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    Rares sont les médias français et même francophones ayant relaté le drame qui s’est déroulé le 1er juillet lors d’une audience au tribunal de Dresde, dans l’est de l’Allemagne. Et lorsqu’ils en ont parlé, ils ont traité l’information comme un fait divers presque banal. Ils n’ont en rien mentionné pour quelle sorte « d’outrage » l’auteur des faits comparaissait devant le tribunal ni quelle était l’identité de la victime.

     

    Alex W., un Allemand de Russie de 28 ans, comparaissait en appel pour outrage, ou plus exactement, pour injures racistes envers Marwa S. une Egyptienne, docteur en pharmacie de 31 ans, autrefois membre de l’équipe nationale égyptienne de handball féminin. En première instance il avait été condamné à une amende de 780 euros, pour avoir molesté et traité Marwa d’ « islamiste », de « terroriste » et de « salope », alors que celle-ci, portant le foulard, se trouvait sur une aire de jeux avec son jeune fils de 2 ans. Le procureur, estimant la peine trop faible, avait fait appel, visant une peine d’emprisonnement, d’autant que lors du premier procès, Alex W. avait déclaré qu’on ne pouvait diffamer que quelqu’un d’égal.
     
    Marwa était arrivée en Allemagne il y trois ans avec son mari, doctorant en pharmacologie à l’institut Max Planck de Dresde (comparable au CNRS). Ses études étant financées par l’état égyptien, il devait soutenir prochainement sa thèse et la petite famille devait rentrer en Egypte d’ici la fin de l’année. Actuellement, ayant été blessé par l’accusé mais aussi par la police, il se trouve après trois jours dans le coma dans un hôpital de Dresde.  

    L’audience du 1er juillet s’est tout d’abord déroulé tout à fait normalement. C’est juste après la déposition de Marwa que tout a dégénéré. L’accusé, pressentant vraisemblablement une issue défavorable de son procès, s’est subitement rué sur elle et l’a poignardée de 18 coups de couteau en 32 secondes ! L’avocat de Marwa ainsi que son mari ont tenté désespérément de s’interposer. Ce dernier fut d’ailleurs blessé de plusieurs coups de couteau et lorsque les forces de l’ordre appelées par interphone pénétrèrent dans la salle d’audience c’est d’abord sur lui qu’elle tirèrent, le blessant à la jambe. Question de faciès ? Car mis à part les questions que l’on peut se poser, comment à l’heure actuelle avec toutes les sortes de détecteurs possibles et imaginables à disposition un accusé peut-il entrer dans une salle d’audience avec une arme, on ne peut  malheureusement que constater à quel point certains esprits semblent conditionnés : une rixe dans une salle d’audience ? Cela ne peut venir que de l’étranger !

    Marwa enceinte de trois mois de son deuxième enfant, est décédée sur place dans la salle d’audience. Tout cela sous les yeux de son fils de trois ans, actuellement suivi par  des psychologues.
     

    Le 1er juillet, les média allemands ont couverts l’événement, relayant à qui mieux mieux les propos du procureur comme quoi il s’agissait d’un acte certes xénophobe mais surtout d’un acte isolé d’un déséquilibré. Propos repris d’ailleurs par le porte-parole de l’ambassade d’Allemagne en Egypte. Aucune mention du caractère anti-islamique des faits. Et puis le silence s’est établi, la chape de plomb. Aucun statement de la part des politiques, même pas des condoléances de la part du gouvernement fédéral, ce que les autorités égyptiennes regrettent amèrement et à juste titre. Jusqu’à maintenant seuls les représentants du CRIF allemand et du Conseil des Musulmans ont annoncé une visite commune de condoléances lundi auprès du mari de Marwa, qualifiant clairement les faits d’acte islamophobe. 
     
    Dimanche a eu lieu à Dresde une commémoration à la mémoire de Marwa à laquelle participait également sa famille spécialement venue d’Egypte. Ils sont repartis avec le cercueil de Marwa qui devrait être enterrée lundi à Alexandrie. Parallèlement se déroulait à Berlin une manifestation à la mémoire de Marwa, déplorant entre autres le silence des médias allemands. 

