Pendant cette semaine du 5 au 11 mai :
1 - Incursions dans les zones palestiniennes et agressions contre les civils palestiniens et leurs biens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza
Jeudi 5 mai
Minuit, les FOI entrent dans Tubas. Elles patrouillent dans les rues de la ville en provoquant les Palestiniens, et s’arrêtent devant le restaurant Yaser, en face de la mairie de Tubas dans la grande rue. Un membre des FOI appelle Jamal Addin Fawzi Daraghma, 23 ans, qui se trouve près du restaurant, qui répond et se dirige vers les soldats. 5 minutes plus tard, les FOI lui mettent les menottes et l’emmènent vers une destination inconnue.
Une heure, les FOI entrent dans Beit Leqia, à l’ouest de Ramallah. Mêmes provocations dans les rues, les soldats klaxonnent pour embêter les Palestiniens. Ils opèrent sur une maison qui appartient à Najib Ahmed Mafarja, 26 ans, et se retirent vers 1 h 40, arrêtant Mafarja et l’emmenant au centre d’interrogatoire d’Ofra, à l’ouest de Ramallah.
2 h, incursion dans Azzoun, à l’est de Qalqilya. L’armée patrouille dans les rues et fouille de nombreuses maisons. Elle arrête 5 Palestiniens, dont 4 enfants, et se retire vers 6 h. Les jeunes Palestiniens arrêtés sont :
Le père de Yousef Salim, a déclaré au PCHR :
« Vers 2 h le jeudi 5 mai, les soldats de l’occupation israélienne ont fait irruption chez moi. Ils sont entrés dans le jardin par une porte qui donne sur l’extérieur et ils ont frappé à la porte d’entrée de la maison. Mon épouse a ouvert la porte mais ils sont entrés violemment dans la maison. Toute ma famille s’est réveillée. Ils nous ont tous regroupés dans le jardin. Mes enfants et mes petits-enfants qui ont entre un et trois ans étaient gardés par les soldats avec nous. Les enfants n’ont pas arrêté de crier de panique, jusqu’au matin. Quand ils nous ont obligés à rester dans le jardin, ils ont ordonné à Yousef de rester à l’écart. Nous les entendions saccager la maison. J’ai même pu les voir démolir les portes. Je leur ai dit " Laissez-moi vous ouvrir les portes au lieu de les démolir", mais ils ont refusé et m’ont simplement dit "ferme-la". Quand ils ont eu fini, ils sont revenus vers nous et ils ont pris mon fils Yousef et ont dit "Nous l’emmenons avec nous". Alors seulement, ils nous ont laissés entrer dans la maison. Nous avons pu voir qu’ils avaient tout démoli, les meubles, même les lits, les toilettes, les outils, les fenêtres, et les portes. C’était la seconde fois qu’ils attaquaient ma maison, en une semaine. Ils sont restés dans le jardin jusqu’au matin, et ils sont partis. »
2 h 15, un détachement de soldats des FOI déguisés en arabe arrive à Arraba, au sud-ouest de Jénine. Ils sont à bord d’un camion Mercedes 412. Ils arrêtent leur camion près de la maison de Tareq Hussein Awad Dar Hussein « Qaadan », 40 ans. Une quinzaine de soldats descendent du camion et pénètrent chez Dar Hussein. Ils partent un petit moment plus tard, avec Dar Hussein qui est menotté et a les yeux bandés.
Il faut indiquer que Dar Hussein est un dirigeant du Jihad islamique.
2 h 15, incursion dans Siris, au sud de Jénine. Les FOI se postent près de l’entrée du village et des soldats de l’infanterie s’avancent vers le centre du village. Ils entourent la maison de Tareq Nazih Sadeq Faqha, 22 ans. Ils tirent plusieurs bombes sonores dans la maison pour faire sortir les habitants dans la rue. Ils contrôlent les identités des hommes et arrêtent Faqha. Ils se retirent ensuite sans que l’on signale plus d’incidents.
