• Rapport sur les violations israéliennes des droits humains


    Les Forces d’occupation israéliennes (FOI) poursuivent leurs agressions méthodiques contre les Palestiniens et leurs biens dans les Territoires palestiniens occupés (TPO).

    Pendant cette semaine du 2 au 8 juin :

    • un Palestinien a été blessé dans la bande de Gaza ;
    • un mineur palestinien a été blessé dans une attaque lancée conjointement par les FOI et les colons israéliens ;
    • les FOI ont utilisé la force pour disperser les manifestations non violentes commémorant la Naksa palestinienne :
      • 26 manifestants, dont 11 mineurs et une femme, ont été blessés près du check-point de Qalandya, au nord de Jérusalem ;
    • les FOI ont usé de la force contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
      • 2 Palestiniens, dont un journaliste, ont été blessés ;
    • les FOI ont conduit 38 incursions dans les communautés de Cisjordanie :
      • elles ont arrêté 14 Palestiniens, dont 2 mineurs ;
        • parmi les Palestiniens arrêtés : 2 députés du CLP ;
    • les FOI ont poursuivi la colonisation et les colons israéliens leurs attaques en Cisjordanie :
      • les colons ont mis le feu à des champs de blé à Qalqilya ;
      • les colons ont endommagé 20 pieds de vigne et mis le feu à un champ de blé à Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
    • Israël a maintenu un siège total sur la bande de Gaza et renforcé le siège de la Cisjordanie :
      • les FOI ont détenu un agent de terrain du PCHR pendant plusieurs heures dans le nord d’Hébron ;
      • et un autre agent du PCHR sur un check-point militaire dans le nord de la Cisjordanie, pour l’interroger sur le rapport annuel du PCHR.

    (JPG)

    Un soldat israélien tire une grenade lacrymogène sur une manifestation non violente
    à Nabi Saleh, en Cisjordanie.


    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 2 au 8 juin 2011

    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et attaques contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 2 juin

    Une heure du matin, les FOI pénètrent dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem. Elles patrouillent dans les rues et prennent position dans le quartier ouest du village. Près de 50 soldats israéliens descendent des véhicules et progressent vers le domicile d’Abdul Rahman Fehmi Abdul Rahman Zidan, 51 ans, député du Conseil législatif palestinien, du groupe Changement et Réforme, du Hamas.

    L’épouse de Zidan a dit au PCHR que les soldats israéliens avaient franchi le mur de leur maison. Un soldat a parlé à Zidan, par la fenêtre de la chambre et lui a dit : « Ouvre la porte, sinon nous faisons sauter ta maison ». Les FOI font alors irruption dans la maison et retiennent la famille de Zidan dans l’escalier. Elles poussent Zidan devant elles pour fouiller la maison. Une heure plus tard environ, elles arrêtent Zidan.

    2 h, les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse. Elles encerclent la maison de Hussam Mahmoud Abdul Rahman Khader, 48 ans, ancien député du CLP, du groupe parlementaire du Fatah. Sa maison est située dans le quartier est du camp. Elles investissent la maison avec des chiens renifleurs. Elles la fouillent minutieusement et s’emparent de 2 ordinateurs. Elles arrêtent Khader.

    Les FOI encerclent aussi la maison de Yaser Ibrahim al-Badrasawi, 46 ans, marchand de vêtements, dans le quartier d’al-Tiraweyeh, du camp de réfugiés de Balata. Après avoir fouillé minutieusement son domicile, avec des chiens, les FOI arrêtent al-Badrasawi.

    Majda Mohammed Hassan al-Badrasawi, 40 ans, est l’épouse d’al-Badrasawi. Elle a déclaré ceci au PCHR :

    « Vers 2 h 15, le jeudi 2 juin, les forces d’occupation israéliennes ont encerclé notre maison qui est située dans le quartier d’al-Tiraweyeh, dans le camp de réfugiés de Balata. Les soldats se sont servis d’un outil tranchant pour essayer d’ouvrir la porte qui sépare notre appartement de celui de mon beau-frère, Mohammed, mais ils n’ont pas réussi. Ils ont alors cogné dans la porte et appelé : "Mohammed et Yazer, ouvre la porte". Mon beau-frère, Mohammed, a ouvert la porte. Ils ont vérifié sa carte d’identité et celle de ses fils. Mon époux n’était pas avec eux aussi les soldats ont demandé après lui. Mohammed leur a dit que mon époux était chez lui. Ils lui ont dit de frapper à notre porte et de demander à Yasser de sortir. Mon beau-frère a frappé et Yasser est sorti avec sa carte d’identité à la main. Ils ont contrôlé la carte et ont demandé : " Y a-t-il quelqu’un dans la maison ?" Nous leur avons répondu qu’il n’y avait personne. Ils m’ont alors demandé, à mon époux, à mon beau-frère et à nos filles, Walaa, 21 ans, Zahraa, 14 ans, Sujoud, 11 ans, et Ibtihal, 8 ans, de nous mettre dans une pièce de la maison. Ils ont fait entrer un gros chien marron dans la maison. Ils ont suivi le chien et ils ont fouillé la maison. Puis ils ont arrêté mon époux. »

    2 h, incursion dans Naplouse. Les FOI se postent dans le quartier d’al-Maajin, au nord-ouest de la ville, et encerclent l’immeuble du n° 8, propriété de l’université nationale al-Najah. Les soldats cognent à la porte du Dr Ghassan Nayef Talab Thougan, 54 ans, universitaire et dirigeant du Hamas, au cinquième étage de l’immeuble. Thougan ouvre la porte et les FOI l’arrêtent sans pénétrer dans la maison.

    2 h 20, incursion dans Housan, à l’ouest de Bethléhem. les FOI roulent dans les rues puis opèrent sur la maison d’Ali Abdul Wahhab Shaker Hamamra, 22 ans. Elles se retirent vers 3 h après avoir arrêté Hamamra. Elles le frappent à coups de crosses de fusil et à coups de pieds tout en l’emmenant à l’un de leurs véhicules. Elles le conduisent au poste de police de la colonie Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem, où il est placé sous interrogatoire sous l’accusation de jets de pierres sur des véhicules des FOI.

    9 h, incursion dans Kafr al-Labad, à l’est de Tulkarem.

    16 h 50, dans Yasouf, au nord-est de Salfit. Les FOI patrouillent dans les rues, retiennent des Palestiniens et les interrogent à propos de leurs lieux de travail et de leurs numéros de téléphone.

    Vendredi 3 juin

    Minuit, les FOI entrent dans al-Hfeira, au sud-ouest de Jénine.

    Minuit et quart, dans Hares, au nord de Salfit, où elles patrouillent dans les rues et pénètrent chez Belal Tahsin Ali Aqel, 26 ans, lui remettent un avis exigeant qu’il se présente devant les Services de renseignements israéliens.

    17 h 30, incursion dans al-Shwaika, banlieue nord de Tulkrem.

    Samedi 4 juin

    2 h, l’armée entre dans Anabta, à l’est de Tulkarem.

    23 h 45, dans al-Nabi Elias, à l’est de Qalqilya.

    Dimanche 5 juin

    10 h 10, incursion dans Bedia, au nord-ouest de Salfit ; dans al-Zawya, même secteur.

    11 h 30, dans Nazlet Issa, au nord de Tulkarem.

    12 h 50, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    Lundi 6 juin

    Une heure du matin, incursion dans Azzoun à nouveau. Fouille du domicile d’Umar Abdul Hafiz Odwan. Avant de se retirer, les soldats arrêtent son fils Saji, 16 ans.

    2 h 30, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, à l’est de Tulkarem. Les soldats patrouillent dans les rues, prennent position près du quartier d’al-Mansheyeh, à l’est du camp. Ils font sauter la porte d’une maison avec une grenade, chez Nazmi ali Ahmed Eisha, 54 ans, et fouillent la maison. Ils frappent à coups de crosses de fusil le fils d’Eisha, Ashraf, 30 ans. Ils arrêtent un autre fils, Mahfouz, 21 ans, qui est membre du service de la Sécurité nationale palestinienne.

    Les soldats pénètrent ensuite dans la maison voisine qui appartient à Imad Mohammed Ayoub Abu Sareyeh, fouillent la maison et arrêtent Abu Sareyeh.

    Après cela, ils se dirigent vers le nord et se postent dans le quartier d’al-Mahjar, au nord du camp. Ils opèrent sur le domicile de Faisal Mahmoud Abdullah Khalifeh, 30 ans, l’arrêtent, et se retirent.

    Nazmi Eisha, le père de Mahfouz qui a été arrêté, déclare ceci au PCHR :

    « Vers 2 h 45, le 6 juin, nous dormions quand l’armée d’occupation israélienne a investi notre maison. Nous nous sommes réveillés quand les soldats ont fait sauter la porte et j’ai vu alors une cinquantaine de soldats entrer à l’intérieur. Ils se sont déployés dans la maison et ils ont frappé violemment mon fils Ashraf, 30 ans, dans le dos à coups de crosses de fusil. Ils l’ont menotté et amené dans ma chambre. Ils ont regroupé tous les membres de la famille et les ont obligés à rester dans la même pièce. Ils ont questionné alors mon fils Hazem, 27 ans, pour savoir si mon fils Mahfouz, 21 ans, avait mis des armes dans la maison ou non. Ils ont fouillé la maison et ont monté les escaliers jusqu’au deuxième étage. Ils ont arrêté mon fils, celui qui est membre de la Sécurité nationale palestinienne. »

    8 h 30, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya.

    9 h 40, dans Kafr Qdoum, au nord-est de Qalqilya.