    Et maintenant, va-t-on tourner tout simplement la page comme s’il ne s’agissait que d’une bavure d’un déséquilibré ?  On est pourtant en droit de se demander si toutefois un tel acte n’est pas le résultat du matraquage anti-islamique que pratiquent les médias depuis de nombreuses années. Tel est en tout cas l’avis de l’Institut pour la responsabilité des médias (Institut für Medienverantwortung) dont vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse.

    Communiqué de presse du 3 juillet 2009 de l’Institut für Medienverantwortung



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  • " Le 30 juin, Libération publie un article d’anthologie qui s’interroge : « Y a-t-il eu un véritable coup d’Etat militaire au Honduras ? ». On se le demande… En tout cas, la responsabilité de cet hypothétique coup d’Etat doit être imputée au président destitué. C’est ce qu’indique le titre de l’article : « Manuel Zelaya, le putsch au crime ». C’est ce que confirme son sous-titre : « Le président, destitué dimanche, avait scellé son sort en violant la Constitution ».

    Bref, Libération épouse la thèse de l’opposition et des militaires, sans fournir le moindre élément d’appréciation sur ce prétendu « viol », sur la nature de la procédure prévue par le président et sur ses motifs, y compris juridiques. En tout cas, la titraille a « scellé le sort » de Zelaya.

    L’article s’efforce en outre d’expliquer que, coup d’Etat ou pas, Zelaya a bien cherché ce qui lui arrive. Avec sa « tentative d’organiser (…) un référendum pour lui permettre de se représenter à la présidence » ce qui est faux... , le président « a incontestablement joué avec le feu », déclare M. Thomas, pompier de circonstance et auteur de l’article. Et M. Thomas de rappeler, à propos de « son programme sécuritaire et économique ambitieux » que « le président démis n’a par ailleurs pas convaincu ».

    On appréciera le « par ailleurs », en se demandant qui n’a pas été convaincu. Reste une question à aborder : « Quel rôle a joué Chávez dans la radicalisation au Honduras ? ». Et une réponse à apporter : « Hugo Chávez a conforté Manuel Zelaya dans sa volonté de perdurer à la présidence. » Autrement dit, un autre « putsch au crime ». Ainsi, non seulement il était impossible, même en croisant les sources françaises, de saisir la nature et le sens du conflit, sanctionné par un coup d’Etat, mais les médias français ont précieusement gardé pour eux les clés pour comprendre

    Dans son article du 6 juillet Libération attaque scandaleusement le président victime du coup d´État : "Homme de droite qui a dérivé vers un populisme nationaliste inspiré du modèle autocratique de Hugo Chávez (sic), Manuel Zelaya était au pouvoir depuis 2006. Il a été renversé par l’armée et les principaux corps constitués du pays pour avoir tenté d’organiser un référendum lui permettant de briguer un second mandat présidentiel, démarche déclarée illégale par la Cour suprême."

    Les pseudo-journalistes comme Gérard Thomas, en bons élèves de la langue de bois contre l´Alba ( = anti-Chavez) que pratiquent CNN, Reuters, El País ou les brutes formées a l´École des Amériques, cachent au lecteur que :

    - il ne s'agissait pas d'un référendum, mais d'une simple consultation sans aucune portée contraignante, s'appuyant sur 400 000 signatures, et en pleine conformité avec l'article 2 de la Constitution ;

    - dans l'hypothèse où le "oui" aurait été majoritaire, un référendum sur la convocation d'une assemblée constituante aurait pu avoir lieu le 29 novembre EN MÊME TEMPS que l'élection présidentielle prévue à cette date ;

    - par définition, Zelaya n'aurait donc pas pu se représenter puisque les scrutins auront lieu dans le cadre de l'actuelle Constitution ;

    - réduire une réforme constitutionnelle à la possibilité de réélection du président sortant est voir les choses par le très petit bout de la lorgnette. L'exemple des réformes constitutionnelles dans la région montre qu'il s'agit de tout autre chose : permettre des transformations sociales en profondeur.

