• Retour sur les élections européennes

    Les cris de victoire des représentants de l’UMP avaient quelque chose d’odieux à mes yeux. Du plus modeste militant jusqu’aux plus hauts gradés de ce parti, tous ont proclamé, sans guère de modestie, leur « victoire ».

    4 798 921 voix sur un total de 44 282 679 d’inscrits pour l’UMP, il faut être stupide ou d’une mauvaise foi himalayenne pour oser crier victoire ! Cela représente à peine plus de 10% des Français en âge de voter ! Illustre « victoire », non ?

    Je prends ces cris de victoire comme la dernière farce (de mauvais goût) ou la dernière consolation pour le parti du président, qui, évidemment, n’est pas le Président de tous les Français mais seulement de ceux qui votent pour lui ou qui le soutiennent avec son parti politique personnel. Il ne faut pas chercher ailleurs, sans doute, les exclamations qui frisent l’imbécillité lorsque tel ou tel futur ancien ministre affirme que « les Français » ont voté pour Sarkozy ou pour ses propositions. Ah cette tendance politicienne à faire d’un score pourtant mauvais le choix de tout le peuple ! Ici, comment ne pas s’en rendre compte : Le ridicule le dispute à la mauvaise foi !

     

    Qu’exprimons-nous par notre abstention ou notre vote blanc ?

    Nous refusons, non pas l’Europe, mais ce « machin » au service exclusif des financiers et marchands à la mentalité dépravée, inacceptable pour tout humaniste. Ce que ces politiciens construisent depuis plusieurs années, ce n’est pas l’Europe, c’est un marché, mais un marché de dupes, un marché inutile aux peuples, pire même, nuisible pour les peuples. Alors, qu’on ne vienne pas nous reprocher de refuser de voter pour leur « truc », cette chose qui ne sert que les intérêts mineurs, puisque privés.

    Et puis, nous sommes nombreux à n’avoir pas digéré le « coup de Jarnac » infligé par Sarkozy aux 54% de français qui ont dit non au traité constitutionnel en 2005 par la ratification d’un traité identique dans son sens ; ratification proposée uniquement à des élus très réceptifs aux intérêts de multinationales et aux « sirènes » néolibérales. Avec ce déni du vote de 54% de Français, une vraie majorité pour une véritable victoire, le monde de la finance pouvait à nouveau dormir tranquille, sûr de pouvoir continuer à piller, et à grande échelle, les peuples européens et le reste du monde.

    Comme Sarkozy nous l’a démontré, magistralement, il faut bien l’avouer, le vote du peuple n’a aucune utilité ni avenir. Son seul but est et reste d’envoyer des politicards ou des affairistes imposer leurs propres lois, les voter et nous les imposer en nous ligotant toujours plus sûrement.

    Vraiment, nos politiciens ne doivent pas, à présent, se lamenter sur le nombre d’abstentionnistes toujours plus important. C’est la réponse de la bergère au berger !

    Quant aux médias…

    Côté télé, les journalistes étaient plus intéressés par l’aspect « people » que par les questions de fond. En écoutant certains d’entre eux, dimanche soir, j’avais l’impression d’assister avant tout à la recherche de l’info sensationnelle : Martine Aubry va-t-elle rester à la tête de son parti ? François Bayrou pourra-t-il encore rester président du Modem ? Quid des questions bien plus cruciales sur l’avenir de l’Europe ? Quant à l’avenir des peuples, voilà une question qui n’a sans doute pas lieu d’être dans une enceinte télévisuelle… Les peuples, à ce moment-là, étaient réduits à des « voix » appartenant, visiblement dans l’esprit des journalistes, aux divers partis politiques. On a même entendu des présentateurs affirmer, sous forme de question que les Verts avaient « volé » des voix au Parti Socialiste ! L’électeur qui continue à se déplacer en est réduit à être une sorte de munition pour partis politiques ! C’est tout le respect qui lui est accordé, semble-t-il…

    Au fait, messieurs et mesdames les journalistes, savez-vous que le Pérou existe et qu’on y tue des indigènes considérés comme des êtres inférieurs par Alan Garcia ? Cela vous gênerait tant d’en parler, plutôt que d’imposer aux téléspectateurs la lamentable « cuisine électorale » à la française ? Peut-être que pour vous, ces indigènes n’ont-ils toujours pas d’âme comme au temps des conquistadors ?...

    Ne serait-il pas temps, grand temps même, que vous vous occupiez un peu plus, un peu mieux, des peuples opprimés par leurs dirigeants ou par des pays colonisateurs : Le Pérou, oui, mais aussi la Palestine occupée, saignée, colonisée, pillée depuis tant de décennies ; mais encore tous ces peuples pillés par les multinationales dont certaines sont françaises.

    Plutôt que de dire sur vos antennes que les abstentionnistes sont des gens qui n’ont pas le sens du devoir civique, vous feriez mieux de montrer la vraie misère humaine, celle dont nos dirigeants, tous ceux des pays riches plus un certain nombre de dirigeants de pays pauvres, lamentables complices, sont responsables. Comme il vous semble plaisant d’affirmer du haut de vos tribunes médiatiques que nous n’aimons pas l’Europe ! Mais qu’en savez-vous ? Pourquoi affirmez-vous de telles choses ? Pour plaire aux princes qui nous gouvernent ? Par conviction personnelle ? Après enquête ? Et auprès de qui, ces éventuelles enquêtes ?...

    Qui sont les vainqueurs ? Qui sont les perdants ?

    Des vainqueurs, il y en a peu.

    - Les élus qui vont trouver ou retrouver une position bien confortable pendant cinq ans ;
    - Les lobbyistes de tous ordres ;
    - Le monde de la finance et quelques idéologues qui auront la satisfaction de voir leurs idées à l’œuvre, des gens incapables de reconnaître les dégâts que leurs théories causent ; des gens qui, de toute façon, n’ont rien à faire des peuples.

    Les perdants, c’est nous, nous les peuples :

    - Nous sommes perdant par l’impossibilité d’avoir confiance dans les politiciens.
    - Nous sommes perdants par rapport au droit de vote qui n’a plus d’autre signification qu’un test semblable à un sondage grandeur nature pour plébisciter ces « messieurs-dames » de la politique !
    - Nous sommes tous perdants, parce que l’Europe, celle des peuples, la seule qui ait un sens, n’existe toujours pas après soixante ans de manœuvres de toutes sortes.
    - Nous sommes presque tous perdants puisqu’on nous a mis sous la coupe et la volonté de multinationales qui n’ont rien à faire de la vie, de notre vie comme de toute vie.

    L’Europe de nos politiciens me fait penser à une de nos anciennes quincailleries où l’on trouve de tout pour les affairistes, mais rien pour la culture et l’humain. Ne parlons même pas de social, ce mot doit résonner comme une insulte aux oreilles de ces gens-là.

    Continuez vos petits commerces, puisque nous n’avons pas le pouvoir de vous en empêcher rapidement, mais sans nous !Tout vient à point à qui sait attendre… méditez ces paroles de Jean de la Fontaine ! Basta et vive la désobéissance civile qui viendra, je n’en doute pas !

    Humeurs de J.Dornac


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