• Après la dernière affaire de racisme et de xénophobie signée Brice Hortefeux, comment ne pas se remémorer une tendance qui existe à l'UMP parmi les proches de Sarkozy et que le parti présidentiel et le gouvernement ont bien du mal à masquer. On n'aura jamais vu autant de racisme manifesté chez les politiques en vue que sous l'ère Sarkozy.

    Pourtant la victoire de Barak Obama arrache des compliments et de savants commentaires sur la portée symbolique de l'évènement mais elle amène chez d'autres certaines boulettes qui, en s’ajoutant, révèlent des représentations inconscientes racistes chez certains ministres de Sarkozy voire chez le président lui-même.

     
    Il y a eu d’abord la déclaration très équivoque de Christine Lagarde, la ministre de l’économie de Sarkozy :


    "C'est symboliquement extraordinaire de voir un représentant d'une minorité prendre les commandes d'un pays qui est la première puissance économique, la première puissance militaire au monde".
    Interrogée sur la probabilité qu'un fait similaire survienne en France, Mme Lagarde a estimé que "quelque part, ça s'est un peu produit" avec l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

     C’est un véritable scoop, on ne savait pas que Sarkozy était un peu noir !

     Très équivoque à cause de l’expression « représentant d’une minorité ». Aurait-elle parlé de représentant de la majorité blanche ou de représentant des blancs à propos de John Mac Cain ? Pourtant Obama a particulièrement basé sa campagne sur le fait qu’il était au-delà de ce genre de considération. D’ailleurs, 46% des électeurs blancs ont voté pour lui…



    Mais il y a plus fort encore et cela vient de Brice Hortefeux quand il était ministre de l’immigration, Brice Hortefeux qui avait dit que la victoire de Barack Obama avait «un côté symbolique puisque chacun sait qu' (il) est d'une famille issue de l'immigration». Ajoutant: «C'est le témoignage que le défi de l'intégration peut être relevé.»

    Obama, un immigré? Certes, son père était kenyan mais le futur président des Etats-Unis est bien né à Hawaï, état américain, d'une mère américaine. A moins que, dans l'esprit d'Hortefeux, Hawaï ne soit pas un état américain mais une colonie lointaine peuplée de sauvages rigolards passant leur temps à faire du surf...  Cela veut-il dire que, pour Hortefeux,  la couleur sombre de sa peau en fait automatiquement un immigré ou un américain issu de l’immigration ? Il me semble pourtant que la presque totalité du peuple américain est issue d'une immigration sur les deux derniers siècles !

    En fait, ce que dit Hortefeux, c’est aussi con que dire que Sarkozy est juif parce qu’il a une grand-mère juive. A moins que Lagarde ait voulu dire...
     


    Mais Hortefeux est coutumier de ce genre de bévues. Rappelez-vous ce qu’il avait déclaré l’an dernier. Il avait rencontré des noirs sur une aire d’autoroute qui l’avait reconnu. Il leur avait demandé : « d’où êtes-vous ?». Ils avaient répondu : « de Rouen et vous ? ». Il avait insisté mais sans succès et en avait conclu que cela démontrait toute la difficulté de son travail ministériel.


     Mais le chef de l’état est lui aussi au tableau d’honneur des bévues pour préjugés raciaux.



    Lors d'une visite officielle aux Etats-Unis le 6 novembre 2007,Nicolas Sarkozy avait lui aussi gaffé.  

    «Moi, j'admire les Etats-Unis
    , avait-il déclaré, parce que Madeleine Albright, Colin Powell, Mme Rice, ce n'est pas des Américains de longue tradition.»

    Or, si Madeleine Albright est effectivement née en Tchécosvolovaquie et a été naturalisée américaine et si Colin Powell est né à New York de parents jamaïcains, ce qui peut à la rigueur en faire des Américains de «fraîche» tradition, Condoleezza Rice est née, elle, aux Etats-Unis de parents et de grand-parents américains descendants d’esclaves. Sauf que, comme Barack Obama, elle est noire.


    Le Pen va peut-être passer la main mais pas ses idées.

    Milton Dacier ici 


    votre commentaire
  • Willy Ronis, né le 14 août 1910 à Paris et mort le 12 septembre 2009 à Paris à l'âge de 99 ans, est un photographe français qui s'est consacré aux images prises sur le vif et en noir et blanc et est l'un des représentants les plus éminents de ce que l'on a appelé par la suite la photographie humaniste.



     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



    votre commentaire
  • Hier soir, via twitter, Juan l'indispensable blogueur de SarkoFrance nous apprend que son blog hébergé par Google via la plate forme Blogger est menacé de s'éteindre...

