• Etats-Unis et Iran... A deux doigts de la guerre


    Pour que les Etats-Unis lancent leurs bombardiers et missiles sur l’Iran, il ne manquerait plus qu’un prétexte... quitte à le fabriquer de toutes pièces, écrit Abdel Bari Atwan.
     
     
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    Scène sur un porte-avions américain - Les Etats-Unis, Israël (et la France ?) sont-ils sur le point de lâcher leurs engins de mort sur la république iranienne ?

    L’amiral Mike Mullen, président du collège des Chefs d’état-major [Joint Chiefs of Staff], a annoncé dimanche que les Etats-Unis ont depuis quelques temps déjà mis au point un plan pour une frappe sur l’Iran. Il semblerait que nous devons nous attendre à une autre guerre majeure qui changera la carte politique et la vie des peuples de cette partie du monde, et pour des décennies.

    Avec l’avantage de la rétrospective, il s’agit clairement d’une pratique israélienne et américaine de vouloir recueillir une approbation publique avant de lancer la première attaque, trouvant des prétextes pour la guerre comme ils l’ont fait avec l’invasion du Sud du Liban en 2006 (qui d’après Israël était une guerre de représailles contre le Hezbollah qui avait capturé deux de ses soldats) et la sinistre farce des Armes de Destruction Massive [ADM] avant l’invasion de l’Irak en 2003 par une coalition sous commandement des Etats-Unis.

    Le Président Bush avait réellement décidé - au cours des discussions avec son allié Tony Blair, alors premier ministre de la Grande-Bretagne - du moment de la guerre contre l’Irak huit mois avant de lancer l’opération. Ces deux-là ont alors entamé le processus de démonisation, nécessaire pour convaincre leurs publics que l’action militaire était justifiée. Les politiciens, les médias et les porte-parole aux Nations Unies faisaient tous partie des pièces composant cette machinerie.

    Il y a plusieurs indicateurs montrant que des préparatifs sont en cours pour une nouvelle guerre et que la question est à présent concentrée sur le fait de trouver un prétexte pour lancer les bombardiers et missiles à long portée israéliens et américains. Voici lesquels :

    Premièrement : la décision du Tribunal international spécial pour le Liban sur l’assassinat de Rafic Hariri sera rendue publique le mois prochain. Des fuites suggèrent que le Hezbollah sera accusé d’être impliqué. Son dirigeant Sayyed Hassan Nasrallah a déjà insisté sur le fait qu’il ne tiendrait pas compte des accusations, expliquant que le Tribunal était politisé, et que les preuves ont été fabriquées. Cela signifie qu’une position peut être prise au niveau international pour condamner le Hezbollah, donnant ainsi un feu vert à une agression israélienne contre lui.

    Deuxièmement : les États-Unis ont exercé de très fortes pressions - caractérisées par des menaces et des intimidations - sur l’Autorité palestinienne de Ramallah pour qu’elle revienne à des négociations directes avec Israël. Le 29 Juillet, lors de sa réunion au Caire, le Comité pour l’Initiative de paix arabe a exhorté le président Abbas à entamer des pourparlers directs, en dépit du fait que la partie israélienne n’ait fait aucune concession sur l’une des questions majeures, telle que celle des illégales activités de colonisation. Nous avons constaté que chaque fois que Washington préparait Israël à la guerre, il y avait une série de rencontres israélo-égyptiennes à Charm el-Cheikh, des coups d’envoi pour des négociations israélo-palestiniennes, le tout avec des promesses d’un engagement américain en faveur d’un très prochain Etat palestinien indépendant.

    Troisièmement : le mois dernier Netanyahu, premier ministre d’Israël, a tenu une réunion extrêmement cordiale avec Barack Obama à la Maison Blanche. C’était très différent d’une rencontre antérieure caractérisée par l’absence de résultats et des antagonismes. Les deux hommes ont convenu de relancer les négociations de paix, présentant Israël comme voulant la paix malgré son massacre, le 31 mai dernier, de militants pacifistes sur la Flottille de la Liberté pour la bande de Gaza.

    Quatrièmement : Six soldats israéliens ont été récemment tués en Roumanie lorsque leur engin s’est écrasé lors de manoeuvres conjointes... Il y a des spéculations selon lesquelles la Roumanie et la Géorgie ont pris la place de la Turquie comme allié d’Israël et comme pont vers l’Europe. La Turquie a fermé son espace aérien à Israël pour protester contre le massacre de la Flottille et contre le blocus de la bande de Gaza.

    Cinquièmement : Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont interdit l’utilisation du téléphone mobile BlackBerry du fait que ses scripts de communication ne sont pas soumis à la surveillance des services de sécurité. Ils ont expliqué que l’interdiction se justifiait par les préparatifs pour des mesures d’urgence en cas de guerre. Il y a plus de 400 000 Iraniens dans la région du Golfe, et les journaux répandent des rumeurs sur des cellules dormantes iraniennes parmi eux.

    Sixièmement : la visite commune surprise de la semaine dernière du roi saoudien Abdullah bin Abdul Aziz et du président syrien Bachar al-Assad à Beyrouth ; ils y ont exhorté les dirigeants des organisations rivales à convenir d’une trêve, face à l’anxiété croissante au sujet une nouvelle guerre civile si le Hezbollah se retrouvait accusé de l’assassinat de Rafic Hariri. Cela met en évidence un plan israélien pour attaquer le Liban.

    Septièmement : Israël a achevé les essais de son système de défense anti-missile, « le dôme de fer », le 20 juillet. La Syrie a été récemment accusée d’avoir fourni des missiles Scud au Hezbollah .

    Huitièmement : pour la première fois depuis plusieurs années, des roquettes ont été lancées contre Israël depuis le désert du Sinaï. On pense qu’il s’agissait de fusées à longue portée de type Grad (russe). Ceci survient comme un avertissement à Israël, disant que la réplique à une agression ne viendrait pas seulement du Sud-Liban mais aussi du Sinaï et de la bande de Gaza.

