• Le 29 septembre prochain à Bayonne, Jean-Michel Ayçaguer, militant
    syndical d'ELB (Confédération paysanne du Pays Basque) passe en procès
    pour avoir refusé un prélèvement ADN lors de sa garde à vue suite à
    une action contre l'expulsion d'un jeune paysan de son exploitation.

    Lors de sa création en 1998, le fichier national des empreintes
    génétiques (FNAEG) avait pour finalité de répertorier les délinquants
    sexuels. Aujourd'hui le champ des personnes fichées s'est étendu aux
    personnes condamnées ou simplement suspectées des infractions les plus
    banales, vols à l'étalage, dégradation d'abribus, idem pour les
    militants syndicaux, écologistes (faucheurs OGM)… Par contre les
    auteurs de délits financiers (abus de biens sociaux, trafic d'influence,
    corruption...) échappent au fichage génétique.

    ELB soutient Jean Michel, militant syndical, car nous considérons le
    fichage ADN des syndicalistes comme une entrave à l’action syndicale.
    De façon générale, nous considérons qu'un tel fichier regroupant tous
    les opposants sociaux ou politiques aux gouvernements en place présente
    un grave danger pour les libertés fondamentales.

    Prenez deux minutes de votre temps pour signer et faire signer massivement
    la pétition de soutien à Jean-Michel qui encourt un an de prison et 15000
    euros d’amende !



    Cliquer ici : petition 

     

    * Ajout

    Ce fichage géné­ra­lisé, on le voit "pri­vi­lé­gie", pour le moment, une cer­taine caté­go­rie de popu­la­tion. Au total, l’État veut faire pas­ser les iné­ga­li­tés de clas­ses et les pos­si­bles révol­tes qui peu­vent s’en sui­vre pour une sorte de mala­die dans laquelle les oppres­sions mul­ti­ples dont sont vic­ti­mes les clas­ses popu­lai­res n’auraient aucun rôle.

    Que vont deve­nir les emprein­tes puisqu’elles sont sto­ckées entre 25 et 40 ans, soit lar­ge­ment le temps de rema­nier la légis­la­tion ? Contrairement aux emprein­tes digi­ta­les, l’ADN contient une masse d’infor­ma­tions qui dit pres­que tout de nous. On peut connaî­tre ainsi le groupe eth­ni­que, les mala­dies congé­ni­ta­les, la séro-posi­ti­vité, etc. On ima­gine que des employeurs/ses, des com­pa­gnies d’assu­rance, etc. sont avi­des d’accé­der à ce type d’infor­ma­tion. On nous garan­tie que la loi empê­che cela, mais comme on l’a vu, la loi varie. D’ailleurs, un État amé­ri­cain a déjà vendu à une com­pa­gnie d’assu­rance ses pré­lè­ve­ment géné­ti­ques. Cette vente n’était qu’une oeu­vre de cha­rité bien enten­due et il n’y a aucun ris­que d’uti­li­sa­tion de ce fichier par la dite com­pa­gnie. Ah, ce qu’on est ras­suré. On le sera tout autant quand on orga­ni­sera de gran­des foi­res à l’ADN pour finan­cer les anti dé pres­seurs d’une popu­la­tion flip­pée d’être fli­quée.

    Aujourd’hui, nous ne pou­vons que sou­te­nir et par­ti­ci­per à la soli­da­rité col­lec­tive auprès des per­son­nes qui refu­sent le pré­lè­ve­ment ADN et pas seu­le­ment les mili­tan­tEs. Au delà, c’est contre tout le sys­tème sécu­ri­taire qu’il convient de se bat­tre. Rappelons-le, ce contrôle géné­ra­lisé n’a qu’un but, étouffer toute vel­léité de révolte contre les oppres­sions de toute sorte et en par­ti­cu­lier cel­les de l’État et du capi­ta­lisme. Cependant, c’est aussi aux raci­nes de cette exploi­ta­tion et de la misère qu’elle génère qu’il faut s’atta­quer sous peine de se bat­tre contre le vent. Pour sor­tir de la misère et du fli­cage, c’est tout le sys­tème qu’il faut détruire. Seule alors une révo­lu­tion d’orga­ni­sa­tion liber­taire per­met­tra d’assu­rer l’égalité économique et sociale tout en évitant de créer un nou­veau tota­li­ta­risme.

     


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  • POUR SE DÉLIVRER DE "LA LATIFUNDIO" DES ONDES
    Nouveau site bilingue franco-espagnol sur la Révolution bolivarienne au Venezuela

    http://www.larevolucionvive.org.ve/

    Chers amis, chères amies,

    Nous vous écrivons du Venezuela, où nous vivons et travaillons à la démocratisation des ondes. Celles-ci, comme partout ailleurs dans le monde, restent à 80 % aux mains de grands groupes économiques privés. Depuis dix ans, notre pays est victime de la même désinformation qui faisait du Nicaragua sandiniste des années 1980 un pays "totalitaire". Les grands médias, acteurs de la globalisation néolibérale, doivent à tout prix faire de nos révolutions des dictatures en marche. Même dans des secteurs se réclamant de la gauche, un lavage de cerveau quotidien, efficace et n’offrant guère d’alternatives, a fini par sédimenter des catégories de débat obligées : "pour ou contre Chavez", "dérive autoritaire ou pas", "base contre bureaucratie", "Chavez-Iran", etc.

    D’autre part, la critique se prétendant « de gauche », qui domine largement la Toile, reste souvent faite par des "intellectuels" ou des groupes politiques qui ne vivent pas notre processus - mais en vivent parfois... Elle reflète peu les préoccupations de 90% des Vénézuéliens ou des Latino-Américains en général.

