• Raul ZIBECHI
    Depuis maintenant six mois, Barack Obama s’est installé à la Maison Blanche. C’est peu mais en même temps assez pour observer changements et continuités dans les relations que les États-Unis entretiennent avec l’Amérique latine.

    Des analystes de renom soulignent les changements. Ignacio Ramonet, dans les colonnes du Monde Diplomatique, estime que Obama n’a pas commis de graves erreurs, qu’il se maintient à un niveau de popularité élevé et qu’il a rempli ses principaux engagements, y compris celui de créer une nouvelle ère de relations avec l’Amérique du Sud.

    Il est fort probable que le point de vue antérieur reste prédominant, malgré les prises de position hésitantes des Etats-Unis sur le coup d’État au Honduras. Pourtant, cela a conduit d’autres analystes à souligner la continuité de la politique étrangère de Washington. Il serait néanmoins trop simpliste de conclure qu’il n’y a pas eu de changements. Obama arbore un nouveau discours et des manières plus raffinées, comme on l’a vu lors de sa rencontre avec les présidents latino-américains, où il a même semblé aimable avec Hugo Chavez. Il donne l’impression d’essayer de comprendre le reste du monde, c’est en tout cas ce qui se détache de son discours du 4 juillet au Caire. Son attitude n’a rien à voir avec l’arrogance du cow-boy George W. Bush.

    Les petits gestes et les manières sont des manifestations symboliques appréciables. Ceux d’en bas se sont battus pour être reconnus, pour leur dignité, mais leur lutte ne peut se limiter à des questions exclusivement matérielles. Pourtant, les petits gestes ne suffisent pas. C’est dans les moments et dans les zones de tension que les changements doivent se matérialiser. Dans le cas du Honduras, de nombreuses preuves attestent que la posture de l’administration Obama n’est pas très claire, mais on ne peut pas pour autant l’accuser d’appuyer directement les putschistes. Il est encore trop tôt pour savoir comment cette crise va se terminer, mais chaque jour que le Honduras passe sans Manuel Zelaya à la présidence de la République constitue une victoire pour les putschistes.

    En ce moment en Amérique latine, c’est en Colombie et dans la région andine que les enjeux sont les plus forts. Qu’est-ce que Obama propose de nouveau dans ce pays ? En tout état de cause, il ne fait pas preuve de la même délicatesse et des mêmes manières que dans d’autres pays. En Colombie, le militarisme est en pleine expansion, la présence militaire étasunienne est en telle augmentation qu’elle atteint un stade presque irréversible ; et tout cela se passe sous la présidence de Obama.

    Le retrait forcé du Commandement Sud de la base de Manta en Equateur a conduit le Pentagone à consolider et à diversifier sa présence en Colombie. Dans le cadre du Plan Colombie, l’armée étasunienne utilise les installations militaires des bases de Tres Esquinas et de Larandia dans le sud, et de trois autres bases au moins. La proposition actuelle consiste à répartir les troupes qui se trouvaient à Manta sur au moins trois bases aériennes et deux bases navales. Les négociations sont sur le point d’aboutir, concernant l’utilisation des bases aériennes de Apiay, de Malambo et de Palanquero et les ports de Tumaco et de la baie de Malaga, sur la côte Pacifique. Rien qu’avec la base de Palanquero, dans le centre du pays, le Commandement Sud compensera largement le retrait de la base de Manta. La base de Palanquero dispose d’une piste d’atterrissage plus longue de 600 mètres, elle peut accueillir 2000 soldats et 100 aéronefs. Enfin, elle permet aux gigantesques avions C-17 de pouvoir atterrir, ce qui n’était pas le cas sur la base équatorienne. Le sociologue et journaliste Alfredo Molano avance l’éventualité que la Colombie puisse autoriser le stationnement d’un porte-avions dans les eaux des Caraïbes ou du Pacifique.

    La nouvelle répartition des forces armées étasuniennes va permettre à l’Etat colombien de consolider sa politique sur certaines questions essentielles :

    - développer le contrôle territorial dans des régions clefs du pays, notamment celles dont la richesse des sous-sols suscite la convoitise des multinationales ;
    - porter ombrage à ces voisins, au Venezuela et à l’Equateur, mais également au Pérou et au Brésil ;
    - accroître le contrôle du Pacifique, au vu du développement des échanges commerciaux entre la Chine et l’Amérique du Sud, en particulier avec le Brésil et le Venezuela.

