On est en train de nous préparer la grand messe de l'anniversaire de la chute du mur de Berlin. Déjà, les médias sont remplis d'interviews, de témoignages, de récits, d'analyse sociologique, politique et géopolitique sur ce monde d'hier. Occasion pour les dirigeants de l'Europe, des USA et de la Russie de se congratuler, d'apparaître comme de grands humanistes par la victoire qu'ils pensent avoir acquise sur le communisme totalitaire.
Personnellement, ces commémorations "forcées", organisées en grande pompe ne m'intéressent pas. Peut-être certains historiens apporteront-ils quelques éléments nouveaux sur les dessous de cet évènement. Sans doute, sourira-t-on d'émotion avec les allemands au souvenir de ces instants historiques. Magnifique mais...
Oui avoir un sourire d'espoir en regardant les photos de ces jeunes palestiniens aidés par des jeunes israéliens pour ouvrir une brêche dans un mur dont personne ne parle plus.
Le mur de séparation entre les territoires palestiniens de Cisjordanie et les territoires occupés de Cisjordanie. Car, le scandale n'est pas la séparation en soi à la façon d'une frontière mais ce que révèle le tracé : une annexion d'une bonne partie de la Cisjordanie. De toute évidence, on s'est servi du prétexte du terrorisme palestinien, des attentats suicides pour annexer une partie de la Cisjordanie, comme si le mur donnait un tracé de ce que seront les bantoustans palestiniens de demain vu du côté israélien.
La ligne verte, c'est le contour de la Cisjordanie.
Les lignes rouges, bleues en continue et en pointillé sont le tracé du mur prévu. A l'intérieur, ce que les dirigeants israéliens seraient prêts à accorder aux palestiniens s'ils se montrent dociles et soumis!
Malgré les résolutions de l'ONU, malgré la saisie des tribunaux internationaux, le mur s'est construit petit à petit.
Alors, chapeau bas à ces jeunes de Palestine et d'Israël qui fêtent à leur manière la chute du mur de Berlin.
Honte à ceux qui boiront du champagne et mangeront des petits fours à Berlin d'ici quelques jours tout en affichant un silence complice.
On pourrait objecter qu'il existe d'autres murs dans le monde : entre les deux Corées, entre les USA et le Mexique, entre les enclaves espagnoles et le Maroc. La différence est qu'il s'agit de frontières entre pays. En Israël, il s'agit d'un mur entre deux peuples, l'un colonisant le peu qu'il reste à l'autre sur un même territoire.
D'ici quelques longues années, le mur qui sépare et valide la politique sioniste disparaitra. Des comptes seront demandés aux dirigeants occidentaux qui ont laissé faire sans rien dire, sans remettre en cause leur relation avec Israël.