Le 29 septembre prochain à Bayonne, Jean-Michel Ayçaguer, militant
syndical d'ELB (Confédération paysanne du Pays Basque) passe en procès
pour avoir refusé un prélèvement ADN lors de sa garde à vue suite à
une action contre l'expulsion d'un jeune paysan de son exploitation.
Lors de sa création en 1998, le fichier national des empreintes
génétiques (FNAEG) avait pour finalité de répertorier les délinquants
sexuels. Aujourd'hui le champ des personnes fichées s'est étendu aux
personnes condamnées ou simplement suspectées des infractions les plus
banales, vols à l'étalage, dégradation d'abribus, idem pour les
militants syndicaux, écologistes (faucheurs OGM)… Par contre les
auteurs de délits financiers (abus de biens sociaux, trafic d'influence,
corruption...) échappent au fichage génétique.
ELB soutient Jean Michel, militant syndical, car nous considérons le
fichage ADN des syndicalistes comme une entrave à l’action syndicale.
De façon générale, nous considérons qu'un tel fichier regroupant tous
les opposants sociaux ou politiques aux gouvernements en place présente
un grave danger pour les libertés fondamentales.
Prenez deux minutes de votre temps pour signer et faire signer massivement
la pétition de soutien à Jean-Michel qui encourt un an de prison et 15000
euros d’amende !
Cliquer ici : petition
* Ajout
Ce fichage généralisé, on le voit "privilégie", pour le moment, une certaine catégorie de population. Au total, l’État veut faire passer les inégalités de classes et les possibles révoltes qui peuvent s’en suivre pour une sorte de maladie dans laquelle les oppressions multiples dont sont victimes les classes populaires n’auraient aucun rôle.
Que vont devenir les empreintes puisqu’elles sont stockées entre 25 et 40 ans, soit largement le temps de remanier la législation ? Contrairement aux empreintes digitales, l’ADN contient une masse d’informations qui dit presque tout de nous. On peut connaître ainsi le groupe ethnique, les maladies congénitales, la séro-positivité, etc. On imagine que des employeurs/ses, des compagnies d’assurance, etc. sont avides d’accéder à ce type d’information. On nous garantie que la loi empêche cela, mais comme on l’a vu, la loi varie. D’ailleurs, un État américain a déjà vendu à une compagnie d’assurance ses prélèvement génétiques. Cette vente n’était qu’une oeuvre de charité bien entendue et il n’y a aucun risque d’utilisation de ce fichier par la dite compagnie. Ah, ce qu’on est rassuré. On le sera tout autant quand on organisera de grandes foires à l’ADN pour financer les anti dé presseurs d’une population flippée d’être fliquée.
Aujourd’hui, nous ne pouvons que soutenir et participer à la solidarité collective auprès des personnes qui refusent le prélèvement ADN et pas seulement les militantEs. Au delà, c’est contre tout le système sécuritaire qu’il convient de se battre. Rappelons-le, ce contrôle généralisé n’a qu’un but, étouffer toute velléité de révolte contre les oppressions de toute sorte et en particulier celles de l’État et du capitalisme. Cependant, c’est aussi aux racines de cette exploitation et de la misère qu’elle génère qu’il faut s’attaquer sous peine de se battre contre le vent. Pour sortir de la misère et du flicage, c’est tout le système qu’il faut détruire. Seule alors une révolution d’organisation libertaire permettra d’assurer l’égalité économique et sociale tout en évitant de créer un nouveau totalitarisme.