• Une attaque de l’Iran est-elle imminente ?

    Par Alex Lantier


    Ces dernières semaines il y a eu une série d’articles de presse ainsi que de communiqués d’experts militaires signalant avec force que, soit le gouvernement Obama soit le gouvernement israélien, voire les deux, pourraient s’orienter vers une attaque contre l’Iran.
     
     
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    Zombis de l’armée américaine...

    Certains articles de presse ont fourni tellement de détails et ont été tellement provocateurs qu’il est difficile de déterminer s’ils décrivent ou non les projets actuels d’une action militaire ou s’ils n’ont pour objet que d’augmenter « simplement » la pression sur le régime clérical de Téhéran. Même si les Etats-Unis et Israël sont en premier lieu engagés en ce moment dans une guerre des nerfs, la logique politique et militaire de leurs actions mènent inexorablement à la guerre.

    Hier, le World Socialist Web Site a rapporté que la Brookings Institution avait simulé des jeux de guerre dans lesquels l’Iran était la cible (voir : « Washington ratchets up war threats against Iran »). Des équipes de hauts responsables américains - « jouant » les Etats-Unis, Israël, l’Iran et d’autres puissances régionales - ont cherché à déterminer l’issue d’une attaque israélienne contre les usines nucléaires iraniennes. Ce jeu de guerre a tenté de présenter le conflit comme restant initialement limité à des échanges de tirs ciblés entre Israël et l’Iran.

    Les décideurs politiques américains ont toutefois fait savoir, qu’ils envisageaient de monter finalement un assaut massif contre l’Iran. Le jeu de guerre a couvert une semaine de guerre - durant laquelle, celle-ci s’est étendue à des groupes iraniens ou pro-iraniens au Liban, en Israël, dans les territoires occupés, dans la péninsule arabe et le Golfe persique - avec les Etats-Unis s’apprêtant à annihiler de vastes sections de l’armée iranienne.

    Ceci a été dans la presse américaine la série la plus en vue d’annonces provocatrices contre l’Iran. La semaine passée, des articles sont parus selon lesquels les Etats-Unis étaient en train de stocker des bombes à charge pénétrante (bunker-busting bombs) dans des aérodromes à Diego Garcia, pour détruire des présumées installations nucléaires iraniennes ainsi que des articles faisant état de projets israéliens de larguer des bombes nucléaires sur ces mêmes installations.

    Il y a un lien évident entre l’intensification des préparatifs pour des actions militaires et l’échec apparent de la « Révolution verte », soutenue par les Etats-Unis, à créer une dynamique politique et à jouir d’un soutien social indispensable pour le renversement du gouvernement de Téhéran.

    Le mouvement de la Révolution verte, qui n’a jamais bénéficié de soutien en dehors d’une couche limitée de la classe moyenne, est devenue plus faible que jamais durant les derniers mois de 2009. Dans le même temps, Washington a augmenté la pression sur l’Iran lors des négociations sur son programme nucléaire en appelant à l’adoption de sanctions par le Conseil de sécurité de l’ONU. En décembre 2009, le New York Times publiait un article intitulé « La montée de la ligne dure modifie le regard sur le programme nucléaire iranien » qui décrivait l’augmentation du pouvoir de factions généralement pro Ahmadinejad au sein de l’armée iranienne.

    Il est significatif que les articles de presse actuels sur des préparatifs de guerre paraissent après que le personnel américain de haut rang a pris connaissance de l’échec de la Révolution verte.

    Contredisant des mois de propagande médiatique, Richard Haass, le président du Conseil des Affaires étrangères, a dit le 14 février à CNN que les Etats-Unis ne disposaient pas d’éléments pour valider les affirmations des porte-parole de la Révolution verte selon lesquelles leur candidat, Mir Hossein Mousavi, avait remporté les élections en juin dernier. Questionné au sujet d’un sondage américain indiquant, immédiatement avant les élections, un score de 57 pour cent pour Ahmadinejad contre 27 pour cent pour Mousavi, Haass a répondu, « Je ne sais pas si l’opposition a eu 25 pour cent, 50 ou plus. »

    Pour le moment, les mandataires de la Révolution verte à Washington ont été marginalisés. Les Etats-Unis ont réagi à ce revers en divulguant des informations à la presse suggérant qu’une opération militaire était en préparation.

