• Sur la frontière de l’ouest : Vers Nalut.

    Le poste-frontière de Dehiba est au djebel Nefussah ce que le port est à Misrata. Un lien vital. Dans le strict sens du terme.

    Alors que de sinistres experts en géopolitique glosaient encore, il y a quelques jours, à propos d’une hypothétique partition du pays, entre l’Est insurgé et l’Ouest soi-disant loyaliste, le djebel Nefussah, tout comme Misrata, résiste toujours. Cette résistance contredit en tout point les pronostics imbéciles de ces stratèges de plateau télé et prouve une fois encore que ce qui se joue, c’est ce qui se vit sur le terrain loin du spectacle. Dans le djebel Nefussah, loin des débats médiatiques convenus et polis, les insurgés préparent et organisent la contre-offensive en vue de faire tomber le régime.

    Pour cela, les insurgés doivent conserver à tout prix le poste-frontière de Dehiba-Wazan pour ne pas étouffer de nouveau sous l’étau des milices de Khadafi.

    Depuis plus d’une semaine, il est devenu beaucoup plus difficile d’accéder au poste-frontière tunisien de Dehiba. En effet, l’armée tunisienne a renforcé ses positions le long de la frontière et sur la route qui y mène depuis Tataouine. La garde nationale est toujours sur les check-points entre cette dernière et Remada. A la sortie de cette ville de garnison et en direction de Dehiba, on trouve, en contrebas sur la gauche, un oasis derrière lequel a été installé un camp d’accueil pour les réfugiés libyens. Ils sont environ 1200 à attendre là, sous des tentes fournies par le HCR, de trouver d’autres solutions d’hébergement. Tout de suite après la terminaison végétale de l’oasis, nous trouvons sur la route de Dehiba un autre genre de végétaux. Le kaki.

    Il faut stopper à un check-point de la police militaire tunisienne qui fouille intégralement tous les véhicules dans les deux sens de la circulation et vérifie les identités de leurs occupants. Les fouilles sont aussi minutieuses que les vérifications. Les militaires cherchent principalement des armes et du matériel sensible que voudraient faire passer les insurgés en Libye. Pour arriver jusqu’à Dehiba, il faudra encore franchir plusieurs autres check-points pour répéter les mêmes opérations et répondre aux mêmes questions stupides. Il est toujours difficile de se figurer le phénomène de la neuro-transmission chez un militaire. Surtout lorsqu’il ausculte votre passeport depuis deux bonnes minutes et ce, sous toutes les coutures, pour finir par vous demander : de quelle nationalité êtes-vous?

    Le village de Dehiba est à un peu plus de 130 kilomètres de Tataouine et compte un peu moins de 4000 habitants. Il n’a pas beaucoup changé depuis dix jours. Un petit rond-point interrompt la route principale et fait office de centre-ville. Là, les changeurs attendent leurs clients libyens. Ces habitants de dehiba se sont toujours livrés au change sauvage mais depuis l’insurrection du 17 février, ils profitent comme jamais de l’instabilité du dinar libyen. Son cours s’est divisé par deux en trois mois.

    Les changeurs sont vifs, alertes, scrutant les plaques minéralogiques des véhicules et lorsque ceux-ci sont identifiés comme libyens, ils se plantent quasi sur la route tout en agitant frénétiquement dans leurs mains leurs liasses de dinars tunisiens. Surplombant le « centre-ville » de Dehiba, le café de Tunis rappelle, malgré les apparences, que nous sommes pourtant et toujours en Tunisie. Car quasiment tous les véhicules garés en vrac ici et là sont libyens et les nombreux groupes d’hommes qui conversent de ci, de là, sont composés pour la plupart de libyens. Dehiba vit au rythme de ce qui se passe dans le pays voisin et jamais Tunis n’a semblé aussi loin que de Dehiba.

    Le poste-frontière n’est plus qu’à quelques kilomètres et l’on peut voir des deux côtés de la route des casemates de fortune récemment faites par les militaires tunisiens qui bivouaquent à proximité de celles-ci. Depuis quelques jours la frontière est régulièrement survolée à des fins de surveillance par des chasseurs F5 de l’armée de l’air tunisienne et des hélicoptères Gazelle. Un dispositif militaire renforcé pour dissuader toute nouvelle incursion des milices de Khadafi en territoire tunisien.

