Brève rédigée le 14/03/2010 à 06h12 par Stéphane C. lien
Armées d'une plume perfide et d'un feutre mesquin, les équipes de DegroupNews vous proposent cette semaine une news illustrée qui se repaît des malheurs de l'Hadopi. Alors que les principaux décrets n'ont pas encore été publiés, la loi apparaît déjà obsolète, voire contre-productive.
Où est-il l'après Hadopi rieur que l'on nous promettait, parsemé d'offres de téléchargement légal toutes plus alléchantes les unes que les autres ?
Au lieu de cela, la commission Zelnik a accouché d'un projet de « taxe Google » sur la publicité en ligne et d'une hypothétique plateforme de téléchargement unique.
Sur le plan législatif, les modalités d'entrée en vigueur de la loi Hadopi traînent. Bien que la Haute autorité soit constituée et que les conditions de récupération des données personnelles des internautes aient été rendues publiques, le décret concernant la mise en place des sanctions, attendu de pied ferme par la CNIL, n'a toujours pas vu le jour.
Pire, l'autorité administrative a réussi à se rendre coupable d'une entorse au droit d'auteur lors de son lancement en « empruntant » la police de son logo à France Télécom.
Et ce n'est malheureusement pas la récente analyse du laboratoire scientifique Marsouin, en partenariat avec l'université Rennes 1 et Telecom Bretagne qui va venir redorer le blason d'une Hadopi à la triste mine.
Selon les recherches de Sylvain Dejean, Thierry Pénard et Raphaël Suire, seulement 15 % des internautes qui utilisaient les réseaux P2P ont cessé de le faire depuis l'adoption de la loi Création et Internet.
En outre, les deux tiers d'entre eux, loin d'avoir renoncer à toute forme de téléchargement illégal, ont désormais recours à des pratiques de streaming ou à des sites d'hébergement de fichiers.
Enfin, l'enquête des chercheurs bretons soulèvent un point jusqu'à présent laissé dans l'ombre. En effet, 50 % des pirates seraient également clients des plateformes légales de téléchargement. En leur coupant l'accès à Internet, le marché des contenus culturels en ligne se priverait de 27 % de ses revenus.
L'extension de la riposte graduée au-delà des réseaux peer-to-peer pourrait même faire fondre le marché de l'entertainement numérique de moitié. L'après Hadopi aura donc bien lieu, mais il n'est pas certain qu'il ressemble aux projets du Ministère de la Culture et de la Communication.