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    "Depuis 1986, date où la législation antiterroriste a été instaurée en France, un empilement de lois successives a construit un système pénal d’exception qui renoue avec les lois scélérates du xixe siècle et rappelle les périodes les plus sombres de notre histoire.

    L’accusation d’ « association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction terroriste », inscrite au Code pénal en 1996, est la clef de voûte du nouveau régime. Or, ses contours sont particulièrement flous : il suffit de deux personnes pour constituer un « groupe terroriste » et il suffit d’un acte préparatoire pour que l’infraction soit caractérisée. Cet acte préparatoire n’est pas défini dans la loi, il peut s’agir du simple fait d'entreposer des tracts chez soi. Surtout, n'importe quel type de relation – même ténue ou lointaine, voire amoureuse ou amicale – avec l’un des membres constituant le « groupe » suffit pour être impliqué à son tour. C’est pourquoi, sur dix personnes incarcérées pour des infractions « en rapport avec le terrorisme », neuf le sont sous cette qualification.

    De l’aveu même de ses promoteurs, ce droit spécial répond à un objectif de prévention. À la différence du droit commun qui incrimine des actes, la pratique antiterroriste se satisfait d’intentions, voire de simples relations. Suivant le juge Bruguière, cité par Human Rights Watch, « la particularité de la loi est qu’elle nous permet de poursuivre des personnes impliquées dans une activité terroriste sans avoir à établir un lien entre cette activité et un projet terroriste précis ». C’est dans cette perspective qu’on a vu la possession de certains livres devenir un élément à charge, car ils constitueraient des indices sur des opinions ; et de l’opinion à l’intention, il n’y a qu’un pas.

    À ce flou de la loi pénale s’associe une procédure d’une extrême brutalité. Il suffit que le Parquet choisisse de manière discrétionnaire d’ouvrir une enquête sur une qualification terroriste pour que la police reçoive des pouvoirs d'investigation exorbitants : perquisitions de nuit, « sonorisation » des domiciles, écoutes téléphoniques et interception de courriers sur tous supports...

    De son côté, le délai de garde à vue – période qui précède la présentation à un juge – passe de 48 heures en droit commun à 96 heures, voire 144, dans la procédure antiterroriste. La personne gardée à vue doit attendre la 72ème heure pour voir un avocat – l’entretien est limité à 30 minutes et l’avocat n’a pas eu accès au dossier. A la suite de cette garde à vue, en attendant un éventuel procès le présumé innocent pourra passer jusqu'à quatre ans en détention provisoire.

    Par ailleurs, la loi centralise à Paris le traitement des affaires « terroristes », confiées à une section du Parquet et à une équipe de juges d’instruction spécialisés qui travaillent en relation étroite avec les services de renseignement. Des cours d’assises spéciales ont également été instaurées, où les jurés populaires sont remplacés par des magistrats professionnels. Un véritable système parallèle est ainsi mis en place avec juges d’instruction, procureurs, juges des libertés et de la détention, cours d’assises et bientôt présidents de cours d’assises, juges d’application des peines, tous estampillés antiterroristes.

    L’application de plus en plus large des procédures antiterroristes à des affaires d’État montre que l’antiterrorisme est désormais une technique de gouvernement, un moyen de contrôle des populations. En outre – et c’est peut-être le point le plus grave – cette justice exorbitante contamine le droit commun : la législation antiterroriste a servi de modèle dans d’autres domaines pour généraliser la notion de « bande organisée », étendre les pouvoirs des services d’investigation et centraliser le traitement de certaines instructions.

    La Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte des Nations Unies sur les droits civils et politiques, tous deux ratifiés par la France, garantissent qu’une sanction pénale soit fondée sur une incrimination intelligible la rendant prévisible. En outre, ces textes donnent à chacun le droit d’organiser équitablement sa défense – ce qui passe par la prompte intervention d’un avocat ayant accès au dossier. La procédure, « sœur jumelle de la liberté », doit être contrôlée par un tiers impartial, ce qui est impossible avec une filière spécialisée fonctionnant en vase clos, dans une logique de combat idéologique incompatible avec la sérénité de la justice.

    Il est illusoire de demander que ce régime procédural soit appliqué de façon moins large et moins brutale : il est précisément conçu pour être appliqué comme il l’est. C’est pourquoi nous demandons que les lois antiterroristes soient purement et simplement abrogées et que la France respecte en la matière la lettre et l’esprit de la Convention européenne des droits de l’homme et du Pacte des Nations Unies sur les droits civils et politiques. Nous invitons tous ceux qui se préoccupent des libertés à se joindre à notre campagne en ce sens."


    Le Comité pour l’Abrogation des Lois Anti-terroristeS,CALAS

     

    Pétitionlien 

     


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    Le 22 juin, les trois tourangeaux arrêtés lors du contre sommet de l'OTAN à Strasbourg, sont de nouveau convoqués devant le tribunal alsacien. Cela ne sera que la troisième fois, pour cette même affaire, qu'ils comparaîtront devant la
    justice. De là à penser acharnement, il n'y a qu'un pas ! Ils ont été relaxés le
    5 mai, pour vice de procédure.


    Le tribunal à été obligé de reconnaître que ni les flics, ni les greffiers ne savaient correctement recopier le simple numéro
    d'un article de loi. Le procureur a donc annoncé par voie de presse son
    intention de les rejuger sur le fond. Sa volonté est de les embastiller. Ils risquent jusqu'à un an de prison ferme, comme l'a déjà requis le porte parole de Dati/Sarkozy.


    Mais qu'ont ils fait pour mériter tant de zèle de la part de la voix du maître ?
    S'ils sont convoqués devant la cour, ce n'est pas simplement pour un procès d'intention, où pour avoir acheter de l'alcool à bruler, des lunettes de protection, et une SERPILLÈRE, mais bel et bien pour briser leur volonté à s'émanciper du contrôle social toujours plus intense, à construire de nouveaux rapports entre individus, basés sur des solidarités actives, l'entraide et l'égalité sociale.

    Ce qui est directement mis en cause, c'est leur mode de vie, leurs désirs d'échapper aux formes astreignantes du productivisme, du salariat et à son cortège de misère, dans lequel nous nous sentons tous de plus en plus enfermés.


    Le parti de l'ordre, dans l'incapacité de pourvoir à nos besoins et aspirations,
    tente de limiter, voir d'écraser nos volontés individuelles et collectives. Toutefois l'État en tant qu'architecture froide et sécuritaire, fait face à l'éventualité d'une crise majeure; celle de la forme actuelle de son outil de contrôle social en passe d'être rendu obsolète par le délabrement de l'économie capitaliste et de l'idéal de vie « petit bourgeois » devenu inaccessible et peu enviable.


    Le recours aux traditionnelles techniques d'enfermement disciplinaire, à la mise en compétition des individus par le biais du jeu concurrentiel de leurs ambitions, offre une marge de manœuvre de plus en plus limitée. Prisons surchargées, émeutes régulières, discrédit de l'entreprise et de son modèle managerial.


    Le véritable risque pour les gouvernants, est que cette crise matérielle
    s'étende et déborde en une crise institutionnelle et sociale. Les politiques de gestion de la misère (dites politiques sociales...) rencontrent de plus en plus de difficultés à rester crédibles et ce n'est certainement pas « l'armée » des travailleurs sociaux qui y changera quelque chose.

    Pour l'instant, les organes « représentatifs », tels que les syndicats ou partis, assurent leur fonction d'instrument de la machine « Contrôle », en régulant l'expression politique des frustrations par des manifs spectacles, assurant ainsi la reproduction du présent.


