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Par reineroro le 11 Décembre 2010 à 07:50
2000 ans d'Histoire avec Patrick Gelinet : aujourd'hui, l'audience du 8 decembre 2010 au tribunal de Caen ou comparaissaient 5 militants et deux militantes du GANVA pour le blocage du convoi castor du 5 novembre dernier !
Ce train transportait des dechets destinés a être stockés puis enfuis en Allemagne
La logique anti enfouissement justifiait d'entraver sa marche. Pas chez nous, pas chez eux (d'ailleurs la bas on fait comme chez nous !)
Cinq personnes s'étaient cadenassées dans des tubes passés sous les voies, retardant le train de plusieurs heures. En coupant les tubes, les policiers brulaient deux personnes au troisième degré, et coupaient deux tendons a la troisième. Pendant qu'ils hurlaient, les CRS leurs répondaient "tu pourras faire le héros devant tes camarades" ou encore "attends, j'ai bientot fini" (citations authentiques).
Quant a la SNCF, elle alignait pour tout remerciement 16 trains annulés (un service en vaut un autre).
Tout cela nous mène a l'audience du 8 decembre.
Le procureur demande suivant les personnes 2 a 3000 euros d'amende, et deux a trois mois de cage avec sursis.
La plainte pour violences volontaires déposée par les militants contre les CRS est clasée sans suite.
AREVA demande un euro de dommage et intérêts a chaque militant en contrepartie de la campagne "anxyogène" menée contre elle.
La SNCF réclame 40 000 euros de dommages et intérêts.
300 personnes étaient présentes dans la rue pour soutenir les militant/e/s
Délibéré rendu fin janvier.
A retenir qu'il faut s'estimer heureux de ne sortir que blessé d'une action non violente, mettre deux heures de retard a un train mérite au moins de ne plus avoir l'usage de sa main.
Justice est faite sur place, le domaine de compétence des CRS s'élargit.
Au moment de défendre devant le tribunal la logique de leur action, les accusés s'entendent répondre :
"N'y a t-il pas confusion entre désobéissance civique et un combat qui ne réussit pas par les voies traditionnelles de la démocratie ? On peut appliquer ce raisonnement a la prise du pouvoir par Hitler en 1933, la prise du pouvoir par une minorité"
On atteint là un pinâcle de comparaison malsaine, Hitler étant précisémment arrivé au pouvoir par les voies démocratiques traditionnelles, nommé chancelier après que son parti ait fait 43 pour cent aux legislatives suite a une campagne tres agressive.
Continuons pour ce qui est du "combat qui ne réussit pas par les voies traditionnelles de la démocratie"...
Si tant est qu'on nous ait jamais demandé notre avis en 35 ans, notre lutte a une aspiration démocratique.
60 000 electeurs Meusiens et Haut Marnais ont par exemple signé une demande de référendum local sur la question de l'enfouissement il y a deux ans.
L'écologie gagnant les mentalités, les cartons de pétition sont bel et bien arrivées au centre de tri des ordures ménagères. Ce n'est pas nous qui foutons la démocratie a la benne.
Enfin, pour ce qui est de la question de la minorité voulant prendre le pouvoir.
quant la communauté (une "minorité" !) afro américaine avec Luther king mit a genoux par boycott (entre parenthèse, la pratique du boycott vient elle aussi d'être interdite en France !) la compagnie de bus de Montgomery en Alabama dans laquelle les noirs ne pouvaient s'assoir qu'au fond, c'est sans doute parce qu'avant cela, l'égalité raciale était un combat qui n'avait "pas réussi, par les voies traditionnelles de la démocratie". Ce n'est qu'ensuite que la Cour suprème declara illégale les mesures ségrégationnistes.
Les blancs avaient un peu tardé a abolir d'eux même l'apartheid dans un cadre parlementaire !
Autant le dire et l'assumer: oui, le cadre parlementaire, comme beaucoup nous n'en attendons pas grand chose.
La faute n'en revient pas a nous mais a ceux qui y siègent.
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Par reineroro le 7 Octobre 2010 à 08:46
le nombre et la force, pour une internationale du web
Posté par calebirri
En France, même les sondages ne réussissent plus à soutenir la politique du gouvernement : nous sommes désormais clairement plus nombreux à dénoncer les actions de ce dernier qu'à les approuver. Pourtant, cette politique perdure, s'approfondit, se solidifie peu à peu par agrégation, et laisse entrevoir les buts qu'elle recherche, à savoir la perpétuation de la domination d'une minorité (très) favorisée sur le reste de la population…contre l'avis et la volonté même de celle-ci. Et le fait n'est pas nouveau.
Comment est-ce possible ?
Il existe une relation pourtant logique entre démocratie, nombre et force : la démocratie se trouvant être l'expression du nombre, et la force se devant d'être du côté du nombre, un gouvernement impopulaire ne devrait pas être en mesure de se maintenir au pouvoir… logiquement.
Mais c'est sans compter sur la réalité, qui exprime toute la différence du rapport entre ces deux termes que sont « le nombre » et « la force » : car si la force du nombre est une certitude arithmétique, l'effet de la force sur le nombre est une certitude…historique.
Car l'histoire, comme on sait, devient qu'on le veuille ou non, la seule réalité qu'il nous est donné de pouvoir constater. En effet, à la bourse comme en politique, le plus important n'est pas la réalité effective des évènements, ni même « la vérité » mathématique, mais bien plutôt la capacité de diffusion d'une illusion finissant par aboutir à l'imposition d'une réalité. Et celui qui possède les clefs de cette diffusion possède alors le pouvoir de faire croire à un très grand nombre que sa force est bien supérieure au nombre, car l'Histoire l'a déjà prouvé. Cet ascendant psychologique est essentiel à la réalisation de l'ascendant de la force sur le nombre, pour peu que le nombre y croit.
Cela signifie donc que la position des dominants (même minoritaires en nombre) est à la fois le résultat du conditionnement à la soumission des masses et sa cause : c'est parce que le peuple est soumis qu'il peut être conditionné, et parce qu'il est conditionné qu'il se soumet.
La force des dominants se fonde donc sur une illusion, celle de la faiblesse supposée puis réalisée du nombre. L'objectif de la minorité dominante étant évidemment contraire à celui de la majorité dominée, il faudra donc pour s'en défaire reconquérir la force réelle du nombre, en faisant disparaître cette illusion. Rassembler le nombre en agissant d'une part sur le psychologique (à savoir qu'unis nous sommes plus forts car plus nombreux), et d'une autre sur le réalisme (à savoir que la force des dominants n'est concrètement que celle qu'on veut bien leur accorder). Le fameux « ils ne sont plus grands que parce que nous sommes à genoux » doit pouvoir être transformé en « relevons-nous, et nous serons les plus forts ».