    10 h 30, dans Anabta, à l’est de Tulkarem. L’armée prend positon près de la mosquée Umar Bin al-Khattab, à l’est du village, et investit le site où travaillent des ouvriers du service électricité de la municipalité. Mohammed Adnan Ateyeh Shehab, 25 ans, technicien en électricité de la municipalité a dit au PCHR que les FOI ont opéré sur le site alors qu’ils s’y trouvaient pour la maintenance sur un poteau électrique et les ont obligés à descendre. Avant de se retirer, elles ont arrêté le responsable technicien, Ibrahim Said Ibrahim Hannoun, 40 ans, et l’ont conduit au check-point d’Innab, sur la route entre Tulkarem et Naplouse, à l’est de Tulkarem. Elles l’ont interrogé sur son travail dans la mosquée et l’ont relâché.

    11 h 40, incursion dans Jit, au nord-est de Qalqilya.

    14 h 30, dans Deir al-Ghsoun, au nord de Tulkarem.

    22 h 30, dans Mithlon, au sud de Jénine.

    Mardi 7 juin

    2 h, l’armée entre dans le camp de réfugiés d’Ein Beit al-Maa, au nord-ouest de Naplouse. Les soldats entourent le domicile d’Ahmed Ali Ahmed al-Haj Ali, 73 ans, député du CLP, groupe Changement et Réforme, Hamas. Son appartement se trouve dans l’immeuble al-Zahra, rue al-Sekka. L’armée fouille son appartement, et l’arrête.

    Au même moment, les FOI font sauter les portes des bureaux du groupe parlementaire Changement et Réforme, au deuxième et quatrième étages de l’immeuble al-Bayan, près de l’hôpital arabe spécialisé de Rafidia, à l’ouest de Naplouse. Les soldats fouillent les bureaux et confisquent un ordinateur ainsi que des fichiers administratifs.

    3 h, incursion dans Jénine. Les soldats patrouillent dans les rues et se regroupent dans la vieille ville, dans le centre de Jénine. Ils investissent la maison d’Adnan Khalil Ibrahim Makhzoumi, 56 ans, après en avoir fait sauter la porte principale. Makhzoumi a dit au PCHR qu’il avait été surpris de voir les FOI chez lui, alors qu’il dormait avec sa famille qui s’est réveillée à cause des cris des soldats. Il a ajouté qu’un membre des FOI s’était présenté comme étant le capitaine Ayoub, des Services de renseignements israéliens, et qu’il avait expliqué qu’ils étaient venus pour arrêter le fils de Makhzoumi, Hani, 29 ans. Les FOI ont arrêté Hani, et se sont retirés. Il faut indiquer que Hani a été libéré de prison six mois plus tôt, après avoir passé 7 ans dans les prisons israéliennes, accusé de faire partie du Hamas.

    3 h, incursion dans Balaa, au nord-est de Tulkarem. L’armée patrouille et se poste dans le quartier ouest du village. Elle opère sur la maison de Fahd Mansour Abdul Rahim Mansour, 24 ans. Un autre détachement se porte en même temps sur des terrains qui appartiennent à la famille Mansour. Ces terrains sont situés à près de 500 mètres de la maison. Après avoir fouillé les deux, maison et terrain, les FOI arrêtent Mansour qui se trouve sur son exploitation.

    10 h, incursion dans Baqa al-Sharqeya, au nord de Tulkarem ; dans Nazlet Issa, même secteur ; dans Jafna, au nord de Ramallah.

    11 h 10, dans Broqin, à l’ouest de Salfit ; dans Kafr Addiq, même secteur.

    11 h 25, les FOI postées dans leurs miradors au passage frontalier d’Erez, au nord de de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, ouvrent un feu intensif sur une trentaine de manifestants, dont 7 militants internationaux de la solidarité, qui se trouvent alors près d’une déchetterie, au nord de l’École d’agriculture de l’université al-Azhar, dans le nord de Beit Hanoun. Les manifestants sont à près de 300 mètres de la clôture qui fait frontière. Mohammed Usama Uthman Ahmed (al-Kafarneh), 19 ans, militant de l’initiative locale d’al-Fartah à Beit Hanoun, reçoit des éclats dans le cou, la poitrine et le pied droit. Ahmed est emmené à l’hôpital public de Beit Hanoun pour y recevoir des soins et où ses blessures se révèlent être entre légères et modérées.

    Saber al-Zaanin est le coordinateur de l’initiative locale à Beit Hanoun et supervise les manifestations organisées près de la frontière contre l’imposition par les FOI d’une zone tampon visant à s’emparer de terres et exploitations palestiniennes. Il rapporte que vers 10 h 50 le mardi 7 juin, la manifestation est partie d’à proximité de l’École d’agriculture à Beit Hanoun et s’est dirigée vers le nord, vers la frontière. Alors que les manifestants en arrivaient à près de 300 m, vers 11 h 25, les soldats de l’occupation israélienne ont ouvert le feu, d’abord sporadiquement, tirant en l’air pour effrayer les manifestants, puis en tirant de façon intensive près des manifestants. Ahmed a été blessé ainsi, et les manifestants ont paniqué. Ils ont quitté la zone précipitamment, surtout quand l’occupant s’est mis à tirer directement sur eux. Les tirs se sont poursuivis pendant une dizaine de minutes, mais les manifestants ont réussi à emmener Ahmed à l’hôpital gouvernemental de Beit Hanoun.

    14 h 30, incursion dans al-Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah. Les soldats circulent dans les rues en provoquant les Palestiniens. Des jeunes se rassemblent et balancent des pierres sur l’occupant qui répond aussitôt en tirant sur les jeunes. Nombre d’entre eux respirent les lacrymogènes. Puis les FOI se retirent.

    22 h 30, dans Jéricho.

    Mercredi 8 juin

    Minuit et quart, incursion dans Deir Ballout, à l’ouest de Salfit.

    1 h 20, dans Yasouf, à l’est de Salfit.

    2 h 30, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya, où l’armée patrouille et pénètre chez Said Ismail Radwan avant de se retirer vers 4 h 30. Le fils de Radwan, Nassar, 16 ans, est arrêté.

    2 - Usage d’une force démesurée sur les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion

    Durant la dernière semaine, les FOI ont continué d’user de la violence contre les manifestations pacifiques des Palestiniens, avec des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, pour protester contre la construction du mur israélien en Cisjordanie.

    • Khaled Sabarnah, 42 ans, journaliste à la télévision iranienne, a été touché par une grenade lacrymogène à la jambe droite, et
    • Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, a été touché par un ricochet de balle à la tête.

    En outre, des dizaines de Palestiniens et d’internationaux ont inhalé les lacrymogènes, et pris des coups par les soldats de l’occupation.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 3 juin après la prière, la manifestation hebdomadaire non violente a lieu dans le village pour protester contre le mur qui traverse et vole les terres du village. Les manifestants brandissent des drapeaux palestiniens, des portraits de Marwan al-Barghouthi, et des banderoles pour le 10è anniversaire du martyre du dirigeant palestinien populaire, Faisal al-Husseini. La manifestation a lieu à la veille du 40è anniversaire de l’invasion israélienne puis de l’occupation du territoire palestinien, en 1967 (Naksa). Les FOI ont monté une clôture de barbelés à environ 100 m du mur. Avant que les manifestants n’y arrivent, elles la ferment et se mettent à tirer sur eux, à balles caoutchouc, à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes. Elles déversent aussi sur les manifestants de l’eau nauséabonde et les poursuivent au milieu des oliviers.

    Khaled Sabarnah, 42 ans, journaliste à la TV iranienne, est atteint par une grenade lacrymogène.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même jour, la même manifestation non violente est organisée comme chaque semaine dans le village, contre le mur d’annexion israélien. Quand les manifestants arrivent au mur, l’armée en ferme la porte. Quand les manifestants tentent de passer pour se rendre sur les terres du village qui sont isolées de l’autre côté du mur, l’armée les en empêche. Les manifestants répondent en jetant des pierres sur l’occupant, qui répond en tirant, et en leur faisant la chasse dans les oliviers.

    Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : ce même jour, la manifestation hebdomadaire des Palestiniens avec des militants israéliens et internationaux, défilent dans les rues du village en scandant des slogans nationaux, exprimant leur refus de l’occupation et de ses actes arbitraires. Ils tiennent des drapeaux palestiniens. Alors qu’ils arrivent sur les terres convoitées par les colons de la colonie Halmish, les FOI bouclent l’entrée sud du village pour leur en fermer l’accès. Les manifestants tentent de passer et l’armée fait barrage. Elle déverse des eaux usées sur eux, se lance à leur poursuite dans les oliveraies, tire sur les manifestants.

    Badras, à l’ouest de Ramallah : samedi midi, 4 juin, des Palestiniens se rassemblent sur une exploitation près de Badras. Ils se dirigent vers un broyeur de pierres installé israélien sur des terres des villages de Shukba, Ni’lin, Qibya, Shabtin et Badras. Alors qu’ils arrivent au broyeur, les soldats israéliens qui gardent la zone commencent à tirer sur eux. D’autres FOI arrivent et se mettent aussi à tirer.

    Mosa Ahmed Mohammed Abdul Karim, 45 ans, est blessé par un ricochet de balle à la tête. Il est transféré au centre médical Palestine à Ramallah pour recevoir les soins nécessaires. Des sources médicales indiquent que ses blessures sont modérées.

    Manifestations non violentes pour le 40è anniversaire du début de l’occupation israélienne en 1967 (Naksa)

    (JPG) Dans le cadre des activités organisées le 5 juin pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne, les Palestiniens ont fait de nombreuses manifestations non violentes appelant à la fin de l’occupation israélienne. Les FOI ont usé d’une force démesurée pour disperser les manifestants.

