• Ce film fait une analyse des faits qui se sont déroulés au mexique en mai 2006, a San Salvador Atenco.

    Des affrontements ont eu lieu entre des militants du mouvement des paysans sans terre (affiliés a "la otra campana") et la police. La répréssion policiere a été ultra violente: au moins un mort par balle, de nombreux viols dans les fourgon de la police et dans les commisariats. 217 des personnes arrétées se sont mise en greve de la faim suite a ces evenements. La volonté du gouvernement mexicain etait clairement d'instaurer un climat de terreur en s'attaquant non seulement aux paysans, mais egalement a toute la population de la ville (pauvre), qui ne participait pas au conflit. Des journalistes ont egalement été bléssés par la police, alors qu'ils faisaient leur travail. Le gouvernement mexicain, comme tout les autres gouvernements, ne voulant pas de temoins autres que les télévisions qui vehiculent a leur habitude uniquement la version officielle des faits. Ces journées d'émeute et de repression ont d'ailleurs donné lieu a un formidable operation de manipulation de la part de media dominants.

    Le conflit n'est pas fini, les attaques de la police envers les paysans et les pauvres du pays continuent dans differentes villes du pays, les arrestation, tabassages et viols aussi. Le mouvement des sans terres, de la otra compana, et les zapatistes du chiapas sont de plus en plus populaires au pres de la population. De son coté, le gouvernement fait tout pour "vendre" le pays aux multinationales...

    Aprés le passage de l'Autre Campagne la Otra Campana à Atenco, le gouvernement de l'Etat de Mexico orquestre l'expulsion de travailleurs du marché Belisario domiguez, occasionnant une centaine d'arrestations, des bléssés par balle, et la mort d'un adolescent Javier Cortes Santiago El Pilo. Les membres du FPDT [Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra] sont toujours prisonniers du gouvernement de l'Etat de Mexico. De plus la communauté de San Salvador Atenco est assiègé par la police.

    Le 4 Mai FPDT : "La municipalité a décidé de nettoyer Texcoco des gens pauvres qui enlaidissent la ville, pour ainsi pouvoir l'envahir de boutiques transnationales, comme Wallmart".

    " Pour nous il est clair, que ces faits ne sont pas isolés de toute la répression déployée par l'Etat contre l'Autre Campagne [la Otra Campana] (...) et contre le peuble Mexicain..."

    Les troupes de l'EZLN se déclarent en alerte rouge et ont annoncé le changement direction de sa structure militaire. Le Délégué Zéro (Sub Marcos) a lancer un appel à l'Autre Campagne pour mener des actions urgentes civiles et pacifiques à l'intérieur et à l'extérieur du Mexique pour éxiger la libération immédiate des détenus et le retrait total des forces de l'ordre qui envahissent les terres d'Atenco .

     

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  • À travers des médias alternatifs, il est possible de récupérer des déclarations qui montrent la férocité du régime. Elles ont été prononcées par des personnalités connues au Honduras et, cependant, elles n'ont pas leur place dans les grands médias de ce pays, ni dans les notres d'ailleurs !!

    Policiers attrapant la présidente de l'Université Autonome du Honduras, Julieta Castellanos

     

    "Ils m'ont dit : ça te fait mal, chien ? Crie, chien!" "Dans un cachot de neuf mètres carrés il y avait plus de trente compagnons, complètement endoloris par les coups reçus." "Nous marchions sur la route, et là nous avons pris une déviation pour éviter un barrage et ils ont commencé à tirer." "Ils l'ont tué et ils ne nous permettent même pas de le veiller en paix." "Dans l'histoire du Honduras on n'a jamais vu à la police réprimer publiquement de cette façon."

    La majorité de ces déclarations ont été prononcées par des personnalités connues au Honduras et, cependant, elles n'ont pas été reprises dans les grands médias honduriens, associés aux entrepreneurs et aux partis traditionnels qui ont impulsé ce coup d'Etat. Pour savoir ce que les réprimés disent, il faut chercher ailleurs : des sites d'information alternative, des blogs, des organismes de défense des droits de l'Homme. C'est le moyen pour se rendre compte de la férocité du régime dont Roberto Micheletti a prit la tête.