    Combien de temps tiendront-ils ? Quant serons nous capables d'initier des ruptures à la hauteur de nos utopies ? Si ces organismes n'arrivent plus à remplir leurs rôles, l'État en sera d'autant plus policier, et certainement même assisté par l'armée.

    « Le risque inhérent à une telle orientation est que cette société purement fonctionnelle se convertisse à une sorte de totalitarisme de l'efficace » (G. Sainati, U. Schalchli, La décadence sécuritaire La Fabrique 2007) conduisant à l'instauration progressive d'un nouveau régime de domination et de fascisme.


    La construction fantasmagorique d'un « ennemi intérieur », comme action
    psychologique et stratégie politique permet de justifier la nécessité des mesures prises, l'ingérence sans cesse croissante des autorités dans nos vies et la permanence
    d'une législation anti-terroriste, dite exceptionnelle. La recherche de peine de « substitution » et le recours au collier électronique, participe tout autant à ce processus de transformation de nos sociétés de contrôle et de maintien de l'ordre.

    Rien que pour l'année 2008, l'État a procédé à plus de 600 000 garde à vue. Combien de  perquisition? De personnes misent sous écoute, sous surveillance. La répression a pour but de marginaliser et d'éradiquer toutes organisations informelles et surtout de PRÉVENIR tous désirs ingouvernables, en imposant le respect du monopole et de l'omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères de notre existence.


    Les enjeux des logiques contre-insurrectionnelles actuelles sont le contrôle de
    la population (de leur déplacement, de leur velléité, ...) et le maintien des cloisons entre les différentes colères et luttes. Les gouvernants agissent en médecins, prodiguant tantôt le médicament police, tantôt le vaccin justice.


    Mais au final n'est-ce pas en leur sein, dans l'œil du cyclone que pourront
    enfin se briser les barrières sociales. La rencontre tant attendue de différents milieux sociaux qui, à terme, pourront se radicaliser et laisser libre court à
    leurs volontés d'émancipation. Nous l'avons notamment vu à Strasbourg, suite aux
    affrontements et à la convergence festive qui a eu lieu dans le quartier du Neuhoff. Les liens créés au dehors ont pu se développer à l'intérieur.



    Serpillières Offensives en Lutte


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    Julien à été libéré aujourd'hui à 17h, mais cela ne veut pas dire que la chasse aux sorcières est terminée pour autant...les lanceurs de clous tordus, contre-manifestant au sommet de l’Otan et autres squatteurs vont continuer, eux, à bénéficier du traitement de faveur pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" sous couvert de lutte contre le terrorisme ?

    Une continuité dans les remises en liberté concernant les "terroristes" :

    Ce lundi 25 mai, Juan a été libéré, cela faisait onze mois qu’il était emprisonné, accusé d’une tentative d’incendie d’une voiture de police pendant les élections présidentielles. Le juge Edmond Brunaud a placé Juan sous contrôle judiciaire, et la liste est longue. Interdiction de voir tous les co-mis en examen, de quitter la région parisienne. Assignation à résidence, obligation de travailler, de pointer une fois par semaine au commissariat et de se rendre régulièrement à des rendez-vous « insertion ».
     
    Le 10 février 2009, Isa était remise en liberté sous contrôle judiciaire, après un an d’incarcération. Elle doit maintenant signer toutes les semaines au palais de justice, ne pas sortir de France, ne pas se rendre dans le département de la Creuse et ne pas entrer en contact avec les autres co-mis en examen.
     
    Ces mises en détention pour fumigénes et clous tordus l’année dernière n’avait pas fait autant de bruit....
     

    Du côté des anciens A.D. , le tribunal d’application des peines de Paris avait accordé le 30 avril un régime de semi-liberté à Georges Cipriani, mais le procureur avait fait appel immédiatement de cette décision. L’audience en appel a été fixée au jeudi 25 juin à 13H30. 

    Régis Schleicher vient également d’obtenir du tribunal de l’application des peines de Paris un régime de semi-liberté. Le parquet a possibilité de faire appel.

    Pour Jean-Marc Rouillan, son avocat a déposé une demande de suspension de peine et demande à bénéficier d’une libération conditionnelle. Une nouvelle audience est fixée au 26 novembre.

     
     
    Cela voudrait-il dire que l’anti-terrorisme est enfin "saboté"...ou que la SDAT suit une autre piste...
     
    Dans l’affaire de Cognin   Raphaël et Lucas restent incarcérés pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes et de nuire à la sécurité de l’État » et « destruction de preuves ».
     
    Hier, une 1/2 douzaine de policiers de la section antiterroriste du parquet de Paris ont effectué , à 6 h 30, une perquisition au domicile privé, avenue de Colmar à Mulhouse, d’un des responsables du centre culturel kurde de la ville. Son fils et un neveu, âgés de 21 et 22 ans, ont été interpellés, et amenés directement à Paris. Les policiers parisiens évoquaient des violences lors de la manifestation contre l’Otan le 4 avril dernier à Strasbourg, manifestation à laquelle les deux jeunes gens arrêtés auraient participé « de manière pacifique. » Une dépêche de l’Agence France Presse, citant une source judiciaire parisienne, indiquait que les deux cousins sont soupçonnés d’avoir jeté des cocktails Molotov contre un bâtiment de la délégation permanente turque au Conseil de l’Europe à Strasbourg, en octobre 2008. Les deux jeunes gens ont été placés en garde à vue dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine.
     
    Les photographies et renseignements  généreusement moissonnés lors du contre-sommet de l’Otan à Strasbourg semblent maintenant commencerà être exploités 

    " Ils prennent des photos de toutes nos affaires, de nos vêtements, de nos papiers d’identité, et on est photographié sous toutes les coutures », a indiqué un militant qui souhaite n’être connu que sous son seul prénom, Patrick."

     
     
    Les groupes Grecs « Conspiration des cellules de feu » et « Fraction des nihilistes » vont donc pouvoir continuer à dédier leurs actions 
     

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  • PARIS, 22 mai, 29e chambre du TGI, procès de Yves Baumgarten, signataire de L’appel des 13, poursuivi pour outrage et rébellion, par un policier qui réclame 800 euros de dommages-intérêts.

    D’abord prévu en juillet 2008, puis en février 2009, son procès a été reporté car une personne présente sur les lieux de son arrestation (un policier en retraite) a témoigné en sa faveur.

    RAPPEL DES FAITS

    29 mai 2008, 18 h, Yves s’attable à un café de Barbès, à Paris. Il a rendez-vous avec un ami plus doué que lui en informatique car son ordinateur portable est en panne.

    Brusquement, un homme (en civil) fond sur lui. “Tu le vends ? C’est un portable volé ?” Surprise d’Yves. “Vous êtes qui ?” “Police ! Tes papiers !” Suggérant à l’homme qui vient de sortir sa carte de police de le vouvoyer, Yves s’étonne : “Vous n’avez trouvé que moi dans le quartier ?” Un deuxième homme se rue lui. Yves se retrouve plaqué au sol et reçoit des coups de pied. Il reste au sol pendant plusieurs minutes, un genou sur la nuque, un policier sur les reins. Arrivée d’une voiture de police en renfort.

    Dans le fourgon, Yves, qui a auparavant décliné sa profession, demande à ce qu’on desserre les menottes. Refus des policiers. L’un d’eux lui répond : “On n’en a rien à foutre que tu sois prof de philo !” C’est pendant le transport dans le fourgon qu’Yves, halluciné par la violence de ce qui lui arrive, se laisse aller à traiter les policiers de “milice de Sarko !” Accueilli au commissariat par un “Ah, le prof de philo qui n’aime pas la police !” il est retenu en garde à vue pendant 24 heures et écope d’une plainte pour outrage et rébellion.