On le voit bien en ce moment, de toutes parts affluent les demandes d'un durcissement de la contestation, et nombreux sont ceux qui attendent un signal fort les engageant dans cette voie. Bien sûr les syndicats ne sont pas initiateurs mais suiveurs (une fois de plus), et il faudra bien un jour se confronter à leur frilosité autant qu'à leur « mésunion » chronique (et suspecte), et faire sans eux.
L'idéal serait donc de mettre en place une sorte de mouvement, apolitique, réunissant les mécontents, les déçus et les volontaires de tout le pays (de tous les pays serait idéal), comme une « internationale du web », dont l'objectif serait de rassembler en un même lieu (le web donc) tous ceux qui veulent agir mais ne savent pas comment, avec ceux qui ont des idées à proposer ou à défendre, et de se lancer tous ensemble dans une réflexion à la fois sur les moyens d'action et sur la préparation de ces actions. Notre force réside dans le nombre, et il nous faut en prendre conscience. Organisés et unis, nous avons le pouvoir de faire respecter la démocratie, et peut-être même nous en avons le devoir : c'est une question d'humanité, et de justice. Nous nous devons de résister à l'illusion de notre faiblesse, car c'est elle qui nous empêche d'espérer, qu'un jour enfin, le nombre et la force soient réunis, afin que les mécontents ne soient plus qu'une minorité allant sans cesse en décroissant.
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Par reineroro le 24 Septembre 2010 à 13:57
Bannir la politique de nos luttes
« Tu veux détruire l’Etat, mais qu’est-ce que tu veux mettre à la place ? »
Une collègue d’infortune.Beaucoup de gens n’aiment pas l’Etat. Beaucoup le trouvent malgré tout indispensable. Presque personne n’aime les flics, ni les fonctionnaires, mais l’opinion n’imagine pas un monde dépourvu de flics et d’administrateurs.
Bien trop souvent, lorsque nous discutons de luttes et d’idées autour de nous, nous provoquons une attente malsaine : l’attente d’une Solution aux problèmes posés par l’organisation sociale actuelle.
La « délinquance », la « sécurité », l’approvisionnement, les infrastructures, la production, les transports, l’énergie, tous ces domaines crées par la civilisation et soigneusement séparés par elle, exigent autant de spécialistes et d’experts possédant la science de la gestion.Bon gré, mal gré, tout ce que le capitalisme, l’industrie, la technologie ont produit est là sous nos yeux, formant le cadre limitant nos existences. Et que cela nous plaise ou non, les gestionnaires de ce monde n’ont plus à justifier l’existence de chacune de ces productions , qu’il s’agisse des centrales nucléaires, des usines d’armement, du réseau ferré, de chaque grillage et de chaque barrière, de chaque prison, de chaque aéroport.
La passivité et le silence, certes relatifs car nuancés par de multiples résistances, ont donné aux défenseurs de la société une assurance supplémentaire, et les ont dispensés d’avoir à fournir trop de profondes explications par rapport à « l’utilité sociale » des structures de la domination et des nuisances qu’elles entrainent directement. La broyeuse capitaliste, de pair avec l’Etat, a trouvé à chaque époque de son développement autant de bras qu’il lui fallait pour mettre en marche la locomotive du Progrès, assez de force pour balayer les oppositions les plus déterminées, et assez d’astuce pour intégrer les contestations les plus partielles.
Chaque résistance vaincue débouche sur un « petit matin » du fait accompli : nous n’avons pas réussi (ou pas voulu) à empêcher la production de telle ou telle nuisance, alors la nuisance en question est là, et il faudrait maintenant faire avec elle, la gérer.C’est sur ce terrain qu’acceptent de se placer (consciemment ou non) les personnes qui placent leur combat dans une optique politique, et pour lesquelles la devise « Tout est politique » signifie que nous devrions nous aussi faire de la politique, avec l’idée sous-jacente qu’il suffirait de dépouiller la politique des spécialistes qui l’ont accaparée (les politiciens) pour en faire un possible tremplin pour l’émancipation humaine.
Clamant à tort et à travers le mot d’ordre auto-gestionnaire, à la fois comme remède miracle à tous nos problèmes, et comme principal horizon d’une lutte dite libertaire, il ne peut plus être question de critiquer profondément ce qui nous empêche de vivre libres, dans la perspective de s’en débarrasser, mais de discuter de la façon de rendre les nuisances actuelles moins nuisibles. En prônant ici le contrôle ouvrier, ou par la base, là la socialisation des moyens de productions, ou encore l’auto-salariat, le tout à coup de références acritiques au mouvement argentin de l’hiver 2001, entre autres exemples faisant autorité.
Aussi, les promoteurs d’une « autre politique », un peu rafraîchie, débarrassée de la corruption, des « politicards » et, pourquoi pas, de la hiérarchie, défendent la possibilité d’inverser le sens de la politique, d’en subvertir l’essence et la fonction ; la politique, domaine par excellence de la séparation entre les experts ès-gestion et les profanes (spécialistes quand à eux de la délégation), devrait se transformer en un espace où chacun pourrait et devrait vendre SA façon (forcément alternative) d’aborder les problèmes et de les gérer. En proclamant l’instauration de la démocratie directe, le rôle du citoyen se trouverait poussé à son extrémité : vulgaire baudruche symbolique dans la « fausse démocratie représentative », ce dernier pourrait à présent prendre sa vraie dimension, et accomplir véritablement son devoir, agir sur le terrain politique, participer directement et pleinement à la gestion de la cité, c’est-à-dire à la gestion des masses.
Apologie d’une sortie sans heurts notables du capitalisme et de l’Etat, la lutte auto-gestionnaire ne veut rien entendre d’une destruction comme passion créative, ni de la possibilité pour les exploités de briser totalement leurs chaînes. Bien au contraire, elle tend à mettre l’accent sur la réappropriation comme méthode de lutte. Ainsi les préposés à l’auto-gestion de l’existant se font-ils un plaisir de donner de brillantes réponses à la sempiternelle question politique, à savoir : par quoi allons-nous remplacer l’Etat ? Sous-entendu, par quelles structures politiques formelles. A cette question, il est aisé d’aligner nombre de mots-clés déjà usés jusqu’à la moelle tels la Révolution espagnole de 36, les Conseils Economiques Régionaux, le Fédéralisme, les mandats-impératifs-et-révocables-à-tout-moment, voir même les Conseils Ouvriers pour les plus nostalgiques.