    L’une des raisons de ces articles menaçants pourrait bien être d’inciter Téhéran à prendre une quelconque action défensive que les Etats-Unis pourraient présenter comme un casus belli en servant de prétexte à justifier une attaque contre l’Iran. Une autre possibilité est que les Etats-Unis (et Israël) s’attendent à ce que l’escalade de la pression sur l’Iran produise de nouvelles fractions au sein de l’élite dirigeante à Téhéran. D’une manière ou d’une autre, Washington est déterminé à retrouver le contrôle politique et économique sur l’Iran qu’il avait connu avant la révolution de 1979, à l’époque des journées trépidantes où le Shah remplissait les fonctions d’agent principal de la CIA à Téhéran.

    La crise iranienne illustre la continuité fondamentale de la politique de l’impérialisme américain, contrairement aux affirmations selon lesquelles Obama poursuivrait une politique fondamentalement différente de celle de Bush. En fait, nous ramenant à la sinistre campagne mensongère de Bush sur les présumées « armes de destruction massives », les responsables américains intensifient les menaces et ce, bien qu’ils admettent ne pas avoir d’« idées précises » laissant supposer l’existence d’armes nucléaires iraniennes.

    Une attaque américaine et/ou israélienne contre l’Iran serait un acte criminel impérialiste monstrueux. Des milliers d’Iraniens seraient tués dès les premières heures de la guerre. De plus, une guerre contre l’Iran aurait des répercussions internationales incalculables et rapprocherait la planète toute entière de la date d’une conflagration nucléaire mondiale.

    Du même auteur :

    -  La campagne contre la burqa marque un tournant anti-démocratique en France - 19 janvier 2010
    -  La transition d’Obama : un who’s who de la politique impérialiste - 22 novembre 2008
    -  Les Etats-Unis incluent l’usage de la bombe atomique dans la doctrine de la guerre préventive - 5 novembre 2008
    -  A l’AIPAC, Obama défend les intérêts américains et israéliens - 15 juin 2008


     
     

    30 mars 2010 - WSWS (World Socialist Web Site) - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.wsws.org/francais/News/2...

     


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  • Anti Bunker à Diego Garcia ! Mots de guerre et guerre de mots contre l’Iran
    Leila Mazboudi

     Etrangement, une information est venue agiter de nouveau le scénario militaire américain contre l’Iran. Véhiculée par un quotidien écossais presque inconnu, Scotland Herald , elle prétend que les États-Unis ont transporté d’énormes quantités d’armements,  dont des bombes anti bunker, ( destinés pour détruire les installations souterraines en béton armé) vers une île du Pacifique, Diego Garcia située à quelques 5000 Km de l’Iran.


    Mis à part sa véracité, cette information est d’autant plus curieuse qu’elle survient à un moment  où l’option militaire semble être écartée.
    Vu les tous derniers propos du chef de l’armée américain David Petraeus lequel a dit que l’Iran n’a pas encore les moyens de fabriquer une bombe atomique. Ce qui explique la priorité accordée à l’Afghanistan


    Vu également que l’objectif actuel est surtout de décrocher au Conseil de sécurité des sanctions paralysantes contre l’Iran, (serait-ce pour l’affaiblir avant de le bombarder). Les efforts, (aussi persistants qu’infructueux) relayés auprès de la Chine réticente, par les différents dirigeants israéliens et occidentaux (dont le dernier est le chef de la diplomatie britannique David Miliband) montrent à quel point ces sanctions leur tiennent particulièrement à cœur!  
    A voir de plus près, le contexte de cette information semble lui-même louche.


    D’abord, il n’évoque aucune source.