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    Je garde en mémoire le souvenir obsédant d'un crissement de pneu, du fracas
    d'un train qui déraille, des portière qui claquent. Ensuite le cliquetis
    strident des menottes sur mes poignets, un écusson de la B.A.C., une panthère
    noire la gueule grande ouverte. Après plus rien, si ce n'est la sueur froide des
    auditions, la lumière blanche d'une cellule de garde à vue et la pellicule de ce
    faux monde qui continue pourtant de défiler...

                                    La république, l'ordre bourgeois, ou tout autre appellation du consensus
    social, cherche à nous maintenir dans un mode de vie unique et obsolète. L'ordre
    des choses tel que nous le connaissons s'effrite, il est prêt à voler en éclat.
    Les vieux mécanismes de cruauté et d'humiliation qui nous maintenaient dans la
    docilité et l'individualisme sont dorénavant insuffisant à dissimuler les
    conséquences de la débâcle.


                                    La bourgeoisie n'a plus rien à offrir, pas même l'illusion d'un espoir. En
    tant que pouvoir, ils ont déjà consommés toutes leurs fortunes. Ils n'exercent
    plus la moindre fascination, au sens fasciste du terme. Sous le pas lourd de
    leur désenchantement, ils laissent place à un sentiment nauséeux de déjà vu,
    déjà vécu. Tout est pellicule, fiction.


                                     Partout autour de nous se resserre l'étau de la légalité et du contrôle,
    partout s'allonge la portée des armes d'état. L'Europe sentant son déclin venir
    s'est érigée en forteresse. Arguant de ses prétentions démocratiques, elle se
    sert d'organe tel que l'OTAN pour armer ses intérêts et protéger ses privilèges.

                                    Lors des événements "otanesques" de Strasbourg, les autorités s'en sont
    données à coeur joie pour nous instrumentaliser en tant qu'exutoire chimérique,
    d'un peuple qui partout se rapproprie déjà par lui même les moyens de sa
    défense, que ce soit dans la rue, dans le bureau du patron, ou lors d'actions
    d'auto-réduction, ...


                                    La boulimie du pouvoir s'exerce toujours plus concrètement sur nos vies nos
    corps et maintenant notre pensé. Ce que l'on nous reproche est d'ordre abstrait,
    nous sommes suspectés d'avoir nourris de mauvaises intentions et donc incarcérés
    en raison de ces éventuelles volontés délictueuses. En réalité aucun acte
    matériel. Mais puisque porter des accusations n'est pas encore suffisant à
    prouver, les tribunaux vont alors devoir sonder nos moralités et nous punir en
    conséquences...


                                    Pour se purger de ses traumatismes et pour gérer sa propre production de
    frustration, la société a besoin de ses victimes expiatoire. Conscient des
    logiques et des intérêts spectaculaires dans lesquels nous nous débattions, nous
    avons refusé d'être jugés en comparutions immédiates, ce qui nous a valu d'être
    placés 1 mois en détention provisoire. Nous avons été libérés depuis, à l'issue
    d'un premier procès pour cause de nullités procédurières. Mais l'état ne compte
    pas en rester là, nous allons être rejuger.

                                    La république se décline en un grand nombres de prisons. Il y a bien sûr les
    institutions, les écoles, les foyers, les hôpitaux, les maisons de retraite, les
    camps de rétentions, les maisons d'arrêts et tant d'autres. Tous ces lieux
    d'enfermement dans lesquelles nous sommes placés sous dépendance, contraint les
    yeux rivés sur la pendule à patienter, à abandonné nos désirs, nos volontés.


                                    Notre course effrénée s'est momentanément échouée dans l'une de ces
    nombreuses cellules en forme d'impasse, dans lesquelles le pouvoir aime tant à
    nous enfermer.
                                    Tout comme à l'extérieur, ils s'imaginent pouvoir nous apprivoiser en
    exerçant un contrôle stricte sur nos sens, en soumettant nos corps à leur
    disciplines arbitraires. Tous ce que nous voyons, jusqu'aux odeurs que nous
    respirons (un mélange d'odeurs rances et de produits détergents), sans nous
    attarder sur la bouffe qui y est servie, tout est là pour nous rappeler notre
    condition de prisonnier. Un espace conçu à l'image de notre société, pour être
    démesurément fade et glacial.


                                    La prison tout entière est prévue pour que nous ne puissions pas nous en
    faire une représentation claire. Jusqu'aux fenêtres orientés de manière à former
    un angle restreint avec le mur, contrôlant ainsi le paysage à porté de vue.
    Chaque couloirs, chaque escaliers débouchent sur son poste de garde et son
    armada de caméra vidéo. Tout est compartimenté, enclavé, pour limiter nos
    déplacements, nos échanges. La prison constitue un immense champs
    d'expérimentation, pour des techniques sécuritaires qui seront ou sont déjà en
    application dans nos sociétés.


                                    Enfermés dans ces sinistres cages, le monde nous apparaît comme une immense
    source inépuisable de liberté. Mais la prison sert cette illusion, en se donnant
    pour but de nous isoler, pour nous affaiblir et nous briser. Par la contraintes
    et la privation, elle tente de semer le trouble et la confusion entre une
    éventuelle et éphémère libération et la possibilité même, le véritable devenir
    de la liberté.

                                    Un vent frais nous parvient parfois de l'extérieur. Chargé d'électricité, il
    nous annonce que dehors c'est partout le même ravissement, le même spectacle.
    Des bandes de jeunes et d'autres un peu moins, toutes conditions sociales
    confondues, qui refusent de jouer leur rôles. Ils ne vivent désormais l'instant
    présent que pour se rapproprier et assumer leurs désirs. Un front fière et
    indécent à l'égard d'une société desséchée, qui ne nous a jamais laissé d'issue
    que dans l'obéissance citoyenniste, la soumission et la monotonie des jours gris.


                                     Au hasard des rencontres, nous nous découvrons comme force collective. Une
    puissance enfin amène de nous libérer de la rage, que nous inflige tous les
    jours ces étalages insolent de biens et d'espoirs nauséeux. Auxquels nous le
    savons, nous n'aurons jamais accès. Et à vrai dire, tant mieux!

                                    Les séquences se figent, les enchainements se brouillent. On entend
    maintenant distinctement depuis la cabine de projection, le claquement de la
    pellicule qui tourne dans le vide. La bobine arrive enfin à son terme, et nous
    nous réveillons groggy, glacés, cherchant à tâtons un quelconque point de fuite
    dans cette atmosphère oppressive.


                                    Ce que l'on nous reproche concrètement c'est notre refus de la société telle
    que nous la subissons. C'est le fait que nous vivions en marge de celle-ci, que
    nous expérimentions de nouvelles formes de vie, de lutte. Les tyrans et les
    tenants de l'ordre ont décidés d'ignorer toutes formes de contestations
    traditionnelles, ouvrant ainsi la voie à une jeunesse tout de noir vêtu,
    célébrant le deuil de ses libertés.


                                    Comme une majestueuse fuite en avant, nous ne trouverons désormais de
    réponses que dans le mouvement qui détruit l'ordre existant des choses. La
    répression auquel fait face notre combat, nous a ramenés pour un temps au coeur
    même de la traque et de l'oppression.


