Comme d’habitude avec la justice du système, les choses ont mal tourné pour les compagnons lors du procès : non seulement certaines des requêtes du procureur ont été acceptées, mais en plus, ceux qui avaient été acquittés en première instance ont également été condamnés Le détail du verdict ici.
L’histoire est maintenant bien connue. L’opération Nottetempo a commencé en mai 2005 lorsque des perquisitions ont été menées dans toute l’Italie et que cinq compagnons de Lecce ont été arrêtés et emprisonnés pendant près de deux ans de préventive. La principale raison de cette opération judiciaire contre les anarchistes, c’est la lutte tenace que les compagnons avaient menée contre le tristement célèbre centre de rétention de Regina Pacis (qui a finalement fermé ses portes notamment grâce à cette lutte), géré par l’Église et situé dans le Salento (à Lecce), la zone la plus méridionale de la région des Pouilles (au sud de l’Italie).
Après une longue série d’audiences au cours desquelles plusieurs témoins sordides de l’accusation donnèrent libre cours à des déclarations délirantes, la thèse selon laquelle les compagnons faisaient partie d’une association subversive à finalité terroriste a été rejetée. Toutefois, en raison de fortes pressions exercées par le puissant clergé local et ses alliés politiques, quatre des douze accusés ont été condamnés pour crime organisé, dont deux pour des crimes spécifiques et les autres ont été acquittés. Insatisfait de ce résultat, qui était fou dans tous les cas, le procureur Lino Giorgio Bruno a fait appel, puisque son intention était de condamner les anarchistes de Lecce pour une association subversive. A vrai dire, c’était la carrière de cet ignominieux fonctionnaire du pouvoir qui était en jeu. Il espérait devenir célèbre en étant le magistrat qui a finalement réussi à condamner des anarchistes en s’appuyant sur l’article 270 bis du code pénal italien (association subversive à visée terroriste), une tâche dans laquelle beaucoup de ses collègues italiens avaient échoué, à de nombreuses reprises.
Par conséquent, après quelques années de reports, la cour d’appel est finalement parvenue à une nouvelle conclusion stupéfiante : les douze anarchistes initialement accusés ont été condamnés selon l’article 270 (sans bis), c’est à dire sans association subversive à visée terroriste. La plus lourde des peines a été infligée aux quatre compagnons condamnés en première instance, l’un d’eux considéré comme fondateur de « l’association », tandis que deux autres accusés ont vu leurs peines augmenter et que les acquittés du premier procès ont été condamnés à des peines allant de un an à un an et huit mois d’emprisonnement. Le tribunal a également décidé que tous les accusés étaient coupables d’avoir poussé les immigrés emprisonnés de Regina Pacis à commettre des crimes, se référant à deux épisodes de révolte durant lesquels certains avaient tenté de s’évader. Il est donc clair que le véritable objectif de cette cour est de condamner la lutte contre Regina Pacis et, dans une plus large mesure, toute autre lutte de ce genre.
En attendant que les compagnons impliqués nous donnent plus de détails, nous pouvons simplement exprimer notre dégoût total pour ce misérable procureur, ses associés répugnant de la scène politique locale et les membres honteux du clergé de Lecce.
Aucun tribunal ni aucun agent du pouvoir ne pourra empêcher les exploités de se révolter.
Un complice des anarchistes accusés.
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Voilà le détail des peines, selon le journal local ...
Salvatore Signore (fondateur de "l'association") à 5 ans et 5 mois
Saverio Pellegrini à 2 ans et 8 mois
Cristian Paladini à 2 ans et 7 mois
Alessandro De Mitri à 1 an et 7 mois
Marina Ferrari à 1 an et 11 mois
Massimo De Carlo à 1 an et 6 mois
Annalisa Capone et Andrea D’Alba à 1 an et 8 mois
Davide Margari, Cinzia Serra et Saverio Alemanno à 1 an et 4 mois
Laura Prontera à 1 an