londres 2000, p. 116.

    (2) Carlos Marx, Federico Engels, Obras Escogidas en tres tomos (Editorial Progreso, Moscú, 1974), t. I.

    (3) Même dans une armée de classe comme la chilienne, Jorge Magasich a montré qu’un nombre significatif de militaires ont refusé de participer au coup d’État de 1973, surtout dans la marine, et l’ont payé très cher. Voir : “Ceux qui ont dit « Non » Histoire du mouvement des marins chiliens opposés au coup d’État de 1973”, http://theses.ulb.ac.be/ETD-db/coll... . Pour l’édition espagnole (Chili) : “Los que dijeron ‘No’”, http://www.lom.cl/catalogo/producto...

    (4) Richard Gott, op. cit.

    (5) Selon l’historien vénézuélien Augusto Mijares, le caractère obligatoire de l’éducation au Venezuela, précéda même son débat en France. Emir Sader, interview publiée par Agencia Venezolana de Noticias http://www.avn.info.ve/node/38493

    Pedro Santander Molina, témoignage publié par Ciudad Caracas, http://ciudadccs.info/wp-content/up... http://www.correodelorinoco.gob.ve/...

    Iconographie.

    Peinture 1 : “Apamates de mayo”, auteur : César Rengifo (Venezuela). Date : 1973. Source : http://www.correodelorinoco.gob.ve/...

    Peinture 2 : “Juramento del Samán de Güere”, auteur : Aryssasi (Venezuela). Date : 2008. Source : http://encontrarte.aporrea.org/crea...

    Photographies de Joao Ripper (Brésil) : “rencontre de milices populaires” et “Metrocable”. Caracas, 2010.

    URL de cet article 12551
    http://www.legrandsoir.info/Hommes-en-vert-et-rouge-face-a-un-arbre.html

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  • Rapport sur les violations israéliennes des droits humains



    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 13 au 19 janvier :

    • les FOI ont tué un civil palestinien et en ont blessé 4 autres dans la bande de Gaza ;
    • un civil palestinien a été blessé par les FOI près de Naplouse ;
    • les FOI ont tué 2 civils palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza :
      • 2 civils palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué de prendre pour cibles les travailleurs, agriculteurs et pêcheurs palestiniens dans les zones frontalières à l’intérieur de la bande de Gaza ;
    • les FOI ont continué d’utiliser la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 3 civils palestiniens dont un mineur, un militant israélien et une militante néerlandaise ont été blessés ;
    • les FOI ont conduit 54 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie et une, limitée, dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 27 civils palestiniens, dont 6 mineurs ;
    • Israël a maintenu un siège total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
      • les soldats israéliens postés sur les check-points militaires en Cisjordanie ont arrêté 2 civils palestiniens ;
    • Israël a poursuivi ses mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem :
      • la construction de 32 logements dans la colonie Pisgat Ze’ev à Jérusalem a été approuvée ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation en Cisjordanie et les colons israéliens leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
      • elles ont ordonné la démolition de plusieurs maisons palestiniennes.

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    Les bulldozers israéliens ont démoli plusieurs maisons à Al-Dakika, dans le gouvernorat d’Hébron.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 13 au 19 janvier 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 13 janvier

    2 h 30, les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Tulkarem. Elles investissent la maison de la famille d’‘Abdul Qader Bilal al-Tabbal, 17 ans, et l’arrêtent.

    10 h, elles entrent dans Beit Qad, au nord-est de Jénine, fouillent un certain nombre de maisons et convoquent plusieurs Palestiniens pour interrogatoire.

    11 h, dans Shwaika, en périphérie nord de Tulkarem, les soldats patrouillent dans les rues du village. Des jeunes palestiniens se regroupent pour jeter des pierres sur les véhicules de l’occupant. Les FOI arrêtent Karam Ra’ed al-Naqouri, 16 ans, mais le libèrent trois heures plus tard.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 13 h 20, dans Habla, Ras Teera, Magharat al-Dab’a, Jal’oud, ‘Izbat Salman, et à 13 h 40, dans Ras ‘Atiya, au sud de Qalqilya ;
    • 17 h, Shwaika, au nord de Tulkarem ;
    • 18 h 20, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
    • 18 h 30, dans ‘Arraba, au sud-ouest de Jénine ;
    • 19 h 30, dans le secteur d’al-Himya, entre les villages de Kufor Ra’ai et de Fahma ;
    • 22 h, dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.