    Lire le papier de Maurice Lemoine, rédacteur en chef du "Monde diplomatique" qui rétablit la vérité sur le prétendu "référendum" : lien 

    (avec l´aide de Mémoire des Luttes (France) et du collectif 13 avril (Belgique)


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  • Considérant les événements qui se passent à l’échelle régionale, il devient nécessaire que nous, les militants de gauche, nous nous attachions à élaborer quelques analyses permettant de dévoiler ce qui se cache réellement derrière le coup d’Etat survenu au Honduras.


    A ce propos, nous avons lu ou entendu certains raisonnements. Ils  évoquent la possibilité que ce qui s’est passé en Amérique centrale soit une tentative permettant à l’empire de mesurer, avant tout coup d’Etat, la capacité de réponse des nouveaux organismes internationaux créés dans le but d’intégrer les pays d’Amérique du Sud.
    D’autres points de vue, rejoignant cette prise de position, ajoutent une autre dimension. Elle consisterait, pour les intérêts capitalistes, à mesurer la capacité de réponse du mouvement populaire ainsi que les niveaux de solidarité. Elle consisterait, également, à identifier les stratégies employées afin de rompre le blocus médiatique qui accompagne habituellement la nouvelle génération des coups d’Etat .


    Bien, revoyant le contexte dans lequel se déroule l’événement, quelques autres éléments doivent être pris en compte.
    Nous référant aux événements récents qui précèdent un coup d’Etat, nous découvrons que dans notre région deux débats très importants ont eu lieu. Le premier concernait le renforcement de l’ALBA qui, en plus d’accueillir de nouveaux pays, a représenté un moment historique en rejetant les conclusions du « Sommet des Amériques ».Celui-ci, en effet, n’envisageait ni la cessation du blocus de Cuba, ni les actions concrètes à réaliser face à la crise du système capitaliste. De plus, et c’était l’objet du second débat, la possibilité de ce que les pays latino-américains se séparent de l’OEA  n’était pas non plus esquissée.


    Dans le courant des derniers mois, de graves questions se sont posées à propos du fonctionnement de l’OEA. Jusqu’à présent , cet organisme a servi de garde-fou  pour justifier les interventions répétées du gouvernement yankee dans nos pays. Cependant, depuis l’arrivée au pouvoir d'Obama, plusieurs efforts ont été faits pour redonner vie à cet organisme moribond. Le signe le plus évident  fut la « soudaine » prise en considération d’incorporer Cuba. Proposition qui fut rejetée par le pays caribéen.


    Bien, surgit soudain un coup d’Etat au Honduras. Les réactions des pays de l’ALBA et de l’UNASUR( organisations animées par des gouvernements de gauche)  sont immédiates. Etrangement, nous observons cependant que le gouvernement des USA d’abord, l’OEA ensuite,  se distinguent face à l’événement et accordent pleinement leur appui au gouvernement « démocratiquement élu » de Manuel Zelaya. Pour la première fois dans l’histoire, étrangement, ils s’indignent devant un coup d’Etat dirigé contre un gouvernement progressiste, dans un pays où les intérêts militaires nordistes sont pour le moins importants. Pour la première fois, étrangement, ils se présentent non pas en médiateurs, mais en garants, soutenant, avec l’ONU, le retour de Zelaya dans son pays. Etrange…


    Il est évident que tout ceci n’est pas innocent. Cela nous amène à nous demander ce qui se cache derrière cette soudaine crise de solidarité de l’OEA et de son tuteur, le gouvernement des USA ?
    Reconsidérant les événements, tout en partageant les analyses déjà mentionnées, l’on peut dire que le principal intérêt des USA pourrait résider dans la nécessité de récupérer l’image de l’OEA, la présentant comme celle d’un organisme qui aide à résoudre les conflits en Amérique.  Il s’agirait d’une mesure désespérée pour freiner sa disparition et lui faire retrouver son utilité dans le continent et ainsi empêcher les progrès des instances animées par les gouvernements de gauche, instances qui travaillent à la consolidation du projet politique bolivarien : l’unité de l’Amérique latine.


