jeudi 5 novembre 2009 - 21h:50
PCHR du 29 octobre au 4 novembre 2009
Durant la semaine du 29 octobre au 4 novembre 2009 :
1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 29 octobre
Incursion dans la région d’Hébron : vers 1h du matin, dans Beit Ula, où l’armée patrouille dans les rues et fouille des maison ; elle arrête un Palestinien.
Région de Bethléhem : incursion vers 2h dans le village de Taqou’a, avant de se retirer l’armée emmène 5 jeunes Palestiniens pour interrogatoire.
Région de Jénine : village de Jaba’a, vers 2h30.
Région de Ramallah : dans l’après-midi, vers 16h, l’armée pénètre dans Saffa, des jeunes se sont rassemblés et ont commencé à lancer des pierres sur les FOI qui ont répondu en tirant des balles caoutchouc, lançant des lacrymogènes et des bombes assourdissantes. De nombreux civils palestiniens souffrent des inhalations des gaz (une arrestation).
Samedi 31 octobre
Bande de Gaza : 15h00, du haut de leurs miradors situés le long de la frontière au nord-ouest de Beit Lahiya les FOI ont tiré sur Ashraf Saleh Salem Jaber, 40 ans, originaire de ‘Izbat ‘Abed Rabbo à l’est de la localité de Jabaliya. Il est blessé par balle au pied gauche. Selon l’enquêteur du PCHR, Jaber a été blessé alors qu’il marchait sur la plage et s’approchait de l’ancienne colonie de Doghit située à la frontière. Sa famille a précisé que leur fils souffrait de désordres mentaux et qu’il avait quitté la maison deux jours avant. Après que les FOI aient blessé Jaber une unité spéciale déguisée en Palestiniens est intervenue pour le récupérer. Le comité international de la Croix-Rouge et le Bureau Palestinien des liaisons avec Israël ont obtenu des FOI que Jaber soit transféré à l’hôpital Shifa de Gaza. Le diagnostic fait état de fractures sévères.
Dimanche 1 novembre
Tulkarem : vers 1h30, l’armée pénètre dans le village de Deir al-Ghsoun. Et vers 2h, dans la ville de Tulkarem et le camp de réfugiés, avec fouilles de maisons.
Bande de Gaza : 12h00 - Depuis leurs miradors à la hauteur du poste frontière de Beit Hanoun, les FOI ont fait feu sur des civils qui récupéraient des pierres suite au travail des bulldozers qui avaient démoli un immeuble situé dans la zone industrielle. Jaber Younis Mohammed Abu Marshoud, qui était sur son tracteur, a réussi à s’échapper alors que son tracteur a été mis hors d’usage par plusieurs balles. Pas de victimes.
Naplouse : dans l’après-midi, vers 16h, incursion dans le village de Madma où l’armée tire de façon intensive en l’air. Des garçons se regroupent et lancent des pierres sur les soldats. Avant de se retirer, vers 22h, l’armée arrête un jeune palestinien, pour le libérer dans la nuit.
Lundi 2 novembre
Toubas : incursion vers 1h dans la ville, raid dans les rues et fouilles de nombreuses maisons, l’armée se retire vers 4h30 (une arrestation).
Jénine : vers 1h30, village d’al-Zababda (une arrestation).
Qalqilya : village d’‘Azzoun vers 1h30 (2 arrestations).
Mardi 3 novembre
Qalqilya : vers 2h, village d’‘Azzoun à nouveau (2 arrestations, un père et son fils).
Toubas : incursion dans la ville vers 23h où l’armée fait irruption dans un café et fouille, interroge des clients. L’armée se retire tôt le lendemain matin.
Mercredi 4 novembre
Jénine : incursion vers minuit et demi dans la ville, raid dans les rues et fouilles de nombreuses maisons. Et vers 1h, dans le village de Barqin (une arrestation).
Qalandya : incursion dans le camp de réfugiés de Qalandya, fouille d’une maison où l’armée arrête un jeune Palestinien.
Bande de gaza : 11h30 - Les vedettes garde-côte des FOI ont tiré plusieurs balles sur un bateau de pêche faisant route à environ 300 mètres du port de Rafah. Belal Mohammed Khalil al-Najja, 23 ans, de Swedish village, a été touché à l’abdomen. Il a été transporté à l’hôpital Abu Yousif al-Najjar de Rafah . Les sources médicales considèrent ses blessures comme modérées.
