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mardi 29 septembre 2009, par Olivier Bonnet
Je serai jugé le vendredi 4 décembre à 13 h 30 devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour "injures publiques", poursuivi par le magistrat Marc Bourragué. Je conteste avec la dernière énergie m’être rendu coupable de ce dont il m’accuse et espère donc la relaxe. Déjà, 859 internautes ont signé la pétition en ma faveur et j’ai reçu, outre celui du député Jean-Louis Bianco, premier à se manifester publiquement à mes côtés, plusieurs soutiens à forte valeur symbolique. Mais en attendant, même si l’issue du procès était positive, il me faut payer les honoraires de mon avocat. Et je n’en ai pas les moyens. L’ancien gendarme Michel Roussel, confronté dans le passé à la même situation, a pris l’initiative de lancer un appel à la solidarité en ma faveur. Je l’en remercie infiniment et publie ci-dessous la lettre qu’il m’a adressée.
Cher monsieur Olivier Bonnet,
Ancien directeur d’enquête de la cellule Homicide 31 chargée d’investiguer sur les agissements du tueur en série Patrice Alègre, j’ai vu cette affaire criminelle se transformer en affaire d’Etat au fur et à mesure de la survenue d’éléments nouveaux. Confronté à une situation inacceptable et refusant de participer à un véritable déni de justice, j’ai fait valoir mes droits à la retraite et j’ai rédigé un livre paru en janvier 2004 chez Denoël, Homicide 31. Dire et écrire la vérité est condamnable. Poursuivi par messieurs Baudis et Bourragué, j’ai été condamné pour « Violation du secret professionnel ».
Mentir sur une personne est aussi condamnable. J’ai fait condamner monsieur Baudis pour diffamation
à mon encontre en attaquant son livre.
Bien sûr, toutes ces procédures et « guérillas » » n’ont pas le degré de gravité du coeur de l’affaire Alègre qui est la recherche de la vérité sur près de 200 cas de meurtres, suicides douteux, disparitions mystérieuses et inquiétantes, qui sont retombés dans l’oubli d’où certains souhaitaient qu’ils ne sortent jamais. Peine perdue, tout le monde sait aujourd’hui la gravité de la situation, même si peu à peu le boisseau s’est refermé. Alors pourquoi toutes ces poursuites et ces procès annexes ? Pour les uns, « ramener le silence dans les rangs » en châtiant les plumes et paroles libres et courageuses. Pour les autres, faire oeuvre de résistance devant des injustices flagrantes.
Et vous voici donc, cher Olivier Bonnet, à votre tour, sous le coup d’une plainte de Marc Bourragué.
Comme d’autres, j’ai une solide expérience en matière de poursuites qui visent essentiellement à asphyxier financièrement les « courageux bavards ».
J’ai en mon temps (et vous faisiez parti du mouvement ) bénéficié d’un large élan de solidarité et de soutien de plusieurs centaines de Françaises et de Français que l’injustice révulse. Leur aide, y compris financière, m’a permis de faire front à plus d’une dizaine de procès (dont certains engagés par moi). Non quantifiable par contre, l’émotion ressentie lors de la lecture de dizaines de lettres…
Conséquence de cette solidarité des humbles encore et toujours attachés à des valeurs essentielles et fondatrices de notre république ? Le fait de rester « sur le terrain », directement engagé dans une action partisane au profit de causes justes. Petit gravier dans la chaussure d’un géant qui nous conduit vers une société de plus en plus déshumanisée qui laisse de nombreux citoyens sur le bord de la route pour lesquels l’accès à une simple justice élémentaire et équitable n’est plus garantie.
Si je suis « petit gravier » faisant oeuvre utile, vous en êtes un autre, cher Olivier. Aussi, si je vous suis reconnaissant pour vos écrits (parfois élogieux à mon égard), c’est plus par solidarité combattante que je me place à vos côtés pour faire front à l’attaque dont vous faites l’objet de la part de Marc Bourragué. Et comme l’argent est le nerf de la guerre, je joins à la présente un chèque qui vous aidera à passer le cap, à poursuivre votre action et vous permettra d’être toujours présent lorsque le jour de soulever le voile sur des mystères qui n’en sont pas, sera enfin venu.
Bien évidemment, le montant de ma contribution n’est pas suffisant pour faire face aux multiples frais que vous allez devoir assumer pour contrer l’attaque de Marc Bourragué. Aussi j’appelle à la solidarité à votre endroit, comme elle a pu se manifester à mon profit il y a quelques années. Préservons par notre solidarité votre (et notre) espace de liberté de parole et de réflexion.
L’exemple (le bon) vient toujours « d’en bas », j’en reste convaincu.
Bien cordialement.
Michel Roussel
Le "slapping" judiciaire aura-t-il raison des blogueurs à la langue trop bien pendue ? Au-delà de mon cas personnel, tel est l’enjeu de ce procès. Frapper au portefeuille ceux qui n’ont pas derrière eux le soutien d’un grand média peut s’avérer une stratégie extrêmement dissuasive à l’encontre de tous les blogueurs. C’est en cela que je maintiens qu’il s’agit bel et bien d’une attaque contre la liberté d’expression.
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Je vous en remercie par avance du fond du coeur.
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