• L'ami Babelouest du site Dazibaoueb nous fait parvenir une contribution. Il s'interroge sur le partage du pouvoir…   

    Tout va mal pour le « petit peuple », Il ne faut pas prendre ce terme sous un aspect péjoratif, aujourd'hui il recouvre plus de la moitié de la population.

    Y entrent bien entendu les exclus, ceux qui n'ont plus de travail, et n'en auront plus, comme ces quinquagénaires alertes, compétents, qui coûteraient soit-disant trop cher à des employeurs. Mais aussi n'en sortent pas de très nombreux jeunes, dont le seul défaut est justement de ne pas encore avoir eu d'emploi, et qui n'ont pas encore de compétences pratiques. Déjà, le paradoxe se dessine. Autre population précaire, y pointent les personnes qui n'ont eu droit qu'à un travail à temps partiel, souvent au SMIC. Leur profil ? Souvent, ce sont des femmes qui payent face à des employeurs peu compréhensifs leur supposé manque d'assiduité pour grossesses, maladies d'enfants ou autres raisons plus ou moins sexistes.

    Mais à ces vrais déshérités s'ajoutent maintenant, de plus en plus, des ouvriers ou employés à col blanc à qui l'on impose des périodes de chômage technique. Ce n'est plus tout-à-fait la pauvreté, mais cela y ressemble beaucoup.

    Encore au-dessus, le gros de la troupe est constitué de salariés à temps plein, qui autrefois se croyaient presque intégrés à la « classe moyenne ». Payés régulièrement, un peu mieux que les autres, ils sont très souvent endettés en raison de l'achat d'un petit pavillon, rien de luxueux. Ils se croyaient privilégiés, et voilà qu'en raison de rémunérations qui stagnent depuis longtemps ils n'ont plus qu'un budget péniblement équilibré s'ils ont deux salaires. Avec un seul, beaucoup lâchent prise. La cause, bien souvent ? D'autres crédits sont venus se greffer à celui, principal, de l'habitation. Une voiture modeste, un écran plat de télé plus grand pour remplacer le vieux téléviseur encombrant et plus très fiable, et voilà le surendettement qui pointe le nez.

    Ajoutons que les mieux lotis vivent d'une façon trépidante, avec des temps consacrés à l'entreprise, dont le transport, de plus en plus longs. Le téléphone portable les met à la merci d'un employeur qui n'hésite pas à les rappeler. Les commerciaux sont sensés ne pas vraiment arrêter de l'être, les techniciens emportent des dossiers difficiles pour y consacrer du temps « au calme » à la maison. Les plus fragiles disjonctent, de plus en plus nombreux.

    Que s'est-il donc passé ? Au-dessus de tous ces types différents d'actifs, les « managers » sont formés à dure école pour rentabiliser au maximum leurs « ressources humaines », au détriment de toutes considérations humanitaires. Il faut que des personnes qu'ils ne verront jamais, qui ne travaillent pas forcément, aient un retour sur investissement de plus en plus invraisemblable. Ce sont les seuls bénéficiaires du système. Chose amusante, de temps en temps ce système s'écroule, beaucoup de ces investisseurs n'en retirent plus rien, et retombent avec les pauvres, ou presque. Les plus futés raflent la mise.

    Les politiciens, ceux qui briguent les suffrages afin de se faire déléguer les aspirations de tous, sont souvent les jouets des grands investisseurs, par le biais de leurs Partis. Biais légal, ou pas. Élus, ces députés, sénateurs, conseillers généraux ou régionaux ne vont pas tirer sur leurs pourvoyeurs de fonds. Ils voteront des lois favorables à ceux-ci, aidés en cela par de persuasifs lobbyistes : ceux-ci pousseront la délicatesse jusqu'à écrire eux-mêmes les propositions de lois.

    En définitive, les groupes financiers, cartels, capitaines d'industries auront le pouvoir SUR toute la chaîne, aidés en cela par des médias qui souvent sont leur propriété ou celle d'un grand concurrent et néanmoins ami.

    Y aurait-il une autre solution, un autre profil de la société mondiale ? Bien sûr, mais pour passer à celle-là le seuil sera rude.

    Il s'agit de passer à une société où le pouvoir se partage AVEC tous. La chose va très loin, car elle implique de faire participer plantes et animaux, voire minéraux à la fête. Étonnant ? Pas vraiment, il s'agit de recycler au maximum, bien plus que les quelques balbutiements actuels ne le permettent. Il s'agit de respecter tous les habitants de la terre. Un premier point sera acquis par une gestion commune, mutuelle, coopérative de toutes les ressources.

    Les décisions ne seront pas prises par de lointains actionnaires, ou plutôt des Conseils d'administration aux membres interchangeables, inamovibles, mais par chacun de ceux qui sont concernés par un problème. Les énergies renouvelables seront la priorité, les transports seront réduits au maximum. Au lieu de vénalité, l'entraide sera primordiale. Il s'agit d'un tout autre comportement à apprendre ? Bien entendu. L'éducation des enfants dans ce sens aura beaucoup d'importance.

    Comment basculer de l'horrible, et mortel système actuel, à l'autre ? Il faut être conscient que cela ne se fera pas en un jour. Quelques tarés ont pris le pouvoir SUR. Sur tous les autres, humiliés, utilisés les uns contre les autres, ou en vue d'un but propre aux quelques-uns susnommés. Il ne s'agit pas de prendre le pouvoir, mais de le leur enlever. Il faut s'arranger, petit à petit, pour ne plus être assujetti au système. Ne plus avoir la télévision est un moyen.

    Bannir, autant que possible, la voiture, en utilisant dans une phase intermédiaire au maximum les occasions en place du neuf. Faire la même chose pour les produits manufacturés autres. Pour la nourriture, privilégier le local, le produit de saison du coin. Mille détails de ce genre. Et puis privilégier l'entraide, le plus possible. Petit à petit, ainsi, les liens avec les groupes lointains, qui tissent une servitude à laquelle on ne pense même pas, vont se distendre, s'effilocher, le pouvoir SUR fondra naturellement.

    Je suis conscient qu'une telle démarche n'est pas facile, mais en fait je crains que ce ne soit la seule efficace. Les moyens de coercition brutale ne manquent pas, se renforcent de jour en jour. S'y heurter de front me paraît quasi impossible. Mais à tous, on peut vaincre, à une seule condition : ne plus se donner de maîtres.

    Babelouest


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  • ILS INVESTISSENT DANS L'IMMOBILIER? INVESTISSONS LEUR MAISONS

    C’est la rentrée. Loyers trop chers, squats expulsés 

     

    pendant l’été, fin de bail, appartements minuscules ou 

    délabrés, nombreux sont ceux qui cherchent à se loger, sans en 

    avoir les moyens ou les garanties exigés. 

    Il y a quatre mois, suite à une décision d’expulsion, il nous a fallu quitter la maison 

    que nous habitions sans droit ni titre. Depuis nous vivions à droite à gauche, comme tant 

    d’autres, hébergés chez des amis qui voulaient bien nous faire un brin de place, nos affaires éparpillées un peu partout. Promenades-repérages, à pied en voiture, cercle de recherche de 

    logements, échange de bons plans entre camarades, enquêtes au cadastre : nous cherchions une maison. 


    AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES CONTENTS DE VOUS ANNONCER QUE NOUS AVONS UNE NOUVELLE MAISON. 


    Une maison pour habiter à plusieurs, un espace assez grand pour inviter, un jardin à cultiver, un toit sous lequel dormir, manger, palabrer, conspirer, aimer, crier, projeter et tutti quanti, 

    le plus longtemps possible. Une maison pour habiter le monde. 


    Nous avions repéré cette maison, vide depuis un certain temps déjà. Une maison fermée, murée, morte. Elle appartient à Quartz Properties, société immobilière qui possède l’entreprise 

    voisineet des dizaines d’autres terrains à Montreuil, notamment le long des Murs-à-Pêches dont elle a contribué largement à la destruction. Quartz Properties appartient à Proudreed, fond 

    d’investissement spécialisé dans l’immobilier d’entreprise. Proudreed possède des dizaines d’entreprises comme Quartz Properties, elle-mêmes propriétaires de  centaines de terrains et 

    bâtiments en France. 


    Les dirigeants sont bien contents : « 2008 reste une année record pour Proudreed en terme de hausse des revenus locatifs, de valeur de patrimoine, de cashflow et de baisse du taux de 

    vacance,  et ce malgré un contexte mondial en crise », pérorent-ils en première page de leur site internet. Et encore: « La seule façon d’être suivi, c’est de courir plus vite que les autres. » 

    Triomphalisme cynique et décomplexé de l’idéologie libérale. 


    MAIS L’INDIVIDUALISME NE RÈGNE PAS PARTOUT


    Les pratiques d’entraides et de solidarité n’ont jamais cessé d’exister, d’autant moins alors qu’on organise la précarisation de tous en

    invoquant une crise historique. 