    Vendredi 14 janvier

    Une heure du matin, les FOI entrent dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, fouillent plusieurs maisons et arrêtent Rami Sameeh Saleem, 15 ans.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 1 h 30, dans Qabatya, au sud-est de Jénine ;
    • 13 h 10, dans Jeet, à l’est de Qalqilya ;
    • 14 h 30, dans al-Hashimiya, à l’ouest de Jénine, et dans Kufor Qoud, au sud ;
    • 16 h, dans le secteur entre ‘Azzoun et ‘Izbat al-Tabib, à l’est de Qalqilya ;
    • 16 h 25, dans ‘Azzoun à nouveau ;
    • 23 h, dans Beit ‘Our al-Tahta, à l’ouest de Ramallah.

    3 h 30 du matin, les FOI entrent dans Zabbouba, au nord-ouest de Jénine, patrouillent dans les rues et arrêtent ‘Omar Mahmoud Abu Zaytoun, 16 ans. Elles font irruption aussi dans un cybercafé, interpellent et photographient tous ceux qui s’y trouvent, et se retirent.

    Samedi 15 janvier

    Minuit, les FOI entrent dans le secteur de Sha’aba, au nord-est d’Hébron, pénètrent dans la maison de Mohammed Mahmoud al-Ja’bari, 34 ans, et l’arrêtent.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 11 h 20, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya ;
    • 11 h 30, dans Kufor Laqef, même secteur ;
    • 12 h 50, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée retient Hamza Saleem Radwan, 14 ans, pendant quelques temps.

    Dimanche 16 janvier

    Une heure du matin, les troupes d’occupation entrent dans Marda, au nord de Salfit. Elles vont chez Nader ‘Ammar Abu Baker, 24 ans, et le convoquent pour interrogatoire.

    Une heure et demie, incursion dans Sa’ir, au nord-est d’Hébron. L’armée fouille un certain nombre de maisons dans l’est du village et arrête 6 Palestiniens :

    • Ra’fat Yousef Shalalda, 24 ans ;
    • Waheed Ma’rouf Shalalda, 28 ans ;
    • Taha Mohammed Shalalda, 24 ans ;
    • Fadi Jawdat Shalalda, 26 ans ;
    • Nassim Sa’di Shalalda, 27 ans, et
    • Ussama ‘Abdul Mone’em Shalalda, 31 ans.

    7 h, du haut de leurs miradors situés à la frontière nord de Beit Lahiya, les FOI ouvrent le feu sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction sur l’ancienne colonie Elli Sinaï. Adham Ramadan Subeh, 22 ans, prend une” balle dans la jambe gauche alors qu’il est à 150 mètres de la frontière.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 11 h 05, dans Jayyous, au nord de Qalqilya, où l’armée retient pendant deux heures Eyad Saleem Shamasna ;
    • 18 h 10, dans al-‘Ouja, au nord-est de Jéricho ;
    • 19 h 30, dans Turmos’iya, au nord de Ramallah ;
    • 19 h 45, dans Nabi Elias, à l’est de Qalqilya ;
    • 21 h 20, dans ‘Assala, au sud-est de Qalqilya ;
    • 22 h 30, dans Dura al-Qare’, au nord-est de Ramallah.

    Lundi 17 janvier

    Une heure et demie, les FOI entrent dans le camp de réfugiés d’‘Ein al-Sultan, au nord de Jéricho, et pénètrent chez Tariq Ziad al-Sheikh ‘Ali, 25 ans, et l’arrêtent.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 8 h, dans Bedya, à l’ouest de Salfit ;
    • 11 h, dans Bourqin, à l’ouest de Jénine ;
    • 16 h, dans Habla, au sud de Qalqilya ;
    • 17 h, dans al-Dab’a, même secteur ;
    • 18 h 30, dans ‘Azzoun, à l’est de Qalqilya ;
    • 18 h 40, dans Hares, au nord-ouest de Salfit ;
    • 22 h 30, dans Bitounia, à l’ouest de Ramallah.