    26 manifestants ont été blessés, dont 11 mineurs et une femme. En outre, des dizaines d’entre eux ont respiré les lacrymogènes et pris des coups violents de la part de soldats.

    Check-point de Qalandya, qui sépare Ramallah de Jérusalem : dimanche 5 juin, des Palestiniens, des militants de la solidarité, internationaux et israéliens, se sont rassemblés pour le 40è anniversaire de la Naksa palestinienne. Ils se dirigent vers le check-point de Qalandya. Les FOI ferment les portes et se déploient en grand nombre sur le check-point. Un affrontement se produit entre les soldats et les manifestants. Ceux-ci enflamment des pneus et lancent des pierres et des bouteilles vides sur l’occupant, pendant que les soldats répondent en tirant des balles réelles, d’autres en acier enrobées de caoutchouc, des grenades lacrymogènes et des bombes sonores.

    26 Palestiniens sont blessés, dont 11 mineurs et une femme. De nombreux manifestants souffrent de l’inhalation des gaz et des coups reçus par les soldats. Des sources médicales indiquent que seules, 5 personnes ont été transportées au centre médical Palestine de Ramallah, les autres, qui n’ont pas voulu donner leur nom, ont reçu des soins sur place.

    (le PCHR garde les noms des blessés civils qui ont été emmenés au centre médical.)

    Al-Walaja, au nord-ouest de Beit Jala : dans le même contexte, dimanche 5 juin, des Palestiniens et des internationaux organisent une manifestation non violente devant la grande mosquée, dans le centre du village. Ils se dirigent vers le mur d’annexion où les FOI se sont déjà déployées et ont formé une barrière humaine pour empêcher les manifestants d’arriver au mur. Les soldats encerclent les manifestants et les agressent à coups de clubs, avant de les poursuivre dans les oliveraies. Ils tirent aussi sur eux.

    5 Palestiniens sont blessés par les coups des soldats, et par l’inhalation des lacrymogènes. Ils reçoivent les premiers soins par l’équipe des infirmiers palestiniens.


    3 - Maintien du bouclage des TPO

    Israël maintient un bouclage serré sur les TPO et des restrictions sévères aux déplacements des Palestiniens dans les territoires, dont Jérusalem-Est occupée.

    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Rafah International

    Sans prévenir la partie palestinienne, les autorités égyptiennes ont fermé le passage de Rafah le samedi 4 juin au prétexte que les formalités de passage n’étaient pas respectées ; sous la pression des protestations des Palestiniens et après concertation entre les deux parties, les autorités égyptiennes ont finalement laissé passer les gens qui voulaient sortir mais le passage à pied d’un poste à l’autre a fait des mécontents, a déclaré le lieutenant-colonel Salama Baraka, directeur général de la police de frontières. Par contre tout s’est bien passé pour les 353 Palestiniens qui sont rentrés à pied

    Le dimanche 5, le lieutenant-colonel Ayoub Abu Shaar, directeur de la police des frontières à Rafah annonce que les procédures côté palestinien sont suspendues au motif que la partie égyptienne au cours de ces derniers jours n’a pas respecté la procédure. Il a déclaré que les travaux reprendraient lundi mais nous ne voulons pas retourner aux procédures d’avant notamment en fixant le nombre de passages, aller et retour.

    Le 8, Abu Shaar annonce l’ouverture du passage dans les deux sens après qu’un accord ait été conclu avec la partie égyptienne, sans donner plus de détails. Les mesures annoncées le 28 mai sont précisées :

    • passages autorisés du samedi au jeudi ;
    • de 9 h à 17 h, heure locale du Caire et fermé le vendredi ;
    • sont dispensés de présenter un visa toutes les femmes, les hommes jusqu’à 18 ans et après 40 ans, les enfants accompagnés de leurs parents ;
    • les hommes entre 18 et 40 ans doivent fournir un visa ;
    • les patients munis d’un certificat de transfert de leur hôpital ;
    • les étudiants avec la preuve qu’ils sont inscrits dans une université étrangère.

    Dans tous les cas, tout le monde doit présenter sa carte d’identité.

    Date  :
     :
    Palestiniens
    sortant
     :
     :
    Palestiniens
    entrant
     :
     :
    Palestiniens
    refoulés
    1er juin  : 382  : 521  : 83
    2 juin  : 455  : 480  : 71
    4 juin  : "  : 353  : "
    5 juin  : "  : 355  : "
    6 juin  : "  : 362  : "
    7 juin  : "  : 411  : "

     :
     :
     :

    Karm Abu Salem (Kerem Shalom)

    Date  : Importations Qté  : Exportations Qté
    1er juin  : denrées alimentaires 854 tonnes  :


     : matériel agricole 1081 tonnes  :


     :
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     :
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     :
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     :
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    denrées diverses 1103 tonnes denrées diverses
    836 caisses de vêtements
    1520 caisses de chaussures
    202 machines à laver
    393 réfrigérateurs
    70 fûts
    520 panneaux de verre
    20 voitures
    866 roues
    214 boeufs
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 111,38 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour Sce des Eaux 640 tonnes  :


     : agrégats pour Sce des Eaux 2030 tonnes  :


     : nourritures animales 897 tonnes  :


     : céréales 78 tonnes  :


     : aide humanitaire 3290 tonnes  :


     :

     :

    2 juin  : denrées alimentaires 945 tonnes  :


     : matériel agricole 2021 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1206 tonnes denrées diverses
    1466 caisses de vêtements
    645 caisses de chaussures
    680 réfrigérateurs
    322 machines à laver
    20 voitures
    1560 panneaux de verre
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 133,36 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : agrégats pour l’UNRWA 116 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNDP 1820 tonnes  :


     : nourritures animales 1287 tonnes  :


     : céréales 195 tonnes  :


     : aide humanitaire 2499 tonnes
    10 groupes électrogènes
     :


     :

     :

    5 juin  : denrées alimentaires 785 tonnes  :


     : matériel agricole 1176 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1047 tonnes denrées diverses
    1453 caisses de vêtements
    3230 caisses de chaussures
    63 machines à laver
    300 réfrigérateurs
    470 panneaux de verre
    164 fûts
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 134,77 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 360 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 92 tonnes  :


     : céréales 1053 tonnes  :


     : aide humanitaire 976 tonnes  :


     :

     :

    6 juin  : denrées alimentaires 1041 tonnes  :


     : matériel agricole 1349 tonnes  :


     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
    denrées diverses 1195 tonnes denrées diverses
    888 caisses de vêtements
    3457 caisses de chaussures
    148 machines à laver
    364 réfrigérateurs
    20 voitures
    3 ascenseurs
    156 cuiseurs
    12 caisses de machines à faire des chips
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :
     :



     : gaz domestique 132,90 tonnes  :


     : fioul industriel
     :


     : ciment pour l’UNRWA 360 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 75 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNDP 1050 tonnes  :


     : agrégats pour Sce des Eaux 37 tonnes  :


     : ciment pour l’ANERA 40 tonnes  :


     : céréales 1131 tonnes  :


     : aide humanitaire 2029 tonnes  :


     :

     :

    7 juin  : ciment pour l’UNRWA 418 tonnes  :


     : fers à béton pour l’UNRWA 30 tonnes  :


     : agrégats pour l’UNRWA 1540 tonnes  :


     : nourritures animales 975 tonnes  :


     : céréales 78 tonnes  :


     :

     :

    Le mot caisse est la traduction du mot anglais box. Mais ce mot box est également employé pour dire conteneur. Toutefois, les chiffres donnés semblent très élevés (un conteneur ça fait 40 tonnes).

    Exportations : aucune exportation cette semaine

    Beit Hanoun (Erez)

    Ce poste frontière est resté fermé à tous les mouvements les 7 et 8 juin au prétexte des fêtes juives. Le poste frontière a été rouvert le 9. Il faut souligner que les fermetures répétées dues au fêtes juives rendent encore plus pénible l’attente des candidats au passage, particulièrement les patients qui ont du mal à obtenir leur autorisation de sortie.

    Population  : 1er juin - 2 juin - 3 juin - 4 juin - 5 juin - 6 juin - 7 juin
    Patients  : 34 39 0 0 29 57 0
    Accompagnateurs  : 28 36 0 0 27 52 0
    Palestiniens venant d’Israël  : 1 8 4 0 13 4 0
    Diplomates  : 7 5 0 0 0 4 0
    Presse  : 1 3 3 0 2 1 0
    Internationaux  : 33 39 12 0 13 25 0
    Gazaouis  : 0 2 0 0 4 0 0
    Gens d’affaires  : 61 56 0 0 59 61 0
    Réunions d’affaires  : 0 3 0 0 4 0 0
    Entretiens sécurité  : 0 1 0 0 2 3 0
    Personnalités  : 0 0 0 0 1 1 0
    Ambulances vers Israël  : 3 0 1 0 2 3 0
    Ambulances venant d’Israël  : 1 1 0 0 3 2 0


    Cisjordanie

    Toute la Cisjordanie est bouclée, et les déplacements limités et contrôlés à l’intérieur.

    Jérusalem : les restrictions sont toujours en place sur les déplacements des Palestiniens qui veulent entrer ou sortir de la cité. Des milliers ne peuvent toujours y accéder, de Cisjordanie et de la bande de Gaza. La ville est parsemée et entourée de check-points. Le vendredi, les passages sont encore plus réduits, puisque jour de prière, et des milliers de Palestiniens veulent aller prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne.