    Secundo, il fournit beaucoup trop de détails, beaucoup trop précis, pour être publiés :
    La quantité exacte de l’arsenal dépêché : 10 containers.
    Le nombre exact de bombes anti Bunker : 387, dont 195 « smart bombes Blu -110 » guidées au laser, et 195 énormes bombes « Blu-117 » de 2 tonnes.
    Même l’identité de la société chargée de les transporter et le montant qu’elle a perçu sont également évoqués : la « Superior maritime Services » basée en Floride qui devrait percevoir la somme de 699.500 $.


    Plus bizarres encore sont les analyses des experts qui accompagnent l’information :  
     « Ils envisagent de détruire complètement l’Iran » a dit Dan Plesch, le directeur du « Centre for International Studies and Diplomacy » à l’Université de Londres, co -auteur d’une étude récente sur les préparations américaines pour une attaque contre l’Iran.
    Les préparations sont organisées par l’armée US mais c’est au président Obama de prendre la décision finale. Il pourrait décider qu’il vaut mieux pour les US agir à la place d’Israël, a affirmé Plesch.

    « Les US ne rendent pas public le niveau de toutes ces préparations pour dissuader l’Iran, ce qui rend la confrontation plus probable » a-t-il ajouté. « Les US…utilisent leurs forces dans le cadre d’une stratégie générale pour façonner les actions de l’Iran », explique-t-il.

    Tout aussi alarmiste est Ian Davis, directeur du nouveau « think tank » indépendant, « NATO Watch », et selon lequel la livraison à Diego Garcia constitue un souci majeur. Assurant d’un ton plutôt compatissant vouloir « presser les Américains de clarifier leurs intentions à propos de ces armes, et le Foreign Office de clarifier son attitude concernant l’utilisation de Diego Garcia pour attaquer l’Iran ».

    Alors que pour Alan Mackinnon, président du Scottish CND, également cité par le Scotland Herald de par sa  préoccupation « c’est clair que le gouvernement US continue de battre les tambours de guerre contre l’Iran, plus récemment encore avec les déclarations faites par la secrétaire d’état, Hillary Clinton. »
    « C’est désespérément identique à la rhétorique entendue avant la guerre contre l’Irak en 2003 » , poursuit  Mackinon, rappelant que l’île avait été utilisée pour bombarder l’Irak lors des guerres du Golfe et puis de son invasion.



    Mis à part les bonnes ou mauvaises intentions qui motivent ces analyses de cette information, elles vont toutes dans le même sens, sont toutes aussi alarmistes les unes que les autres et ignorent que ce genre d’information puisse servir à d’autres fins, du moins pour le moment.
    Sachant que les spéculations sur une guerre imminente contre l’Iran vont bon train depuis plus de trois ans.


    Insidieusement,  elles viseraient à garder la double pression,  aussi bien sur Téhéran pour l’amener à accepter la suspension de l’enrichissement de son uranium, que sur les pays réticents face à un durcissement des sanctions contre elle, pour les en dissuader.
    Parfois elles font directement surface, lorsqu’un  responsable américain vient déclarer que l’Iran ne peut pas encore produire de bombe atomique. Insinuant exclure l’imminence d’une frappe.
    Faute de mener contre l’Iran une guerre réelle, les États-Unis mènent contre lui une guerre de mots…  

    Source ici


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  • Carte des sites nucléaires en IranUne des cartes qui nous montre un Iran nucléaire, rempli d’usines atomiques…

    Pourrions-nous en avoir une seule, reprenant toutes leurs maisons de santé ?

    Pour le public occidental, depuis plusieurs années, l’Iran est dénigré, et son gouvernement, au travers de son président, Mahmoud Ahmadinejad, est diabolisé systématiquement.

    Le premier à pousser à son paroxysme cette rhétorique insultante à l’égard de l’Iran fut le gouvernement de Georges W. Bush bien connu pour son « respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression » (1), pour » son combat contre la torture et les inégalités » (« Kidnappés par la CIA, les charters de la torture », par Trevor Paglen et A.C. Thompson, éditions Saint-Simon), pour « son éthique électorale » (hacking democracy) et pour « son attachement à la transparence et à la vérité » : «Faux prétextes» (2).