Le problème n’est donc plus vraiment la société en tant que totalité à foutre en l’air, l’existant et la cohorte d’horreurs qu’elle contient, mais la façon (capitaliste et étatique pour le dire vite) de le gérer. Une fois accepté ce cadre politique, la seule discussion possible concernant la transformation du monde adopte la posture commune aux techniciens, c’est-à-dire l’idéologie rationaliste de l’efficacité. Un cadre qui, cela va sans dire, ne laisse pas vraiment de place, voir aucune, à toute volonté de rupture radicale avec l’oppression et ses causes : les rapports sociaux de domination et les structures tant physiques qu’idéologiques qui les préservent et les reproduisent.
Plus encore, comme les curés de la « politique sans Etat » ont tendance à croire que ‘tout est à nous’, ceux qui voudraient détruire le vieux monde à la racine se verraient affublés de la même étiquette qu’ils portent déjà dans le système actuel, celle de délinquants, de provocateurs, ou au mieux d’aventuristes qui n’ont rien compris à la science du processus révolutionnaire. En bref, d’éléments à (ré-)éduquer, à réprimer, des malfaiteurs et de sales individualistes, des ennemis du peuple.A vouloir prévoir dans les moindres détails le fonctionnement de la société libertaire, plutôt que de réfléchir aux moyens susceptibles de hâter la ruine de tout ce qui nous rend esclaves, on se place dores et déjà dans la position de spécialistes de rechange, d’experts prêts à l’emploi pour remplacer les anciens qui ont perdu la confiance des masses, et qu’on le veuille ou non, de réformateur radical.
« Qu’est-ce que vous, Alternative Machin-chose, prévoyez de faire par rapport au nucléaire ? »
« Vous, la Confédération Nationale Bidule, vous avez bien un programme pour organiser le travail et la production, non ? »
« Quand à vous, Fédération Trucmuche, que proposez-vous pour endiguer la hausse du chômage et la casse du service public ? »
Peut-être ces questions sont-elles posées en ces termes, et peut-être ces organisations politiques acceptent d’y répondre parce qu’elles sont précisément politiques, et parce que la politique, historiquement et intrinsèquement, a toujours été, est encore et sera toujours l’art de la gestion des foules, qu’on veuille les égaliser ou les organiser hiérarchiquement ; l’art de la direction de la cité (polis en grec), qui tant qu’elle n’aura pas été détruite, engendrera les mêmes problèmes, nécessairement liés à ce type d’organisation sociale massive : dépersonnalisation, sacrifice de l’individu pour la communauté, déresponsabilisation, séparation, délégation, contrôle, répression. En un mot : Pouvoir.
D’où ce rapport très spécial que les amants de la politique entretiennent avec les masses, un rapport toujours séparé, qui pose comme préalables à toute offensive non seulement la persuasion, mais aussi un certain populisme mêlé à l’impératif quantitatif, donc à l’obsession quasi-totalitaire de l’Unité. Des préalables qui ne sont mêmes plus de simples prétextes à l’attentisme, mais bien l’image réelle de ce qu’est le fléau politique : la transformation des individus en travailleurs et citoyens, les relations humaines en problèmes techniques, la vie en calculs stratégiques, la rage et les sentiments en patience et en perpétuel refoulement. Un fléau qui fait du programme d’aujourd’hui la norme de demain.
Pour ceux qui désirent en finir avec cette société autoritaire et ne lui laisser aucune chance de refleurir sur ses cendres encore tièdes, il ne peut être question de réfléchir à une « autre éducation », ou sur « ce que l’on fera des déviants », ou encore sur les modalités d’une autogestion de Rungis.
Pour le dire autrement, nous n’entendons pas seulement en finir avec l’Etat, mais avec le contrôle en général, avec la politique.[Extrait de Guerre au Paradis N°1, journal anarchiste, téléchargeable ici.]
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Par reineroro le 23 Septembre 2010 à 14:43
Contre-pouvoirs ?
Avec la notion de contre-pouvoirs d'aucuns auraient tendance à croire qu'il s'agit d'écarter l'impact révolutionnaire, le fait électoral, les grands mouvements sociaux, la grève, pour faire changer nos sociétés.
En effet, si la révolution reste un élément de la lutte des peuples elle n'apporta souvent que des changements incomplets et surtout peu pérennisés (hormis quelques cas particuliers comme Cuba) ainsi que l'histoire passée le prouve. Cependant, les grands mouvements insurrectionnels apportent toujours quelques chambardements, c'est donc une alternative que l'on ne pourra jamais écarter. Mais les changements qui en résultent ne sont pas toujours inscrits dans la pierre pour n'avoir pas été marqué par un usage prolongé.
Les élections, quant à elles, font parties d'un contexte politique déjà consacré et il est rare que cela crée un véritable bouleversement et apporte une grande modification idéologique. On l'a vu en 1981 en France, la Révolution des œillets au Portugal, la venue des socialistes en Espagne n'ont pas profondément modifié les fondements de nos sociétés puisqu'à chaque fois ce ne fut qu'un accompagnement un peu différent du capital.
Certes, certains diront, oui mais, il y qu'en même le Venezuela et d'une façon un peu différente la Bolivie ! Peut-être, mais nous sommes qu'au début d'une expérimentation et l'on a encore pas suffisamment de recul pour chanter la victoire, et surtout pour dire qu'il y a vraiment rupture avec le capitalisme où alors d'une solution transitoire qui en fait ne se démarquerait pas véritablement sur le fond.
Bref, dans la vieille Europe, dans un temps très court, il y a peu de chance que ce soit par le bulletin de vote que l'on renverse le capitalisme. Il semblerait d'ailleurs, qu'on va plus aller vers le bipartisme à l'américaine que vers d'autres alternatives, favorisé en cela par un second tour d'un régime présidentiel n'opposant que deux candidats. On verra alors, un parti Républicain de droite capitaliste et fascisant (UMP, FN) opposé un parti Démocrate de droite capitaliste à tendance centriste (PS, centre, anciens gaulistes de gauche)
Les mouvements sociaux et la grève, comme leurs noms l'indiquent, restent cantonnés dans la revendication et sont probablement encore moins pérennes qu'une révolution. On se souvient de 68, si quelques évolutions sociétales dues à cette époque sont devenues incontestables, il n'en est pas de même des libertés, des acquits sociaux qui chaque jour régressent. Luttes souvent catégorielles et qui s'écartent de fait des revendications idéologiques comme c'est le cas actuellement avec la réforme des retraites où cet aspect est volontairement occulté.