    Mais dehors, comme depuis nos cellules,
    nous continuons de fomenter de nouvelles lignes de fuite, de nouveaux rapports
    de force, utilisant pour cela chaque brèches dans la forteresse. Ici plus que
    jamais nous avons conscience de la nécessité de nos pratiques, de nos
    solidarités, de nos luttes auxquelles semble répondre comme en échos, le lent
    vacillement de l'architecture sécuritaire et individualisante que nous fuyons.

                                    En tous lieux, toutes circonstances, nous continuons autant que possible
    d'aménager de nouveaux espaces de liberté. Ainsi s'il nous arrive parfois d'être
    pris ou même vaincus, nous restons à jamais insoumis. Amis soyez heureux, car
    j'ai la vague impression que de notre capacité à être heureux dépend notre seul
    espoir.

    F.A.P.


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  • Tessa Polak a "la rage". Interpellée le 28 avril par la police antiterroriste (SDAT), placée en garde à vue 72 heures puis relâchée sans aucune charge, cette femme de 36 ans, photographe de profession, dénonce aujourd'hui une "manœuvre d'intimidation".

    Membre active d'un comité de soutien aux neuf personnes mises en examen dans l'affaire des sabotages de voies SNCF, elle en connaît quelques-unes, en a croisé d'autres à Tarnac, en Corrèze, où elle s'est déjà rendue. Mais elle ne s'attendait pas, six mois après l'arrestation des neuf le 11 novembre 2008, a être, à son tour, interpellée de la sorte dans la rue. Depuis lors, elle collecte les témoignages.

    Ce 28 avril, en début d'après-midi, Tessa Polak circule en voiture dans le 20e arrondissement à Paris avec Benjamin Rosoux, l'un des mis en examen de Tarnac, à ses côtés. "A l'angle de la rue des Pyrénées et de la rue Jourdain, alors que je ralentissais, une nuée de types a surgi, dit-elle. Ma vitre était ouverte, je me suis retrouvée avec un pistolet sur la tempe tandis que deux autres me braquaient de face. J'ai cru à un car-jacking." Il s'agit en fait de policiers en civil. Eberluée, elle ne se souvient que de ces mots : "Terroriste ! Terroriste !"

    Menottée, elle est embarquée dans une autre voiture, tandis que Benjamin Rosoux est planté sur le trottoir, et emmenée à son propre domicile où a lieu une perquisition. Sur place, la police saisit ses ordinateurs et deux piles de L'insurrection qui vient. Ce livre collectif et anonyme, en vente libre, est perçu par la police, qui l'attribue à Julien Coupat, comme la doctrine du groupe. Il a été versé, dans son intégralité, au dossier d'instruction et vaudra d'ailleurs à son éditeur, Eric Hazan, d'être entendu le 9 avril par la police antiterroriste.

    Dans le coffre de la voiture de Tessa Polak, la SDAT en découvre 400 autres exemplaires. "Ils ont fait 'Bingo !', comme s'ils avaient découvert une cache d'armes, ironise-t-elle. Sauf que quand ils m'ont demandé d'où ça venait, je leur ai dit que j'étais passée chez l'éditeur et que je comptais les distribuer dans le cadre du comité de soutien, ce qu'ils savaient déjà."

    Tout au long de sa garde à vue, et des "8 à 10 interrogatoires", Tessa comprend qu'elle a fait l'objet d'une surveillance. Aux policiers qui lui demandent pourquoi elle a prêté son véhicule, en novembre 2008, à trois des mis en examen, dont Benjamin Rosoux, elle répond : "Ma voiture je l'ai prêtée comme ma maison est ouverte, mon frigo est ouvert…" "Ce qui m'a étonnée, poursuit Tessa Polak, c'est que leurs investigations portaient beaucoup sur le livre. Le type de questions qu'ils m'ont posé, la manière avec laquelle ils le faisaient, c'était pour valider leurs fantasmes. Le mot 'cellule' revenait sans cesse…"

    Après 48 heures, elle est  brièvement présentée au juge d'instruction Thierry Fragnoli pour une prolongation de sa garde à vue. Tessa Polak jure alors l'avoir  entendu dire : "Ce n'est pas ma faute mais vous allez payer pour les autres." "J'étais sonnée", dit-elle.

    Avec le recul, Tessa analyse son interpellation comme une "manœuvre d'intimidation, une façon de briser les solidarités actives, d'envoyer des signaux, et de banaliser les garde à vue". "Sinon, ajoute-t-elle, pourquoi m'ont-ils convoquée de cette façon ? Quand je leur ai demandé, ils ne m'ont pas répondu." Après cette interpellation, et celle de plusieurs étudiants, soupçonnés d'avoir participé à une manifestation non autorisée en faveur, notamment, de Julien Coupat, dernier des mis en examen à être toujours incarcéré, les comités de soutien – il en existerait une cinquantaine en France –, se sentent sous pression. "Il y a une demande très pressante de “guides” de garde à vue", ironise Frédéric Combarieu, membre du comité parisien.

    Alors que le juge des libertés et de la détention doit une nouvelle fois statuer sur la demande de remise en liberté de Julien Coupat,(178 ème jours de prison) ce dernier lassé des fouilles et de cette "farce", a demandé à ne pas être extrait de sa cellule pour l'occasion. Pour les mêmes raisons, le comité de soutien ne se rassemblera pas non plus ce jour-là. Mais plusieurs initiatives en mai, des concerts notamment, sont à l'ordre du jour


    Julien COUPAT
    N° d’écrou 290173
    42 rue de la santé
    75014 PARIS


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  • De Guantanamo à Tarnac : un renversement de l’ordre de droit

    La "lutte contre le terrorisme" est le moyen pour changer les normes du droit dans les pays occidentaux.

    Jean-Claude Paye - 2 mai 2009

     

    La mise en scène de l’arrestation et de l’inculpation des " autonomes de Tarnac " est un phénomène qui révèle non seulement un bouleversement de l’ordre juridique, mais aussi une mutation plus profonde, celle de l’ordre symbolique de la société. Le renversement du rôle de la loi est lui-même le phénomène d’une " père-version " de la Loi symbolique.

    Les procédures mises en place représentent un des aspects les plus significatifs de la tendance imprimée par la " lutte contre le terrorisme ", à savoir qu’un individu est désigné comme terroriste, non pas parce qu’il a commis des actes déterminés, mais simplement parce qu’il est nommé comme tel. Cela est le point d’aboutissement d’une tendance qui se déploie depuis une dizaine d’années. Le processus de subjectivation du droit aboutit ainsi à un renversement du rôle de la loi. Cette dernière n’est plus un cran d’arrêt à l’arbitraire, mais une forme vide consacrant la concentration des pouvoirs aux mains de l’exécutif. En l’absence d’un imaginaire organisateur, d’une conscience politique unifiée, le pouvoir a la possibilité de créer un nouveau réel, une virtualité qui ne supprime pas, mais qui supplante les faits.

    La faiblesse du mouvement social, la faillite de la fonction symbolique explique l’absence de frein à la toute-puissance de l’État qui se montre en tant qu’image englobante, en tant que figure maternelle. À un ordre social névrotique qui se révèle contradictoire, se substitue une structure psychotique, un ordre qui supprime tout conflit, toute possibilité de confrontation subjective. La distinction entre intérieur et extérieur disparaît. La fusion entre droit de la guerre et droit pénal est pleinement inscrite dans une loi américaine de 2006, qui permet au pouvoir exécutif américain de désigner comme ennemis ses propres citoyens.