    Des amis du monde entier nous ont donc demandé de créer un site , qui deviendra progressivement bilingue français-espagnol, afin de rencontrer "en direct" les paysannes et paysans, les pêcheurs, artisans, travailleurs et travailleuses en lutte, mais aussi les communautés indigènes, les militantes des droits des femmes, les organisateurs et organisatrices de conseils communaux, de médias associatifs, etc. En bref, toutes celles et tous qui avancent et travaillent loin du Monde, de Libération, de El Pais ou de Reuters.

    Qu’ils n’aient pas le temps de publier sur Internet ne signifie pas qu’ils n’existent pas, qu’ils ne pensent pas, qu’ils ne vivent pas des contradictions et ne formulent pas des critiques bien différentes de toutes celles qu’on projette sur eux. Ils sont des millions. Ils n’ont de leçons à donner à personne, mais ils ont beaucoup à nous dire.

    A travers les programmes de Vive TV, télévision participative née de la Révolution bolivarienne, nous vous offrirons chaque jour, en français et en espagnol, les témoignages des secteurs populaires et des mouvements sociaux vénézuéliens, des analyses des mensonges du Parti de la Presse et de l’Argent (PPA), ainsi que des outils pour créer des médias enfin libres. Car il ne saurait y avoir de démocratie véritable sans appropriation populaire des médias et sans démocratisation du "latifundio" des ondes.

    L´équipe de http://www.larevolucionvive.org.ve/

    Caracas, le 24 août 2009


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  • Un politicien québécois, Joseph Facal, entonne un air connu

    Il est étrange de voir à quel point un pays relativement lointain comme le Venezuela, dérange. On dirait parfois que ce pays souverain qui se situe à des milliers de kilomètres de chez nous, est une de nos régions à l’intérieur même de nos frontières. On en parle comme si cette province (sic), ce département (sic), était une région "malade" dirigée par un "hérétique" ne respectant pas les préceptes de la religion du grand bien capitaliste.

    On fustige et condamne vertement ce président élu et soutenu par sa population comme si celui-ci causait une urticaire insoutenable aux bonnes gens vénérant le modèle consistant à exploiter l’Être Humain, les ressources de notre mère, la Terre, ainsi que notre environnement afin de maximiser le divin profit en mettant tout en œuvre pour maintenir la sainte croissance si dévastatrice. Une croissance jamais assez grande, une croissance « illimitée » comme si les ressources étaient « inépuisables » et pouvaient se renouveler au même rythme.

    Combien de fois a-t-on pu lire que le Président démocratique et socialiste du Venezuela est un grand démon ? Un démon dont il faudrait débarrasser le monde. Un démon néfaste qui donne un très mauvais exemple. Pensons à ce Zelaya du Honduras, un homme jadis (sic) "bon" (il s’est fait élire comme étant un "bon" libéral et même "néolibéral" et a virer soudainement comme atteint par la contamination de la démoniaque idéologie Chávez).

    On (les fidèles de l’idéologie capitaliste) a réussi à l’expulser de son pays avant que celui-ci ne puisse donner des outils démocratiques à la population du Honduras pour que celle-ci puisse enfin se prendre en main. On l’a chassé, manu militari, à la pointe des mitraillettes, dans sa tenue de nuit, hors de son pays. Un geste totalement anti-démocratique, totalement contraire à toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie et de l’état de droit. Un Coup d’État militaire qui fut unanimement condamné par la communauté internationale, mais qui paradoxalement a été, de facto, accepté comme une bénédiction par l’oligarchie qui contrôle et exploite le monde et ses habitants.

    Récemment, c’était au tour de Joseph Facal, notre illustre (sic) politicien, de baver sur ce gros verrat de Chávez qui prêche si méchamment par l’exemple [1]. Ce n’est pas d’hier qu’on bave sur la « bête noire de Washington ». On devrait dire la « bête noire des oligarques mondiaux ainsi que de leurs laquais asservis ». La « bête noire » de cette caste d’exploiteurs-prédateurs économiques qui contrôle le monde médiatique dominant, le musclé pouvoir militaire ainsi que l’écrasant pouvoir financier. Chávez sans l’appui de sa population ne serait qu’un microbe qui aurait été rapidement éliminé (pensons au Coup d’État manqué du 11 avril 2002). L’appui massif et salutaire de ses électeurs lui a littéralement sauvé la vie.

    Monsieur Facal y va de son petit laïus maladif contre cet hérétique Chávez. Il dit :

    « N’importe quel leader politique qui s’oppose aux États-Unis jouira automatiquement d’un important capital de sympathie dans certains milieux prétendument progressistes. »

    Les « prétendument progressistes »… De toute évidence, Monsieur Facal ne fait pas partie de ces « prétendus progressistes ». Pour lui, le progrès consiste à maintenir les choses dans leur état déplorable actuel. Et pour le « capital de sympathie » de ceux qu’on pourrait décrire comme étant des « anti-américains primaires », c’est du cliché classique. Il faut peu de chose pour acquérir ce titre : « anti-américain primaire ». Il suffit simplement de décrire la réalité des choses [2].

    On a beau défendre les politiques (encore théoriques) de Obama, un Américain hors de tout doute, on demeure « anti-américain primaire ». Comme si Obama était un de ces maudits latino-américains qui sèment l’hérésie dans cette Amérique du Sud.

    Monsieur Facal poursuit en disant que la « dérive autoritaire est cependant de plus en plus alarmante. » Étrange que Monsieur Facal, en ce 19 août 2009, deux mois après le renversement par les armes du Président ÉLU du Honduras, ne parle pas de la « dérive autoritaire alarmante » du dictateur Micheletti.