    Ramallah :

    • — juin, 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route de Beit Our al-Tahata à Beit Our al-Fouqa, à l’ouest de Ramallah ;
      • 17 h, un autre sous le pont Kharabtha al-Misbah, même secteur ;
      • 19 h, un sur la route de Silwad à al-Mazra’a, au nord-est ;
    • 7 juin, 9 h 30, les FOI reviennent sur le check-point d’Attara, au nord, et
      • 17 h 30, pose d’un check-point près de la colonie Ofra, au nord-est.

    Qalqilya :

    • jeudi 2 juin, les FOI posent 6 check-points autour de la ville ;
    • vendredi 3 juin, 4 check-points, et
    • samedi 4 juin, 8 check-points.

    Tulkarem :

    • samedi 4 juin 9 h 30, les FOI posent un check-point sur la route Tulkarem/Qalqilya, près de la Porte Jibara, au sud de Tulkarem ;
    • mardi 7 juin, 9 h, un près du village de Bzaria, au nord, et
    • un au carrefour de Beit Leed, à l’est.

    Hébron :

    • dimanche 5 juin, les FOI posent de nouveaux check-points autour de la ville et imposent des restrictions renforcées ;
    • mercredi 8 juin, 15 h 30, les FOI empêchent des agriculteurs d’aller travailler sur leurs terres au nord de Beit Ummar, au nord d’Hébron ;
      • 16 h, deux agents de terrain du PCHR dont Fahmi Shahin, d’al-Haq, reçoivent un coup de téléphone d’un agriculteur qui les informe que les FOI les ont expulsés de leurs terres, dans le secteur d’‘Ein al-Baida et Abu al-Rish, près de la colonie Bat Ain. Les deux agents du PCHR vont sur le secteur pour voir ce qui s’est passé. Vers 17 h 20, les FOI arrivent sur place et arrêtent les deux agents du PCHR et trois autres personnes. Tous seront relâchés à 20 h.

    Naplouse : dimanche 5 juin, 17 h, des fantassins israéliens posent un check-point sur la route Tulkarem/Naplouse : ils stoppent et fouillent tous les véhicules (comme sur tous les check-points), et interpellent aussi un agent de terrain du PCHR, Hussam ‘Adnan Hattab, 25 ans. Ils l’interrogent surtout sur son travail et sur le PCHR.

    Jénine : jeudi 2 juin, pose d’un check-point sur la route qui relie Jénine et les villages au nord de Tulkarem.

    Salfit :

    • samedi 4 juin, 16 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée de Hares, au nord-ouest de Salfit, et
      • 19 h 30, un autre entre Hares et Kufol Hares, même secteur.

    Jéricho : lundi 6 juin, 18 h 30, pose d’un check-point à l’entrée de Fassayel, au nord de Jéricho.


    4 - Colonisation et agressions des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit dans les territoires, par les FOI et les colons, en toute violation du droit international, et à la vue de tous.

    -  Jeudi 2 juin, des colons de la colonie Havat Gilad, envahissent les terres du village de Fara’ta, au nord-est de Qalqilya. Ils mettent le feu aux récoltes de blé et jettent des pierres sur les Palestiniens qui défendent leurs terres. Les agriculteurs et villageois palestiniens, qui arrivent très vite pour les aider, essaient d’écarter les colons et de les empêcher de brûler les autres récoltes. Cependant, les colons appellent l’armée qui arrive sur les lieux pour protéger les colons. Les FOI tirent des grenades lacrymogènes et à balles caoutchouc sur les agriculteurs et commencent à frapper.

    • As’ad Amin Mohammed Mahmoud al-Taweel, 16 ans, est touché par une lacrymogène à l’œil gauche, et
    • Jamil Mohammed Dawood, 44 ans, du village de Hares, au nord-ouest de Salfit, est blessé à la jambe gauche, après que les soldats israéliennes l’aient jeté au sol. Il faut indiquer que la jambe de Dawood a déjà été fracturée et que des barres de platine y sont greffées.

    Trois autres civils sont blessés par les colons :

    • ‘Awad Abdul Khaliq Abdul Rahman al-Taweel, 47 ans, touché par une pierre à l’œil gauche ;
    • ‘Adnan Abdul Khlaiq Abdul Rahman al-Taweel, 41 ans, touché par une pierre à la jambe gauche, et
    • Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel, 49 ans, qui souffre d’ecchymoses dans le dos.

    Témoignage de l’agent de terrain du PCHR, Shaher Mohammed Abdul Rahman al-Taweel :

    « Vers 19 h 30, jeudi 2 juin, des agriculteurs et moi étions sur notre terre, appelée Khelet al-Doghi, à l’est du village qui est proche de la colonie Havat Gilad. La terre est plantée de blé. Alors que nous moissonnions, 3 colons sont arrivés, ils nous ont regardés et sont partis. Plus tard, ils sont revenus avec environ 25 colons, la plupart masqués, armés, portant des épées et des bâtons, ils avaient avec eux aussi des chevaux et des chiens. Ils se sont dispersés sur les terres qui nous surplombent. Un peu plus tard, 9 colons se sont approchés et ont commencé à mettre le feu au blé sur différentes parties. Nous avons essayé d’éteindre les feux

    Pendant ce temps, ils nous jetaient des pierres. Cependant nous sommes arrivés à les faire reculer d’environ 70 mètres. Plus tard, les forces israélienne sont arrivées sur les lieux et ont tiré sur nous à coups de lacrymogènes et de balles caoutchouc. Nous nous sommes échappés. Des Palestiniens sont arrivés alors du village et notre nombre alors a dépassé les 25 personnes. Nous avons fait front pour protéger nos cultures contre les colons. Les FOI nous ont maîtrisés, et nous étions tous blessés, malgré la présence des soldats israéliens. Par ailleurs, Imad al-Taweel et son frère ‘Adnan, ont été blessés par les colons pendant que les soldats israéliens les maîtrisaient. L’affrontement a duré jusqu’à ce que les colons partent et que les FOI se retirent, à 22 h. »

    -  Lundi soir, 6 juin, et mardi matin 7 juin, des colons de la colonie Karmei Tzur, installées sur les terres palestiniennes de Khellet al-Kutleh, au sud de Beit Ummar et au nord d’Halhoul, dans Hébron, lancent plusieurs attaques contre des exploitations appartenant à Ali Ayad Issa Awad, 45 ans. Ils pulvérisent des produits chimiques d’incinération sur un certain nombre de pieds de vigne et mettent le feu aux autres le mardi matin.

    D’après l’enquête du PCHR, vers 18 h, le lundi 6 juin, Awad se dirige vers ses exploitations limitrophes à la colonie Karmei Tzur, avec différents membres de sa famille. Ils constatent alors que 20 pieds de vigne ont été endommagés par une pulvérisation de produits chimiques d’incinération.

    Vers 10 h, le lendemain mardi 7 juin, Awad se dirigeait vers ses cultures avec son frère. Les deux frères voient des flammes dans un champ de blé et un colon israélien tout près de sa voiture, à tout juste deux mètres des cultures en flamme. Les deux frères alors essaient de maîtriser le feu et de l’empêcher de se propager sur les cultures voisines. Pendant ce temps, le colon israélien monte dans sa voiture et s’éloigne.

    Les cultures en question s’étendent sur 3 dunums. Le feu a endommgé 2 dunums et demi. Il convient de noter que les colons israéliens cherchent, depuis quatre semaines, à s’emparer de 400 m² de ces terres pour les annexer à la colonie Karmei Tzur. Ces terres sont la propriété de plusieurs familles palestiniennes : Sleibi, Awad, Sabarna et Abu Maria.

    -  Mardi matin 7 juin, des dizaines de colons font la chasse à des bergers palestiniens du villalge d’Um al-Kheir, au sud-est de Yatta, dans le sud d’Hébron. Ils les empêchent d’abreuver et de faire paître leurs troupeaux. Les FOI également interpellent Belal Mohammed al-Hathalin, 25 ans, d’Um al-Kheir, sur l’accusation d’avoir « mis son mouton sur une zone militaire ».

    D’après les investigations du PCHR et le témoignage de Yaser Eid al-Hathali, 40 ans, plus de 20 colons de la colonie Carmel, limitrophe au village, protégés par les FOI, se sont rassemblés pendant plusieurs heures de la matinée sur des terres appartenant au village d’Um al-Kheir, situé à l’est de la colonie Carmel. Ils ont empêché les bergers palestiniens d’entrer sur leurs terres et sur les pâturages proches pour faire paître leurs moutons et ils les ont empêchés aussi de les faire boire avec l’eau des puits qui appartiennent au village, et qui sont situés sur les terres où se trouvaient les colons. Comme un certain nombre de bergers essayaient d’aller malgré tout sur les pâturages, les colons, qui étaient protégés par l’armée, leur ont fait la chasse, les ont encerclés, eux et leurs moutons, et jeté des pierres. Un des soldats a donné des coups de pied sur un mouton à plusieurs reprises, et le mouton en est mort. Pendant ce temps, les soldats détenaient al-Hathalin depuis plusieurs heures, ils l’ont relâché dans l’après-midi.

    Al-Hathalin souligne que les Palestiniens dans son village gagnent leur vie avec le bétail et que l’interdiction d’accèder à leurs pâturages et à leurs puits, qui sont de temps à autre fermés par l’armée (qui par contre permet aux colons de venir sur ces pâturages et aux puits), cette interdiction provoque de graves conséquences sur le plan économique, psychologique et au niveau de la vie des Palestiniens du village. Ces pratiques par les colons visent à étrangler les Palestiniens du village et à les contraindre à partir pour que les colons puissent étendre la colonie Carmel vers l’est.


    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).


    Rapport hebdomadaire pour la période du 2 au 8 juin 2011 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP


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  • INDEPENDANCE DE LA JUSTICE
    MIEUX VAUT EN RIRE !