    Celles-ci avaient effectivement franchi plusieurs fois la frontière ces dernières semaines lors d’offensives sur le poste-frontière occupé par les insurgés. Des dizaines de missiles grads s’étaient alors écrasés sur la Tunisie suscitant la colère des autorités gouvernementales. Disons plutôt dans un langage plus diplomatique : de vives protestations.

    Deux derniers check-points et l’on arrive sous la halle des douanes tunisiennes. Il y a là aussi beaucoup moins de cohue qu’il y a quelques temps. Les véhicules venant de Libye sont moins nombreux aussi. Ce qui laisse paradoxalement présager d’une situation plus stable pour les insurgés. On enregistrait ici parfois jusqu’à plus de 4000 libyens par jour venant se réfugier en Tunisie. Un afflux provoqué par une peur panique de voir le poste de Dehiba-Wazan tomber aux mains des milices et fermer la frontière pour enfermer le djebel Nefussah.

    Il faut tout de même une bonne heure avant de pouvoir s’acquitter des formalités douanières et sortir du territoire tunisien. Situation absurde et cocasse où l’on tient absolument à vous faire sortir officiellement d’un pays pour en rejoindre un autre qui n’existe plus en tant que tel. La Libye n’est plus un pays, plus une nation et surtout elle n’est plus un état. Jusqu’à preuve du contraire, c’est une insurrection. Nos passeports conserveront à jamais une sortie du territoire tunisien pour nulle part. C’est ce que chaque état considère comme un néant à conjurer, une guerre civile à éteindre.

    Arrivés dans ce «nulle part», nous trouvons un petit bureau perdu sous l’ombre d’un parasol à apéritif derrière lequel sont assis, serrés, des insurgés qui, amusés par la situation, nous demande qui  nous sommes et quelle est la raison de notre visite. Pas de tampon d’entrée, pas de formalités, pas de doute on est en territoire libéré.

    Un petit musée s’est improvisé là, rassemblant des vestiges de grads et d’autres roquettes tombées sur le poste ainsi que deux casques de tankistes ennemis. Un énorme Toyota 4×4 Santa Fe blanc arrive à vive allure soulevant un nuage de poussière dans son sillage. Il n’y a plus de plaques d’immatriculation ni à l’avant ni à l’arrière. Elles ont été remplacées par des énormes autocollants ornés du drapeau des insurgés libyens. La voiture stoppe en glissant sur les gravillons. L’homme qui en descend est notre contact de Nalout, Ali. Allure d’un gangsta américain. Carrure puissante qui ferait penser à celle d’un videur de boîte de nuit parisienne si nous n’étions pas en Libye. Béret militaire trop petit enfoncé sur son large crane rasé, petites lunettes de vue fumées, barbichette. Il porte sur ses mains énormes deux chevalières. L’une à l’effigie d’une tête de mort, sur l’autre est gravé en relief Mettalica.

    Départ pour Nalut, ville rebelle de 25000 habitants à une cinquantaine de kilomètres de la frontière. Ali est un fan de Metallica et Dire Straits et pendant que nous traversons Wazan désertée par ses habitants, nous écoutons Ali nous parler des derniers combats autour de Nalut tout en écoutant les enceintes cracher Brother in arms.

    Peu après Wazan, la route grimpe sur le haut du djebel. Nous roulons pendant quelques dizaines de kilomètres sur une route serpentant entre les collines du plateau pour faire subitement halte à proximité d’une épave de 4×4 Mazda et d’un pick-up Toyota sur lequel est montée une arme anti-aérienne dissimulée sous une bâche.

    Trois insurgés sont à bord. Ce sont des amis d’Ali. Ils nous invitent à visiter un des multiples postes d’observation que les insurgés ont installé sur le bord des falaises du djebel Nefussah.

    Le point de vue est saisissant et permet enfin de comprendre la configuration si particulière du front ouest.


    Leur poste d’observation est une ancienne maison de bergers dans laquelle six hommes vivent jour et nuit.