    Il ne s’agit pas seulement d’une réponse militaire à la perte de la base de Manta, comme le prétendent certains analystes. Ce nouveau déploiement de forces prétend s’ériger comme une réponse militaire intégrale -qui soit aussi politique et économique- au déclin stratégique de la superpuissance et de la crise qu’elle traverse. En Amérique du Sud, la principale menace stratégique pour les États-Unis repose sur l’alliance entre le Brésil et la Chine, surtout depuis que la Chine a mis un pied dans l’IIRSA (Initiative pour l’Infrastructure Régionale Sud-Américaine). L’IIRSA prévoit des grands travaux d’infrastructures afin de faciliter les flux commerciaux entre l’Atlantique et le Pacifique, d’où l’importance d’avoir des bases sur le Pacifique.

    Même si l’argument reste celui de la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, l’objectif est de repositionner le Commandement Sud comme principal outil de contrôle des États-Unis dans la région. La base de Manta ne s’est jamais donné pour objectif de lutter contre le trafic de drogue. Luis Angel Saavedra, directeur de l’INREDH (Fondation Régionale de Conseil en Matière de Droits de l’Homme) a déclaré que « Manta est aujourd’hui le premier port d’exportation de drogues du pays ». Ce dont il est question, insiste-t-il, c’est de la construction d’une « armature militaire » qui permette le contrôle rapide du Pacifique du Mexique à la Patagonie, et d’articuler ainsi le Plan Puebla Panama et le Plan Colombie.

    Afin de se repositionner, la Maison-Blanche n’a pas hésité à renforcer son alliance avec l’extrême droite colombienne, avec le président Alvaro Uribe et l’ex-ministre de la Défense, Manuel Santos, tous deux proches des paramilitaires. Même les plus radicaux doivent aujourd’hui faire usage d’un langage politiquement correct, car cette nouvelle étape l’exige. Le général Freddy Padilla, ministre de la Défense, donne l’exemple quand il assure que la « Colombie ne permet pas la création de bases militaires étasuniennes » et « qu’aucun pays tiers ne sera affecté ». Il va même plus loin lorsqu’il affirme que les négociations de la nouvelle convention se font dans le respect de la souveraineté de la Colombie, que le transit de troupes étrangères ne sera pas permis et que la coopération se limitera aux prêts d’installations colombiennes aux militaires étasuniens.

    La nouvelle ère promise par Obama pourrait n’être que des mots jetés en l’air, si dans les faits, le contrôle de l’Empire et l’ingérence ouverte se perpétuent.

    Article initialement publié par La Jornada : El estilo Obama y América Latina / Raúl Zibechi, La Jornada, 31 juillet 2009.

    Texte traduit en français et publié par info sud télé


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  • Premier communiqué de la Collective Je vis ou je veux (CJVouJV)

     
    - 1er août 2009 -
    Chasse à l’homme à Bruxelles
    Bloody Thursday

    Les travailleurs et militants associatifs, les politiciens et les journalistes sont aux abonnés absents.
    De son côté, la police de Bruxelles a pris bonne note des directives laissées par le gouvernement avant de
    s’évaporer sur les plages d’Espagne :

    2° On régularisera (une fois) une (grosse) pincée de sans-papiers.
    1° On dispersera les dizaines de milliers d’autres aux quatre vents.

    Avant de se retirer sur la pointe des pieds, les bourgmestres des communes qui abritaient des occupations de
    sans-papiers ont signé les arrêtés communaux ordonnant les évacuations. Entre le jeudi 30 et le vendredi 31,
    près d’un millier de clandestins se sont donc retrouvés en errance dans les rues de la capitale. En errance, mais
    harcelés par des forces de police quasiment incontrôlables, dont les éléments de première ligne sont, semble-
    t-il, investis d’une hargne et d’une haine peu commune. Des passages à tabac collectifs se sont produites dans
    les rue de Bruxelles. Nous dénombrons partiellement 7 hospitalisations dont deux concernent des blessés
    graves (deux personnes ont été défenestrées du deuxième étage d’un immeuble).


    Où qu’ils aillent, les groupes de clandestins sont “accueillis” par des volées de coups de matraques, des gazes
    lacrymogènes, des injures et des menaces. Ils s’abritent dans un immeuble inoccupé ou sur un chantier à
    l’abandon, ils sont évacués par la force ou la menace. Ils sont épuisés, affamés et terrorisés.

    Vu le nombre assez réduit d’arrestations, “l’éloignement du territoire” n’est même pas à l’ordre du jour. Il
    s’agit seulement de défaire tout foyer de résistance ou d’organisation collective qui risquerait par son activité
    politique de mettre en lumière que la “régularisation” promise par l’Etat est en réalité une mascarade visant à
    éteindre le litige.