    Mardi 18 janvier

    Minuit, les FOI entrent dans al-Zahiriya, au sud-ouest d’Hébron, pour fouiller la maison d’As’ad ‘Abbas Shab’an, 27 ans, qui est arrêté.

    Une heure, dans Bedya, au nord-ouest de Salfit, dans la maison d’Adham Ibrahim Sarsour, 24 ans, qui est arrêté.

    Incursions au cours desquelles l’occupant patrouille dans les rues avant de se retirer ; sans raids sur les maisons ni arrestations :

    • 1 h 45, dans Tulkarem ;
    • 10 h 15, dans Kufor Ra’ei, au sud-ouest de Jénine ;
    • 11 h, dans Zabbouba, à l’ouest de Jénine ;
    • 21 h, dans Hijja, à l’est de Qalqilya.

    2 h du matin, les FOI entrent dans Beit Ummar, au nord d’Hébron, fouillent un certain nombre de maisons et arrêtent 2 Palestiniens :

    • Mo’taz Khaled ‘Awadh, 17 ans, et
    • Muhab Ibrahim Bahar, 17 ans.

    8 h, les FOI pénètrent à 300 mètres dans la localité de Jabaliya par l’est. Leurs bulldozers nivèlent ce qu’ils avaient précédemment défoncé.

    14 h, sur place depuis 8 h, les FOI tirent 7 obus d’artillerie sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction au sud-est de Beit Hanoun à plus de 600 mètres de la frontière. Amjad Sami Ahmed al-Za’anin, 18 ans, touché, meurt sur le coup. Sharaf Ra’fat Shihada, 19 ans, prend des éclats à travers le corps et Isma’il ’Abdul Qader al-Za’anin, 16 ans, est touché à l’abdomen et aux pieds. Le cheval de Sharaf Shihada est tué et celui de Samed al-Za’anin, sérieusement blessé.

    Mercredi 19 janvier

    Une heure et demie, les FOI entrent dans Burqa, au nord-ouest de Naplouse, pénètrent dans un certain nombre de maisons et arrêtent 10 Palestiniens :

    • Sanad Ragheb Salah, 28 ans ;
    • Mohammed RAgheb Salah, 25 ans ;
    • Maher Ussama Saif, 22 ans ;
    • Majed Ussama Saif, 20 ans ;
    • Mahmoud Khaled Far’ouniya, 22 ans ;
    • ‘Ali ‘Abdul Majid Daghlas, 21 ans ;
    • Qais ‘Abdul Jabbar Hijja, 21 ans ;
    • Maher Mohammed Hijja, 32 ans ;
    • Mohammed Tayseer Salah, 21 ans, et
    • Lu’ai Mahmoud Saif, 20 ans.

    14 h, du haut de leurs miradors situés à l’est du cimetière des martyrs au nord de la bande de Gaza, les FOI tirent sur des ouvriers en train de récupérer des matériaux de construction. Ahmed Nemer al-’Er, 22 ans, de la localité de Jabalya prend une balle dans la jambe gauche alors qu’il est à 300 mètres de la frontière .

    2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la dernière semaine, les FOI ont continué d’user de la force contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, avec les militants internationaux et israéliens, contre la construction du mur et la colonisation. Trois Palestiniens, dont un mineur, un militant israélien et une militante néerlandaise ont été blessés. Des dizaines de Palestiniens et de militants étrangers ont souffert d’avoir respiré les lacrymogènes, et/ou d’avoir reçu les coups des soldats.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : le vendredi 14 janvier, après la prière, les Palestiniens, militants internationaux et israéliens se dirigent en manifestation, comme chaque semaine, vers le mur israélien qui traverse le village. Les soldats postés au mur agressent les manifestants à coups de lacrymogènes, de bombes assourdissantes et tirent des balles d’acier enrobées de caoutchouc. Un mineur palestinien, et deux militants, israélien et néerlandais, sont blessés :

    • ‘Odai Falah Abu Rahma, 13 ans, est touché par un corps de grenade lacrymogène à la jambe gauche ;
    • Margret, 21 ans, militante néerlandaise, même blessure au pied droit, et
    • Noam, 36 ans, militant israélien, même blessure à la main droite.

