La presse achetée et des journalistes vendus
Après avoir acheté l’opposition en débauchant les plus en vue de ses seigneurs décadents, mis au pas son propre parti en lui demandant que pas une tête ne dépasse, voilà que le faux Napoléon vient de s’emparer du dernier rempart qui le séparait de la dictature absolue, c'est-à-dire la presse ou les quelques ruines qui en subsistaient.
Sous le couvert d’une aide de circonstance, le Pinochet français, d’ailleurs plus proche de Pinocchio, vient de terminer son travail de sape, aidé en cela par une opinion publique généralement amorphe et anesthésiée depuis des années. Afin de couvrir tous les secteurs, la presse en ligne a bien évidemment été copieusement arrosée alors que son seul lectorat ne lui permet de survivre, faisant ainsi des médias dits participatifs un outil de propagande dont les rédacteurs en chef devront courber l’échine afin recevoir les précieux subsides leurs permettant de péter dans l’aisance et ainsi dégager des courants d’air d’orgueil à l’odeur nauséabonde.
Mediapart, Slate, et autres vrais faux-culs ex-révolutionnaires de Rue89, déjà depuis pas mal de temps passablement passés à l’ennemi, vivent donc leur dernier instants avant de sombrer dans le coma profond provoqué par une surdose de caviar présidentiel. La presse papier quand elle, étant depuis fort longtemps aux mains d’amis de l’Élysée, il ne reste plus rien d’indépendant dans ce désert médiatique, rongé par les métastases de l’intérêt personnel. Il ne reste plus qu’à voter une loi sur les blogs personnels et la boucle sera enfin fermée, limitant ainsi les informations à quelques dépêches AFP soigneusement étrillées.
En ce qui concerne Agoravox, la baisse constante de la qualité de ses articles devrait largement suffire à achever le suicide et il n’a même pas été besoin de lui accorder une subvention compatissante. Certains ont beau crier au voleur et se féliciter de cette non-attribution, cela ressemble davantage à la mort du cygne dont les assassins ne sont que les auteurs eux-mêmes, trop imbus de leur personne pour s’apercevoir de la médiocrité de certains articles. Ce média était de toute manière déjà miné de l’intérieur tant par une direction absente, que par des commentateurs venus régler leurs comptes à certains auteurs issus de façon plus ou moins lointaine de partis politiques traditionnels. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce média qui a superbement raté son coup pour les raisons citées plus haut, mais il ne sert à rien de tirer sur un corbillard.
D’ici à quelques années, on devrait donc voir arriver des personnes comme Pierre Haski (Rue89) ou autres Pleynel (Mediapart), également ex-révolutionnaire des salons Parisiens, à des postes de responsabilités, et pourquoi pas pour l’un des deux à un poste ministériel. L’argent n’ayant pas d’odeur depuis fort longtemps, les faux combattants de la liberté pourront ainsi rejoindre leurs illustres prédécesseurs au Panthéon des faux journalistes, mais des vrais fossoyeurs. Comme dans toutes histoires d’amour à trois, il faut un cocu et celui-ci semble être désigné depuis belle lurette, puisque c’est le lecteur qui fait les frais de l’opération en étant en même temps le financier contribuable et le trompé.
Après une taxe sur Google, dont on se demande quel expert a pu pondre un projet aussi peu techniquement réalisable, il ne reste donc plus qu’à créer une taxe sur les blogs ou sites personnels, et pourquoi pas une contribution exceptionnelle pour avoir le droit d’insérer dans un article quelques mots désagréables à l’attention du staff présidentiel. Ce revenu supplémentaire pourrait par exemple servir à financer un quotidien en ligne qui se nommerait « Le quotidien du leurre », en référence à son homologue Chinois dont il semble que s’inspire bon nombre de médias hexagonaux tant la ligne éditoriale devient unique. La seule chose à souhaiter reste le réveil d’une population droguée aux cartes de crédit et autres intoxications audiovisuelles, mais qui ne réagissant plus depuis fort longtemps, semble être dans la phase de coma précédent une mort programmée.
Rien de nouveau donc à l’horizon, si ce ne sont les quelques bulletins de vote qui en mars prochain viendront justifier le départ de quelques ministres bien engraissés au bénéfice d’autres amis venus manger la pâtée « Sarkozienne » qui semble trouver de plus en plus d’adeptes, faites de déchets de démocratie et autres lambeaux de liberté.
Auteur : hengxi - Source : reflets de Chine - Une autre vision