    Tandis que les ministres se gaussent d’avoir fait leur travail et d’avoir répondu aux critiques qu’on leur adresse
    dans ce “dossier”, des associations crient victoire.

    En réalité, si l’on pourra se réjouir pour la pincée de sans-papier qui obtiendra un titre de séjour, la situation
    après “les directives” tant attendues est beaucoup plus grave qu’elle ne l’était avant. Les sympathisants des
    sans-papiers, épuisés par des années de combat, prennent prétexte pour se laisser aller au repos du guerrier.
    La lutte s’éteint par l’éparpillement des sans-papiers résistants, et la machine à broyer des humains tourne à
    plein régime.

    Aujourd’hui nous avons peur. Pas tant de la méchanceté des agents et du cynisme de l’Etat. Nous avons peur
    de l’apparente léthargie coupable du peuple de Bruxelles.

    La chasse à l’homme est ouverte, et en dehors de quatre ou cinq citoyens isolés, personne ne réagi.

    Les informations sont partielles, mais nous savons qu’au moins un groupe existe encore. Une centaine de
    sans-papiers qui ont trouvés refuge au 330 avenue de la Couronne à 1050. Ils sont organisés, sérieux et
    mutuellement solidaires. Mais ils ont perdu tout ce qu’ils avaient et ils ont besoin d’être protégés.

    Toi qui lis ce texte, tu es l’unique personne qui peut prendre les choses en mains. Et si tu ne leur apporte pas
    ton concours, personne ne le fera.

    CJVouJV (Collective je vis ou je veux)
    Merci de faire suivre...

    violences_policieres

    Source 

     


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  •  

     

    L'âge et la vertu

    Ca commence comme cela au détour d'une navigation sur le ouaibe moins con que la télé: "Qu’est-ce qui rassemble des personnalités aussi diverses que l’Ambassadeur de France Stéphane Hessel, Monseigneur Jacques Gaillot, l’acteur François Cluzet et Mouloud Aounit du MRAP en passant par des personnalités politiques comme le Jean Claude Lefort (PCF), Jack Lang (PS), Alima Boumediene-Thiery, sénatrice (les Verts), Olivier Besancenot (LCR), ou encore le Député Jean-Luc Reitzer (UMP) ? Tout simplement l’injustice. Une injustice flagrante qui frappe un jeune franco Palestinen"...

    Paraîtrait que le jeune Salah Hamouri croupit dans les geôles de cette grande démocratie qu'est Israël sans procès ni chef d'accusation. Bonjour l'Etat de droit. Vous n'en n'avez pas entendu parler? Normal. Est-ce seulement un homme pour que l'on en parle? Paraîtrait aussi que ce palestinien est accessoirement français, du moins à moitié. Qu'est-ce que ça peut foutre puisqu'il a du sang arabe et c'est l'essentiel?

    Lorsqu’il est remonté le père Hessel, Gaillot, à côté pourtant vrai père d’église, que dis-je Monseigneur, fait figure de pâle conservateur. Tenez: «Et pour les israéliens, qui se croient une démocratie et qui prétendent qu’ils ont des lois qu’ils veulent appliquer…» Antisémite avec ça. Le vieil homme rue dans les brancards de l’obnubilation victimaire d’Israël qui conduit à l’intimidation permanente de tous ceux qui jugent sévèrement les crimes de cet Etat. «A cause de ça (la violence faite aux juifs par les nazis) qui remonte à plus de 63 ans, à cause de ça, nous sommes intimidés et obnubilés. Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter cela. Nous ne devons pas accepter un cas comme celui de Hamouri avec moins de détermination que nous ne traitons par exemple le cas de Shalit qui est aussi français et israélien à la fois…»

    Objection, si vous permettez honorable Hessel. Shalit a quitté son pays la France, pour combattre comme soldat sous le drapeau d’une armée d’occupation en Orient régulièrement coupable de crimes de guerre. Hamouri lui n’est pas soldat et ceci fait une différence. On peut être Hessel et avoir une perte de vigilance ce qui est rare chez l’honorable bon pied bon œil.