    Ce scénario rendrait possible la réouverture de la discussion sur le fait de savoir si l’OEA doit disparaître ou non, un point que l‘on considérait comme dépassé. Ce scénario pose à nouveau les USA – par l’intermédiaire de ses organismes multinationaux – comme le grand sauveur  dans le conflit et également comme un possible allié. Il sauvegarderait la thèse du panaméricanisme qui a fait tant de tort à nos peuples. Cette thèse que Bolivar a de tout temps combattue,  lui qui a toujours considéré que la flexibilité des positions face aux pays du Nord contrecarrait le processus d’unification, comme cela s’est passé lors du « Congreso Anfictionico » de Panama.
    En lisant  l’histoire avec un  esprit critique, pour en tirer les leçons, je crois qu’il est dangereux  de permettre l’intervention de ces organismes dans la solution du conflit au Honduras, sans tenir compte des conséquences de cette intervention. Si nous ajoutons à cela la possibilité d’envisager une intervention des « casques bleus » avant que le conflit ne se radicalise, et cela afin de sauvegarder la continuité constitutionnelle du Honduras, nous pourrions peut-être laisser le plein contrôle de la situation entre les mains de l’empire, jetant par dessus bord les efforts d’indépendance déjà entrepris.


    Il serait peut-être plus opportun de profiter de l’occasion pour consolider les alliances en matière de défense et cela à partir de nos propres organismes internationaux, comme l’ALBA par exemple. Ou bien de reprendre le débat sur l’organisation des peuples  en vue de cette défense. Il est évident que des décisions comme celles-ci sont quelque peu complexes en ce qui concerne le débat qui doit précéder.. Cependant , si nous n’ouvrons pas ce débat en ce moment, si nous l’envisageons comme un scénario possible , nous pourrions régresser en ce qui concerne les efforts accomplis pour obtenir un niveau de conscience plus élevé dans l’identification de l’ennemi commun, c’est – à – dire l’empire nord-américain et son système capitaliste.

    Surtout lorsqu’il s’agit de ces pays de centre gauche qui continuent à croire que le gouvernement des USA « n’est pas si mauvais », piégeant ainsi le processus d’unification.
    Nous, les peuples du monde, nous sommes fatigués des héroïsmes à la « gringo » et nous sommes prêts à défendre au péril de nos vies les processus consolidés grâce à nos leaders. Je crois que nous devons avoir foi en cette conscience qui est également cultivée dans nos corps militaires et crier au monde que notre Amérique latine ne connaît plus de frontières, que nous nous lançons à la défense de n’importe lequel de nos frères, car nous avons le droit, qui est même ancestral, d’agir ainsi.


    Traduit par Jean-Pierre Plumat et révisé par Magali Urbain pour Investig'Action.
    Source: Envoyé par Osly Hernandez


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  • A chaque guerre, coup d’Etat ou agression menée par l’Occident, les grands médias appliquent ces cinq « règles de la propagande de guerre ». Employez vous-même cette grille de lecture lors des prochains conflits, vous serez frappé de les retrouver à chaque fois :

    1. Cacher l'Histoire.
    2. Cacher les intérêts économiques.
    3. Diaboliser l’adversaire.
    4. Blanchir nos gouvernements et leurs protégés.
    5. Monopoliser l'info, exclure le vrai débat.
    Application au cas du Honduras – Juillet 2009

    1. Cacher l'Histoire.

    Le Honduras est l’exemple parfait de la « république bananière » aux mains des USA. Dépendance et pillage colonial ont provoqué un énorme fossé riches-pauvres. 77% de pauvres selon l’ONU. L’armée hondurienne a été formée et encadrée - jusque dans les pires crimes - par le Pentagone. L’ambassadeur US John Negroponte (1981-1985) était surnommé « le vice-roi du Honduras ».

    2.  Cacher les intérêts économiques.

    Aujourd’hui, les multinationales US (banane Chiquita, café, pétrole, pharmacie…) veulent empêcher ce pays de conquérir son indépendance économique et politique. L’Amérique du Sud s’unit et vire à gauche, et Washington veut empêcher l’Amérique centrale de suivre la même voie.