    L’amiral Mullen faisait preuve de raison quand il a dit être préoccupé par les coûts élevés d’une autre guerre à la fois en termes de vies humaines et en termes économiques. Les résistants islamistes et les troupes iraniennes sont de redoutables combattants qui sont prêts à mourir plutôt que de hisser le drapeau blanc, au contraire des régimes arabes si friands de capiutaltions. La guerre en Afghanistan dure depuis neuf ans, et depuis sept ans en Irak. Le Hezbollah a résisté à l’agression israélienne pendant plus de trente-quatre jours et n’a pas été brisé, et le Hamas n’a pas été vaincu après plus de trois semaines de guerre lorsque Israël a envahi Gaza l’hiver 2008-2009. Ce fut le début d’un tournant dans l’opinion mondiale, Israël se révélant être un Etat voyou raciste qui commet des crimes de guerre et viole toutes les lois internationales.

    Le président Obama a annoncé hier que toutes les troupes américaines en première ligne quitteront l’Irak en Septembre. Il ne veut pas que ses troupes deviennent des otages en cas de guerre avec l’Iran. Dans ce qui se révèle être d’une grande ironie historique, les Iraniens sont le plus fort contingent dans l’actuel régime irakien sous l’égide des Etats-Unis.

    La récente réconciliation saoudo-syrienne n’est pas une garantie de stabilité au Liban, ces pays exerçant une moins grande influence comparée à celle de l’Iran dont les liens avec les branches politiques et militaires du Hezbollah sont bien connus.

    Mohammad Baqer Zolghadr, vice-ministre iranien dans les affaires de sécurité intérieure a averti hier que dans le cas d’une attaque, l’Iran ripostera contre Israël comme contre les intérêts américains dans le Golfe. Ses missiles Shahab-3 à longue portée de 2000 km sont certainement capables de cela.

    Nous n’excluons pas la possibilité que toutes ces menaces soient tout simplement un autre chapitre dans la longue guerre psychologique entre Téhéran et Washington. Mais la résistance des Talibans et le retrait des Néerlandais, des troupes polonaises et australiennes du théâtre afghan commencent à ressembler à une défaite pour l’OTAN.

    Se pourrait-il que, après avoir fait machine arrière en Irak et avoir échoué à apporter la paix en Palestine, les Etats-Unis et les États arabes dits modérés souhaitent affronter un nouveau champ de bataille ? Telle est la stratégie d’un joueur qui face à ses pertes, prend des risques encore plus grands dans l’espoir de tout gagner, alors qu’il finit par tout perdre.

    Les guerres en Irak et en Afghanistan n’ont en rien contribué à améliorer la sécurité américaine, bien au contraire : les Etats-Unis sont entraînés dans des guerres coûteuses et épuisantes, le processus de paix s’est effondré en même temps que l’économie et, surtout, la menace d’Al- Qaida n’a pas diminué mais s’est au contraire renforcée, et cette organisation n’a cessé de s’étendre à travers le monde.

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    * Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du quotidien al-Quds al-Arabi, grand quotidien en langue arabe édité à Londres. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.

    Du même auteur :

    -  Blair est un ami de la famille Khadafi - 5 juillet 2010
    -  Un but iranien dans les dernières secondes... - 24 mai 2010
    -  Négociations indirectes ? Une perte de temps - 15 mai 2010
    -  Netanyahu défie Obama - 6 avril 2010
    -  Netanyahu-Obama : une tempête dans un verre d’eau - 29 mars 2010
    -  Conseil de guerre à Damas - 20 mars 2010
    -  La Grande-Bretagne va protéger les criminels de guerre israéliens - 11 mars 2010
    -  La collusion européenne avec le terrorisme israélien - 24 février 2010
    -  Israël et la « Petite-Bretagne » - 21 janvier 2010


     
     

    3 août 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.bariatwan.com/index.asp?...
    Traduction : Nazem

     

     


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  • Ce qu’Israël attend effectivement de sa campagne de bombardement de l’Iran

    Gareth Porter


    Dans leur délire criminel et belliciste, les Israéliens ont à présent pour objectif de déclencher une guerre avec l’Iran, puis d’obliger les Etats-Unis à la terminer, écrit Gareth Porter.
     
     
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    Bombardements israéliens, avec bombes au phosphore, sur la bande de Gaza l’hiver 2008-2009. Nul doute qu’une massive campagne de bombardements sur l’Iran verra l’utilisation de la panoplie d’armes les plus meurtrières concoctées dans les laboratoires israéliens et US.

    La justification du bombardement israélien de l’Iran avancé par Reuel Marc Gerecht coïncide avec l’ouverture d’une nouvelle campagne du lobby israélien en faveur de la résolution 1553 proposée à la Chambre des représentants par laquelle celle-ci exprimerait son plein appui à une telle attaque israélienne.

    Dans cette campagne, il est important de comprendre que l’objectif de Gerecht et du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahou est d’appuyer une attaque israélienne afin d’impliquer les États-Unis dans une guerre totale, directe avec l’Iran.

    C’est la stratégie adoptée depuis longtemps envers l’Iran, parce qu’Israël ne peut pas mener une guerre en Iran sans la pleine participation des USA. Israël veut être sûr que les USA finiront la guerre qu’il veut lancer.

    Gerecht espère ouvertement que toute réaction iranienne à une attaque israélienne déclencherait une guerre totale des USA contre l’Iran. « Si Khamenei a une pulsion de mort, il laissera la garde révolutionnaire poser des mines dans le détroit, entrée du golfe persique » écrit Gerecht. « Ce serait la seule chose qui pousserait le Président Obama a frapper l’Iran militairement... » Gerecht suggère que la même logique s’appliquerait à tout acte « terroriste iranien contre les USA après une frappe israélienne » ; par cela il entend en fait toute attaque contre une cible US au Moyen-Orient. Gerecht écrit qu’Obama pourrait être « obligé » de menacer l’Iran de représailles majeures « immédiatement après une attaque surprise par Israël ».

    C’est la phrase clé dans cette très longue argumentation de Gerecht. Obama ne sera pas « obligé » de se joindre à l’agression israélienne contre l’Iran à moins de pressions politiques intérieures irrésistibles. C’est la raison pour laquelle les Israéliens sont déterminés à rallier une forte majorité au Congrès et auprès de l’opinion publique en faveur de la guerre, coupant ainsi l’herbe sous le pied d’Obama.

