
Vendredi 12 mars 2010 : De nouveaux assassinats politiques dans l’Aguán
Des militants du Front National de Résistance Populaire (FNRP) du Honduras ont dénoncé ces dernières heures les assassinats de deux ouvriers agricoles, Ramón Ulises Castellanos et Miguel Sauceda habitant le quartier El Naranjo, dans le département de l’Atlántida. Les deux victimes de la répression politique qui continue sous le gouvernement de Pepe Lobo avaient été kidnappées le jour précédent.
Cette situation très tendue est provoquée par les propriétaires latifundiste qui, avec l’appui des putschistes, occupent violemment les terres que Manuel Zelaya avait libérées et qu’il avait donné aux paysans afin qu’ils se mettent à les rendre productives [1]. Depuis plusieurs mois les paysans subissent une vague de répression violente exécutée par l’armée à la demande des grands propriétaires terriens, comme Miguel Facussé.
Alors que Pepe Lobo convoquait une commission pour s’entretenir avec les paysans les membres du FNRP indiquent que "Lobo donnait également un signal aux escadrons de la mort ayant pour conséquence l’assassinat de Ramón Ulises Castellanos et de Miguel Sauceda".
Les organisations des droits de l’homme comme le Comité pour la Défense des Droits de l’Homme au Honduras (CODEH) et le Comité des Détenus et des Disparus au Honduras (COFADEH) ont fait remarquer qu’il existe des liens évidents entre le gouvernement de droite de Lobo et les paramilitaires.
Vendredi 12 mars 2010 : Un journaliste de la région Atlantique assassiné après des menaces attribuées aux narcos
Dix jours après la mort de Joseph Ochoa, journaliste à Canal 51, David Meza Montesinos devient le deuxième journaliste hondurien assassiné depuis le début de l’année.
Journaliste de la radio locale El Patio, correspondant du canal Abriendo brecha et de la station nationale Radio América, David Meza a été assassiné par des tirs d’arme à feu lors d’une embuscade dans la nuit du 11 mars 2010 à La Ceiba, sur la côte atlantique. Un journaliste souligne que la victime avait reçu des menaces de mort trois semaines auparavant après avoir diffusé des informations sur le narcotrafic.
Face à l’absence de mobile nous demandons aux autorités responsables de l’investigation d’explorer cette piste en priorité. Les mafias de la drogue représentent l’une des principales menaces pour la presse sur le continent. Le littoral atlantique hondurien est une place très importante pour le narcotrafic.
La presse nationale a regretté la mort de David Meza, 51 ans, qui a travaillé pour El Patio durant 30 ans. Il devait sa popularité à la couverture d’événements sportifs et à son rôle comme envoyé spécial aux États-Unis après l’ouragan Katrina. Il avait été le seul représentant de la presse hondurienne à la Nouvelle-Orléans.
La situation est alarmante au Honduras, depuis le coup d’État du 28 juin 2009 les atteintes aux droits de l’homme s’ajoutent à une forte insécurité. Dans ce sens la nomination, le 8 mars 2010, de l’ex-général Romeo Vásquez Velásquez [2] comme directeur de l’entreprise nationale de télécommunications Hondutel est une décision malheureuse [3].
Il est inadmissible que cet homme ne réponde pas pour les violations des droits de l’homme commises sous son commandement durant le coup d’État, pour lequel il a été un acteur clef. Maintenant, on commet cette faute politique de le nommer dirigeant d’Hondutel, alors qu’il est difficile d’oublier le rôle de censeur joué par l’armée au moment du putsch. C’est un très mauvais signe envoyé aux médias d’opposition qui n’est pas en accord avec la politique de la réconciliation du président Porfirio Lobo.
Lundi 15 mars 2010 : Le journaliste Nahun Palacios criblé de balles dans l’Aguán
Suivant les indications des autorités, lundi, des tueurs ont criblé de tirs le journaliste Nahúm Palacios et ils ont gravement blessé la personne qui l’accompagnait sur la côte atlantique du Honduras.
Palacios, 36 ans, rentrait chez lui dans le quartier Los Pinos de Tocoa dimanche soir, à environ 400 km au nord de Tegucigalpa, quand des inconnus l’ont attaqué et l’ont tué en utilisant des AK-47, indique le communiqué de la police.
Le corps du journaliste, qui était directeur d’information d’une chaîne de télévision de Tocoa, est resté dans la rue, et les deux assassins ont pris la fuite. L’homme qui l’accompagnait a été hospitalisé.
Le journaliste avait dénoncé les menaces de mort dont il était l’objet le vendredi précédent dans son émission de radio, et avait responsabilisé Miguel Facussé [4] pour toute atteinte à sa vie, ce dernier ayant couvert les crimes réalisés par ses contre-maîtres à l’encontre de paysans du MUCA [5]
C’est le deuxième journaliste abattu ces derniers jours au Honduras, et le troisième depuis le début de l’année.
Jeudi dernier, dans des circonstances similaires, deux inconnus ont tué David Meza à La Ceiba, une ville proche de Tocoa.
Bercez, 51 ans, avait été attaqué depuis des 4x4 après être arrivé à son domicile à bord de sa voiture. Il était reporter depuis plus de 30 ans à Radio El Patio de La Ceiba et correspondant dans son village natal pour Radio América et les chaînes de télévision de Tegucigalpa Canal 7 et Canal 10.
Source :
Tercera Informacion "Nuevos asesinatos politicos en el Aguán"
RSF "Asesinan a un periodista de la región atlántica tras amenazas atribuidas al narcotráfico"
El Universal "Acribillan a periodista Nahun Palacios en el Aguan"
Traduction : Primitivi