2 - Maintien du blocus des Territoires palestiniens occupés
Les FOI ont maintenu leur blocus très serré sur les TPO et les restrictions sur les déplacements des civils palestiniens tant dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est.
Bande de Gaza
Mouvements des personnes et des biens aux postes frontière
Rafah International
Date | : | Détails |
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28 octobre | : | 19 Palestiniens sortent ; 120 rentrent |
29 octobre | : | 1 Palestinien sort ; 110 autres rentrent |
30 octobre | : | fermé |
31 octobre | : | 13 Palestiniens sortent ; 5 autres rentrent |
1er novembre | : | 766 Palestiniens, dont plusieurs patients et des étudiants inscrits dans des universités internationales domiciliés à l’étranger sortent ; 417 personnes dont 8 membres du “Secours islamique”, 3 médecins de l’Union africaine et un journaliste tchèque rentrent ; Un containeur d’une tonne ½ de médicaments et 3 ambulances rentrent ; 217 palestiniens qui demandaient à sortir ont été refoulés par les autorités égyptiennes. |
2 novembre | : | 841 personnes : des patients et des étudiants palestiniens à l’étranger sortent ; 328 personnes rentrent ; 1 tonne ½ de médicaments et 3 ambulances rentrent ; Le corps d’un patient décédé rentre 69 Palestiniens sont refoulés par les autorités égyptiennes. |
3 novembre | : | 892 Palestiniens : des patiens et des étudiants à l’étranger sortent ; 165 autres rentrent ; 81 Palestiniens qui voulaient sortir sont refoulés par les autorités égyptiennes. |
Karm Abu Salem (Kerem Shalom)
Date | : | Détails |
---|---|---|
28 octobre | : | 80 containers d’aide alimentaire internationale et des denrées pour les commerçants rentrent. |
29 octobre | : | 108 containers |
30 octobre | : | fermé |
31 octobre | : | fermé |
1er novembre | : | 96 containers |
2 novembre | : | 108 containers |
3 novembre | : | 95 containers |
Nahal Ouz
Date | : : | Gaz domest. (tonnes | : : | Fuel ind. (litres) |
---|---|---|---|---|
28 octobre | : | 205 | : | 519 000 |
29 octobre | : | 202 | : | 407 000 |
30 octobre | : | 0 | : | 0 |
31 octobre | : | 0 | : | 0 |
1er novembre | : | 0 | : | 0 |
2 novembre | : | 0 | : | 0 |
3 novembre | : | 118 | : | 258 000 |
Beit Hanoun (Erez)
Date | : | Salariés intern. | : | Salariés étrangers | : | Commerçants |
---|---|---|---|---|---|---|
28 octobre | : | 53 | : | 3 | : | 0 |
29 octobre | : | 144 | : | 16 | : | 0 |
30 octobre | : | 52 | : | 0 | : | 0 |
31 octobre | : | 0 | : | 0 | : | 0 |
1er novembre | : | 15 | : | 1 | : | 0 |
2 novembre | : | 22 | : | 2 | : | 0 |
3 novembre | : | 73 | : | 1 | : | 1 |
Al-Mentar (Karni)
Ouvert le 2 novembre pour laisser entrer 31 semi-remorques (1 240 tonnes de céréales) et 75 semi-remorques chargés de 2 280 tonnes d’aliments pour bétail.
Cisjordanie
Jérusalem : les restrictions sont toujours imposées aux déplacements des Palestiniens pour entrer et sortir de la cité. Des milliers de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza ne peuvent toujours y accéder. Les restrictions sont plus sévères encore les vendredis, jours de prière, pour empêcher les Palestiniens de venir prier à la mosquée Al-Aqsa, dans la vieille ville. Ceux qui tentent de contourner les barrages sont roués de coups par l’armée et la police. Le dimanche matin, 25 octobre, les FOI ont renforcé leur présence dans la vieille ville et à proximité de la mosquée Al-Aqsqa, et monté des barrages, bloquant et fouillant les Palestiniens.