Alors, on évoque les contre-pouvoirs. En premier lieu, il est bon d'expliquer ce que l'on entend par cette expression car il ne s'agit de penser que l'on va crée un nouveau pouvoir remplaçant celui en place. Non, il s'agit de créer des formes sociétales se démarquant de la pensée unique. En schématisant on peut résumer ainsi : c'est aller contre le pouvoir en proposant d'autres alternatives. En complément cela permet de tisser une trame d'initiatives qui seront hors du système de manière à peu à peu inverser la forme du pouvoir établi.
On pense tout de suite à la relocalisation qui va à l'encontre de la mondialisation. Cela permet, entre autre, de mettre en place une multitude de changements locaux. On imagine aussitôt à la création de petites unités de fabrication à tailles humaines, mais surtout autogérées, des coopératives ou formes similaires. C'est-à-dire que ce n'est plus le détendeur du capital qui est le propriétaire, mais celui qui fait fonctionner l'instrument de fabrication. Hors le fait de ne pas être dans le fonctionnement capitaliste, on sortira aussi de la notion de productivisme en cherchant à satisfaire localement les besoins d'usage. Ceci n'est qu'un exemple mais qui cependant peut être tout de suite mis en place puisque certains licenciés ont reçu une prime substantielle et ont le savoir-faire. Ce n'est qu'une question de volonté et aussi de sortir de l'individualisme volontairement exacerbé par le système ultralibérale. D'ailleurs, si l'on raisonne en fonction de la collectivité un pas en avant vient d'être franchi, c'est une forme de contre-pouvoir s'opposant à la pensée unique capitaliste.
On peut mettre sur le même plan aussi à la désobéissance civile car si on y ajoute des contre-propositions que l'on va tenter de mettre en place c'est encore une autre façon de créer un contre-pouvoir. Les exemples ne manquent pas, comme la reprise en main de la gestion de l'eau et des déchets par la collectivité, la vente directe, banques coopératives et monnaies locales, mutualisations ponctuelles, services d'échanges libres hors marchandisation, etc., qui vont permettre de construire une masse d'initiatives. Masse d'initiatives pour la plupart pérennes, inscrites dans la durée, et qui lorsqu'elles seront suffisamment nombreuses feront basculer le système, ce que l'on appellera la masse critique.
Certes, c'est une reconstruction à long terme de nos sociétés, mais qui a l'avantage de s'ancrer petit à petit au sein de la collectivité de façon active en créant de nouvelles structures, et par conséquence intellectuellement en décolonisant par l'exemple les esprits de la pensée unique.
Reste aussi dans ces alternatives un point des plus importants, c'est que ce tissage des initiatives se faisant par la base il implique fortement la démocratie active, celle du terrain, la véritable démocratie avec un fonctionnement horizontal, évitant le piège de tous les centralismes démocratiques.
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Par reineroro le 22 Septembre 2010 à 15:12
Les ayants droit durement touchés par une contre attaque de hackers
Par Fabrice Epelboin
Faire de la prospective est une chose, voir se réaliser ses pires prédictions en est une autre : trois mois à peine après que nous ayons de façon très explicite prévenu les ayants droits, lors d’une réunion à l’assemblée nationale, des dangers d’une course aux armements, voici que ces même ayants droits essuient, et ce n’est qu’un début, une attaque sans merci. Celle-ci aura le mérite de mettre les choses au clair pour ce qui est de jauger du rapport de force entre ayants droit et internautes.
La ligne jaune a été franchie par AiPlex Software, une entreprise travaillant pour les ayants droits, et qui a adopté des méthodes particulièrement agressives, allant jusqu’à faire des attaques informatiques DDOS sur les sites ‘pirate’.
Lancée sur 4chan, par les célèbres Anonymous, la contre attaque s’est opérée sur le même mode que la guerre qu’avait livré 4chan à la Scientologie : distribution d’armes à la population civile (en l’occurrence un utilitaire appelé LOIC, très simple d’emploi, permettant d’attaquer un site), et parfaite coordination, afin d’attaquer un site précis à une heure donnée. Un nombre «très impressionnant» (selon nos informateurs) de personnes se sont joints à l’attaque, provocant la disparition pure et simple de la présence internet des sites web visés.
Ce n’est pas la première contre attaque de ce type, l’année dernière, l’opération Baylout avait visé le cabinet d’avocats défendant les intérêts de plusieurs studios Hollywoodiens. Téléphone, fax, internet : durant près de deux semaines, l’entreprise s’est ainsi retrouvée paralysée.
Bigger, better, stronger
Mais cette fois-ci, l’opération de ces derniers jours contre la RIAA, la MPAA et AiPlex, les équivalents américains de la SCPP, de la IFPI ou de sociétés comme TMG ou Vedicis qui préparent, en Europe, l’instauration de la surveillance généralisée des populations, sont d’une ampleur sans précédent.
Nos contacts au sein du milieu des hackers sont eux même étonnés de l’ampleur pris par la contre attaque, mais s’inquiètent particulièrement du coté intransigeant de ceux qui sont derrière ces attaques.
«Avec ce groupe, issu de ‘grey hats’, il n’y a pas de discussion possible, on est monté d’un cran». «Ces attaques sont sans précédent, rien à voir avec l’opération Baylout de l’année dernière, le nombre de personnes qui ont participé est sans précédent».
Resistance is futile
En distribuant massivement des armes à la population, la stratégie a consisté à faire entrer dans la bataille des internautes issus «d’une quarantaine de pays différents». Il ne s’agit ni plus ni moins de lever une armée, et les anonymous ont prouvé qu’ils étaient en mesure de le faire au delà de tout ce que l’on avait pu imaginer jusqu’ici.
Ce type d’action, que TorrentFreak n’hésite pas à qualifier de «manifestation du futur» est d’une efficacité redoutable. Il n’existe pas pour l’instant de parade. Seul quelques très rares sociétés de sécurité sont en mesure de proposer des hébergement susceptibles de résister à ce telles attaques, faisant exploser au passage les coûts de l’hébergement, ce qui ne résout, au final, qu’une partie du problème, la mise à mort des sites web des ayants droits n’étant que la partie visible des dégâts infligés.
All your base are belong to us
A l’origine de l’attaque, les Anonymous, ce groupe constitué d’inconnus qui se retrouve sur le célèbre 4chan. Informelle, mouvante et très disciplinée, les troupes de volontaires qui se sont joint, cette fois-ci, aux attaques, sont d’une ampleur sans précédent. Parfois comique, comme quand les attaques consistent à télécharger en masse du porno sur Youtube, parfois engagés comme dans le cas de la lutte à mort des Anonymous contre la scientologie ou les attaques qui ont fait suite à la censure de l’internet par le gouvernement Australien, la dernière bataille contre les ayants droits a recueilli dans le grand public une adhésion incroyable.