    Ils viennent de recevoir un télémètre neuf qui leur permet depuis d’observer plus finement et plus loin les milices de Khadafi stationnées dans le village de Ghezaya dans la plaine.

    La vue sur la plaine court sur plus de quatre-vingt kilomètres et permet de tout voir, de déceler le moindre mouvement de troupes ennemies dans un paysage semi-désertique. Les abris sont rares. L’absence de relief rend toute dissimulation impossible. Les milices de Khadafi sont là à une dizaine de kilomètres. Leurs campements et tous leurs déplacements sont même visibles à l’oeil nu.

    Les insurgés sont en contact permanent les uns avec les autres. Le conseil militaire de Nalut coordonne toutes les opérations dans la région entre la frontière et les alentours de Nalut. Des colonnes sont stationnées aux points les plus stratégiques. Notamment, comme on peut l’observer sur la photo suivante, sur les montagnes à gauche.

    Celles-ci séparent la plaine devant nous, de Wazan. Une piste mène de Ghezaya à Wazan et emprunte un corridor à travers ces montagnes. Une piste que les insurgés ont enseveli en dynamitant la montagne il y a une dizaine de jours. Ils ont finit le boulot au bulldozer afin d’en interdire définitivement l’accès aux milices. Le seul moyen pour elles de contourner cet obstacle et d’attaquer le poste-frontière est d’emprunter le territoire tunisien. Une chose devenue impossible avec le récent déploiement massif de troupes militaires tunisiennes.

    Les milices sont donc, pour le moment, bloquées sur cette plaine. Elles bombardent de rage les crêtes occupées par les insurgés pour leur rappeler aussi qu’ils n’ont pas les moyens de le faire. L’artillerie est un des gros points faibles des insurgés dans le Djebel. Ils n’ont pu récupérer jusqu’ici que quelque obsolètes mortiers russes de 81mm abandonnés par les troupes militaires libyennes il y a plusieurs semaines. Désormais les munitions sont épuisées.

    Ici comme à Misrata ou sur le front est en général, on ne peut compter que sur la débrouille pour s’équiper en « matériel lourd ». Et encore, on ne parle que de récupération chez l’ennemi ou dans le peu de stocks militaires qui ont pu être pillés. Nous en verrons d’ailleurs une bonne illustration, quelques heures plus tard, en admirant sur le pont arrière d’un pick-up une structure métallique supportant une tourelle de blindé russe BMP-1 équipé d’un canon de 73mm.

    Deux jeunes insurgés arrivent au poste un peu plus tard à pied pour prendre la relève. Kalash en bandoullière, le sac au dos avec dedans quelques vêtements de rechange et un peu de nourriture pour les prochains jours de garde au poste d’observation.

    On continue à observer l’ennemi. Les talkies-walkies crachent régulièrement des informations sur les déplacements adverses. On blague, on se vanne et tous rigolent à travers les ondes de leurs appareils. Et pourtant, quelques minutes auparavant, on nous montrait méthodiquement, presque céremonieusement tous les impacts de grads autour du poste, exhibant aussi à cette occasion les vestiges de ces missiles qui pour certains ne se sont écrasés qu’à une dizaine de mètres de leur poste.

    Ils nous font aussi le récit des atrocités commises par les milices à Ghezaya en bas devant nous sur la plaine. Un village essentiellement peuplé de familles berbères, amazigh. Des familles proches liées par le sang, par la terre à Nalut, à ces insurgés. Les femmes et les hommes ont été séparés lorsque les milices ont occupé le village. Les femmes violées et dont on ne sait ce qu’elles sont devenues, les hommes disparus et dont on se doute malheureusement de ce qu’ils ont pu devenir. Liquidés très probablement.

    C’est aussi certainement ce lien extrêmement ténu entre la vie et la mort, presque sans latitude, sans marge possible, qui donne à ces hommes tant de force. La mort rôde mais de leur rire jaillit une joie de vivre inextinguible, irréductible. Une force pure et rare.