    On savait que la cellule élyséenne avait des contacts chez Dailymotion et pouvait faire effacer des contenus jugés indésirables par le locataire de l'Elysée.

    Aujourd'hui, il semble que la menace se rapproche des blogs pour impertinences politiques;  il est vrai que le travail quotidien de Juan constitue une encyclopédie sans précédent sur le  travail de sape de la société française mené par Sarkozy et ses sbires...

    Sarko Facho ?

    En l'espace de quelques jours, il me revient en mémoire les propos de Corinne Lepage sur les conditions d'un Etat pré-totalitaire... Y sommes nous ?

    C’est un feuilleton, c’est amusant, c’est stimulant. Après le “verrouillage” du blog principal (qui ne m’empêche pas de publier, mais qui a déclenché un décompte de fermeture dans 19 jours maintenant), voici que Les Coulisses de Sarkofrance ont subi quelques désagrément ce matin: il m’était impossible de me connecté à WordPress.

    “Compte suspendu” m’indiquait gentiment WordPress.

    Ben voyons.

    Il a fallu, en urgence, créer un autre compte sous WordPress (au cas où), y transférer le blog, et rebooter le mot de passe de l’ancien.

    A suivre.

    Merci de votre soutien.

    Jeudi 10 septembre 2009, à 13h10, j’ai reçu ce mail de Blogger: Sarkofrance est un blog indésirable, un spam. Si je ne demande pas un réexamen de ma situation, m’indique le mail, le blog sera supprimé dans 20 jours.

    Comment Blogger est-il parvenu à considérer Sarkofrance comme “indésirable” ?

    C’est assez simple.

    Quelqu’un, ou plutôt quelques-uns m’ont signalé. Tous les blogs de Blogger peuvent être ainsi “signalés” (merci à Agnès pour l’information).


    1 commentaire
  • Certains appellent ce qui va suivre un dérapage d’Hortefeux. Moi, j’appelle ça la mentalité UMP. La vidéo qui suit ne met  pas en scène un Hortefeux raciste mais des militants imbibés de clichés racistes et xénophobes. C’est ainsi qu’on voit parfaitement ce qu’on appelle la droite décomplexée. Il n’y a pas eu d’injure raciste, ni de rejet haineux mais l'étalage d'une vision à propos d'un homme juste comme ça à partir de son apparence et de son origine, qualification devenue un sujet de franche rigolade..On sent qu'il y a comme un malaise et des gens se sentent obligés de vouloir démontrer à "Monsieur le Ministre" que leur "protégé" n'est pas ce qu'il laisse paraître. Hortefeux joue le jeu et leur fait plaisir. Copé, lui, s'amuse au milieu de ces militants de l'UMP et de leur mascotte arabe.

     

     

     

    Devine qui vient militer à l'UMP ce soir!

    Un arabe parmi nous mais un bon arabe, un arabe qui a compris, qui fait des efforts pour s’intégrer, qui va même subir une sorte de palpation de son visage et de ses cheveux, et va être supposé kabyle donc mangeant du porc et buvant de la bière comme le dit avec conviction une dame
    .

     

    Un arabe sauvé !

     

    C’est là qu’on prend la mesure des maladies de la France où, désormais, il est de bon ton de plaisanter sur les indigènes importés du Maghreb ou d’ailleurs, à la façon d’un colon du siècle dernier. De là, pas d’autre solution de jouer le naïf ou le larbin complice du maître. C'est ce que fera le brave Ahmid, y compris jusqu'à maintenant, puisqu'il prend la défense d'Hortefeux et affirme encore aujourd'hui ne pas s'être senti offensé.

     

    On prend ainsi, la pleine mesure de l’assise politique de Nicolas Sarkozy qui n’a aucun intérêt à changer ce qui a fait son élection. Il plait à ces gens-là, sans doute de braves types morts de trouille dés qu’ils rencontrent trois jeunes à peau sombre dans la rue,  qui ne  louent leur studio en ville qu’à des gens bien et blancs et ne se verraient en aucun cas commandés par un basané sauf s’il avait une classe et un charisme façon Obama.

    Milton 


    6 commentaires
  • Réponse à l’Express et à Marianne sur Hugo Chavez et Oliver Stone..

    Thierry DERONNE

    L’article de Marianne s’appelle "Hugo Chavez vire – vraiment – autocrate". Avec "Hugo Chavez" écrit en rouge. Une photo le montre brandissant un livre rouge. La légende confirme : "le président vénézuélien s’applique a bétonner son pouvoir personnel". On nous parle de violence, de blessés, d’arrestations, de fermeture de médias, d’un chaos qui "sent la mise au pas", et de mystérieuses lois sur mesure pour baillonner l’opposition. C’est signé Martine Gozlan (19 aout-4 septembre 2009).