La meute de volontaires qui se sont joints a l’attaque a fait toute la différence, et a montré aux ayants droit la formidable capacité à lever une armée qu’ont désormais les adversaires des ayatollahs du copyright.
Le déroulé des attaques ne laisse aucune doute, il ne s’agit plus désormais de coup de semonces, mais bien du déclenchement d’une véritable guerre mondiale d’un nouveau genre, dans laquelle des civils prennent les armes contre des sociétés privés. Il y a toutes les chances pour que le terrain des opérations se déplace tôt ou tard dans des terres où les ayatollahs du copyright sont sur le point de prendre le pouvoir et d’imposer leur vision de l’internet : la France.
Interrogé sur les cibles potentielles dans le cas d’une francisation du conflit, les contacts que nous avons interrogés dans les milieux du hacking Français sont catégoriques : «la cible, en France, sera les industriel des contenus, tel que Vivendi et SFR, Orange, ou encore TF1». Au delà de leurs sites, ce sont les infrasctructures qui pourraient être visées, pouvant aller jusqu’à paralyser certains fournisseurs d’accès à internet.
En cas de mise en place de Deep Packet Inspection sur le réseau internet Français, nos contacts nous confirment que «il sera très aisé de viser les équipements en coeur de réseau afin de leur porter des coups très durs».
Alea Jacta Est
Reste à voir si les ayants droits vont continuer la course aux armements qu’ils ont, de leur propre chef, entamé, et si l’Etat va enfin réaliser qu’un tel conflit peut dégénérer au point de porter atteinte à la sécurité nationale à avoir des conséquences économiques sérieuses.
Il sera également intéressant de voir si le symbole de ce conflit ouvert entre ‘pirates’ et ayants droits en France, l’Hadopi, va entendre le message et se repositionner dans une attitude plus ouverte, quitte à laisser adoucir voir abandonner discrètement le volet répressif qui, face à l’armée désormais constituée contre les ayatollah du copyright, fait doucement rigoler.
Le prochain mouvement du coté des ayants droits sera vraisemblablement de requalifier les faits en terrorisme, mais à l’heure des déportations, cela pourrait être perçu, surtout si cela vient d’un parti qui se réclame encore du Gaullisme, comme un compliment.
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Par reineroro le 16 Septembre 2010 à 11:24
Pour un monde sans centres fermés ni prisons
tract pour la manif du 1er octobre 2010 à Bruxelles
Parce que les multiples révoltes ces dernières années dans les centres fermés ont mis à nu ce qu’ils sont réellement : des camps de déportation à partir desquels l’Etat expulse ceux qu’il juge indésirables ; ceux qui espérant fuir la guerre et la misère se sont retrouvés exploités au noir, traqués par la police, classés par des bureaucrates qui décident de leur "existence légale".
Parce que le sort auquel sont réduits les "sans-papiers" n’est qu’un reflet de ce qui guette tous qui galèrent pour joindre les deux bouts face à des conditions de vie de plus en plus dures, tenus en laisse par la sécurité sociale ou l’économie informelle.
Parce que nous sommes tous directement concernés lorsque nous acceptons de vivre dans un monde qui toujours plus catégorise, sélectionne, enferme, élimine selon ses besoins sociaux et économiques.
Parce que les évasions et les mutineries dans les centres fermés et les prisons, comme les attaques et sabotages contre la machine à expulser et à enfermer, sont autant de lueurs d’espoir pour ceux qui luttent, dedans comme dehors, contre tout ce qui nous opprime.
Pour un monde sans frontières ni Etat
Parce que si nous nous battons contre les lieux d’enfermement et d’exploitation (centre fermé, prison, école, travail...), ce n’est pas pour les améliorer mais pour les détruire.
Parce que les frontières ne peuvent exister sans le racisme qui nous monte les uns contre les autres ; parce que les frontières, c’est aussi l’enfermement dans des communautés basées sur la religion et le nationalisme.
Parce que les fameuses régularisations de sans-papiers ne font que créer des séparations et des hiérarchies entre ceux qui rentrent dans les normes d’intégration et répondent aux besoins de l’économie et ceux qui sont réduits à la clandestinité.
Parce que la machine à expulser ne peut fonctionner sans les entreprises qui s’en foutent pleins les poches (Besix, Valens, Sodexo, Dalkia, ISS Cleaning, Banque de la Poste, SN Brussels Airlines, Air Maroc,...), sans les institutions qui s’occupent du tri entre ceux à exploiter ici et ceux à renvoyer là-bas (l’Office des Étrangers, Fedasil, la Croix-Rouge, tous les partis politiques sans distinction...)
Parce que nous ne nous battons pour rien de moins que la liberté
1er octobre 2010 à 19h Gare du Midi - Bruxelles
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Par reineroro le 14 Septembre 2010 à 09:33
Chili - 2 mois de grève de la faim des prisonniers mapuches
Ci dessous un petit dossier sur la situation des Mapuches du Chili regroupant :
• un point sur la grève de la faim au 11 septembre 2010
• la traduction d’un article de Raúl Zibechi « Chili : L’impossible domestication du peuple mapuche » paru dans La Jornada du 10/09/2010
• Les revendications des grévistes
• Des informations sur les actions de solidarité, et l’appel à une manifestation devant l’ambassade du Chili à Paris le 15 septembre prochain.
Le 12 juillet dernier, 32 prisonniers politiques mapuches dispersés dans cinq centres de détentions différents et tous en préventive, ont initié une grève de la faim contre les lois antiterroristes qui les frappent spécifiquement, contre la double peine civile et militaire, contres les procédures d’exception, pour la libération des prisonniers et la démilitarisation de leurs territoires. Il y a actuellement 96 prisonniers mapuches dans les geôles chiliennes.
Le 1er septembre, deux jeunes mapuches incarcérés dans un centre de détention pour mineurs se sont joints à la grève de la faim. Les grévistes sont maintenant au nombre de 34.
Jusque là le silence médiatique s’est installé et le gouvernement n’a pas réagi. Le 3 septembre, au bout de 54 jours, le président Piñera s’est exprimé pour la première fois en leur demandant de cesser leur grève de la faim.