9 h 40, incursion dans Beit Our al-Tahta, à l’ouest de Rmallah.
10 h, dans Fasayel, au nord de Jéricho.
22 h, dans al-Ouja, au nord-est de Jéricho.
23 h 30, dans Arraba, au sud-ouest de Jénine.
23 h 40, dans Beit Leqia, à l’ouest de Ramallah.
Vendredi 6 mai
2 h du matin. Les FOI entrent dans le camp de réfugiés de Jénine. Elles circulent dans les rues et se postent dans la rue al-Zahraa, à l’entrée du camp de Jénine. Les soldats descendent de leurs véhicules et entourent la maison de Bassam Ragheb Abdul Rahman al-Saadi, 51 ans. Ils s’infiltrent par la terrasse et font irruption dans la maison. Ils arrêtent al-Saadi et le conduisent vers une destination inconnue.
Il faut préciser qu’al-Saadi est l’un des plus importants dirigeants du Jihad islamique en Cisjordanie. Il venait juste d’être libéré d’une prison israélienne il y a moins de deux mois, après y avoir passé plus de sept ans et demi.
Déclaration d’Izziddin, le fils d’al-Saadi, au PCHR :
« Vers 2 h, le vendredi 6 mai, j’étais au deuxième étage de notre maison, rue al-Zahraa, dans le camp de réfugiés de Jénine. J’étais éveillé et ma famille dormait. J’ai entendu des pas sur la terrasse et dans les escaliers. J’ai ouvert la porte intérieure du second étage et j’ai été surpris de voir des soldats qui descendaient par l’escalier depuis la terrasse. Ils sont entrés dans la maison et ont arrêté mon père. Ils m’ont gardé avec mes frères dans une pièce unique et ils ont mis ma mère et mes sœurs dans une autre pièce. Pendant tout ce temps, les soldats nous ont obligés à rester debout, avec les mains levées, face contre le mur. Près de 15 mn plus tard, la fouille était terminée et un officier qui disait se nommer Shlomo nous a appelés, mes frères et moi. Il nous a interrogés séparément et nous a mis en garde contre toute "activité". Ils se sont retirés près d’une heure après l’opération. Ils ont pris mon père et l’ont emmené sans dire où. »
3 h, incursion dans Qabatya, au sud de Jénine.
4 h, dans al-Yamoun, au nord-ouest de Jénine ; et dans Bourqin, à l’ouest de Jénine.
11 h, dans Kharabtha al-Mesbah, à l’ouest de Ramallah.
13 h, dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.
14 h, dans Silat al-Hartheyeh, au nord-ouest de Jénine. Les soldats circulent en véhicules dans les rues et se postent dans le quartier d’al-Jaradat, dans la partie nord du village. Ils investissent la maison de Hussein Rafiq Anis Jaradat, 37 ans, et celle de Muntaser Ahmed Yasin Jaradat, 23 ans. Ils les arrêtent tous les deux.
Ils opèrent ensuite sur la maison de Hussein Ahmed Hussein Jaradat, 24 ans, après avoir détruit la grande porte et obligé la famille de Hussein à sortir de la maison dans la cour de derrière. Ils gardent Hussein à l’intérieur parce qu’il a la jambe droite fracturée et ne peut se déplacer sans aide. Près d’une demi-heure plus tard, les soldats ordonnent à la famille de Hussein de revenir dans la maison et ils la mettent dans une seule pièce. Ils pointent leurs armes sur les membres de la famille et commencent la fouille de toute la maison.
Iman Mustafa Asaad Jaradat, 43 ans, qui est la maîtresse de maison, a dit au PCHR que les soldats ont infligé de lourds dommages à sa maison pendant la fouille. Ils ont aussi endommagé les murs de la maison alors qu’ils se servaient d’un appareil pour sonder les murs. Les soldats se retirent plus tard, en emmenant Hussein avec eux.