    Comment peut-on expliquer une telle aberration ?

    Monsieur Facal nous peaufine l’idée du musèlement des médias au Venezuela pendant que la censure sévit outrageusement sous la nouvelle dictature de Micheletti au Honduras. Il nous frotte le lustre du préjugé concernant la censure vénézuélienne.

    Pour bien "relativiser" les propos de ce fidèle Facal combattant l’hérétique Chávez, je vous invite à consulter les éditoriaux et les pages "opinions" (ainsi que le traitement de la simple nouvelle) dans les multiples publications vénézuéliennes. Vous pouvez accéder à des dizaines de journaux vénézuéliens, toujours très actifs et très présents dans les kiosques vénézuéliens. Vous avez leur répertoire à l’adresse suivante :

    http://www.prensaescrita.com/america/venezuela.php

    Je vous invite à voir

    Globovision, http://globovision.com/channel.php?cha=1

    RCTV, http://elobservador.rctv.net/

    et à lire de nombreux journaux,

    Tal Cual (de l’ineffable Teodoro Petkoff), http://www.talcualdigital.com/index.html

    El Nacional, http://www.el-nacional.com/www/site/p_contenido.php?q=m/3/1002/nodo/1001/Columnistas#?q=m/3/1011/Zapatazo

    El Universal, http://opinion.eluniversal.com/

    Ultimas noticias, http://www.ultimasnoticias.com.ve

    La Razón, http://www.larazon.net/

    Ce ne sont que quelques-uns des médias libres et indépendants toujours bien vivants au Venezuela. Ces médias, bien souvent, abusent de leur pouvoir. Ils calomnient, mentent et désinforment de façon récurrente. La diffamation est constante. Jamais nous ne tolérions de tels manquements dans notre pays (pensons simplement à la fermeture de la station de Jeff Filion [3]).

    Il faut lire, voir et entendre les médias vénézuéliens, ensuite vous pourrez parler de façon plus réaliste dudit contrôle médiatique au Venezuela. Monsieur Facal ne fait que reprendre le cliché éculé de la censure vénézuélienne sans parler des dérives de ce pouvoir de l’opposition. Les médias vénézuéliens incitent à la violence et au renversement du gouvernement par tous les moyens. Ils ont été les maîtres d’oeuvre du Coup d’État (heureusement manqué grâce à la force de la population) du 11 avril 2002. Des exemples de dérives bien pires que celles de Jeff Filion sont monnaie courante.

    Le projet de loi vénézuélien vise à contrer ce terrorisme médiatique qui met en péril cette fragile démocratie. Le pouvoir médiatique est redoutable et peut facilement servir d’arme contre la démocratie. Les urnes électorales peuvent devenir caduques avec une campagne médiatique bien orchestrée. Pensons à l’Iran (qu’indiquaient donc les sondages avant l’élection et quels étaient réellement les résultats du vote ?), pensons au Honduras.

    Le projet de loi vénézuélien vise expressément ceux qui pourraient « porter atteinte à la stabilité des institutions de l’État », troubler « la morale publique », ou générer « un sentiment d’impunité ou d’insécurité dans la population ».

    Eh oui ! Ici, dans notre plusse beau pays du monde, nous avons exactement les mêmes critères. Les poursuites contre diffamation sont courantes. Les propos jugés haineux ou incitant à la violence sont sévèrement réprimandés et les nouvelles pouvant engendrer des réactions excessives d’une population à qui on inculquerait un sentiment intense d’insécurité sont rapidement dénoncées et corrigées.

    Monsieur Facal, qui ne dit mot de la censure au Honduras nous décrit avec les sanglots entre les mots la situation terrible que « LE RÉGIME » impose aux médias vénézuéliens.

    « Bref, les délits potentiels sont définis de façon si large et floue que n’importe quelle opinion pourra être jugée criminelle si elle déplaît au régime. Le projet de loi interdit même de « diffuser des nouvelles fausses ».

    L’utilisation du « futur qui fait peur » est une constante dans le dénigrement : « n’importe quelle opinion POURRA être jugée criminelle ». Monsieur Facal devrait mettre de côté les présomptions alarmantes du futur et parler plutôt du présent. Que se passe-t-il au Honduras présentement ?

    Et les fausses nouvelles. Peut-on diffuser des nouvelles fausses ? Qui donc peut décider que la nouvelle est fausse ? La réalité peut-être.

    Qui donc peut dire qu’il y a eu diffamation ? Le plaignant avec preuve à l’appui peut-être.

    Monsieur Facal préconise-t-il la diffusion de fausses nouvelles et l’acceptation de la diffamation ?

    Monsieur Facal nous dresse un bilan maladif du gouvernement Chávez. Il n’est pas le seul à être atteint de cette maladie. Une sorte de syndrome qui rend aveugle, qui renie l’Histoire latino-américaine et qui enlève toute référence aux valeurs fondamentales de la démocratie. Une obsession contre les gouvernements progressistes qui fait considérer une dictature comme celle de Micheletti au Honduras plus "légitime", plus "démocratique" (sic) qu’un gouvernement ÉLU et soutenu par la majorité de la population.

    Étrange de voir ce discours si viscéral contre un gouvernement si lointain qui dérange tant. Étrange de voir que Monsieur Facal considère que 60% de la population du Venezuela sont des abrutis qui se font "dicter" leur vote. Étrange les conclusions qu’on peut tirer d’un tel discours. Devrait-on renverser par les armes ce Chávez de malheur, monsieur Facal ?