    Par le slogan néoconservateur d’Axe du Mal (Axis of Evil), l’Iran fut « popularisé » dans nos séries télévisées, dans nos journaux écrits et parlés, comme un État voyou, ainsi étiqueté par le pays comptant le plus de prisonniers au monde, 2,3 millions (3) (davantage que la Chine).

    Depuis cette date, cette image salie, d’un Iran terrifiant, est profondément ancrée, imprimée dans l’esprit de nombreux occidentaux.

    Le contentieux entre les États-Unis et l’Iran remonte certainement  à l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran, en 1979, entraînant la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.  Cela n’avait pas empêché par la suite Ronald Reagan de vendre des armes à l’Iran pour, avec l’argent obtenu, soutenir les Contras au Nicaragua (Irangate).  Mais bon...

    Avant cela, en renversant pour des raisons de nationalisation du pétrole iranien le docteur Mossadegh élu en 1953, Washington et la CIA ont permis, et soutenu, 40 ans de dictature par le Shah Phalavi, régime très peu compatible avec la liberté d’expression et les droits de l’homme, sans que cela n’entraîne, autant qu’aujourd’hui, un tollé de protestations et de provocations des philosophes, des politiciens et des médias occidentaux.  Ceux-ci s’accommodaient donc davantage de la Savak et des terribles tortures de la police secrète du Shah (4), qu’ils ne supportent aujourd’hui les débordements des Gardiens de la Révolution.

    Depuis, des élections annoncées comme truquées (sans preuves), des phrases mal traduites (5), un programme nucléaire présenté comme ayant des buts militaires, des répressions de manifestants et d’opposants qualifiées de bains de sang, un prétendu antisémitisme insupportable (6), sont venus renforcer l’image diabolique du gouvernement iranien au point qu’aujourd’hui, pour l’Occident, il incarne le Mal Absolu. Il n’est plus sur l’Axe du Mal du « paisible » Bush, il est  le Mal.

    Sont ressorties également de façon très opportune, les images d’un gouvernement intolérant opprimant son peuple, ses femmes, à coups de matraques, confondant politique et religion, et pour lequel l’emprisonnement et la torture remplaceraient le dialogue et le débat critique, si « chers » aux occidentaux.

    Connaissez-vous le système iranien d’accès aux soins de santé ?

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ce système a permis de réduire de 70% la mortalité infantile dans ce pays, l’Iran islamiste, en 30 ans (7). Le Dr Aaron Shirley, premier pédiatre noir du Mississipi en 1965, connaît bien, lui, le modèle iranien, et à 77 ans, il voudrait l’importer dans le delta du Mississipi, où le taux de mortalité infantile est le plus élevé des États-Unis (50% de plus que la moyenne nationale) et où l’espérance de vie est la plus faible du pays. Aaron a passé, avec deux collègues, dix jours en Iran en mai 2009.

    Le 
Dr Aaron Shirley

    Le Dr Aaron Shirley

    En octobre 2009, ce sont quatre médecins iraniens, dont un membre du ministère de la Santé qui ont passé une semaine dans le Mississipi. Il y a une certaine morale dans cette histoire dont personne, sur les grandes chaînes de la télévision occidentale, ne parle.  Celle d’un pédiatre noir, qui a subi des violences policières alors qu’il était militant des droits civiques et qui a contribué à la création du plus grand centre de santé communautaire de l’État, accueillant dans le Sud profond des Iraniens afin de s’inspirer de leur système d’accès aux soins de santé : quelle leçon à tous les philosophes, philanthropes et politiques qui aboient sur l’Iran et répandent leur fiel sur ce pays.

    Malgré les dizaines de millions de dollars injectés par le gouvernement fédéral étatsunien, les soins médicaux primaires dans le delta du Mississipi sont restés peu performants. L’Iran compte 17 000 maisons de santé, des dispensaires ruraux qui emploient les agents de santé locaux.

    Aujourd’hui, plus de 90 % des 23 millions d’Iraniens habitant en zone rurale ont accès aux services de santé grâce à ce système, selon les responsables, et cet accès est gratuit (8). Sans écho dans les médias occidentaux qui préfèrent ne parler de l’Iran que quand on peut en dire du mal, sans tapages, les États-Unis et l’Iran ont discrètement apporté leur soutien à l’initiative proposée dans le delta où des noirs vivent en majorité.