Après avoir quitté la maison de Hussein, les soldats encerclent celle de Mustafa Hassan Jaradat, 52 ans, et tirent deux bombes sonores sur la maison. La première touche le jardin et la seconde pénètre par la fenêtre de la cuisine. Les habitants de la maison se réveillent brusquement ; les soldats appellent les hommes et leur disent de descendre dans la rue. Leurs identités sont contrôlées et les soldats arrêtent le fils du propriétaire de la maison, Hassan Mustafa Hassan Jaradat, 28 ans. Ils lui passent les menottes et lui bandent les yeux et l’obligent à rester à l’écart. Ils menottent ensuite son père et ses frères : Hussein 25 ans, Samer 23 ans, et Ibrahim 15 ans. Les soldats font rentrer Samer.
Selon sa déclaration au PCHR, les soldats lui ont demandé de leur donner tous les numéros de téléphones portables de la maison. Ils confisquent les 8 portables que Samer leur a donnés. Les soldats de l’occupation emmènent alors Hassan dans la maison voisine qui appartient à son frère, Hussein. Ils lui demandent aussi de leur donner tous les numéros de portables de cette maison. Il leur donne trois numéros. Puis, ils ramènent Hussein chez lui et lui demandent les autres numéros de portables.
Hussein déclarera aussi au PCHR que lorsqu’il leur a dit qu’il n’avait pas d’autres numéros, ils se sont mis à le tabasser avec les mains et les crosses de leurs fusils, lui fracturant une côte. Les soldats se retirent après avoir fouillé et vandalisé les deux maisons, et après avoir menacé la famille Jaradat d’exécuter leur fils Hassan qui est arrêté et emmené vers une destination inconnue.
Il est important de signaler que, en lien avec les arrestations réalisées par les FOI à Silat al-Hartheyeh, elles ont aussi arrêté à Jérusalem, Mohammed Mustafa Hassan Jaradat, 24 ans, et Mutaz Ahmed Hussein Jaradat, qui sont les frères de Hassan et Hussein, arrêtés à Silat al-Hartheyeh.
14 h, les FOI entrent dans Shwaika, en périphérie de Tulkarem, et patrouillent dans les rues. Pendant ce temps, des enfants palestiniens se regroupent et lancent des pierres sur les FOI. Aussitôt, celles-ci répliquent en tirant à balles caoutchouc et des lacrymogènes pour les disperser.
23 h 40, incursion dans al-Bireh.
Samedi 7 mai
2 h, incursion dans Tubas. Les FOI avancent dans les rues en tirant de façon intensive des bombes sonores. Elles attaquent de nombreuses maisons, puis se retirent vers 5 h, après avoir arrêté Mutasem Zeyad Qusah.
4 h, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya. L’armée circule dans les rues et investit deux maisons qu’elle fouille et vandalise. Avant de se retirer, vers 5 h 30, elle arrête deux civils dont un mineur :
Abdullah Hussein, le père d’Imran, déclarera au PCHR :
« Vers 4 h, le samedi 7 mai, on a entendu des pierres tomber de tous les côtés sur les fenêtres de notre maison qui se sont brisées. Des pierres ont même été jetées sur les portes. L’un de mes enfants dormait près d’une fenêtre. Nous ne savions pas que c’était l’armée d’occupation israélienne qui jetait des pierres jusqu’à ce que des soldats nous demandent par mégaphones de sortir dans la cour arrière. Nous étions huit personnes, dont deux enfants. Nous somme sortis de la maison et nous nous sommes avancés vers la cour. Aussitôt, ils nous bandé les yeux et nous ont gardé avec eux. Ils ont pénétré dans la maison et l’ont fouillée, endommageant le mobilier, les portes et les fenêtres. Ils ont tout cassé. Puis, ils ont arrêté mon fils, Abdullah, qui a déjà été détenu par l’armée israélienne d’occupation. Ils ont dit qu’ils l’emmenaient avec eux. Ils n’ont pas indiqué où, et ils sont partis. Il était environ 5 h 30. »
14 h, incursion dans Shwaika, banlieue nord de Tulkarem.