    L’entraide, c’est des grandes choses et des petites choses, un désir de commun qui habite le quotidien. C’est mon voisin qui me prête sa voiture et une île en grève qui trouve à se nourrir 

    tout en bloquant les flux. C’est se regrouper pour veiller sur les enfants quand les crèches sont pleines et c’est abriter un homme sans papiers poursuivi par les flics. Ce sont des ouvriers 

    qui arrêtent le travail pour soutenir leurs collègues licenciés et des habitants qui font du pain pour tout le quartier. C’est se défendre à nombreux contre les institutions de contrôle social ou 

    faire une grande manifestation contre l’occupation policière de la rue. 


    Ouvrir une maison dont les propriétaires n’ont aucun usage est un acte simple, modeste. Mais ce que cela implique : l’organisation collective, la solidarité des voisins, le partage des savoirs 

    manuels et juridiques, l’autodéfense face aux polices ; ce sont autant de gestes de solidarités qui font rupture avec les logiques de gestion qui isolent, enferment, écrasent. C’est une attention 

    au commun parfois fatiguante mais toujours vitale. Alors on continue… 


    À bientôt, dans la rue, ici ou ailleurs. 

     

    LA CLINIQUE 


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  • Dans une inconscience quasi générale, gavés par les discours démagogiques de pantins que le peuple, dans son acceptation du jeu électoral pervers, a mis au pouvoir, ou par celles et ceux qui aspirent à y accéder, nous assistons, les yeux fermés, au saccage d’un siècle de résultat de luttes sociales et d’acquis sociaux.

    À l’image de la banquise soumise au dérèglement climatique, le socle, idéologique et pratique, des acquis sociaux fond d’années en années entraînant la destruction du lien social et l’accroissement des tensions sociales au débouché plus qu’aléatoire.

    LA LIQUIDATION DE L’HÉRITAGE

    Elle n’est pas le fait d’un « coup d’État » brutal, emprisonnant une partie de la population, une opposition déterminée, et jetant du jour au lendemain les plus défavorisés dans la pauvreté.

    Non, elle s’est faite, et se fait, le plus « démocratiquement » du monde. Avec un subtil et anesthésiant concours du système électoral – assurant une légitimité - qui permet à une petite fraction de prendre, légalement, le pouvoir par un discours de pure démagogie – du style « avec moi tout est possible ». La naïveté, la bêtise, l’inconséquence et la couardise de la soit disante opposition / des oppositions, faisant le reste….

    Toutes les avancées sociales du lendemain de la Libération sont en voie de liquidation : protection sociale, retraites, garanties de stabilité d’emploi, services publics, santé,….

    Le choix de cette liquidation à grande échelle est de nature purement idéologique et politique. En effet, rien ne permet aux liquidateurs de promettre sérieusement une amélioration générale du niveau de vie de la population,… au contraire la pauvreté gagne partout et les inégalités s’accroissent.

    Bien sûr, les « experts » aux services des politiciens nous expliquent doctement que : « le marché c’est l’avenir », « le marché c’est la modernité », « la concurrence c’est le progrès et la garantie de meilleurs prix », « la privatisation c’est la liberté »,… et autres sophismes ridicules.

    Les faits, partout dans le monde parlent d’eux-mêmes et montrent sans ambiguïté que tous ces discours sont des contre vérités. Pourtant, le poids de l’idéologie libérale – de droite comme de gauche – arrive efficacement à berner le plus grand nombre,… aidé en cela par un système politique « républicainement sacralisé », qui ficelle tout véritable débat, évitant l’hypothèse de l’alternative au profit d’une alternance conservatrice (on a vu où nous a mené la Gauche).

    L’aspect économique de cette liquidation est certes spectaculaire – destruction des grands monopoles publics, multiplication des officines commerciales et purement mercantiles, explosion de la spéculation dans tous les domaines, et pas seulement financier, assèchement des aides sociales au profit des soutiens aux financiers,…

    Le moins spectaculaire – du moins pour le moment – mais assurément le plus dramatique, quoique lié au précédent, sont les conséquences sociales.

    Derrière la marchandisation de la santé, c’est la disparition du droits aux soins pour tous – la qualité pour les riches, le minimum pour les pauvres.

    Derrière la liquidation du système des retraites par répartition, c’est l’abolition de la solidarité inter générationnelle. C’est l’individualisation des retraites dans un contexte – la capitalisation de l’épargne salariale – qui crée une précarité très grave pour celles et ceux qui placent leur épargne dans les circuits financiers – voir les crises financières. Sans parler de celles et ceux qui ne peuvent même pas épargner.

    Derrière la destruction des services publics, ce sont les aléas liés à la concurrence, à la surenchère mercantile, à la sélection des secteurs d’activité en fonction de leur solvabilité – voir l’énergie électrique, le gaz, le téléphone, le courrier,…

    Derrière la déréglementation du marché de la force de travail, c’est la précarisation généralisée de l’emploi avec toutes ses conséquences sur la vie sociale et individuelle. C’est la porte ouverte à l’asservissement général aux lois du Capital et à la dictature de la rentabilité.

    Enfin, l’abandon de la réglementation de la vie sociale qui, dans le fonctionnement d’un système marchand prédateur pouvait, du moins dans une certaine mesure, en limiter les excès, ouvre la voir à un véritable déchirement du tissu social, au repli communautaire vécu comme une planche de salut, aux conflits sociaux, à la violence.

    Sans parler des conséquences catastrophiques - et qui se font déjà sentir – sur le plan de la destruction de l’environnement.

    QUEL HÉRITAGE LAISSONS NOUS ?

    Se pose désormais une problème moral pour celles et ceux qui refusent l’attitude de « Après moi le déluge ! »

    Quel héritage social laissons nous aux générations nouvelles ?

    On peut dès à présent tracer les grandes lignes du désastre social qui s’annonce. Les tendances lourdes de la société que nous léguons à nos successeurs se développent aujourd’hui, inexorablement, sous nos yeux et dans une indifférence/inconscience quasi générale. : montée de l’individualisme, de la précarité, du communautarisme, de l’exclusion, de la violence.

    L’individualisme : par un contresens pervers, la classe dominante a fait de la Liberté, un instrument de domination politique et de division de celles et ceux qu’elle soumet. Faisant de la liberté individuelle une arme contre la solidarité qui pouvait menacer sa domination. Le chacun pour soi, garantit la domination sur tous.

    La précarité : elle est, d’une certaine manière un des dégâts collatéraux de l’individualisme. Dans une société, l’isolement de l’individu le rend vulnérable. Or, les lois du marché, celles du capital, la déréglementation, garantie du développement illimité du profit, utilisent, instrumentalisent les individus en fonction de leur propre logique, de manière impersonnelle et asociale créant ainsi une précarité des existences et des statuts sociaux.

    Le communautarisme : il est la conséquence de la faillite du « modèle républicain » sous les coups de buttoir des lois du marché d’un capitalisme mondialisé,… provoquant isolement social et précarisation. Le communautarisme apparaît comme un réflexe logique et humain à l’éclatement des valeurs qui fondaient la République. L’Etat, qui était le garant de ces valeurs, faisant définitivement le choix des intérêts du Capital mondialisé, est bien évidemment incapable de s’opposer à cette dérive, sinon par l’interdit et la répression.

    L’exclusion : stade final de la précarisation, pur produit des relations marchandes qui font que les individus ne sont plus des sujets « socialement citoyens » mais de simples instrument au service de l’appareil économique – voir la dégradation des statuts juridiques des salariés. L’Homme n’est pas une marchandise, mais sa force de travail oui.

    Vision pessimiste diront certains,… peut-être,… encore que tout un chacun est à même de se rendre compte – s’il fait un minimum d’effort – de la dégradation généralisée des relations sociales, sans parler de la dimension écologique.

    Il est évident que la situation devient peu à peu socialement insupportable et ce ne sont pas les artifices politiques mis en place par le système qui, à terme, peuvent permettre son dépassement.

    Une société ne peut pas subsister sans une solidarité – même si celle-ci s’exprime dans un cadre conflictuel – Or, aujourd’hui, la société marchande, dans sa phase de libéralisme, obnubilée par la fausse rationalité des mécanismes de marché, fait fi de toute solidarité et nie, de fait, sinon clairement de droit, la dimension sociale de l’existence humaine.

    On peut faire l’hypothèse que le choix politique a été fait, consciemment de la part des gestionnaires du capital et inconsciemment de la part du peuple, de l’abandon de cette solidarité. La « rationalité » du marché, propice, du moins dans une certaine mesure, aux intérêts du Capital et qui a séduit le peuple, nous conduit au chaos et à la violence.

    C’est par la mise en place concrète, et non dans des discours/programmes politiciens, de nouvelles solidarités, de nouveaux rapports sociaux, de nouvelles pratiques que nous pourrons reconquérir et améliorer tout ce qui est aujourd’hui mis à bas pour le bénéfice de quelques uns.

    Cette reconstruction, sur des bases nouvelles, est bien sûr hors de portée des gestionnaires du capital et de leurs serviteurs de droite comme de gauche.