    Dans l’Express du 8 septembre Axel Gyldèn confirme : "le Venezuela est devenu, sous Chavez, une autocratie gérée comme une hacienda. La pauvreté n’a pas reculé. La criminalité a explosé. Les emprisonnements politiques arbitraires se multiplient. Les atteintes à la liberté d’informer sont devenues la norme. La guérilla "bolivarienne" des FARC (coupable de crimes odieux et d’enlèvements par centaines) compte sur l’appui déclaré du président "bolivarien".

    Mais pourquoi le Venezuela excite-t-il à ce point la langue de bois du Parti de la Presse et de l’Argent ? Noam Chomsky, en visite à Caracas il y a quelques jours, expliquait au président vénézuelien : "La mafia des puissants ne vous pardonnera jamais tant que vous ne payez pas leur rançon. Si vous la payiez vous seriez traité comme "un remarquable homme d’État". Mais vous êtes devenu le dangereux microbe à exterminer." (1)

    Deux sondages récents, celui de l’IVAD, agence publique et celui de Datanalisis, agence privée peu suspecte de sympathie pour Hugo Chavez, indiquent que la popularité du président continue de grimper. Près de 60 % d’opinions positives en aout 2009, conséquence logique des progrés économiques et sociaux, de la baisse continue de la pauvreté, de l’essor de la santé publique en milieu populaire, etc...

    Samedi dernier opposants (minoritaires) et partisans (majoritaires) de la loi sur l’Éducation ont manifesté pacifiquement, sans heurts ni blessés. Les dirigeants de l’opposition sont dépassés par l’adhésion croissante de la population, dont une part de leur propre base, aux avancées sociales, à la democratie participative. Divisée, incapable de proposer une alternative sociale, l’opposition voit fondre ses voix au fil des scrutins. Et ce malgré son quasi monopole des ondes télévisées, radio (80 % du spectre hertzien) et de la presse écrite.

    Cette perte d’influence pousse de temps à autre quelques casseurs de droite à fournir les "illusions nécessaires" aux photographes d’AFP et de Reuters. Mais ces gros plans en circuit fermé mondial ne trompent plus la majorité des vénézuéliens, béneficiaires d’une transformation pacifique menée depuis dix ans par la voie des urnes et des lois. Processus remarquable si on compare avec la violence des pays voisins, Colombie ou Mexique. Dans une societe composée à 80 % de secteurs populaires, qui – mis à part une minorité raciste, hantée par la haine de classe comme en Bolivie - s’opposerait sérieusement à une loi créant "l’éducation publique et sociale, obligatoire, gratuite, de qualité, de caractère laïque, intégral, permanent, socialement pertinente, créative, artistique, innovatrice, pluriculturelle, multiethnique, interculturelle et multilingue" ? (2)

    "Chavez a fermé une trentaine de radios" s’indigne Martine Gozlan. C’est tout le contraire. En révoquant légalement des concessions périmées ou acquises frauduleusement, la CONATEL - le CSA vénézuelien – se montre plus démocrate que son homologue francais. Elle libère des fréquences que pourront occuper des médias associatifs. Elle tient compte de la revendication des citoyen(ne)s qui veulent s’exprimer en dehors du monopole commercial ou évangéliste. Faire passer, comme le fait Mme Gozlan, une démocratisation (timide) du spectre radioélectrique pour une atteinte a la liberté d’expression, était un classique des campagnes contre Salvador Allende.

    Le cinéaste Oliver Stone présentait hier son nouveau documentaire "South of the border" à la Mostra de Venise : "Le manque de liberté d’expression que dénoncent les médias et l’opposition vénézuélienne est un mensonge. Celui qui va au Venezuela se rend compte que 80, 90 % des médias sont contre Chavez. Ils disent des choses trés dures sur lui et il le tolère. Il ne punit pas ces personnes, elles sont toujours en place. Aux États- Unis cela ne se passerait pas ainsi." (3)

    Mais "Chavez-est-le-grand-ami-du-tyrannique-Amadinejhad !" répète Martine Gozlan en début et en fin d’article pour mieux fixer l’adhésion du lecteur. Il est vrai que le president vénézuélien a reconnu (comme le Washington Post ou le Figaro) que le président iranien a été élu par la majorité et qu’il a précisé qu’une minorité ne peut remettre en cause le verdict des urnes. Le président Lula, qui n’est pas vraiment un intégriste, vient de critiquer vivement les occidentaux : "Les puissances occidentales se trompent dans leur politique vis-à-vis de l’Iran, en faisant pression sans dialoguer. Critiquer le processus électoral revient à s’immiscer dans les affaires intérieures.