    Le premier des témoignages fait parti d'une série reprise dans www.defensoresenlinea.com, des manifestants arrêtés et réprimés le jeudi 30, le jour où le professeur Roger Vallejos a été tué. La violence policière a monté en intensité dans les occupations de routes à Tegucigalpa et Comayagua. "Quand nous étions allongés sur le sol, la bouche en bas, ils ont commencés à nous insulter : ils le frappaient ceux qui levaient à moitié la tête - a raconté le maître Francis Alvarez-. Si quelqu'un se retournait pour regarder, ils lui donnaient des coups de bottes dans le visage. Ils disaient aux femmes que c'était des chiennes qui devraient être à la maison pour s'occuper de leurs maris et avec leurs matraques ils leur touchaient les parties intimes. Ils nous disaient qu'ils commandaient et que s'ils nous revoyaient dans les rues ils allaient tous nous tuer." Le dirigeant Juan Barahona s'est communiqué depuis la prison avec la Radio Liberada : " Nous sommes 75 et avons été arrêtés dans le quartier Bethléem, à Tegucigalpa : la majorité avons été frappés, blessés, avec avec des hématomes à la tête et aux yeux, avec des marques de coups de bâton dans le dos. La police nous traite comme des animaux". Au dirigeant Carlos Reyes, a-t-il précisé, ils lui ont fracturé un bras et l'ont emmené à l'hôpital.

    Roger Vallejos a agonisé 36 heures : une balle dans la tête au milieu d'une manifestation réprimée sur le Marché du Mayoreo. La famille a dénoncé qu'elle a été fustigée quand il a été interné - ils l'ont délogé de l'hôpital - et aussi durant la veillée funèbre. "Ils l'ont tué et nous ne pouvons même pas le veiller en paix - a dit  Salomón, son frère, à Radio Globo-. Qu'ils cessent de nous envoyer la police pour nous agresser." "Vous avez peur ?", lui a-t-il été demandé. "Bien sûr, qui ne va pas l'avoir, quand tu vois passer une patrouille avec les fusils pointés sur toi Nous voulons veiller Roger en tranquillité, parce qu'il n'est pas juste qu'ils viennent menacer et provoquer. C'est un fait lâche." Il y avait des raisons pour avoir peur : dimanche à l'aube un autre enseignant, Martin Rivera a été assassiné. Il était allé voir Vallejo et il est apparu, comme Pedro Magdiel Muñoz à El Paraiso, avec des dizaines de coups de poignard. La police a informé qu'elle a arrêté un adolescent, mais Bertha Oliva, de Cofadeh, assure qu'il s'agit d'un mode opératoire des escadrons de la mort dans les années 80. "Ils ont commencé par des meurtres de militants de base à coups de couteau pour les faire passer comme des actes de la délinquance commune", a-t-elle déclaré lors de l'inhumation." Nous savons que la fureur avec laquelle ils les ont tués est un message pour que le reste de la population s'effraie", a-t-elle dit. Lundi, l'armée a assassiné un autre paysan dans un barrage militaire.

    Le syndicaliste Eliseo Hernández a publié sur www.honduraslaboral.org un récit de la répression sur la route interaméricaine. "À une heure de l'après-midi est arrivé un contingent d'environ 400 militaires et  200 policiers qui nous ont prit en embuscade ; ils nous ont immédiatement lancé des grenades lacrymogènes, ont commencé à nous frapper à coups de toletazos et à nous tirer dessus avec l'idée de nous tuer, raison pour laquel nous n'avions comme seule alternative de fuir par les montagnes. Je me demande : s'ils nous avaient déjà délogés de manière brutale et sauvage, pourquoi nous poursuivre durant plusieurs kilomètres jusqu'à capturer beaucoup de compagnons et compagnes, et déjà au le sol, complètement sans défense et impuissants, les frapper, les insulter et les torturer pour ensuite menoter de manière brutale et humiliante ?". Hernández a rendu compte des prisonniers entassés dans une cellule : "La police leur jetait des capsules qui, au contact de l'humidité du sol, émanaient une forte odeur de gaz moutarde, ce qui se convertissait en cruelle torture, puisque l'asphyxie était presque totale". L'épisode a aussi été raconté par par Bertha Oliva.