    Arithmétique humaine: 1400 palestiniens valent 1 israélien

    Or l’Empereur de notre Château de l’Elysée-Sur-Seine qui fait des tonnes sur Shalit ne fait pas son Napoléon concernant Hamouri. D’où le bavardage de Hessel aux côtés de Gaillot et d’autres figures qui ne se laissent pas intimider par la maffia de penser-comme-ça-et-pas-autrement. L’orthopédie des media et des élites de pacotilles. Pourquoi nul n’évoque le cas de Hamouri? Serait-ce comme d’habitude parce que nous avons mal à l’arabe, le khleb lorsqu’il n’est pas doublé d’un islamiste? Sur Shalit, la pompe à reluire du Figaro écrivait récemment ceci: «le long calvaire de Gilad Shalit a d'ailleurs été une des motivations des trois semaines d'offensive militaire israélienne dans la bande de la bande de Gaza du début de l'année qui a provoqué, selon les sources palestiniennes, plus 1400  morts et de très importants dégâts matériels. Les commandos des unités d'élite espéraient pouvoir exfiltrer le soldat, mais ils ont apparemment dû renoncer pour ne pas mettre sa vie en danger dans les mains de ravisseurs prêts à tout pour conserver cet «atout». Source
    Le Figaro-Pravda.

    Israël aurait donc occis l’air de rien, 1400 palestinien pour sauver la vie d’un soldat de Tsahal. C’est sur de telles nuances que se mesure la supériorité du peuple élu. Il est interdit d’avaler de travers. Puisqu’on vous dit qu’il est gravé dans le marbre des démocraties comme la nôtre ou comme d’Israël, que «les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit.» Il n’y a donc pas à s’étonner que de prétendus journalistes au Figaro télégraphient une abjection de cet ordre avec la neutralité de ton due à un exposé sur la température du corps humain. Ce type de rapport morbide n’écœure personne sauf les sentinelles comme Hessel et Gaillot qui devraient couvrir de honte les quadras et les quinquas  formant l’élite de ce pays, dans les partis, les media, les syndicats, les associations. La plupart brillent par la démission morale qui rend compte des carrières de velléitaires, à force de sucer dans les loges obscures de la franc-maçonnerie. Savent-ils seulement ce que honte veut dire? LFDM.

    Si vous souhaitez signer la pétition de Hamouri afin que le Château s’en émeuve rendez-vous sur ce site de son comité de soutien Lien.

     


    Source: LFDM via Alter Info


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  • Les forces d’occupation israéliennes (FOI) ont poursuivi leurs agressions systématiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans les Territoires occupés, imposant toujours un blocus total sur la bande de Gaza.

    Durant cette période :

    • 7 civils palestiniens, dont un mineur et une femme, ont été blessés par les tirs des FOI en Cisjordanie ;
    • les FOI ont mené 21 incursions dans les communautés palestiniennes de Cisjordanie et une dans la bande de Gaza :
      • elles ont arrêté 14 Palestiniens, dont 2 mineurs, en Cisjordanie ;
      • elles ont arrêté 200 travailleurs palestiniens dans le village de Barta’a, isolé par le mur d’annexion ;
    • les FOI positionnées sur les check-points de Cisjordanie ont arrêté un Palestinien ;
    • elles ont poursuivi leurs mesures de judaïsation de Jérusalem-Est :
      • les colons israéliens se sont emparés d’une maison palestinienne dans le quartier de Sheikh Jarrah ;
      • de nombreux colons israéliens ont envahi l’esplanade de la mosquée al-Aqsa ;
      • les FOI ont ordonné à 2 familles de Sheikh Jarrah de quitter leurs maisons dans les deux semaines ;
    • la colonisation de la Cisjordanie se poursuit ainsi que les agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens :
      • le nombre des colons israéliens en Cisjordanie, en dehors de Jérusalem et des avant-postes sauvages, est monté à plus de 300 000 ;
      • les FOI ont ordonné l’arrêt de travaux dans plusieurs maisons palestiniennes ;
      • les colons ont lancé toute une série d’agressions contres les civils palestiniens et leurs propriétés.
    (JPG)
    Des Palestiniens du village de Bourin, au sud de Naplouse, ôtant les oliviers qui viennent d’être coupés par des colons israéliens.

     

    Violations israéliennes recensées durant la semaine du 23 au 29 juillet 2009


    1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

    Jeudi 23 juillet

    Incursions dans la région de Jénine : dans la ville de Jénine et le camp de réfugiés de Jénine, où l’armée pénètre et fouille un certain nombre de maisons, sans arrestation. Egalement dans le village d’al-Shuhada.

    Région d’Hébron : village de Tarqoumia (3 arrestations, dont un mineur de 17 ans). Village d’al-‘Arroub (1 arrestation).

