Selon Wikipédia, un philosophe est un être humain qui « réfléchit avec sa raison sur le monde et la pensée ».
Par conséquent, tout le monde peut faire de la philosophie, qu’il soit seul dans la nature, en face de sa copie double, adossé à un comptoir de bistrot ou devant les caméras sur un plateau télé.
Et force est de constater que depuis quelques années déjà, les philosophes médiatiques ont envahis nos écrans, sorte de maîtres à penser-tout-prêt, se prenant pour les garde-fous d’un monde toujours plus innovant, toujours plus débridé, tantôt abject et cruel, tantôt solidaire et humain.
Qui sont-ils ses péteurs (ou péteuses) plus haut que leur postérieur? Souvent issus de la gauche caviar, officiellement auto-proclamé « philosophe », ils sont plutôt enclins à des idées sociales orientées à gauche.
Mais évidemment dès qu’il s’agit de la vie quotidienne, de leur argent, de leurs impôts, de leurs relations à l’égard des autres, de l’étranger, du pauvre quidam inconnu, on pourrait aisément les ranger dans la case « néo-cons ».
Tout le monde connait Bernard-Henri Levy. Une sorte de Bernard Kouchner de la pensée, adepte de la même prétention, de la même arrogance mais avec infiniment plus de classe. Impossible pour lui de laisser ne serait-ce qu’une année s’écouler, sans ramener sa bouille dans les médias, de faire un gros titre, de paraître en une des plus grands journaux ou magazines.
Les maisons d’éditions ne s’y sont pas trompées: ce Mickael Vendetta du livre pseudo-philosophique fait vendre et c’est évidemment là l’essentiel. Qu’importe la justesse des propos, l’amas de préjugés, les leçons de morale prodiguées, les contre-vérités, les références à des philosophes n’ayant jamais existé (cf la farce de Jean-Baptiste Botul), rien n’est trop beau pour une certaine catégorie de la population qui croît philosopher avec son maitre.
Un Jedi du Phi au point que la censure d’un livre détricotant le mythe du BHL s’est même vu frappé de censure par son éditeur. Le sujet fait les choux gras de la presse en Belgique. Comme à chaque fois, en France, le sujet éminemment sensible est gentiment… oublié dans nos médias sous contrôle.
Pour préserver son âme et son chiffre d’affaire, le people-littéraire est ainsi prêt à sacrifier la liberté d’expression chérie de ses homologues auteurs, une hérésie pour tout véritable philosophe.
BHL vous donnait des boutons? Vous allez adorer son pendant féminin Elisabeth Badinter. Ne reculant devant rien, l’Aigrie (rien à voir avec sa chevelure) se permet même de s’opposer à un fait aussi beau que naturel: l’instinct maternel, reconnu pourtant comme ayant « une base biologique ». Et dans un féminisme débridé et réactionnaire, bien loin du vrai féminisme, elle part en guerre pêle-mêle contre l’allaitement maternel et les couches lavables, tout en égratignant au passage, la porte-parole d’Europe Ecologie.
Pour s’en convaincre voici les propos de l’inintéressante intéressée issus d’un excellent article d’Arret sur Images:
L’allaitement : « La mère idéale est sommée d’allaiter son enfant (…) un allaitement exclusif, de six mois [recommandations de l'OMS], la mère doit être disponible pour son bébé 24h sur 24 et il faudrait qu’elle continue pendant deux ans avec une alimentation mixte, ce qui signifie, qu’on le veuille ou non, une sorte de retour de la femme à la maison pour le bien de l’enfant ».
Les couches : « La bonne mère écologique de rêve, pour Mme Duflot aussi, c’est une femme évidemment qui allaite, qui lave elle-même ses couches, fait des brocolis bio, arrière les petits pots tout préparés dont on ne sait pas exactement de quoi ils sont faits. Et tous ces petits faits, tous ces petits phénomènes qui ont l’air peu important, tracent un modèle de mère et en même temps suscitent un destin féminin qui me semble très régressif ». (Extraits de l’interview de France Inter, le 11 février)
Difficile de faire mieux?
Problème de taille, comme toutes les personnes se permettant de donner des leçons, la philo-réactionnaire ferait bien de balayer devant sa porte, car de part ses origines familiales (fille de Marcel Bleustein-Blanchet), elle demeure l’actionnaire majoritaire de Publicis, agence de publicité à l’envergure mondiale dont un des clients n’est autre que… Nestlé.
Inutile d’y voir une coïncidence puisque une telle polémique pour le lait en poudre et contre l’allaitement maternel, pose clairement le problème d’un mélange des genres et d’un intense travail de lobbying des masses populaires.
Pour se donner une idée de l’horreur des propos, il n’y a qu’à se tourner vers l’Afrique, où Nestlé s’évertuait cyniquement à promouvoir son lait en poudre dans les maternités, sachant pertinemment qu’une fois rentrées chez elles, les mères africaines ne pourraient diluer ce lait qu’avec de l’eau souillé et contaminée. Mais qu’importent les épidémies et le taux de mortalité des nourrissons, pourvu que Nestlé puisse vendre, vendre, jusqu’à plus soif!
A lire sur le scandale du géant suisse dont le PDG voudrait que l’eau comme toutes ressources naturelles soit une marchandise comme les autres, l’article de Claire Brisset dans le Monde Diplomatique.fr: Ces biberons qui tuent et l’article d’un blog Le lait Nestlé continue à tuer…
Ne reculant devant rien et soutenus par leurs amis du monde des médias, ces philosophes de pacotille se payent au final le culot d’être au-dessus des autres, au-dessus des vérités scientifiques et même de la Nature, soit en polluant les débats à l’approche d’enjeux électoraux soit en influençant les masses populaires pour des intérêts purement privés.
Platon et Socrate se retournent dans leurs tombes…Quant à Nestlé, vous allez voir cette firme autrement!