    On entend soudainement un avion passer quelque part, très haut, mais aucun d’entre nous n’arrive à le réperer. NATO, clament les insurgés en riant encore. Pourquoi ? Parce que pour eux cela signifie un petit moment de vengeance. La peur change de camp avec caprice mais il semblerait que ces deniers temps, celle-ci ait élu domicile chez les miliciens. Le télémètre de fabrication suisse est redoutable. Son optique nous permet en effet de voir, comme s’ils n’étaient qu’à quelques dizaines de mètres, les miliciens de Khadafi fuir leurs véhicules pour s’engouffrer au plus vite dans les maisons de Ghezaya. Probablement morts de trouille. Sachant ce qu’ils ont fait là-bas, qui pourrait les plaindre ? Personne sans doute.

    On se quitte après l’obligatoire séance photo où tout le monde pose les mains faisant le V d’une victoire que l’on ne peut que souhaiter. On regarde encore une fois cette plaine immense qui mène jusqu’à la mer, jusqu’à Tripoli. La liberté est parfois au bout du fusil. La liberté se gagne aussi les armes à la main. De toutes les manières, les insurgés n’ont pas le choix, on ne choisit pas entre la liberté et la mort. S’ils veulent vivre, ils devront aller arracher cette liberté au delà de la plaine. Jusqu’à Tripoli. Un fusil à la main.


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  • Plusieurs morts aux frontières d’Israël pour le 63e anniversaire de la "Nakba"

    dimanche 15 mai 2011, par La Rédaction

    La commémoration de la "Nakba" a été marquée dimanche par une mobilisation massive des Palestiniens et des violences sans précédent, faisant au moins huit morts et des centaines de blessés à Gaza, en Cisjordanie et, pour la première fois depuis 1973, dans le Golan.

    Les incidents les plus graves ont eu lieu dans les zones frontalières de la Syrie et du Liban.
    L’armée israélienne a ouvert le feu en direction de manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans le Golan occupé, selon des sources sécuritaires israéliennes.

    Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés, ont rapporté des médecins.
    Il s’agit d’un des incidents frontaliers les plus graves entre les deux pays depuis la guerre israélo-arabe de 1973.

    L’armée israélienne a accusé le pouvoir syrien d’avoir "organisé cette manifestation violente pour tenter de détourner l’opinion mondiale de ce qu’il se passe dans ses villes" et qualifié cet acte de "très grave".

    Par ailleurs, six personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise au moment où des réfugiés palestiniens manifestaient du côté libanais pour commémorer la Nakba, l’exode des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël en 1948.

    Des milliers de réfugiés venus de différentes régions libanaises s’étaient rassemblés dans la localité frontalière de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de l’Etat hébreu.

    La tension est montée d’un cran lorsque des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté.

    Les soldats ont réagi en tirant sur les manifestants, selon les services de sécurité libanais.
    Dans les Territoires palestiniens, plus de 90 Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez, a-t-on appris auprès des services médicaux palestiniens.

    Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens, selon un correspondant de l’AFP.

    Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza, selon des sources médicales qui n’ont pas été en mesure de préciser si sa mort était liée aux manifestations de la "Nakba".

    D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).
    Les affrontements se sont poursuivis tout l’après-midi à Kalandia, le principal point de passage entre la Cisjordanie et Jérusalem, selon des journalistes de l’AFP.

    A Tel-Aviv, un camionneur arabe-israélien de 22 ans a percuté en début de matinée un bus et au moins quatre véhicules, faisant un tué et au moins cinq blessés, selon la police. La police s’efforçait de déterminer s’il s’agit d’un accident ou d’un acte lié à l’anniversaire de la "Nakba".

    La commémoration annuelle de la "Nakba" a été marquée par de nombreux incidents en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée depuis vendredi, où un Palestinien de 16 ans est mort après avoir été atteint d’une balle dans le ventre, dans le quartier arabe de Silwan, au pied des remparts de la Vieille ville.

    "Il est regrettable que des extrémistes prennent prétexte de l’anniversaire de la création de la démocratie israélienne pour répandre la haine", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

    La "Nakba" s’est traduite par l’exode de quelque 760.000 Palestiniens, point de départ de la question des réfugiés, actuellement au nombre de 4,8 millions avec leurs descendants, répartis pour l’essentiel entre la Jordanie, la Syrie, le Liban et les territoires palestiniens.