    L’affaire des " autonomes " de Tarnac s’inscrit dans cette modernité de la guerre des gouvernements contre leurs propres populations. À part quelques rituels dans l’expression verbale du pouvoir, cela n’a pas grand-chose à voir avec la vieille notion d’ennemi intérieur et la stigmatisation traditionnelle des opposants politiques. Ici, on ne s’attaque pas à une idéologie déterminée, à une forme de conscience, mais simplement au corps, à des comportements, au refus de s’abandonner à la machine de mort. Il ne s’agit donc pas de démanteler une avant-garde, mais de montrer que le refus de faire de l’argent, d’éviter les dispositifs de contrôle ou la volonté de refaire du lien social constituent une forme d’infraction, la plus grave qui existe dans notre société, un acte terroriste. Cela concerne tout un chacun et non seulement une minorité.

    La mouvance " anarcho-autonome " de Tarnac Le 11 novembre 2008, dans le cadre de " l’opération Taïga ", 150 policiers ont encerclé Tarnac. Simultanément, des perquisitions étaient menées à Rouen, Paris, Limoges et Metz. L’interpellation de dix jeunes gens est avant tout un spectacle destiné à créer l’effroi. Leur arrestation serait en rapport avec des actes de sabotage de lignes de la SNCF, qui ont causé, le 8 novembre, le retard de certains TGV sur la ligne Paris-Lille. Les actes malveillants, l’arrachage de plusieurs caténaires, ont été qualifiés de terroristes, alors qu’ils n’ont, à aucun moment, menacé la vie humaine. L¹accusation, qui dit disposer de nombreux indices, notamment des écrits et la présence de cinq suspects près de lignes sabotées au moment des faits, reconnaît n¹avoir aucune élément matériel de preuve.

    C’est leur profil qui justifie leur inculpation. Ils ont été arrêtés car " ils tiennent des discours très radicaux et ont des liens avec des groupes étrangers " et nombre d’entre eux " participaient de façon régulière à des manifestations politiques ", par exemple : "aux cortèges contre le fichier Edvige et contre le renforcement des mesures sur l¹immigration "[1].

    Selon Jean-Claude Marin, procureur de Paris, les cinq jeunes placés en détention préventive seraient le " noyau dur d¹une cellule qui avait pour objet la lutte armée "[2]. Les quatre autres personnes arrêtées seront rapidement libérées sous condition, mais resteront suspectées de " dégradation en réunion sur des lignes ferroviaires dans une perspective d¹action terroriste ". En l’absence d’éléments à charge, trois des cinq prisonniers seront ensuite libérés, mais resteront assignés à résidence. Quant à la maison des inculpés, elle est désignée comme un " lieu de rassemblement, d¹endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes ".

    Le discours du pouvoir procède à un double déplacement : de simples actes de sabotage, comme il peut, par exemple, y en avoir dans un mouvement social, sont qualifiés de terroristes et ces actes sont nécessairement attribués aux jeunes de Tarnac, bien que la police reconnaisse l’absence de tout élément matériel de preuve. L’image du terrorisme érigée par le pouvoir crée un réel qui se substitue aux faits. Ceux-ci ne sont pas niés, mais toute capacité explicative leur est déniée. Les actes de sabotage ne peuvent être que le fait de personnes désignées comme terroristes. L’acte de nommer, antérieur à toute procédure d’évaluation objective, renverse celle-ci et enferme dans l’image, dans une forme vide. Cette procédure est l’aboutissement d’un processus rapide de subjectivation de l’ordre juridique.

    Un processus de subjectivation du droit Les anciennes lois antiterroristes, existant bien avant le 11-Septembre, avaient pour but de nier le caractère politique de l’acte poursuivi en criminalisant celui-ci. Pour les nouvelles législations, c’est au contraire le caractère politique qui est attribué au délit, l’intention supposée, de faire pression sur un pouvoir public ou une organisation internationale, qui donne à l’infraction son label terroriste. La décision-cadre européenne relative à l’infraction et à l’organisation terroristes, qui est actuellement intégrée par tous les États membres, est taillée de toutes pièces pour s’attaquer aux mouvements sociaux et à la contestation.

    C’est non seulement l’élément subjectif de l’infraction, l’intention attribuée à l’acte, qui la détermine comme terroriste, mais l’élément objectif de l’infraction désigne, comme immédiatement terroriste, le fait d’occuper un bâtiment administratif ou un moyen de transport public. Ces lois mettent en place également un délit d’appartenance qui permet de poursuivre une personne qui fait simplement partie de l’organisation incriminée. Elles introduisent ainsi, en opposition avec l’ensemble de la tradition juridique occidentale, une notion de responsabilité collective. Elles créent également un délit d’intention. On peut être poursuivi non pas en rapport avec un acte commis, mais simplement parce qu¹on aurait eu l’intention de le commettre.

    La Grande-Bretagne va encore plus loin. Le Terrorism Act 2006 se pose au-delà de l’intention. Il crée un délit d’atmosphère. On est responsable des conséquences qui sont attribuées à son discours, quelle que soit l’intention qui est à la base de celui-ci. Par exemple, des paroles de soutien à une action de défense armée, n’importe où dans le monde, créent une " atmosphère favorable au terrorisme ". L’auteur du discours est pénalement responsable des actes commis " par un jeune homme sensible " qui poserait une bombe dans le métro et qui déclarerait qu’il a été influencé par ces paroles. Aucun élément matériel entre l’acte commis et les mots prononcés n’est nécessaire pour établir les poursuites.

    C’est leur caractère subjectif qui spécifie toutes ces législations. Elles donnent au juge le pouvoir de déterminer si un acte ou si une parole relève du terrorisme. La capacité de désigner une personne ou un groupe comme tel est aussi assurée par le pouvoir exécutif. Les listes, existant au niveau de l’Union européenne, sont un bon exemple de cette procédure. On y est inscrit, non pas parce qu’on a commis un acte ou qu’on a prononcé des paroles déterminées, mais simplement parce que l’on est nommé comme tel ou que l’on fait partie d’une organisation qui a été désignée comme terroriste par le Conseil de l’Union européenne. Cette décision échappe au pouvoir judiciaire. Elle est purement politique et relève de l’exécutif. En pratique, les recours sont inexistants. Le plus souvent, l’inscription résulte de pressions étasuniennes.

    Ces listes sont un bon exemple de la tendance imprimée par les différentes réformes du droit pénal au niveau international. Elles vont toutes dans le même sens : déposséder le pouvoir judiciaire de ses prérogatives afin de les confier à l’exécutif. Les populations comme ennemies du gouvernement Une loi américaine de 2006, le Military Commissions Act[3], qui a une portée mondiale, est l’élément qui montre le mieux ce processus[4]. La condamnation le 6 août 2008[5], dans le cadre de cette loi, de Salim Ahmed Hamdan, ancien chauffeur présumé de Ben Laden, à cinq ans et demi de prison pour " soutien matériel au terrorisme ", par un tribunal militaire spécial de Guantanamo, permet d’en saisir concrètement les effets, à savoir l’installation de la psychose comme organisation politique de la société.

    Rappelons que l’aveu de la fonction de chauffeur de Ben Laden, l’élément de preuve qui a permis sa condamnation, lui a été arraché sous la torture. Hamdan a été condamné par une commission militaire, c’est-à-dire par un tribunal militaire spécial mis en place par le pouvoir exécutif, pour juger les personnes qu’il désigne comme " ennemis combattants illégaux ". Les membres du jury et les avocats de la défense sont des militaires désignés par l’accusation. Le tribunal peut accepter des preuves obtenues par la torture ou par ouï-dire. L’accusé ne peut assister à l’entièreté de son procès et ne peut contester, ni vérifier la matérialité des " preuves ".