    L’Institut national de santé (National Health Institute) américain a fait part de son approbation, comme le confirme un texte publié sur son site internet : « Le succès remarquable du concept iranien des maisons de santé […] apporte espoir et inspiration aux autorités du delta du Mississipi. » (9).

    En visitant l’Iran, le docteur Aaron Shirley, le pédiatre noir à l’origine du projet, a déclaré, en riant : « Je me suis senti plus en sécurité en Iran que dans le Mississipi des années 1960. »

    Les Iraniens qui sont venus en octobre 2009 ont eu, eux, un choc en constatant l’immense pauvreté de l’Amérique rurale en arrivant à Baptist Town, un dédale de rues boueuses, de terrains vagues à l’abandon et de cabanes coincées entre deux voies de chemin de fer et un bayou. Pas d’écoles, pas de cliniques, pas de centre communautaire.

    Le Dr Shirley s’est rendu récemment au Congrès, à Washington, avec un confrère pour récolter des fonds afin d’ouvrir des maisons de santé à l’iranienne à Baptist Town, dans la périphérie de Greenwood et dans quatorze autres zones du delta du Mississipi. Le projet du Mississipi vise à former des aides-soignants, puis à les envoyer faire du porte-à-porte pour délivrer des soins de base, comme prendre la tension artérielle, faire des soins d’hygiène. Pour les soins plus avancés, les patients continueront d’être envoyés dans des cliniques et des hôpitaux, et pourront ensuite bénéficier d’un suivi à domicile, au départ des maisons de santé créées à proximité (10), en s’inspirant du système iranien.

    Le modèle iranien pour sauver de la mort des enfants américains que les millions de dollars fédéraux n’arrivent pas à mettre à l’abri de la maladie et du dénuement, quelle ironie, vous ne trouvez pas ?

    Alors que les États-Unis, qui dépensent des trillions (milliers de milliards) de dollars dans leurs guerres mondiales illégales, à l’extérieur, pour dominer et piller la planète, les médias et les grandes chaînes américaines ne savent parler que de l’Iran démoniaque et tyrannique.

    N’en déplaise à Shimon Perez qui déclare que « l’Iran est un danger pour le monde » (11), il est également un modèle, pour les Etats-Unis eux-mêmes.

    Durant ses visites au Congrès, le docteur Shirley devrait essayer d’obtenir une entrevue avec le président, et lui toucher un petit mot de tout ça.

    Dans le delta du Mississipi, il est probable que les Étasuniens voient l’Iran autrement que dans le reste du monde occidental.


    Notes : 


    (1) Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille

    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16254

    (2) http://www.liberation.fr/monde/010123608-les-935-mensonges-de-l-administration-bush-sur-l-irak

    (3) http://www.legrandsoir.info/Crise-systemique-le-chaos.html

    (4) La Grande-Bretagne, les USA et Israël créent la SAVAK,  http://www.voltairenet.org/article15130.html

    (5) Allusion au fait qu’Ahmadinejad aurait dit qu’il souhaitait rayer Israël de la carte, or l'ONU a confirmé que la traduction de cette phrase d'Ahmadinejad est erronée, il a dit : « L'Imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps ».

    (6) 20 000 juifs vivent en Iran, bien intégrés, sans y subir d’oppression de la part du régime.

    (7) http://www.who.int/whr/2008/media_centre/iran_fr.pdf

    (8) Op. Cit.

    (9) Iran’s health houses provide model for Mississippi Delta, (en anglais) : http://www.fic.nih.gov/news/publications/global_health_matters/2009/1209_health-house.htm

    (10) http://www.courrierinternational.com/article/2010/02/11/le-mississippi-seduit-par-le-modele-iranien
    (11) http://www.alterinfo.net/Perez-L-Iran-cherche-a-prendre-le-controle-du-Moyen-Orient_a41922.html


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  • Afghanistan : Obama ordonne une escalade de la guerre


    Les méthodes employées dans la ville de Marjah donnent un aperçu de ce que l’administration Obama et le Pentagone réservent au peuple afghan, écrit Joe Kishore.