    Patrick MIGNARD
    Septembre 2009

    SOURCE 


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  • Le 29 septembre prochain à Bayonne, Jean-Michel Ayçaguer, militant
    syndical d'ELB (Confédération paysanne du Pays Basque) passe en procès
    pour avoir refusé un prélèvement ADN lors de sa garde à vue suite à
    une action contre l'expulsion d'un jeune paysan de son exploitation.

    Lors de sa création en 1998, le fichier national des empreintes
    génétiques (FNAEG) avait pour finalité de répertorier les délinquants
    sexuels. Aujourd'hui le champ des personnes fichées s'est étendu aux
    personnes condamnées ou simplement suspectées des infractions les plus
    banales, vols à l'étalage, dégradation d'abribus, idem pour les
    militants syndicaux, écologistes (faucheurs OGM)… Par contre les
    auteurs de délits financiers (abus de biens sociaux, trafic d'influence,
    corruption...) échappent au fichage génétique.

    ELB soutient Jean Michel, militant syndical, car nous considérons le
    fichage ADN des syndicalistes comme une entrave à l’action syndicale.
    De façon générale, nous considérons qu'un tel fichier regroupant tous
    les opposants sociaux ou politiques aux gouvernements en place présente
    un grave danger pour les libertés fondamentales.

    Prenez deux minutes de votre temps pour signer et faire signer massivement
    la pétition de soutien à Jean-Michel qui encourt un an de prison et 15000
    euros d’amende !



    Cliquer ici : petition 

     

    * Ajout

    Ce fichage géné­ra­lisé, on le voit "pri­vi­lé­gie", pour le moment, une cer­taine caté­go­rie de popu­la­tion. Au total, l’État veut faire pas­ser les iné­ga­li­tés de clas­ses et les pos­si­bles révol­tes qui peu­vent s’en sui­vre pour une sorte de mala­die dans laquelle les oppres­sions mul­ti­ples dont sont vic­ti­mes les clas­ses popu­lai­res n’auraient aucun rôle.

    Que vont deve­nir les emprein­tes puisqu’elles sont sto­ckées entre 25 et 40 ans, soit lar­ge­ment le temps de rema­nier la légis­la­tion ? Contrairement aux emprein­tes digi­ta­les, l’ADN contient une masse d’infor­ma­tions qui dit pres­que tout de nous. On peut connaî­tre ainsi le groupe eth­ni­que, les mala­dies congé­ni­ta­les, la séro-posi­ti­vité, etc. On ima­gine que des employeurs/ses, des com­pa­gnies d’assu­rance, etc. sont avi­des d’accé­der à ce type d’infor­ma­tion. On nous garan­tie que la loi empê­che cela, mais comme on l’a vu, la loi varie. D’ailleurs, un État amé­ri­cain a déjà vendu à une com­pa­gnie d’assu­rance ses pré­lè­ve­ment géné­ti­ques. Cette vente n’était qu’une oeu­vre de cha­rité bien enten­due et il n’y a aucun ris­que d’uti­li­sa­tion de ce fichier par la dite com­pa­gnie. Ah, ce qu’on est ras­suré. On le sera tout autant quand on orga­ni­sera de gran­des foi­res à l’ADN pour finan­cer les anti dé pres­seurs d’une popu­la­tion flip­pée d’être fli­quée.

    Aujourd’hui, nous ne pou­vons que sou­te­nir et par­ti­ci­per à la soli­da­rité col­lec­tive auprès des per­son­nes qui refu­sent le pré­lè­ve­ment ADN et pas seu­le­ment les mili­tan­tEs. Au delà, c’est contre tout le sys­tème sécu­ri­taire qu’il convient de se bat­tre. Rappelons-le, ce contrôle géné­ra­lisé n’a qu’un but, étouffer toute vel­léité de révolte contre les oppres­sions de toute sorte et en par­ti­cu­lier cel­les de l’État et du capi­ta­lisme. Cependant, c’est aussi aux raci­nes de cette exploi­ta­tion et de la misère qu’elle génère qu’il faut s’atta­quer sous peine de se bat­tre contre le vent. Pour sor­tir de la misère et du fli­cage, c’est tout le sys­tème qu’il faut détruire. Seule alors une révo­lu­tion d’orga­ni­sa­tion liber­taire per­met­tra d’assu­rer l’égalité économique et sociale tout en évitant de créer un nou­veau tota­li­ta­risme.

     


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  • Ni la répression sauvage de l’Etat espagnol et ses collaborateurs en déroute en Pays Basque, ni les fascistes néo- franquistes, ne feront taire la résistance basque !

    Trois bars d’Iruñ ont été tagués ce week-end.  Des tags fascistes, comme seule l’extrême-droite espagnole sait le faire : “la Falange vous surveille” ou “si la loi ne le ferme pas, nous le ferons”.

    C’est le résultat des  actions d’intimidation menées par le Gouvernement de la CAB1 (Parti « socialiste »+parti populaire, néo franquiste..) et l’Etat espagnol, avec son gouvernement « socialiste ».

     De Madrid viennent les ordres : « rendre invisible » la solidarité et le soutien avec les 740 prisonniers politiques basques, dont + de 170 sont emprisonnés en France.

     Pour ceux qui décident de résister à ces mesures d’intimidation, la menace c’est l’inculpation « pour apologie de terrorisme » !

     Mais les bars militants Ezpala, Zurgai et Ipar Gorri ne sont pas les seuls à avoir subi des dégradations portant signature de la Phalange néo-franquiste : des monuments commémorant les soldats républicains ont subi les mêmes dommages.

     Face à ce week-end de la terreur digne « d’une nuit de Cristal » la majorité de la classe politique vient de dénoncer ces actes, mais comble de l’idiotie, les caniches de Madrid n’ont parlé que des dégâts occasionnés sur les monuments historiques.

     Ainsi, cette dégradation fasciste des bars et des monuments à la gloire des républicains antifranquistes  est aussi le résultat de la déclaration imbécile de la déléguée du Gouvernement espagnol, Elma Saiz, qui en juillet, avait appelé les citoyens conservateurs à la délation contre les lieux dans lesquels s’exprime la solidarité envers les familles ou les prisonniers basques.

     Depuis le printemps 2009, le gouvernement autonome pro-espagnol avait lancé sa milice de la Ertzaintza2, dans la chasse aux photos, qui s’est accentuée lors des fêtes locales, qui sont chaque année ponctuées par des manifestations en solidarité avec les prisonniers basques.

     Entre déclarations politiques imbéciles et décisions politiques imbéciles, la tension est montée d’un nouveau cran au Pays Basque.

     Comme nous l’avons écrit dans notre communiqué du 31 juillet, l’Etat espagnol vient de subir des défaites militaires, et par ses décisions et son refus de négocier une paix durable au Pays Basque sur des bases où chacun écoute l’autre, il a la lourde responsabilité de la renaissance des pires heures du franquisme et d’une intensification de la lutte d’indépendance… c’est donc bien les choix du PSE3 et du PNV4 qui poussent à la lutte militaire pour l’indépendance du Pays Basque…

     Exposer des photos des prisonniers est “une provocation” avait déclaré le PSE, donnant ainsi quitus à la « Falange » et bientôt peut être au « GAL» reconstitué, car il ne faut pas oublier que JON ANZA ORTUÑE, ancien prisonnier politique basque, a disparu depuis le mois d’avril dans d’étranges circonstances.

    Malgré le climat de tension qui règne au Pays Basque, notamment après l’interdiction des manifestations pacifiques par la répression violente suivie des dégradations fascistes, Rodolfo Ares, conseiller spécial pour la sécurité du « gouvernement basque » vient de demander aux maires des communes de faire fermer les buvettes militantes (les txosna) qui selon ses propres propos serviraient “de soutien social pour l’ETA”.

    Et fort de son appui du gouvernement, de la majorité et de l’opposition, du Roi et de Sarkozy, des instances européennes, il a sommé les basques mais aussi les gens de passage, à ne pas fréquenter les endroits qui affichent les photos de prisonniers.  Le « toutou » a aussi prévenu que ses chiens de garde de la milice Ertzaintza feraient des rixes dans ces lieux et confisqueraient les photos exhibées dans les rassemblements hebdomadaires des familles des prisonniers.

    Depuis quelques jours la réponse populaire des Basques est à l’insoumission aux appels des « toutou et chiens de garde» de Madrid, et des photos de prisonniers et des autocollants sont apposés en masse dans les quartiers populaires du Pays Basque. Et les manifestations de soutien aux prisonniers vont continuer, malgré la répression et les provocations.

    Le Comité « Libérez-les ! » apporte tout son soutien et toute sa solidarité avec les prisonniers, avec leurs familles, avec les associations de soutien.