15 h 30, dans Tulkarem. Après avoir patrouillé dans les rues, l’armée se retire. Deux heures plus tard, elle revient dans la ville, patrouille quelques temps et repart.
15 h 30, dans Kafr al-Labad, à l’est de Tulkarem.
21 h 30, dans Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah. Les FOI patrouillent en provoquant les Palestiniens, tirant des balles caoutchouc, des lacrymogènes et des bombes sonores dans les rues. Elles investissent le siège du Conseil municipal du village et le transforme en site militaire. Elles se retirent vers 23 h 30.
Dimanche 8 mai
2 h 30, les FOI entrent dans Muthallath al-Shuhada, au sud de Jénine.
11 h 25, dans Azzoun, à l’est de Qalqilya. L’armée patrouille dans les rues, fouille un certain nombre de hangars dans le secteur d’al-Safha, dans le nord du village.
18 h, dans Ya’bad, au sud-ouest de Jénine.
Lundi 9 mai
Minuit et demi. Incursion dans Qalqilya, les FOI se retirent vers 2 h 30.
11 h, dans Kharabtha al-Mesbah, à l’ouest de Ramallah.
Midi, dans Izbat al-Jarad, à l’est de Tulkarem.
13 h, dans Kafa, au sud-est de Tulkarem.
17 h, dans Ramin, à l’est de Tulkarem.
19 h 30, dans Beit Leed, même secteur. L’armée patrouille et monte un check-point à l’entrée nord du village. Elle arrête tous les véhicules qui entrent et sortent du village, contrôlant les cartes d’identité de leurs passagers, puis se retire.
20 h, les FOI entrent dans Jéricho ; dans Izbat al-Jarad, à l’est de Tulkarem ; dans al-Bireh ; dans Kufor Qaddoum, au nord-est de Qalqilya où elles patrouillent quelques temps dans les rues, pendant lesquels elles détiennent deux membres de la police palestinienne : Mohammed Reyad Shteiwi, 35 ans, et Awni Abdul Qader Shteiwi, 29 ans, qui sont libérés par la suite après l’intervention du Bureau de liaison militaire palestinien.
22 h 30, incursion dans Beit Leqia.
Mardi 10 mai
7 h 30, les vedettes garde-côtes à Beit Lahiya renouvèlent leur scénario et par précaution les pêcheurs rentrent.
9 h, les FOI entrent dans Jefna, au nord de Ramallah.
11 h 40, du haut de leurs miradors à Beit Hanoun Erez, les FOI observent quelque 80 manifestants, militants de la solidarité internationale pour la plupart. Parvenus à 80 mètres de la frontière, ils s’apprêtent à planter un drapeau palestinien. Sommés par haut parleur de reculer, ils ne donnent pas suite à l’injonction. Les FOI tirent en l’air semant la panique parmi les manifestants qui se dispersent sous les tirs ciblés des militaires. Pas de victimes.
20 h, incursion dans Faroun, au sud de Tulkarem et dans Tulkarem.
21 h 30, dans Bitounia, à l’ouest de Ramallah.
Mercredi 11 mai
2 h 30, l’armée entre dans Bir Zeit, au nord de Ramallah.
8 h 30, les vedettes garde-côtes au mouillage au large de Beit Lahiya ouvrent le feu de façon intensive sur des bateaux en pêche. Par crainte d’être blessés ou arrêtés les pêcheurs rejoignent le rivage. Pas de victimes ni de dégâts sur les bateaux.
9 h 30, incursion dans Beit Our al-Tahta, à l’ouest de Ramallah.