    Considérez-vous que les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes sont des abrutis qui ne savent pas voter et qu’il faudrait les sauver de la dictature qu’ils ne voient pas ?

    Pourquoi donc tant de barrios, favelas, bidonvilles dans tous ces riches pays de l’Amérique latine, monsieur Facal ? Cette indécente pauvreté endémique est-elle apparue avec les Chávez, Morales, Correa, Lula, Ortega, Funes, Lugo, Kirchner, Bachelet, Vázquez, Zelaya ? Voyons, Monsieur Facal.

    La Constitution vénézuélienne a été modifiée par une assemblée constituante et approuvée par la population avec 71,78 % des voies lors d’un référendum, le 15 décembre 1999. Monsieur Facal à travers sa maladie démonisant Chávez dit que la constitution a été modifiée pour « lui permettre de placer ses hommes là où il le désire », ce qui est terriblement simpliste et réducteur.

    « Placer "ses" hommes là où il le désire ! » Connaissez-vous ce qu’est la corruption ?

    Savez-vous à quel point la corruption fait partie de la politique dans ces pays qui ont toujours été contrôlés par « les intérêts étrangers » ? Et comment la corruption a été un "outil" (et le demeure partout où l’on veut contrôler la politique interne) important dans l’oppression et l’exploitation des populations latino-américaines ? Il est tout à fait "normal" dans ces pays où les gouvernements et les fonctionnaires étaient corrompus à l’os qu’un gouvernement voulant travailler au mieux-être de sa population au lieu d’être au service des prédateurs économiques élimine peu à peu ces laquais (bien entretenus) de l’oligarchie.

    Qui donc a renversé le Président ÉLU Zelaya au Honduras ? Ce sont exactement ces laquais corrompus qui sont au service d’une clique contrôlant et profitant des richesses du pays. Ce n’est pas la volonté populaire qui demandait le renversement du Président ÉLU. Les laquais corrompus du Honduras ont eu peur (une peur justifiée) de perdre le contrôle.

    Pour rendre le Venezuela aux Vénézuéliens et aux Vénézuéliennes, Chávez a dû (il n’avait absolument pas le choix) remplacer les éléments corrompus par des personnes de confiance, sans quoi jamais rien n’aurait pu être changé dans ce RICHE pays de misère.

    Partout, même aux États-Unis, lorsqu’un politicien décide de travailler pour les plus démunis ou pour une plus grande justice sociale, il doit remplacer les éléments corrompus. Si Obama veut changer les choses, il devra mettre "ses" hommes aux postes clefs sans quoi, jamais il ne pourra parvenir à mettre en place ses politiques « révolutionnaires ». Le retrait d’Irak, la fermeture de Guantanamo, la réforme de la santé, le rapprochement avec l’Amérique latine ainsi que toutes ces politiques contraires à cette longue histoire de domination impériale sur le monde sera toujours empêché par ces laquais au service des puissants qui dominent et contrôlent les gouvernements fantoches du monde entier. Obama ne pourra rien faire. Il a beau avoir de beaux discours, être porteur d’espoir, il a les mains liées. Sans "ses" hommes (et "ses" femmes) il ne pourra jamais réussir quoi que ce soit. On dira de lui qu’il est, tout simplement, un beau parleur et un puissant hypocrite qui endort le monde et ne fait rien.

    Monsieur Facal reproche à Chávez de s’occuper de ces gens qui ont eu faim.

    « Il [Chávez] augmente systématiquement le nombre d’électeurs qui dépendent de l’État pour survivre. Quand le ventre a faim, on est moins regardant sur les moeurs politiques du seul acteur qui a les moyens de vous nourrir. »

    Avant, l’argent du pétrole engraissait les portefeuilles des Exxon-Mobil, aujourd’hui il sert à nourrir et à rendre la dignité à tous ces laissés pour compte.

    Monsieur Facal dit : « En fournissant du pétrole bon marché à l’Équateur, à la Bolivie, au Nicaragua, au Salvador et à nombre d’îles des Caraïbes, Chavez s’est aussi constitué un réseau d’alliés régionaux. »

    La solidarité, voilà une des valeurs de Chávez. On peut toujours lui attribuer toutes sortes d’intentions, dans les faits, Chávez aide les pays qui sont dans le besoin et participent ainsi au mieux-être des plus démunis. Tout comme il a fourni du pétrole bon marché pour chauffer les quartiers pauvres du Bronx ou de Boston ou de Chicago [4] ou encore pour réduire les tarifs du transport en commun des plus démunis de Londres [5].

    Monsieur Facal, comme plusieurs, voit dans les gestes de Chávez une sorte de perfidie crasse, une perfidie que seul un Président de gauche peut avoir. Il considère que Chávez achète tout le monde pour régner et pour s’allier une clientèle qui boit à son auge bon marché :

    « … Cela décuple son influence, et lui permet de soutenir qu’une attaque contre lui est une attaque contre l’Amérique latine. Quiconque s’en prend à lui est évidemment un valet de Washington : un air connu. »

    Un « air connu ». Celui qui entonne un « air connu », c’est bien Monsieur Facal. Et quel air connu !

    Au lieu d’entonner les airs connus et éculés contre le grand satan Chávez, Monsieur Facal devrait tout simplement parler de la réalité. La réalité c’est que des gens vivent dans le besoin, souvent le très grand besoin et que Chávez, peu importe les motifs (dans le fond on s’en fout), soulage cette indigence. Partout Chávez apporte son humble grain de sel pour soulager la misère des plus pauvres.