    3. Diaboliser l’adversaire.

    Les médias ont accusé le président Zelaya de vouloir se faire réélire pour préparer une dictature. Silence sur ses projets sociaux : augmentation du salaire minimum, lutte contre l’hyperexploitation dans les usines-bagnes des firmes US, diminution du prix des médicaments, aide aux paysans opprimés. Silence sur son refus de couvrir les actes terroristes made in CIA. Silence sur l’impressionnante résistance populaire.

    4. Blanchir nos gouvernements et leurs protégés.

    On cache le financement du putsch par la CIA. On a présenté Obama comme neutre alors qu’il refusait de rencontrer et de soutenir le président Zelaya. S’il avait appliqué la loi et supprimé l’aide US au Honduras, le coup d’Etat aurait été vite arrêté. Le Monde et la plupart des médias ont blanchi la dictature militaire en parlant de « conflit entre pouvoirs ». Les images de répression sanglante ne sont pas montrées au public. Bref, un contraste frappant entre la diabolisation de l’Iran et la discrétion sur le coup d’Etat hondurien « made in CIA ».

    5. Monopoliser l’info.

    Exclure le vrai débat. La parole est réservée aux sources et experts « acceptables » pour le système. Toute analyse critique sur l’info est censurée. Ainsi, nos médias empêchent un vrai débat sur le rôle des multinationales, des USA et de l’UE dans le sous-développement de l’Amérique latine. Au Honduras, les manifestants crient « TeleSur ! TeleSur ! » pour saluer la seule télé qui les informe correctement.

    MICHEL COLLON 

     


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  • Les médias passent l'essentiel sous silence ! Voici ce qui s'est réellement produit sur l'aéroport.


    Coup d'Etat. Ce qui s'est passé
    sur l'aéroport le 6 juillet 2009,
    quand le Pt Zelaya tente de
    rentrer dans son pays.
    Par Eva R-sistons :



    Rappel:

    "Le président de l´assemblée générale de l´ONU Miguel d´Escoto accompagne le président Zelaya dans ce vol vers le Honduras. Les présidents Fernando Lugo, Rafael Correa et Cristina Fernandez le suivent dans un vol séparé a destination du Salvador voisin. CNN, dont la "couverture" du coup d´État, a été dénoncée par le Président Zelaya, répète a l´envie les instructions de Micheletti de ne pas laisser l´avion atterrir au Honduras."

    Je suis les événements en direct, les avions avec leurs Présidents tournent toujours, ils veulent atterrir.  Pendant pas mal de temps, les pistes d'atterrissage sont vides. Un camion, quelques voitures le long de la piste. C'est tout. On ne voit personne, que l'avion qui tournoie.

    Et soudain, le peuple envahit l'aéroport ! Il prie, il chante, et au bout de quelques mn, on entend des coups de feux !  Et maintenant, les assassins de la démocratie, au service des USA, chargent !!!

    Il y a plusieurs TV, les officielles, particulièrement CNN, qui ont arrêté de diffuser, ou qui passent des séries ou du foot. Juste au moment où les civils se font tirer dessus ! Seule fonctionne en direct, fidèlement :


    http://www.telesurtv.net/solotexto/senal_vivo.php


    Voici des notes prises, au fur et à mesure :

    En Espagnol (je le parle presque couramment) la TV montre l'avion qui ne peut atterrir ! Les militaires font à nouveau régner la terreur contre les peuples, la CIA est derrière pour reprendre la main sur tout le continent ! Démocratie d'assassins de la liberté et des citoyens !

    Le Honduras vit un coup d'Etat contre un Président démocratiquement élu, et cela n'émeut pas les médias occidentaux comme pour l'Iran (destabilisé par l'Etranger) !

    6 juillet 2009, 2 h 02

     

    Les avions tournent toujours, interdits d'atterrissage, avec plusieurs Présidents (ONU, Honduras, Argentine, Equateur..) à bord ... et maintenant le peuple envahit l'aéroport ! Il prie, il chante ! (Ce sont des peuples très croyants, j'ai partagé leur vie en A. Latine, je les connais, ils sont sincères, spontanés, authentiques !). Cela dure peut-être un quart d'heure... 