    Le vétéran leader indigène Salvador Zúñiga a raconté sur le site nicaraguayen www.tortillaconsal.com les souffrances du groupe de 300 manifestants qui se sont rendus de Tegucigalpa à la frontière pour se réunir avec Zelaya. "Il y a une guerre contre un peuple désarmé qui ne fait que réclamer que soit réinstallé le président pour qui nous avons voté pour qu'il gouverne quatre ans", a-t-il affirmé. "Ils en sont arrivés à emprisonner 300 personnes par jour, a-t-il dit. A El Paraiso, ils ne tenaient plus dans le commisariat et étaient emmenés au stade." À la sortie de la capitale, ils leur ont retiré les bus et ils ont continué à pied. Après avoir évité plusieurs barrages, ils ont du prendre le large dans la montagne, parce qu'ils ont commencé à tirer sur eux. En arrivant aux villages, ils étaient dénoncés et ils devaient continuer de fuir. L'armée les a encerclés près de la frontière, les a arrêtés, les a frappés et ensuite, entassés, elle les a envoyés dans des fourgons à Tegucigalpa et San Pedro Sula. Seulement 40 ont réussi à passer au Nicaragua. "Les gens ont peur : c'est une situation difficile, a-t-il expliqué. Quand les personnes vont aux manifestations, elles sont actives. Mais elles sont seules, elles entrent en situation de panique."

    Sur le site Honduras résiste (resistenciamorazan.blogspot.com), un des plus actifs dans la diffusion de dénonciations, est reproduit une interview que Radio Progreso a faite au père Faust Milla, un militant des droits de l'Homme qui travaille avec les indigènes, qui a été arrêté par les escadrons de la mort dans les années 80 et qui aujourd'hui est à l'abri. "J'ai vécu ces situations pendant douze ans, j'attendait la mort à n'importe quel moment, a-t-il évoqué. Il y a quelques jours ils sont venus me chercher à la radio dans laquelle je travaille, subrepticement. Je n'ai pas peur mais je fais attention. Bien que je ne sache pas combien j'endurerai enfermé, parce que je ne peux pas continuer de voir couler le sang. Je crois que dans l'histoire du Honduras une telle répression n'a jamais été vue, de manière si publique, autant à la vue de tous." Milla considère que si cette situation continue, "l'indignation du peuple va déborder, probablement de manière désordonnée". "Parce qu'il est impossible de continuer d'endurer cela - fait-il remarquer. Parfois ils ne donnent mëme pas d'eau aux blessés dans la prison. Violer les droits de l'homme fondamentaux pour ces groupes est un métier. Pour cela, ils le prennent avec naturel et peu leur importe que le monde entier les appellent criminels et bêtes. Mais le peuple s'est levé, s'est indigné, et a décidé maintenant de continuer de lutter pour la liberté pacifiquement, jusqu'où arrive la limite."

    "Le secteur putschiste ne s'attendait pas à ce que les gens n'aient plus peur et soient préparés à dire les noms et prénoms de ceux qui sont derrière ce projet déshonorant de harcèlement, de persécution et de mort", a signalé Oliva, en assurant que la Cofadeh a comptabilisé 2702 arrestations illégales, une grande quantité de menaces directes de mort et neuf meurtres, "certains commis par des militaires habillés de civils". "Les putschistes sont peu nombreux, mais, il gèrent beaucoup d'argent et les médias sont à eux - a signalé Milla-. Ils empoisonnent les gens et les remplissent de haine."

     

    Angel Berlanga, Pagina/12, 06 aoüt 2009.

    http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-129477-2009-08-06.html

    Traduit par http://amerikenlutte.free.fr


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  • On a tous et toutes entendu parler des ces pauvres Clotilde Reiss et autres Roxanna Saberi, belles agnelles aux griffes des mollahs qui les accusent d’être des agents de l’occident chargées de promouvoir la subversion, ce que nos médias réfutent avant même d’avoir fait la moindre enquête.