    Parlez-en aux gens des barrios du Venezuela [6], parlez-en aux pauvres du Bronx ou à ceux qui pouvaient prendre l’autobus bon marché à Londres, pourquoi Chávez les aide, ils s’en foutent [7], cependant le fait demeure, Chávez rend leur vie un brin meilleure.

    Monsieur Facal nous parle aussi de la gauche « modérée » d’Amérique latine. Une fausse réalité qu’on nous inculque. La gauche latino-américaine n’est pas plus ou moins modérée, elle est tout simplement différente. Chacun suit sa voie qui lui est propre et qui correspond aux attentes des différentes populations. Tous ces pays sont démocratiques et souverains. Ils agissent indépendamment comme bon leur semble. Cependant, une chose les unit tous, c’est la solidarité. Tous travaillent pour affranchir l’Amérique latine de son asservissement plus que légendaire aux « intérêts étrangers ». Ils parviennent tous de manière à la fois semblable et différente à faire bénéficier leurs populations des richesses de leurs pays.

    Il est totalement inconcevable que des pays comme le Venezuela ou l’Équateur qui flottent sur le pétrole, ou la Bolivie qui pète le gaz, ou le Chili qui déborde de cuivre et de minerais ou le Brésil et l’Argentine qui ont des agricultures fantastiques soient des pays où 70% de la population vit dans le besoin.

    Monsieur Facal dans sa chronique du 18 août 2009, nous a chanté un air plus que connu. Un dénigrement classique du grand démon Chávez et un vibrant éloge au désastreux modèle néolibéral américain.

    Je ne crois pas que l’Amérique latine rate le XXIe siècle comme elle a raté le XXe. Je crois que c’est nous qui sommes en train de nous enliser dans un mode de vie qui nous mène à notre perte. Je crois que l’éveil que vit depuis 10 ans l’Amérique latine est un exemple éloquent de la voie à suivre.

    Il serait infiniment dommage que les gens s’enferment dans ces préjugés et ces fausses réalités entretenus par des gens qui sont atteints de la phobie maladive du changement et du progrès social, rate l’enseignement que nous offrent les gouvernements progressistes socialistes et solidaires de l’Amérique latine.

    Serge Charbonneau

    Québec

    P.S. : je vous invite sérieusement à mieux connaître ce grand satan de Chávez. Il existe plusieurs livres et articles. Voici quelques suggestions :

    « Les 7 péchés d’Hugo Chávez » de Michel Collon
    http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=80&id=2039&option=com_content&Itemid=26

    À lire l’introduction des 7 péchés d’Hugo Chávez :
    http://michelcollon.info/index.php?view=article&catid=80&id=1510&option=com_content&Itemid=26

    À voir la conférence du journaliste Michel Collon, auteur des 7 péchés d’Hugo Chávez.
    http://www.dailymotion.com/video/x9ee42_michel-collon-les-7-peches-de-chave_news

    et « L’assassinat d’Hugo Chávez » de Greg Palast
    http://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/04/venezuela-l%E2%80%99assassinat-d%E2%80%99hugo-chavez-par-greg-palast/

    ainsi que son livre « Armed Madhouse » paru en juillet 2006
    http://www.palastinvestigativefund.org/armed-madhouse-signed

    Aussi Noam CHOMSKY
    Voisinage dangereux (Venezuelanalysis) http://www.legrandsoir.info/article3196.html

    [1] La chronique de Joseph Facal, « Les gros bras » (Journal de Montréal)
    http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/josephfacal/archives/2009/08/20090819-101400.html

    [2] Une autre planète de Gil Courtemanche
    http://www.ledevoir.com/2009/08/15/262917.html

    Sur cette chronique de Gil Courtemanche, Le Devoir a censuré mon commentaire, sans doute trop « anti-américain primaire ».

    Au risque d’allonger votre lecture, je vous l’offre ici, en « primeur » :

    « Le communiste à Courtemanche persiste et signe »

    (Commentaire envoyé à trois reprises et censuré par le journal Le Devoir)

    Simplement décrire la réalité fait de vous un antiaméricain primaire, Monsieur Courtemanche.

    Les États-Unis sont pour certains une sorte d’idéal presque religieux. On ne peut même pas les décrire sans être taxé d’antiaméricain.

    La chose paradoxale, c’est que lorsqu’on défend (ou disons qu’on est conciliant) les politiques d’un Américain tel Barack Obama, ou encore Jimmy Carter, on peut se faire traiter d’antiaméricain. Pourtant, c’est bien un Américain US qu’on défend. Tout comme en religion, les réactions sont, disons, émotives et irrationnelles.

    Comme pour toutes les religions, les valeurs les plus fondamentales ne tiennent pas le haut du pavé face à l’adoration de ce pays qui croit en dieu (in God they trust, God bless you, God help me, etc.). Exactement comme il est interdit de critiquer la religion pour les adeptes des différentes croyances.

    Les fervents catholiques vont toujours dire que leur pape est infaillible et qu’il n’est pas un con.

    Les fervents islamistes vont toujours dire que leur ayatollah vomit la vérité et ils l’écoutent comme s’ils étaient des mahomets (qu’on interdit de caricaturer).

    Ou ces juifs à couettes qui s’attriquent et vivent comme des clowns et pour qui il ne faut pas blasphémer yahvé, le grand manitou.

    Même pour les adeptes de raël Vorilhon le grand, il ne faut pas rire de leur extra-terrestre.

    Eh oui ! Il ne faut pas grand-chose pour être étiqueté d’antiaméricain « primaire ».

    (primaire… à quoi donc ressemble un "secondaire" ou encore un "tertiaire" ?)