    Le procès des 4 de Tours va toujours de surprise en surprise. Nous avons pu enfin lire le délibéré motivant le jugement du 26 mai. Hortefeux, alors ministre de l'intérieur, avait, en avril 2010 porté plainte pour diffamation publique d'administrations publiques contre deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux de RESF 37.

    Dans un communiqué ces deux structures avaient fait part de leurs soupçons quant à la transformation d'enfants en appât afin de pouvoir satisfaire les chasseurs de sans papiers en uniforme. Elles soupçonnaient également que fichier Base Elèves soit, entre autres, utilisé à cette fin. Elles avaient osé comparait ces méthodes avec celles employées par la police sous Vichy.
    Une des prévenues, militante de RESF 37, a été relaxée. Par contre, les trois autres sont condamnés à 500 € d'amende avec sursis, 300 € de dommages et intérêts et 3000 € solidairement pour les frais de justice.

    En clair la Justice, en première instance, dit que nous n'avons pas le droit de faire part de soupçons sur d'éventuelles dérives et exactions de l'administration, de la police et de la gendarmerie. Elle interdit toute comparaison historique avec la période de Vichy. Elle entérine donc la censure d'Etat. Elle justifie le traitement discriminatoire de l'Etat suivant qu'on soit manant ou notable. Elle condamne toute personne qui dénonce, se mobilise contre la politique raciste et xénophobe de l'Etat. En nous condamnant à du sursis, le tribunal voudrait se montrer clément ; en fait il tente de nous bâillonner pendant 5 ans !

    La lecture du délibéré laisse pantois. Rappelons que l'audience du 5 avril a commencé vers 9 h pour finir vers 19 h. Les 4 prévenus s'y sont exprimés, ainsi que 11 témoins de la défense, leurs 2 avocats, celui de la partie civile et le procureur. Dans ce compte rendu de jugement, il n'est fait aucune mention des témoignages, des plaidoiries des avocats de la défense, ainsi que des interrogatoires et interventions des prévenus. Que s'est-il passé, que s'est-il dit pendant toutes ces heures ? On appellera cela le mystère de la transparence !

    Rappelons qu'à ce procès plusieurs questions y furent posées par les prévenus portant sur la liberté d'expression, la nécessité de faire des comparaisons historiques ainsi que de se révolter contre le racisme d'Etat, le traitement inégalitaire de celui-ci, etc. En ne faisant aucune allusion aux débats qui eurent lieu lors de l'audience du 5 avril, le tribunal s'évite ainsi de les prendre en compte. Seuls sont repris, par le tribunal, les arguments du réquisitoire du procureur sur lesquels il fonde son jugement. Cela ressemble plus à un jugement à charge exprimé sous la férule du procureur. Et on nous parle d'indépendance de la justice, d'indépendance des juges du siège !

    Il y a quelques mois la plupart de ces magistrats se mobilisaient, entre autres, pour des moyens supplémentaires, pour « une justice indépendante ». Au regard du délibéré, la justice à Tours n'a plus guère de moyens et pour ce qui est de son indépendance, on doit sans doute la chercher dans les éthers !

    La cerise sur le gâteau est la motivation des 3000 € pour les frais de justice (en fait le payement de l'avocat de l'Etat). « Il apparaît inéquitable de laisser à la charge de la victime, les sommes exposées par elle et non comprises dans les frais et dépens ; à ce titre, il lui sera alloué 3000 €, au regard de la longueur des débats consécutives aux exceptions soulevées et aux témoins cités. » (souligné par nous)
    En effet, le procès des 4 de Tours aura coûté cher à la justice.

    Mais sommes nous responsables des décisions du tribunal ? Il a reporté le procès 3 fois (la première audience était prévue le 16 septembre 2010. Elle sera reporté au 3 décembre, puis au 17 février et enfin au 5 avril). Soulever que des nullités de procédures (par les 2 militants de RESF 37) feraient faire des heures supplémentaires à l'avocat de la partie civile, revient à remettre en cause des droits de la défense, ou du moins à fixer un coût supplémentaire à la dite défense. Justifier aussi le montant des frais de justice au nombre de témoins cités par la défense, est également une atteinte aux droits de cette dernière. Le tribunal semble très sensible au temps d'écoute de l'avocat du ministère, mais se moque que les témoins ont dû se déplacer 4 fois (de Tours, de Paris, de Lyon...) pour être enfin entendus !

    Ce délibéré nous conforte dans notre volonté de faire appel, en espérant que lors de ce nouveau procès, les arguments des prévenus, les témoignages et les plaidoiries des avocats de la défense seront enfin pris en compte !

    Manifestement, ce jugement ne contente personne, si ce n'est l'avocat de la partie civile. Le procureur a fait aussi appel.

    Tours, le 10/06/2011
    Jean Christophe Berrier, Muriel El Kolli de SOIF D'UTOPIES
    06 31 56 17 56
    soifdutopies@yahoo.fr


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  • Statistiques des démolitions de maisons en Cisjordanie occupée

    mardi 7 juin 2011 - 07h:05

    B’Tselem


    Statistiques des démolitions de maisons construites sans le permis de l’occupant israélien rien qu’en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est.

    (JPG)

    Face aux destructions de l’envahisseur israélien, démolisseur et massacreur, une résistance acharnée et indéfectible du peuple palestinien.



    Démolitions de maisons dans Jérusalem-Est de 2004 au 31 décembre 2010 - chiffres B’Tselem

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    2004  : 53  : 194  : 110
    2005  : 70  : 140  : 78
    2006  : 44  : 98  : 18
    2007  : 62  : 219  : 149
    2008  : 78  : 340  : 188
    2009  : 47  : 256  : 145
    2010  : 22*  : 191  : 94
    Total  : 376  : 1438  : 782

    * 13 de ces maisons ont été démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem. Les 9 autres maisons ont dû être démolies par leur propriétaire, après ordre israélien, pour éviter que les démolitions soient effectuées par la municipalité avec une amende et le coût de la démolition à la charge du propriétaire.

    Démolitions totales ou partielles de maisons et autres structures dans Jérusalem-Est occupée, de 1999 à 2008 - chiffres officiels (israéliens)

    Année  :
     :
    Démolitions par la
    municipalité de Jérusalem
     :
     :
    Démolitions par le
    ministère de l’Intérieur
     :
     :
    Total
    1999  : 17  : 14  : 31
    2000  : 9  : 7  : 16
    2001  : 32  : 9  : 41
    2002  : 36  : 9  : 45
    2003  : 66  : 33  : 99
    2004  : 115  : 18  : 133
    2005  : 76  : 14  : 90
    2006  : 71  : 10  : 81
    2007  : 69  : 6  : 75
    2008*  : 71  : 6  : 77
    Total  : 562  : 126  : 688

    * jusqu’en août

    Pour voir la ventilation par quartier des nombres de maisons démolies à Jérusalem-Est, de 2004 à 2008 par le ministère de l’Intérieur israélien : (1)

    Notes :

    • 1 - Après avoir réexaminé les chiffres, B’Tselem a classé les démolitions de maisons dans les zones autour de Jérusalem en deux catégories : démolitions dans Jérusalem-Est (sous contrôle de la municipalité israélienne de Jérusalem), et démolitions dans les quartiers et communautés avoisinants qui appartiennent au District d’al-Quds (Jérusalem), selon la division régionale de l’Autorité palestinienne. Quand la limite municipale de Jérusalem traverse une communauté, certaines démolitions dans cette communauté sont classées à Jérusalem-Est et d’autres au district d’al-Quds. Les chiffres du district d’al-Quds sont regroupés avec ceux de la Cisjordanie. (2)
    • 2 - Les chiffres des maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournis à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004 et le 4 novembre 2008, sur demande de B’Tselem fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 3 - Les chiffres des maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournis au Centre d’al-Quds pour les droits sociaux et économiques, le 5 décembre 2004, par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère israélien, et à B’Tselem le 24 septembre 2008 dans une lettre de Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information en lien avec ce ministère.
    • 4 - Les chiffres des démolitions par le ministère de l’Intérieur israélien pour 1999-2001 sont tirés du rapport de septembre 2004 du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD)


    Démolitions de maisons construites sans le permis israélien dans Jérusalem-Est occupée

    De 1999 à 2003, la municipalité d’occupation de Jérusalem a démoli 240 structures de propriété palestinienne. Le tableau suivant ventile les démolitions de structures dans Jérusalem-Est occupée par quartier. Il indique également le nombre de bâtiments juifs démolis.

    Quartier  : 1999 - 2000 - 2001 - 2002 - 2003  : Total
    ’Issawiya  : 6 1 0 11 0  : 18
    Vieille ville  : 1 0 0 2 4  : 7
    Beit Hanina  : 2 1 9 8 19  : 39
    Abu Tor  : 0 0 0 0 4  : 4
    Jabel Mukhaber  : 2 0 1 1 9  : 13
    Ras al-’Amud  : 2 3 4 1 3  : 13
    A-Tur  : 1 0 1 0 3  : 5
    Shu’afat  : 3 3 17 3 6  : 32
    Sheikh Jarakh  : 0 1 0 1 1  : 3
    Silwan  : 0 0 0 2 10  : 12
    Zur Baher  : 0 0 0 7 4  : 11
    Total bâtiments
    palestiniens démolis
     :
     :
    17 9 32 36 63  :
     :
    157
    Total bâtiments
    juifs démolis
     :
     :
    4 6 6 13 1  :
     :
    30

    Les statistiques ont été fournies à B’Tselem par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.

