Botul Jr., entraînant dans le sillage de sa pseudo-pensée tout ce que Paris compte de rebelles sans cause, a pris la défense d’une femme iranienne condamnée par la justice de son pays pour avoir assassiné son mari avec la complicité de son amant.
Botul Jr. - que décidément rien ne discrédite - va saisir l'occasion de ce fait divers pour travailler l’opinion française au corps, n’épargnant aucun effort pour transformer la meurtrière en victime et jeter l’opprobe sur le régime de Téhéran. Certains veulent sauver les phoques ou les pandas, d’autres : les femmes iraniennes ; c’est dire combien ces bêtes en voie de disparition sont naturellement incapables d’engager la moindre lutte par elles-mêmes. Heureusement, le sixième arrondissement de Paris - lieu par excellence où le degré d’intelligence réelle est inversement proportionnel au prix du mètre carré - ne les oublie pas.
Pour preuve, cet extrait ci-dessous d’un article publié dans Libération daté du 12 septembre :
Pour sauver Sakineh, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées cet après-midi place de la République à Paris. Des anonymes, et quelques personnalités comme Jane Birkin ou Bernard-Henri Lévy, Fadela Amara, Corinne Lepage ou Nicole Guedj et Arielle Dombasle. Cette manifestation était organisée par Ni putes ni soumises et la Règle du Jeu, la revue de Lévy à l'initiative avec Libération, Elle et la Reppublica, d'une pétition pour sauver cette veuve iranienne de la lapidation.
Sous un portrait de Sakineh Mohammadi Ashtiani dressé sur la statue de la République, plusieurs des lettres qui lui ont été adressées par Ségolène Royal, Valéry Giscard d'Estaing, Isabelle Huppert ou Carla Bruni Sarkozy ont été lues. Toutes dénonçant l'injustice qui est faite à cette femme accusée d'adultère et du meurtre de son mari, devenue malgré elle le symbole du sort fait aux femmes d'Iran.
S'exprimant «en tant que ministre, citoyenne et femme musulmane», Fadela Amara a affirmé qu'il fallait «résister pour Sakineh mais aussi pour les Sakineh qui vivent dans nos banlieues».
La répartition des tâches est parfaite. Botul Jr., quand il ne s'entarte pas tout seul avec ses affabulations, répète à longueur d’articles : “il faut détruire Téhéran”. Fadela Amara, quant à elle, s’emploie à rendre acceptable la kärchérisation des quartiers populaires : et quel moyen plus frappant pour y parvenir que ce parallèle aussi stupide qu’obscène entre Sakineh et les femmes de banlieues?
En décrivant les hommes (non blancs) des quartiers populaires comme des monstres de barbarie - islamiste, bien sûr - Amara participe aux représentations haineuses des petits néo-conservateurs hexagonaux qui dépeignent les hommes musulmans comme la cinquième colonne. La vie de Sakineh ainsi que celle des femmes - iraniennes, françaises ou laponnes - n’est, en définitive, qu’un prétexte pour ces humanistes à la petite semaine.
Pour d’autres encore - les “artistes”, notamment - l’engagement en faveur de l’Iranienne s’apparente à une opération de com’ - à moindre coût. En s’érigeant porte-paroles des femmes (iraniennes), ils gagnent dans l’espace médiatique une large visibilité et un supplément d’âme. Le résultat est souvent cocasse, comme en témoigne notamment la lettre de Bernard Lavilliers :
“Sakineh,
Omar Khayyâm, poète persan du 11ème siècle, écrivait ceci :
« Un peu de pain un peu d’eau fraiche
L’ombre d’un arbre et tes yeux
Aucun sultan n’est plus heureux que moi
Aucun mendiant n’est plus triste. »
Amour courtois avant la lettre, respect de la femme au 11ème siècle, aujourd’hui qu’est ce qu’il vous prend les intégristes perses de lapider ce que vous avez sublimé ?
Avez-vous à ce point peur des femmes ?
Quand vous maltraitez une femme, c’est toutes les femmes que vous lapidez, vos mères aussi.
On espère que les “intégristes perses” ont bien compris la leçon de Bernard.
On espère aussi que Bernard apostrophera avec le même dédain les “intégristes américains” qui s’apprêtent à exécuter dans l’état de Virginie, Teresa Lewis, une femme de 41 ans, condamnée à mort pour les mêmes motifs que Sakineh.
Assurément, d’ici le jeudi 23 septembre - date prévue pour l’exécution de l’Américaine - Botul Jr., Fadela Amara, Jane Birkin, Corinne Lepage, Ségolène Royal, Valéry Giscard d'Estaing, Isabelle Huppert, Carla Bruni Sarkozy, Nicole Guedj, Arielle Dombasle, François-Henri Pinault, etc. (liste d’humanistes désintéressés non exhaustive) devraient rédiger une tribune dans les colonnes du quotidien humaniste désintéressé Libération, générer une pétition ainsi que plusieurs courriers, tout en organisant des rassemblements médiatisés devant l’ambassade américaine. Il reste 48 heures à ces humanistes désintéressés pour prouver la sincérité de leur engagement et accessoirement empêcher la mise à mort de cette Américaine que son avocat a décrite comme “présentant un état mental qui devrait appeler à la clémence”.