11 h 30, l’hôpital Nasser du Caire annonce le décès de Shadi Mahmoud al-Zatma, 29, ans, militant des Brigades Izziddin al-Qassam. Habitant à Tal al-Sultan banlieue de Rafah, Al-Zatma avait contracté des blessures sérieuses quand il avait été ciblé par un drone lui tirant 2 missiles alors qu’il était encompagnie d’autres militants, Tayseer Said Abu Sneima, 27 ans, et de Mohammed Ali Awaja, 28 ans. Ils étaient tous les 3 près du collège Kamal Odwan Boys à Tal al-Sultan à l’ouest de Rafah. Abu Sneima and Awaja étaient tués sur le coup et al-Zatma était amputé des 2 jambes et criblé d’éclats à travers le corps.
2 - Usage d’une force démesurée contre les manifestations non violentes contre la colonisation et la construction du mur d’annexion
Du fait de la violence de l’occupant, 3 manifestants, dont une femme et un international, ont été blessés, et des dizaines d’autres ont respiré les lacrymogènes de l’armée, d’autres subi des coups par les soldats.
Bil’in, à l’ouest de Ramallah : vendredi 6 mai, des dizaines de Palestiniens, militants internationaux et israéliens organisent la manifestation non violente hebdomadaire pour protester contre la construction du mur d’annexion qui traverse les terres du village. Les soldats postés au mur tirent à balles caoutchouc, des lacrymogènes et des bombes sonores sur les manifestants. Nombre d’entre eux inhalent les lacrymogènes et prennent des coups.
De plus, Mohammed Nabeel Ahmed Abu Rahma, 18 ans, est touché à la jambe droite par un corps de grenade lacrymogène.
Lyad Ra’ed Fadel al-Khateeb, 15 ans, est arrêté et transféré au centre de détention d’Ofra, au sud-est de Ramallah.
Ni’lin, à l’ouest de Ramallah : ce même vendredi, Palestiniens, internationaux et anticolonialistes israéliens se dirigent en manifestation, comme chaque semaine, vers le mur en construction dans le village. L’armée d’occupation les agresse et nombre d’entre eux vont respirer les lacrymogènes.
Nabi Saleh, au nord-ouest de Ramallah : au même moment, les Palestiniens, avec des militants internationaux et israéliens organisent la même manifestation non violente pour protester contre la confiscation de terres du village, au profit des colons israéliens de la colonie Halmish. Arrivés sur les terres confisquées, les manifestants sont agressés par l’armée d’occupation qui tire sur eux.
2 Palestiniens sont blessés, et beaucoup de manifestants respirent les lacrymogènes. Les FOI occupent le Centre culturel dans le centre du village et le transforme en position militaire. Elles se retirent vers 16 h. Les blessés sont :
Beit Ummar, au nord d’Hébron : samedi 7 mai, Palestiniens, militants internationaux et israéliens organisent la manifestation hebdomadaire contre la colonisation et la confiscation de terres palestiniennes.
4 manifestants souffrent de fractures et d’ecchymoses.
D’après l’enquête du PCHR, vers 13 h, le samedi 7 mai, la manifestation hebdomadaire organisée dans le centre de Beit Ummar, se dirige vers les terres proches de la colonie Karmi Tsur, au sud du village. Avant qu’elle n’arrive sur les lieux, les FOI se mettent à tirer des bombes sonores sur les manifestants, elles se lancent à la poursuite de certains et les rouent de coups.
4 manifestants souffrent d’ecchymoses et de fractures sur tout le corps ; 2 sont transportés à l’hôpital d’Hébron dans un état sérieux, les 2 autres recevant les soins nécessaires sur place :
Dans son témoignage au PCHR, Abu Hashem déclare qu’une fois la manifestation arrivée à la porte nord de la colonie, vers 13 h 30, les FOI ont commencé à les agresser et à les repousser avec leurs armes. Les FOI se sont lancées à la poursuite de certains et les ont dispersés. Abu Hashem souligne que les soldats israéliens ont jeté Abu Maria au sol, avant de lui bander les yeux et de le tabasser.