    Nil’in, à l’ouest de Ramallah : même manifestation hebdomadaire, ce même vendredi. L’affrontement a lieu avec l’armée d’occupation près du mur, laquelle répond à la manifestation non violente avec la même brutalité. Ya’qoub Mohammed ‘Amira, 20 ans, est touché par un corps de grenade lacrymogène à la tête.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : même manifestation hebdomadaire, tous les vendredis, contre le vol de terres dans la zone de Wad al-Raya, entre Nabi Saleh et Deir Nizam, au profit des colons de la colonie illégale d’Halmish. Quand les manifestants arrivent sur place, les soldats les agressent avec la même violence.

    Beit Ummar, au nord d’Hébron : le samedi 15 janvier, à midi et demi, les Palestiniens, avec des internationaux, tiennent leur manifestation hebdomadaire. Ils se dirigent vers les zones déclarées fermées par l’occupant, près de la colonie Karmi Tsur, au sud de la ville. Les soldats les agressent et tirent sur les manifestants. Hassan Yousef ‘Alqam, 18 ans, est blessé d’un éclat de bombe sonore, et de nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz.

    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage serré sur les TPO et les restrictions aux déplacements des Palestiniens, dans la bande de Gaza, et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
    12 janvier  : 235  : 163
    13 janvier  :
     :
    338 Palestiniens (et
    116 militants de la solidarité)
     :
     :
    292
    14 janvier  :
     :
    1 Palestinien et
    le corps d’un patient décédé
     :
     :

    15 janvier  : "  : "
    16 janvier  : 318  : 376
    17 janvier  : 269  : 376
    18 janvier  : 276  : 191

    Le 15 janvier, le passage est fermé.

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    12 janvier  : denrées alimentaires 818 tonnes  : fleurs coupées 41 500

     : matériel agricole 74 tonnes  : fraises 5,1 tonnes

     : denrées diverses 1114 tonnes  :


     : gaz domestique 166,52 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 208 tonnes  :


     :

     :

    13 janvier  : denrées alimentaires 895 tonnes  : fleurs coupées 220 000

     : matériel agricole 251 tonnes  : fraises 9,5 tonnes

     : denrées diverses 1040 tonnes  :


     : gaz domestique 91,12 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 788 tonnes  :


     :

     :

    16 janvier  : denrées alimentaires 549 tonnes  : fleurs coupées 240 000

     : matériel agricole 157 tonnes  : fraises 11 tonnes

     : denrées diverses 1381 tonnes  :


     : gaz domestique
     :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire 52 tonnes  :


     :

     :

    17 janvier  : denrées alimentaires 836 tonnes  : fraises 4 tonnes

     : matériel agricole 162 tonnes  :


     : denrées diverses 1112 tonnes  :


     : gaz domestique 22 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : aide humanitaire
     :


     :

     :

    18 janvier  : denrées alimentaires 603 tonnes  : fleurs coupées 200 000

     : matériel agricole 219 tonnes  : fraises 3,5 tonnes

     : denrées diverses 1287 tonnes  :


     : gaz domestique 162,64 tonnes  :


     : fioul industriel 44 802 litres  :


     : aide humanitaire 136 tonnes  :

    Al-Mentar (Karni)

    12 janvier : les FOI autorisent l’entrée de 9030 tonnes de matériaux de construction pour la compagnie as’Oud ‘Ali.

    Beit Hanoun (Erez)

    Population  : 5 janvier - 6 janvier - 7 janvier - 8 janvier - 9 janvier - 10 janvier - 11 janvier
    Patients  : 16 20 2 0 26 33 38
    Accompagnateurs  : 18 21 2 0 25 31 35
    Palestiniens venant d’Israël  : 0 2 6 0 33 1 7
    Diplomates  : 0 1 4 0 0 16 12
    Presse  : 3 6 3 0 1 3 4
    Internationaux  : 27 26 17 0 11 13 18
    Gazaouis  : 0 1 0 0 5 0 0
    Gens d’affaires  : 58 64 0 0 57 62 62
    Réunions d’affaires  : 0 0 0 0 0 0 6
    Entretiens sécurité  : 0 1 0 0 1 4 1
    Personnalités  : 0 1 0 0 0 0 1
    Ambulances vers Israël  : 0 2 1 0 3 0 3
    Ambulances venant d’Israël  : 1 4 1 0 2 0 1

    Cisjordanie

    Toute le Cisjordanie est maintenue sous bouclage. Des restrictions supplémentaires ont été imposées sur les mouvements des Palestiniens.