    Le statut d¹" ennemi combattant illégal " n’est pas nécessairement attribué aux auteurs d’actes de guerre contre les États-Unis, mais simplement aux individus nommés comme tel par l’administration. Cette loi autorise l’exécutif à désigner comme ennemis ses propres citoyens ou tout ressortissant d’un pays avec lequel les USA ne sont pas en guerre. En fusionnant droit pénal et droit de la guerre, elle supprime toute distinction entre intérieur et extérieur. L’incrimination d’ennemi combattant illégal n’a rien à voir avec l’exercice de la guerre, ni d’ailleurs avec une quelconque matérialité des faits.

    Ainsi, du fait de sa fonction de chauffeur de Ben Laden, Hamdan aurait apporté à ce dernier une aide qui ferait de lui un complice des attentats du 11-Septembre. Cependant, Ben Laden, bien qu’il soit présenté par le pouvoir exécutif comme le commanditaire des attentats, n’est pas lui-même, par manque de preuves, poursuivi par la justice américaine pour ces faits[6]. Un renversement du rôle de la loi L’administration a la possibilité de créer une virtualité qui s’impose à la matérialité des faits. Ayant purgé sa peine, Hamdan vient d’être libéré, et cela en opposition avec les positions précédentes de l’administration. Le gouvernement a toujours déclaré que, quel que soit le verdict, Hamdan, étant donné son caractère dangereux, devait rester emprisonné. Le fait que Hamdan ait été désigné comme ennemi combattant permet une détention illimitée, à la discrétion du pouvoir exécutif. En fait, étant donné l’évolution du rapport de force, le gouvernement a décidé de renoncer à cette possibilité que lui offrait le Military Commissions Act.

    La loi est ainsi construite de manière à ce que l’administration n’ait pas à respecter les décisions des tribunaux, qu’elle a elle-même mis en place et dont elle contrôle étroitement le fonctionnement. Ce faisant, cette procédure, tout en reconnaissant formellement la loi, exerce un déni de sa fonction. Cette dernière n’est plus qu’enregistrement de la capacité de l’exécutif à déroger à la règle. L’enjeu de cette législation porte bien sur le droit de disposer de soi même. En juin 2008, la Cour suprême a accordé aux prisonniers de Guantanamo la possibilité de déposer un recours en habeas corpus devant une juridiction civile. Il ne s’agit pas de juger le fond de l’affaire, mais simplement de déterminer si le gouvernement dispose d’éléments suffisants lui permettant de garder les prisonniers en détention. Quelque 250 personnes sont toujours enfermées à Guantanamo et toutes ont déposé un recours.

    Le gouvernement mène un double combat. D’un part, un lutte d’arrière-garde, à travers laquelle il essaye de stopper ou de retarder les recours des prisonniers en habeas corpus, mais surtout, il veut que les tribunaux civils n’exigent pas la déclassification des preuves secrètes et qu’ils acceptent de fonctionner selon des critères en cours dans les commissions militaires. Une perversion de l’ensemble de l’ordre juridique Ce 20 novembre, le juge Richard J. Leon, de la Cour fédérale du district de Washington, a rendu le prononcé du premier de ces recours[7]. Il concerne six détenus algériens, arrêtés en Bosnie fin 2001 et enfermés depuis à Guantanamo.

    Le juge a déclaré que cinq des prisonniers avaient été détenus illégalement et qu’ils devaient être immédiatement relâchés. Il a également décidé que le sixième détenu avait, quant à lui, été légalement emprisonné. Il aurait apporté un " support matériel " à Al-Qaida. Il aurait été un " agent facilitateur " de l’organisation, organisant les voyages d’autres personnes afin de combattre les États-Unis et qu’il aurait prévu de devenir lui-même un combattant. Le juge s’est rangé à l’argumentation de l’administration, qui a toujours présenté Bensayah Belkacem comme un agent d’Al-Qaida opérant en Bosnie. Rappelons que les six personnes formaient un même groupe et ont été arrêtées ensemble.

    Sur quelle base matérielle le juge a-t-il pu fonder son jugement et déterminer que cinq d’entre eux devaient être relâchés et qu’il était légitime de garder emprisonné le dernier ? Le juge a accepté de se prononcer à partir de preuves secrètes, qu’il a définies comme " des documents classifiés en provenance d’une source anonyme ". Il s’agit d’éléments que la défense n’a pas pu confronter, puisqu¹elle n’en a même pas eu connaissance. Les prisonniers n’ont pas pu assister à leur procès. Une ligne téléphonique leur a seulement été concédée pendant les audiences publiques.

    Le fait que le juge ait accepté de se déterminer à partir de preuves secrètes, notamment obtenues par ouï-dire, constitue une légitimation des procédures utilisées par les tribunaux militaires spéciaux. Il crée ainsi une jurisprudence qui intègre ce type de " preuve ". Si elle se généralise, il s’opérera une rationalisation de l’ordre juridique. Ce dernier ne serait plus la juxtaposition de deux structures fonctionnant côte à côte, un système d’exception et un ordre de droit, mais une seule structure intégrée, ayant les commissions militaires pour modèle.

    Grâce à cette jurisprudence, le Military Commissions Act, loi qui inscrit sa transgression dans le texte législatif lui-même, peut remodeler, pervertir l’ensemble de l’ordre de droit étasunien.

    Le Military Commissions Act est l’élément le plus avancé du processus de subjectivation de l’ordre de droit occidental, qui conduit à un renversement, à une " perversion " du rôle de la loi. Cette dernière n’est plus protection contre l’arbitraire, mais abandon à la toute-puissance du pouvoir exécutif. Un ordre social psychotique La transformation de l’ordre juridique, aux États-Unis et en Europe occidentale, est inédite. D’abord, elle révèle un changement de régime politique, la fin de l’État de droit et le passage à une forme d’organisation qui concentre tous les pouvoirs aux mains de l’exécutif.

    Mais il ne s’agit là que d’une première approche, qui indique un bouleversement encore plus profond, celui d’une mutation de l’ordre symbolique de la société, à savoir le passage d’une figure paternelle, celle qui, notamment, parcourt une grande partie de l’histoire de la société capitaliste, à une image maternelle triomphante, spécifique de la phase actuelle. L’image maternante du pouvoir exerce un déni du politique. Elle nie les conflits et la différence et ne s’adresse, avec amour, qu’à des monades homogénéisées avec lesquelles elle établit une relation intime virtuelle. Il s’agit d’une structure sociale où les individus sont plongés dans l’effroi et s’abandonnent à l’État. Ils consentent à la destruction de leurs libertés et du droit de disposer d’eux mêmes en échange d’une prise en charge, d’une protection qui les annule.

    Cette perversion de l’État de droit s’inscrit dans une nouvelle réalité mythique construite sur la primauté de l’image : la lutte contre le terrorisme, le mal absolu, justifie la suppression de nos libertés. Cette imagerie ne supprime pas les faits qui invalident le discours du pouvoir, elle les maintient présents, tout en les excluant du domaine de ce qui est recevable par la conscience. Le discours du pouvoir constitue une nouvelle réalité qui devient le seul référent possible Les faits sont ainsi forclos du champ social et de l’espace du pensable. Ce faisant, cette image nous installe dans une structure psychotique. Le renversement de l’ordre juridique, ainsi que la " perversion " du rapport au réel, sont les conditions d’installation de cette structure.