3 - Bouclage maintenu sur les TPO
Bande de Gaza
Cisjordanie
Toute la Cisjordanie est maintenue sous un bouclage serré. Durant la semaine écoulée, des restrictions renforcées ont été imposées, et de nombreux check-points volants ont été posés par l’occupant.
Jérusalem : les restrictions aux déplacements des Palestiniens sont toujours maintenues. Des milliers, de Cisjordanie et de la bande de Gaza, n’ont toujours pas accès à la ville ; de nombreux check-points entourent la ville, d’autres sont posés à l’intérieur. Le vendredi, qui est jour de prière, où de nombreux Palestiniens voudraient venir prier à la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville palestinienne, les restrictions sont plus sévères.
Le vendredi 6 mai, ce fut le cas. Des témoins disent que les FOI, comprenant des centaines de policiers et des unités spéciales, ont patrouillé dans le secteur, surtout dans la grande rue qui longe les murs de la vieille ville. Elles ont placé des check-points autour de la ville, entravant le mouvement des personnes, tandis qu’un grand nombre de Palestiniens étaient refoulés, les cartes d’identité des autres qui passaient étaient gardées par l’occupant jusqu’après la prière.
Ramallah : sur les check-points de Jaba’ et Qalandya, les restrictions aux passages des Palestiniens sont toujours en cours.
Hébron :
D’après l’enquête du PCHR, les FOI, accompagnées de colons israéliens qui chantaient et battaient des mains, ont obligé des agriculteurs palestiniens à arrêter leur travail et à quitter leurs cultures, de force. Les fermiers sont :
Il doit être noté que ces terres cultivées font partie d’une zone de 1000 dunums (100 ha) qui a été déclarée par les FOI « propriété de l’État » et qu’il n’est pas autorisé d’y pénétrer.
Le même incident s’est répété le lendemain, 7 mai.
Qalqilya :
Tulkarem :
Jénine :
Jéricho :
Arrestations sur les check-points
Durant la semaine écoulée, les FOI ont arrêté au moins 10 Palestiniens, dont 2 mineurs. 2 des personnes arrêtées sont :
Jeudi 5 mai, 11 h, les troupes israéliennes qui patrouillent près du mur d’annexion, au sud de Yatta, au sud d’Hébron, arrêtent 3 travailleurs de Burin, au sud de Naplouse. Ces travailleurs sont arrêtés alors qu’ils tentent de franchir la frontière vers l’intérieur de la Ligne verte, pour chercher du travail à Beersheba. Ils sont torturés pendant plusieurs heures pendant leur détention en plein air. Ces travailleurs sont :
Les informations recueillies par le PCHR montrent que les FOI ont donné la chasse aux 3 travailleurs. Ceux-ci ont été arrêtés et détenus en plein air après qu’on leur ait bandé les yeux. Aucune nourriture ni autres facilités humanitaires ne leur ont été données jusqu’à la fin de la nuit, avant d’être transportés au bureau de police israélien près de Kyriat Arba, colonie au sud-est d’Hébron. Le lendemain matin, ils sont emmenés au centre de détention de Kfar Etzion, au sud-ouest de Bethléhem.
Même jour, 14 h, les FOI postées près de la colonie Halmish, au nord-ouest de Ramallah, arrêtent 2 mineurs palestiniens de Deir Nezam, alors qu’ils se trouvent près de la route nationale qui longe ladite colonie. Ils sont arrêtés sous le prétexte qu’ils avaient lancé des pierres, et ils sont transportés au centre d’interrogatoire à l’intérieur de la colonie Halmish. Les FOI les libèrent vers 20 h 30 ; les enfants sont :
Vendredi 6 mai, 24 h 25, les FOI arrêtent 4 Palestiniens alors qu’ils se trouvent sur leurs terres près du mur d’annexion, dans le sud de Sniria, village au sud-est de Qalqilya. Le conseil du village de Masha et celui de Sniria confirment leur arrestation. Il s’agit de :
Ils ne connaissent pas les raisons de leur arrestation.