    (Dimanche, 15 mai 2011 - Avec les agences de presse)

    Pétition
    Non au terrorisme de l’Etat d’Israël

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  • Le Pérou aussi est dans le collimateur.

    Le deuxième tour des élections présidentielles va avoir lieu en Juin dans ce pays d’Amérique Latine jusqu’à présent bien obéissent aux Etats-Unis (bases de l’OTAN). Si le candidat progressiste, Ollante Humala, est élu, il pourrait lui venir à l’idée de rejoindre l’ALBA, qui sait ? Alors qu’il n’y a aucun risque de ce genre avec la fille du Dictateur Fujimori, Keiko Fujimori, qui semble partager les idées et méthodes de son père, et est « soutenue » par les riches et les USA.

    DONC :

    Ils dénoncent un plan médiatique pour saper Humala

    Le candidat à la vice présidence (...), Omar Chehade, et le directeur du journal local "La Primera", Omar Wiener ont dénoncé le plan médiatique appelé “Plan Sabana”, dont le but est de dévaloriser l’image du candidat à la présidence Ollanta Humala pour le deuxième tour des élections qui doit avoir lieu en juin.

    Lors d’une entrevue exclusive accordée à Télésur, aussi bien Chechade que Wiener ont exprimé que les médias liés aux secteurs économiquement les plus puissants du Pérou ont entrepris il y a des semaines d’accomplir un plan dont l’unique but est la déformation et la dépréciation de l’Image de Humala avant l’approche du deuxième tout des élections présidentielles.

    Le plan a été dénoncé d’abord par le journal "La Primera", qui précise que son danger réside en ce qu’il prétend faire baisser la popularité du candidat de "Gana Peru" par la diffusion de bandes audios et vidéos truquées.

    Les éléments, selon ce qui est expliqué, impliquent l’épouse du candidat, Nadine Heredia, en conversation avec des autorités diplomatiques vénézuéliennes pour de supposés financements, et ils tentent en plus de faire voir le candidat comme corrompu.

    Devant ce fait, le porte-parole de "Gana Peru", Chehade, a observé que la campagne de discrédit était ourdie depuis le gouvernement avec la participation de politiques, d’entrepreneurs et de médias, et il a souligné qu’"il devait y avoir une enquête sur elle parce qu’elle met la démocratie en danger".

    Avis appuyé par Wiener qui a expliqué en outre que la campagne "sera déployée par phases", parmi lesquelles "la première est d’utiliser l’image du journaliste James Baily pour créer un programme d’accusations".

    De la même façon, il a expliqué que la deuxième phase consiste (probablement) à faire des "révélations" soutenues par les Renseignements, "auxquels la police va remettre des documents audio et video pour les lier au Vénézuéla" et dire qu’ils ont obtenu de l’argent de ce gouvernement.

    En dépit de ces éléments, Chedahe a insisté sur le fait que la campagne n’affecterait pas les actions du candidat et il a souligné "qu’au lieu de répondre à la campagne sale", sera revalorisée la lutte des idées.

    "Nous sommes en train de diffuser des idées, à propos de ce que les gens pourraient savoir de nos projets, de notre préoccupation concernant les plus pauvres, des programmes pour les retraites et les mères et femmes enceintes" a-t-il souligné.

    Lors du premier tour des élections, qui a eu lieu au Pérou le 10 Avril dernier (...) le candidat progressiste Ollante Humala a été proclamé vainqueur avec 4 600 000 voix, soit 31,7 % des voix.

    En deuxième se situe la conservatrice Keiko Fujimori, qui a été appuyée par 3 400 000 électeurs, bien qu’elle soit la fille du dictateur Alberto Fujimori, condamné pour crimes contre l’humanité et mis en cause actuellement pour délits de corruption.

    Les résultats des trois enquêtes nationales donnent comme résultat l’égalité entre les candidats, bien que la majorité continue à mettre en évidence un léger avantage pour Humala.

    Il y a deux jours, ce fut la première fois que Fujimori a rejoint Humala en ce qui concerne les intentions de vote des Péruviens, avec 40 % des voix chacun, les 20 % restants étant ceux des indécis.

    http://www.radiomundial.com.ve/yvke...