    Région de Tulkarem : village d’‘Attil, où l’armée patrouille dans les rues et photographie les mosquées, le bâtiment de la mairie, les écoles et institutions publiques, sans raison apparente. L’armée se retire du village par la suite, sans faire d’arrestation.

    Vendredi 24 juillet

    Naplouse : incursion dans la cité et dans le camp de réfugiés voisins d’ Askar (1 arrestation).

    Samedi 25 juillet

    Jénine : village de Zabbouba.

    Dimanche 26 juillet

    Jénine : village de Seilat al-Zaher (1 arrestation d’un mineur de 17 ans).

    Bande de Gaza : les vedettes garde-côte des FOI ancrées au large de Beit Lahiya tirent sur des bateaux de pêche. Elles tirent également des fusées éclairantes. Les pêcheurs sont sommés de rejoindre le rivage. Deux heures plus tard les FOI placent des balises à quelque 700 mètres de la côte interdisant aux pêcheurs d’en franchir la limite. Les FOI ont ouvert le feu sur les pêcheurs qui ont tenté de la franchir.

    Lundi 27 juillet

    Jénine : ville et camp de réfugiés de Jénine. Villages de Qabatya, de Jaba’, d’al-Taybeh.

    Hébron : village de Dura (1 arrestation). Village de Yatta (1 arrestation).

    Mardi 28 juillet

    Jénine : l’armée pénètre dans le village de Barta’a, à l’ouest de Jénine. Elle fouille les maisons et les magasins, à la recherche de travailleurs palestiniens. Elle arrête au moins 200 travailleurs et les emmène vers une destination inconnue. Il faut indiquer qu’à cause des restrictions imposées aux travailleurs palestiniens pour se rendre sur leurs lieux de travail en Israël, ils sont obligés de rester dans des endroits situés derrière le mur d’annexion pour pouvoir plus facilement rejoindre leurs lieux de travail en Israël.

    Toujours région de Jénine : village d’‘Aanin (1 arrestation).

    Tubas : camp de réfugiés d’al-Far’a (2 arrestations). Naplouse : camp de réfugiés de Balata où l’armée fouille la maison d’Ibrahim Mousa Salim, après avoir défoncé sa porte. La maison a été vandalisée et les murs fissurés. Les fenêtres des 5 maisons voisines ont été également brisées. Conséquences de cette agression dans la maison : 4 Palestiniens, dont un enfant et une femme, ont été blessés : le chef de famille, son épouse, son fils de 16 ans, et un autre jeune Palestinien. Durant cette opération, les soldats ont traité les habitants avec inhumanité. Pas d’arrestation. L’armée est partie sans rien demander à personne.

    Bande de Gaza : 10h30, les FOI pénètrent d’environ 100 mètres à l’est de Gaza ville. Elles procèdent au nivelage des terres qu’elles avaient précédemment défoncées.

    Mercredi 29 juillet

    Tulkarem : village d’‘Allar (2 arrestations). Ramallah : ville de Ramallah et village d’al-Bireh, où l’armée patrouille dans les rues, pas d’arrestation.

     

    2 - Maintien du siège sur les Territoires palestiniens occupés

    Les FOI ont maintenu un siège très serré sur les Territoires et imposé des restrictions aux déplacements des Palestiniens en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza


    Bande de Gaza

    Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière

    Karm Abu Salem

    Date  : Détails
    22 juillet  : 68 containers d’aide alimentaire provenant d’organisations humanitaires
    internationales et des denrées pour les commerçants entrent.
    23 juillet  : 73 containers
    24 juillet  : fermé
    25 juillet  : fermé
    26 juillet  : 66 containers
    27 juillet  : 79 containers
    28 juillet  : 69 containers

    Rafah International

    Date  : Détails
    22 juillet  : 98 Palestiniens, parmi eux des patients et le corps d’un patient décédé, rentrent.
    23 juillet  : 5 membres de l’UNRWA, 2 membres de Amnesty International et 2 médecins internationaux sortent ;
    24 Palestiniens rentrent.
    24 juillet  : L’acteur syrien Durid Lahham et sa femme entrent.
    25 juillet  : 51 internationaux et Arabes sortent ;
    14 Palestiniens rentrent.
    26 juillet  : 28 Palestiniens, dont une délégation de l’UNRWA, rentrent.
    27 juillet  : 6 Palestiniens, dont une délégation de l’UNRWA, sortent ;
    9 Palestiniens rentrent.
    28 juillet  : 7 Palestiniens sortent.