    Il est plus facile, plus accepté et dans certains cas, il est même requis de dire du mal des autres puissances ou gouvernements trop autonomistes ou trop indépendantistes (je ne fais pas allusion ni à l’ADQ ni au PQ).

    Monsieur Courtemanche tient un discours, disons, "hors norme" dans notre presse qui réagit à l’unisson pour tous les événements.

    Pensons à l’Iran, pensons à la Chine, pensons à Poutine, pensons à la Russie, pensons à Chávez, pensons à Zelaya (désinformation à l’unisson en ce qui a trait à la raison de son renversement par les armes), pensons à Mugabe, pensons à Al-Béchir, pensons à la Géorgie, pensons à tous ces gouvernements progressistes d’Amérique latine, pensons à Castro (l’incontestable grand démon).

    L’unisson médiatique…

    C’est presqu’un blasphème de lire :

    « L’Américain moyen connaît tout d’Oprah Winfrey ou des Sopranos, mais rien de la France ou du Canada. Il ne voyage pas, ne voit jamais un film étranger, ne lit pas et est profondément convaincu que le monde aspire à se transformer en États-Unis . »

    « Les Américains lisent peu et ne se nourrissent que de clips de 30 secondes à la télé, ils acceptent facilement des affirmations ridicules. »

    Calomnies, mensonges et désinformation, voilà les assauts que subissent les réformateurs US lorsqu’il y en a. Parce que, comme le souligne Monsieur Courtemanche, pour être en politique dans ce pays "démocratique", il faut beaucoup beaucoup beaucoup de sous. Et ceux qui donnent des sous s’attendent à en avoir pour leur argent.

    Les médias font de la calomnie, du mensonge et de la désinformation, et ce, impunément.

    Les médias sont une arme qui aiguille le "bon" peuple ignorant et crédule vers où on veut bien l’envoyer.

    Les gouvernements progressistes d’Amérique latine font face à ces mêmes escadrons médiatiques qui calomnient, mentent et désinforment. C’est pourquoi la plupart d’entre eux utilisent la même arme (les médias) pour se défendre. Les dirigeants progressistes n’ont pas le choix que de s’expliquer personnellement avec transparence et avec de multiples preuves incontestables à l’appui pour défendre leurs politiques, leurs réalisations et l’honnêteté de leurs démarches.

    Obama n’a pas d’autres choix que de s’adresser directement à la population pour répondre efficacement à ces escadrons médiatiques de la mort politique.

    Monsieur Courtemanche dit avec justesse : « campagne de terreur ».

    Au sud (oui encore l’Amérique latine) on parle de « terrorisme médiatique ». Le terrorisme médiatique est bel et bien réel. Terrorisme médiatique et acharnement médiatique vont de pair. L’efficacité de ces escadrons est redoutable.

    Par contre, la réalité a tout de même la vie dure. Généralement, la réalité prend le dessus et finit par être gagnante.

    Pensons à la déstabilisation de l’Iran. Nos soldats de l’information ont eu beau maquiller la réalité pour créer de toutes pièces une révolution "verte", l’Iran avec sa foi (antirationnel comme toutes les fois) et son Histoire, est un pays relativement stable depuis que la population a décidé de s’affranchir de l’ingérence étrangère. Il y a bien sûr une contestation normale du régime des dictateurs religieux, mais rien de vraiment à la hauteur de l’ampleur des reportages de nos (sic) soldats médiatiques qui luttent pour l’empire du grand bien.

    La lutte pour le « grand bien ».

    Concernant le Honduras [l’Iran en fait. correction a posteriori de l’auteur], Hilary Clinton a déclaré sur CNN [a] :

    « Je pense que, rétrospectivement, nous nous en sommes bien sortis. Ceci dit, en coulisses, nous avons beaucoup fait. Comme vous le savez, la jeunesse…, un de nos jeunes du département d’État a été twitté « Continuez », malgré le fait qu’ils avaient planifié un arrêt technique. Ainsi, « nous avons fait beaucoup pour renforcer les protestataires sans nous afficher ». « Et nous continuons à parler avec et à soutenir l’opposition. »

    On constate que nos soldats de l’information sont bien dirigés (consciemment ou inconsciemment, ce mystère demeure)

    Ce fut un autre excellent texte de ce "communiste" de Courtemanche.

    Serge Charbonneau

    Québec

    P.S. : Qu’est-ce qu’un communiste au XXIe siècle ? Tout simplement quelqu’un qui a le courage de bien décrire la réalité.

    [a] http://www.voltairenet.org/article161572.html

    [3] « Haine FM », Fermeture de CHOI
    http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?zone=1§ion=11&article=32164

    [4] Chavez, le bon samaritain du Bronx
    http://archives.24heures.ch/VQ/LA_COTE/monde/article-2007-12-1644/js-est-nans-une-hlm-du-bronx-ew-york

    [5] Mettez un Chavez dans votre moteur : l’essence de Caracas pour les bus londoniens
    http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?article681

    [6] La parole au peuple
    http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2006/11/vnzuela_la_paro.html

    [7] J’avais écrit un article pour Cyberpresse : « Chavez révolutionnaire ou populiste ? Mais on s’en fout ! » (décembre 2006) en réaction à un article de Gwynne Dyer. Les archives de Gesca ont fait "disparaître" (momentanément dit-on) mon article.
    http://www.cyberpresse.ca/article/20061201/CPSOLEIL/61201089/5287/CPOPINIONS

    Par contre, il se retrouve dans une page de discussion sur le Venezuela. Un anonyme du nom de "Huile de Roche" a fait un "copier-coller" de mon texte.

    Si vous désirez le consulter : http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?f=2&t=95&start=585

    C’est le sixième message à partir du haut de la page.