    Sans la certitude qu’Obama serait prêt à rejoindre la guerre derrière Israël, il ne peut y avoir de frappe israélienne.

    L’argument de Gerecht au sujet de la guerre repose sur un scénario cauchemardesque irréel dans lequel l’Iran distribue des armes nucléaires aux extrémistes islamistes dans tout le Moyen-Orient. Mais le véritable souci des Israéliens et de leur groupe de pression, comme l’a dit Gerecht ouvertement par le passé, est de détruire le régime islamique iranien dans un paroxysme de violence militaire étasunienne.

    Gerecht a révélé pour la première fois ce fantasme néocon - israélien en 2000 déjà, avant que le programme nucléaire iranien ne soit même pris au sérieux, dans un article écrit pour un livre publié par le Project for a New American Century. Gerecht a affirmé que si l’Iran pouvait être surpris en flagrant délit d’« acte terroriste », la Marine USA « riposterait avec fureur ». L’objet d’une telle réaction militaire, écrivait-il, serait de « frapper les mollahs au pouvoir de manière véritablement dévastatrice ainsi que les institutions répressives qui les y maintiennent ».

    Et pour que chacun comprenne ce que cela signifie, Gerecht a été encore plus explicite « c’est-à-dire frapper, non pas à minuit, avec des missiles de croisière pour minimiser le nombre des victimes. Les ecclésiastiques riposteraient presque certainement à moins que Washington n’utilise une force écrasante et paralysante.

    En 2006 -2007, le parti belliciste israélien avait des raisons de croire qu’il pouvait saisir le contrôle de la politique des USA assez longtemps pour obtenir la guerre qu’il voulait, parce qu’il avait placé David Wurmser, un de ses agents les plus militants, dans une position stratégique lui permettant d’influencer cette politique.

    Nous savons à présent que Wurmser, ancien proche conseiller de Benjamin Netanyahou - alors qu’il était aussi le principal conseiller du vice-président Dick Cheney pour le Moyen-Orient - avait insisté pour que l’armée US utilise une force écrasante contre l’Iran. Après avoir quitté l’administration en 2007, Wurmser a révélé qu’il avait plaidé en faveur d’une guerre des USA contre l’Iran, non pas pour arrêter son programme nucléaire, mais pour obtenir un changement de régime.

    « Ce n’est que dans le cadre d’un assaut fondamental contre la survie du régime, que nous vous aurons l’appui d’Iraniens ordinaires » a déclaré Wurmser au journal The Telegraph. L’attaque étasunienne ne devrait pas se limiter aux objectifs nucléaires ; elle devrait viser une destruction complète et massive. « Si nous commençons à tirer, nous devons être prêts à vider notre chargeur. Ne tirez pas sur un ours, si vous n’êtes pas prêt à le tuer ».

    Bien entendu, ce genre de guerre ne pourrait pas être lancée à l’improviste. Il faudrait un casus belli pour justifier une attaque initiale limitée qui permettrait ensuite d’escalader rapidement la force militaire étasunienne. En 2007, agissant sur les conseils de Wurmser, Cheney a essayé d’amener Bush à provoquer une guerre avec l’Iran au sujet de l’Irak, tentative que le Pentagone a fait échouer. Alors que Wurmser commençait à susurrer ce conseil dans l’oreille de Cheney en 2006, Gerecht présentait le même argument dans le Weekly standard :

    Bombarder les installations nucléaires signifierait que nous déclarons la guerre au régime clérical. Nous ne devons pas nous faire d’illusions à ce sujet. Nous ne resterions pas en coulisse pour observer les mollahs construire d’autres sites. Si les mollahs au pouvoir devaient reconstruire les installations détruites - et il serait surprenant que le régime clérical plie après un premier bombardement - nous devrions frapper jusqu’à ce qu’ils arrêtent. Et si nous avions un doute au sujet de l’emplacement de leurs nouvelles installations (et il est absolument probable que le régime essaierait de les enterrer profondément sous des zones fortement peuplées) et s’il était raisonnable de suspecter une reprise de la construction, nous devrions envisager au minimum d’avoir recours à des forces d’opérations spéciales pour pénétrer dans les sites suspects.

    L’idée de lancer une guerre de destruction US contre l’Iran touche à la folie, raison pour laquelle les dirigeants militaires étasuniens lui ont opposé une résistance farouche, tant sous l’administration Bush que sous celle d’Obama. Mais Gerecht montre clairement qu’Israël estime pouvoir utiliser son contrôle du Congrès pour obliger Obama a se soumettre. Les Démocrates du Congrès, se vante-t-il, « sont mentalement dans une galaxie différente par rapport à celle de l’époque Bush ». Bien qu’Israël soit de plus en plus considéré dans le monde comme un État voyou après les atrocités de Gaza et le massacre par des commandos de civils non armés à bord du Mavi Marmara, son emprise sur le Congrès est plus forte que jamais.

    En outre, les sondages réalisés en 2006 montrent que la majorité des Étasuniens ont déjà été persuadés d’ appuyer la guerre contre l’Iran - en grande partie parce que plus des deux tiers des personnes sondées avaient l’impression que l’Iran possédait déjà des armes nucléaires. Les Israéliens espèrent apparemment exploiter cet avantage. « Si les Israéliens bombardent maintenant, ils auront probablement le soutien de l’opinion publique étasunienne », écrit Gerecht . « Et peut-être de façon décisive ». Nétanyahou doit être content de pouvoir faire pression sur Barak Obama afin qu’il se joigne à une guerre israélienne d’agression contre l’Iran. Après tout, c’est Netanyahou qui a déclaré en 2001 « je connais l’Amérique. L’Amérique est une chose que l’on peut bouger très facilement une fois qu’on l’a aiguillée dans la bonne direction. Elle ne nous fera pas obstacle ».

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    * Gareth Porter est historien et journaliste investigateur de l’aspect sécurité de la politique nationale US ; après avoir brièvement enseigné dans une université pendant les années 80, il est devenu indépendant. Il est l’auteur de quatre livres dont le dernier est intitulé Perils of Dominance : Imbalance of Power and the Road to War in Vietnam (University of California Press, 2005). Il écrit régulièrement pour Inter Press Service au sujet de la politique US envers l’Iran et l’Irak depuis 2005.