    Je tiens tout de suite à préciser que ne n’aime pas les mollahs (je suis une agnostique laïque enragée), ni leur système politique, mais je suis excédée de ces manipulations médiatiques, et pour moi, l’Iran a autant le droit de développer son nuclaire que la France, c’est l’Iran qui est encerclé et en danger, pas "nous", c’est à l’Iran de gérer SES ressources naturelles (si possible au profit des IRANIENS), l’Iran est un ETAT SOUVERAIN.

    Ces précisions plantées, voilà l’objet de mon agacement :

    J’aurais éventuellement pu croire les médias dominants à propos de l’innocence des agnelles précitées si le père de Clotilde Reiss ne travaillait pas dans le... nucléaire (une agence plus précisement - vous liez pas ça avec la psychose montée par l’UE, les USA et Israël pour le nuclaire iranien ?). Cependant, comme pour l’affaire Roxanne Saberi, ou d’autres comme Jennifer Lynch, les deux récentes journalistes americano-coréenes sauvées par Bill Clinton, les couveuses de Koweit City ou Ingrid Betancourt, on a TOUJOURS le même schéma médiatique :

    - ce sont souvent des femmes pour respecter le cliché de l’innoncente victime féminine d’islamisto-violeurs orientaux que de preux chevaliers blancs occidentaux vont se charger de libérer (cliché d’autant plus fort, qu’on nous vend l’Iran comme l’Etat le plus mysogine au monde - quand l’Arabie Saoudite ou divers émirats accueillant notre flouss et nos bases militaires ne gènent personne),

    - elles sont toutes belles et jeunes (Betancourt sans être une beauté top-modèle est une femme de belle prestance qui à + 46 ans n’a pas une seule ride malgé 6 ans passés dans la jungle aux mains de "tortionnaires moyennageux" dixit Sarko),

    - elles ont toutes beaucoup de facilité pour communiquer dès qu’un micro se braque sur elles,

    - elles ont le profil du Charity Business et de "l’ouverture au monde" à la Angelina Jolie Pitt, etc (Roxanna la belle métisse irano-japonaise ou Clotile la française blanche qui s’interesse tant à la culture iranienne, nous chantent ses amis et parents !).

    Je range dans le même schéma les étudiants anti-chavistes polis et très comme il faut devant les caméras (que j’avais vus sur BFM TV, présentés très dignes par nos journaleux à la défaite de l’opposition lors du dernier référendum au Vénézuela - sans montrer l’écrasante majorité des étudiants bolivariens). Bref des jeunes au profil idéal (photogéniques, "ouverts", qui parlent bien, concernés par les "injustices" dans leur pays, pas comme ces irresponsables qui jouent à la playstation 3, etc). Quand je suis de mauvaise humeur, je pense aux jeunesses hitlériennes et aux principes édictés par le "Génie" de la propagande, Monsieur Joseph Goebbels.

    Ce qui me désole, c’est que même l’Humanité se joint à ce concert de sensationnalisme émotionnel, mais il est vrai qu’on doit la psychose de la burqua à un député communiste, qui plutôt que d’attaquer de front le MEDEF qui opprime le plus sûrement les femmes françaises salariées par le temps partiel, les salaires tirés vers le bas et de 30 % inférieurs aux hommes malgré une qualification et une expérience similaire, l’absence de politique volontariste pour garder ses enfants dans les entreprises, le peu de femmes aux postes importants, etc, ce communiste préfère participer à la musulmanophobie ambiante en pointant du doigt quelques 300 femmes à burqua sur l’ensemble du territoire français (mais quel courage !).

    Ne parlons pas des magazines féminins qui adorent louer ce genre "d’icônes féministes" qui tiennent têtes à d’affreux machos type FARC, mollahs, hamas, hezbollah et j’en passe, ce qui me donne de sacrés fous rires nerveux. Ces rédactrices ne se rendent même pas compte que ces pauvres filles, Roxanna et Clotilde, ne sont que des poupées, dont le "courage" féministe est fabriqué de toutes pièces, agitées dans les médias occidentaux pour promouvoir un ordre économique impérialiste, patriarcal et colonialiste, bien plus oppresseur envers les femmes du monde entier que toutes les théocraties actuelles réunies. Je pense que ces filles ont la réelle impression qu’elles rendent service aux iraniennes, tant le bourrage de crâne doit être puissant.