Pour sa part, la presse écrite et audiovisuelle a longtemps ignoré ce mouvement collectif de grève de la faim, et a choisi de traiter l’autre drame, celui des 33 mineurs ensevelis depuis plus d’un mois dans la mine de San José, au Nord du pays.
Depuis le 9 septembre, quatres députés, membres de la commission des droits humains de la chambre basse, ont entamé une grève de la faim de solidarité.
Ces derniers jours, les choses commencent à bouger, la presse a décidé d’en parler un peu plus, l’Eglise catholique s’en mêle (et au Chili, ce n’est pas rien), les fêtes du Bicentenaire approchent… Le gouvernement, d’un côté commence à hospitaliser de force les grévistes, et de l’autre, parle de vouloir modifier quelques détails de la loi antiterroriste afin de continuer à l’appliquer alors même que cela ne figure pas dans les revendications des grévistes qui demandent qu’elle ne leur soit pas appliquée et d’être traités comme n’importe quel chilien.
Alors que plusieurs grévistes viennent d’être transférés de force dans des hôpitaux, certains annoncent aujourd’hui la possibilité d’une prochaine grève de la soif à partir du 13 septembre si le gouvernement ne répond pas favorablement à leurs demandes.
Ce mouvement de protestation est parvenu maintenant à un tournant décisif. C’est le moment où jamais d’accentuer la solidarité avec les grévistes de la faim. Les mercredis sont devenus des journées de mobilisation. Le prochain rassemblement aura lieu à Paris, le 15 septembre devant l’ambassade, à 18h30.
Le 11 septembre 2010
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Chili : L’impossible domestication du peuple mapuche
Raúl Zibechi | La Jornada du 10/09/2010La guerre que l’État chilien a déclarée au peuple mapuche il y a 150 ans n’est pas terminée. La république Criolla [fondée par des descendants de colons], qui le 18 septembre prochain fêtera son bicentenaire, s’est lancée en 1861 dans une guerre d’extermination contre tout un peuple, qui s’est terminée en 1883. L’occupation militaire de l’Araucania, territoire situé au sud de la rivière Bio Bio, a mis un terme à 260 années d’autonomie mapuche qu’avait dû accepter la Couronne espagnole par décision du Parlement de Quilín, le 6 janvier 1641, par laquelle avait été reconnus la frontière et l’indépendance de fait du peuple mapuche.
Après l’occupation de l’Araucania, les Mapuches ont été confinés dans des “réductions” [réserves], ont perdu les 10 millions d’hectares qu’ils contrôlaient et ont été transformés en agriculteurs pauvres, forcés de changer leurs coutumes, leurs manières de produire et leurs normes juridiques. La dictature du général Pinochet a accentuer la dépossession. Si, en 1960 chaque famille mapuche possédait en moyenne 9,2 hectares, à la fin de la dictature, il ne leur restait à peine plus de 5 hectares. Le bouquet final, c’est la démocratie qui l’a fourni grâce à la mainmise progressive des grandes entreprises forestières et la construction de complexes hydro-électriques : aujourd’hui, chaque famille mapuche ne dispose plus que de 3 hectares en moyenne.
En effet, l’ensemble des terres mapuches n’atteint pas les 500 mille hectares, où vivent quelques 250 mille membres de communautés rurales dans quelque 2 000 réserves qui sont autant d’îlots dans une mer de pins et d’eucalyptus. Les familles indigènes disposent de la moitié des revenus moyens des non indigènes ; seulement 41% des logements mapuches ont des égouts et 65% l’électricité. Dans certaines communautés indigènes, la mortalité infantile dépasse de 50% la moyenne nationale. Quand ils prétendent récupérer leurs terres, c’est-à-dire leur dignité, on leur applique la loi antiterroriste (Loi 18.314, de 1984) promulguée par Pinochet.
La grève de la faim de 32 prisonniers mapuches entamée il y a 60 jours s’inscrit dans cette longue guerre de l’État contre un peuple. Ils exigent qu’on ne leur applique pas la loi antiterroriste, la fin du double traitement juridique (car beaucoup de prisonniers sont soumis à la justice militaire et à la justice civile), que ne soient pas utilisés contre eux des témoins encapuchonnés qui restreignent les droits de la défense et que soit mis fin à la militarisation du territoire mapuche.
Le Comité des Droits Humains des Nations Unies a publié un rapport, le 18 mai 2007, dans lequel il note que la définition du terrorisme dans la loi chilienne « pourrait s’avérer trop vaste et qu’elle a permis que des membres de la communauté soient accusés de terrorisme pour des actes protestation ou de revendication sociale ». Il ajoute que l’application de cette loi se prête à des arbitraires et à des discriminations, car au Chili « elle a été majoritairement appliquée pour la persécution pénale des Mapuches ».
D’autre part, la loi antiterroriste est seulement appliquée au peuple mapuche. Si les organisations mapuches brûlent un camion d’une entreprise forestière, ils sont accusés de terrorisme. Mais, quand des travailleurs en grève brûlent un autobus, comme c’est arrivé à de multiples occasions, on leur applique la législation civile. Pour l’avocat de droits humains Hernán Montealegre, ceci est du au fait que les propriétaires terriens « ont beaucoup d’influence sur les gouvernements » (El Mostrador, 3 septembre 2010).
C’est « la justice du colon », comme l’indique le politologue mapuche José Marimán. Le Chili poursuit les Mapuches avec des lois qui ne s’appliquent pas aux autres citoyens, en les traitant comme des êtres de seconde catégorie ou colonisés. Les Mapuches sont soumis à la torture, y compris envers des enfants et des personnes âgées, dans une impunité totale ; on les accuse sur la base de montages et de faux, « sans que personne ne les dédommage quand est prouvée la fausseté des accusations », et « certains sont jugés à la fois par des tribunaux militaires et civils (double jugement), pour des infractions semblables à celles que commettent des Chiliens protestant pour d’autres raisons, comme le fait de jeter des pierres ou des crachats sur les policiers et leurs véhicules de combat » (El Quinto Poder, 7 septembre 2010).
La manœuvre la plus récente est la tentative d’appliquer la Convention 169 de l’OIT, qui établit les droits collectifs, mais sans procéder à une consultation préalable et vidée de tout contenu, de sorte que sont reconnus formellement l’existence de peuples indigènes mais sans que soient inclus les droits et les pouvoirs qui leur correspondent. Le gouvernement de Sebastián Piñera, aidé par la Concertation [1], ne veut pas que la résistance mapuche ternisse les fêtes du bicentenaire et cherche à se dégager de cette grève de la faim qui, après des semaines d’isolement médiatique, commence à briser le mur du silence.