     
     

    30 juillet - Commondreams.org - Cet article peut être consulté ici :
    http://www.commondreams.org/view/20...
    Traduction : Anne-Marie Goossens

     

     


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  • Afghanistan, Irak, demain l’Iran: la vérité fait peur

    Après la diffusion de documents par le jeune soldat -dont depuis on a appris qu’il se trouvait incarcéré dans une prison militaire au Koweit quand il a envoyé les dits documents- un certain nombre de questions demeurent, d’abord comment a-t-il pu faire ? Ensuite pourquoi, et enfin quelles conséquences. Sans pouvoir prétendre aujourd’hui à répondre à toutes ces interrogation, un certain nombre d’informations parvenues dans la seule journée du 30 juillet permettent d’éclairer le fait et surtout lui donner sa véritable dimension, celle d’une fuite en avant dans le mensonge pour aller toujours plus loin dans la folie, le pillage, la destruction… Tout en parant ceux qui accomplissent ces crimes des vertus démocratiques. Le jeune soldat est-il un traitre ou un héros et s’il n’était qu’un symptôme de ce que représente la guerre, celles d’aujourd’hui et celle de demain si nous n’y prenons garde…

     Le jeune soldat a-t-il agi seul ? La guerre hors limite :

    Le fait que ce soit le soldat Bradley Manning , de l’armée des Etats-Unis qui ait diffusé les documents a été découvert par le pirate informatique (hacker), Lamo. Le jeune soldat était déjà d’ailleurs incarcéré dans une prison militaire et Lamo qui l’a détecté pense de ce fait il a eu une aide technique… ,Lamo, a été lui-même en prison en 2004 pour s’être introduit dans les systèmes informatiques du The New York Times, Microsoft et Lexis-Nexis avec l’intention, selon lui ,de tester les défenses de ces entreprises.Cette note informative qui est parue aux Etats-unis et en Amérique latine témoigne du fait que nous sommes entrés dans un nouvel âge de la guerre, lequel ?

    Dans mon blog, j’avais présenté un livre de deux stratèges chinois, La Guerre hors limites , Qiao Liang & Wang Xiangsui, Payot, Rivages, 2003. Ce livre est un remarquable ouvrage de stratégie rédigé par deux colonels de l’armée chinoise. Les auteurs nourrissent leur analyse d’une réflexion solide sur la Première guerre du Golfe, elle-même nourrie d’une excellente connaissance des auteurs classiques et contemporains de l’art stratégique.Le cœur de leur réflexion est simple : jusqu’à notre époque, les progrès dans l’art de la guerre reposaient toujours pour l’essentiel sur des progrès technologiques, et chaque guerre pouvait être qualifiée par sa technologie la plus récente (guerres d’artillerie, guerres aériennes, etc.).

    Avec toujours plus un déplacement du champ de bataille vers les population civile, intié par Hitler et qui a marqué toute la deuxième guerre mondiale et rapidement adopté par les Etats-Unis, Hiroshima, les nappes de bombes à partir des B 52. La Première guerre du Golfe, à cet égard, marque l’acmé de ce mouvement avec une mobilisation de l’électronique, de l’information, du traitement de l’information et de la domination aérienne sans précédent.

    Mais, pensent les auteurs, ce mouvement est aujourd’hui achevé. Les technologies de la communication, l’imcrication des sociétés mondialisées sont telles que : de très nombreux facteurs peuvent désormais être utilisés comme arme de guerre ;
    la combinaison des « armes » existantes ouvre de telles possibilités que tous les progrès à venir reposeront sur cet art de la combinaison.

    Extrait :

    « A l’époque de la synthèse des techniques et de la mondialisation (…) la relation entre armes et guerre a été réordinnée, tandis que l’apparition d’armes de nouvelles conception et surtout de nouvelles conceptions d’armes ont progressivement brouillé le visage de la guerre. Une seule attaque de « hacker » compte-t-elle pour un acte hostile ? L’emploi d’instruments financiers pour détruire l’économie d’un pays peut-elle être considérée comme une bataille ? La diffusion par CNN du cadavre d’un soldat américain exposé dans les rue de Mogadiscio a-t-elle ébranlé la détermination des Américains de se comporter comme le gendarme du monde, et modifié du même coup la situation stratégique mondiale ? »

    La guerre moderne mêle à la fois occupation aérienne et territoriale, information, culture, médias, manipulation psychologique, action économique, menace écologique… dans des combinaisons imprévues et sans cesse variable.

    Les auteurs développent avec rigueur et conséquences ce postulat et présentent, de manière très convainquante ce qu’ils estiment être désormais la méthode essentielle du nouvelle Art de la guerre : « la combinaison hors limites ».

    Cette guerre a déjà commencé, et les hackers en font partie intégrante, parce que quand il a été écrit internet était à un stade balbutiant mais désormais on doit y intégrer cet extraordinaire mais parfois repoussant amas de rumeurs, d’informations mais aussi de désinformation.

    La guerre totalement assymétrique devient de simple police

    J’ajouterai que l’extraordinaire est lié au nouvel ennemi que se sont fabriqués les puissances occidentales en suivant les Etats-Unis et de ce point de vue ce qui se passe en Afghanistan et en irak est exemplaire. Déjà préfiguré par la déroute des armées Etatsuniennes en Somalie juste après la guerre du Golfe de 1991. Une armée d’une lourdeur inouïe conçue pour l’affrontement avec une autre grande puissance, une armée mercenaire avec une logistique démesurée se trouve confrontée à des rebelles et à une population qui ne peut plus supporter une telle occupation.Cette armée doit affronter un adversaire si assymétrique que sa mission en devient de simple police et elle ne sait faire régner que le chaos. Elle a de surcroît un étrange cahiers de charges : il ne doit y avoir aucun mort dans l’armée d’invasion.

    Il faut encore ajouter le fait que l’armée devenue de métier, formée d’engagés et avec de plus en plus de mercenaires, n’est plus l’instrument du patriotisme mais le symptôme de sa crise, avec un maximum de jeunes chômeurs, voire de latinos cherchant un moyen de s’intégrer rapidement à la nationalité des Etats-Unis mais aussi d’autres pays occidentaux alors que comme en Arizona les frontières se ferment et l’immigration est de plus en plus délinquante. L’armée avec son complexe industrialo militaire générateurs d’immenses profits à un bout de la chaîne, puisque les guerres se chiffrent en milliard de dollars, la privatisation croissante de ses fonctions et une population recrutée sur la base de la crise est envoyée se battre contre des peuples de misérables dont elle ignore tout et finit par provoquer un sursaut patriotique de la part de l’adversaire.

