Sur la responsabilité de l’assassinat du gouverneur de Caqueta
Ecrit par Juanlu González le 24/12/2009
Elles se succèdent les condoléances pour la mort de Luis Francisco Cuéllar. Après son brutal assassinat tout le monde s’est jeté sur les FARC pour les accuser, pas en vain, il avait déjà été séquestré en quatre occasions par la guerilla révolutionnaire et, il est facile de penser qu’ils l’aient abattu. Cependant, quand le consensus est si unanime et qu’un acte de cette nature porte préjudice plus qu’il fait du bien à ses coupables présumés, l’expérience nous demande d’être prudent et d’éviter les jugements hâtifs. Les FARC n’ont pas encore reconnu ni démenti l’attentat, bien qu’il soit possible qu’un communiqué arrive dans les heures qui viennent et nous débarrasse de quelques doutes.
Toutefois, l’agence de presse Anncol, l’agence à qui les FARC ont l’habitude d’envoyer leurs communiqués, ont également appelé à la prudence. De manière égale, la sénatrice et médiatrice Piedad Cordoba a également appelé, par le biais de son collectif Colombiens et Colombiennes pour la Paix, à la prudence quant aux conclusions de cet attentat.
Puisque c'est arrivé, nous nous trouvons dans l’obligation de recontextualiser le fait, au moins pour pouvoir fait un tour d’horizon des protagonistes et de disposer ainsi d'une plus grande quantité d’informations fournie en majorité par les médias. Il convient donc d' attendre les conclusions des enquêtes indépendantes qui démarreront.
Quelles sont les informations dont il faudrait tenir compte pour connaître un peu plus les implications de ce cas ?.
Ci dessous j’ébauche certaines d’entre elles :
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Luis Francisco Cuéllar avait été séquestré à quatre occasions, la famille avait religieusement payé les rançons. Si les FARC cherchaient à le séquestrer de nouveau il n’est pas logique qu’ils le tuent à la première occasion. Pourquoi mettreun terme à une affaire aussi sûre ?
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On a parlé de la participation de 15 à 20 guérilleros. Dans un tel cas il était necessaire de recourir à 3 ou 4 véhicules de transport . Il n’est pas logique que parce qu’une fourgonnette était endommagée, ils choisissent de tuer le gouverneur parce qu’ils ne pouvaient le transporter ou après que ce dernier ai refusé de changer, comme le disent certaines informations provenant de ses proches.
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Il est certain que le département de Caqueta est l’une des zones où la guerilla est la plus présente, mais il n’est pas moins certain que beaucoup de populations du sud de la région (Florencia, Morelia, Albania, Curillo, Valparaiso et Solita) sont contrôlées par les paramilitaires qui développent les plantations de coca. C’est un fait constaté que les AUC ont été principalement introduites par le secteur des eleveurs, secteur auquel appartenait le gouverneur assassiné.
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Cuéllar n’était pas n’importe quel pauvre civil, il était accusé de collaboration avec les narcoparamilitaires et la Justice avait des dossiers ouverts à ce sujet. Curieusement, l’une des accusations pour laquelle il était mis en cause était la présence dans sa maison d'uniformes de camouflage, les mêmes que ceux utilisé par ses assassins. Paradoxal : non ?
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Le gouverneur avait été dénoncé dans les affaires judiciaires où des repentis des AUC l’avaient accusé de financer et de collaborer avec les paramilitaires emprisonnés. Plusieurs informations indiquent qu’il était victime de chantages de la part de membres des AUC. Et s’il avait arrêté de payer, l’ont-ils assassiné ? Et si des parapolitiques craignaient le fait que le gouverneur ne les dénonce durant les futurs jugements auxquels il pouvait être confronté ?
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Des informations provenant des services de renseignement de la police et de l’armée indiquent que Cuéllar allait être objet d’un attentat. Pourquoi y avait-il seulement un policier de garde dans sa maison cette nuit là ?
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Uribe n’arrête pas de dire que les FARC sont finis : comment ont-ils pu exécuter un plan si risqué dans l’une des zones les plus militarisées de la Colombie ?
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L’assassinat peut mettre un terme aux échanges humanitaires auxquels Uribe s’est toujours opposé . Il était nécessaire au narcoprésident colombien de fortifier son option militaire, et non pas la négociation, et discréditer les FARC, justifier la présence étrangère etc..., tout cela l’a-il obtenu avec la disparition de Cuéllar.
Enfin, beaucoup de contradictions, comme pour faire porter le chapeau de l’assassinat aux FARC aussi joyeusement ... comme si ça n’avait pas été déjà fait depuis l’arrivé d’Uribe, suivi par les États-Unis et plusieurs de ses alliées, les médias et quelques ONG clientélistes. Il convient d'attendre que de nouvelles informations sortent à la lumière pour éclairer un cas qui n’est pas aussi clair que beaucoup veulent nous faire voir.
