par Eva Golinger, avocate américano-vénézuélienne.
Plusieurs drones US ont survolé illégalement le territoire vénézuelien, travesrant quasiment entièrement le pays. Samedi 19 la Colombie a annoncé l’implantation d’une nouvelle base militaire colombienne (mais qui pourra accueillir des troupes US) en bordure de frontière avec le Venezuela. Le gouvernement colombien a également révélé l’activation de deux nouveaux bataillons aériens dans d’autres zones limitrophes du Vénézuela. Ces implantations militaires colombiennes sont en parties financées et équipées par les Etats-Unis grâce au Plan Colombie, plan étasunien de lutte anti-drogue.
Chávez avait récemment indiqué qu’il craignait une attaque des USA sur l’Amérique Latine par le biais de ses "chevaux de Troie" que sont la Colombie et Panama. Il semblerait qu’il ait eu le nez creux les préparatifs guerriers nord-américains ressemblant étrangement à ceux qui avaient été observés avant l’attaque de l’Irak ou de l’Afghanistan.
Le président vénézuélien Hugo Chávez a révélé durant son émission dominicale, Aló Presidente, que des avions automatiques (UAVs), aussi connu comme drones, sont entrés illégalement dans l’espace aérien du Venezuela il y a quelques jours. “Il y a quelques jours, un de ces avions militaires a pénétré le Venezuela jusqu’au Fort Mara,” un fort militaire vénézuélien dans l’État de Zulia, à la frontière avec la Colombie. Le drone a été vu par plusieurs soldats vénézuéliens qui ont signalé immédiatement la violation de l’espace aérien à leurs supérieurs. Le président Chávez a donné l’ordre aujourd’hui d’abattre n’importe quel drone découvert sur le territoire vénézuélien. Chávez a impliqué aussi directement Washington dans cette dernière menace contre la stabilité régionale en confirmant que les drones étaient d’origine américain.
Jeudi, le président Chávez a dénoncé des menaces militaires contre le Venezuela en provenance des îles hollandaises d’Aruba et de Curazao, situées à moins de 50 miles de la côte nord-ouest du Venezuela. Ces petites îles accueillent des bases d’aviation américaines à la suite d’un contrat passé en 1999 entre Washington et les Pays-Bas établissant les Avants Postes d’Opération US (FOLs) dans les colonies antillaises. À l’origine, le contrat stipulait que la présence militaire américaine était établie à Aruba et à Curazao seulement pour des missions antidrogues. Cependant, depuis septembre 2001, Washington utilise toutes ses installations militaires pour combattre des menaces terroristes perçues autour du monde. Les bases militaires à Aruba et à Curazao ont été utilisées pour du renseignement, de la surveillance et des missions de reconnaisance contre le Venezuela depuis plusieurs années.
En 2006, Washington a commencé à conduire une série d’exercices militaires de haut niveau en utilisant Curazao comme la principale zone d’opérations. Des centaines de porte-avions américains, de navires de guerre, d’avions de combat, d’hélicoptères Black Hawks, de sous-marins nucléaires et des milliers de soladats américaines se sont livrées à différents exercices militaires et missions dans la région antillaise pendant les trois ans et demi passés, provoquant l’alarme substantielle et l’inquiétude des nations de la région, particulièrement le Venezuela, qui a été également victime d’actions diplomatiques hostiles et agressive de la part de Washington.
En 2008, le Pentagone a remis en fonction la Quatrième Flotte de la Marine, accusée de défendre des intérêts américains pour la région latino-américaine. La Quatrième Flotte a été désamorcée en 1950, après avoir accompli sa mission de défense originale pendant la Seconde Guerre mondiale. La réactivation de cette flotte presque 60 ans plus tard a été perçue par une majorité de nations d’Amérique latine comme une menace directe contre la souveraineté régionale et a poussé les pays sud-américains à établir un Conseil de Défense pour gérer les menaces externes. Le Pentagone a répondu en reconnaissant fièrement que la réactivation de la Quatrième Flotte était une "démonstration de la force américaine et de son pouvoir dans la région” et manière de montrer que les Etats-Unis “défendront leurs alliés régionaux”. Cela a été perçu comme un soutien direct à la Colombie et une tentative d’intimider le Venezuela.