    C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier une nouvelle intervenue également hier 30 juillet:2010 : ce jour-là, des dizaines d’habitants de Kaboul se sont insurgés et ont blessé trois policiers et ont mis le feu à deux véhicules de l’OTAN lors d’une manifestation populaire, après qu’un véhicule de l’Alliance Atlantique ait été impliquée ce vendredi dans un accident de circulation qui a coûté la vie à au moins quatre civils, avant de prendre la fuite. L’accident à eu lieu à trois heures de l’après-midi (heure locale)dans la zone résidentielle de Bebe Mahro – proche de l’aéroport de Kaboul- quand un car de tourisme avec six occupants à bord a explosé après un choc avec un véhicule de l’OTAN qui faisait partie d’un convoi, qui tentait de rentrer dans la rue principale. Les forces afghanes ont immédiatement fermé la zone mais un grand nombre d’habitants ont commencé à se regrouper sur les lieux de l’accident pour voir ce qui se passait, selon une information de l’agence afghane Pajhwok.

    Quand ils ont su que le vehicule de l’OTAN était à l’origine du sinistre et avait pris la fuite, les habitants de la capitale ont commencé à jeter des pierres sur les véhicules alliés qui circulaient aux alentours et ont mis le fu à certains d’entre eux. Trois policiers ont éte blessés par les jets de pierre.Finalement la police afghane a pu disperser la foule qui hurlait sa colère contre les troupes étrangères et le président afghan, Hamid Karzai.Lincident a donné lieu à une enquête par la police afghane et la Force Internationale d’Assistance pour la sécurité en Afghanistan (ISAF), il y a eu dans le véhicule civil quatre morts et deux blessés.

    Cet incident est caractéristique de l’exaspération des populations, il ne s’agit plus seulement des zones rebelles mais bien du centre de la capitale, de sa zone résidentielle que l’on prétend pacifiée. Cette situation est à mettre en relation avec la manière dont les soldats nord-américains en Iraq sont placés dans des zones lointaines pour les protéger de la population.

    Quelle menace contre la sécurité nationale ?

    Cet état de fait qui ne cesse de se reproduire nous incite à dire notre accord avec ce que déclarait le 29 juillet »la vérité fait peur : le reporter DAVE LINDORFF

    « La réponse initiale de la Maison blanche à la sortie de 92,000 pages de rapports sans complaisance sur le terrain par les États-Unis force en Afghanistan pendant la période de 2004-2009 – qu’il s’agissait là d’ une menace à la sécurité nationale et aux vies des troupes américaines – était aussi prévisible que grotesque. Ces documents n’ont révélé rien de nouveau pour les ennemis de l’Amérique en Afghanistan ou le Pakistan. Les combattants Talibans savaient parfaitement que leurs missiles guidés par infrarouge avaient avec battu avec succèsdes hélicoptères américains. Ils n’ont révélé rien de nouveau pour le service secret du Pakistan, l’ISI.

    Les Pakistanais savaient qu’ils aidaient le Taliban avec leurs renseignements, la planification stratégique et des armes dans leur combat contre des forces américaines et le régime actuel de marionnettes à Kaboul. Ils n’ont rien révélé non plus à la population civile très patiente en Afghanistan non plus.Les Afghans savent que des forces américaines les ont visés aux points de contrôle, bombardant effrontément leurs maisons et villages dans des tentatives de frapper des supposés leaders Talibans ou Al Qaeda et dissimulant ces atrocités quand des hommes innocents, des femmes et des enfants sont les victimes.

    Non, l’idée que la sortie de ces documents est une menace est un mensonge aussi énorme que celui des deux la dernière administration de Président George W. Bush et l’administration actuelle de Barack Obama ont lancé, les EU sont engagés dans « une bonne guerre, en essayant de battre »des terroristes »et établir un gouvernement démocratique en Afghanistan.C’est ce qui fait que la sortie des documents de WikiLeaks comme la sortie de ceux deDaniel Ellsberg et de Tony Russo du Pentagone jadis. Ce n’est pas tellement qu’il y ait des nouvelles informations explosives dans ces documents, quoiqu’il y en ait certains. C’est le fait qu’ils exposent au public américain la profondeur et l’étendue de la réalité du gouvernement et du Pentagone dans les guerres en question » counterpunch 29 juillet, traduit par danielle bleitrach

    La révélation est pour nous peuples occidentaux qui acceptons que l’on mène de telles guerres en notre nom.

    Le dernier symptôme de la profondeur de la crise : le suicide

    Alors que le challenge est de zéro morts chez les soladats des puissances occidentales que l’on considère comme de la porcelaine fragile, un mal plus profond les ronge. Le taux de suicide chez les soldats dans l’armée des Etats-Unis dépasse pour la première celui des civils depuis la guerre du Viet-Nam, dit le New York Times du 30 juillet.

    Un nouveau rapport du Pentagone met en évidence le chiffre record de 160 suicides pour les effectifs en service dans l’année qui intervient entre le 1 octobre 2008 et le 30 septembre 2009.
     
    Le document met en cause la responsabilité du haut commandement pour ignorer les problèmes croissants de maladie mentale, de drogues et délits entre les soldats.

    Selon le texte, un tiers des troupes prend au moins un médicament sur ordonnance et 14% ingère un quelconque type d’analgésique fort.. selon le rapport, à peu près 20 de chaque 100 mille soldats se sont donnés la mort comparé le premier de 19 par chaque 100 mille citoyens à l’intérieur de la population civile.

    Le suicide n’est pas un phénomène individuel expliquait Durkheim, il illustre en quelque sorte l’état réel des rapports sociaux et il mettait en évidence, le suicide anomique, celui où l’individu perd contact avec les autres comme d’ailleurs avec le sens de ses actes.