    Et voilà ce qui leur arrive :

    Des couronnes mortuaires ont été envoyées aux dirigeants d’un journal péruvien après qu’il aie dénoncé un complot contre Humala.

    12 Mai 2011 - Les dirigeants du journal "La Primera" ont reçu ce mercredi deux couronnes mortuaires après avoir rendu public un présumé complot contre la candidature à la présidence du Nationaliste Ollante Humala.

    Le journal a donné une information sur un supposé "Plan Sabana", mis en oeuvre apparemment par des proches du Gouvernement, des entreprises et des médias, ayant pour but de discréditer le candidat de "Gana Peru" par une campagne de peur et par des liens de celui-ci avec le président du Vénézuéla, Hugo Chavez.

    L’envoi des deux couronnes mortuaires était au nom de directeur de "La Primera", Cesar Levano, et du président de son groupe de direction Arturo Belaúnde.

    De plus, Levano a affirmé dans son éditorial que la rivale de Humala pour le second tour des élections péruviennes, Keiko Fujimori, "est politiquement le portrait vivant de celui qui fut le chef de la mafia", en allusion au gouvernement de son père Alberto Fujimori entre 1990 y 2000.

    Celui qui a en charge la défense du peule, Eduardo Vega, dans un communiqué de presse de ce jeudi, s’est prononcé contre la tentative de menace touchant les directeurs du journal péruvien, signalant que c’est "un acte d’intolérance et d’hostilité à l’égard de la liberté d’expression".

    Vega a fait part de sa solidarité avec Levano pour les intimidations dont il a été victime et "n’a pas caché être préoccupé par les niveaux d’intolérance dans lesquels se déroule ce moment politique que vit le pays." ajoute l’information.

    Le défenseur du Peuple a en outre insisté sur le fait que, pour le bien de la démocratie, il faut "mettre un frein à ce type de situations et insuffler la tolérance et le débat démocratique".

    "Rien ne justifie les actes de violence enregistrés ces jours derniers contre des hommes de presse pas plus que contre n’importe quel citoyen", a ajouté Vega et il a exhorté les autorités à entreprendre une enquête sur ce cas afin de déterminer les responsabilités.

    Conspirationniste

    www.aporrea.org/internacionales/n18...

    Ollanta Humala demande aux Péruviens de voter sans PEUR

    http://www.diariouniversal.net/2011...

    URL de cet article 13701
    http://www.legrandsoir.info/Le-Perou-aussi-est-dans-le-collimateur.html

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  • Répression et résistance à Bahreïn.

    Mohamed BELAALI

    Assassinats, torture, loi martiale, condamnations à mort de manifestants, censure et poursuite des journalistes, licenciements massifs d’ouvriers, prisonniers politiques par centaines, répression sauvage des manifestations, voilà comment la dynastie des Al Khalifa veut se maintenir, vaille que vaille, au pouvoir. Mais malgré cette répression sans précédent dans ce petit royaume, le peuple de Bahreïn résiste et continue à se battre, d’une manière différente, pour la démocratie et la dignité.

    Il s’agit d’un combat exemplaire mené par un peuple, armé de sa détermination et de son courage, contre une dictature cruelle utilisant les engins de mort les plus sophistiqués. Dans ce combat inégal et injuste, le régime est soutenu par les États du Golfe et surtout par l’impérialisme américain et européen (1). Les révoltes des peuples arabes ont démontré d’une manière éclatante, une fois encore, la complicité directe ou indirecte des États-Unis et de l’Europe avec les dictatures les plus féroces.

    Les crimes et les atrocités commis par la dynastie des Al Khalifa contre le peuple de Bahreïn n’ont pas de limites. Même les médecins et les infirmières, qui ont eu le tort de tenter de sauver des vies humaines et de soigner les blessés, n’échappent pas à cette folie répressive. Au mépris de toutes les conventions internationales notamment celle de Genève, les manifestants blessés, ne méritent aucun soin ! Ainsi l’assistance médicale est refusée à tous les blessés ! La dictature pense aussi que les médecins et l’ensemble des soignants, qui sont parfois arrêtés par l’armée à l’intérieur même de l’hôpital, disposent « de preuves des atrocités commises par les autorités, les forces de sécurité et la police anti-émeute » (2).