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    Ville de Marjah - Des civils fuient ce qui va devenir la zone des combats entre les troupes d’occupation et la résistance afghane - Photo : AP
     

    L’attaque lancée le 13 février contre la ville de Marjah est la première offensive majeure entreprise par l’armée américaine en Afghanistan depuis que le président Barack Obama a ordonné l’escalade de la guerre menée par les États-Unis avec l’envoi de 30 000 soldats supplémentaires.

    L’attaque sur Marjah est la plus importante opération militaire américaine dans la guerre depuis l’invasion ordonnée en 2001 par George W. Bush.

    Marjah doit être suivie par toute une série d’offensives sur l’Helmand et Kandahar, les deux provinces très peuplées du sud de l’Afghanistan qui sont au cœur de la résistance contre le régime d’occupation américain. Selon les chiffres publiés le mois dernier, ces deux provinces représentent à elles seules plus de 600 des 1600 tués que l’on dénombre dans les forces américaines et de l’OTAN dans la guerre en Afghanistan.

    Les méthodes employées dans la ville de Marjah donnent un aperçu de ce que l’administration Obama et le Pentagone réservent au peuple afghan tout au long de cette année, dès que le printemps rendra possible un déploiement plus agressif de la puissance de feu américaine, en particulier des avions et des hélicoptères de combat dont l’utilisation s’est réduite au cours de l’hiver.

    La prétention affichée par les autorités américaines, et répétée à foison par les médias, que l’offensive serait conduite avec un minimum de morts civils a déjà volé en éclats et dès ce dimanche, alors que 12 personnes ont été massacrées dans une attaque militaire contre une maison dans cette ville d’environ 80 000 personnes. Parmi les morts figurent 6 enfants. Au total, 20 civils ont été tués, selon les médias.

    De plus, l’armée américaine affirme avoir abattu environ 100 des quelque 400 combattants de la résistance armés de fusils et de lance-grenades qui s’opposent à 15 000 soldats américains, britanniques, canadiens et fantoches afghans, lourdement armés et soutenus par des avions, des drones et de l’artillerie. Pour les Etats-Unis, quiconque résiste à l’occupation est qualifié de Taliban, et il est impossible de déterminer combien de ces morts étaient effectivement des combattants.

    Une agence médicale italienne a aussi accusé les forces de l’OTAN d’avoir empêché que des Afghans blessés soient transportés vers les hôpitaux de Lashkar Gah, la capitale provinciale. Dans la province de Kandahar, à l’est de Marjah, cinq civils ont été tués dans un raid aérien, une autre « erreur », selon les responsables américains.

    Après avoir établi le contrôle sur la ville, les forces d’occupation ont planifié une fouille porte-à-porte à la recherche de ceux qui s’opposent à l’occupation. Avec un soldat pour cinq personnes dans la zone Marjah, il y aura sans aucun doute encore beaucoup plus de victimes civiles.

    L’opération dans Marjah a été lancée dès le départ comme une offensive de propagande, visant autant le peuple américain que le peuple afghan. Un « succès » dans Marjah est destiné à prouver la viabilité de l’escalade voulue par Obama en Afghanistan, et la viabilité de la stratégie contre-insurrectionnelle du commandant des forces américaines en Afghanistan, le général Stanley Mc Chrystal.

    Les médias américains - composés principalement de journalistes « embarqués » dans les diverses unités de l’armée et qui soumettent leurs reportages à la censure militaire - ont consciencieusement répété la ligne gouvernementale selon laquelle tout est fait pour minimiser les pertes civiles et gagner « les cœurs et les esprits » du peuple afghan. Mc Chrystal s’est vanté que les forces de l’OTAN apportaient dans leurs bagages un gouvernement « en boîte » qui est prêt à fonctionner, et en principe, prêt à apporter la paix et la prospérité dans Marjah.