    Encore une fois, nous ne devons pas attaquer ces poupées même si ce sont des imposteurs, mais identifier l’imposante machine derrière, et rappeler sans cesse les intox du même genre qu’on a déjà avalées telles que les couveuses de Koweit City, premier pas vers la destructuction de l’Irak (et l’oppression des irakiennes).

    Les vrais féministes restent des femmes comme Madame Marwan Bargouthi ou Arundhati Roy, qui luttent contre un ordre social injuste pour les femmes ET les hommes que leur pays.

    Anna

    SOURCE 


    2 commentaires

  • Clotilde Reiss. N'est pas un agent, évidemment.
    "Son discours serait dicté par les Mollahs", 
    proclament  les Médias à l'unisson.
    Son  crime ? Elle s'intéresse à l'Iran !
    "Son visage d'ange est diabolisé".
    La pôvrette !

    La propagande atteint des sommets !
    Le visage d'ange ? On lui donnerait le bon Dieu
    sans confession...
    Simple étudiante ?


    Mais elle se promène beaucoup !
    Elle fouine partout !
    Elle est très curieuse !
    Elle prend des photos !
    (Que dirait-on en France,
    si les forces de l'ordre en action
    étaient photographiées par des touristes?)


    Elle s'y connaît, en industrie nucléaire, la petite ingénue !
    Ca tombe bien, c'est le "problème N°1 iranien".
    Son papa aussi, d'ailleurs, est un spécialiste du nucléaire.
    Et puis, non contente d'envoyer des mails sur les événements,
     elle envoie un "rapport".
    Et à qui ? A du personnel d'Ambassade.


    Enfin, il paraît qu'elle serait sioniste.
    Ah bon ! Et elle aimerait l' Iran nucléaire ????

    Alors, oui, croyons nos médias menteurs !
    Cette fois, ils disent la vérité.
    Comme Kouchner, ce très saint homme
    devant l'Eternel de l'ingérence humanitaire.

    Ce n'est pas une espionne,
    pas un agent de l'Occident, surtout pas.

    Vous croyez toujours en la bonne foi des Médias, vous ?
    Moi non, et c'est ce qui fait toute la différence.

    Source EVA 



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  • Hugo Chávez et les médias privés

    Salim LAMRANI

    Le 2 août 2009, Reporters sans frontières (RSF) a publié un communiqué dénonçant la fermeture de « trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental » au Venezuela. L’organisation parisienne « proteste avec vigueur contre la fermeture massive de médias audiovisuels privés » et s’interroge : « Est-il encore permis d’émettre publiquement la moindre critique envers le gouvernement bolivarien ? Cette fermeture massive de médias réputés d’opposition, dangereuse pour l’avenir du débat démocratique, n’obéit qu’à la volonté gouvernementale de faire taire les voix discordantes, et ne fera qu’aggraver les divisions au sein de la société vénézuélienne (1) ».

    RSF fait référence à la décision prise le 1er août 2009 par la Commission nationale des Télécommunications (Conatel) de retirer la fréquence à trente-quatre stations de radio et télévision. Selon RSF, la décision serait uniquement motivée par le fait que ces médias se soient montrés critiques à l’égard du gouvernement d’Hugo Chávez. En un mot, il s’agirait d’un acte politique pour museler la presse d’opposition. Cette version a été reprise par la grande majorité des médias occidentaux (2).

    Or, la réalité est tout autre et a été soigneusement occultée par RSF et les transnationales de l’information dans le but de tromper l’opinion publique et de transformer le gouvernement le plus démocratique d’Amérique latine (Hugo Chávez s’est soumis à quinze processus électoraux depuis son accession au pouvoir en 1998 et en a remporté quatorze lors de scrutins salués par l’ensemble de la communauté internationale pour leur transparence) en un régime portant gravement à la liberté d’expression.

