La banderole n'est elle pas savoureuse ?
Apparition surréaliste, hier soir au JT de France 2, du vieux Pasqua, éructant et menaçant… Oh, pas contre les terroristes qu’il voulait jadis terroriser, mais contre ses copains les crabes de la politique française qu’il accuse de l’avoir lâché et de vouloir le faire payer pour tous les autres. Qui visait-il ? Chirac ? Sarkozy ? Les deux ?
En effet, à 82 ans et pour la première fois de sa vie, Pasqua vient d’être condamné à de la prison ferme. Rien que cette anecdote montre que quelque chose ne tourne pas rond dans le monde politique de ce pays, et que l’expression “justice à deux vitesses” n’est pas qu’une expression. Car au vu de son lourd passé de magouilleur, la prison serait une destination presque aussi naturelle pour Charles Pasqua que la choucroute pour la saucisse…
Parmi tous les commentaires lus sur le sujet depuis hier soir, personne ne semble s’étonner que, contrairement à ce qui serait immanquablement arrivé à un dealer de bas étage ou à un braqueur maladroit, Pasqua ne soit pas dès le soir de sa condamnation à croupir dans une geôle humide, mais au contraire à prendre des airs offusqués et à plastronner sur un plateau de télévision. Dans la mafia non plus, on ne traite pas les parrains comme les hommes de main…
Pasqua n’est pas le premier gangster de la politique à menacer de balancer ses complices. Que de la gueule ! J’ai beau me creuser les méninges, je n’ai pas souvenance d’un précédent. Aucun de ses prédécesseurs ne s’est mis à table. Le plus connu d’entre eux, feu Alfred Sirven, avait émis les mêmes menaces, il prétendait même avoir de quoi “faire sauter 20 fois la République”, mais il n’a finalement rien déballé. De même Michel Roussin (tout comme Juppé, Tibéri, et Villepin) a tu ce qu’il savait sur Chirac.
Je me joins donc à tous ceux qui encouragent Pasqua à aller au bout de sa démarche ! Dussé-je pour cela être d’accord avec Bayrou ! Qu’elle saute, cette ripoublique !
Sarkozy se vante en privé de tenir Chirac par les roubignolles, ce qui expliquerait la discrétion du second à l’égard du premier : qu’il parle lui aussi !
Qu’on sache enfin la vérité sur l’Affaire Elf, l’affaire des Frégates de Taiwan, le Karachigate , “Pétrole contre nourriture”, la Mairie de Paris, l’UIMM, la MNEF, Yann Piat, les HLM de Paris et des Hauts de Seine, et tant d’autres qui ont fait la fortune du Canard Enchaîné, mais contre lesquelles la justice prétendûment indépendante se casse les dents depuis des décennies ! Même l’affaire Boulin, tiens !
Marre des corrompus et de leurs victoires électorales indues !
Marre de ces guignols qui ne cherchent qu’à conserver le pouvoir, pour leur bien propre, bien sûr, mais aussi pour celui de leurs amis patrons, banquiers,marchands de bagnoles, agriculteurs productivistes, héritiers…
A l’heure où le monde doit changer pour un tas de raisons, ces gredins qui monopolisent les postes sont évidemment ceux qui ont le moins d’intérêt à ce que les choses changent !
Marre de ces minables qui à l’approche d’élections mal barrées, dégainent l’artillerie lourde de la démagogie de droite, à grands coups d’identité nationale , de pétainisme frelaté, de burqa, de Marseillaise à l’école, ou de castration physique.
Marre de ces serviles petits soldats du libéralisme qui profitent du tintamarre pour passer en loucedé des mesures antisociales de la pire espèce, comme l’augmentation du délai de carence en cas d’arrêt maladie, histoire d’aller soutirer sou après sou dans la poche des manants les milliards de cadeaux faits aux banksters d’une manière ou d’une autre .
Qu’ils retournent à leurs études, à leurs clubs de bridge, à leurs fourneaux, ou encore au diable (rayer les mentions inutiles), les Pasqua et ses disciples, les Jean et Nicolas Sarkozy, les Balkany, les Schuller, les Devedjian, les Lefèbvre, les Ceccaldi-Raynaud, les Ollier, les Karoutchi, les Santini, les Aeschlimann et tous les petits potentats de l’immobilier des Hauts de Seine, ces hontes de la “démocratie”, élus sans coup férir par des petits bourgeois soucieux de préserver leur patrimoine et auxquels les prix de l’immobilier évitent la cohabitation avec les purotins.
Ils nous ont fait croire que la grande période des “affaires”, qui mouillait alors autant la “gauche” que la droite, était révolue depuis les années 80 et les lois d’aministie. Que depuis la fin des fonds secrets des ministères (à mettre au crédit de Jospin), l’enrichissement personnel des ministres durant leur mandat n’avait plus cours. L’essentiel, c’est d’y croire…
DE-HORS !