Bethléhem : vers 13h le mercredi 28 octobre, les FOI postées au check-point Container, à l’est du village d’al-Sawahra al-Sharqeya, au sud-est de Jérusalem, ont arrêté une jeune étudiante de l’université de Betlhéhem, Berlanti Grace Polis ‘Azzam. Les soldats ont contrôlé sa carte d’identité et ils ont vu qu’elle était de Gaza. Ils l’ont interrogée pour savoir ce qu’elle faisait en Cisjordanie. Dans un premier temps, il l’ont mise en détention pour la renvoyer dans la bande de Gaza, pendant 20h. Puis, les FOI lui ont bandé les yeux, l’ont menottée et l’ont emmené en jeep, puis dans un véhicule de la police, à la frontière avec la bande de Gaza. Elle est rentrée par le passage de Beit Hanoun (Erez). Elle est arrivée chez elle vers minuit.
Selon ‘Azzam, elle était venue vivre à Bethléhem en 2005 pour y étudier à l’université. Elle devait passer son diplôme dans deux mois. ‘Azzam a déclaré au PCHR qu’elle a été mise en détention par les FOI, forcée de s’asseoir sur une chaise en métal près du check-point, on lui a dit alors qu’elle était mise en détention pour « avoir vécu illégalement en Cisjordanie ». Pendant sa détention, ‘Azzam a souffert d’une tension artérielle basse et de faiblesse dans les membres. Des soldats lui ont donné de l’eau et demandé de bouger les membres.
Elle a ajouté également :
« Vers 20h, une jeep de l’armée israélienne est arrivée au check-point. Des femmes soldats étaient dans la jeep. L’une des femmes est venue me chercher et a fouillé mon sac. Les soldats m’ont alors menottée. Puis, ils m’ont mis un châle sur les yeux pour m’aveugler. Ils m’ont alors emmenée en jeep et ils m’ont forcée à marcher pendant plus d’une heure et demi avant de m’emmener dans une voiture de la police à la frontière avec la bande de Gaza. Ils m’ont obligée à retourner dans la bande de Gaza, je suis passée par Erez vers 23h et suis arrivée chez moi vers minuit. »
Dina ‘Awwad, directrice des relations publiques à l’université de Bethléhem, a confirmé les déclarations d’‘Azzam. ‘Awwad indique que Gisha (le centre juridique pour la liberté de mouvement en Israël) s’était mis d’accord avec les FOI pour qu’‘Azzam soit transférée au centre de détention de Natania, où le centre pouvait se mettre en rapport avec elle et voir son dossier. Mais Gisha a été surpris par l’expulsion d’‘Azzam vers la bande de Gaza. ‘Awwad a souligné que Gisha avait déposé une plainte devant la Cour suprême israélienne pour faire juger son litige.
(Voir aussi : Une étudiante de l’université de Bethléhem, yeux bandés, menottée, renvoyée de force à Gaza)
Le jeudi après-midi, 29 octobre, les FOI ont fermé le check-point de Qalandya, près de l’entrée nord de Jérusalem occupée. Des témoins ont indiqué que le check-point était rempli de monde et que les FOI fouillaient avec soin les voyageurs palestiniens.
Naplouse : les contrôles et restrictions ont été maintenus aussi dans cette région. Le dimanche 1er novembre, vers 14h, trois soldats de l’occupation qui venaient de la colonie Yetshar, se sont mis à frapper durement un Palestinien du village de Madma, Ma’amoun Amin Fayez Nassar, 34 ans, et l’ont arrêté. Ils l’ont transféré ensuite à l’hôpital de Belenson à Tel Aviv. Nassar faisait paître ses moutons dans la zone d’al-Rasem, près de la colonie, à 500 mètres environ de sa maison, à Madma.