    Les mosquées ne sont pas épargnées non plus. Toute une campagne de destruction de ces lieux de culte est menée par les autorités (3). Le monument de la place de la Perle, haut lieu de la contestation populaire, a été détruit. La dictature veut effacer tous les symboles de la résistance. Cette place rappelle également la fameuse place Attahrir du Caire témoin éloquent de la chute d’une autre dictature, celle de Moubarak.

    Les journalistes qui tentent de dénoncer la répression sont arrêtés et traduits devant les tribunaux, lorsqu’ils sortent vivant de la détention ! Karim Fakhrawi, membre du parti d’opposition Al-Wefaq et du directoire du quotidien Al-Wasat, est mort en détention après son arrestation. Les circonstances de son décès n’ont jamais été élucidées. Le correspondant de l’Agence Reuters Frederik Richter a été expulsé. Il faut que cette féroce répression se déroule à huis clos.

    Après les arrestations et les tortures dans les centres clandestins du régime où quatre personnes ont déjà trouvé la mort, les tribunaux militaires prennent la relève pour juger des civils. Les procès expéditifs qui vont parfois jusqu’à la condamnation à mort des manifestants pacifiques, ont brisé des familles entières (4). En ce moment même, un tribunal militaire juge une vingtaine de leaders de l’opposition au régime ; ils risquent la peine de mort. Bref, tous les moyens, dont les plus abjects et les plus infâmes, sont utilisés pour briser cette magnifique volonté de changement du peuple de Bahreïn.

    Cette répression et cette brutalité contre une population qui manifeste pacifiquement sont pratiquées sous le regard bienveillant des États-Unis et de l’Europe. Le silence des médias bourgeois sur ces exactions dans l’occident civilisé, n’a d’égal que le bruit assourdissant de la propagande qu’ils distillent chaque jour comme un venin dans les cerveaux des citoyens sur les droits de l’homme, la démocratie, la liberté etc.

    Pour les États-Unis comme pour l’Europe, la liberté, la démocratie, la dignité etc. ne sont que des mots vides de tout sens ; mais qu’ils utilisent comme instruments de propagande pour mieux servir leurs propres intérêts. Faut-il rappeler que c’est à Bahreïn que se trouvent le quartier général de la Ve flotte et le port d’attache des bâtiments de guerre américains, et que l’Arabie Saoudite est le chien de garde local des intérêts des États-Unis dont elle représente un élément clé de leur sécurité énergétique ? Les dynasties locales qui règnent depuis des siècles sur cette région « bourrée » de pétrole utilisent toutes leurs forces pour briser la moindre velléité de changement qui risque d’emporter leurs immenses privilèges.

    L’Arabie Saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et Qatar regroupés au sein du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) tentent d’écraser directement ou indirectement tout soulèvement populaire non seulement dans la région du Golfe mais aussi dans tout le monde arabe ; c’est la contre-révolution coalisée. Le Conseil cherche à attirer d’autres pays. La Jordanie et le Maroc feront peut-être bientôt partie de ce riche ensemble puisque les discussions sur leur adhésion sont en cours.

    Le peuple de Bahreïn a été puni pour avoir osé relever la tête et réclamer un État moderne et démocratique. Le châtiment qui lui a été infligé, montre jusqu’à quel degré de cruauté dans la vengeance ces dictatures peuvent s’élever.

    Cette folle cruauté dans la répression a nettement affaibli la lutte du peuple de Bahreïn, mais elle ne l’a pas écrasée. Tant que la contestation se poursuit, les forces du Conseil de coopération du golfe, dirigées par l’Arabie Saoudite, resteront à Bahreïn a déclaré le chef des armées du royaume. La population continue en effet, dans des conditions extrêmement difficiles, à s’opposer à la dictature. La résistance a pris d’autres formes. Tous les soirs à 22 heures, la population scande sur les toits des slogans contre l’intervention militaire saoudienne et pour le changement du régime. Les manifestations se déroulent souvent la nuit loin de Manama la capitale totalement quadrillée par les forces de « sécurité ».