    Cependant, le président Barack Obama a sanctionné ce jeudi une loi de financement de guerre qui octroie 37 milliards de dollars plus aux guerres de l’Afghanistan et de l’Iraq. Il l’a fait avec le soutien massif des républicains et une faille de plus en plus manifeste dans la population qui l’a élu.

    En France, si l’on excepte la position courageuse de Paul Quiles dans une tribune du monde, pour nos médias et nos hommes politiques nous ne serions pas concernés, le Monde Du 29 juillet accomplit même l’exploit d’attribuer la totalité de la catastrophe afghane au président Bush qui n’a pas assez envoyé de troupes, heureusement Obama le fait selon ce quotidien. L’erreur poursuit le « grand » quotidien du soir a été que Bush centre tout sur l’irak.

    Oui et avec les résultats que l’on voit qui ne valent pas mieux que ceux de l’Afghanistan.

    Mais pour le Monde très représentatif du consensus droite gauche non seulement sur la guerre mais sur l’absence d’alternative à la société actuelle s’agit de sauver le soldat Obama pour nous permettre de nous lancer tous dans l’assaut contre l’Iran. La fuite en avant du docteur Fol amour…

    Danielle Bleitrach Ici


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  • La réalité sur le terrain dément les discours d’Obama.

    L’Afghanistan en ruines (Counterpunch)

    La violence en Afghanistan s’est accrue en 2010 en raison de "l’escalade" américaine de la poursuite des Talibans et du nombre croissant des attaques sur les civils afghans. Ces attaques ont atteint leur plus haut niveau depuis l’invasion des USA en 2001 selon l’organisation pour les droits de l’homme Afghanistan Rights Monitor (ARM). ARM estime que plus de 1000 civils ont été tués cette année et 1500 blessés. Et dans le même temps les Talibans "sont devenus plus résistants, plus adaptables et plus meurtriers".

    On pense que les USA sont responsables du tiers environ des morts civiles tandis que les forces des Talibans seraient à l’origine de plus de 60 pour cent des morts. Le rapport de l’ARM de ce mois-ci constitue un aveu notable de la part de ceux qui sont sur le terrain que la promesse des USA d’aider à "stabiliser" l’Afghanistan et à réduire la violence et le terrorisme s’avère plus rhétorique que réelle. Les 140 000 soldats supplémentaires que les USA ont envoyé en Afghanistan semblent avoir mis les Afghans en plus grand danger de mort encore en provoquant une escalade de la violence qui rend le pays de plus en plus incontrôlable.

    Des études sociales récentes de l’ONU indiquent que l’Afghanistan demeure un des pays les plus misérables de la planète. L’espérance de vie n’y est hélas que de 44 ans et il n’y a pas de pays au monde (à part le Niger) où elle soit plus faible. Les statistiques de l’ONU pour le Développement Humain de 2009 montrent que l’Afghanistan fait partie des 10% du monde où la production intérieure brute (PIB) est la plus faible, des 20% du monde où le taux d’alphabétisation est le plus faible, des 4% où l’espérance de vie est la plus basse et des 30% où la malnutrition des enfants est la plus grande. L’Afghanistan a cependant des résultats excellents dans un domaine : celui de l’émigration. L’Afghanistan figure dans les 30% du monde où le taux d’émigration est le plus élevé, ce qui est indicatif de la terrible menace que l’occupation USA-NATO fait peser sur les civils.

    La popularité de la guerre en Afghanistan est à son plus bas niveau historique en ce milieu d’année 2010. Les Américains semblent conscients que la situation dans le pays ne progresse pas, au contraire elle empire en termes de pertes humaines civiles afghanes et militaires américaines. L’opposition publique grandissante est le signe que la rhétorique d’Obama pour défendre la guerre perd chaque jour de sa force et de son pouvoir de conviction. Selon un sondage de Newsweek, le pourcentage d’Américains qui ne sont pas d’accord avec la manière dont Obama gère le conflit a doublé, passant de 27% en février à 55% en juin. Selon le Washington Post-ABC, alors que 52% d’Américains étaient en faveur de la guerre juste après le discours d’élection d’Obama en décembre 2009, ce chiffre est tombé à 44% au début de juin 2010. Dès avril de cette année, le sentiment que cette guerre "ne valait pas la peine" d’être menée et qu’il fallait s’y opposer était partagé par une majorité d’Américains.

    Les pertes américaines en 2010 ont été les pires de toute la guerre. Elles ont atteint une moyenne de 32 soldats par mois alors qu’en 2009 elles étaient de 29 par mois et 13 par mois en 2008. Les pertes américaines ont en fait augmenté régulièrement chaque année depuis 2001 témoignant du sacrifice croissant que ce conflit exige du peuple américain. Les médias américaines ont largement ignoré l’augmentation des pertes américaines et même depuis qu’ils ont commencé à en parler à la fin de 2009, peu d’articles ont paru sur le niveau historique des pertes. Il semble que les journalistes aient bien appris leur leçon et qu’ils ne veuillent pas "jouer les trouble-fêtes" dans une guerre que les deux partis politiques soutiennent en dépit de l’opposition grandissante des citoyens.

    Anthony DiMaggio Ici

    Anthony DiMaggio est le directeur de media-ocracy (www.media-ocracy.com), un quotidien Internet qui se consacre à l’étude des médias, de l’opinion publique et de l’actualité. Il est l’auteur de When Media Goes to War ("Quand les médias vont en guerre") (2010) et de Mass Media, Mass Propaganda ("Médias de masse, propagande de masse") (2008). On peut le joindre à mediaocracy@gmail.com

    Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/dimaggi...

    Traduction : D. Muselet


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  • Anatomie d’une attaque israélienne contre l’Iran

    Un article publié sur le site internet www.atimes.com relate en détails une attaque aérienne d'Israël contre l’Iran. Extraits traduits de cet article du 01/07/2010 de David Moon.Ci dessous carte des bases militaires aériennes israéliennes fournie par l'IAF.

    Bases Israël

     Bases aériennes militaires israéliennes

    …Etant donné le statut co régional comment l’IAF (Israeli Air force) pourrait frapper l’Iran sans que son approche ne soit détectée ou au moins non reconnue au retour si la décision est prise à Jérusalem que la menace existentielle posée par le progrès du nucléaire iranien ne peut plus être tolérée sur le plan sécuritaire ( c’est la « justification » israélienne ndlt).