Amin Fayez Mohammed Nassar, 67 ans, est le père de Ma’amoun. Il a fait la déclaration suivante au PCHR :
« Vers 14h dimanche, 1er novembre, j’étais près de ma maison, entre le village de Madma et celui d’‘Asira al-Qeblia. J’ai entendu des coups de feu. J’ai téléphoné à mon fils Ma’amoun, qui faisait paître ses moutons dans le secteur d’al-Rasem, près de la colonie Yetshar, à environ 500 mètres de notre maison. Il m’a dit que des soldats de l’occupation lui tiraient dessus. Il m’a dit aussi qu’ils marchaient vers lui. J’ai immédiatement appelé au téléphone mes autres fils, Ayman 42 ans, Mohammed 32 ans, et Amir 24 ans, pour me rejoindre à Al-Rasem et emmener Ma’amoun. Alors que j’étais à environ 50 mères de lui, j’ai vu qu’il saignait de la tête. Son visage était couvert de sang. Les trois soldats étaient en train de le porter. J’ai vu alors trois jeeps de l’armée venir du check-point d’Huwara. Quand les jeeps sont arrivées sur place, les soldats se sont retirés. Nous n’étions qu’à 15 mètres de Ma’amoun. Les [soldats des jeeps] ont pointé leurs armes sur nous et nous ont empêchés d’approcher. L’un des soldats a demandé à Ma’amoun en hébreu, que je comprends bien : ‘Le soldat vous a battu ?’ il a répondu ‘oui’. Ils l’ont interrogé un court moment et ils lui ont attaché les jambes et l’ont porté dans l’une de leurs jeeps. Ils m’ont demandé, à moi et à mes autres fils, de rentrer chez nous. J’ai appelé la Croix-Rouge et un certain nombre de mouvements des droits de l’homme, palestiniens et israéliens, et je leur ai raconté ce qui était arrivé. Plus tard, j’ai reçu un coup de téléphone de Yesh Din, un groupe pour les droits de l’homme, en Israël. Ils m’ont dit que mon fils serait transféré du centre de détention d’Huwara à l’hôpital Belenson car il avait été durement frappé. Depuis, je n’ai plus de nouvelles de lui. »
Hébron : le 29 octobre, les FOI ont monté un barrage dans la rue Wasdi Sa’ir, dans le nord-est d’Hébron, elles ont arrêté un Palestinien d’Hébron.
Le lundi matin, 2 novembre, les FOI ont publié un ordre militaire pour prolonger le bouclage imposé sur la rue Haret Jabeer, qui conduit à al-Haram al-Ibrahimi, pour six mois, à dater de cet ordre. Les FOI ont étalement remis un autre ordre militaire de fermeture à des civils palestiniens pour le secteur d’al-Ras, à l’est d’Hébron. Ce bouclage est censé « assurer la sécurité des FOI dans le secteur ».
Il faut noter que ces bouclages imposés touchent les Palestiniens des secteurs d’al-Ras, Haret Jaber et Wasi al-Hasin, puisque leurs rues se trouvent fermées.
Jénine : le jeudi 29 octobre, les FOI ont monté deux check-points aux entrées de Jaba’a et de Samour, et un troisième sur la route Jénine/Naplouse, où elles ont bloqué tous les véhicules palestiniens pour les fouiller.
Ce même jour, vers 6h, les FOI postées au check-point d’al-Hamra à l’est de Jénine, ont arrêté un jeune Palestinien du village de Barqin, qui se rendait à Jéricho. Les soldats lui ont contrôlé sa carte d’identité et l’ont menotté.
3 - Construction du mur d’annexion
La construction du mur se poursuit en toute illégalité sur le territoire de la Cisjordanie. Et les FOI ont continué de réprimer par la force les manifestations non violentes organisées par des Palestiniens, des internationaux et des militants israéliens pour protester contre la construction du mur.
Bil’in, à l’ouest de Ramalla : selon Abdullah Abu Rahma, porte-parole de la Campagne palestinienne contre le mur d’apartheid à Bil’in, après la prière du vendredi, le 30 octobre, des Palestiniens, des internationaux et des militants israéliens se sont rassemblés dans le centre du village. Puis ils se sont dirigés vers le mur, et après provocations des soldats, ils leur ont lancé des pierres. Aussitôt, les FOI ont tiré des balles caoutchouc, lancé des bombes sonores et des lacrymogènes sur les manifestants. Nombre d’entre eux souffrent de l’inhalation des gaz.
Nil’in, à l’ouest de Ramallah : au même moment, même manifestation et selon le représentant de la Campagne palestinienne contre le mur à Ni’lin, un affrontement a eu lieu auprès du mur. Les soldats ont réagi avec la même violence et là aussi, de nombreux manifestants souffrent d’avoir respiré les gaz.
Al Ma’sara, au sud de Bethléhem : même manifestation hebdomadaire, au même moment. Même réactions violentes de l’armée d’occupation. Un mineur de 17 ans a été blessé à la main droite. De plus, 3 manifestants ressentent des difficultés respiratoires.