    Jérusalem : les Palestiniens peuvent difficilement entrer ou sortir de la ville, entourée de check-points. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent toujours accéder à la cité. Les restrictions sont encore renforcées les vendredis, jours de prières, pour empêcher plus de Palestiniens à venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.

    Ramallah : sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, au sud-est de la ville, des restrictions renforcées sont toujours imposées. Des check-points volants sont régulièrement posés sur les routes de la région, pour arrêter et fouiller les véhicules palestiniens et contrôler les passagers : jeudi 13 janvier, 21 h, un check-point est posé à l’entrée de Beit Lilqya ; le vendredi 14 janvier, 8 h, un sous le pont Kharabtha al-Mishah à l’ouest, vers 19 h, les FOI reprennent position sur le check-point d’‘Attara à l’entrée nord de Bir Zeit, et vers 19 h 20, nouveau check-point sur la route Kharbtha Bani Hareth/Ni’lin, à l’ouest de Ramallah ; le lundi 17, 16 h, un autre sous le pont ‘Ein Yabroud, à l’est.

    Hébron : vendredi 14 janvier, nouveau check-point au carrefour d’al-Doura au nord d’Hébron, et un autre au sud d’Hébron ; dimanche 16, check-point au carrefour de Hassaka au nord-ouest, un deuxième au pont entre Hébron et Halhoul, et un troisième au carrefour d’al-Jalajel, au sud-est de la ville.

    Qalqilya : samedi 15 janvier, 4 check-points sont posés autour de la ville ; dimanche 16, 4 autres ; lundi 17, 6, et 6 encore le mardi 18.

    Tulkarem : samedi 15 janvier, 11 h, les soldats postés au check-point d’Ennab, sur la route Tulkarem/Naplouse, imposent des restrictions renforcées aux déplacements des Palestiniens ; au même moment, des soldats montent un nouveau check-point à l’entrée de Qiffin au nord ; le dimanche 16, 9 h 30, restrictions renforcées sur le check-point d’Ennab à nouveau ; le même jour, 11 h 30, nouveau check-point au carrefour de Far’oun au sud, et vers 19 h, un autre au carrefour de Beit Leed à l’est ; mardi 18 janvier, à midi, un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, un autre à l’entrée de Deir al-Ghossoun, et un encore à l’entrée de Baqa al-Sharqiya au nord de Tulkarem.

    Jénine : le jeudi 13 janvier, les FOI sur le check-point à l’entrée de Barat’a, au sud-ouest de Jénine, village isolé par le mur d’annexion, ont obligé les femmes palestiniennes à entrer dans des salles de contrôle pour les faire fouiller pas des soldates israéliennes. Vers 18 h, le même jour, l’armée pose un check-point volant à l’entrée de Beer al-Basha, au sud, et vers 19 h le même jour, un autre au carrefour d’‘Ejja, même secteur.

    Salfit : l’entrée nord de la ville est fermée depuis 2000, de même que la route qui relie le village de Marda à des terres arables qui lui appartiennent. Le samedi 15 janvier, 12 h 35, nouveau check-point à l’entrée de Qarawat Bani Hassan à l’ouest ; le dimanche 16, un autre à l’entrée ouest de Hares, au nord-ouest de Salfit.

    Jéricho : le jeudi 13 janvier, 9 h 30, nouveau check-point à l’entrée d’‘Ein al-Dyouk, au nord de la ville.

    Arrestations sur les check-points

    Samedi 15 janvier, 8 h 30, les soldats sur les check-point d’‘Attara, au nord de Ramallah, arrêtent Samer Mofeed al-Khsaib, 26 ans.