Malgré la répression et la cooptation, il ne sera pas possible de faire plier le peuple mapuche. Trois raisons de fond s’y opposent. La première est la propre histoire et la cosmovision mapuche. « Dans le Wallmapu il ne s’est pas développé une société indigène de type étatique, comme cela s’est produit dans les Andes et en Méso-amérique », a écrit l’historien Pablo Marimán Quemendo. Les colons, « en incorporant par la force une société indigène de type horizontale, matriarcale et segmentaire comme celle des Mapuche, ont ouvert une situation complexe et difficile à résoudre jusqu’à aujourd’hui ». Des mondes tellement différents ne peuvent coexister qu’en se reconnaissant mutuellement.
À ce fossé culturel, économique et politique profond, s’ajoute une seconde scission de caractère colonial : « On nous parle d’égalité, de fraternité et de liberté, mais on nous on traite comme des Indiens vaincus, des citoyens de seconde catégorie dont on fait les victimes de politiques racistes », indique Marimán. En troisième lieu, le modèle néo-libéral a poussé de vastes secteurs non mapuches à éprouver des modes de vie et d’exclusion semblables à celles dont souffre ce peuple. Il les a transformé en ses alliés potentiels, en particulier les jeunes des villes qui subissent le triple encerclement de la pauvreté, de la répression et des politiques sociales discriminatoires.
Le peuple mapuche n’a été vaincu ni par la guerre d’extermination, ni par la dictature, ni par la démocratie progressiste qui a combiné la répression avec la corruption. Traqués par l’État, méprisés par les gauches électoralistes, ils mettent de nouveau leurs corps en jeu, pour sensibiliser ceux d’en bas, mapuches et blancs, pour continuer à vivre, pour continuer à être un peuple.
Traduction : XYZ… pour le site OCLibertaire, reproduction vivement recommandée
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Les revendications des grévistes de la faim
1. Abolition de la loi anti-terroriste, actuellement essentiellement appliquée aux Mapuche
2. Fin de l’existence d’une justice militaire à deux vitesses appliquée à une population civile militante ou sympathisante des revendications mapuche
3. Liberté pour tous les prisonniers politiques Mapuche détenus dans différentes prisons de l’État chilien.
4. Respect du droit à un procès équitable, fin des montages politico-judiciaires et des procédures viciées par l’usage de témoins « sans visage », et fin des pratiques qui violent les droits de l’homme les plus fondamentaux comme l’extorsion d’aveux, les menaces, les tortures physiques et psychologiques et l’application de conditions inhumaines et dégradantes dans les prisons.
5. Démilitarisation des zones Mapuche sur lesquelles les communautés revendiquent des droits ancestraux.
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Le 9 septembre, quatre députés chiliens leur ont rendu visite aux grévistes de la prison de Temuco. Réclamant l’instauration d’une table de dialogue avec les autorités, les parlementaires ont tenté de rester aux côtés des grévistes avant d’être évacués de force par le personnel pénitentiaire. Les députés ont annoncé qu’ils se mettaient également en grève de la faim.
Le 10 septembre, des mapuches de la capitale, Santiago, appuyé par des organisations sociales et culturelles ont décidé d’initier un jeûne de solidarité.
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Bruxelles : occupation de l’ambassade du Chili contre la répression du peuple Mapuche
Habillés de combinaisons blanches où l’on pouvait lire "liberté pour le peuple mapuche", un groupe d’une vingtaine d’activistes a fait irruption dans l’ambassade et a réussi à s’enchaîner dans les locaux de celle-ci, bloquant ainsi l’accès principal du bâtiment qui abrite la représentation chilienne dans le Capitale européenne.
Des banderoles ont été accrochées à l’extérieur. L’action, qui a bloqué aussi la mission commerciale chilienne auprès de la capitale européenne, a duré une bonne partie de la journée. En fin d’après-midi, un rassemblement devant les locaux diplomatiques a mis un terme à cette occupation.
Une première action de ce type avait eu lieu le 12 août dernier.
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Paris - Solidarité !
A Paris, une première manifestation publique de solidarité avec les grévistes de la faim s’est déroulée le 8 septembre. Elle a réuni plus d’une centaine de personnes devant l’Ambassade du Chili, à l’appel du Collectif de soutien regroupant une douzaine d’associations qui luttent pour la défense des Droits humains pour la solidarité avec la résistance des peuples originaires d’Amérique du Sud.
Les médias français ont brillé par leur absence, maintenant ainsi la chape de silence sur la situation des 32 grévistes. Plusieurs membres du Collectif ont pris la parole au nom de la Fondation France-Libertés, du MRAP, de “Terre et Liberté pour Arauco”, et ont évoqué cette résistance au quotidien du Peuple Mapuche contre les violations incessantes de leurs droits, les harcèlements et les violences exercées contre leurs Communautés, ainsi que la dégradation dramatique de l’état de santé des grévistes.
Des slogans ont été scandés :
Liberté pour les Mapuche en lutte !
Compañeros Mapuche ! Presente ! Ahora y siempre !Les manifestants portaient des panneaux avec les noms de chacun des grévistes de la faim et des banderoles réclamaient la liberté pour tous les emprisonnés, ainsi que l’abolition de la Loi antiterroriste appliquée aux seuls Mapuche.
Des chants et des poèmes ont été lancés vers les fenêtres de l’Ambassade de Piñera et un texte de soutien de Luis Sepúlveda, publié dans l’édition chilienne du Monde Diplomatique a été lu.
Le nouvel Ambassadeur n’a pas ouvert ses volets...
LA LUTTE DES MAPUCHE NE VA PAS S’ARRETER LA !
NOTRE MOBILISATION NE SE RELACHERA PAS !Le Collectif de soutien appelle à une prochaine manifestation,
mercredi prochain 15 septembre à 18h30,
à l’Ambassade du Chili,
2 Avenue de la Motte Piquet (M° Latour Maubourg).Nous y serons. Plus nombreux encore, nous l’espérons tous !
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Par reineroro le 29 Août 2010 à 07:54
(Et au passage de toutes les autres aussi!)
ON NE VEUT PLUS DE PAPIERS DU TOUT
ENSEMBLE DECHIRONS TOUT
...
DRAPEAUX,
CARTES D'IDENTITE, CARTES D'ELECTEURS,
CARNETS DE "GENS DU VOYAGE",
NOUS NE REVENDIQUONS RIEN D'AUTRE
QUE LE PLAISIR DE NUIRE A CE MONDE
ET A SES DEFENSEURS
!!!
NI FRONTIERES NI PATRIES
!!!
