Cher camarade Hugo Chavez Frias, président de la République bolivarienne du Venezuela,
Camarades ministres et membres de la délégation vénézuélienne,
Camarades,
Dix années se sont écoulées depuis la signature, à Caracas, le 30 octobre 2000, par le commandant Hugo Chavez Frias et le commandant en chef Fidel Castro Ruz, de l’Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela. Tout ce que nous avons réalisé depuis s’avère aujourd’hui de la plus haute importance.
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Cet accord a constitué jusqu’ici la base fondamentale de la consolidation de nos liens. Son exécution nous a permis de mettre en œuvre des actions dont les deux peuples ont bénéficié, au plan économique et social.
Parmi les principaux secteurs de ces programmes figurent la santé, l’éducation, la culture, les sports, l’agriculture, les économies d’énergie, les mines, l’informatique, les télécommunications et la formation intégrale de cadres, entre autres de moindre envergure.
Les Missions sociales que nous avons conduites ensemble au Venezuela – Vie de quartier (Barrio Adentro) I et II, les Missions éducatives, Vie de quartier sportive, Mission Miracle, Mission Vie rurale et le Programme de formation de médecins – ont considérablement amélioré les conditions de vie de la population vénézuélienne, essentiellement les couches les plus démunies. Elles ont dépassé les limites de l’échange bilatéral et s’étendent aux pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, en vertu de nos principes internationalistes.
Nous œuvrons à l’Union économique entre Cuba et le Venezuela dans le cadre de relations d’un nouveau type qui favorisent l’organisation, la rationalité et l’efficience des projets conjoints et qui constituent, en même temps, un pas en avant vers la complémentarité économique véritable, basée sur l’utilisation optimale des infrastructures, des connaissances et des ressources existantes dans les deux pays et, plus encore, sur la volonté politique de nos gouvernements.
Ces relations se sont renforcées au fil des dix dernières années et continueront de le faire, en vertu de la planification stratégique des deux pays contenue dans le Plan quinquennal de Cuba et le Plan triennal du Venezuela, comme cela se trouve spécifié dans les documents approuvés au premier Sommet présidentiel Cuba-Venezuela qui s’est tenu le 26 Juillet dernier, à Villa Clara, toujours sur la base des principes suivants, que je cite :
La solidarité, comprise comme l’engagement à se soutenir mutuellement et à réaliser des efforts communs en vue de parvenir au développement durable et de couvrir les besoins les plus urgents, dans la mesure des possibilités et des responsabilités partagées.
La coopération, en tant que volonté de consolider les relations orientées vers la mise en œuvre de projets conjoints et d’alliances stratégiques bénéficiant aux deux parties.
La complémentarité, comprise comme l’engagement à identifier et à mettre en œuvre des projets communs permettant l’intégration et les synergies des capacités, selon le potentiel et les intérêts communs.
La réciprocité, ou obligation de baser nos relations sur des échanges justes de prestations, compte tenu des différences et des principes d’équité et de bonne foi.
La durabilité, conçue comme l’engagement à identifier et à mettre en œuvre des projets de coopération s’inscrivant dans une perspective de développement durable, du point de vue économique, social et environnemental.
La souveraineté technologique, qui est le droit de chaque Etat à décider de son propre développement technologique à partir de l’utilisation optimale de son potentiel, en vue de modifier les patrons actuels de dépendance et de consumérisme et de satisfaire les besoins des marchés nationaux de l’ALBA et des pays de la région.
L’union économique, comprise comme la construction d’un espace constitué dans le contexte politique des pays de l’ALBA, qui doit se présenter comme un bloc face à des entités d’autres pays ou espaces de même nature.
Les efforts consentis jusqu’à maintenant nous obligent à continuer de travailler ensemble pour avancer le plus possible dans les projets con joints. Nous devons le planifier à moyen et à long terme, avec une vision stratégique commune à nos deux pays et en vue d’étendre cette coopération à nos frères de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique et du reste de la région.
C’est dans cette optique que nous avons décidé de reconduire notre Accord intégral de coopération Cuba-Venezuela pour les dix prochaines années.
Le cheminement de nos relations n’a pas été dépourvu d’obstacles. Ensemble, nous avons imposé notre volonté à l’adversité, résultant le plus souvent de facteurs extérieurs qui s’opposent à l’avancée de nos projets révolutionnaires et émancipateurs.
Rien n’a pu paralyser le développement de ces relations, pas même les difficultés financières, parce que nos actions reposent sur la collaboration et la solidarité, dans l’intérêt des deux parties. Il nous faut maintenant assurer le suivi rigoureux et l’évaluation objective de la mise en œuvre de nos accords, pour garantir le développement des deux économies et la satisfaction des besoins propres au développement social.
Voilà ce que réclament nos peuples et qui constitue le pilier du renforcement des relations fraternelles entre les deux nations.
En Amérique latine, l’affrontement s’intensifie entre les secteurs réactionnaires et conservateurs, qui défendent un modèle politique et économique dépendant et exploiteur, tandis qu’au pôle opposé avancent les forces révolutionnaires et progressistes engagées envers la justice, l’équité et l’indépendance des peuples de la région.