    Voici un extrait :

    « Certains, comme M. Dyer, s’en s’offusquent, laissant entendre que c’est du gaspillage ! Il ne faut pas vivre au Venezuela pour se demander ce qu’il peut bien faire de cet argent. Le Venezuela est dans un état lamentable, seul un fou peut penser pouvoir améliorer les conditions de vie de la population.

    J’oserais dire que Chavez est fou. Seul un fou peut s’attaquer à la colossale tâche de redresser la situation de la pauvreté des barrios, l’incroyable corruption installée depuis des décennies. Heureusement, il dispose d’un outil prodigieux, l’or noir. À chaque coin de rue, on peut constater l’effort de redressement.

    Notre « journaliste de Londres » le voudrait magicien en écrivant « après huit ans au pouvoir, Chavez n’a rien fait que l’on puisse qualifier de transformation révolutionnaire », mais s’il avait discuté avec les indigènes, les pauvres, les personnes âgées du Venezuela, il aurait vu un grand changement. Tous ces exclus ont retrouvé leur dignité humaine, devenant des citoyens à part entière. Ils ont maintenant des droits : droit de parole, droit de se faire soigner, droit d’avoir des médicaments, droit d’aller à l’école, droit de pouvoir manger à sa faim. »

    On parle de contrôle médiatique et de censure au Venezuela, par contre, ici, certains textes disparaissent des archives de Gesca.

    Serge CHARBONNEAU 


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  • TPO: A Gaza, les mères et les nouveau-nés souffrent du blocus israélien

    Photo: Erica Silverman/IRIN
    Des enfants attendant leur mère devant l’hôpital d’As-Shifa, hôpital principal de Gaza, où naissent environ 1 200 bébés chaque mois

    GAZA-VILLE, 21 août 2009 (IRIN) - Des infrastructures inadaptées, des équipements insuffisants et un personnel hospitalier trop peu nombreux contribuent à la détérioration des soins dispensés aux mères et aux nourrissons dans les hôpitaux de Gaza, d’après une évaluation réalisée en juillet 2009 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Jérusalem.

    L’OMS attribue l’état catastrophique du système de santé de Gaza au blocus imposé par Israël depuis juin 2007, date à laquelle le Hamas a pris le contrôle du territoire.

    « Le blocus israélien empêche que l’approvisionnement en équipements médicaux s’effectue normalement, dégrade les conditions de soins dans les maternités, et perpétue l’isolement des professionnels de la santé. Dans un tel contexte, il est difficile de maintenir une qualité de soins correspondant aux normes internationales », a déclaré Tony Laurence, directeur du Bureau de l’OMS pour la Cisjordanie et la Bande de Gaza, à Jérusalem.

    La maintenance et le renouvellement de l’équipement ne sont pas satisfaisants, et l’approvisionnement en médicaments et en matériel de laboratoire n’est pas constant, d’après l’OMS.

    « Les stocks de 10 types de médicaments essentiels pour le soin maternel, comme le Prostin, un gel qui favorise le travail, sont écoulés », a indiqué Munir Al-Bursh, directeur du Département pharmaceutique de Gaza, ajoutant qu’il était impossible d’importer des pièces détachées pour les appareils à ultrasons et les scanners tomographiques (CT).

    Cette semaine, Safa Ahmed, 21 ans, a mis au monde une fille prénommée Rataj, à As-Shifa, l’hôpital principal de Gaza – mais elle a été renvoyée chez elle deux heures seulement après l’accouchement.

    A Gaza, les mères quittent l’hôpital en moyenne deux heures après avoir accouché, en raison du manque de lits, a indiqué le rapport de l’OMS, qui recommande qu’elles restent à l’hôpital au moins six heures après l’accouchement, pour des examens post-nataux.

    Le service de maternité d’As-Shifa, qui assiste 1 200 naissances par mois en moyenne, est saturé.

    « Il y avait environ sept à huit femmes par chambre », a raconté Safa. « Mon mari a dû sortir de l’hôpital pour aller à la pharmacie acheter du gel Prostin et des anticoagulants pendant que j’accouchais ». Les patients disent qu’il n’est pas facile de se procurer ces médicaments. S’ils sont fournis par l’hôpital, l’assurance du patient les prend en charge, mais si le patient les achète en pharmacie, il les paie de sa poche.

    Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fournit des médicaments et du matériel médical, mais ne parvient pas toujours à les faire entrer sur le territoire, a raconté Mustafa Abu-Hassanain, chargé de la communication du CICR à Gaza.


    « Il y avait environ sept à huit femmes par chambre. Mon mari a dû sortir de l’hôpital pour aller à la pharmacie acheter du gel Prostin et des anticoagulants pendant que j’accouchais »

    Peu de sages-femmes formées

    D’après Lubna Al-Sharif, de l’OMS à Gaza, les services de maternité et de néonatologie manquent de personnel, en particulier de sages-femmes formées. « Par rapport aux normes internationales en matière de soins maternels et pédiatriques, les connaissances sont dépassées, car la fermeture prolongée des frontières a conduit à l’isolement [des professionnels de santé] », a déclaré Mme Al-Sharif.

    « Les hôpitaux manquent de moniteurs fœtaux en état de marche et de pièces détachées pour les couveuses, comme des lampes ultraviolets », a précisé Mme Al-Sharif, avant d’ajouter : « et le manque de lavabos, de savons et de serviettes conduit à des problèmes de contrôle des infections ».

    Le blocus interdit l’importation de matériaux de construction comme le ciment, sans lesquels il est difficile de réhabiliter et d’entretenir les hôpitaux, d’après l’OMS.