    Bien que la coordination des logistiques et les tactiques d’une telle mission longue distance - 1600 KM - directe de Tel Aviv jusqu’à la centrale d’enrichissement d’uranium de Natanz - soit redoutable, les réalités stratégiques ou politiques doivent être définies avant d‘entreprendre quoi que ce soit.

    Le survol de l’Irak pour atteindre directement l’Iran est hors de question. Une telle voie créerait des frictions avec les US qui sont responsables de la souveraineté aérienne de l’Irak, et le prochain gouvernement irakien sera surement de composition fragile. On peut affirmer que les US considèrent la stabilité de l’Irak bien plus importante pour leurs intérêts que des appartements à Jérusalem Est, donc la ligne droite pour Israël par survol de l’Irak serait un prix trop cher à payer pour Israël.

    L’itinéraire possible pour aller en Iran, démarrant au crépuscule dans la nuit noire d’une nouvelle lune, c’’est de faire un grand cercle autour de l’Iran. Seule une planification prudente faite avec un minutage et une exécution précise permettra de réussir. Pour cet itinéraire, pratiquement tous les atouts possibles de logistiques et de soutiens de l’AIF seraient utilisés.

    Pour tout bombardier F-151 et F-161 le premier soutien serait méditerranéen à proximité d’une ville syrienne de Latakin, où jusqu’à 3 KC-707 (tankers aériens) seront stationnés là pour assurer en vol le ravitaillement du groupe d’attaque. Cet approvisionnement en carburant est absolument nécessaire pour les F-161 dont les capacités de vol sont de 1780 KM. Réapprovisionner les F-151 (capacité de 4425 KM) est souhaitable mais pas nécessaire sauf si les renseignements suggèrent des cibles au-delà de l’est iranien.

    Pour contourner l’espace aérien turc et la capacité de l’armée turque à lancer l’alerte entendue dans tout l’OTAN le groupe d’attaque doit voler à basse altitude dans le nord de la Syrie accompagné de deux paires de Golfstream G-550 l’une des deux servant de NCCT (network -centric collaborative targeting ) et l’autre utilisant la technologie Senior Suter . Le G-550 est un petit avion qui peut accompagner sur la distance et à la même vitesse le groupe d’attaque aller retour sans avoir besoin de se réapprovisionner en carburant - donc capable de relever le défi.

    Le NCCT des avions détecte les radars de défense anti aérienne. Le Suter émet un rayon contenant ce que l’on appelle dans le jargon informatique « un ver « dans ces radars capable de paralyser la totalité d’un réseau de défense aérienne, si un tel réseau fonctionne sous contrôle centralisé.

    Cette technologie dont l’US Air Force a été pionnière et une partie du code appelé le programme « Big Safari » constitue quelque chose de grisant qu’on dit avoir fait des prouesses contre la Syrie lors de l’attaque sur le réacteur nucléaire (version israélienne ndlt) conçu par la Corée du Nord au Nord de la Syrie en Septembre 2007. Le soutien des G-550 sera instrumental à chaque kilomètre de la mission.

    De l’artillerie anti aérienne (AAA) non regroupée en réseau dans des états hostiles à Israël peut nécessiter des F-161 expérimentés et de vrais missiles AGM-88 anti radiation de haute vélocité pour la mission.

    Ainsi le lancement le 11 Juin 2007 du satellite Ofek-7 une nouvelle application de haute technologie comme l’a noté Richard B Gasparre, également une source sur les G -550 au service de l’IAF sur le site airforcetechnology-com, est un « … satellite de reconnaissance qui fournit aux spécialistes des renseignements israéliens une capacité de cartographie de sites et systèmes d’une précision sans précédent ». Nul doute qu’Ofek-7 a contribué à la planification de la mission d’attaque de l’IAF contre la Syrie.

    On peut compter sur ces puissants outils pour permettre au groupe d’attaque d’esquiver de quelque 240 KM soit l’espace aérien irakien ou turc pour atteindre l’espace aérien iranien sans être détecté. La distance en ligne directe de Latakin à Tabriz en Iran est de 988 KM. Le vol est plus court si les Israéliens évitent la Turquie et coupe à travers le coin kurde.

    A un point désigné au dessus du Nord de l’Iran, le groupe d’attaque se divise en vols Q et E. Le vol Q vole 560 Km en direction du Sud Est pour atteindre les sites d’enrichissement d’uranium connus de Qom (en construction) et Natanz (opérationnel). Le vol E se dirige vers le site de développement de stockage de gaz d’Esfahan et de l’installation du réacteur à l’eau lourde à Arak vers une direction plus au Sud à 774 KM.

    Pendant tout ce temps les avions G-550 Suter et NCCT travaillent en tandem et avec les F-161 suppriment les radars et AAA tandis que les F-151 assurent une couverture contre toute menace d’attaque aérienne par les forces aériennes de l’Iran.

    Le groupe d’attaque peut compter sur l’aide de missiles de croisière turbo Popeye lancés d’au moins un sous marin nucléaire dans la Mer Arabe contre des cibles en Iran afin de protéger les avions israéliens, dégrader la réponse de l’ennemi et semer la confusion au sein de l’armée iranienne.

    A un moment donné l’une des 3 plateformes de l’US Air Force RC-135 Rivet Joint ELINT (renseignements électroniques) dans la zone « verra » les radars de la défense aérienne iranienne et entendra une explosion de voix iraniennes sur les ondes ouvertes et synthétisera rapidement ce qui se passe en Iran. Ces données collectées seront immédiatement transmises via le Commandement Central à Washington pour dissémination comme l’exige le Conseil National de Sécurité, incluant le président US, Barack Obama.

    7 heures auparavant, au moins 3 KC-707 de l’IAF auront effectué 5600 KM autour de la Péninsule Arabe, probablement peints comme des avions 707 de transport de fret commercial, transitant dans l’espace aérien international vers un point de rencontre au dessus de la partie nord du Golfe Persique. A cette grande distance, chaque KC-707 va transporter seulement environ 85 000 lbs de carburant pour réapprovisionner les F-161 gourmands parcourant 725 KM de Qom et 563 KM d’Esfahan.

