Les années ont beau défiler, les hommes vivent et meurent, mais les idées politiques socialistes anarchistes ou révolutionnaires, elles, demeurent plus que jamais d’actualité, à notre époque où le capitalisme continue de ronger l’os de l’humanisme.
Pierre Joseph Proudhon, écrivain et sociologue français, le premier à se revendiquer comme militant anarchiste, écrivait dans son livre paru en 1858 « De la justice dans la révolution » :<o:p></o:p>
"Le peuple voudrait en finir or il n’y a pas de fin. Qui dit révolution dit progrès et par cela même conservation. Il n’y a qu’une seule révolution. La révolution d’il y a 18 siècles s’appelait "Évangile" : l’égalité de tous les hommes devant Dieu. L’autre révolution s’appelait "les Lumières" : l’égalité de tous devant la raison. Une troisième révolution fut politique et s’appela "contrat social" : l’égalité de tous devant la loi. La justice a sonné sa quatrième heure, sa devise : l’égalité de tous devant la fortune. La révolution devait fonder la société, elle n’a songé qu’au gouvernement. "
Pierre Joseph Proudhon, 1858.
151 ans après, qu’est-ce que qui a changé ?
J’ai envie de rajouter à cet extrait du livre de Proudhon qu’une cinquième révolution fut cybernétique, et s’appela : "Nouvelles Technologies de l’information et de la communication (NTIC)" : la liberté de tous devant la désinformation.
Il est plus facile maintenant pour la classe dirigeante, dont la sphère médiatique fait office de troupe d’infanterie de première ligne dans l’armée capitaliste, d’user de la désinformation pour maintenir la pyramide sociale et le capitalisme. Plutôt que pour un gouvernement, déclarer la guerre à un pays. Et pour cause, l’extension de la logique du marché à toutes les sphères productives de l’économie privée oblige le monde journalistique à produire de l’information aussi vite qu’une usine produira du yaourt à écouler en quantité astronomique sur un marché de grande distribution.
Accélérer et rentabiliser l’information, signifie aussi ne pas prendre le temps de vérifier les sources, d’enquêter, d’analyser les sujets…et ainsi répéter les stéréotypes idéologiques. Par la propagande, (simple propagation des idées) il leur est donc possible de faire en sorte que les gens continuent de voter (pour ceux qui protégeront les intérêts privés), d’éviter la révolte populaire révolutionnaire, et d’inciter le contribuable à consommer les fruits des besoins des entreprises sans cesse renouvelés. Par exemple, pour qu’il croit au mythe que représente le besoin de travailler plus pour financer la répartition sociale de la sécurité sociale. Qu’il croit qu’Obama est un sauveur, et que l’OTAN doive continuer à massacrer faire la guerre au Moyen Orient pour exporter paix et démocratie.
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Voila comment le petit monde de l’autocensure mass-médiatique et de la sélection des programmes audiovisuels contribue à détruire tout débat public, la liberté d’expression qui va avec, à endormir le cerveau du citoyen moyen docile. De telle sorte que ceux qui s’écartent du royaume de la pensée unique n’ont pas leur place chez madame Démocratie, laissant une place infime aux alternatives citoyennes.
Enfin, tous ces rouages au service du grand dieu Capital, tendent à se sentir libres là où on ne l’est pas. Cette révolution des technologies pousse aussi sans cesse à vouloir contrôler les informations émises par les individus, par des centres d’interception des données numériques aux quatre coins de la planète, opérés par les services de renseignement intérieurs des États, notamment de la NSA américaine.
De telle sorte que toute conversation téléphonique, tout enregistrement personnel ou courrier électronique sur internet peut être intercepté par les agents espions du renseignement, si les messages correspondent aux codes de sécurité programmés dans les bases de données informatiques : chaque individu qui a la malchance de dire à répétition des mots faisant partie du système de flicage international (militants pacifistes ou dissidents politiques) deviendra la cible, et sera épié en permanence, mis sur écoute par ces centres d’interception des données. (Voir le documentaire « Échelon, le pouvoir secret » sur les réseaux de télésurveillance mondiale) Tout cela allant bien sûr de concert avec l’ordre capitaliste contractuel : si pas d’espionnage, pas de compétition entre les entreprises transnationales pour remporter des marchés. <o:p></o:p>
Mais comme l’a démontré Noam Chomsky, mieux vaut une campagne de propagande, un matraquage publicitaire permanent, pour provoquer le consentement nécessaire, plutôt que des coups de bâtons. Marx s’est trompé, le capitalisme ne s’autodétruira pas de lui-même...<o:p></o:p>
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Samuel Métairie<o:p></o:p>
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