    Le 25 août 2009

    --------------------------------------

    1. CAB - Communauté autonome basque (considéré comme une province)
    2. Ertzaintza - Police politique opérationnelle basque (sud)
    3. PSE - Parti Socialiste Espagnol
    4. PNV - Parti Nationaliste Basque (pro-espagnol) - Partido Nacionalista Vasco
    5. GAL - Groupe Antiterroriste de Libération – groupe paramilitaire clandestin créé en 1982 par le Ministre de l’Intérieur espagnol, pour lutter contre ETA, dissout en 1987 par Charles Pasqua suite à un accord entre la France et l’Espagne.

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  • Reprenons le contrôle de nos vies


    L’économie - c’est à dire la domination de la survie sur la vie - est nécessaire au maintien de toutes les autres formes de domination. Sans la menace de la pénurie, il serait difficile de contraindre les gens d’obéir aux routines quotidiennes du travail et de la paie. Nous sommes nés dans un monde économiciste.


    L’institution sociale de la propriété a fait de la pénurie une menace quotidienne. La propriété, qu’elle soit privée ou commune, sépare l’individu du monde en créant une situation dans laquelle, plutôt que de simplement prendre ce que l’on veut ou ce dont nous avons besoin, nous demandons la permission ; une permission qui n’est généralement accordée que sous la forme d’un échange économique. De cette façon, on garantit différents niveaux de pauvreté à chacun, même les riches car conformément à la règle de la propriété sociale : ce que l’on ne nous permet pas d’avoir excède de loin ce que l’on nous permet d’avoir. La domination de la survie sur la vie est maintenue, et entretenue.

    Ceux de nous qui désirent créer leurs vies selon leurs propres désirs, reconnaissent que cette domination, si essentielle pour le maintien de la société, est une ennemie que nous devons attaquer et détruire. Partant de là, le vol et le squat prennent toute leur signification en devenant partie intégrante d’un projet de vie insurgé. Mais l’assistance sociale, les repas de charité, la récup et la mendicité ne peuvent permettre de survivre que lamentablement sans un travail régulier. De plus ils n’attaquent en aucun cas l’économie ; ils sont intégrés à l’économie.

    Souvent, Le vol et le squat sont de simples tactiques de survie. Les squatters qui exigent « le droit au logement » ou qui essayent de légaliser leur squat, les voleurs qui s’auto-exploitent au même degré que n’importe quel autre ouvrier pour accumuler des marchandises sans valeur - ces gens n’ont aucun intérêt dans la destruction de l’économie... ils veulent simplement une juste répartition de ses marchandises.

    Mais ceux qui squattent et volent dans l’optique d’une vie insurgée, le font au mépris de la logique de propriété économique, de façon antagoniste. Refusant d’accepter la pénurie imposée par cette logique ou de se plier aux demandes d’un monde qu’ils n’ont pas créé, de tels insurgés prennent ce qu’ils désirent sans demander la permission à quiconque à chaque fois que surgit la possibilité. Dans cet antagonisme quotidien avec les règles économiques de la société, nous reprenons l’abondance du monde - et c’est un acte d’insurrection.

    Pour maintenir le contrôle social, la vie des individus est volée. A la place, nous n’avons accès qu’à la survie économique, l’ennuyeuse existence du travail et de la paie. Nous ne pouvons pas racheter nos vies, nous ne pouvons pas supplier non plus. Nos vies seront seulement nôtres lorsque nous les aurons récupérées, volées - et cela signifie prendre ce que nous voulons sans demander la permission.

    Extrait de Willful Disobedience N°2.
    Traduit de l’anglais par Non Fides. Extrait de Non Fides N°IV


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  • Le monde ne peut pas être changé sans lutter contre la propagande occidentale.

    Andre Vltchek
    illustration : auteur inconnu (mais on aimerait connaître)

    Quelquefois je suis poursuivi par des cauchemars : je suis en plein milieu d’un camp de réfugiés ravagé par des bombardements, peut-être au Congo (RDC) ou dans un autre pays désespéré à la périphérie de l’intérêt des médias. Les enfants courent autour avec des ventres gonflés, souffrant clairement de malnutrition. Beaucoup de femmes dans le camp ont des ventres gonflés aussi, mais pas à cause d’un acte d’amour, à la suite d’un viol qu’elles ont subi au cours des derniers mois. Il y a un tir d’artillerie venant des collines et les troupes de l’ONU sont impuissantes à l’arrêter.

    Quelquefois je me réveille et le rêve est parti. Ou je réussis à le refouler ; à le purger de mon inconscient. Mais quelquefois il reste avec moi pour le reste de la journée. Et souvent ce n’est pas du tout un rêve, mais une réalité. Je me trouve en fait dans les endroits comme Kibati [Congo], faisant face aux yeux désespérés des enfants, aux yeux résignés, rouges et gonflés des femmes, au canon d’un fusil. Il y a des feux à l’horizon et des bruits de tir d’artillerie venant de la brousse. Et au lieu d’un oreiller, je serre l’obturateur de mon Nikon professionnel, ou le tube en métal de mon stylo.

    Ce que j’écris et ce que je photographie parait régulièrement dans les pages des journaux et des magazines. Quelquefois une ou deux images font les murs des musées ou des galeries. Mais c’est toujours une lutte, une lutte pour persuader des rédacteurs, des éditeurs, des distributeurs, ou des conservateurs d’accepter au moins un aperçu édulcoré de réalité à montrer au grand public.

    L’ère des reporters vaillants et des rédacteurs déterminés semble être terminée. Les correspondants qui ont couvert la guerre du Viêt Nam, qui ont en fait aidé à arrêter la guerre du Viêt Nam, se font plus vieux. Ils écrivent des mémoires et publient des livres, mais ils sont à peine témoins des conflits d’aujourd’hui. Il y a encore certains journalistes courageux et dévoués - Keith Harmon Snow ou John Pilger pour en mentionner juste deux - mais ils sont plus l’exception qui confirme la règle qu’une occurrence commune.

    Et les courageuses voix alternatives sont plus nécessaires maintenant qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire récente. Comme le contrôle des entreprises sur les médias devient presque total, presque tous les grands médias servent maintenant l’implantation des intérêts économiques et politiques. Plus ils font, plus ils parlent du besoin de liberté de la presse, d’objectivité et de reportages impartiaux ; ailleurs, pas à la maison.

    Pendant que la plupart des média de langue anglaise exerce une répression sans précédent de l’information sur, par exemple, la brutalité de la politique étrangère occidentale en Afrique subsaharienne ou le génocide indonésien en cours en Papouasie Occidentale (deux parties du monde avec d’énormes réserves de matières premières exploitées par les compagnies minières multinationales), les titres des médias des classes dirigeantes aux États-Unis, Royaume-Uni et Australie intensifient leurs attaques contre les points de vues alternatifs venant de Pékin (PRC), Caracas, ou La Havane. La prise de pouvoir la plus forte par les fondamentalistes du marché, la rhétorique la plus antichinoise ou anti-Chavez apparaît sur les chaines des médias occidentaux - chaînes dont la propagande atteint maintenant quasiment chaque coin du globe.

    J’ai grandi en Tchécoslovaquie et bien que je ne me souvienne pas des chars soviétiques roulant sur les rues de Prague en 1968, en tant que petit enfant, je me souviens clairement des conséquences - la collaboration, les mensonges et le cynisme du soi-disant « processus de normalisation ». Ce qui me consterne maintenant - étant un citoyen naturalisé des États-Unis - n’est pas tellement que tout ce que je décris ici est entrain en fait d’arriver, mais l’indifférence qui accompagne tous ces événements terribles. Et surtout, que la grande majorité des gens dans le soi-disant « Premier Monde parlant anglais » croit en fait ce qu’ils lisent dans les journaux et ce qu’ils voient sur les écrans de télévision. Les mensonges et la partialité semblent être trop évidents pour être ignorés ! Mais surtout ils existent. En décrivant le lexique du pouvoir occidental, Arundhati Roy a écrit une fois : « Alors maintenant nous savons. Les cochons sont des chevaux. Les filles sont des garçons. La guerre est la paix. » Et nous admettons qu’il en soit ainsi.

    D’une certaine façon le contrôle de l’information est beaucoup plus achevé maintenant aux États-Unis ou au Royaume-Uni ou en Australie que cela le fut au cours des années 1980 en Tchécoslovaquie, Hongrie, ou Pologne. Il n’y a aucune « soif de vérité » - de vues alternatives - pour chaque pamphlet qui ose défier le régime et la langue de bois politique dans les livres et les films. Il n’y a pas une telle soif intellectuelle à Sydney, New York, ou Londres comme c’était courant de voir à Prague, Budapest, ou Varsovie. Les écrivains et les journalistes occidentaux au mieux « écrivent entre les lignes » et les lecteurs n’attendent, ni ne cherchent, de messages cachés.