    Beit Hanoun (Erez)

    Date  : Patients  : Accompagn.  : Commerçants  : Presse  : Internat.  : Palestiniens
    22 juillet  : 13  : 10  : 0  : 3  : 21  : 4
    23 juillet  : 22  : 18  : 0  : 9  : 49  : 0
    24 juillet  : 4  : 5  : 0  : 0  : 49  : 0
    25 juillet  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0  : 0
    26 juillet  : 22  : 22  : 0  : 3  : 15  : 27
    27 juillet  : 25  : 19  : 0  : 0  : 17  : 4
    28 juillet  : 19  : 20  : 0  : 4  : 35  : 5

    Al-Mentar (Karni)

    Partiellement ouvert le dimanche 26 pour laisser entrer 56 containeurs de grains et de fourrage et le mardi 28 pour 52 containeurs des mêmes denrées.

    Nahal Ouz

    Pour toute la semaine les FOI n’ont autorisé l’entrée que de 40 000 litres d’essence et 22 000 litres de diesel. La quantité du fioul industriel nécessaire à l’alimentation de la centrale électrique a encore été revu à la baisse.


    Cisjordanie

    Jérusalem : les Palestiniens continuent d’y subir de sévères restrictions pour se déplacer vers et depuis la cité. Des milliers de Palestiniens ne peuvent entrer dans Jérusalem depuis des années. Des check-points sont installés à l’intérieur et autour de la ville. Les restrictions sont plus serrées encore le vendredi pour dissuader les Palestiniens de venir prier à la mosquée al-Aqsa. Ceux qui tentent de contourner les barrages se font rouer de coups sévèrement. Dimanche matin, 26 juillet, les FOI ont fermé le check-point de Qalandya, au nord de la ville, pendant plusieurs heures, provoquant un énorme embouteillage tout le long de la route de Ramallah à Jérusalem. Les FOI prétendaient avoir trouvé un objet suspect dans le secteur.

    Naplouse : des contrôles prolongés (c’est-à-dire des heures d’attente en plus pour les Palestiniens, des fouilles plus approfondies, des interrogatoires plus serrés...) leur ont été imposés à la porte de fer posée par l’occupant sur la route de Naplouse à Tulkarem. Le samedi 25 juillet, l’armée a monté également un barrage à l’entrée sud d’‘Assira, au nord de Naplouse. Contrôles prolongés également sur les check-points de Shavi Shomron sur la route Naplouse/Jénine, de Za’tara, au sud de Naplouse.

    Jénine : le vendredi 24 juillet, l’armée a monté un check-point au carrefour d’‘Arraba, au sud de Jénine. Tous les véhicules sont arrêtés et fouillés. Le lundi matin, porte de Barat’a, l’armée a empêché une équipe de techniciens de la Compagnie palestinienne de Télécommunications d’entrée dans Barat’a pour l’entretien du réseau téléphonique du village. Ramallah : de nouveaux check-points sont montés dans le secteur, sur les routes qui mènent à Ramallah. L’armée arrête tous les véhicules et les fouille. Lundi matin, 27 juillet, un barrage est monté au carrefour de Turmoz’eya. Hébron : lundi matin, 27 juillet, nouveau check-point rue al-Salam dans le centre d’Hébron : arrêts et fouilles des voitures.

    Qalqilya : jeudi 23 juillet, l’armée positionnée dans le village d’‘Azzoun ‘Atma, arrête un jeune Palestinien de 19 ans.

    Al-Karamate, passage frontalier international avec la Jordanie, lundi 27, vers 10h du matin. Les FOI ont empêché ‘Abdul Rahman Fahmi Zaidan, membre Hamas du Conseil législatif palestinien (parlement), de se rendre en Jordanie. Zaidan disait qu’il accompagnait sa famille en Jordanie pour faire soigner son fils atteint d’un cancer.


    3 - Construction du mur d’annexion

    La construction du mur se poursuit à l’intérieur du territoire de la Cisjordanie. Durant cette semaine, mais comme dans les semaines précédentes, les FOI ont employé la force contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, avec des internationaux et des militants israéliens, pour protester contre la construction de ce mur.

    Bil’in, à l’ouest de Ramallah : manifestation le vendredi 24 juillet après la prière. L’armée tire sur les manifestants avec des balles d’acier enrobées de caoutchouc, lance des lacrymogènes et des bombes assourdissantes. De nombreux manifestants souffrent des inhalations de gaz. Les FOI se sont servies aussi d’une substance liquide nauséabonde lancée sur les manifestants.

    Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : même manifestation, ce même jour. 4 Palestiniens, dont un mineur, ont été blessés lors de la répression de la manif par l’occupant.

     

    (JPG)
    Des Israéliens, membres du mouvement des Fidèles du Mont du temple, sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est, le 30 juillet. L’objectif du mouvement est de construire un troisième temple juif, sur le Noble Sanctuaire des musulmans.
    (photo AP)


    4 - Judaïsation de Jérusalem

    Les mesures arbitraires contre les Palestiniens de Jérusalem s’étant renforcées pour les obliger à quitter la ville, le PCHR consacre cette partie de son rapport hebdo aux violations intenses des droits humains des Palestinien de Jérusalem-Est.

    -  Dimanche matin, 26 juillet : des colons israéliens de l’organisation El’ad, escortés par des soldats des FOI, se sont emparés d’un terrain appartenant à la famille Hijazi dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est. Ils ont pris aussi une maison de 45 m2 construite sur un terrain appartenant à la famille Farhan.

    Depuis des années et des années, les FOI et les colons essayaient de prendre cette maison, mais toutes leurs tentatives avaient échoué. Il y a 6 ans, le Gardien des propriété des absents (des réfugiés palestiniens - ndt), de connivence avec les colons israéliens, avaient envahi la maison et changé les serrures. La famille Hijazi avait saisi la « justice » israélienne qui ordonnait l’évacuation des colons en attente d’une décision définitive.

    Il y a 4 mois, les colons israéliens ont recommencé à venir à la maison, et il y a un mois, ils ont essayé de rentrer à l’intérieur et de changer les serrures. Et dimanche matin, 26 juillet, les colons, accompagnés de soldats, ont commencé des travaux dans la maison. Ils ont tenté aussi de s’emparer d’un bout de terrain tout proche appartenant à la famille Salem, mais celle-ci a réussi à les en empêcher.

    Durant l’opération, les FOI ont roué de coups des civils palestiniens rassemblés et arrêté deux d’entre eux, les libérant dans la soirée. Elles ont aussi arrêté 6 internationaux, qui furent libérés le lendemain. Un Palestinien a saisi le tribunal de district israélien qui a rendu une injonction provisoire le 27 juillet pour l’arrêt des travaux dans la maison en attendant une décision sur le fond, ce qui n’a pas empêché les colons de continuer leurs travaux dans la maison palestinienne. Le 28 juillet, le tribunal a annulé l’injonction provisoire et autorisé les colons à continuer leurs travaux et à habiter la maison jusqu’à la prochaine session du tribunal, le 23 septembre 2009.

    -  Lundi 27 juillet, des colons se sont emparés d’une maison appartement à la famille Abu Diab, à Sheikh Jarrah. Ils sont montés sur la terrasse et ont lancé des pierres sur les maisons palestiniennes voisines. Quand les Palestiniens se sont rassemblés, les colons ont appelé les FOI et la police israélienne. Un policier à vélo a renversé une enfant palestinien dans la rue.

    -  Mardi 28 juillet, la police israélienne a envahi les maisons des familles al-Ghawi et al-Hannoun, à Sheikh Jarrah. Elle a ordonné aux familles de quitter leur maison avant le 10 août prochain ; autrement, ce sera par la contrainte. L’opération de la police intervenait après une décision de la Haute Cour israélienne qui rejetait une demande des familles voulant s’opposer à la confiscation de leurs maisons au bénéfice d’une association juive qui se prétend propriétaire du terrain et des maisons qui sont dessus. Le soir, des extrémistes israéliens tentaient de pénétrer en force dans la maison de Maher Hannoun, mais la famille Hannoun, aidée d’d’autres Palestiniens, les a repoussés.

    -  Mercredi 29 juillet, à 9h30, plus de 200 colons, escortés par la police d’occupation, ont pénétré sur l’esplanade des mosquées d’al-Aqsa. Ils ont procédé à des cérémonies juives dans différents endroits de l’esplanade. Une telle irruption est sans précédent et coïncide avec l’anniversaire de la destruction du prétendu temple. Les colons ont été autorisés d’entrer sur l’esplanade du Saint Sanctuaire malgré la présence de nombreux Palestiniens et en dépit d’avertissements antérieurs.


    5 - Colonisation et agressions des colons contre les Palestiniens et leurs biens

    La colonisation se poursuit, en toute illégalité.