    Chaque F-151 nécessitera au moins 5000 lbs de carburant pour le dernier parcours d’environ 1600 KM à travers le Nord de l’Arabie Saoudite puis retour à la base. Les Israéliens doivent déterminer la combinaison de F-161 et de KC-707 engagés pour la mission.

    Au dessus et au-delà du Golfe Persique, étant donné la présence de l’US Navy et de plateformes aériennes AWACS telles l’EC-2 Hawkeys et E-3 Sentry avec en parallèle des radars SPY-1 de croiseurs de l’US Navy et de destroyers, les Israéliens ne peuvent pas du tout espérer que le réapprovisionnement des F-161 passera inaperçu. Au cours de cette évolution tout avion de l’IAF endommagé et incapable de rentrer à sa base peut plonger à proximité d’un navire de l’US Navy pouvant raisonnablement compté être secouru.

    Beaucoup de choses dépendront de ce que feront les US des informations disponibles. Obama choisira t-il d’informer de la situation le Conseil de Coopération irakien et des alliés du Golfe ou bien différents radars US vont-ils simplement passer en « mode diagnostic » comme si les opérateurs ne peuvent croire ce qu’ils voient ?

    Si la décision d’Obama c’est de regarder et d’écouter, le groupe d’attaque peut essayer de rentrer à sa base à travers le Nord de l’Arabie Saoudite. Là les Saoudiens ont une décision à prendre. L’armée de l’air saoudienne peut défendre l’espace aérien du royaume, essuyant éventuellement des pertes et en infligeant, ou les Israéliens peuvent parier sur un brouillage par les G-550 du système de défense aérienne du royaume qui fournira aux Saoudiens une excuse pour dire qu’ils ont été aveuglés par l’IAF et qu’il y a eu non -coopération des US.

    En volant au Nord, l’IAF recueille les bénéfices d’un moyen de nier plausible, une nécessité politique pour les US et les états arabes alliés. Ces états peuvent honnêtement dire qu’ils n’avaient eu à l’avance aucune connaissance que des avions de l’IAF volaient vers l’Iran remplis à ras bord de missiles et de bombes.

    Autre option disponible pour les Israéliens c’est d’accroître les chances de l’IAF de voler via le Nord sans être détectés. Ce choix c’est de frapper le « Duché de Nasrallah » - Hezbollah sous Hassan Nasrallah au Liban - pour créer une couverture et semer la confusion. Si l’IAF attaque l’Iran, on peut s’attendre à une volée de missiles non guidés du large inventaire du Hezbollah soutenu par l’Iran.

    Le 18 Juin, le porte avion USS Henry S. Truman, et un groupe de navires d’accompagnement dont la frégate allemande Hessen en compagnie d’un navire israélien non identifié ont rapidement transité par le Canal de Suez. Non seulement les Egyptiens ont fermé le Canal à tout trafic, tous les bateaux de pêche sont restés à quai tandis que l’armée égyptienne était alignée le long des berges du canal. Tous les éléments de cette traversée sont extraordinaires.

    C’est évident que le Département d’Etat et le Pentagone ont collaboré étroitement avec un pays arabe(l’Egypte pour ne pas le citer ndlt) pour créer une voie rapide de transit non seulement pour les navires de l’US Navy et un navire allié de l’OTAN mais également pour un navire israélien.

    Un élément de plus : l’IAF a lancé Ofek-9 leur satellite de reconnaissance amélioré le 22 Juin. Est-ce là une coïncidence ou une programmation ordinaire ?...

    Article intégral

    Informations complémentaires

    Une information publiée ce Jeudi par le Wall Street Journal (média pro sioniste) et repris par la presse israélienne affirme que l’Iran a équipe son alliée la Syrie avec un système de pointe de radar pour l’aider à contrer toute frappe israélienne conte les sites nucléaires iraniens et renforcer en même temps la défense du territoire syrien et du Hezbollah au Liban.

    Selon les responsables israéliens et US à l’origine de cette information le transfert de ce système a été effectué vers mi 2009 dans le cadre d’un renforcement de la coopération et de la coordination militaire entre l’Iran la Syrie et le Hezbollah.

    Selon le Wall Street Journal, l’armée israélienne a confirmé cet accord de transfert sans entrer dans les détails. Israël enrage car le plan décrit avec minutie ci-dessus tombe bien sûr à l’eau. L’armée israélienne craint en effet que le transfert permette à la Syrie d’avoir connaissance à l’avance des sorties des avions de combat israéliens.

    La Syrie et l’Iran ont nié ce transfert et le Hezbollah a refusé de commenter.

    Les Russes qui font du bizness avec Israël en matière d’armement - achat de drones israéliens pour moderniser les équipements militaires de leur armée de l’air désuets selon les experts en armement- par la voix de leur ministre des affaires étrangères, Sergei Lavrov, en visite à Tel Aviv en début de semaine où il a rencontré son homologue israélien, le ministre d’extrême droite Avigdor Lieberman, a déclaré que la Russie ne livrerait pas le très performant système S-300 de défense de missiles anti missiles à l’Iran et la Syrie. Par contre Lavrov peut être "fier" car il a enfin obtenu le feu vert du gouvernement israélien pour livrer 50 véhicules blindés aux supplétifs armés de l’Autorité palestinienne corrompue et collaboratrice du régime sioniste.

    Il est donc tout à fait normal que l’Iran et la Syrie qui sont régulièrement menacés par l’entité sioniste ne veuillent pas rester les bras croisés en attendant d’être attaqués et organisent la défense de leur territoires ce qui est leur droit, l’ONU manipulée par les grandes puissances et les Sionistes étant complètement incapable de faire respecter sa Charte par des états membres tels les USA et Israël et d’assurer la paix mondiale.

    A Lire aussi l’article ci dessous en cliquant ici

    « Feu vert » de l’ONU à une attaque préventive américano-israélienne contre l'Iran?
    La résolution du Conseil de sécurité transforme l'Iran en proie facile par Michel Chossudovsky 14/06/2010

     

     Rayons d'action des roquettes et missiles du Hezbollah

    Rayons d'action des roquettes et missiles du Hezbollah

    Jeudi 1 Juillet 2010

    Mireille Delamarre introduction traduction complément info

    Source :

    http://www.planetenonviolence.org

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