    Tout cela continue sans conteste : propagande et manque de visions alternatives. Il semble que nous ayons oublié comment mettre en question les choses. Il semble que nous ayons accepté la manipulation de notre présent et de notre histoire ; que nous nous retournions même contre ceux rares qui sont encore debout à gauche et défendant le sens commun et la vérité et ce qui peut être vu à l’œil nu, mais qui est nié au nom de la liberté, la démocratie et l’objectivité (les grands mots qui sont maintenant usés au point qu’ils en perdent leur sens). Sommes-nous, à l’Ouest, une fois encore sur le point d’entrer dans une ère où nous montrerons du doigt les dissidents, allons-nous devenir des indics et des collaborateurs ? Nous avons connu beaucoup de périodes comme ça dans notre histoire. Il y a peu de temps - il n’y a pas longtemps du tout !

    Entre-temps, pendant que nos intellectuels collaborent avec le pouvoir et sont récompensés pour leurs efforts, des parties entières du monde baignent dans le sang, la famine, ou les deux. La collaboration et le silence parmi ceux qui savent, ou devraient savoir, est maintenant partiellement coupable de l’état actuel du monde.

    Le parfait propos politiquement correct est ancré dans l’écriture, les discours, même la psyché de beaucoup de nos penseurs aussi, Dieu l’interdit, ils n’offenseraient pas les gens de pays pauvres (ils peuvent être massacrés et encouragés à s’étriper, mais ils ne devraient pas « être offensés », surtout leurs chefs politiques et religieux corrompus qui servent les intérêts de l’occident et de ses multinationales). Concrètement - les limites du débat permis sur les écrans de TV ou dans les pages de nos journaux ont été définies. Ou on pourrait dire que la droite et les classes dirigeants ont ridiculisé le « politiquement correct » pour défier les limites de discussion, aussi de la diffamation. Si cela convient à l’establishment, cela définit la dictature féodale dans les endroits lointains (aussi longtemps qu’ils servent ses intérêts comme partie prenante de la culture de tel ou tel pays qu’il contrôle ou veut contrôler. Si la religion sert des intérêts géopolitiques de L’Occident (lire : si la religion nous aide à tuer des chefs Progressifs/De gauche et leurs disciples), l’Ouest déclarera son respect profond pour telle religion, même notre soutien, comme l’Angleterre a soutenu le Wahhabism au Moyen-Orient, aussi longtemps qu’il a cru que le Wahhabism réprimerait le conflit pour une société égalitaire et la distribution équitable de ressources minérales.

    Pendant que nous sommes occupés à dégommer Cuba pour les violations des droits humains (quelques douzaines de gens en prison, dont beaucoup seraient probablement accusés de terrorisme à l’ouest, puisqu’ils cherchent ouvertement à renverser la constitution et le gouvernement) et la Chine pour le Tibet (glorifier évidemment l’ancien seigneur féodal religieux juste pour contrarier et exclure la Chine est le principal objectif de notre politique étrangère - une approche ouvertement raciste) il y a des millions de victimes de par nos intérêts géopolitiques pourrissant ou déjà enterrées au Congo (DRC) et ailleurs en Afrique sub-Saharienne, en Papouasie Occidentale, au Moyen-Orient et ailleurs.

    Notre palmarès des droits de l’homme (si nous considérons tous les êtres humains « humains » et admettons que violer les droits d’un homme, une femme ou un enfant en Afrique, Amérique Latine, Moyen-Orient, Océanie ou Asie est aussi déplorable que le fait de violer des droits de l’homme à Londres, New York, ou Melbourne) est si épouvantable - aujourd’hui comme dans le passé - qu’il n’est pas imaginable que nos citoyens puissent croire encore que nos pays ont un effet de levier moral et devraient être autorisés à arbitrer et à exercer un jugement moral.

    Pendant que la propagande post-guerre froide (l’anéantissement de tout qui a été laissé par les mouvements progressistes) ose comparer l’Union Soviétique à l’Allemagne nazie (la même Union Soviétique qui a été sacrifiée par l’Ouest à l’Allemagne nazie ; la même Union Soviétique qui au prix de plus de 20 millions de vies a sauvé le monde du Fascisme), on omet le fait que les premiers camps de concentration n’ont pas été construits par les Russes, mais par l’Empire britannique en Afrique ; et qu’aucun Goulag ne peut égaler les horreurs de la terreur coloniale exercée par les pouvoirs européens entre deux guerres mondiales.

    La propagande est si ancrée dans la psyché nationale aux États-Unis et en Europe qu’aucune discussion de cette sorte n’émerge, n’est réclamée, ou simplement permise ou tolérée. Pendant que la révolution soviétique, et plus tard les Goulag, sont utilisés comme une preuve douteuse qu’un système Socialiste ne peut pas vraiment fonctionner (pendant que Staline était clairement paranoïaque, il n’y a eu aucun démenti concernant le complot pour diriger les nazis à l’Est - le fait de sacrifier la Tchécoslovaquie par la France et la Grande-Bretagne à la Conférence de Munich en 1938 était la preuve claire de cela), l’holocauste de l’occident en Afrique (par exemple l’extermination belge de dizaines de millions de Congolais pendant le règne de Roi Leopold I) n’est pas présenté comme la preuve que les monarchies de style occidentale et le fondamentalisme du marché sont essentiellement dangereux et inacceptables pour l’humanité, ayant déjà assassiné des centaines de millions de gens partout dans le monde.

    Évidemment tout venait de l’argent et de l’avarice européenne - des matières premières -ce pourquoi des dizaines de millions de gens au Congo ont du mourir il y a cent ans (c’était alors le caoutchouc). Les raisons ne sont pas si différentes que cela maintenant, bien que les meurtres soient principalement exécutés par les forces locales et par l’armée du voisinage et maintenant le fidèle Rwanda pro-étasunien, aussi bien que les mercenaires. Et les raisons ne sont pas très différentes en Papouasie Occidentale, sauf que là le meurtre est exécuté par les troupes indonésiennes défendant les intérêts économiques des élites corrompues de Jakarta aussi bien que les compagnies multinationales occidentales ; ou en Irak.

    Et nous ne sommes pas plus indignés. Les citoyens légalistes de nos pays ne jettent pas les ordures dans les rues, attendent au milieu de la nuit docilement un feu vert pour traverser les rues. Mais ils ne s’opposent pas aux massacres exécutés au nom de leurs intérêts économiques. Aussi longtemps que les massacres sont bien emballés par les médias et l’appareil de propagande, aussi longtemps qu’on n’explique pas clairement que le meurtre sert à soutenir le monde des affaires, mais aussi le niveau relativement élevé de la majorité de ceux qui vivent dans les soi-disant « pays développés », aussi longtemps que c’est très officiellement pour les droits de l’homme et la démocratie et la liberté. Une des raisons pour laquelle la propagande officielle est si facilement acceptée, c’est parce qu’elle aide à masser et calmer notre mauvaise conscience.

    Les élites intellectuelles et l’université ne sont pas à l’abri d’accepter, recycler et même inventer des mensonges. Au cours des dernières années j’ai été invité à intervenir dans plusieurs universités d’élite du monde parlant anglais - de Melbourne à l’université de Hong-Kong, Columbia et Cornell, Cambridge et Auckland. Je me suis rendu compte que la récusation des thèses existantes ne signifie pas que l’on défend l’intégrité intellectuelle : tout le contraire. Même plus que dans les médias, l’université est profondément hostile à contester des clichés établis. Essayez ouvertement d’être en désaccord avec la thèse selon laquelle l’Indonésie est un état tolérant, faisant un effort de démocratie et qui sait quoi d’autre qui a gagné tant de professeurs en poste et vous serez étiquetés comme un extrémiste, ou comme un provocateur au mieux. Et il sera très difficile d’éviter des insultes ouvertes. Essayez de contester les vues antichinoises monolithiques !

    Dans l’université anglo-saxonne, exprimer sa propre opinion est indésirable, presque inacceptable. Pour le faire point, un écrivain ou un orateur doit citer quelqu’un d’autre : « il est dit par M. Green que la terre est ronde. » « Le Professeur Brown a confirmé qu’il pleuvait hier. » Si personne d’autre ne l’a dit auparavant, c’est douteux que cela ait existé. Et l’auteur ou l’orateur sont fortement découragés d’exprimer leur opinion sur une question à coté. En résumé : on s’attend à ce que presque n’importe quel point de vue ou bout d’information soit confirmé par l’ « establishment », ou au moins par une partie de lui. Cela doit passer par la censure informelle.

    De longues listes de notes en bas de page ornent maintenant presque n’importe quel livre de non-fiction, de même que les groupes d’universitaires et beaucoup d’auteurs de livres d’essais, au lieu de faire une grande partie de leur propre recherche et travail de terrain, se citent sans relâche et se re-citent. Orwell, Burchett, ou Hemingway trouveraient extrêmement difficile d’évoluer dans un tel environnement.

    Les résultats sont souvent grotesques. Deux cas en Asie sont de grands exemples de cette lâcheté et servilité intellectuelles pas seulement du corps diplomatique, mais aussi de la communauté universitaire et journalistique : la Thaïlande et l’Indonésie.