4 - Mesures visant à créer une majorité juive à Jérusalem-Est occupée
Les mesures arbitraires imposées aux Palestiniens de Jérusalem-Est pour les obliger à quitter leur ville se sont renforcées et le PCHR consacre désormais cette section de son rapport hebdo pour relever les violations des droits de l’homme par les FOI à Jérusalem-Est.
Dimanche matin, 1er novembre, les FOI ont mené une incursion dans le quartier d’al-Sala’a à Jabal al-Mukabber, au sud-est de Jérusalem occupée. Elles ont mis le siège devant la maison de Mousa Suleiman al-Mashahra, 53 ans. Les FOI ont commencé à démolir la maison aux bulldozers. La maison, où vivait une famille de 6 membres, a été construite sur un terrain de 50 m2 et comprenait deux pièces. Il faut indiquer qu’al-Mashahra a construit sa maison en 2000. Début 2006, la municipalité israélienne de Jérusalem a notifié à al-Mashahra qu’il était important qu’il démolisse la maison car construite sans le permis israélien. Il y a moins de six mois, la municipalité a remis un ordre administratif à al-Mashahra pour la démolition de la maison. La famille a réussi, grâce à son avocat, de faire reporter la démolition jusqu’au début de ce mois. Mais la municipalité a fait démolir la maison aussitôt que le délai fut écoulé.
Lundi matin 2 novembre, les FOI ont investi le quartier al-‘Aqabeh, à Beit Hanina, au nord de Jérusalem occupée. Elles s’en sont prises à la maison de Majed Mohammed al-Rajji, 50 ans. Elles ont pénétré de force dans la maison et obligé la famille à sortir. Alors les bulldozers des FOI ont démoli totalement la maison. Celle-ci, où vivait une famille de 15 personnes, avait été construite sur un terrain de 100 m2 et comprenait trois pièces.
La famille al-Rajji avait construit sa maison en 2000. En 2003, la municipalité israélienne de Jérusalem est venue visiter la maison et a remis à la famille une amende de 40 000 NIS (nouveau shekel israélien, soit plus de 7 000 €). La famille a payé l’amende. Après la démolition, elle a appris que les services de la municipalité israélienne avaient publié un ordre de démolition le 1er novembre, soit la veille de la démolition. La famille n’avait pas été informée de cet ordre et n’a pu donc le contester devant les tribunaux.
Le 2 novembre, vers 7h30, incursion des FOI dans le quartier al-Thawri, à Jérusalem-Est, où elles ont bouclé tout les alentours de la maison d’Haroun Isma’il al-Qawasmi, 61 ans. Les FOI ont forcé les six membres de la famille à sortir. Ceux-ci ont pu prendre quelques meubles avec eux ; les bulldozers ont commencé alors la démolition à 8h. La maison avait été construite sur un terrain de 70 m2 il y a 25 ans. Il y a 6 mois, la famille al-Qawasmi avait reçu un ordre administratif de démolir sa maison.
Les soldats qui ont démoli la maison d’Haroun Isma’il al-Qawasmi se sont dirigés ensuite vers la maison de Naser al-Shweiki, 50 ans, quartier d’al-Thawri. Ils ont obligé là aussi la famille à quitter la maison, puis les bulldozers l’ont démolie au motif d’absence de permis de construire israélien. La maison où les 7 membres de la famille vivaient, couvrait un terrain de 100 m2. Elle était la propriété de Mohammed Jada’a al-Qawasmi.
5 - Activités de colonisation et agressions des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs biens
La colonisation se poursuit en violation du droit international humanitaire ainsi que les agressions de colons.
Jeudi 29 octobre, les bulldozers des FOI ont rasé des terres agricoles dans le secteur d’al-Buqa’a, à l’est d’Hébron. Alors que les agriculteurs palestiniens tentaient de les empêcher de saccager leurs terres, les FOI se sont mises à les frapper et à lancer des bombes assourdissantes et des lacrymogènes. 12 Palestiniens, dont 2 caméramans et 8 femmes, souffrent de contusions et des inhalations des gaz. Les FOI ont déclaré le secteur, zone militaire fermée, et elles ont passé aux bulldozers 14 dunums (1,4 hectare) de terres agricoles, dont 11 qui venaient d’être défrichés. Ils ont aussi démoli 1 000 mètres de murs, 300 mètres de conduits d’irrigation et deux bassins d’eau de collecte.