    Quelle page d'Histoire, les manifestants, par centaines, défient les putschistes ! 


    On entend des coups de feu ! Le peuple défend la liberté, au péril de sa vie !!!!



     Il y a des chats, à droite de l'écran, commentaires en direct, des messages, pas seulement des images, et il semble que l'incroyable se passe, des policiers contre les militaires au service des pustchistes ! Il y a des blessés, semble-t-il ! Tout ce que les médias taisent !

    02:45

     

    Oui, les militaires sont en train de tirer contre le peuple non armé manifestant pacifiquement pour le rétablissement de la légalité ! Je les vois, ils sont désarmés, ce sont des civils, et ils tombent ! 2 morts, dit-on à plusieurs reprises ! Tout a basculé en quelques instants !

    Je regarde CNN au lieu de la télé locale indépendante - ils ont éteint au moment où l'Armée a chargé !!!! Je reprends la télé locale... Plusieurs morts, maintenant !! On voit les blessés en sang, emportés !

    02:53

     
    J'ai voulu participer au chat avec les habitants du Honduras, j'ai envoyé mon mot, et Blogger a interrompu ! Alors j'ai ressayé le site, impossible, les TV officielles, et d'abord CNN, se taisent, j'ai enfin une chaîne qui montre le peuple dans les rues, ils descendent en masse, et puis sur l'aéroport quelques vues, les blessés, les morts,
    ...
    ça y est j'ai retrouvé la bonne chaîne.

    Le Pt du Honduras atterrit au Nicaragua - Ortega l'accueille, il parle, je fais du direct, là, comme si vous y étiez !!!

    Ca y est, le Pt du Honduras parle, il est très calme, très déterminé, il incarne la légalité, et puis Ortega prend la parole, il y a la Pte d'Argentine, Cristina, à côté de Zelaya, elle est atterrée, défaite, et puis le Pt d'Escoto prend la parole pour dénoncer les putschistes ! Le passé latino-américain ne doit pas resurgir, les militaires ne doivent plus confisquer la démocratie !

    Les manifestants de l'aéroport, je suis témoin: Tous désarmés. Certains sont en moto. D'autres portent un drapeau.... 3 h 30




    C'est fini, du moins pour ces événements-là, Zelaya a dit qu'il reviendrait dans son pays, qu'il était le Pt élu légalement, et puis il y a les Pt autour de lui, dont Cristina, il sont au Nicaragua avec Ortega.

    CNN se lance dans des considérations électorales, quelques vues de l'aéroport, aucun mot, aucune image sur les blessés et les morts, ils n'existent pas, rien sur les militaires qui ont tiré sur des civils désarmés, je suis témoin !!! Je n'ai pas vu d'armes, ils étaient à mains nues, seulement drapeaux et motos... CNN parle maintenant des élections du Mexique. Je vais voir sur les autres chaînes latino-américaines...

    Sur Canal de xmega , un court résumé, et on donne la parole aux putschistes

    Ici, EN VIVO desde Py, du sport

    Real Mamore vs Boliviar , du sport

    OlmecaTV , pause

    En définitive, à part http://www.telesurtv.net, sports, séries, pause, infos élections, quelques mots sur le Honduras - rien sur les dramatiques événements de l'aéroport ! Elle est belle, l'info !!! C'est gênant de montrer les putschistes tirer sur le peuple venu défendre son Président élu !

    Un dernier mot : L'aéroport avait été bouclé. Pendant une heure, les avions ont tourné, pas de manifestants sur les pistes d'atterrissage. Je suppose que les manifestants, trop nombreux, ont forcé les barrages pour, enfin, se retrouver au milieu de l'aéroport !

    On verra ce que diront les Infos. Là, c'était une page d'Histoire, du direct.. 3 h 59. Si, il paraît qu'il y aurait des mouvements de troupe à la frontière du Honduras ...

    Rideau, du moins pour le moment.

    Eva R-sistons

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