    Les clichés créés par les médias anglo-saxons et l’université sont répétés sans relâche par les principaux médias, y compris BBC et CNN et par presque tous les quotidiens influents. Quand nos médias parlent du Cambodge, par exemple, ils oublient rarement de mentionner le génocide « communiste » khmer rouge. Mais on devrait fouiller samizdat pour apprendre que les khmers rouges ont accédé au pouvoir seulement après le violent tapis de bombes des Etats-Unis jeté sur la campagne. Et que quand le Viêt Nam a mis dehors le Khmer Rouge, les Etats-Unis ont demandé aux Nations Unies le « retour immédiat du gouvernement légitime » !

    Il y a presque rien dans les éditions en ligne des journaux occidentaux pour dépeindre les horreurs déchainées par l’Ouest contre l’Indochine, l’Indonésie (2 à 3 millions de personnes tuées après que les Etats-Unis aient soutenu le coup d’état qui a porté le général Suharto au pouvoir) et le Timor oriental, pour en mentionner juste quelques-uns.

    Je n’ai jamais entendu parler d’aucun homme public à l’Ouest utilisant les médias pour appeler au boycott de quelque chose d’indonésien à cause du meurtre continu des Papous (juste quelques uns ont paru être indignés au cours des années 1970 et 80 par le génocide au Timor oriental). Le Tibet est une affaire différente. La critique de la Chine sur sa politique au Tibet est épique. La critique de la Chine est en général monumentale et disproportionnée.

    Chaque fois que la Chine échoue, c’est parce que « elle est toujours Communiste » ; quand elle réussit, « elle n’est plus Communiste ». En tant que lecteur, je veux savoir des chinois si leur pays est Communiste ou non. De ce que j’entends, il l’est encore et, de plus, la grande majorité veut encore que cela le soit.

    Mais cela ne suffit pas : on ne peut pas faire confiance à la plus vieille culture importante de la planète pour se décrire elle-même : le travail doit être fait par les interlocuteurs natifs anglais, par les seuls gens choisis ou sélectionnés pour influencer et former l’opinion publique mondiale.

    Je veux avoir des nouvelles par mes collègues à Pékin. Je veux qu’ils soient capables de discuter ouvertement avec ceux qui tiennent leur pays responsable (absurdement) de tout, du Soudan à la Birmanie à l’environnement malmené. Combien de reportages avons-nous vu sur BBC world dépeignant des usines chinoises éructant de fumée noire et combien en avons-nous vu sur la pollution créée par les Etats-Unis - encore le plus grand pollueur sur la terre ?

    Ou quelles sont les pensées des savants japonais, des écrivains et des journalistes sur la Deuxième Guerre mondiale ? Nous savons tous que les journalistes parlant anglais basés à Tokyo croient ce que leurs collègues japonais pensent, mais pourquoi nous empêche-t-on habituellement de lire des traductions directes de travaux écrits par ceux qui remplissent les pages de certains des plus grands journaux sur la terre, publiés au Japon et en Chine ? Pourquoi devons-nous être guidés par une prudente main invisible qui forme le consensus global ?

    Parlant couramment espagnol, je réalise à quel point les tendances actuelles en Amérique Latine sont peu représentées dans les publications aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en Asie. Mes collègues latinoaméricains se plaignent souvent qu’il est presque impossible de discuter du Président vénézuélien Hugo Chavez ou Président bolivien Evo Morales à Londres ou à New York avec ceux qui ne lisent pas l’espagnol - leurs opinions apparaissent uniformes et bêtement partiales.

    Ces jours-ci la gauche est évidemment le thème principal - la question réelle - en Amérique Latine. Pendant que les journalistes britanniques et nord-américains et les écrivains analysent les révolutions latinoaméricaines récentes à la lumière des directives politiques de leurs propres publications, les lecteurs partout dans le monde (à moins qu’ils comprennent l’espagnol) ne savent quasiment rien des opinions de ceux qui sont en ce moment précis entrain d’écrire l’histoire du Venezuela ou de la Bolivie.

    Combien de fois est apparu sur les pages de nos publications que Chavez a introduit la démocratie directe, en permettant aux gens d’influencer l’avenir de leur pays par les référendums innombrables pendant que les citoyens de nos « démocraties réelles » doivent se taire et faire ce que l’on leur dit ? On n’a pas permis aux Allemands de voter sur l’unification ; on n’a pas demandé aux Tchèques et aux Slovaques s’ils ont voulu leur « Divorce de Velours » ; les citoyens britanniques, italiens et étasuniens devaient mettre les bottes et marcher en Irak.

    Les journaux de langue anglaise sont remplis de reportages sur la Chine sans que des chinois soient autorisés à leur parler. Ils sont aussi remplis de reportages sur le Japon, où des japonais sont cités, mais on ne leur fait pas confiance pour partager leurs articles à propos de leur propre pays - des articles qui seraient écrits par eux du début à la fin.

    Jusqu’à maintenant, la langue anglaise est le principal outil de communication dans le monde, mais pas pour toujours. Ses écrivains, journalistes, journaux et maisons d’édition ne facilitent pas la meilleure compréhension entre les nations. Ils échouent totalement à promouvoir la diversité des idées.

    Les médias utilisent l’anglais comme un outil au service d’intérêts politiques, économiques, même intellectuels. On force un nombre croissant de locuteurs non- natifs à utiliser l’anglais pour faire partie du seul groupe qui a de l’influence ; le groupe qui importe - le groupe qui lit, comprend et pense dans « le bon » sens. Au top de l’orthographe et de la grammaire, les nouveaux venus dans ce groupe apprennent comment sentir et réagir au monde autour d’eux, de même qu’ils doivent le considérer objectif. Le résultat est l’uniformité et la discipline intellectuelle.

    Quand je me réveille au milieu de la nuit, poursuivi par les cauchemars et les images que j’ai, il y a bien longtemps, téléchargées depuis mes appareils photo, je commence à rêver à un meilleur et plus juste arrangement du monde. Mais il y a toujours la même question rampante que je me pose à moi-même : comment y arriver ?

    Je pense à toutes les révolutions réussies du passé - toutes ont une condition préalable commune : éducation et information. Pour changer les choses, les gens doivent savoir la vérité. Ils doivent connaître leur passé.

    C’est ce qui a été répété à maintes reprises aux citoyens du Chili, d’Argentine et d’Afrique du Sud. Aucun meilleur avenir, aucune réconciliation honnête et juste ne peut être accomplie tant que le passé et le présent ne sont analysés et compris. C’est pour cela que le Chili a réussi et l’Indonésie a échoué. C’est pour cela que l’Afrique du Sud, en dépit de toutes ses complexités et problèmes est sur le chemin pour exorciser ses démons et évoluer vers un avenir bien meilleur.

    Mais l’Ouest, l’Europe, les États-Unis et dans une large mesure l’Australie - tous vivent dans la dénégation. Ils n’ont jamais complètement accepté la vérité de la terreur qu’ils ont déversée et déversent encore contre la grande majorité du monde. Ils sont toujours riches : les plus riches, comme ils vivent de la sueur et du sang d’autres. Ils sont encore un empire - un Empire - uni par la culture colonialiste : un tronc et des branches : tout en un.

    Il n’y aura jamais de paix sur la terre, une réconciliation réelle, à moins que cette culture de contrôle ne disparaisse. Et la seule voie pour la faire disparaître est de faire face à la réalité, parler et revisiter le passé.

    C’est la responsabilité de ceux qui connaissent le monde et comprennent la souffrance de ses gens pour dire la vérité. Peu importe le prix, peu importe combien de privilèges disparaîtront avec chaque phrase honnête (tous nous savons que l’Empire est vindicatif). Pour ne pas dire la vérité au pouvoir (il ne le mérite pas) mais contre le pouvoir. Négliger les institutions existantes des médias à l’université, comme ils ne sont pas la solution, mais font partie du problème, co-responsables de l’état du monde dans lequel nous vivons ! Seule une multitude de voix répétant ce que tout le monde, sauf ceux dans les pays dirigeants, semble savoir ; les voix amalgamées dans « J’accuse », vaincront les erreurs actuelles qui gouvernent le monde. Mais seulement les voix vraiment unies et seulement dans une multitude. Avec détermination et grand courage !

    Par Andre Vltchek
    La Page ZSpace d’Andre Vltchek. USA, Le 18 juin 2009.

    Traduit de l’anglais pour El Correo de : Estelle Debiasi.
    http://www.elcorreo.eu.org/article.php3?id_article=4482


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  • PERPIGNAN rassemblement de soutien - Comité de soutien « Justice pour Yann et Pierre »

    Face à la « justice », Pierre et Yann ne sont pas seuls !

    Le mercredi 12 août à 8h00, le Comité de soutien « Justice pour Yann et Pierre » appelle à un rassemblement devant le Tribunal de Perpignan où sera rendu le verdict !