Depuis pas mal de temps nous rongions nos dents...
Nos ongles ont poussé, il est temps de les planter dans le visage de l'ennemi...
__________________________
__________
Nous avons à plusieurs reprises et dans moult textes évoqué la possibilité d'une démonstration visant à dénoncer ce culte à la con constituant le fondement de ces mythes ravageurs que sont les nationalismes, les régionalismes, les communautarismes et l'emprise des Etats ou des religions sur nos vies.
NOUS APPELONS A TROUBLER PARTOUT L'ORDRE PUBLIC
___________________
Afin de ne pas tomber dans le rassembléisme revendicationniste nous hésitions quelque peu sur le choix de l'action à entreprendre . Le "pied-de-nez" et "la pratique de la dérision" nous ont semblé de prime abord comme participant du moins mauvais des choix pourvu qu'il soit accompagné d'autres initiatives individuelles ou collectives plus ou moins tapageuses hardiment relayées dans une certaine unité de temps.
Nous proposons donc un rassemblement "spontané" à l'occasion duquel nous déchirerions , déchiquetterions, rigolerions de tout ce qui nous lie à cette barbarie bureaucratique divisant pour mieux les opposer les gens et les genres entre eux.
Depuis nos précédentes interventions sur ce même thème, nous avons vu des notoriétés du spectacle avancer au micro et sous les caméra qu'elle étaient prêtes à renoncer à la "nationalité fRançaise", de Mimi Matti à Emmanuelle Béart, de Francis Cabrel à Yannick Noah....Trop marrant ça...
Nous sommes bien entendu persuadés de ce qu'aucun d'entre eux ne sera au rencard le moment venu....
Des papiers d'identité, des drapeaux, des cartes d'électeurs, les cartes syndicrades, les cartes de membres d'organisations politicardes seront détruits en public, les débris épars seraient envoyés au Sinistère de l'Intérieur dans un grand sac où pourraient y être mêlés des excréments et autres gracieusetés mérités.
SOYONS DELIBEREMENT DESHONORANTS .
Ce rassemblement devrait nous permettre de ripailler, boire, trinquer!!!
Musiciens, jongleurs, acrobates, gueulards,transgenres,prolots chômeurs,
récalcitrants à tout, rétifs à l'ordre et aux mérites,
BIENVENUS
!!!
Prévu en Septembre
la date et le lieu de ce rassemblement agressif
des
"sans nous"
seront communiqués ultérieurement
@
__________________________________
En leur temps, c'est à dire: A temps!!!
_____________
Clic
(A reproduire et diffuser)
FAITES TOURNER, FAITES TOURNER !!!
7 commentaires
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Par reineroro le 17 Juillet 2010 à 11:20
Violences policières du 21 juin à Poitiers : jusqu’où la justice soutiendra-t-elle ?
Si la presse, à chaud et sous la pression des événements ne dispose pour donner l’information que des éléments fournis par la police, elle le fait surtout au début des « affaires » . Que ce soit pour le 10 octobre ou pour le 21 juin à Poitiers, ces mêmes médias ont peu à peu infléchi cette ligne pour prendre en compte les versions émanant d’autres interlocuteurs, faisant ainsi des analyses plus pluralistes et plus nuancées.
En va-t-il de même pour la justice ? Concernant le 10 octobre, cette dernière ayant immédiatement suivi ce que lui servait la police a condamné lourdement, et elle n'est pas, par la suite, revenue sur ces peines disproportionnées. Pouvait-elle d'ailleurs vraiment le faire ? Il semblerait que non : ç'aurait été désavouer la police. Elle s’est pourtant, par là, largement décrédibilisée. Car enfin, mettre en prison sans preuves des personnes qui n'avaient jamais été condamnées et qui étaient connues pour leur engagement politique, et surtout confirmer cette décision en appel trois mois plus tard, a montré aux yeux de tous – y compris de la presse – une justice couvrant la police et aux ordres du ministère de l'Intérieur.
La justice, y compris le parquet, peut pourtant ne pas s’aligner sur la police. On l'a vu en mars dernier où Nina a été relaxée suite à l'appel du procureur : durant ce procès, l'avocat général a suggéré une telle fin, en démontant tous les éléments de l’accusation parce que la procédure n’avait pas été suivie correctement, et en s’en remettant au tribunal.
En ce qui concerne le 21 juin, les accusés, forts de ce qui s'était passé en octobre dernier, ont refusé la comparution immédiate. Ils et elles ont été jugés le 8 juillet lors d'un procès marathon qui a parfois été critiqué pour sa durée. Mais l’attitude pointilleuse du président n'était-elle pas la seule façon d’éviter la justice expéditive précédemment exercée ? Lors de ce procès au long cours, les incohérences et contradictions dans les déclarations des policiers sont clairement ressorties, en particulier celles du commissaire Papineau, Directeur Départemental de la Sécurité Publique. Et de même leurs omissions – comme faire état d’une condamnation antérieure de l'un d'eux pour violences sans préciser qu’il avait été relaxé, n’étant en rien responsable de ces violences. Et bien d’autres éléments sont apparus nettement : que l'accusation reposait sur les seuls témoignages des policiers, également partie civile, alors que d’autres personnes avaient été témoins des événements – la défense en a ainsi produit six ; que l'enquête sur le terrain avait été inexistante… et surtout que les choses ne s’étaient pas passées comme l'accusation le prétendait, mais bien comme les prévenus et leurs avocats ne cessent de le dire : *c**’est un véritable tabassage policier de militants et militantes connus pour leur engagement politique qui a eu lieu lors de la Fête de la musique à Poitiers *!
Pour le Comité contre la répression des mouvements sociaux, ces événements sont une illustration supplémentaire des méthodes de répression policières mises en œuvre contre les mouvements sociaux, **et en particulier certains de leurs acteurs et actrices** **– des méthodes expérimentées dans les quartiers puis généralisées : harcèlement suivi de tabassages, d’arrestations, de gardes à vue prolongées et de procès. Que les forces de l’« ordre » se sentent aussi libres dans leurs façons d’agir traduit un rapport de forces en leur faveur. Grévistes, jeunes militants, sans-papiers, « radicaux » en font les frais depuis trop longtemps.*
*Relaxe de tous les inculpés du 21 juin !*
*Rassemblement devant le palais de justice de Poitiers le 28 juillet à 18 h*
*Soutien lors du délibéré, le 29 juillet à 14 h !
/Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux/ – _antirep86@free.fr_ <mailto:antirep86@free.fr>– _http://antirep86.free.fr_ <http://antirep86.free.fr/>votre commentaire
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