    Les tueries de civils sont inévitablement présentées comme malheureuses, mais inévitables. Ceci est accompagné d’un débat sur les contraintes supposées appliquées sur les actions des États-Unis pour éviter la mort de civils, augmentant le danger encouru par les soldats. Le corollaire de cette attitude est prévisible : le déchaînement de violence et d’atrocités par les militaires sera présenté comme la réponse de soldats frustrés par ces restrictions, et sera donc imputé à ceux qui résistent à l’occupation.

    L’offensive pour prendre le contrôle de Marjah n’est que la première étape d’une offensive dans les provinces du Helmand et de Kandahar au sud, bastions de la résistance à l’occupation étrangère au le régime fantoche corrompu du président Hamid Karzai. Cet objectif sera rempli grâce aux meurtres à grande échelle et à la répression brutale et systématique de quiconque s’opposera au droit des États-Unis d’occuper l’Afghanistan.

    Une fois le contrôle des États-Unis consolidé dans Marjah et dans la province du Helmand, et avec encore plus de renforts américains arrivant au printemps, des campagnes de plus en plus sanglantes sont à attendre, culminant par un assaut sur Kandahar, la deuxième ville d’Afghanistan et berceau des Talibans, dirigée le jour par Ahmad Wali Karzaï - frère du président et baron de la drogue - et dirigée la nuit par les Talibans.

    Avec une population de près d’un demi-million d’habitants, Kandahar est de taille comparable à Falloujah, la ville irakienne en grande partie détruite par les troupes américaines en Novembre 2004 et citée par les responsables militaires comme un modèle pour l’actuelle campagne.

    L’opération criminelle conduite sous la direction de l’administration Obama s’est accompagnée du silence des organisations « anti-guerre » de la classe moyenne aux États-Unis. Ces groupes se sont totalement compromis avec leur soutien à Obama et, de fait, ils défendent les objectifs fondamentaux des États-Unis dans cette guerre.

    Le produit phare de ces organisations, le magazine « The Nation », n’a pas publié un seul article sur son site Web concernant l’offensive sur Marjah. Le seul commentaire publié sur l’Afghanistan se concentre sur les questions tactiques se posant à la classe dirigeante, par exemple si les forces américaines devraient oui ou non s’engager dans des négociations avec une partie des Talibans.

    L’offensive au sud de l’Afghanistan montre que l’arrivée au pouvoir de Barack Obama et du Parti démocrate n’a servi en rien à stopper le renforcement du militarisme américain. L’escalade afghane s’est combinée avec une forte augmentation des attaques de missiles drones américains sur le Pakistan - qui ont tué 123 civils rien que pour le mois de janvier - l’ouverture d’un nouveau front de la « guerre contre le terrorisme » au Yémen, des menaces de plus en plus vives contre l’Iran, et de plus en plus d’actions provocatrices à l’égard de la Chine.

    Le développement de la guerre est déterminé par les intérêts fondamentaux du capitalisme américain, notamment par la mise en place d’un contrôle sur les régions géo-stratégiques du Moyen-Orient et de l’Asie centrale. La guerre est l’expression à l’extérieure des intérêts prédateurs de l’élite financière américaine. La bulle des budgets militaires - comme l’a été le renflouement massif des banques - sera financée au moyen de coupes dans les programmes sociaux et par l’intensification de l’exploitation de la classe ouvrière.

    Il est nécessaire de lancer une nouvelle mobilisation contre la guerre avec l’exigence d’un retrait immédiat et inconditionnel d’Afghanistan de toutes les troupes américaines et autres troupes étrangères.

    Une telle mobilisation doit partir de la compréhension fondamentale que la lutte contre la guerre doit être un combat contre le capitalisme, l’administration Obama et les deux grands partis affairistes. Elle exige la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière sur la base d’un programme socialiste.