Dans ce contexte, les relations entre Cuba et le Venezuela constituent le meilleur exemple de ce que doivent être les relations entre les peuples, d’autant plus qu’elles s’instaurent dans la conjoncture internationale difficile que nous connaissons, qui se caractérise par l’instabilité politique et économique et où se joignent à la crise économique mondiale, énergétique, alimentaire et environnementale, de graves menaces pesant sur la paix mondiale.
Camarade Chavez,
Camarades,
Nous nous sommes réunis cet après-midi non seulement pour célébrer le 10e anniversaire de l’Accord intégral de coopération entre Cuba et le Venezuela ainsi que sa reconduite pour les dix prochaines années, mais aussi pour inviter le Parti et tout notre peuple à participer aux préparatifs du 6e Congrès des communistes cubains.
Le Bureau politique a décidé de convoquer le 6e Congrès pour la deuxième quinzaine du mois d’avril, à l’occasion du 50e anniversaire de la victoire de Playa Giron et de la proclamation du caractère socialiste de la Révolution cubaine.
Le 1er août dernier, dans le cadre de la 5e session de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, j’ai expliqué que nous avancions dans les travaux confiés à la commission de politique économique du Congrès et que les groupes de travail constitués se réunissaient sans interruption pour élaborer les propositions qui seront analysées avec les militants et la population dans son ensemble.
Pour toutes ces raisons, le 6e Congrès concentrera son attention sur la solution des problèmes économiques et sur les décisions fondamentales à prendre pour moderniser le modèle économique cubain. Il adoptera les Grandes Lignes de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution.
Le Congrès, ce n’est pas seulement la réunion de ceux qui seront élus délégués, mais aussi le processus préalable de discussion, par les militants et toute la population, des lignes de travail et des décisions qui y seront adoptées.
Dans ce même discours à l’Assemblée nationale, j’indiquais aussi que « l’unité entre les révolutionnaires, la direction de la Révolution et la majorité du peuple est notre arme stratégique la plus importante, celle qui nous a permis d’arriver jusqu’ici et de continuer, à l’avenir, à perfectionner le socialisme » et que « l’unité est fomentée et récoltée dans la plus large démocratie socialiste et dans la discussion ouverte, avec le peuple, de tous les problèmes, si sensibles soient-ils ».
Pour cette raison, le 6e Congrès sera celui de tous les militants et de tout le peuple, qui participeront activement à l’adoption des décisions fondamentales de la Révolution.
Le projet intitulé « Grandes Lignes de la politique économique et sociale » sera publié demain. Un séminaire national réunissant les dirigeants et les spécialistes qui guideront ensuite tout le processus de discussion massive du document commencera immédiatement. Ultérieurement, du 15 au 30 novembre, les séminaires se tiendront dans toutes les communes pour préparer les cadres qui participeront aux réunions avec les cellules du Parti, les travailleurs et toutes les communautés. Ce processus qui implique la participation des masses se déroulera sur trois mois, du 1er décembre au 28 février. A partir de cette date, nous disposerons d’une réserve de temps, jusqu’au 11 mars. Simultanément, les opinions et les suggestions seront recueillies et analysées, car il en sera tenu compte dans le document qu’adoptera le Congrès.
Cette séance plénière réunit le Conseil d’Etat et le Conseil des ministres, la présidence de l’Assemblée nationale, le Bureau politique, ainsi que des centaines de cadres et d’économistes de toutes les provinces du pays qui s’apprêtent à contribuer à l’explication, auprès des militants et du peuple, du contenu des décisions proposées, mais aussi à entendre et à transmettre leurs opinions.
Comme je l’ai dit le 4 avril dernier au Congrès de l’Union des jeunesses communistes, « la bataille économique constitue aujourd’hui, plus que jamais, la tâche principale et le centre du travail idéologique des cadres, parce que d’elle dépendent la durabilité et la préservation de notre système social ». Pour cette raison, ceci constitue le seul et unique thème du Congrès. Plus tard, mais dans le courant de la même année, aura lieu la Première Conférence nationale du Parti, qui aura pour mission de traiter des problèmes internes de l’organisation qui n’auront pas été analysés pendant le Congrès et qui requièrent des mesures de perfectionnement, que nous définirons à la lumière de ces cinquante années.
Je précise que nous avions prévu de commencer par la Conférence et de tenir le Congrès plus tard, mais compte tenu du fait que la préparation des documents est très avancée, nous avons décidé d’inverser cet ordre et de commencer par le Congrès qui abordera le thème fondamental, celui de l’économie.
Cher Chavez,
Camarades de la délégation vénézuélienne,
Camarades,
Une des Grandes Lignes du projet indique précisément ce qui suit : « Donner la priorité à la participation à l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) et travailler rapidement et intensément à la coordination, à la coopération et à la complémentarité économique à court, moyen et long terme, affin d’atteindre et de pousser plus avant les objectifs économiques, sociaux et politiques qui sont les siens. »
Cette idée est étroitement liée aux thèmes abordés pendant la journée d’aujourd’hui par les ministres des deux gouvernements.