Même jour, 20 h, les FOI posent un check-point sur la route Zita/’Alar, au nord de Tulkarem. Elles arrêtent la voiture de Bassam Nabil Sa’id Diab, 28 ans, un dirigeant du Jihad islamique, du village de Kafr Ra’il, au sud-ouest de Jénine, et l’arrête. Selon son frère, il a été arrêté pendant qu’il rentrait chez lui après une visite à l’un de ses amis, à Baqa, au nord de Tulkarem.
Samedi 7 mai, 15 h 30, les FOI posent un check-point à l’entrée d’Arraba, au sud-ouest de Jénine. Des témoins disent que les FOI ont déployé de nombreux véhicules pour entourer le village. Avant de se retirer, elles arrêtent Khaled Mohamed Ameen al-Hajj, 45 ans, porte-parole du Hamas à Jénine, sur le check-point. Il est transféré dans un endroit non indiqué.
Mardi 10 mai, les FOI au check-point d’Hawara, au sud de Naplouse, arrêtent Moti’ Odah Melhem, 38 ans, du village d’‘Anin, à l’ouest de Jénine. Ses amis disent qu’il a été arrêté alors qu’il traversait le check-point, et emmené vers une destination inconnue.
4 - Colonisation et agressions des colons contre les civils palestiniens et leurs biens
Israël poursuit la colonisation des TPO en violation du droit humanitaire international. Les colons continuent leurs attaques contre les Palestiniens et leurs biens.
Jeudi 5 mai, les FOI démolissent un grand nombre de maisons et de biens à Kherbet Um Nir, à l’extrémité est de Yatta, au sud d’Hébron sous le prétexte qu’elles avaient été construites sans le permis israélien.
Selon l’enquête du PCHR, vers 8 h, ce jeudi 5 mai, une force importante de la police des frontières et 2 bulldozers de l’armée, pénètrent en force dans Kherbet Um Nir. Les forces israéliennes évacuent par la force les maisons visées avant de les démolir. Le processus de démolition dure 6 heures, pour 4 maisons de brique et de tôle, et 10 tentes. 8 familles représentant 50 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, y vivaient. De plus, les soldats israéliens arrachent environ 600 jeunes oliviers plantés autour des maisons.
La plupart des maisons démolies appartiennent à des grandes familles, et notamment à celles de :
Mardi 10 mai, 14 h, des colons se rassemblent sur la route Tulkarem/Naplouse, au carrefour avec le village de Beit Leed, dans la zone appelée Abu Martein. Des témoins ont déclaré au PCHR que le rassemblement des colons entravait la circulation sur la route. Il faut indiquer qu’un colon israélien, de la colonie Shavei Shomron, à l’ouet de Naplouse, a été tué dans le même secteur, lors d’une fusillade, en décembre 2009. Depuis, les colons ont posé un mémorial en son nom et investissent les lieux régulièrement pour célébrer leurs rites près du mémorial.
Même jour, 16 h, de nombreux colons se rassemblent sur la colonie évacuée d’Homesh qui avait été montée sur les terres du village de Barqa, au nord-ouest de Naplouse, et de Seilat al-Zhaher, au sud de Jénine. Selon des témoins, un grand nombre de colons, sous la protection des FOI, sont arrivés dans le secteur pour célébrer des rites sous la protection des FOI. Plus tard, colons et soldats se retirent.
Document public
Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).
Rapport hebdomadaire pour la période du 5 au 11 mai 2011 : PCHR
traduction pour ce qui concerne Gaza : Jacques Salles, et la Cisjordanie : JPP