    Le jugement des prisonniers de Guantanamo en atteste. C’est également le cas de l’inculpation des " autonomes de Tarnac ". L’absence d’éléments matériels permettant de poursuivre les inculpés n’est pas niée, mais la nécessaire prévalence des faits est renversée au profit de la primauté de l’image construite par le pouvoir. La position de Mme Alliot-Marie, reprise au sein d’un rapport de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), est particulièrement intéressante : " Ils ont adopté la méthode de la clandestinité, assure la ministre. Ils n’utilisent jamais de téléphones portables et résident dans des endroits où il est très difficile à la police de mener des inquisitions sans se faire repérer. Ils se sont arrangés pour avoir, dans le village de Tarnac, des relations amicales avec les gens qui pouvaient les prévenir de la présence d’étrangers ". Mais la ministre en convient : " Il n’y a pas de trace d’attentats contre des personnes[8]. "

    Ces déclarations résument bien l’ensemble de l’affaire. Ce qui fait de ces jeunes gens des terroristes, c’est leur mode de vie, le fait qu’ils tentent d’échapper à la machine économique et qu’ils n’adoptent pas un comportement de soumission " proactive " aux procédures de contrôle. Ne pas avoir de téléphone portable devient un indice établissant des intentions terroristes. Rétablir le lien social est également un comportement incriminé, puisque cette pratique reconstruit le lien symbolique et permet de poser un cran d’arrêt au déploiement de la toute puissance de l’État.

    Dans les déclarations de Mme Alliot-Marie la référence aux faits, en l’absence de tout indice matériel probant, ne peut être intégrée rationnellement et engendre la phase du délire, une reconstruction du réel avec l’image du terrorisme comme support.

    Ce processus est également visible dans les rapports de police, dans lesquels s’opère, au niveau du langage, toute une reconstruction fantasmatique de la réalité. Ainsi, comme indice matériel prouvant la culpabilité des inculpés, la police parle " de documents précisant les heures de passage des trains, commune par commune, avec horaire de départ et d¹arrivée dans les gares "[9]. Un horaire de la SNCF devient ainsi un document particulièrement inquiétant, dont la possession implique nécessairement la participation à des dégradations contre la compagnie de chemins de fer. De même, une échelle devient du " matériel d¹escalade " et, ainsi, sa possession est un élément à charge.

    Cette construction psychotique n’est pas le seul fait des autorités françaises. Elle est partagée par la plupart des autorités européennes. Le 27 novembre a eu lieu une arrestation, des perquisitions et des saisies chez des membres du comité belge de soutien aux inculpés de Tarnac[10]. Le mandat de perquisition portait la mention " association de malfaiteurs et détériorations en réunion ". Détenir des documents relatifs à un comité de soutien peut, selon le rapport de force du moment, autoriser des poursuites et, en tout cas, associe ses détenteurs à l’enquête menée en France.

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    NOTES :

    * [1] Giorgio Agamben, " Terrorisme ou farce ", Le Monde, 20 novembre 2008

    * [2] Marie-Noëlle Bertrand et Sébastien Homer, " Au village, sans prétention ", L’Humanité, 28 novembre 2008.*

    * [3] S.3930 Military Commissions Act of 2006

    * [4] " Ennemi de l’Empire ", Multitudes, no. 32, printemps 2008.

    * [5] Jerry Markon, " Hamdan guilty of Terror support ", Washington Post, 7 août 2008, p. A01.

    * [6] Ed Haas, " FBI says, ’No hard evidence connecting Bin Laden to 9/11’ ", Muckraker Report, 6 juin 2006lien

    * [7] William Glaberson, " Judge Orders Five Detainees Free from Guantanamo ", The New York Times, 20 novembre 2008lien

    * [8] Isabelle Mandraud, " L’obsession de l’ultragauche ", Le Monde, 3 décembre 2008.

    * [9] Agamben, op. cit.

    * [10]lien


    Jean-Claude Paye est sociologue. Il a publié La fin de l’Etat de droit : La lutte antiterroriste, de l’état d’exception à la dictature, La Dispute, Paris, 2004.


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  • Une photo de Julien Coupat. Notre informateur est formel.

    Le Point, dont on oublie trop souvent que son véritable intitulé est "Bulletin de liaison de la droite décomplexée" a sorti de son chapeau de Nouveaux indices compromettants pour Julien Coupat. Et là, on se dit : enfin ! Enfin on va savoir, on va connaître la vraie vérité vraie car ce doute terrible sur la culpabilité (présumée) - ou pas - de notre ultra-gauchiste entretenait un insupportable suspense à laisser pantelants le plus balsé des commentateurs du Figaro. Mais qu'en est-il au juste ?

    "Le juge d'instruction Thierry Fragnoli a reçu récemment du Canada, où il avait lancé une commission rogatoire internationale, plusieurs indices qui confortent, selon les informations du Point, les soupçons contre le jeune activiste de l'ultragauche considéré comme le leader du groupe de Tarnac"

    Mazette, la chose s'internationalise à présent ! Jusqu'au Canada, mais ça c'est juste ce qu'on sait aujourd'hui, qui sait si d'autres cellules dormantes dans tellement d'autres démocraties ne sont point tapies dans l'ombre et attendent leur heure funeste ? Hein ? Qui Sait ? Brr, un frisson glacé descend sur l'échine du lecteur innocent du Point. Qui n'a pas fini de trembler, puisque :

    "Dans un carnet de notes figure une liste manuscrite de fournitures susceptibles de constituer la panoplie du parfait saboteur : y apparaissent notamment les "tubes et ficelles" généralement utilisés pour poser des crochets métalliques sur les caténaires sans risquer l'électrocution. Plus explicite encore, la mention "gants spéciaux, 25.000 v" laisse nettement supposer que Julien Coupat se préparait à participer à une action contre des lignes électriques."

    Ah ?
    Euh, c'est, comment dire...c'est tout ?
    On a lancé rien moins qu'une "commission rogatoire internationale" pour se procurer une liste de commissions, en fait. Tubes, ficelles, et gants. Je veux dire, si on commence à suspecter tous les clampins qui vont à Bricomarché de dissimuler de sombres desseins visant à déstabiliser l'ordre capitaliste, on a pas fini de rigoler, là. Mais pour Hervé Gattegno, auteur de ce fulgurant scoop, ça "laisse nettement supposer", ah. Sauf que non, bien évidemment, puisque ça peut se résumer en une phrase : y'a rien de probant là dedans, et on pourrait presque soupçonner le journapute d'une certaine mauvaise foi, si on avait mauvais esprit, tiens. D'ailleurs, ça semble se confirmer par la suite, là, c'est du grandiose :

    "Les policiers recensent également la présence de documents dits "subversifs" et de photographies de Times Square, qui ont alimenté la thèse d'une participation des hommes de Tarnac à un attentat à la grenade commis le 6 mars 2008 dans ce quartier de New York contre un centre de recrutement de l'armée américaine. Les auteurs de cette attaque n'ont jamais été identifiés, mais il est apparu, depuis, que Julien Coupat était déjà rentré en France à la date des faits."

    Là, c'est le pompon.
    Julien Coupat est soupçonné d'avoir participé à un "attentat à la grenade", sauf qu'il n'était non seulement même pas sur les lieux au moment des faits, mais qu'il n'était même pas dans le pays où ça s'est déroulé.
    Et là, ça fout vraiment la trouille.
    Ce type, c'est Keyser Söze.
    En pire.

