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LA TRAGEDIE DU KAPPA MAROUSI, ATHÈNES, 1991
La tragédie du Kappa Marousi au cours d’une grande manifestation à Athènes, en 1991, faisant quatre morts avait conduit les médias à incriminer les anarchistes, mais il a été prouvé plus tard que l’incendie avait été causé par la police.
Le 9 janvier 1991 à Patras, le professeur de mathématiques de 38 ans et membre du Front de travailleurs anti-impérialiste, Nikos Temboneras fut assassiné, avec une barre de métal, le laissant crâne ouvert, par Yannis Kalabokas, le chef local du parti des jeunes conservateurs (ONNED) et conseiller municipal du parti conservateur. L’assassinat eut lieu lors d’affrontements entre les enseignants et le gouvernement voyous durant l’occupation de l’école de Patras. À ce moment là des centaines d’écoles et d’universités étaient occupées et les enseignants menaient une grève contre un projet de loi de réforme de l’éducation ultra libéraliste du ministre Kontoyannopoulos, qui provoquerait la fermeture de toutes les écoles et universités pendant plusieurs mois. Le ministre démissionna le lendemain de l’assassinat. (Notons que l’assassin a été condamné à la prison à vie mais ne passa que 3 ans derrière les barreaux et est encore aujourd’hui une figure politique de premier plan.)
L’assassinat avait conduit à une des marches de protestation les plus massives de l’histoire républicaine de la Grèce, le 10 janvier 1991 lors de laquelle de violents affrontements entre manifestant.es et police ont éclaté. Au cours des affrontements un incendie avait commencé à s’étendre depuis la librairie Livas jusqu’au K-Marousi, un immeuble accueillant des appartements et des commerces. En dépit des efforts des pompiers, quatre personnes (dont une ne fut jamais identifiée) ont perdu la vie, asphyxiées. Durant les jours suivants, où les affrontements ont continué à faire rage dans les rues d’Athènes jusqu’à ce que le ministre de l’éducation ait annoncé le retrait du projet de loi, les médias ont affirmé que le feu avait été provoqué par le jet de cocktails Molotov par des anarchistes. L’enquête avait alors corroborée cette thèse, malgré les doutes que pouvaient provoquer de nombreux témoignages oculaires. Il faudra 6 ans pour que l’incertitude concernant cette affaire soit acceptée. Aujourd’hui, toutes les analystes sérieux affirment que l’incendie avait été provoqué par des bombes lacrymogènes utilisées par la police anti-émeute au cours des affrontements.
L’exemple du K-Marousi est utilisé aujourd’hui (le 6 mai 2010) dans de nombreux journaux comme argument principal pour automatiquement accuser les anarchistes de la mort de trois employés de la banque Marfin.Traduit de l’anglais (Libcom) pour le Jura Libertaire
Tags : anarchistes, grèce, k-marousi
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