    Mardi 18 janvier, 13 h, arrestation sur le check-point d’Ennab, de Mohammed ‘Omar Jeetawi, 22 ans.

    4 - Mesures visant à créer une majorité démographique juive à Jérusalem

    Lundi 17 janvier, le comité local de l’Organisation et de la Construction, de la municipalité israélienne de Jérusalem approuve la construction de 32 logements dans la colonie Pisgat Ze’ev, à Jérusalem. La radio officielle israélienne rapporte que ces logements font partie d’un plan plus vaste présenté par des entrepreneurs privés pour construire au total 220 logements. Des sources de la municipalité de Jérusalem prétendent que rien n’a jamais changé dans la politique de construction depuis 40 ans, et que la municipalité a toujours facilité les chantiers de construction tant pour les résidents juifs que pour les résidents arabes de la ville, conformément au plan d’aménagement de la cité.

    5 - Colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens

    Jeudi 13 janvier, midi, des colons, qui étaient revenus sur un avant-poste colonial qui avait été évacué la veille par les FOI, agressent Fat’hi Fayez Hassan, qui travaille sur sa terre dans le secteur de Baslata, au sud de Qasra, village au sud-est de Naplouse. Peu après, des Palestiniens font appel aux habitants du village pour arrêter les colons qui, cette fois, se dirigent vers le village pour l’attaquer. Des dizaines de Palestiniens se rassemblent et se dirigent vers eux. Aussitôt, les FOI arrivent sur les lieux pour protéger les colons, tirant à balles caoutchouc et des grenades lacrymogènes et tapant sur les Palestiniens.

    ‘Abdul Majid Tawfiq Hassan, 61 ans, est gravement blessé par un corps de grenade lacrymogène reçu à la cuisse droite. Tariq Hussein Abu Raida, 48 ans, souffre de l’inhalation des lacrymogènes et d’une fracture de l’épaule droite, et Fat’hi Fayez Hassan, 66 ans, reçoit une pierre sous l’œil gauche.

    Lundi 17 janvier, 13 h, les FOI entrent dans Nazlat ‘Eissa, au nord de Tulkarem. Elles remettent 7 ordres de démolition ou d’arrêt de construction pour plusieurs maisons, un atelier de menuiserie et un hangar :

    • une maison en construction de deux étages, appartenant à ‘Abdul Rahim Mohammed Shawareb ;
    • une maison en construction de deux étages à ‘Abdul Hakim Mohammed Shawareb ;
    • une maison de deux étages appartenant à Mohammed Ahmed ‘Alloush ;
    • une maison en construction, à Mahmoud ‘Izzat Hussein ;
    • une maison en construction de deux étages, à ‘Abdul Halim Mohammed Shihada ;
    • un atelier de menuiserie et un hangar, à Eyad ‘Abdul Latif As’ad ;
    • une maison appartenant à Fadel Mohammed ‘Alloush.

    Mercredi matin, 19 janvier, les FOI remettent 5 avis à des Palestiniens de Sushia, à l’est de Yatta, au sud d’Hébron, leur ordonnant de démonter les tentes où ils vivent : cela touchent ‘Eissa Hussein al-Jbour, Mohammed Hussein al-Jbour, Mahmoud Ahmed al-Jbour, ‘Eissa Badawi al-Jbour, et ‘Omar Badawi al-Jbour.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 13 au 19 janvier 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • La Tunisie, une dictature trop voyante…sur internet ?

    Posté par calebirri le 17 janvier 2011

    En Tunisie, le peuple a eu raison de la dictature en quelques semaines, et ce malgré la violence exercée par le pouvoir en place. Si l'on applaudit officiellement le formidable élan de liberté pour la communauté tunisienne, celui-ci fait déjà peur à beaucoup,  et il ne faut donc pas crier victoire trop vite ; d'autant que ce qui suivra cette révolution populaire n'est pas encore certain d'être meilleur que ce qui la précédait.

    Mais cette révolution n'est pas une victoire pour la démocratie, bien au contraire : car bien qu'elle exprime aujourd'hui l'espoir d'une génération, elle n'est en réalité que le point de référence qui servira demain à contrôler la vague de protestations qui menace nos belles démocraties. Car il ne faut pas croire, la révolte des Tunisiens n'est qu'une dictature parmi d'autres, et n'a pu aboutir que grâce à la “faiblesse” du régime en place, qui par son trop grand appétit n'a pas su revernir à temps les dorures de son illusion démocratique… ce qui n'est pas le cas partout.