    Parce que le mec qui peut être dans un endroit tout en faisant péter des grenades à un autre endroit en même temps, putain, comment c'est trop flippant. Keyser Söze, je vous dit. Le Mal. La Bête. 666. Quelque chose qui ne vient pas de notre plan de réalité, quelque chose d'autre. D'ailleurs, "Julien Coupat", est-ce que c'est vraiment son vrai nom ? Hein ? Est-ce que ça ne serait pas plutôt une sorte de nom générique, choisi pour sa parfaite normalité afin d'induire en erreur les polices du monde entier, et en fait il n'y a pas de Julien Coupat, il n'existe pas, c'est juste un masque, l'individu appréhendé à Tarnac n'est qu'un élément d'un puzzle plus vaste et plus obscur, une énigme dans un mystère enroulé dans des hypothèses et un plan dans le plan et approchez vous, parce que moi j'ai compris, approchez-vous plus près, j'ai compris et j'ai peur, il faut que je partage cette vérité avec quelqu'un d'autre avant de m'exiler dans un endroit oublié des hommes où peut-être que personne ne me trouvera...

    Ils sont partouuuuuuut....

    Bien, redevenons sérieux, voulez vous ?
    Hervé Gattegno, journaliste au Point, n'a rien. Keud. Il le sait. Il travestit donc sciemment la vérité dans un article odieux et orienté, et sa volonté de charger la barque est tellement flagrante que c'en est ridicule. En un mot : il ment. Et ça se voit plus gros que le popotin d'Alexandre Adler.

    À ce jour, il n'y a pas d'éléments suffisants justifiant la détention de Julien Coupat, c'est aussi simple que ça. Son accusation est avant tout idéologique, pour adresser un signal clair à ceux qui seraient tenté de rouspéter plus fort qu'il n'est autorisé.

    Mais on pourra toujours compter sur la presse de droite pour déballer les pires sanies, puisque peu importe ce qui est vrai ou pas, ce qui importe pour ces cloportes, c'est désinformer, et ramper. La bassesse de cette vermine n'a pas de limites, et c'est à bon droit que quand on en croise un , on peut lui dire bien en face : "crève, charogne !".


    Écrit dans une fureur enthousiaste par
    CSP

     


    12 commentaires
  • Bonjour à toutes et à tous,

    Le sarkonazi, grand chef de policiers couramment masqués, veut faire interdire les cagoules aux manifestants.

    (Bien sûr, Sarko veut mettre de la vidéo-surveillance partout, et il veut que ça serve à quelque chose. Maintenant, tout le monde peut voir à quoi il veut que ça serve : il veut que ça serve à empêcher la révolution !)


    Prouteau, fondateur du GIGN, dont les agents sont souvent masqués, n'a peut-être jamais caché son visage, mais il s'est mouillé avec le Capitaine Barril dans l'affaire des Irlandais de Vincennes. À défaut de cacher leurs visages, ils avaient caché des armes et des explosifs chez les trois Irlandais de Vincennes afin de faire croire que ces Irlandais étaient des terroristes. Il venait fort curieusement d'y avoir l'explosion d'une bombe tueuse de juifs (attentat de la rue des Rosiers, le 9 août 1982 à 13h10), bombe probablement posée par les services secrets français afin de "justifier" ou de faire oublier les habituelles ignominies israéliennes (Israël venait d'envahir le Liban), et il fallait des coupables pour cet attentat terroriste. La fRANCE avait voulu livrer les trois Irlandais à l'Angleterre en les lui présentant comme des "terroristes" de l'IRA ayant soit-disant agit pour le compte de "terroristes" palestiniens (vous savez bien, la très fameuse et très fantasmatique "internationale du terrorisme"). L'Angleterre n'en avait pas voulu parce que ce n'étaient pas des terroristes et qu'ils n'appartenaient pas à l'IRA.

    Quant à la DCRI, qui vient d'être fondée par le sarkonazi afin de faire disparaître au sein de la DST les RG qui avaient dénoncé ses mensonges, son premier fait d'arme, celui qui marque son baptème, cela aura été de faire elle-même des sabotages de caténaires sur des lignes de TGV afin d'en accuser les 9 de Tarnac dont l'un d'eux, Julien Coupat, est toujours en prison.

    La DCRI aussi agit souvent masquée, comme le GIGN. Pourtant, ils ont toute la force de l'État derrière eux. Eux sont des vrais lâches, et aussi ce sont des agents provocateurs au service du grand capital. Ils se battent contre les personnes révoltées qui en ont marre d'être exploité-e-s par des grands patrons qui mériteraient peut-être bien plus que d'être séquestré-e-s.

    La légitimité des manifestants à masquer leurs visages comme Zorro ou le sous-commandant Marcos vient du fait qu'ils défendent la cause des exploités, des pauvres, des faibles, contre plus forts qu'eux : le grand capital. Quand on se bat contre plus fort que soit, on n'est pas un-e lâche, et on a bien le droit de masquer son visage.

    Les flics sont surarmés et sont quand même masqués parce qu'ils ont peur de subir la vengeance une fois rentrés chez eux, ils ont peur d'être reconnus comme ennemis du peuple. Ce sont eux les lâches.

    C'est aux flics qu'il faut interdire de porter une cagoule. C'est eux les terroristes. D'ailleurs ils font tout ce qu'ils font pour nous terroriser afin qu'on n'ose pas se défendre : afin que les riches conservent leurs PRIVILÈGES !

    La violence et la lâcheté était-elles à Strasbourg chez des manifestants masqués qui faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les guerres menées par l'OTAN ? ou bien est-elle dans le camp des militaires Français qui ont commis le massacre de Nawabad en Afghanistan, du haut de leurs avions qui volaient à 10 000 mètres d'altitude, hors d'atteinte de la résistance issue d'un peuple opprimé, le peuple afghan, envahi non dans le but de vaincre le phantôme al-Qaïda, mais de faire passer un tuyau à pétrole depuis la mer Caspienne (en anglais, langue de l'impérialisme, on dit ne dit pas "tuyau à pétrole" mais "pipe-line"). Rappelons qu'Hamid Karzaï, actuel Gauleiter mis à la tête de l'Afghanistan par l'impérialisme américain, est le représentant d'UNOCAL en Afghanistan, et qu'UNOCAL est justement la compagnie (américaine bien entendu) qui doit construire le tuyau en question ! Qui est lâche ? Qui agit masqué avec des faux prétextes qu'il a totalement fabriqués ? qui est ultra-violent et massacre aveuglément ?

    Nous venons d'assister en FRANCE au retour des lettres de cachet. Ce qui annonce, je le souhaite de tout mon coeur, le retour de la révolution française.

    Julien Coupat, Outreau, Colonna : en France il n'y a plus de justice. C'est-à-dire qu'il y a une justice aux ordres. C'est pourquoi le dictateur Sarko veut supprimer les juges d'instruction (il trouve que la justice n'est pas encore assez obéissante !). Pourtant, si Julien Coupat ou Yvan Colonna sont en tôle, c'est UNIQUEMENT parce que le dictateur Sarkozy en a décidé ainsi.

    En effet, il n'y a aucune preuve ni témoignage contre Colonna et il est enfermé en prison à vie. Il n'y a non plus aucune preuve contre Julien Coupat, et le seul témoin contre lui, c'est un témoin sous X. Comme qui dirait qu'il témoigne masqué !

    Et ce sont les salauds qui ont fait tout ça qui veulent interdire aux activistes de se masquer le visage quand ils prennent la défense des opprimé-e-s contre les oppresseurs ? On dirait que ces ordures cherchent la guillotine pour se faire décapiter !

    Faire circuler ce message SVP

    Merci pour votre attention,
    Meilleures salutations
    do

    DES LIENS ICI DO


    2 commentaires


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