    Démolitions de maison, 1987/1998

    Année  : Jérusalem-Est
    1987  : non fourni
    1988  : 30
    1989  : non fourni
    1990  : non fourni
    1991  : non fourni
    1992  : 12
    1993  : 48
    1994  : 29
    1995  : 25
    1996  : 17
    1997  : 16
    1998  : 30

    Sources des informations :

    • 1 - Les statistiques sur les maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournies à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 2 - Les statistiques sur les maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournies au Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques le 12 décembre 2004 par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère de l’Intérieur, et à B’Tselem par la lettre du 24 septembre 2008 de Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information en lien avec ce ministère.

    B’Tselem

    (1)

    Ventilation par quartier des nombres de maisons démolies dans Jérusalem-Est occupée, de 2004 à 2008 (jusqu’au 24 septembre 2008), par le ministère de l’Intérieur israélien.

    Chiffres donnés à B’Tselem par Daniel Segev, responsable aux questions de la liberté de l’information au ministère de l’Intérieur, par lettre du 24 septembre 2008.

    2008 (jusqu’au 24/09/2008)

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 1 0  : 1
    Al-Walajah  : 0 0  : 0
    A-Sawahrah  : 1 0  : 1
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 3 0  : 3
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 0  :
     :
    1
    Total  : 6 0  : 6

    2007

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 1 0  : 1
    A-Sawahrah  : 2 0  : 2
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 1 0  : 1
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 1  :
     :
    2
    Total  : 5 1  : 6

    2006

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 5 0  : 5
    A-Sawahrah  : 1 0  : 1
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 0 0  : 0
    Beit Hanina  : 2 0  : 2
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    2 0  :
     :
    2
    Total  : 10 0  : 10

    2005

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
    Total
    Abu Tor  : 1 0  : 1
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 0 6  : 6
    A-Sawahrah  : 0 0  : 0
    ’Atarot  : 0 0  : 0
    A-Tur  : 1 0  : 1
    Beit Hanina  : 2 1  : 3
    Kafr ’Aqab  : 1 1  : 2
    Wadi al-Joz  : 1 0  : 1
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    0 0  : 0
    Total  : 6 8  : 14

    2004

    Quartier  :
     :
    Structures
    habitées
    Structures
    non habitées
     :
     :
    Total
    Abu Tor  : 0 0  : 0
    Al-E’sawiya  : 0 0  : 0
    Al-Walajah  : 0 0  : 0
    A-Sawahrah  : 1 3  : 4
    ’Atarot  : 6 0  : 6
    A-Tur  : 2 2  : 4
    Beit Hanina  : 3 0  : 3
    Kafr ’Aqab  : 0 0  : 0
    Wadi al-Joz  : 0 0  : 0
    Zur Baher
    Deir al-’Amud
     :
     :
    1 0  :
     :
    1
    Total  : 13 5  : 18

    B’Tselem


    (2)

    Statistiques des démolitions de maisons construites sans le permis israélien en Cisjordanie occupée (dont Jérusalem-Est) *

    2010

    District  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 0  : 0  : 0
    Bethléhem  : 5  : 34  : 24
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 3  : 27  : 21
    Tubas  : 51  : 219  : 94
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 3  : 37  : 24
    Jérusalem-Est**  : 22  : 191  : 94
    Salfit  : 2  : 7  : 5
    Qalqilya  : 1  : 5  : 3
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    2  :
     :
    9  :
     :
    1
    Naplouse  : 19  : 134  : 51
    total  : 108  : 663  : 317

    * Chiffres actualisés au 31 décembre 2010.

    ** Dans Jérusalem-Est, 13 des maisons ont été démolies par la municipalité d’occupation. Les 9 autres maisons ont dû être démolies par leur propriétaire après ordre israélien, pour éviter que les démolitions soient effectuées par la municipalité avec une amende et le coût de la démolition à la charge du propriétaire.

    2009

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 3  : 27  : 15
    Bethléhem  : 0  : 0  : 0
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 0  : 0  : 0
    Tubas  : 24  : 181  : 38
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 0  : 0  : 0
    Salfit  : 0  : 0  : 0
    Qalqilya  : 0  : 0  : 0
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    1  :
     :
    9  :
     :
    7
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 28  : 217  : 60

    2008

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 11  : 64  : 39
    Bethléhem  : 0  : 0  : 0
    Jénine  : 0  : 0  : 0
    Hébron  : 7  : 62  : 36
    Tubas  : 8  : 68  : 14
    Tulkarem  : 0  : 0  : 0
    Jéricho  : 13  : 81  : 52
    Salfit  : 0  : 0  : 0
    Qalqilya  : 2  : 9  : 6
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    3  :
     :
    22  :
     :
    16
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 44  : 306  : 163

    2007

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 3  : 22  : 3
    Bethléhem  : 3  : 7  : 5
    Jénine  : 2  : 11  : 7
    Hébron  : 21  : 164  : 60
    Tubas  : 0  : 0  : 0
    Tulkarem  : 7  : 0  : 0
    Jéricho  : 4  : 82  : 44
    Salfit  : 1  : 0  : 0
    Qalqilya  : 1  : 0  : 0
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    2  :
     :
    22  :
     :
    7
    Naplouse  : 0  : 0  : 0
    total  : 44  : 308  : 126

    2006

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
     :
     :
    Population laissée
    sans abri
     :
     :
    Enfants laissés
    sans abri
    Al-Quds  : 6  : 12  : *
    Bethléhem  : 15  : 109  : 42
    Jénine  : 5  : 35  : 17
    Hébron  : 4  : 31  : 15
    Tubas  : 3  : 43  : *
    Tulkarem  : 0  : 0  : *
    Jéricho  : 0  : 0  : *
    Salfit  : 4  : 14  : *
    Qalqilya  : 8  : 5  : *
    Ramallah
    et Al-Birah
     :
     :
    6  :
     :
    0  :
     :
    *
    Naplouse  : 0  : 0  : *
    total  :
     :
    51  :
     :
    249  :
     :
    au moins
    74

    * Pas de chiffre disponible pour B’Tselem.


    Démolitions de maisons et autres structures en Cisjordanie 1999/2004, chiffres officiels

    Année  :
     :
    Nombre
    de maisons
    1999  : 101
    2000  : 41
    2001  : 186
    2002  : 276
    2003  : 306
    2004  : 139
    Total  : 1049


    Démolitions de maisons 1987/1998, chiffres B’Tselem

    Année  :
     :
    Cisjordanie
    hors Jérusalem-Est
    Jérusalem-Est  :
     :
    Total
    1987  : 103 non fourni  : 103
    1988  : 393 30  : 423
    1989  : non fourni non fourni  : 347
    1990  : non fourni non fourni  : 102
    1991  : non fourni non fourni  : 227
    1992  : 148 12  : 160
    1993  : 63 48  : 111
    1994  : 120 29  : 149
    1995  : 43 25  : 68
    1996  : 140 17  : 157
    1997  : 233 16  : 249
    1998  : 150 30  : 180
    Total  :

     : 2276

    Notes :

    • 1 - Après avoir réexaminé des chiffres, B’Tslem a classé les démolitions de maisons dans les zones autour de Jérusalem en deux catégories : démolitions dans Jérusalem-Est (sous contrôle de la municipalité de Jérusalem), et démolitions dans les quartiers et communautés avoisinants qui appartiennent au District d’al-Quds, selon la division régionale de l’Autorité palestinienne. Quand la limite municipale de Jérusalem traverse une communauté, certaines démolitions dans cette communauté sont classées à Jérusalem-Est et d’autres au district d’al-Quds. (Voir les chiffres de Jérusalem-Est).
    • 2 - Tous les chiffres sont basés sur les recherches de B’Tselem, sauf s’il en est spécifié autrement.
    • 3 - Les statistiques sur les maisons démolies par la municipalité israélienne d’occupation de Jérusalem ont été fournies à B’Tselem par la municipalité le 11 mars 2004, sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.
    • 4 - Les statistiques sur les maisons démolies dans Jérusalem-Est par le ministère de l’Intérieur israélien ont été fournies au Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques le 12 décembre 2004, par le département de l’Urbanisme stratégique du ministère de l’Intérieur.
    • 5 - Les statistiques sur les démolitions de maisons dans le reste de la Cisjordanie ont été fournies à B’Tselem par l’Administration civile israélienne le 31 mars 2004 sur demande fondée sur la loi relative à la Liberté de l’information.

    B’Tselem


    B’Tselem - traduction : JPP


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  • Colombie: des fosses communes à la consolidation du grand capital; la Loi sur les Terres de Santos



    Azalea Robles

    Traduit par  ARLAC
     
    ►"Il faut promouvoir la mobilité des droits de propriété " Banque mondiale.
     
    De nombreuses victimes de la contre-réforme agraire en Colombie ont disparu dans les fours crématoires, les élevages de caïmans et les fosses communes ” Survivant.
     
    Ce que vise la Loi sur les Terres de Santos, c'est à légaliser la spoliation des terres. C'est la consolidation de la contre-réforme agraire.
     
    Les millions d'hectares de terres volés aux victimes et aux personnes déplacées par le terrorisme d'État en Colombie sont sur le point d'être remis légalement entre les mains du grand capital, grâce à un tour de passe-passe juridique très futé du gouvernement de Juan Manuel Santos.
     
    “Le président Uribe se plaignait de ne pas pouvoir créer d'exploitations de 45.000 hectares dans les plaines orientales : il se plaignait de ne pas pouvoir supprimer l'UAF, qui est une parcelle relativement petite de terre, et cela gênait M. Uribe (…) À l'article 69, on lit : l'UAF sera supprimée (… ); c'était ce dont se plaignait Uribe…” J.E.Robledo
     
    Depuis la prise de fonctions du nouveau président de Colombie, Juan Manuel Santos, propriétaire des principaux médias de masse et grand latifundiste, nous avons été témoins d'une grande opération médiatique qui vise à présenter les “différences” entre l'administration de Santos et l'administration de Uribe. L'administration de Uribe est apparue publiquement comme une administration marquée par le paramilitarisme, la torture, les violations des droits humains… et la stratégie consiste à faire croire que Santos se démarque de ces niveaux de barbarie, en s'appuyant sur le monopole des médias de masse.
     