    Sur le même thème :

    -  Afghanistan : l’OTAN commet un nouveau massacre de civils - 22 février 2010
    -  Le massacre de Kunduz : que cache le gouvernement allemand ? - 18 décembre 2009
    -  Le massacre de Kunduz exprime la véritable nature de la guerre en Afghanistan - 15 septembre 2009
    -  L’OTAN commet un nouveau massacre en Afghanistan - 4 septembre 2009
    -  L’OTAN commet un nouveau massacre de civils en Afghanistan - 6 mai 2009
    -  Afghanistan : les Etats-Unis commettent un nouveau massacre - 6 novembre 2008
    -  Afghanistan : plus d’une centaine de civils massacrés par l’OTAN - 25 août 2008
    -  Afghanistan : nouveau massacre de civils par l’OTAN - 23 août 2008
    -  Afghanistan : les survivants témoignent du bombardement d’une cérémonie de mariage - 15 juillet 2008
    -  Afghanistan : les crimes de l’impérialisme - 13 juillet 2008
    -  Afghanistan : l’OTAN massacre des civils lors de raids aériens - 3 août 2007
    -  Afghanistan, terre d’expérimentation - 2 juillet 2007
    -  Afghanistan : nouveau massacre de civils par les troupes d’occupation - 1e juillet 2007
    -  Afghanistan, Irak : quand la mort vient du ciel - 5 juin 2007
    -  Les Afghans dénoncent les victimes civiles des bombardements - 12 mai 2007
    -  Un massacre provoque des manifestations anti-américaines en Afghanistan - 7 mars 2007
    -  Afghanistan : massacre de civils par les forces américaines - 6 mars 2007


     
     

    17 février 2010 - World Socialist Web Site - Vous pouvez consulter cet article à :
    http://www.wsws.org/articles/2010/f...
    Traduction : Info-Palestine.net

     

     


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  • Marjah, Afghanistan, la Fallujah d’Obama

    Honte.

    Matteo DELL’AIRA, Enrico PIOVESANA
     
    Lettre ouverte de l’infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, où arrivent les civils blessés dans l’offensive contre la ville voisine de Marjah. Même des enfants de 7 ans.

    C’est ce que nous éprouvons tous ici à l’hôpital d’Emergency à Lashkargah, Afghanistan, après le début de la énième “grande opération militaire”, qui est à chaque fois plus grande...

    Un profond sentiment de honte pour ce que fait la guerre, toute guerre. Destruction, morts, blessés. Sang, lambeaux de chair humaine. Hurlements féroces et désespérés. Elle ne fait rien d’autre.

    Mais d’aucuns pensent encore que c’est une bonne façon d’exporter “ la paix et la démocratie”. La paix, en effet ils étaient en train de l’apporter aussi à Said Rahman notoire “insurgé” de la zone, mais celle éternelle. Il a pris un projectile en pleine proitrine, le matin de bonne heure, alors qu’il était au jardin.

    Il n’était pas en train de patrouiller la zone, il n’était pas en train de combattre, il n’était pas en train de viser quelqu’un. Il n’a même pas vu d’où arrivait le projectile qu’il a encore dans le corps et qui lui a défoncé le poumon droit. Il a juste senti une grande brûlure et s’est évanoui de douleur ensuite.

    On l’a transporté en hélicoptère jusqu’à Lashkargah, avec ces mêmes hélicoptères qui, juste avant, mitraillent, puis en ambulance dans notre centre chirurgical pour victimes de la guerre, assez instable mais avec son ourson en peluche tout neuf, cadeau de la démocratie.

    On aurait dit qu’il était bossu, de tout le sang qui s’était accumulé dans son dos.

    Il a été opéré immédiatement, on lui a mis deux drains thoraciques, presque plus grands que lui.

    Parce que l’"insurgé" notoire a sept ans.

    Sept.

    Voilà ce qu’est la “grande opération militaire”, la plus grande.

    Honte.

    Matteo Dell’Aira

    (Infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, Helmand ).

    http://it.peacereporter.net/articolo/20260/Vergogna

    Source : Bye Bye Uncle Sam, 16 février 2010
    http://byebyeunclesam.wordpress.com/2010/02/16/come-a-fallujah/

    (Traduit de l’italien par m-a p)

    Voir aussi :
    Marjah. La situation des blessés à l’hôpital d’ Emergency a Lashkargah, Helmand :
    http://it.peacereporter.net/videogallery/video/12096


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