    Shlomo Dror, porte-parole du ministère israélien de la Défense, a indiqué : « Le matériel médical est prioritaire [pour l’entrée sur le territoire], suivi par la nourriture fournie par les organisations internationales. Le gouvernement est résolu à ne pas laisser une crise humanitaire se produire à Gaza ».

    Le ministère israélien de la Défense a indiqué qu’il n’était pas obligé d’autoriser l’importation de produits autres que ceux correspondant à l’approvisionnement humanitaire nécessaire à la survie, et a dit craindre que certaines technologies médicales ne soient utilisées à des fins plus malveillantes.

    SOURCE IRIN 


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  • les putschistes laissent pourrir la situation et gagnent du temps

    Alors que la communauté internationale tente toujours de faire revenir le président déchu, le nouveau régime a compris que le temps jouait en sa faveur. L’échec de la mission de l’Organisation des Etats américains (OEA), arrivée le 24 août, en est la triste illustration.


    Dans Technique du coup d’Etat, Curzio Malaparte expliquait déjà, en 1931, comment parvenir au pouvoir en renversant un gouvernement et en s’abritant ensuite derrière une prétendue légitimité démocratique. Roberto Micheletti et les putschistes honduriens, au pouvoir depuis deux mois, ont appliqué la technique à la lettre. Et ils ont donné le nom de “succession constitutionnelle” au coup d’Etat contre le président Manuel Zelaya - un euphémisme qui, comme disait Curzio Malaparte, peut finir par engloutir la réalité à force d’être répété.


    La délégation de l’Organisation des Etats américains (OEA) qui est arrivée au Honduras le 24 août a constaté à peu près la même chose que José Miguel Insulza, le secrétaire général de l’OEA, il y a un mois et demi : un gouvernement de facto qui fait la sourde oreille aux critiques de la communauté internationale et refuse le retour de Zelaya à son poste.


    Lors de sa première visite à Tegucigalpa, la capitale du Honduras, José Miguel Insulza a dénoncé le danger que constituait la réussite du coup d’Etat non seulement pour le pays, mais aussi pour toute la région. Sa hardiesse lui a valu la censure du régime de Roberto Micheletti, qui le taxe depuis de “communiste” et qui, jusqu’à présent, ne lui a permis d’accompagner les ministres des Affaires étrangères de l’OEA qu’en qualité d’“observateur”.



    La délégation de l’OEA devait relever le formidable défi de convaincre le gouvernement de facto d’accepter l’accord de San José, un plan en 11 points que le président du Costa Rica et médiateur du conflit Oscar Arias avait proposé aux parties il y a maintenant un mois pour sortir de la crise, et dont l’objectif ultime est le retour de Zelaya au pouvoir. Mais malgré le volontarisme du Prix Nobel de la paix 1987, le “plan Arias” est un échec. Les putschistes, à qui le médiateur avait accordé un délai de réponse de huit jours, savent que le temps joue en leur faveur. Il ne reste plus que trois mois avant la date clé du 29 novembre, où sera officiellement élu un président qui, selon la perspective des promoteurs du coup d’Etat civil et militaire, ne pourra plus être contesté par la communauté internationale.

     

    Pour que la délégation de l’OEA ne se fasse pas d’idées, le régime a fait savoir, à la veille de son arrivée, ce qu’il pensait de l’accord de San José. La Cour suprême a publié un rapport attendu - demandé par l’exécutif - dans lequel elle rejette plusieurs points du plan Arias. L’institution, dont le président, Jorge Rivera, avait donné son aval au coup d’Etat en se fondant sur l’argument juridique de “l’état de nécessité”, n’accepte pas la possibilité d’amnistier Zelaya pour les 18 chefs d’accusation dont il est l’objet et encore moins celle de le rétablir au pouvoir avant qu’il n’ait assumé ses prétendues responsabilités pénales.


    En outre, le tribunal suprême électoral a refusé d’avancer la date du scrutin (une autre demande d’Arias). La campagne électorale débutera bientôt sous les auspices du gouvernement de facto. Et le Congrès, qui devait se prononcer il y a déjà trois semaines sur la possibilité d’une amnistie politique pour tous ceux qui sont impliqués dans la crise, n’a toujours rien dit à ce sujet. Peut-être les membres du Congrès hondurien (en majorité favorables au coup d’Etat), la Cour suprême, le gouvernement de facto et Oscar Arias lui-même ont-ils oublié les délais de l’accord de San José ? Lors de la première réunion de médiation dans la capitale costaricaine, des sources du gouvernement d’Arias avaient indiqué que le président n’accepterait en aucun cas de s’impliquer dans un processus à long terme qui, selon ces mêmes sources, ternirait son prestige en tant que médiateur international. Mais le processus dure déjà depuis un mois et demi, et les négociations sont actuellement au point mort.


    Peu optimiste quant au succès de la mission de l’OEA, Manuel Zelaya prépare déjà une “nouvelle stratégie”. Jusqu’à présent, les critiques ou les sanctions de la communauté internationale et les tentatives ratées de revenir au pays par voie aérienne ou terrestre ne lui ont servi à rien. Il est conscient que le soutien dont il bénéficie dans le pays n’est pas suffisant pour renverser le régime par la force et qu’il ne lui reste plus beaucoup d’options. “Il va demander un effort supplémentaire à tous les gouvernements et organismes multilatéraux pour ‘asphyxier’les putschistes”, déclarent des sources proches du président déchu. Parmi ces gouvernements, celui de Barack Obama, que Manuel Zelaya accuse de ne pas se montrer assez ferme avec Roberto Micheletti.


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