    Car il faut savoir qu'en arrivant au pouvoir, la plupart des dirigeants se trouvent confrontés à un système capitaliste tout puissant, qui corrompt peu à peu ses élites quelles qu'elles soient, jusqu'à les rendre complices d'actes délictueux susceptibles de les embarrasser : pour obtenir des contrats créateurs d'emplois ou des subsides internationales, ils doivent s'acquitter de commissions occultes, fermer les yeux sur certaines pratiques, abaisser le coût du travail et la protection sociale, tandis qu'au passage ils empochent également ce qu'on appelle les “rétro-commissions”, ou “pots de vin”. Pris dans cet engrenage, ils se doivent de cacher leurs méfaits aux regards du peuple, et au besoin faire voter des lois protégeant leur personne d'hypothétiques poursuites judiciaires.

    Ces lois, cumulées avec celles imposées par les différents lobbies de la finance ou du commerce, finissent inévitablement par rendre impopulaire le chef de l'Etat, qui se trouve au bout du compte coincé dans ses propres malversations : ayant appauvri son peuple tout en s'étant enrichi personnellement, englué dans des affaires de corruption illégales et uniquement protégé par son statut, il ne peut décemment plus lâcher le pouvoir sans rien risquer. Perdu pour perdu, il commence à vouloir tricher aux élections, s'arroger les pleins pouvoirs ou augmenter la durée de son mandat.

    Dans le cas de la Tunisie, la misère du peuple et le mépris des dirigeants ont fini par se voir, et atteindre un seuil critique au delà duquel un rapport de force est engagé : le gouvernement au pouvoir n'avait alors plus que le choix de partir, ou bien de se résigner au bain de sang. Le pouvoir ayant opté pour la seconde proposition, il ne lui restait plus qu'à gagner la bataille de l'image, et c'est ici qu'il a échoué.

    Car c'était sans compter internet, avec lequel les choses ne sont plus aussi simples qu'autrefois : si les médias traditionnels continuent de reproduire les communiqués officiels, les “journalistes-citoyens” (c'est à dire n'importe qui) peuvent mettre ceux-ci en contradiction avec la réalité par la profusion de leurs témoignages. Il suffit d'un téléphone portable et d'une connexion internet, et les informations se transmettent, se répercutent, se développent.

    C'est d'ailleurs à ce genre d'occasions qu'on comprend mieux l'intérêt que représente internet pour la contestation sociale, et surtout le danger qu'il fait courir aux dirigeants des autres “démocraties” du genre. Prompts à saluer la victoire du peuple une fois l'opinion publique informée, ils n'ont de cesse que de se prémunir en retour contre les dangers que représentent pour eux internet et les réseaux sociaux. Prompts à proposer l'aide sécuritaire au dirigeant démocrate d'hier, ils refusent aujourd'hui l'asile à un dictateur… nous démontrant ainsi leur volatilité, ainsi que leur volonté de ne pas écorner leur image. Prêts à user de la force pour lutter contre la contestation, ils se préparent aussi à l'empêcher de se diffuser, pour qu'on ne la voit ni grandir ni s'organiser.

    Nous sommes donc désormais prévenus : on ne délogera pas les dirigeants corrompus de nos contrées occidentales aussi facilement qu'en Tunisie, et sans doute les mesures “sécuritaires” seront bientôt renforcées. L'appauvrissement généralisé des peuples, face à l'enrichissement scandaleux d'une petite minorité, commence à se voir partout ailleurs, et conduira bientôt à des émeutes violentes susceptibles de déboucher sur des mouvements de plus grande importance. Nos gouvernants le savent, et s'y préparent depuis déjà quelque temps.

    Et il se pourrait qu'en ces occasions, et même si les masques tombent,  la réponse des gouvernants soit à la mesure de leur corruption : plus elle sera grande, plus ils frapperont forts… mais moins cela se verra.

    Caleb Irri

    http://calebirri.unblog.fr


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