Dès l’adoption de cette loi, qui doit entrer en vigueur d’ici à la fin du mois, l’administration Obama avait annoncé qu’elle saisirait les tribunaux. C’est chose faite.
La nouvelle loi de l’Arizona est anticonstitutionnelle puisqu’il revient au gouvernement fédéral et non pas aux États, de déterminer la politique en matière d’immigration, a fait savoir le ministre de la Justice, Eric Holder.
Cette loi donne notamment aux policiers qui arrêtent une personne pour un motif précis la latitude de déterminer son statut, s’il leur paraît qu’ils ont affaire à un sans-papier. L’Arizona deviendrait le premier État de l’Union à faire de la clandestinité un crime passible de sanctions qui s’ajouteraient aux dispositions prévues par le code pénal fédéral.
Pour le président Barack Obama, ce projet de loi est « mal avisé ». Certains groupes de protection des droits civiques avertissent qu’il pourrait favoriser la discrimination raciale et le Mexique, pays d’origine d’une bonne partie des personnes en situation irrégulière, a dénoncé la législation.
La législature de l’Arizona a adopté ce texte pour tenter de maitriser l’afflux des sans-papiers qui par milliers passent la frontière chaque jour, ce qui, selon les autorités de l’État, exacerbe la criminalité, le trafic des stupéfiants et les enlèvements violents. On chiffre à environ 460 000 mille le nombre de sans-papiers installés dans l’Arizona, sur quelques 6,5 millions d’habitants. Ce qui en fait pour les illégaux le principal point d’entrée aux États-Unis.
Les partisans de la mesure font valoir que Washington ne fait pas assez pour lutter contre l’immigration illicite le long de la frontière avec le Mexique. Avant de légaliser les quelques 11 ou 12 millions de sans-papiers du pays, encore faudrait-il sécuriser la frontière, disent-ils.
Les deux sénateurs de l’Arizona, Jon Kyl et John McCain, ont dénoncé la décision de l’administration Obama de saisir les tribunaux.
La décision du ministère de la Justice intervient près d’une semaine après un discours du président Obama sur l’immigration. Le chef de l’exécutif américain a appelé à une vaste réforme et demandé aux républicains de prendre part à cet effort. Il a préconisé une approche compréhensive : renforcer la sécurité à la frontière, sévir contre les entreprises qui embauchent des sans-papiers et réformer le système d’immigration.
A noter que, selon un récent sondage réalisé par le centre de recherche Pew, plus de 60% des Américains sont favorables à la loi adoptée par l’Arizona.