    Le soulèvement populaire à Bahreïn est le produit de décennies d’injustices, d’oppression et d’humiliations. On peut le réprimer, voire l’écraser, mais il renaîtra, tel un phénix, de ses cendres. Car il est né et a grandi sur le sol du despotisme et de l’arbitraire. Pour l’éradiquer, il faut que les gouvernements extirpent le despotisme et l’arbitraire qui sont les conditions qui leurs permettent de régner.

    Mohamed Belaali

    (1) Voir « L’intervention saoudienne à Bahreïn et le silence complice des bourgeoisies occidentales » http://www.legrandsoir.info/L-inter...

    (2) http://bahrain.phrblog.org/ cité par Info-Palestine http://www.info-palestine.net/artic...

    (3) While Bahrain demolishes mosques, U.S. stays silent, By Roy Gutman. http://www.mcclatchydc.com/2011/05/...

    (4) http://www.peinedemort.org/document...

    URL de cet article 13698
    http://www.legrandsoir.info/Repression-et-resistance-a-Bahrein.html

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  • Première annonce de l’occupation du bâtiment du senat à Propylées, Athènes

    Durant la grève du 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur hostilité  aux mesures antisociales du gouvernement qui affectent directement tous les travailleurs. Alors que le gouvernement coopère à la politique prédatrice de la Troïka poussant de toujours plus larges sections de la société dans une absolue pauvreté et misère, la police antiémeute a attaqué avec rage la manifestation.

    Durant la grève du 11 mai alors qu’une grande partie de la manifestation avait passé le parlement et se dirigeait vers Propylaea, les flics ont attaqué gratuitement et avec fureur différents cortèges de la manifestation (assemblées de quartiers, syndicats de base, les anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la gauche exta parlementaire) les frappant et les submergeant de lacrymos. Plus de 100 manifestants ont été transférées à l’hôpital (Nikea, K.A.T., Evangelismos) 3 d’entre eux ont du être opérés.

    Le camarade Yannis K. a été attaqué de façon meurtrière par les forces de répression. Blessé à la tête et ensanglanté il quitta la rue Panepistimiou avec un autre manifestant. Descendant la rue Amerikis, à la hauteur de la rue Stadiou, ils entrèrent dans un porche ou les personnes présentes le vit en sang. Il fut ensuite transféré dans une situation anté-mortem   selon les déclarations médicalesà l'hopital général de Nice avec une hémorragie cérébrale. De là il fut, dans le coma, immédiatement hospitalisé et opéré en soin intensif.

    La mémoire de la révolte de décembre plane comme une épée de Damoclès sur la tête des gouvernants, qui tremblent  face à la possibilité d’une nouvelle explosion sociale. Parallèlement, les forces de répression en coopération étroite avec les organisations d’extrême droite, ont lancé des attaques coordonnées contre les milieux politiques et les squats (Villa Amalias, Patission 61 & Skaramaga) tentant ainsi de perturber l’«ennemi intérieur» en envoyant des messages de terreur et de peur à tous ceux qui se défendent.

    Pendant que nous écrivons ce texte, les mécanisme de manipulation, appuyés par les défenseurs du pouvoir s’efforcent de présenter cette attaque meurtrière comme « une blessure survenue dans des circonstances obscures » soulageant ainsi commanditaires et exécutants (l’état grec et les forces de répression).

    Audourd’hui 12 mai nous occupons depuis 9H le bâtiment du sénat à Propylées (rue Panepistiniou). Nous avons transformé le  bâtiment et sa cour en centre de contre information et de lutte, une barricade contre l’invasion étatique et la brutalité du capitalisme.

    AUCUNE PERSECUTION CONTRE LΕS INCULPES DE LA GREVE GENERALEE DU 11 MAI

    GUERRE PAR TOUS LES MOYENS CONTRE L’ETAT ASSASSIN

    APPEL A UNE ASSEMΒLEE AU BATIMENT OCCUPE DU SENAT A PROPYLEES APRES LA MANIFESTATION DE 18H

    Anarchistes/Anti-autoritaires de la terre occupée du bâtiment du sénat
    à Propylées
    ICI


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