Traduction RLB
Ci dessous le texte en espagnol
Sobre la autoría del asesinato del gobernador de Caquetá
Escrito por Juanlu González el Jueves, 24 Diciembre 2009
Vayan por delante las condolencias por la muerte de Luis Francisco Cuéllar. Después de su brutal asesinato todo el mundo se ha lanzado en tromba a acusar a las FARC, no en vano había sido secuestrado en cuatro ocasiones anteriores por la guerrilla revolucionaria y es fácil pensarlo apriorísticamente. Sin embargo, cuando el consenso es tan unánime y un acto de esta naturaleza perjudica más que beneficia a sus presuntos perpetradores, la experiencia nos pide ser cautos y dudar de juicios apresurados. Las FARC aún no han reconocido ni desmentido el atentado, aunque es posible que en cuestión de horas algún comunicado llegue a la red y despeje algunas dudas. Sin embargo, la Agencia de Noticias Nueva Colombia (Anncol), lugar donde las FARC suelen enviar sus comunicados, sí que lo ha hecho pidiendo también prudencia. De igual modo se ha pronunciado la senadora y mediadora Piedad Córdoba a través de su colectivo Colombianos y Colombianas por la Paz.
Mientras eso sucede, es de obligación contextualizar el hecho para, al menos, poder barajar todos los condicionantes que rodean al caso y así disponer de una mayor cantidad de información de la que nos proporcionan la mayoría de los medios al uso. Luego, sólo cabe esperar las conclusiones de las investigaciones independientes que puedan iniciarse. ¿Cuales son esas informaciones que habría que tener en cuenta para conocer un poco más los entresijos del caso?. A continuación esbozo algunas de ellas:
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Luis Francisco Cuéllar había sido secuestrado en cuatro ocasiones anteriores, en el que la familia había pagado religiosamente su rescate. Si pretendían secuestrarlo de nuevo no tiene sentido que lo mataran a las primeras de cambio. ¿Por qué acabar con su seguro negocio?
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Se ha hablado de la participación de 15 a 20 guerrilleros. En tal caso eran necesarios alrededor de 3 o 4 vehículos de transporte. No se entiende que porque una furgoneta se averiase, eligieran matar al gobernador al no poder transportarlo o al negarse a cambiar, como dicen ciertas informaciones uribistas.
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Es cierto que el departamento de Caquetá es una de las zonas donde la guerrilla tiene mayor presencia, pero no es menos cierto que muchas poblaciones del sur de la región (Florencia, Morelia, Albania, Curillo, Valparaíso y Solita) están controladas por los paramilitares que manejan las plantaciones de coca. Es un hecho constatado que las AUC fueron introducidas principalmente por el sector de los ganaderos al que pertenecía el gobernador asesinado.
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Cuéllar no era un pobre civil cualquiera, estaba siendo procesado por su colaboración con los narcoparamilitares y sus casos con la justicia no estaban cerrados. Curiosamente una de las acusaciones que enfrentaba era la aparición en su casa de uniformes camuflados como los que dicen que usaron sus asesinos. Paradójico ¿no?
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El gobernador había sido delatado en procesos judiciales donde arrepentidos de las AUC lo habían acusado de la financiación y colaboración con los paras. Algunas informaciones apuntan a que era víctima de chantajes de un sector de las Autodefensas. ¿Y si dejó de pagar y lo asesinaron? ¿y si muchos otros parapolíticos temían que pudiera delatarlos durante futuros juicios que pudiera enfrentar?
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Informaciones de inteligencia policial y militar alertaban de que Cuéllar iba a ser objeto de un atentado. ¿Por qué sólo había un policía de escolta en su casa aquella noche?
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Uribe no para de anunciar que las FARC están acabadas ¿cómo pudieron ejecutar un plan tan arriesgado en una de las zonas más militarizadas de Colombia?
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El asesinato puede acabar con los canjes humanitarios a los que Uribe siempre se ha opuesto o se ha mostrado más que incómodo. Al narcopresidente colombiano le hacía falta fortalecer su opción militar, la no negociación, desprestigiar a las FARC, justificar la presencia gringa, etc., todo esto lo ha logrado con la desaparición de Cuéllar.. ¿quid prodest?
En fin, muchas contradicciones como para espetar la autoría del asesinato a las FARC tan alegremente como se está haciendo desde el uribismo, EEUU y muchos de sus aliados de entre los gobiernos, los media y algunas ONG clientelistas. Sólo cabe esperar y que nuevas informaciones salgan a la luz para esclarecer un caso que no está tan claro como quieren hacernos ver.