    En 2007, Pierre et Yann, deux militants de la Coordination des Groupes Anarchistes, de SUD Étudiant Perpignan et pour l’un d’entre eux de Maulets au moment des faits, ont été placés en garde à vue. Cueillis chez eux, la police a perquisitionné leurs appartements et a pris leurs ordinateurs. Nos deux compagnons paient encore aujourd’hui la volonté du pouvoir de décrédibiliser et criminaliser à tout prix la lutte contre la LRU, qui a animé les universités ces dernières années. Après 48h de garde à vue, et 7h supplémentaires enfermés dans les cellules du tribunal, aucune des charges initiales n’a été retenue contre eux. Des plaintes nominatives d’outrage ont été déposées par certains professeurs contre Pierre et Yann. Les deux étudiants ont donc été accusés de « dégradations, vol, menaces de mort... » par ces mêmes profs qui se sont fait remarquer par leurs attitudes provocatrices et violentes, et pour leur opposition à la grève.

    Un an et demi après, le comité de soutien « Justice pour Pierre et Yann » (CGA, Maulets et SUD Étudiant) a permis de recueillir plus de 3000 signatures, et de multiplier les rassemblements et les manifestations de soutien. Le 29 juin, Pierre et Yann passaient au tribunal accusés finalement d’outrages, outrages en réunion et pour avoir refusé le fichage ADN pendant la garde à vue.

    Le fichage ADN est d’ailleurs un sujet particulièrement polémique. On remarque que les services de police doivent demander son accord au gardé à vue, avant de prélever sa salive, pour être enregistré au Fichier National Automatique des Empreintes Génétiques (FNAEG). Le refus du fichage ADN peut être réprimé par 1 an de prison et 15.000€ d’amende. Selon l’article 16.1 du Code Civil : « Chacun a droit au respect de son corps. Le corps humain est inviolable ». Les prélèvements génétiques sont une attaque à la dignité et l’intégrité physique ; personne ne peut être contraint à une intervention, sans fondement médical, sur son propre corps. C’est une atteinte aux libertés individuelles. En étendant ce fichage à pratiquement tous les crimes et délits (à l’exception de la délinquance économique et financière...), on se dirige vers un fichage génétique généralisé, contraire au respect des libertés de chacun.

    Lors du procès, les deux étudiants ont pu compter sur le témoignage de 6 militants qui ont contextualisé les agressions supposées, au moment de la mobilisation contre la LRU. A l’intérieur et à l’extérieur du Palais de Justice, plus de 200 personnes se sont rassemblées pour apporter leur soutien aux deux étudiants. Ainsi, le tribunal fut forcé d’entendre ce qui n’avait échappé à personne : ce procès était clairement politique, et les deux anarchistes, Pierre et Yann, en étaient les têtes de turc. Les professeurs anti-grève qui avaient porté plainte contre eux étant absents, c’est le juge qui a fait la lecture de leurs déclarations, et qui avait visiblement à coeur de défendre ces « pseudo-victimes ».

    Pierre et Yann n’ont reconnu aucun des faits, aucune des déclarations, aucune des charges qu’on tente de leur imputer ! Aujourd’hui comme hier, nous dénonçons toutes les manoeuvres qui prétendent démontrer artificiellement les charges contre les militants. S’ils sont condamnés, ce sera simplement parce que leurs choix politiques et leur implication ne s’accordent pas avec les défenseurs de l’État, d’un ordre établi indiscutable et d’une société acritique.

    Nous réclamons l’arrêt des poursuites contre Pierre et Yann ! Nous faisons un appel à l’ensemble des acteurs des luttes étudiantes et plus généralement des mouvements sociaux à être solidaires et à agir contre la criminalisation des luttes.

    Le mercredi 12 août à 8h00, le Comité de soutien « Justice pour Yann et Pierre » appelle à un rassemblement devant le Tribunal de Perpignan où sera rendu le verdict !

    Rassemblement de soutien sans badge, ni drapeau.

    POUR RAPPEL

    La contestation et la grève demeurent aujourd’hui encore des moyens de lutte reconnus et légaux, même si certains désireraient les voir privés de tout contenu, sinon totalement abolis…
    La lutte contre la LRU et les divers mouvements d’occupation, un peu partout dans l’hexagone, et notamment à Perpignan, ont montré une grande détermination et une grande maturité.
    Les adversaires de cette lutte, et ils sont nombreux, ont montré tout au long du conflit le peu de cas qu’ils font d’une simple attitude «démocratique», eux qui ne se privent jamais de parler au nom de cette même «démocratie»…Une importante partie de la communauté «universitaire», sur Perpignan notamment, a joué le pourrissement du conflit quasiment dès son origine… Malgré les votes successifs et majoritaires en faveur du blocage de la Fac, les manœuvres n’ont jamais cessé, manœuvres qui tendaient à discréditer le mouvement et ses militants les plus en vue ! Les responsables de l’Université ne reculèrent devant rien allant même jusqu’à entretenir un climat d’affrontement au besoin en permettant aux anti-grévistes de disposer, tout au long du conflit, d’un amphi -l’Amphi 3- situé à quelques mètres de l’Amphi 4, tenu par les grévistes…

    Aujourd’hui le président de l’U.P.V.D. et une partie des enseignants opposés au mouvement de grève, ont assigné en «justice» deux camarades étudiants, militants de la Coordination des Groupes Anarchistes, du syndicat SUD Etudiant, et pour l'un d'entre eux de l'organisation Maulets, aux fallacieux motifs de «dégradations ; vol ; menaces de mort…». Ce sont ces mêmes enseignants qui se sont illustrés, sans ambiguïté aucune, par des attitudes provocatrices voire violentes. Des attitudes manquant totalement de « mesure » d’autant qu’elles émanaient d'individus ayant la tâche d’instruire, de guider, d’encadrer, d’aider mais jamais, au grand jamais, d’insulter, de provoquer, de frapper, etc…

    Sur la base des plaintes déposées par les instances de l'Université et par ces enseignants, mercredi 19 décembre au petit matin Yann et Pierre, ont été arrêtés à leur domicile. La police a procédé à une perquisition à leur domicile et à la saisie de leurs ordinateurs. Nos deux camarades font les frais de la volonté du pouvoir de discréditer et criminaliser partout la lutte contre la LRU qui agite les universités depuis le mois d'octobre. A l'issue d'une garde à vue de 48h, auxquelles il faut ajouter 7 heures d’enfermement au tribunal, aucune des charges initiales n’a été retenue contre eux. Des plaintes nominatives d’outrages ont été déposées par des enseignants à l'encontre de Pierre et Yann. Uniquement à partir de ces accusations, ils sont placés sous contrôle judiciaire:

    - il leur est interdit de sortir des limites territoriales : le département des Pyrénées-Orientales,
    - il leur est interdit de se rendre à l'Université de Perpignan, sur le campus universitaire, au restaurant universitaire,
    - ils doivent s’abstenir de tout contact entre eux, mais aussi avec l’ensemble du personnel de l’Université…

    Alors qu'il y a présomption d'innocence, ce type de contrôle tend à accréditer la thèse inepte que Yann et Pierre sont de dangereux individus, et qu’ils sont coupables avant même d’avoir été jugés ! Pierre et Yann n’ont reconnu aucun des actes, aucune des déclarations, aucune des charges qui leur étaient imputés !

    Un des effets de ces mesures iniques revient à interdire à nos camarades d'aller à la fac et donc de poursuivre leurs études. C’est démentiel dès lors que les «plaignants» déclaraient n’agir qu’en vertu de la seule «liberté pour tous de suivre les cours...» Nous dénonçons ces pratiques qui font encore monter d'un cran la répression sur les mouvements étudiants. Nous dénonçons ces mesures d'acharnement qui ont pour but de les faire rentrer dans le rang.

    -Nous réclamons l'annulation du contrôle judiciaire infondé auquel Yann et Pierre sont soumis.
    -Nous dénonçons par avance toute tentation de monter artificiellement des poursuites contre eux.
    -Nous réclamons l’arrêt de la procédure à l’encontre de Pierre et Yann
    -Nous appelons l'ensemble des acteurs des luttes étudiantes et plus largement du mouvement social à se solidariser et à réagir à ces tentatives de criminalisation des luttes.

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    Justícia per Pere i Yann!

    La contestació i la vaga són encara, avui dia, uns mitjans de lluita reconeguts i legals, tot i que alguns els voldrien veure buits de contingut, o fins i tot totalment suprimits...
    La lluita contra la LRU i els diversos moviments d’ocupació, a tot l’Estat francès i especialment a Perpinyà, han fet prova d’una gran determinació i d’una gran maduresa.
    Els contraris a aquesta lluita, i són molts, han mostrat al llarg del conflicte el seu desinterès per unes decisions democràtiques, quan ells no es priven mai de parlar en nom d’aquesta mateixa «democràcia»... Una part important de la comunitat «universitària», particularment a Perpinyà, ha volgut ofegar i reprimir el conflicte gairebé des de l’inici... Malgrat les votacions successives i majoritàries a favor del bloqueig de la Universitat, les maniobres mai no han deixat de multiplicar- se, maniobres que tendien a desacreditar el moviment i els seus militants més visibles ! Els responsables de la Universitat no van recular de cap de les maneres, i van anar fins a fomentar les tensions i els enfrontaments ; per exemple donant als estudiants oposats al bloqueig un amfiteatre, durant tot el bloqueig, a pocs metres de l’Amfiteatre 4 ocupat pels estudiants en vaga...