    Je déplore le climat de sanctions que projette l’Occident sans nouer de relation directe avec Téhéran. Il est impératif de parler avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Cela vaut pour Barack Obama comme pour Nicolas Sarkozy ou Gordon Brown." (4). Le coup de "l’axe du mal" Venezuela-Iran permet d’occulter que l’essentiel de la politique extérieure de Chavez, inspirée par l’esprit de Bandoeng et par la vision émancipatrice de Bolívar, vise l’unité et l’indèpendance de l’Amérique Latine et des pays du Sud en général : Petrocaribe, Unasur, Banco del Sur, Moneda Común, ALBA, Sommet Latino-Africain... tant de chantiers dont on ne nous dira rien.

    L’écrivain et historien pakistano-britannique Tariq Ali, auteur de "The Clash of Fundamentalisms : Crusades, Jihads and Modernity" (Verso 2002), est co-scénariste du film d’Oliver Stone. Pour lui, "Qualifier le président vénézuélien d’autocrate populiste est peu objectif ou mal informé. Les médias nord-américains et européens agissent contre l’Amérique du Sud et ses présidents. Nous avons fait ce film pour résister à ces campagnes. Oliver Stone s’est rendu sur place avec sa caméra et a interviewé 5 ou 6 présidents. Pour que le spectateur puisse se faire sa propre opinion. (..)

    Avant les pauvres étaient invisibles, personne ne se souciait d’eux. En Bolivie 85% de la population sont des indigènes mais on ne parlait jamais d’eux. Evo Morales les a rendus visibles. Au Venezuela les pauvres ne votaient pas parce qu’ils savaient que cela ne servait à rien, que cela ne ferait pas la différence. Aujourd’hui ils votent parce qu’ils savent qu’ils peuvent faire la différence et ils votent pour le président Chavez. Celui-ci a organisé plus d’élections que n’importe quel gouvernement d’Amérique Latine. Chaque fois qu’il l’a fait il avait 80% des médias contre lui et pourtant il a gagné. Plus démocratique que cela, impossible." (5).

    Pourquoi Marianne ou l’Express embrassent-ils aveuglément la vulgate mondiale ? Un simple droit de suite démonterait facilement des années de mensonge. Ne nous annoncait-on pas, il y a deux ans, la militarisation du régime, le parti unique, le joug des lois spéciales, la "cubanisation" du Venezuela ? Or qu’en est-il aujourd’hui ? Le régime ne s’est pas militarisé, le parti n’est pas unique (on compte quarante partis de droite à gauche) et les lois spéciales (prévues dans la constitution antérieure à Chavez) ont simplement permis d’accélérer quelques grands projets au service de la justice sociale (nationalisations de secteurs-clefs comme l’électricité, la sidérurgie, les télécommunciations, le ciment pour la construction, , etc...). Les multiples scrutins ont tous été validés par les observateurs de l’UE, de l’OEA ou du Centre Carter comme "transparents, équitables, offrant les garanties nécessaires à l’opposition". Des milliers de conseils communaux pratiquent le budget participatif pour attaquer la corruption et continuer à faire baisser la pauvreté.

    Martine Gozlan demande sans rire que Marianne dénonce enfin l’autocrate... "après avoir tant critiqué dans nos colonnes ceux qui l’attaquent". Certes transformer en "autocratie" une démocratie participative soutenue par les mouvements sociaux de tout le continent, présente quelque avantage au cas où les puissants de ce monde repasseraient à l’action.

    Thierry Deronne ICI   


    Lic. en Communications Sociales, avec Laynel Fumero et Nelson Cova, politologues vénézuéliens, Caracas, le 8 septembre 2009.

    (1) Noam Chomsky, Caracas, aout 2009, voir aussi article sur sa conférence

    (2) Sur la désinformation qui pèse sur la nouvelle loi de l’éducation, voir "Mr. Langelier prend un aller simple pour le pays des soviets".

    (3) Oliver Stone, conférence de presse à la Mostra de Venise, 06-09-2009. Voir le trailer du film "South of the border" : http://www.youtube.com/watch?v=Hwhau48LUAA

    (4) Président Lula, déclarations à TV5, RFI à la veille du voyage de Nicolas Sarkozy au Brésil.

    (5) Tariq Ali, conférence de presse à la Mostra de Venise, 06-09-2009.


    votre commentaire