Il y a quelques jours je m’amusais à regarder sur la télévision espagnole une réunion de Chefs d’Etat. Parmi eux, Sarkozy apparaissait tout petit et ridiculement maladroit dans son sourire grimaçant. Une image d’actualité « normale » comme on voit sur les télévisions étrangères. Une de celles que s’interdisent toutes les bien nommées « chaînes » françaises. S’il est minable d’attaquer un Président pour sa taille, il est ignoble de trafiquer servilement l’image à son profit. C’est pourtant à ce filtrage, à cette manipulation de l’image que nous condamnent nos médias donneurs de leçons. Les mêmes qui ne cesseront de faire écho au pouvoir quand ils dénoncent les dangers et l’irresponsabilité d’Internet !
Mais on n’a pas même besoin de mentir, on peut exhiber ses mains propres quand on se contentera de la fabrication de cette réalité par le rejet de ce qui met en péril toute « version officielle »
Chaque jour la bien pensance médiatique en rajoute une louche.
Ainsi , cette « affaire » Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre Mer, qui avait déclaré ouvertement : « Ca me ferait mal au cœur de partager avec la Martinique, avec la Guyane, une manne de 500 millions d’Euros ». On peut lire dans un organe de désinformation « La dépêche du Midi » non cet aveu mais un autre extrait : « envie de ne servir qu’une population, la population guadeloupéenne » ce qui justifie le titre « Sa fibre guadeloupéenne déclenche un tollé », de même que la réaction de Fillon qui peut alors dénoncer cette polémique « contraire à l’esprit de la République ».
Il faut bien relire cet enchaînement logique – le même qui sera repris par les journaux télévisés – pour comprendre le degré de manipulation atteint par la presse française : on rejette un fragment de réel, on en donne un autre plus présentable qui gomme le précédent ce qui permet de transformer le bourreau en victime.
Ah, l’éthique de la Presse !
Messieurs les journalistes qui n’avez de compte à rendre à personne même quand vous êtes pris toujours et encore le doigt dans le pot à confiture… Mais c’est vrai qui aide à la suvie de vos journaux ? L’Etat ! Qui subventionne des pages et des pages de publicité ? Le gouvernement ! Qui paye le reste ? La publicité encore. Et de toute façon personne ne dira rien car, après tout, la presse on peut en avoir besoin, non ?
Son pouvoir c’est de créer un événement, de faire qu'il soit blanc ou noir. Pas besoin de mentir, juste de traficoter, de jouer sur les mots ou les émotions, d’avoir les yeux ailleurs quand il le faut, de nous conjuguer la fiction à la réalité ou de faire silence pour plaire au maître.
Qui a le pouvoir de les dénoncer tous ces journalistes serviles ? Les politiques ? D’autres journalistes ? Les associations, les syndicats… ? Mais tous en ont besoin, tous les craignent.
Le seul contre pouvoir c’est désormais le Net ! En particulier sur nos blogs car nous y sommes libres. Nous ne sommes dominés par aucun des partis auxquels nous pouvons pourtant appartenir, nous ne sommes liés à aucune hiérarchie, nous ne dépendons d’aucun pouvoir financier.
Quel média peut en dire autant ? Quand un politicien ou un journaliste vous attaquera, posez-lui cette simple question.
Il vous répondra certainement « professionnalisme », « objectivité », « recherche de l’information ». Or, tout ceci est faux : tout est information, il suffit de trier. Professionnalisme parce qu’on touche son chèque en fin de mois ? Objectivité quand on sait bien qu’on peut dire tout et son contraire ?
Arrêtons cette hypocrisie de la « liberté de la Presse » ! Elle n’est jamais libre et nous asservit. Que la presse meure ! Le remède serait-il pire que le mal? Sans doute. Mais alors qu’elle renaisse, autrement.