    Il convient cependant de rappeler que Santos a été ministre de la Défense de Uribe, et responsable des mal nommés “faux positifs ” (1) : exécutions extrajudiciaires pratiquées par l'armée de Colombie. Les militaires enlèvent des jeunes, les déguisent en guérilleros et les assassinent, puis ils les présentent comme des “guérilleros morts au combat”. Les militaires commettent ce crime pour “afficher des résultats” dans leur guerre contre l'insurrection, et aussi pour assassiner les civils qui “dérangent” (lire les syndicalistes, les enseignants, les dirigeants paysans, etc.).
     
    Les médias de masse se chargent de diffuser le mensonge, puisqu'en Colombie les moyens de diffusion de masse prennent pour argent comptant ce que leur disent les sources militaires… La médiatisation des supposés guérilleros morts est macabre : on montre des corps alignés, à demi nus, allongés sur le sol … On conditionne ainsi l'opinion publique à la déshumanisation des guérilleros. Avec les “faux positifs”, la directive présidentielle 029 pousse les militaires à “présenter des cadavres”, puisqu'ils reçoivent des récompenses économiques ou des permissions en fonction des cadavres présentés.
     
    Les organisations de victimes dénoncent plus de 5.000 cas de “faux positifs”, la Fiscalía enquête sur quelque 2.000 exécutions extrajudiciaires commises directement par des membres des forces de sécurité de l'État colombien, mais l'impunité règne. Les “faux positifs” sont des crimes contre l'humanité et montrent à quel point les montages, les mensonges et les crimes font partie intégrante de l'État colombien, qui relève du concept d'État terroriste. C'est une évidence triste et vérifiable, bien que le degré d'horreur la fasse paraître invraisemblable; l'ONU et d'autres organismes sont au courant de ces pratiques mais demeurent complaisants à l'égard de l'État colombien.
     
    Les faux positifs sont de réels assassinats qui servent à créer une réalité virtuelle… les médias de masse exercent un rôle particulièrement belliciste en Colombie, en légitimant un régime génocidaire, au point d'occulter les fosses communes gigantesques, comme ils ont essayé de le faire avec la plus grande fosse commune du continent américain (2), située derrière la base militaire de la Force Omega à la Macarena (Meta), qui contient au moins 2.000 cadavres, et qui a été dénoncée par des observateurs internationaux, des ONG de défense des droits humains, et par des proches de victimes de disparus … Les médias de masse cachent les crimes de l'État colombien et se prêtent à tous les montages que préconisent les militaires, comme la médiatisation des morts de paysans déguisés en guérilleros.
     
    La construction d'une réalité virtuelle, qui opère comme une scénographie masquant la réalité objective, est une composante fondamentale de la guerre en Colombie. Et dans ce texte, nous voulons traiter d'un cas essentiel de falsimedia (désinformation), puisqu'il s'agit de tromper au sujet d'une des questions les plus fondamentales de l'injustice et de la guerre en Colombie : la question de la terre.
    Pour blanchir l'image du gouvernement de Santos, les médias de masse cherchent à faire croire, en Colombie et dans le monde, que Santos “rendra la terre aux déplacés” et “procédera à une réforme agraire”… Rien n'est plus éloigné de la réalité, bien que les apparences se fondent sur des échafaudages spécialement construits pour soutenir la propagande. L'argument de ce gouvernement, “la réparation aux victimes”, auxquelles on dit qu'ont leur rendra les terres usurpées, a été dénoncé comme une utilisation cynique des déplacés par des organisations de victimes telles que le Mouvement des victimes de crimes d'État, et par des opposants tels que le sénateur Robledo. (3)

     Concrètement, l'objectif de la Loi sur les Terres de Santos est la légalisation de la spoliation des terres. C'est la consolidation de la contre-réforme agraire.
     
     Les millions d'hectares de terres volés aux victimes et aux personnes déplacées par le terrorisme d'État en Colombie sont sur le point d'être remis légalement entre les mains du grand capital, grâce à un tour de passe-passe juridique très futé du gouvernement de Juan Manuel Santos.
     

    C'est le même cynisme qui a été appliqué en Colombie lors des fameux "dialogues de Ralito 'entre' le gouvernement et les paramilitaires", dialogues populairement qualifiés de Monologue, étant donné la façon dont la structure paramilitaire est utilisée comme outil de guerre sale par l'État lui-même...

    Le paramilitarisme est l'arme de la guerre sale de l'État colombien, et bénéficie aussi d'un financement et des conseils des multinationales et des latifundistes; c'est un outil mis en oeuvre pour éliminer les opposants et chasser d'immenses quantités de personnes de zones à haut intérêt économique. 
     

    Aujourd'hui, ce sont plus de 6 millions d'hectares de terres qui ont été enlevés aux victimes et déplacés; en Colombie, on compte plus de 4,5 millions de déplacés. Le MOVICE et d'autres sources parlent de plus de 10 millions d'hectares usurpés, le gouvernement avance le chiffre de 3,5 millions d'hectares.
     
    La Loi sur les terres de Santos contient plusieurs ruses, voyons  concrètement en quoi consiste la règle:

    La règle dit que dans certaines zones du pays choisies par le gouvernement, il sera procédé à des restitutions de terres dans un délai limité.
    Si la personne spoliée ne veut pas de la terre, l'État lui propose un titre de trésorerie qui viendra à échéance avec une vente très bon marché de sa terre.
     
    D'après les enquêtes, la grande majorité des déplacés (jusqu'à 80%) craignent de revenir sur leurs terres étant donné que les régions sont sous la domination du paramilitarisme et qu'il y règne un régime de terreur.
     
    Ce qui précède montre que ce que l'on présente comme la restitution de parcelles de terre aux personnes spoliées par la violence cache justement la spoliation définitive de ces personnes.
     
    La Loi sur les Terres est présentée dans les médias de masse pour ce qu'elle n'est pas.
    En Colombie, les terres doivent être restituées aux déplacés; mais ce n'est pas ce que vise la Loi sur les Terres. Premièrement : la Loi ne sera pas d'application dans l'ensemble du pays, mais uniquement dans les territoires désignés par le gouvernement (zones de consolidation paramilitaire-militaire). Les déplacés ne pourront donc pas effectivement aller vivre dans des zones dominées par leurs bourreaux.
    Deuxièmement : La politique agricole de ce gouvernement s'inscrit dans la poursuite de la politique du gouvernement de Uribe, en ce sens qu'il s'agit d'une politique néolibérale, qui favorise la grande propriété, le capital étranger, la méga exploitation minière, les mono-méga-cultures, le démantèlement de la protection des paysans et du secteur national de l'agriculture contre les produits subventionnés des USA et de l'UE : une politique d'annihilation de la souveraineté alimentaire …
     
    On va supprimer l'UAF (Unité agricole familiale) pour établir de grandes plantations sur les hauts plateaux. Davantage de terres seront dévolues aux multinationales étrangères. La Banque mondiale encourage la concentration des terres et préconise l'acquisition de titres comme étape préalable à la constitution de monopoles. L'acquisition de titres sur les terres est désormais encouragée par le gouvernement, alors qu'il l'a toujours rejetée; il est évident qu'aujourd'hui, l'objectif est le transfert des terres des paysans vers le grand capital. Selon la Banque mondiale : "Il faut promouvoir la mobilité des droits de propriété."

    La politique agricole du gouvernement de Juan Manuel Santos, qui est  de favoriser la grande propriété et le ‘libre commerce’ implique la ruine de l'agriculture : un appauvrissement accru, davantage de déplacements en masse des populations, davantage de faim et de misère, dans un pays dont la majorité de la population vit déjà dans l'indigence.
     
    En Colombie, 68% de la population vit dans la pauvreté et l'indigence. La concentration de la richesse est scandaleuse : la Colombie est le 11e pays dans le monde où l'inégalité sociale est la plus élevée (11e place selon le cœfficient de GINI), et est le pays où l'inégalité est la plus grande sur le continent américain. Il y aurait, selon les chiffres les plus cléments, 8 millions d'indigents et 20 millions de pauvres (4). Plus de 20.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de dénutrition aiguë (chiffres de l'UNICEF); sur 100 mères déplacées en cours de grossesse, 80 souffrent de dénutrition chronique(5). Simultanément, et corrélativement à cette misère, un seul banquier, Sarmiento Angulo, contrôle 42% du crédit national et déclare des revenus de 1.250 millions de dollars pour le dernier bimestre de 2009. (6)

    Cette injustice sociale et cette misère vont s'accentuer avec la politique agricole du gouvernement de Santos, qui poursuivra les TLC et le ‘libre commerce’. L'article 53, qui se réfère à la politique agraire de l'administration de Santos, parle d'encourager la grande production entrepreneuriale… Elle soutient le modèle de la grande propriété et de l'extraction minière par les multinationales.
     
     Avec la Loi sur les Terres de Santos, il s'agit d'officialiser des changements de propriété : et plus (uniquement) par la spoliation, mais par la voie...disons "licite"... quel cynisme ! Après des centaines de massacres, et la création de zones de terreur militaire-paramilitaire, de zones de non retour, on cherche à créer une situation de non retour juridique.

    On a caché la réalité terrible au sujet de la Loi sur les Terres de Juan Manuel Santos.
     