Le 30 octobre, la Colombie et les Etats-Unis ont signé un accord de coopération militaire autorisant l’installation de sept bases militaires américaine sur le territoire colombien et toutes les autres installations qui seront nécessaires. L’accord est vu comme la plus grande expansion militaire américaine dans l’histoire latino-américaine. Bien que les deux gouvernements aient justifié publiquement l’accord comme une augmentation de l’effort de lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme, les documents officiels de l’armée de l’air des Etats-Unis ont révélé que les Etats-Unis vont conduire “un panel complet d’opérations militaires” partout dans l’Amérique du Sud à partir des bases colombiennes. Les documents de l’Air Force ont justifié aussi l’expansion militaire disproportionée comme nécessaire pour combattre “les menaces constantes... provenant des gouvernements antiaméricains de la région”. Les documents ont révélé plus loin que la présence américaine en Colombie augmentera le succès des opérations “de Renseignement, de Surveillance et de Reconnaisance” et améliorera la capacité du Pentagone à conduire “ube guerre expéditionnaire” en Amérique latine.
Depuis 2006, Washington a classifié le Venezuela comme une nation “ne collaborant pas complètement avec la guerre contre la terreur”. En 2005, le Venezuela a été étiqueté par le Département d’État comme une nation “ne coopérant pas avec les opérations anti-drogues”. Bien qu’il n’y ait aucune preuve d’importance pour étayer ces accusations dangereuses, les Etats-Unis ont utilisé ces classifications pour justifier l’augmentation de leur agressivité envers le gouvernement vénézuélien. En 2008, l’Administration Bush a essayé de placer le Venezuela sur la liste des États Sponsors du terrorisme. La tentative fut infructueuse essentiellement parce que le Venezuela est encore un des principaux fournisseurs de pétrole aux Etats-Unis. Si Washington considère le Venezuela comme Etat terroriste, toutes les relations seraient coupées, incluant les réserves de pétrole.
Néanmoins, Washington voit encore le Venezuela comme une menace importante contre intérêts américains dans la région. Les Etats-Unis sont particulièrement inquiets des nations latino-américaines se livrant à des relations commerciales avec les pays tel que Chine, Russie et Iran, perçu comme des menaces économiques sur le contrôle américain et sa domination dans la région. La semaine dernière, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a communiqué un avertissement aux pays d’Amérique latine qui ont établit récemment des relations avec l’Iran, comme la Bolivie, le Brésil, le Nicaragua et le Venezuela. “…Je crois que si les gens veulent flirter avec l’Iran, ils devraient regarder qu’elles pourraient être les conséquences de cela pour eux et nous espérons qu’ils y penseront deux fois …”, a déclaré Mme Clinton sur les remarques faites à propos de la politique latino-américaine du Département d’État.
Le gouvernement colombien a annoncé hier qu’une nouvelle base militaire sera construite juste à côté de la frontière avec le Venezuela, financée et équipée par les États-Unis. Gabriel Silva, Ministre de la Défense colombien, a également annoncé l’activation de deux bataillons aériens dans d’autres zones limitrophes du Venezuela. La nouvelle base militaire, localisée dans la péninsule Guajira, frontalière à l’état vénézuélien de Zulia, aurait jusqu’à 1 000 hommes et permettrait aussi la présence de forces armées américaines et d’entrepreneurs militaires privés. Cette annonce montre clairement l’augmentation du bellicisme à l’égard du Venezuela.
Les déclarations faites aujourd’hui par le président Chávez concernant les drones militaires américains découverts entrain violer l’espace aérien vénézuélien il y a juste quelques jours aggravent encore plus les tensions accrues entre le Venezuela et la Colombie. Un Predator MQ-1 UAV, un type de drone de combat, a été utilisé pendant l’an dernier en Afghanistan et au Pakistan pour tuer des suspect-terroristes . Les drones sont équipés avec des missiles Hellfire et sont capables de frapper des cibles terrestres dans des régions sensibles.
Le Venezuela s’est en alerte maximum face à cette dangereuse menace. Chávez a fait des déclarations concernant la détection de drones pendant le lancement de la nouvelle Police nationale, une police communale récemment créée pour s’occuper d’opérations de sécurité préventives et dont le service et basé sur la communauté, les instances locales disposants un droit de regard et de contrôle sur la police au même titre que l’Etat.
Source : Prensa Rural US Military Aggression against Venezuela escalating
Traduction : Primitivi
mardi 22 décembre 2009, par