7 des blessés palestiniens ont été évacués vers des hôpitaux par des ambulances du Croissant rouge palestinien.
Les autres blessés ont reçu les premiers soins sur place. Parmi eux, Badran Jaber et ‘Ata Jaber, propriétaires des terrains saccagés. Ils ont déclaré au PCHR que les FOI avaient poursuivi leur saccage aux bulldozers jusqu’à 13h et qu’ils avaient rasé 14 dunums de terres agricoles, dont 11 qui venaient d’être défrichés récemment. Ils ont expliqué que les FOI avaient également démoli 1 000 mètres de murs, 300 mètres de conduits d’irrigation et deux bassins d’eau de collecte. Les biens qu’elles ont détruits appartenaient aux familles Jaber et al-Rajji.
Il faudrait noter que la zone d’al-Buqa’a est l’une des plus fertiles d’Hébron. La route coloniale n° 60 traverse la zone qui est close aux colonies de Kiryat Arba et de Kharsina, à l’est d’Hébron. Les FOI ont interdit tout travaux de construction dans le secteur et empêché la fourniture de services dans le cadre de leurs projets d’obliger les Palestiniens à partir de leurs maisons et de leurs terres, et avec les colons elles ont poursuivi leurs agressions sur les civils d’al-Buqa’a pour pouvoir s’emparer de nouvelles terres palestiniennes par la force.
Egalement le 29 octobre, les FOI ont délivré un avis de démolition à 4 civils de Kherbat al-Hejri, au sud-ouest d’Hébron, pour absence de permis de construire israélien.
Vendredi matin, 30 octobre, les FOI ont empêché l’installation d’un réseau d’électricité dans le village d’al-Tawani, en face de la colonie Ma’on, dans le sud d’Hébron. Selon des sources locales et des déclarations de militants internationaux de la solidarité qui vivent dans le village, des agents du Bureau de liaison militaire ont stoppé l’installation de réseaux électriques dans le village. Ils ont aussi arrêté un ouvrier palestinien du village d’al-Dhahereya. Ils l’ont libéré plus tard mais lui ont confisqué tout son équipement. L’équipement en question comprenait un camion, une échelle automatique et un grand rouleau de fil électrique. Le 22 juillet 2009, des agents du Bureau de liaison militaire avaient rendu une ordonnance de suppression de six postes d’alimentation électrique du village. De plus, le 25 mai, ces agents, avec des soldats des FOI, avaient fait une incursion dans le village pour arrêter la construction des 8 postes d’alimentation.
Selon l’enquête menée par le PCHR et les déclarations de Suleiman Mohammed al-‘Adra, un Palestinien du village d’Al-Tawani, les FOI ont interdit tout développement de l’infrastructure dans le village, dont les réseaux d’électricité, d’eau et de téléphone. Les FOI ont aussi empêché les Palestiniens du village de construire des maisons. Les civils sont obligés de vivre dans des grottes ou dans des abris montés avant 1967. Quelquefois, les Palestiniens du village sont contraints de construire leurs maisons sans le permis israélien, et les FOI plus tard les démolissent.
Samedi soir, 30 octobre, 8 colons de Brakha, protégés par les FOI, ont voulu pénétrer dans le village d’Iraq Borin, au sud de Naplouse. Des dizaines de Palestiniens se sont rassemblés près de l’entrée sud du village et ont lancé des pierres sur les colons pour les empêcher d’entrer dans le village. Les FOI ont immédiatement riposté en tirant et en lançant des grenades lacrymogènes sur les Palestiniens. Un jeune Palestinien a été blessé, Sa’ad Husam Faraj Qadus, 24 ans, par un corps de grenade reçu dans le ventre. Avant de se retirer, les FOI ont arrêté un Palestinien.
Document public
Pour plus d’informations, notamment les noms des victimes, merci de consulter notre site (http://www.pchrgaza.org) ou de nous contacter à notre bureau de Gaza, par mel (pchr@pchrgaza.org) ou par téléphone (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 29 octobre au 4 novembre 2009 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie, JPP.