    Avui, el president de la UP i una part dels professors oposats al moviment de vaga, han posat davant de la «justícia» dos companys estudiants, militants de la Coordinació dels Grups Anarquistes, del sindicat SUD Etudiant i, per un dels dos, de l’organització Maulets, suposadament acusats de «degradacions, robatori, amenaces de mort...». Aquests mateixos professors es van destacar, sense cap ambigüitat, amb actituds provocadores i fins i tot violents. Unes actituds sense cap «mesura», sobretot quan provenien de persones el rol de les quals és instruir, guiar, ensenyar, ajudar però de cap de les maneres insultar, provocar, pegar, etcètera.

    En base a les queixes dipositades per les instàncies de la Universitat i per aquests professors, el dimecres 19 de desembre a la matinada, Yann i Pere han estat detinguts a casa seua. La policia ha registrat els apartaments i ha agafat els seus ordinadors. Els nostres dos companys han pagat la voluntat del poder de desacreditar i de criminalitzar a tot arreu la lluita contra la LRU que sacseja les universitats des del mes d’octubre. Després d’una guàrdia vista de 48h, a les quals s’han d’afegir 7 hores tancats al tribunal, cap de les càrregues inicials han estat retingudes contra ells. Unes queixes nominatives d’ultratge han estat dipositades per alguns professors contra el Pere i el Yann. Unicament a partir d’aqueixes acusacions, se’ls plaça sota control judicial :

    - els és prohibit sortir de Catalunya Nord
    - els és prohibit anar a la Universitat de Perpinyà, al campus universitari, al restaurant universitari
    - els és prohibit tot contacte entre ells, però també amb el conjunt del personal de la Universitat.

    Tot i la presumpció d’innocència, aquest tipus de control tendeix a fer creure que el Yann i el Pere són unes persones perilloses, i que són culpables abans del judici ! Pere i Yann no han reconegut cap dels actes, cap de les declaracions, cap de les càrregues que se’ls posava a l’esquena ! Una de les conseqüències més vergonyoses d’aquestes mesures consisteix en prohibir als nostres companys d’anar a la Universitat i per tant de continuar els seus estudis. És totalment al•lucinant, quan les preteses «víctimes» declaraven actuar en virtut de la «llibertat per tots de seguir els cursos...». Denunciem aquestes maneres de fer, que fan pujar d’un grau la repressió als moviments estudiantils. Denunciem aquestes mesures i aquest aferrissament, que tenen l’objectiu de sotmetre’ns tots a l’ordre establert.

    -Exigim l’anul•lació del control judicial dràstic i no justificat al qual Yann i Pere estan sotmesos.
    -Denunciem per endavant tota temptació de perseguir-los, de manera artificiosa.
    -Exigim que s’aturi l’expedient en contra del Pere i el Yann
    -Fem una crida al conjunt dels actors de les lluites estudiantils i, de manera més àmplia, del moviment social, a solidaritzarse i a reaccionar a aquestes temptatives de criminalització de les lluites.

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    IL NE FAUT LAISSER AUCUNE CHANCE AUX ARMES NON-LÉTALES

     

     

    Ci dessous le texte de l’appel que lance le père de Joaquim Gatti, qui a perdu son œil à Montreuil d’un tir de flash-ball. Pour l’interdiction de ces armes « à létalité atténuée » dont la police use et abuse depuis qu’elles sont en fonction.

    Signez cette pétition, incitez vos amis à signer et à la faire signer, faîtes la tourner.

    http://4653.lapetition.be/

     

     

    Je veux remercier tous ceux qui ont marqué leur solidarité, relayé l’information et permis qu’on parle de ces actes d’une violence inadmissible.

    Deux messages m’ont conforté dans la conviction qu’il fallait interdire les armes non-létales.

    Le premier message vient du père d’un lycéen nantais qui a perdu son oeil droit dans des circonstances analogues. Il a résumé le rapport du CNDS (commission nationale de déontologie de la sécurité). On y trouve le même scénario qu’à Montreuil :

    - le policier tire à bout portant sur une personne désarmée qui ne le menace pas.

    - les autorités publient des déclarations mensongères.

    « La CNDS qualifie la blessure du jeune lycéen d’une »extrême gravité (...) dont les séquelles prévisibles sont particulièrement invalidantes puisque M. P.D-L ne récupérera jamais sa vision de l’oeil droit. " « La CNDS » déplore « à ce propos une contre-vérité de monsieur le Directeur central de la Sécurité publique (à Paris), qui a nié par écrit la gravité de la blessure. La CNDS qualifie cette inexactitude officielle, publiée pourtant après la connaissance de deux certificats médicaux “notoirement” connus, d’“imprudente précipitation” et de “manque de suivi patent” » (à moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une erreur volontaire ?).

    « La CNDS a auditionné un fonctionnaire de police cagoulé et armé d’un lanceur de défense 40x46 (LBD, flashball de nouvelle génération), auteur présumé du tir, qui a réaffirmé avoir visé un manifestant lanceur de “pierres” en direction des forces de l’ordre sur demande de sa hiérarchie mais il ne l’aurait “pas reconnu” dans la personne du jeune lycéen blessé à l’œil, à qui il a été confronté. Par ailleurs la famille estime après examen que le site du rectorat ne comportait pas de pierres ou de pavés à jeter, mais seulement du sable ou des graviers. » « Ces constatations conduisent la Commission à s’interroger sur ta compatibilité de l’usage d’une telle arme dans le cadre d’une manifestation qui implique une proximité des manifestants et de la police et leur grande mobilité. »

    C’est toujours un choc de voir les actes brutaux trouver leur place dans le langage de la gestion administrative : évaluation de la riposte, défaut de proportionnalité, légitime défense dans l’usage de la force, absence de nécessité de la riposte, poursuites disciplinaires et peut-être même, blâme pour le policier.

    Que peut dire celui qui depuis trente quatre ans a eu la chance de se voir vieillir dans le regard bleu de son fils au boucher qui va entourer son acte barbare du langage fleuri de l’administration républicaine ?

    Dans ces moments là, la question de la police républicaine sort du chapeau. Dans notre généalogie familiale nous avons plusieurs fois croisé cette police : la police du patron qui fracassa la jambe du premier avant guerre, les GMR (Groupe mobile de réserve) qui arrêtèrent le second dans le maquis pour le livrer aux allemands, les CRS en 68 qui raflèrent le troisième dans les champs de blé de Flins, aujourd’hui les policiers (habillés en robocop) qui ont tiré au visage du dernier sur la place du marché de Montreuil. Quel que soit leur nom, ces polices ne sont que les versions différentes d’une milice du pouvoir. Ces policiers ont agi directement sur ordre préfectoral. La question reste : doit-on doter une telle milice d’un matériel conçu pour terroriser ceux qui auraient des vélléïtés de protestations ?

    Le deuxième message commente l’agression du marché par les forces de l’ordre. Montreuil est une petite ville. Des enquêtes auprès des habitants ont été menées par la coordination des intermittents du spectacle. Celui qui était en charge du décryptage a envoyé un mail où il conclut :

    C’est accablant, je suis en train de retranscrire mais il y en a pour une heure et demie d’enregistrement, En rapprochant les témoignages on en arrive à la conclusion que Joachim était en train de s’éloigner (témoignage concordant de 2 personnes dont une voisine), d’autre part tout le monde dit que Joachim est tombé avec la tête vers la rue de Paris, les pieds vers le bd de Chanzy, à l’opposé des flics, donc il était de dos par rapport au flic. Un flic en civil très calme le visait déjà (flic en position de tir tenue pendant 4 secondes selon deux témoins, un des témoins est un voisin), ce qui veut dire que le flic a attendu que Joachim tourne sa tête vers lui pour tirer à ce moment là.

    Si le policier n’a pas hésité à tirer provoquant cette défiguration, en revanche la réalité de la mutilation est sans cesse mise en doute.

    Doute jeté sur la réalité de la blessure alors que dès le premier soir, le 8 juillet l’interne de l’hôtel Dieu avait clairement indiqué qu’il s’agissait de la perte définitive d’un oeil. Doute repris sous différentes formes dans certains journaux. Doute relayé par vos propres amis qui vous demandent s’il n’y a vraiment pas une petite chance ( probablement par gentillesse) de sauver l’oeil. Ce doute devient vite insupportable parce que le diagnostic médical ne supportait aucun doute, parce que la violence du choc ne laissait aucune chance.

    Il ne faut laisser aucune chance aux armes non-létales.

    Avec les signataires, je voudrais juste vous demander l’interdiction totale d’utilisation des armes non-létales (flashball, ldb40, tazer) par les forces de l’ordre.

    Stéphane Gatti

    Paris s'éveille 

     


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