    C'est une loi qui va également mettre fin aux rares dernières lois sur la protection des petits paysans, comme l'UAF (Unité agricole familiale).  L'UAF est  une loi qui limite les terrains, qui empêche les dimensions exagérées.
     
     Voici ce qu'a déclaré le sénateur Jorge Enrique Robledo à ce sujet (7), lors du débat sur le projet de loi sur les terres, en séance plénière du Sénat, en septembre 2010 :
    “Le président Uribe se plaignait de ne pas pouvoir créer d'exploitations de 45.000 hectares dans les plaines orientales : il se plaignait de ne pas pouvoir supprimer l'UAF, qui est une parcelle relativement petite de terre, et cela gênait M. Uribe (…) À l'article 69 (relatif à la politique agricole de l'administration de Santos),  on lit que l'UAF (Unité agricole familiale)… sera supprimée (… ); c'était ce dont se plaignait Uribe…” 
    Il faut dénoncer cette Loi des Terres pour ce qu'elle est : une étape fondamentale de la spoliation, la légalisation sans retour en arrière par la voie juridique.
     
    Le terrorisme d'État en Colombie et le modèle minier de saccage de l'environnement et de spoliation des paysans, des indigènes et des afro-descendants se consolide avec Santos; ce n'est pas pour rien que d'aucuns l'appellent “le nouvel administrateur des intérêts des USA et de l'UE en Colombie”. Le terrorisme d'État demeure la garantie d'éliminer les opposants au pillage.
     

    Notes

    1.“faux positifs” : Les faux positifs sont des assassinats d'enfants et de jeunes gens perpétrés par l'armée colombienne, qui médiatise ensuite leurs cadavres en les faisant passer pour des “guérilleros morts au combat”: http://www.falsos-positivos.blogspot.com/

    http://www.rebelion.org/noticia.php?id=114699&titular=terrorismo-de-estado:-el-caso-de-los-falsos-positivos-

     2.La plus grande fosse commune d'Amérique latine, une découverte dantesque qui ne suscite cependant pas le rejet international que mérite le régime colombien : plus de 2000 cadavres de disparus imputables à la force Omega du "Plan Colombie". L'armée y aurait enterré des disparus depuis 2005:  http://www.publico.es/internacional/288773/aparece/colombia/fosa/comun/cadavereshttp://www.rebelion.org/noticia.php?id=99507

    3.http://www.youtube.com/user/POLOMOIRTV#p/a/u/0/4rHBVTE6eaw

    http://www.movimientodevictimas.org/index.php?option=com_content&task=view&id=714&Itemid=1

     4.  L'étude de la Misión para el Empalme de las Series de Empleo (MESEP), Pauvreté et inégalité 2009, a comptabilisé huit millions de Colombiens dans l'indigence et 20 millions de pauvres. Dans les zones rurales, sur 100 foyers, 65 sont considérés comme pauvres et 33 vivent dans l'indigence. http://www.abpnoticias.com/index.php?option=com_content&task=view&id=2446&Itemid=90http://www.elcolombiano.com/BancoConocimiento/I/informe_sobre_pobreza_e_indigencia/informe_sobre_pobreza_e_indigencia.asp

    5.En Colombie, plus de 20.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de dénutrition aiguë; sur 100 mères déplacées enceintes, 80 souffrent de dénutrition chronique, UNICEF:http://www.elcolombiano.com/BancoConocimiento/D/desnutricion_infantil_que_no_deja_crecer_/desnutricion_infantil_que_no_deja_crecer_.asp

    http://colombia.indymedia.org/news/2009/09/106455.php

    La Colombie, pauvre parmi les pauvres : 
    http://alainet.org/active/33960&lang=es

     6.Sarmiento Angulo, l'entrepreneur le plus riche de Colombie est, avec la poignée d'oligarques parmi lesquels on distingue Ardila Lule et Santo Domingo, le grand promoteur de la néfaste “Sécurité" démocratique” du gouvernement Uribe, et, par hasard, Uribe a obéi à chacune de ses suggestions en un temps record de 24 heures, comme ce fut le cas lorsque Sarmiento Angulo proposa que “l'impôt pour financer la sécurité démocratique” soit permanent et qu'il s'applique à tous les Colombiens : aussitôt dit, aussitôt fait : http://www.lasillavacia.com/historia/1717

    http://noticieroconfidencial.com/?p=11

    Colombie : les revenus et les bénéfices des grandes entreprises sont en augmentation 
    http://www.desdeabajo.info/index.php/actualidad/colombia/4850-colombia-crecen-las-ganancias-y-los-beneficios-de-las-grandes-empresas.html

    Crise du modèle néolibéral et inégalité en Colombie (…) 
    http://www.desdeabajo.info/index.php/fondo-editorial/vertices-colombianos/5779-crisis-del-modelo-neoliberal-y-desigualdad-en-colombia-dos-decadas-de-politicas-publicas.html

    http://www.portafolio.com.co/economia/finanzas/ARTICULO-WEB-NOTA_INTERIOR_PORTA-7480367.html

    Publié le 15 février 2010 : Les revenus du secteur financier ont atteint les 8,5 milliards de dollars. 
    http://www.elespectador.com/articulo187857-ganancias-del-sector-financiero-llegaron-85-billones

     7.L'exposé du sénateur Jorge Enrique Robledo lors du débat sur le projet de loi sur les terres, pendant la séance plénière du Sénat  du 21 septembre 2010, nous éclaire sur cette question : http://www.youtube.com/user/POLOMOIRTV#p/a/u/0/4rHBVTE6eaw



    Merci à Azalea Robles
    Source: http://azalearobles.blogspot.com/2010/10/colombia-de-las-fosas-comunes-la.html
    Date de parution de l'article original: 14/10/2010
    URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=4962


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  • Le triomphe de Ollanta Humala, une bouffée d’air pur


    Un nouveau pas dans l’éveil de l’Amérique Latine a eu lieu au Pérou, le peuple ayant décidé d’élire le candidat de l’option « Gana Perú », Ollanta Humala, attaqué et calomnié sans pitié pendant de nombreux mois avant les élections avec les armes les plus troubles de la propagande par les forces de l’Empire, l’oligarchie, et la mafia péruviennes, sans oublier le pouvoir politique, médiatique et financier déployé pour empêcher sa victoire dans les urnes.

    A un mois des élections, un article de Cubadebate intitulé « Pérou : élections présidentielles à l’heure cruciale”, nous écrivions :

    “Opter pour le changement est le plus sensé, car au moins cela ouvre une porte à l’espérance ; l’autre consiste à revenir au passé et à rester ancré dans le fujimorisme et le néolibéralisme, où les riches continueront à amasser des richesses, mal ou bien acquises, et les pauvres seront pauvres et misérables”.

    La victoire de Humala est une bouffée d’air pur pour le peuple péruvien qui dans les dernières décennies n’a connu que des gouvernements dociles à Washington, faisant cadeau des richesses nationales à des intérêts étrangers, imposant la corruption.

    Humala signifie un espoir parce que depuis que le commandant indigène est entré dans le paysage politique du Pérou il a montré une sensibilité profonde pour les besoins, aspirations et préoccupations de la population la plus maltraitée de ce pays andin : les pauvres, les indiens, les paysans, les ouvriers, et les femmes au foyer.

    Il faut croire dans la possibilité qu’à partir du 28 juillet, quand le nouveau gouvernement prendra ses fonctions au palais de Pizarro, l’empire de l’injustice régnant au Pérou depuis des temps très anciens, puisse connaître le début de la fin.

    Non pas que nous pensions que la victoire de Humala ouvre les portes d’un coup à un processus révolutionnaire profond et radical au Pérou. Il faut rester très objectif et n’avancer qu’en fonction de la réalité. Dans les circonstances actuelles et si nous prenons en compte les circonstances et les modifications apportées au programme électoral de « Gana Perú », les alliances et les engagements politiques concertés, au Pérou il y aura beaucoup de changements dans de nombreux ordres et à de nombreux niveaux mais sans brutalité. Humala lui-même l’a affirmé dans ses discours de la campagne du second tour.

    La victoire a déjà signifié en soi un changement. On a porté un coup à la corruption. Parce que si Keiko Fujimori avait obtenu la majorité, ce qui attendait le Pérou était le retour aux années de pillage et de vol à visage découvert.

    Humala a promis de mieux distribuer les immenses richesses du pays, qui se trouvent dans les gisements d’argent, de cuivre, de zinc, d’étain et d’or. Il a aussi promis d’éviter la déprédation et le pillage des ressources. Il lui faudra en tout cas oeuvrer en ce sens pour mettre fin à la pauvreté, à la misère, à l’analphabétisme, l’insalubrité à laquelle reste soumise la majorité sociale du Pérou.

    Le Pérou disposera un gouvernement qui s’identifie aux les intérêts des masses pauvres, parmi lesquels les indigènes. Il deviendra ainsi le troisième pays qui fit partie de l’empire Inca à élire des gouvernements populaires et désireux d’agir en faveur des plus pauvres. Evo Morales, en Bolivie, et Rafael Correa, en Equateur, son les deux autres.

    Les défis sont nombreux parce que ceux qui ont pillé et exploité les richesses nationales ne veulent perdre ni leurs privilèges ni leur hégémonie.

    Mais les peuples de l ’Amérique Latine continuent à s’éveiller… Ils l’expriment dans les urnes et le moment venu pourront aussi le faire depuis les places des grandes villes, comme ils le font aujourd’hui en Espagne, en France ou en Grèce pour rejeter tous ceux qui n’ont d’autre solution à offrir que le néolibéralisme et la démocratie bourgeoise.

    Traduction : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

    Source : http://www.cubadebate.cu/opinion/20...


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