    En effet, la décision de la Conatel aurait été prise dans n’importe quel pays du monde dans une situation similaire. Plusieurs radios ont délibérément ignoré une citation de la Commission destinée à vérifier l’état de la concession et à actualiser leur situation. Après enquête, la Conatel a découvert de nombreuses irrégularités telles que l’existence de concessionnaires décédés dont la concession était utilisée illégalement par une tierce personne, le non-renouvellement des démarches administratives obligatoires, ou tout simplement l’absence d’autorisation d’émettre. Or, la loi vénézuélienne, similaire à celles du reste du monde, stipule que les médias ne renouvelant pas leur concession dans le délai légal ou émettant sans autorisation perdent leur fréquence, et celle-ci revient dans le domaine public. Ainsi, trente-quatre stations qui émettaient de manière illégale ont perdu leur concession (3).

    En réalité, la décision de la Conatel, loin de limiter la liberté d’expression, a mis fin à une situation illégale et a ouvert une politique de démocratisation du spectre radioélectrique vénézuélien afin de le mettre au service de la collectivité. En effet, au Venezuela, 80% des radios et télévisions appartiennent au domaine privé, alors que seules 9% d’entre elles se trouvent dans le domaine public, le reste étant dévolu aux secteurs associatif et communautaire. De plus, l’ensemble des médias privés vénézuéliens se trouvent concentrés entre les mains de 32 familles (4).

    Ainsi, une mesure prise par la Conatel pour mettre fin à une situation illégale a été complètement manipulée par RSF et les médias occidentaux.

    RSF a pris fait et cause pour l’opposition vénézuélienne, responsable d’un coup d’Etat contre Chávez en avril 2002, putsch immédiatement avalisée par l’organisation parisienne. RSF défend particulièrement la chaîne putschiste Globovisión, qu’elle considère comme le symbole de la liberté d’expression au Venezuela (5). Néanmoins, elle omet de signaler qu’en plus de sa participation au putsch de 2002, Globovisión a soutenu le sabotage pétrolier la même année, a lancé un appel aux contribuables afin de ne pas s’acquitter de leurs impôts et a appelé à l’insurrection et à l’assassinat du Président Chávez (6).

    Dernièrement, Globovisión a apporté son soutien à la junte putschiste du Honduras qui a renversé le Président démocratiquement élu José Manuel Zelaya, unanimement condamnée par la communauté internationale. Le propriétaire de la chaîne Guillermo Zuloaga Núñez a ainsi reconnu le gouvernement illégal de Micheletti tout en lançant un appel au coup d’Etat : « Le gouvernement auto-proclamé de Micheletti respecte la Constitution et nous aimerions, nous aimerions vraiment qu’ici au Venezuela on respecte la Constitution comme on est en train de la respecter au Honduras (7) ».

    RSF ne défend pas la liberté d’expression au Venezuela. Elle préfère se ranger aux côtés des ennemis de la démocratie.

    Salim LAMRANI

    Notes

    (1) Reporters sans frontières, « Trente-quatre médias audiovisuels sacrifiés par caprice gouvernemental », 2 août 2009. http://www.rsf.org/Trente-quatre-me... (site consulté le 3 août 2009).

    (2) Agencia Bolivariana de Noticias, « Productores independientes respaldan suspensión de emisoras radiales ilegales », 4 août 2009.

    (3) Fabiola Sanchez, « Radios desafían a Chávez operando por internet », The Associated Press, 3 août 2009.

    (4) Thierry Deronne, « Au Venezuela, la bataille populaire pour démocratiser le ‘latifundio’ des ondes », 2 août 2009 ; Agencia Bolivariana de Noticias, « Medida de Conatel no afectará libertad de expresión e información en Venezuela », 4 août 2009. En français : http://www.legrandsoir.info/Au-Vene...

    (5) Reporters sans frontières, « Le gouvernement accélère sa croisade contre les médias privés en voulant modifier les lois et les règles », 21 juillet 2009.

    (6) Salim Lamrani, « Reporters sans frontières contre la démocratie vénézuélienne », Voltaire, 2 juillet 2009.

    (7) Agencia Bolivariana de Noticias, « Goblovisión apoya marcha a favor de gobierno golpista en Honduras », 22 juillet 2009.

    SOURCE 


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