    Selon le rapport bisannuel publié par l’ « administration civile » israélienne, fin juin 2009, le nombre de colons israéliens en Cisjordanie est de 304 569. Ce chiffre n’inclut pas les colons vivant à l’intérieur et autour de Jérusalem (Est) et ceux des avant-postes, non enregistrés par l’ « administration civile ». Le nombre de colons israéliens hors de l’administration des conseils locaux a augmenté de 4,4%. Les colons d’obédience idéologique connaissent la plus forte augmentation de population : colonie Itamar : + 5,1%, Allon Moreh : 4%, Taffouh : 3,79%, Yits’har : 4,86%, Tilim : 6,29%, Mavo Heiron : 8,13%, Nativ Habaka : 8,13%. Un rapport publié par le Bureau central des statistiques, il y a 2 mois, indiquait qu’un tiers de l’augmentation du nombre de colons en 2007 était attribué à des familles de l’immigration et à des familles venant d’Israël adoptant le projet colonial en Cisjordanie.

    Le jeudi 23 juillet, des colons d’Yits’har, au sud de Naplouse, ont attaqué des maisons palestiniennes à l’est du village d’‘Assira, au sud de la ville. Selon des témoins, au moins 10 colons ont pénétré dans le village par l’est et lancé des pierres sur les maisons palestiniennes, notamment celles d’Ibrahim Makhlouf et d’Isma’il Hamad. Une jeep de l’armée d’occupation est arrivée alors sur le secteur. Les soldats israéliens ont ordonné aux Palestiniens qui s’étaient rassemblés de rentrer chez eux. Alors qu’ils refusaient, l’armée leur a lancé des grenades lacrymogènes et a roué de coup un enfant palestinien de 10 ans, fils d’Ibrahim Makhloouf.

    Le vendredi 24 juillet, des dizaines de colons israéliens, accompagnés de soldats, se sont mis à poser une clôture métallique autour d’un secteur de 40 dunums (4 hectares) dans le village de Bourin, au sud de Naplouse (là où ils ont scié les oliviers la semaine dernière), pour y monter un nouvel avant-poste. Vers 11h, des véhicules de police israéliens, escortés d’officiers de liaison de l’armée, sont arrivés et ont évacué les colons. Ils ont aussi demandé aux Palestiniens de fournir les documents prouvant qu’ils étaient propriétaires de la terre et de déposer plainte contre les colons.

    Le lundi 27, vers 10h, les FOI ont pénétré dans le village de Kufol Hares, au nord-ouest de Salfit. Elles ont notifié à 8 civils palestiniens l’ordre de cesser leurs travaux de construction dans leurs maisons.

    (JPG) Document public

    Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

    Rapport hebdomadaire pour la période du 23 au 29 juillet 2009 : PCHR
    traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP.



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  • Un deuxième partisan du président en exil, Manuel Zelaya, est mort samedi matin, selon Sergio Rivera, qui dirige un syndicat de professeurs. L'enseignant de Tegucigalpa a succombé à ses blessures, après être resté deux jours dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital. Jeudi, il avait reçu une balle dans la tête, alors qu'il protestait contre le coup d'Etat du 28 juin.

    Roger Vallejo, 38 ans, a été abattu, alors qu'il bloquait une autoroute, avec des milliers d'autres manifestants et que la police avait chargé à coups de gaz lacrymogènes. Un cameraman de Reuters avait vu des policiers faire usage de gaz lacrymogènes et de balles, mais les policiers mobilisés pour l'occasion ont assuré dans un communiqué qu'ils n'avaient pas tiré la balle qui a atteint Vallejo. La police affirme qu'il a été tué par un autre manifestant... BEN VOYONS !!

    Le 5 juillet, Isis Obed Murillo, 19 ans, a été abattu d'une balle dans la tête, sous les yeux d'un reporter de l'Associated Press, alors qu'il tentait, avec des milliers d'autres manifestants, de s'approcher de l'aéroport international de la capitale, où voulait atterrir Manuel Zelaya.

    Le 25 juillet, le corps d'un autre jeune homme a été retrouvé à proximité de la frontière du Nicaragua, où des barrages militaires et policiers contenaient plusieurs milliers de partisans de M. Zelaya, venus espérer l'accueillir pour une nouvelle tentative de retour au pays.

    Ce jeune homme avait été arrêté la veille par la police, qui affirme l'avoir remis en liberté après l'avoir appréhendé parce qu'il fumait de la marijuana.

    Manuel Zelaya est attendu au Mexique mardi pour une visite à l'invitation du président mexicain Felipe Calderon.


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